Sue Me - T1

By rayenntimeo

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- SPIN-OFF DE WHERE ARE THE AVOCADOS - À vingt-huit ans, il est impossible d'être Juge à la Cour Suprême. Mai... More

1. Who does the malin falls in the ravin
2. Mettre les méchants en prison
3. E-mail
4. You fucking doughnut
5. Iris
6. Contacts
7. Pas d'chat, pas d'chocolat
8. Le meurtre parfait
9. Paysonnage
10. Tu le mérites
11. Travail
12. Blablabla
13. Contrôle parental
14. Réfléchis
15. Pertes
16. Noah Bieber
17.1. Des millions
18. Père
19. Fucking Merlin
20.1. IKEA
20.2. IKEA
21. Monter ou démonter
22. Cette femme
23. Ego
24. Coup de feu
25. État d'alerte
26. Impatient
27. Bleu
28. Pourquoi
29. Seul
30. Adolescents
31. Avec elle
32. Un nom
33. Sécurité
34. Marcel
35. Endormie
36. Normal
37. Deux contre un
38. Fucked up
39. Fucked her
40. Fucked us
41.1. Pause
41.2. Pause
42. Mags
43. Un mot
44. Ne me cherche pas
45. Ne me force pas
46. Ne me trouve pas
47. Ne me provoque pas
48. Tue-moi
49. Balle
50. Pars
51. Trois
52. Deux
53. Un
54. Zéro
55. Coma
56. S'il te plaît
57. Mon chou
58. Mon petit-ami est cassé
59. Amnésie
60. Drogué
61. Dickhead
62. Regrets
63. First date
Épilogue
yesyesyesyes

17.2. Des millions

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By rayenntimeo

voici Mags mon beubé.
(je trouvais que cette fille correspondait exactement à son image dans ma tête et qu'elle avait exactement un air de journaliste chiante, mais sexy)
(ajoutez des lunettes)
(bonne lecture)

🖤

Alors je suis au Carlos and Pepe's vers 18h comme promis et elle est en retard. J'ai vidé deux verres d'eau et j'ai commandé une entrée de nachos au fromage que j'ai terminés rapidement pour ne pas avoir l'air con si jamais elle arrivait pendant que j'étais en train de me goinfrer.

Qu'est-ce qui m'a fait croire que venir une dizaine de minutes à l'avance sur notre rendez-vous allait me donner une bonne impression alors que j'étais certain qu'elle allait être en retard ? Ce n'est pas un entretien d'embauche, quand même.

Je suis donc là comme un con.

Assis dans un coin à regarder l'heure à toutes les minutes.

Et à penser à Iris le reste du temps.

Je lui ai envoyé un message tout à l'heure pour lui souhaiter une bonne journée. Elle m'a envoyé une petite réponse adorable.
Si nous sommes amants, nous pouvons aussi être amis, mais je ne chercherai pas à être son mari ou son ennemi.

Venant d'une femme qui sait ce qu'elle veut comme elle, je n'ai pas pris sa semi-déclaration d'amour à la légère. Je sais combien ç'a dû être dur. Je veux la conserver dans ma vie tant qu'elle voudra bien en faire partie. Puis... je n'exclus pas l'idée de peut-être avoir un futur exclusif avec elle un jour.

On verra où le temps nous mènera.

— Salut.

Un sac à main noir s'abat sur la table devant moi et fait trembler les couverts et les verres d'eau.

Je croise le regard de Margaux qui repousse inlassablement ses lunettes à monture noire sur son nez. Puis, je fronce les sourcils.

— Alors moi, je me suis forcé à venir à l'avance, à mettre une belle chemise et un beau pantalon, et toi tu débarques trente minutes en retard et en jogging ?

Elle s'interrompt alors qu'elle allait tirer sa chaise pour s'asseoir et plante ses poings sur ses jolies hanches discernables malgré son pantalon ample.

— Fallait me le dire, si c'était un rencard.

— Ça ne l'est pas, rétorqué-je en descendant un troisième verre d'eau.

— C'est ce que je pensais.

Elle s'installe devant moi et coince des cheveux derrière ses oreilles en tirant un stylo et un bloc-notes de son sac.

— Alors, comment t'es tu senti cette journée là ?

Je hausse un sourcil, interloqué.

— Quoi ? On ne mange pas ?

Elle lève le menton.

— Je ne suis pas là pour manger, je suis là pour faire mon travail.

— Bah t'aurais pu me choper dans la rue toi aussi pendant que tu y es, réfuté-je, frustré.

Parce que j'ai faim, putain.

— Garçon ! crié-je à l'intention d'un serveur qui classe des serviettes de table à l'autre bout de la pièce.

Il me voit et commence à s'approcher de notre table.

— Eh, on ne mange pas !

— Je suis grognon quand j'ai faim, l'avertis-je en croisant mes bras sur mon torse. Tu n'auras aucune information.

Margaux m'imite et m'assassine du regard.

— Quelle sera votre commande ? demande le jeune homme avec son carnet et son crayon.

— Nous prendrons deux Burgers Quesadilla. Et les boissons seront deux bières brunes.

— Excellent. Bonne soirée, monsieur, madame, dit-il ensuite à l'intention de Mags qui a l'air outrée.

Je fais mine de jouer innocemment avec les couverts lorsqu'elle ronchonne :

— Qu'est-ce que qui te dit que c'est ça que je voulais ?

— Parce que si je t'avais pris une salade, tu aurais volé mes frites.

— Même pas vrai.

— Si.

— Non.

— Si.

— Et si je suis végane ?

— Alors je mangerai ton burger pour toi.

— Et si je n'aime pas la bière ?

— Tu as déjà léché de la bière et du champagne sur ma queue.

J'en garde un souvenir très fantastique, ceci dit.

— Tu es ignoble, soupire-t-elle en se frottant le visage.

— Et tu es coquine. Qui aurait cru que Margaux Leroy, la petite française, suçait des bites dans du champagne dans ses temps libres ?

Elle me fusille du regard et je retiens un rire.

— Qui aurait cru que Noah Carpenter, le petit américain, était un pervers doublé d'un prétentieux sarcastique ? Ah oui : tout le monde.

Je roule des yeux et elle savoure sa victoire en avalant une gorgée d'eau.

— Balance tes questions, j'en ai déjà marre de toi.

Elle fait aussitôt cliquer son stylo.

— Quels sont tes plans pour plus tard ?

— Je ne sais pas, réponds-je honnêtement.

Margaux penche la tête sur le côté en tapotant son bloc-notes de son crayon.

— Comment ça ?

Je cale mon dos contre le dossier de ma chaise en fixant un point vague au loin.

— Je n'ai pas encore cherché de travail et je n'ai plus envie de travailler pour quelqu'un. Qui sait quelle merde cet employeur cache, lui aussi ?

Elle résume ma pensée en quelques mots sur sa page.

— Est-ce que tu as pensé à ouvrir un cabinet ?

— Oui, mais ça serait un échec. Pas assez d'argent pour investir. Ça ne fait que cinq ans, presque six ans que je suis avocat, hein.

D'un hochement de tête, elle acquiesce.

— Ouais, c'est sûr. Ce sont des années d'économies qui sont nécessaires pour parvenir à partir une entreprise, dit-elle sur un ton réellement intéressé.

— Et toi, ça fait combien de temps que tu es journaliste ? demandé-je sans réfléchir. En fait, qu'est-ce que tu fous aux États-Unis, putain ?

Ses yeux noisette se plantent dans les miens Et elle joue avec son collier doré d'un doigt distrait.

— C'est moi qui pose les questions, ici.

— Ouais, mais ça va être foutrement chiant si ce n'est que moi qui parle pendant deux heures entières, râlé-je en remarquant la manière dont elle déglutit lorsque je prononce le mot « foutre ».

Puis, elle lâche en énorme soupir en levant les yeux au plafond avant de céder :

— Mes parents en avaient marre des conditions de vie au 93. À Paris en général. Puis des manifestations, surtout.

— Ah, ouais, les manteaux oranges, c'est ça ?

Elle glousse alors.
Et c'est le son le plus étrangement adorable que j'aie jamais entendu.

Je me frotte le menton en me débarrassant de cette idée au plus vite.

— Les gilets jaunes, me corrige-t-elle en appuyant son menton dans sa main et son coude sur la table. Et ça fait cinq ans que je suis journaliste. Deux ans seulement au New York Times, par contre.

— Je vois. Tu es née ici ?

Elle secoue la tête, faisant voleter des mèches soyeuses autour de son visage.

— Je suis immigrante et citoyenne.

— Pourquoi tu ne retournes pas en France, Margaux ? Au lieu de casser les couilles des gens d'ici, suggéré-je. Je suis sûr que tu écris mieux en français. Va dénoncer ton président là-bas, fais de la place.

Tu es un salopard, dit-elle alors dans une langue que je ne comprends pas.

— Hein ?

Tu es aussi l'humain le plus insupportablement sexy que j'aie jamais rencontré, ajoute-t-elle en jouant nonchalamment avec son verre.

D'accord. Elle parle en français.

— OK, ma petite Mags, grommelé-je en la fusillant des yeux, on va commencer à parler dans une langue qu'on comprend tous les deux, non ?

Mais elle reprend encore avec un sourire espiègle et cet accent aussi mélodieux qu'étrangement... noble et hautain :

— Mais tu es nettement plus beau lorsque tu fermes ta jolie bouche, Carpenter. Ou lorsque tu la mets à un autre usage.

OK, j'ai au moins compris « Carpenter ». Est-ce que tu es en train d'insulter ma mère ? tenté-je et elle glousse encore.

Tu me donnes envie de te casser la tête avec un marteau, et de t'assassiner avec des millions de manière différentes, mais aussi de faire l'amour avec toi à nouveau.

Ses joues rosissent un peu lorsqu'elle prononce cette dernière phrase. Puis elle noie cette gêne dans une autre gorgée d'eau.

Je n'ai absolument rien compris, putain, et ça m'intrigue.

— Est-ce que tu vas me faire une traduction en anglais ? demandé-je tandis que deux serveuses nous apportent nos plats et nos boissons.

— Non, mais j'ai besoin de continuer mon interview, rétorque-t-elle sur un ton sans appel. Comment as-tu su que Archer faisait cette quantité choquante de fraudes judiciaires ?

Je râle en refusant de répondre et elle se met à rire.

Nous mangeons nos sandwichs pendant qu'elle continue à poser des questions et à répondre aux miennes lorsque ça lui chante. Parfois, elle prend des notes, parfois elle n'en prend pas du tout. Parfois, elle me demande des questions sans contexte comme ma date d'anniversaire et je décide de mettre ça sur la nécessité de cet interview. J'essaie d'omettre de mon esprit la facilité avec laquelle elle m'offre des réponses à mes questions sans broncher.

Au bout d'une heure de conversation, je commande aussi une bouteille de vin rouge que nous terminons en un temps record.

L'alcool nous étourdit un petit peu, lui rosit les joues, mais elle garde la tête assez froide et mène le reste de son interview à bien jusqu'à ce qu'elle n'ait plus de questions à poser et que le sujet du procès soit clos.

— J'ai lu que tu étais divorcée, commencé-je en ouvrant l'un des boutons de ma chemise.

Ses yeux suivent mon mouvement.
Il fait un peu chaud.

— Je ne le dirai jamais assez, je crois : c'est ultra bizarre que tu saches tout sur moi.

— Alors c'est vrai ?

— Ouais, euh... deux fois.

J'écarquille les yeux de surprise, la main raidie sur mon verre.

— Sérieux ?

— Oui, grimace-t-elle.

Elle vide son verre de vin cul sec.

— Je, euh... je me suis mariée très jeune à dix-neuf ans en France. Puis, j'ai divorcé à vingt-et-un la première fois. Ensuite, j'ai trouvé quelqu'un d'autre en venant ici et nous avons divorcé tout récemment. Il y a... cinq mois.

Elle évite mon regard et tambourine de ses ongles sur la table.

Je me gratte la tête, gêné.

— Eh, je suis désolé.

— Ça va, on s'habitue, dit-elle sur un ton de plaisanterie, mais je vois l'éclair de douleur dans ses yeux.

Je force un sourire pour la rassurer et elle recoiffe nerveusement ses cheveux en regardant l'heure sur son téléphone.

Il est 21h. Ça fait trois heures qu'on est là.

— On devrait partir, je crois, suggéré-je en sondant les expressions de son visage. Tu as du travail demain, j'imagine.

Margaux hoche la tête.

— Ouais. On devrait y aller.

Puis, elle hausse un sourcil.

— En attendant, toi t'es au chômage, c'est ça ?

— Oh, tais-toi, grogné-je et elle glousse derrière sa main.

J'appelle le serveur qui s'est occupé de notre table.

J'insiste pour payer l'addition entière malgré ses protestations.

Je l'accompagne à sa voiture, une petite Nissan rouge.

— C'était cool, dit-elle au final avant de fermer sa portière.

— C'était cool, répété-je en enfonçant mes mains dans mes poches.

Elle sourit.

Puis elle démarre et sa voiture disparaît à l'intersection d'un boulevard.

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