Sue Me - T1

By rayenntimeo

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- SPIN-OFF DE WHERE ARE THE AVOCADOS - À vingt-huit ans, il est impossible d'être Juge à la Cour Suprême. Mai... More

1. Who does the malin falls in the ravin
2. Mettre les méchants en prison
3. E-mail
4. You fucking doughnut
5. Iris
6. Contacts
7. Pas d'chat, pas d'chocolat
8. Le meurtre parfait
9. Paysonnage
10. Tu le mérites
11. Travail
12. Blablabla
13. Contrôle parental
14. Réfléchis
15. Pertes
16. Noah Bieber
17.1. Des millions
17.2. Des millions
18. Père
19. Fucking Merlin
20.1. IKEA
20.2. IKEA
21. Monter ou démonter
22. Cette femme
23. Ego
24. Coup de feu
25. État d'alerte
26. Impatient
27. Bleu
28. Pourquoi
29. Seul
30. Adolescents
31. Avec elle
32. Un nom
33. Sécurité
34. Marcel
35. Endormie
36. Normal
37. Deux contre un
38. Fucked up
39. Fucked her
40. Fucked us
41.1. Pause
41.2. Pause
42. Mags
43. Un mot
44. Ne me cherche pas
45. Ne me force pas
46. Ne me trouve pas
47. Ne me provoque pas
48. Tue-moi
49. Balle
50. Pars
51. Trois
52. Deux
53. Un
55. Coma
56. S'il te plaît
57. Mon chou
58. Mon petit-ami est cassé
59. Amnésie
60. Drogué
61. Dickhead
62. Regrets
63. First date
Épilogue
yesyesyesyes

54. Zéro

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By rayenntimeo

— Tu... tu y vas.

Je me tourne vers Margaux en déposant le sac à mes pieds. Le sac contenant plus d'argent que j'en verrai jamais.

Ses yeux résignés parcourent mon visage, ma barbe taillée, mes cheveux en bataille, ma chemise blanche dont j'ai retroussé les manches sur mes avant-bras et mon jean foncé. Elle fait quelques petits pas dans ma direction de ses pieds nus et resserre son plaid autour de son corps. Les cheveux attachés sur sa nuque, les traits tirés, elle a l'air épuisée.
Lasse comme je suis las.

— Je n'ai pas vraiment le choix, lui dis-je à voix basse.

Lorsqu'elle secoue la tête, quelques mèches s'échappent de sa coiffure avant qu'elle ne les replace rapidement.

— On a toujours le choix.

Nos yeux s'entrechoquent et nous nous figeons tous les deux sans oser détourner le regard. Je vois sa peur, son inquiétude et sa déception face à mes choix. Elle voit ma résignation et mon stress ainsi que ma détermination. Mais aucun de nous deux ne l'adresse.
Il est trop tard pour ça.

Au lieu de parler, nous avons baisé comme des fous la veille. Parfois, c'est elle qui me réveillait. La plupart du temps, c'était moi. Nous noyions nos inquiétudes l'un dans l'autre. Nous nous en remettions à nos sens pour redonner un sens à tout ce qui n'en faisait plus.
Maintenant que nous sommes au moment critique, aucun de nous ne sait quoi faire.

Je ne sais pas quoi faire à part d'y aller et d'en finir.

Je ne veux pas qu'elle me déteste pour des choix que je suis obligé de faire.
C'est déjà le cas, même si elle ne le verbalise pas.

— Il faut que j'y aille, soufflé-je d'une voix rauque.

Elle pince les lèvres, détourne ses yeux larmoyants sans dire un mot.

Pour ne pas faiblir, je soulève le sac et sors de l'appartement sans un regard en arrière. C'est crispé que je prends l'ascenseur pour me rendre au sous-sol où se trouve le stationnement. Je jette l'argent sur la banquette arrière, embarque devant le volant, essuie mes mains moites sur mon pantalon et enfonce ma clé dans le contact.
Avec un sentiment désagréable au creux du ventre, je sors du parking et me laisse guider par mon GPS jusqu'au club Obsession.

Les rues que j'emprunte sont vides, seulement illuminées par les lampadaires et les quelques fenêtres sur mon chemin. Puisque je dois prendre l'autoroute, je prends la sortie la plus proche, et il ne me reste plus qu'à rouler à vitesse constante sur la voie de droite pendant dix minutes. J'augmente un peu la luminosité de mes phares pour mieux voir dans le nuit. Ma nervosité me fait serrer les doigts autour du volant jusqu'à ce que mes phalanges blanchissent.

Dès que je récupère Zoé et que Greyson est arrêté, je l'emmène chez mes parents et elle y restera jusqu'à nouvel ordre. Et je leur dirai tout pour que Zoé puisse faire face aux conséquences de ses actes. Ma mère et mon père sauront quoi faire. Je veux croire qu'ils sauront lui faire prendre conscience de combien elle s'est enfoncée.

Au point où je suis, je me fiche même de leurs remontrances lorsqu'ils sauront que je leur ai caché une chose aussi grave pendant aussi longtemps.
J'ai fait bien des choses de travers depuis le début, et, pour être honnête, ce n'est pas le pire.

Je bifurque sur la sortie que m'indique mon GPS en retenant ma respiration.

Je débarque aussitôt dans le stationnement d'un club énorme à la façade entièrement noire avec le nom de la place, « Obsession », écrit en lettres gothiques rouge sang. Il est bondé à cette heure. Des voitures blindées font leur chemin jusqu'au tapis rouge qui marque le chemin jusqu'à l'entrée. Des personnes encore plus extravagantes en sortent avec des tenues qui ne laissent rien à désirer. La musique résonne jusqu'à l'extérieur, me retourne horriblement les tripes à mesure que je cherche une place pour me garer au milieu de ce bordel.

Et dire que le Cléopâtre où nous allions régulièrement avec mes potes était intense.
Celui-ci semble mille fois pire.

En calant la courroie du sac sur mon épaule, je fais mon chemin d'un pas nettement plus assuré que je le suis pour de vrai. Les gardes de sécurité à l'entrée me demandent une pièce d'identité pour s'assurer que j'ai plus de 21 ans.

Je leur sors ma licence d'avocat.

En baissant la tête avec respect, ils me laissent entrer. 

L'odeur d'alcool, de sueur et de cigarettes me lève le cœur lorsqu'ils m'ouvrent les portes. Malgré ma répulsion, je fais deux premiers pas vers l'avant en serrant fermement le sac d'argent contre mon flanc. Mes yeux tentent de s'habituer aux lumières aveuglantes de la piste de danse, à la musique assourdissante qui fait vibrer tous mes putains d'organes à l'intérieur de mon corps et à la chaleur de la marée de personnes festoient sans aucune responsabilité.

Un sentiment de malaise me remplit à chaque pas que je fais, à chaque mouvement que j'effectue pour me frayer un chemin entre les danseurs et les femmes qui s'agglutinent irrépressiblement contre moi. Je sors mon téléphone de ma poche avec prudence pour regarder l'heure.

21h07.

Donovan devrait déjà être arrivé avec son équipe, garé à quelques mètres du club pour être dans mon dos si jamais ça tourne mal. J'active mon internet illimité pour qu'il puisse me localiser et range mon iPhone dans ma poche arrière. Un filet de sueur coule le long de mon dos pendant que j'essaie de repérer Zoé ou Greyson lui-même au milieu de cette mêlée.

Et je ne peux réprimer une grimace lorsqu'un homme aux milles bagues dorées renifle une ligne de coke sur le cul d'une danseuse à-moitié nue avant de se prendre un shot d'alcool fort et que ses amis hurlent lorsque la femme se frotte contre sa queue en saisissant ses seins à pleines mains.

Lorsqu'elle me regarde dans les yeux en se léchant les lèvres, je m'empresse de me détourner avec dégoût et de chercher Zoé plus activement.

Puis, je la vois enfin.

Accrochée à la rambarde du deuxième étage du club, elle me regarde avec des yeux rougis de larmes et un sourire tremblotant.

Mon cœur explose lorsque je remarque les traces de doigts rougies autour de son cou délicat.

Elle a encore maigri.

Nos yeux se crochètent et ne se lâchent plus jusqu'à ce que je me mette à chercher un moyen d'accéder à l'étage supérieur et que je m'enfonce dans la cage d'escaliers. Je les grimpe quatre à quatre en crispant mes doigts sur le sac que je conserve contre moi.
Haletant, je pousse les rideaux rouges qui mènent aux espaces réservés.

Tout l'étage a été réservé par Greyson et ses complices. Tout.

Il y a des femmes partout. Des hommes qui en profitent. Des paquets de drogue transparents. Des bouteilles de vin. De bière. De champagne. Des paquets de cigarettes. De la fumée en suspension dans l'air.

Je m'arrête lorsque ses gardes du corps m'empêchent de poursuivre mon chemin.

Par-dessus leurs épaules, je le vois penché sur des documents avec un homme couvert de bijoux et une femme atrocement belle sur ses genoux qui l'embrasse sur la joue, lui mordille l'oreille pendant qu'il garde une main possessive sur sa fesse dévoilée par sa robe qui n'en est même pas une.

Et Zoé est assise sur le canapé opposé, seule, les yeux rivés sur le sol, des traces de larmes séchées sur ses joues émaciées et deux hommes tout en noir armés de chaque côté d'elle.

— Il est là ?

Sa voix que j'entends par-dessus la musique m'hérisse les poils.

Je veux en finir.

Je veux sortir d'ici et le voir pourrir derrière les barreaux.

Les gardes du corps s'écartent.

Ses yeux gris métallique me transpercent.
Je lui rends son regard avec toute la haine que je ressens pour lui.

Je laisse glisser le sac de mon bras et le lui jette par terre.

— Je veux ma sœur.

— Le mot magique ?

— Va te faire foutre.

Il rit, laissant dévoiler deux canines d'argent alors que Zoé sursaute en déglutissant.

— Toi aussi... mon chou.

Je serre les dents.

Et en prenant mon courage à deux mains, j'avance d'un pas sûr vers elle.

Personne ne cherche à m'arrêter.

Pendant que je prends Zoé par le bras, l'aide à se lever et l'attire loin des deux gardes du corps, un homme armé aussi dépose le sac lourd d'argent sur la table devant lui. Il l'ouvre un peu, vérifie les billets verts à l'intérieur et cale son dos contre le canapé en serrant la femme qui glousse contre lui.

— Tu vas me manquer, Zozo, dit-il d'une voix sarcastique.

Celle-ci se cache dans mon dos en tremblant de tout son corps.

Je l'attire contre moi, et entame un mouvement vers la sortie, aussitôt freiné par ses hommes.

— Pas si vite.

Il repousse la femme et se met debout. Je bande tous mes muscles et retiens mon souffle pendant qu'il passe sa main pour saisir quelque chose dans sa poche arrière.

Et alors qu'il allait dire quelque chose en dégainant son fusil, une déflagration en bas nous fait tous sursauter et Zoé éclate en sanglots en se recroquevillant au sol.

— Personne ne bouge !

Putain, c'est trop tôt.

Je jette un coup d'œil derrière moi, le cœur battant la chamade.

Une trentaine de policiers défoncent l'entrée et les portes de secours et inondent l'étage du bas.

Ce n'est pas Donovan.

Ce n'est pas son équipe.

Putain de merde.

Et pour la première fois depuis que je l'ai vu, une expression de pure terreur remplace la suffisance et la cruauté perpétuelle sur le visage de Greyson alors que les officiers prennent le contrôle de tout le club et que les gardes du corps se rétractent, paniqués.

Pendant leur déconcentration, j'aide Zoé à se lever et la pousse vers la sortie.

Je jette un dernier regard vers lui.

Je vois la rage prendre rapidement le pas sur sa peur.

La panique se met à suinter de chacun de mes pores lorsqu'il me pointe avec son fusil, l'index sur la gâchette.

Et il tire.

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