REBELLE

PARTIE. 50

Ce n'est que vers 2h du matin que nous nous quittions difficilement avec des bisous des câlins en à plus finir. Cependant toutes les belles choses avaient une fin et tous les deux étions épuisés moi plus que lui vidée par le baptême de ma grande sœur. Il avait attendu que le gardien m'ouvre le portail pour retourner à sa voiture.

Chez les Thiam, certaines lumières étaient lumières étaient encore allumées mais je n’entendis aucun bruit. Alors j’enlevai mes chaussures pour ne pas en faire. Tout doucement je montais les escaliers encore sous le charme de la merveilleuse soirée que je venais de passer.

_ Ah sa goudi nekhna yi rétane you reuye (Ah ta soirée a été agréable vue ces énormes sourires) Entendis-je brusquement.

Je faillis avoir une crise cardiaque. Instantanément, je mettais tenu le cœur en croisant la belle-mère de Nafy au premier dans le couloir. Dans un peignoir en satin bleu ciel, son bonnet de même couleur et son masque de beauté au visage, elle me souriait avec ses petits yeux on aurait dit une chinoise.

_ Ma fille tu es de retour je me disais que c'était sans doute vous en entendant le bruit d'une voiture. Heureusement que mon sommeil n’était pas assez profond ….

Commère alors c’était juste pour ça que tu avais rompu ton sommeil me disais-je intérieurement en lui rendant son sourire.

_ Ou est mon fils ?

_ Quel fils ? Sortis-je avant de me rendre compte qu’elle parlait de Sir. Je n’arrivais toujours pas à croire qu’elle soit la mère de Sir, ils étaient si différents. Au salon ils n’avaient aucunement échangé en ma présence leur relation était  bizarre.

_ Ah vous parlez de Sir, il est rentré !

_ Alors ça été votre soirée j'espère que mon fils s'est bien comporté ?

_ Votre fils a été super là je meurs de sommeil bonne nuit ! Baillai-je en la dépassant pour me rendre au deuxième.

Certes elle était gentille ouverte très ouverte même mais cependant je n’aimais guère cette manie qu’elle avait à vouloir tout connaitre de la vie des gens. Malgré que nous ayons en commun l’amour de la sape des bonnes choses, je gardai une certaine réserve vis-à-vis d’elle.

Dès que j’ouvris la porte de sa chambre, je faillis rigoler. Momy en pyjama était couchée endormie profondément en ronflant. Vu qu’elle m’avait avoué ne pas ronfler lors du mariage de son frère contrairement à moi qui le faisait quand j’étais épuisée alors je me dis qu’il devait sans doute s’agir de ronflements de frustration. Je me démaquillai, pour troquer mon tailleur contre une chemise de nuit à elle avant de mettre au lit........................................................................................................

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Est-ce qu’il est déjà écrit dans notre destin qui deviendra notre partenaire pour la vie ? Sans même qu’on ait la moindre idée de qui cette personne peut être. Si seulement on le savait alors beaucoup ne perdrait pas leur temps pour s'unir à leur partenaire.....

Laissez l’amour entrer dans votre cœur change radicalement votre vie. Chacun des partenaires met tout à la disposition de l’autre afin de le rendre heureux. Amina et Sir en savaient quelque chose. Tous deux qui ne croyaient guère en l’amour en étaient devenus totalement adeptes. Aimer à en perdre la raison, voilà ce qu’ils vivaient.

Leur amour était à leur image c’est-à-dire fou, intense, décalé, mystérieux et fort. Ce genre d’amour fou survient sans crier gare, vous désarme totalement et vous ne faites que subir. Sir tout comme Amina le décrivait de la même manière : ils ne s’y attendaient pas et ne se voyaient pas en être totalement dépendant.

On dit que l’amour fou est en quelque sorte le doux synonyme de de la passion. Et passionnelle était leur relation amoureuse. Ceci les conduisait à s’épanouir sans gêne. C’était leur manière de conjuguer leur amour, de le décliner pour lui apporter toujours plus du piquant.    

« SIR HAMDEL SY EN COUPLE OU CÉLIBATAIRE ? LE POINT SUR SA VIE AMOUREUSE

Après plusieurs années d’absence loin du Sénégal, le célébrissime célibataire revient sur le devant de leur filiale internationale et le succès est toujours au rendez-vous. De nouveaux contrats, des profits, un élargissement, l’atout du fils du réputé homme d’affaire au sein de Sy and Co ne cesse de séduire. Que ce soit en affaires, management, finance, le jeune Sy est sur tous les fronts. Et côté cœur, il semble aussi que le bonheur soit enfin également au rendez-vous.

Très discret sur sa vie privée, Sir Hamdel Sy est la cible de nombreuses rumeurs depuis quelques temps. Le nouveau Dg de Sy and Co est tour à tour soupçonné d'être en couple. Pour cause, il a été aperçu à de nombreuses reprises en compagnie d’une fille pour la toute première fois.

Inutile d’en dire plus pour que l’opinion, ainsi que la presse, s'affolent: Sir Hamdel Sy serait-il en couple ? Régulièrement cité pour ses preuves dans le monde des affaires ou encore sa cause pour les enfants qu’il défend farouchement sur lequel il peut passer des heures à parler, Hamdel Sy s’est toujours fait clairement plus discret lorsqu'il s'agit d'évoquer sa vie privée.

''Je refuse d'aborder ma vie privée en interview'', nous a-il tonné après être joint au téléphone. Qu'à cela ne tienne, les rumeurs s'en chargent à sa place, en lui prêtant une conquête avec cette femme qu’il s’affiche un peu partout à Dakar. »

« INCROYABLE MAIS VRAI SIR HAMDEL SY EN COUPLE !!!

Le ténébreux gentleman sans émotion n'est plus un cœur à prendre. Il semblerait que l’amour soit dans l’air à Dakar. Et ce n’est pas le Dg de Sy and Co qui nous dira le contraire.

Si certaines personnes doutaient de son orientation sexuel ou le caractérisait  de misogyne sachez qu’il n’en est rien. Depuis quelques temps, Sir Sy roucoule avec une belle inconnue dont l'identité est encore un secret.

Pour rappel, c'est dans les rues de Dakar que le fils de l’ancien premier ministre a été aperçu en plein étreinte passionné avec sa belle dulcinée. Très complices sur les photos, les deux tourtereaux n'ont pas manqué de faire le buzz sur la Toile. Et à en croire ces récents clichés, ils semblent être ensemble depuis un petit moment déjà.

Vous l'avez peut-être raté mais le nouveau Dg de Sy and Co a déjà été photographiée en compagnie de cette fille à plusieurs reprises. Eh oui, le 05 février dernier, plusieurs sources ont repéré la jeune femme et le jeune Sy en plein dégustation de sorbet dans un glacier de la place.  Un moment affectueux loin de la folie médiatique durant laquelle le couple n’a pas manqué d’exhiber son amour.

À l'époque, personne ne se doutait que le jeune homme ait trouvé chaussure à son pied tant il est discret sur sa vie privée. Connaîtrons-nous bientôt l'identité de cette jeune femme ? Affaire à suivre.  »

Ces deux articles sur son fils l’avait tellement dépité qu’il n’eut guère l’envie de poursuivre les autres. Pleins de sites internet n’avaient que ça en titre la soit disante relation de son fils avec cette fille. Comme le lui avait fait savoir son garde du corps : Hamdel faisait le buzz à Dakar!

Il repoussa son iPad et ferma longuement les yeux en tapotant son index gauche sur l’accoudoir de son siège en cuir. Il était étonné, vraiment étonné d’apprendre ainsi que son fils était en couple. Personne ne le lui avait communiqué ni Hamdel ni ses hommes absolument personne.

Son cœur se serra. Depuis qu’il avait pris la direction de Sy and Co, il avait remarqué que son fils s’éloignait de lui. Et depuis le nouvel an, son fils avait changé vis-à-vis de lui. Il n’était plus ce Hamdel qui lui confiait tout absolument tout de son quotidien. Maintenant la plupart de leurs discussions ne se limitaient qu’au travail.

_ Rambo ! Cria-t-il froidement en rouvrant les yeux. Alors que ce dernier n’était qu’à quelques pas de lui.

_ Oui monsieur. S’approcha ce dernier.

Il reprit sa tablette et le tendu à son homme de main.

_ Peux-tu me dire ce que cela signifie ?

Ce dernier fit défiler les pages qui traitaient tous du même sujet. Même s’il était autant surpris que son patron cependant il ne laissa rien paraitre.

_ Comment ça se fait que je ne sois pas au courant ? Je croyais que mes ordres étaient clairs en laissant mon fils au soin de tes hommes….

_ Monsieur ils ont toujours veillé à la sécurité de votre fils. Mes hommes donneraient leurs vies pour lui si besoin se faisait ressentir. Les ordres par rapport à sa sécurité ont toujours été respectés à la lettre.

Cheikh Yérim se leva pour se mettre à hauteur de son homme en reboutonnant les deux boutons de sa veste.

_ Les dangers ne sont pas que physiques. Tu as carte blanche. Désormais je veux tout savoir de mon fils : ce qu’il fait, où il va, qui est ce qu’il fréquente, à qui il parle et même ce qu’il mange. Et par-dessus tout je veux tout connaitre sur cette fille d’ici ce soir !

A Dakar, l’heure était à la stupéfaction pour l’entourage et les proches du couple. Après être cité dans une revue de presse, beaucoup s’était empressés d’aller voir les photos sur le net si vraiment Sir Hamdel Sy était en couple et tous tombèrent des nus.

A Guédiawaye, Galass n’en revenait pas. Alors qu’il surfait sur le net, il tombait nez à nez sur la photo de Zahra en compagnie d’un homme qui l’étreignait tendrement. Instantanément, il enlevait ses lunettes qu’il nettoya pour les remettre. Sa vue était devenue tout d’un coup floue.

Il avait beau la reconnaitre mais l’information refusait d’atteindre son cerveau. Il ne pouvait y croire et ne voulait y croire. Pourtant il avait beau ouvrir tous les liens qui traitaient du même sujet mais refuser toujours de l’accepter.

Couché sur son lit, le plafond sembla tournoyer tout comme la pièce d’ailleurs. A force d’avoir le tournis, il avait fini par fermer les yeux. Mais même ainsi, les images de sa fiancée dans les bras d’un autre homme ne cessaient de tourner en boucle dans sa tête.

Fiancée, ce mot le ramena aussitôt à la réalité : Ils ne l’étaient plus. Depuis quelques temps, sa relation avec Amina n’était plus au beau fixe. Elle était devenue méconnaissable lui tenant rigueur pour la moindre petite erreur. A plusieurs reprises, elle avait tenté de mettre fin à leur relation avant qu’il ne lui en dissuade à chaque fois. Cependant elle finit néanmoins par y parvenir refusant tout compromis. Alors c’était pour ça !

Que n’avait-il pas tenté pour sauver leur couple ? Avec leurs nombreux problèmes qui ne faisaient que s’intensifier de jour en jour, il n’avait eu autre choix que de mettre en stand bye leur relation au grand bonheur de sa mère. Même si Zahra lui avait clairement fait savoir vouloir d’une rupture définitive lui contestait cela et prôner un break le temps qu’elle revienne à de meilleurs sentiments.

Il aurait dû s’y attendre. Tout était trop beau pour être vrai. Franchement comment une femme telle que Zahra pouvait s’intéresser réellement à un gars comme lui ? Comment est-ce qu’il avait fait pour avoir une fille comme elle ? Qu’est-ce que Zahra lui trouvait ? Qu’avait-il réellement à lui offrir ?  Ces questions il n’avait cessé de se les poser intérieurement depuis qu’ils étaient en couple. Bien qu’une petite voix dans sa tête lui dise tout le tout temps que sa relation avec Zahra ne soit qu’un doux rêve d’où il finira par se réveiller tôt ou tard ; il avait inlassablement su se rassurer d’autant plus qu’il était question de mariage entre eux. Comment en étaient ils arrivés là ? Le réveil fut tellement brusque qu’il se cru plonger dans un cauchemar. Et dire que tous les signes étaient présents………

Leur première dispute eut tout juste lieu après le baptême de Fatma. Comme tous les dimanches depuis qu’ils étaient fiancés, il venait passer la journée chez ses futurs beaux-parents. A son arrivée Zahra était absente d’après sa mère elle avait passé la nuit chez sa cousine même si le soir ce fut un homme qui la ramena. Un homme de teint noir, très élancé, déjà que Zahra était plus élancée que lui, ce dernier était plus élancé qu’elle mais à peine quelques centimètres. Zahra le lui avait simplement présenté comme son ex patron et frère de l’époux de Nafy.

_ Fallou Ndiaye son fiancé avait-il dit en serrant la main de ce dernier qui le fixa lourdement avant de retourner sur ses pas l’air énervé suivie d’une Zahra crispée qui lui courait presque après.

Il avait mis cela sur le compte de sa capacité à s’énerver tout le temps comme le lui avait souvent confié Zahra en se plaignant de son patron Hulk. Ce nom collait bien à sa tête se disait-il en souriant avant qu’elle n’arrive.

_ Je comprends maintenant pourquoi tu as démissionné. On aurait dit qu’il voulait me trancher la gorge bébé ! Avait-il souligné à Néné dès son retour.

Cette dernière ne répondit pas préférant aller s’assoir le plus loin possible de lui le visage serré en marmonnant des choses insondable dans sa barbe.

_ Bébé lane la lou Hew ? (Bébé qu’est-ce qu’il y’a ? Que se passe-t-il ?)

_ Hamgua lane la say bébé dama beugeu gua téyeuko (Tu sais quoi je veux que tu gardes tes bébés) L’indexa-t-elle très énervée

Lorsqu’il tenta de poser sa main sur la sienne, elle l’avait carrément rejeté.

_ Boulma lale (Ne me touche pas) Cria-t-elle

Il était perdu. C’était la première fois qu’elle se comportait de la sorte avec lui.

_  Zahra qu’y a-t-il ?

Elle sourit nerveusement.

_ Tu oses me demander ce qu’il y’a ? Ta propriétaire ne t’a rien dit hein Galass ? Manqua-t-elle de crier

_ Stp parle doucement et explique moi ce qui ne va pas ? Et c’est qui ma propriétaire…. Je ne comprends rien à ce que tu dis 

_ Ta mère qui d’autre …. J’en ai marre et je veux que ça s’arrête je n’en peux plus. Tu sais quoi va retrouver ta mère et oublie moi.

A ses mots, il recula pour s’adosser à l’accoudoir du fauteuil  pour mieux observer Zahra afin de voir si elle ne blaguait pas. Mais son visage révéla tout le contraire, il était plus serré qu’autre chose.

_ Chérie est ce que tu t’entends parler…..

_ Boulma wahati chérie (Ne me redis plus chérie) Si je l’étais alors hier tu aurais décroché ton putain de téléphone quand je t’ai appelé et venir me chercher ou bien même me rappeler mais non. 

_ Mais de quoi est-ce que tu parles ? Et arrête de crier stp…..

Elle lacha un rire nerveux.

_ Je parle comme je veux. Je cris si je veux. Je suis chez moi et tu n’as pas d’ordre à me donner c’est clair. Je t’ai appelé hier à maintes reprises mais c’est ta mère qui a décroché pour me traiter de salope. Galass suis-je une salope ? T-ai-je déjà démontré quelque chose qui te laisserait le penser ? Oubien c’est parce que je te laisse venir chez moi comme bon te semble ?

_ Je te jure que je n’ai pas vu tes appels. J’avais oublié mon téléphone à la maison. Crois moi je n’étais même pas à la maison. Nous célébrions le départ d’un collègue au resto. Et puis maman ne m’a rien dit ……

_ Je ne veux rien savoir Galass. Va-t’en sort de chez moi. Je n’ai rien à te dire !

Il s’en était pris à sa mère de ne lui avoir rien dit à propos de cet appel mais cette dernière prétexta avoir oublié et nia fermement le fait d’avoir traité Zahra de salope.

Les jours suivants ne furent guère de tout repos avec Zahra. Cette dernière ne voulait rien entendre ni rien savoir de lui. Et le pire c’est qu’elle l’avait carrément dit au téléphone de limiter ses venues chez elle que sa maison n’était pas une auberge ni une maison de joie.

Il a fallu que Kal’s s’en mêle pour qu’elle daigne enfin lui reparler. Toutefois les choses ne furent plus comme avant. Pour un rien elle le critiquait, lui reprochait  ses erreurs et beaucoup d’autres choses. Elle s’était carrément métamorphosée !

Maintenant il venait de comprendre. Les différents puzzles s’étaient rassemblés pour former un schéma pratique. Il comprit qu’elle faisait tout cela pour qu’il la quitte en premier. Etant donné que sa mère lui avait rappelé qu’il était question de mariage entre eux donc hors de question de laisser leurs problèmes s’envenimer alors elle faisait tout pour qu’il la laisse.

Il ouvrit les yeux et regarda à nouveau les autres clichés de Sir et Zahra. Sur l’un ils s’enlaçaient tendrement, bras dessus bras dessous ne  semblant guère se soucier des autres seuls dans leur bulle. Il lacha un rire amère. En 3 mois de relation, il n’avait jamais eu cela avec Zahra. Il sortit du lit en soupirant pour faire les cent pas dans sa chambre.

Il se rappela de cet air malheureux que prenait Amina quand il venait la voir, de son air désagréable lorsqu’il appelait au téléphone. Elle tirait la gueule tout le temps ne faisant aucun effort pour le critiquer en permanence. D’abord c’étaient ses chemises en wax qui la dérangeait, puis son parfum qu’elle trouvait trop fort qui la faisait éternuer. Tout était bon pour qu’il la plaque. Elle se montrait carrément désagréable et capricieuse faisant toujours l’inverse de ce qui lui plaisait chez elle. Lorsque l’occasion se présentait, elle n’hésitait pas à lui parler de son ex en les comparants.

« Au moins lui savait s’habiller, lui avait beaucoup de gouts. Mais toi tu aimes plus le wax que les femmes même c’est trop, c’est abusé. Galass il faut que tu changes je ne peux plus le supporter. Et parle à ta mère si elle ne m’aime pas qu’elle arrête de m’appeler pour m’insulter. Je commence vraiment en avoir marre » 

Comme toujours sa mère niait en bloc et lui essayait d’arranger les choses avec Amina. Seulement il n’ya avait plus rien à arranger. Etant donné que la manière forte n’avait pas payé, elle avait eu recours à la manière douce en lui disant la vérité.  Seulement lui aurait préféré milles fois subir les foudres de Zahra que d’apprendre la vérité : cette vérité qui lui avait pratiquement déchiqueté le cœur.

Il y’a deux semaines elle l’avait appelé pour se donner rendez-vous au café de Rome. Elle lui avait parlé si calmement qu’il crut qu’elle était revenue à de meilleurs sentiments mais c’était tout à fait  le contraire. 

Dans ce restaurant, elle l’attendait déjà avec un verre de jus de fruit qu’elle sirotait de temps en temps à l’aide d’une paille. Elle était rayonnante malgré qu’elle ne porte qu’un jeans tout simple et un chemisier fleuri. Elle avait cela pour elle ; même lorsqu’elle se vêtait d’haillons ça lui allait bien.

_ Bonsoir ! L’avait-il salué en s’asseyant n’osant point lui faire la bise.

Elle sourit et répondit à son salutation en lui demandant comment il allait.

_ Tu me manques Zahra comment veux-tu je me sente ?

Elle baissa les yeux et se mordit la lèvre inférieure.

_ Tu veux boire ou manger quelque chose c’est moi qui invite. Dit-elle d’un ton taquin.

_ Je ne veux que toi !

Elle soupira.

_ Fallou… avant tout je tiens à m’excuser je sais que dernièrement je t’ai donné du sacré fil à retordre. Et je me rends compte que c’est par là que j’aurais dû commencer. Je suis sincèrement désolée.

Elle s’arrêta fit signe au serveur et commanda néanmoins à boire pour lui. Elle lui laissa le temps de prendre deux gorgées de son verre avant de poursuivre.

_ Galass est-ce que tu penses que l’on est vraiment fait pour être ensemble ?

Il sentit son cœur se serrer.

_ Si on ne l’était pas on ne s’apprêterait pas à nous marier dis donc ....

_ J’ai vraiment pris soin de réfléchir et je me dis que l’on n’a pas évolué de la même façon et que l’on s’éloigne plus qu’autre chose pour de futurs mariés alors le mieux est que chacun prenne son propre chemin......

Il lui prit instantanément les mains.

_ Je suis prêt à faire des efforts Zahra. Si c'est pour ma mère je te présente mes excuses les plus sincères. Comment pourrais-je te quitter définitivement ? Notre séparation temporaire et ta colère font de ma vie un enfer. Je t’aime plus que tout. A croire que tu es le sens de mon existence. Réapprenons ensemble à nous aimer avec bienveillance. Repartons à zéro je te promets d’être le plus délicat des hommes, le plus stylé et tout ce que tu voudras. Ma chérie, j’ai payé tout le mal que j’ai pu te faire. Regarde comment j'ai maigri. Que Dieu fasse que tu me pardonnes. Laisse-moi juste du temps.....

Elle retira subitement ses mains des siennes pour les garder hors de la table.

_ Tout passe et s’efface Galass. Le secret du Bonheur réside dans la capacité à ne pas s’accrocher à un bonheur perdu afin de laisser naître un autre bonheur possible. Tu parles de temps mais le temps passe très, très, très lentement quand on n’est pas heureux. Et tu n’es pas heureux avec moi et moi non plus alors pourquoi forcer ? Tu resterais, toi, les doigts coincés dans une porte juste par peur de l’abîmer parce qu’elle est jolie ? Non n'est-ce pas alors accepte que c'est finit entre nous.

Il souffla.

_ Tu m’es indispensable et essentiel. Tu ne comprends pas ? Tous les jours je pense à toi. Tu me manques, j’ai besoin de toi.

_ Ne complique pas les choses s'il te plaît. J'admets que j'ai été odieuse ces derniers temps avec toi juste pour que tu me quittes. Mais tu ne mérites pas ça. Je t'apprécie beaucoup tu es quelqu'un de bien alors je te dois bien ça. Rompre c’est respecter l’autre dans la sincérité de ses sentiments alors je te quitte car je ne veux pas te mentir. Je crois, qu’aujourd’hui, est arrivée l’heure qu'on mette un terme pour de bon à notre histoire.

_ Tu ne veux vraiment plus de moi ? Qu'ai-je fait ? Que me reproches-tu ? Si c'est pour ma mère je peux déménager après le mariage et nous irons vivre ailleurs .....

Elle sourit tristement.

_ Galass toi-même tu l'as dit aucun de tes frères n'est jamais sorti de la maison familiale même marié et père alors pour toi ton père ne fera pas d'exception.....

_ Dans ce cas je ferai construire un studio à la terrasse rien que pour nous....

Il avait écarquillé les yeux dans l’espoir qu’elle accepte.

_ Là n'est pas la question. Ce n'est pas le problème ni toi d'ailleurs. Le problème c'est moi. Je ne me sens plus moi-même dans cette relation et je vois que tu n’es pas bien aussi. La solution de rompre même si elle te fait du mal aujourd’hui est la meilleure option qui soit. Mieux vaut arrêter maintenant plutôt que dans 6 mois ou autre…C’est mieux de limiter les dégâts présentement. On le sait, les histoires d’amour finissent toujours mal. Crois moi je suis désolée de devoir mettre un terme à notre relation … le ras-le-bol a eu raison de moi....

Galass retira ses lunettes et les déposa sur la table pour s’essuyer les yeux à l’aide d’un mouchoir qu’il extirpa de sa poche.

_ Zahra m'as-tu une seule fois aimé pour ne plus vouloir de moi du jour au lendemain ? Tu avais accepté de m'épouser et ça ce n'est pas rien... maintenant tu veux tout annuler.....

Elle attrapa son verre sans la boire juste pour la serrer ainsi contre sa paume.

_ Je sais et je suis la seule fautive, la seule à blâmer. J'avoue qu'on s’est connu, on s’est dragué, mais.... mes sentiments pour toi se sont transformés. Petit à petit l’amitié a pris la place réservée à l’amour. Ces sentiments que je croyais sentiments amoureux  n’étaient en réalité que sentiments amicaux. Je te considère plus comme un bon ami que mon amoureux. Tu as été une personne qui m’a donné la force d’aborder la vie du bon côté…..

Elle se tu un moment.

_ Crois moi j’aurais tellement aimé que notre relation continue mais je ne peux pas t’imposer cela… L’amour ne se commande pas..... L’amour ne se contrôle pas. Certes j’ai essayé mais je ne suis pas arrivée. Je ne contrôle pas mon cœur comme je l’avais toujours cru. … Fallou tu es un mec bien formidable même. Sûrement l’une des personnes qui a toujours été là pour moi dans la vie. Tu as toujours été présent dans les grands moments de changement, dans les périodes de doute et dans mes peines mais le cœur a ses raisons que la raison elle-même ignore. Ce que je suis en train de faire là est sans doute probablement le truc le plus adulte et responsable que j’ai fait. Alors pourquoi continuer de faire semblant ? On n’avait pas grand-chose en commun et tu le sais. Alors notre relation ne pouvait vraiment pas marcher. On reste amis ?

Galass rit jaune. Zahra se foutait vraiment de lui avec cette mine de déterré de fille timide qu’elle faisait. Ça ne lui allait pas du tout.

_ Je ne veux pas être ton ami si je peux être ton amant !

Elle émit un soupir las.

– Ma vie est trop compliquée en ce moment. Et ce que je souhaite plus que tout c’est de me stabiliser. J'ai mon boulot et je veux me concentrer sur ma carrière. Soyons amis, au moins comme ça je ne te perdrais jamais, tu comptes trop pour que je prenne ce risque.

Il en avait marre d’entendre cela et le lui fit savoir.

_ Personnellement, je pense qu’il faut avoir un minimum de respect pour moi donc me dire la vérité en face. M'as-tu une seule fois aimé réellement ?

_ Je ne sais pas trop pourquoi je t’ai apprécié la première fois que je t’ai vu, le feeling était sans doute bon.  Par la suite quand je te voyais, ça se passait  bien, mais je me suis vite rendue compte que si je ne te voyais pas, tu ne me manquais pas…

_ Alors pourquoi as-tu accepté de m'épouser alors ? Demanda-t-il le cœur battant.

_ Tu me demandais tout le temps de t'épouser depuis le début et ne me laissais quasiment pas respirer tu t'étais accaparé mon espace. Tu t’es carrément incrusté à ma vie dans ma famille…. Je te voyais partout je ne voyais que toi alors je me suis accrochée à toi. J'ai fait la plus grosse connerie de toute ma vie je n'aurais jamais dû car non seulement je t'ai fait souffrir mais moi aussi……

_ Qu'est-ce qui a changé pour que tu veuilles tout stopper maintenant ? Car ça ne te déranger pas apparemment de faire semblant de m'aimer.....

_ Galass je t'apprécie vraiment crois-moi. J'avoue que ce n'est pas de l'amour certes mais j'étais prête à essayer mais tu ne m’attires pas. Tu es quelqu'un de bien mais je ne te mérite pas. Tu es trop bien pour moi. Tu es un mec bien tu  trouveras chaussure à ton pied très vite. Je te souhaite une bonne continuation en amour, le meilleur dans l’existence, de rencontrer une personne qui saura t’aimer mieux que moi comme tu le mérites. La vérité blesse c’est vrai, mais une blessure se referme toujours. Et je te devais la vérité !

Il la dévisagea du regard extrêmement dégouté pour reporter ses lunettes et cligner des yeux.

_ C’est tout ! Seras-tu soulager ma peine et panser ma blessure? Seras-tu me revenir et penser avec moi ton futur? Je t’ai aimé et tu as abusé de mes sentiments. Je t’ai offert ma tendresse et ma gentillesse et tu m’as manqué de respect sans aucune délicatesse…..

_ Galass je….

_ Toi quoi ? Qu’as-tu à dire de plus ? Tout est dit Amina. Moi j’enfermais ma vie dans ton silence alors que tu me ne m’as jamais aimé. Tu m’as fait ce que je n’avais jamais imaginé. Ce dont je ne croirai pas si on me l’avait dit. Je t’avais mis sur un tel piédestal. Tu m’as surpris désagréablement surpris.  Ce que tu m’as fait me ronge le cœur. Avec tout l’amour que je te couvrais je ne peux l’imaginer. Alors tout n’était que mensonge ? Ou ai-je fauté pour mériter  ça ? J’ai refusé d’écouter ma mère et c’est ainsi que tu me récompenses ? Avec tes belles paroles qu’est-ce que j’en ai à faire ? De ton amitié, de tes sentiments j’en ai rien à foutre Commençait-il à hausser la voix. Pourquoi Zahra ? Qu’est-ce que je t’ai refusé pour mériter cela ? Qu'est-ce que je t'ai fait ? Non je dois être dans un cauchemar sans doute… toi qui es si  franche … Non … nous devions bâtir nos vies ensemble…quand j’y pense…. Mon Dieu..................

Ce jour-là il l'avait abandonné assise la tête baissée pour rentrer chez lui complètement déboussolé. Malgré les jours qui passèrent il ne put guère informer à sa famille de la nouvelle : que le mariage a été annulé. Il l'avait juste confirmé aux parents de Zahra qui l'avaient appelé au téléphone pour s’en enquérir. Apparemment leur fille n’avait pas perdu de temps pour les alerter. Il avait beau cherché la pièce manquante du puzzle du changement brusque de Zahra mais ne trouvait pas jusqu'à ses articles de presses en ligne et ses photos............................

Pris de colère, il enfila ses chaussures et prit son portefeuille pour sortir. Même s’ils n’étaient plus en couple, Zahra lui devait des explications. Aveuglé il n'entendit même pas sa mère l'appelait. Il a fallu que cette dernière lui coupe la route pour qu'il s'arrête.

_ Yow fo dieum sagn gua guéne ni akk sa ndaw si loumou la deff thii digou dekeu bii ? Téré mou teu bayil mou guiss. Guiss gua nak Galass. Li lala done banial. Légui lama niome Kiné wone photo yi.  Kii mo bone kii mo yesse. Boko Kholé rek hamné dou Kou bakh akk honkayam.
(Ou vas-tu? Tu oses sortir comme ça avec tout ce que cette femme t'a fait dans ce pays ? Quand on t'interdit et que tu refuses on te laisse voir. Et tu as vu Galass. C'est ce que je voulais t'éviter. C'est Kiné qui me montrait les photos à l'instant. Qu'est-ce qu'elle est mauvaise et infâme cette fille. Il n' ya qu'à la voir pour savoir qu'elle est mauvaise avec son teint laiteux.)

_ Yaye dama yakamti ni thii mome la dieume nii (Maman je suis pressé là je vais la voir)

Adji Gueye battu des mains.

_ Nguir lane yow meuno wath kii wala hara meu nieuw kone day yombou trop ki dou thii guéné nii way (Pourquoi faire tu ne peux pas la laisser oubien attends que j'arrive sinon ça sera trop facile elle ne s’en sortira pas ainsi)

A la cité Ady Niang, chez les Thiam Ngoné avait lâché un cri strident en voyant les articles sur le net. Depuis l'épisode de son divorce et l'intervention de son frère qui avait failli se retrouver sur les journaux, elle craignait de plus en plus son frère et se gardait aussi loin possible de ses affaires.

Dès qu'elle vu les articles, ses pensées s'étaient dirigées instantanément vers sa mère dont elle croyait en être l'auteur. Main gauche sur la bouche stupéfaite son téléphone à la main droite elle n'y revenait pas.

Momy qui faisait ses besoins sortit de sa salle bain en trombe sans se nettoyer croyant que la maison prenait feu.

_ Wolène sapeurs Wolène 18 (Appelez les sapeurs, appelez le 18) criait-elle avec son tee-shirt à mi-cuisse.

Ngoné la dévisagea. Décidément cette journée était réservée aux surprises.

_ Mais yow loy wakh nii (Mais qu'es-tu entrain de dire?) S'adressa telle à sa sœur en la regardant incrédule.

_ N'est-ce pas toi qui criait tout à l'heure ? Quelle partie de la maison est en feu je ne vois pas de fumée ?

_ Ta bouche il n'ya pas le feu. En tout cas pas pour l'instant. D'après ce que je viens de voir c'est sure que c’est Sir qui mettra le feu à la maison.

_ Ngoné tu m'as apeurée ! Je croyais qu'il y avait le feu.... ça ne va pas la tête ? Qu’est-ce que tu as à crier comme ça ?

Ngoné se pinça le nez avant de la dévisager.

_ Yow dagua dohote (Tu as pété ?)

Momy ne répondit nullement préférant rebrousser chemin pour aller se nettoyer. Quant à sa sœur, elle prit la poudre d’escampette pour aller avertir leur mère.

En pleine visite sur le nouveau site qu’ils souhaitaient implanter de nouvelles résidences, pantalon en vichy noir, longue chemise fluide de fond blanc et petits poids noirs à manches longues, fine ceinture rouge autour de la taille, béret noir recalant son tissage attaché en queue de cheval, chaussure à daim noir, sac de marque rouge à la main, lunette de soleil au visage, d’une oreille religieuse, elle écoutait les explications de l’architecte qui prenait des photos des lieux en même temps.

_ Excusez-moi ! Le stoppa-t-il en regardant son téléphone qu’elle gardait en main.

Quand elle lut le nom qui s’affichait à son écran, elle se mit en retrait pour décrocher.

_ Papa tu ne me fais pas confiance ? Ce soir je passerai chez toi te montrer les photos et te faire un topo ….. Avait-elle dit directement en décrochant croyant que son père lui donnait encore des instructions par rapport au boulot. Il était certes parti en retraite mais leurs exigeait de le mettre tout le temps au jus.

_ Mamy tu as vu les infos sur le net ? Zeinab vient juste de partir c’est elle qui m’en a  parler. Je n’aurais rien su sinon. J’imagine que vous étiez tous au courant et tenez à me le cacher comme toujours. Arrêtez de me cacher des choses je suis votre père pas le contraire de toute manière je finis toujours par tout savoir. Et comme d’habitude c’est à moi de régler les choses après.

Elle eut tout d’un coup peur sans savoir de quoi il en retournait. Tout ce qu’elle savait est que sa sœur Zeinab était un As en matière de ragot. Et le fait qu’elle se déplace jusqu’à chez leur père signifiait qu’il était arrivé quelque chose d’important. 

_Papa stp calme toi et dis-moi ce qui se passe. Je ne suis au courant de rien. Je n’ai pas regardé ni écouter les infos. En sortant de chez moi je suis directement venue sur le site. Qu’est-il arrivé ?

Il entendu son père respirait sourdement.

_ Papa tu ferais mieux de te calmer tu es assis ? Ou es-tu ? Il y’a quelqu’un près de toi ? 

Ses questions eurent le don d’apaiser son père. Bien qu’il ait beaucoup de gens qui prennent soin de lui et se préoccupe de sa santé, sa fille Salamata était de loin celle qui prenait sa santé au sérieux.

_ Zeinab est venue me montrer des photos de Hamdel en compagnie d’une fille. Il fait la une sur les sites people et a même été cité dans une revue de presse… ta sœur me la fait écouté. 

_ Papa ne t’en fait pas. Tu sais que ses sites racontent du n’importe quoi et abusent. Quoi qu’il puisse s’agir mon neveu a le droit de s’afficher avec il veut. En plus c’est une très bonne nouvelle ça …… s’extasia-t-elle

_ Depuis le début de l’année, Sir m’a confié aimé une fille une certaine Amina. Je voulais t’en parler avant de le faire avec Yérim mais à mon retour à Dakar tu étais partie en voyage……

_ Papa Hamdel est vraiment amoureux ? Il faut le voir pour le croire mon Dieu. Qui est cette fille ? Il faut impérativement que je la connaisse que je la décore que je la serre dans mes bras que je la félicite que je lui demande comment est-ce qu’elle est parvenue à un tel exploit, comment s’en est-elle prise avec mon neveu que je…..

_ Vue que tu es excentrique et la seule tante avec qui s’entend bizarrement avec Hamdel. Je veux que tu ailles de ce pas le voir, lui parler et avoir des informations sur cette fille pour que j’appelle son père avant qu’il ne l’apprenne……

_ Cheikh le rabat joie c’est sure qu’il est déjà au courant !

Dès que son père raccrocha, il alla trouver l’architecte pour s’excuser encore avant de s’en aller en prétextant une urgence…………….

_ Oumou ! Oumou wa hana Oumou néwoul thii keur gui. (Oumou ! Oumou mais Oumou n’est-elle pas à la maison) Hurlait mère Sylla en réveillant au passage Cheikh Sadibou qui revenait de la veille d’une escorte qu’il avait en charge  de Dakar à Kidira.

Il sortit de sa chambre les traits tiré et visiblement énervé. Il était impossible de récupérer dans cette maison, ce quartier. Il se passait toujours quelque chose. Si ce n’était sa mère qui jacassait à longueur de temps, Zahra qui faisait toujours des siennes, Houreye qui tapait et criait après ses enfants, son père qui sautait à la corde sur la terrasse juste au-dessus de sa chambre, Pape Sidy qui rafistolait toujours quelque chose en jouant au bricoleur, Amath qui augmentait le son de la télé à fond ou allumer la sono sous sa fenêtre pour faire du thé avec ses amis, les cris de leurs voisins, leurs disputes, les célébrations à ne plus finir….. Il en avait incontestablement marre et songer vraiment à déménager.

_ Cheikh sama dome (Cheikh mon fils) comment est-ce que tu vas ? Sama douanier bi (Mon douanier). Ana Sophie halé bou bakh yarou dou sakh sigui hol nit (Ou est Sophie, une enfant gentille bien éduqué très timide)

Walf yéwouna thia fadiar (Walf s’est réveillé depuis l’aube). Cet extrait de chanson lui était instinctivement venu en tête dès qu’il la vue. 

_ Mère Sylla que voulez-vous ? Demanda-t-il irrité

_ Ou est ta mère ? J’ai quelque chose de très important à lui dire

_ Mon père l’a amené chez le dentiste.

_ Ou est ton père dans ce cas ? Questionna-t-elle de nouveau en réajustant son voile.

Bien qu’énervé Cheikh faillit rire.

_ Vous n’entendez pas il a accompagné ma mère chez le dentiste.

_ Cheikh ou est Sidy Fall ?

_  Pape est parti travaillé que se passe-t-il ? 

_ Il est arrivé malheur Cheikh Sadibou Fall ! Moi-même je ne parviens toujours pas à y croire Néné Gallé, Néné Gallé, cette fille …. Commença-t-elle à sangloter apeurant Cheikh au passage.

Ce dernier sentit les battements de son cœur s’intensifiaient. Ses oreilles se mirent tout d’un coup à bourdonner tandis que ses muscles lâchèrent d’un coup croyant qu’il était arrivé malheur à sa petite sœur.

_ Mère Sylla je vous en conjure dite moi ce qui est arrivé à Néné, normalement elle était au travail…..

_ Il ne lui est rien arrivé au contraire elle a fait quelque chose d’affreux, d’abominable, de honteux. Elle vient de déshonorer votre famille, notre quartier et moi par la même occasion. J’ai toujours été la première à prendre parti pour elle lorsque les autres la critiquaient……

_ Hey que dites-vous là ? Je vous respecte beaucoup mais je ne resterai pas là à vous écouter calomnier ma sœur. Que ça cesse tout de suite ? L’indexa-t-il méchamment

Walf battu des mains en rigolant.

_ Moytouma louki mane (Fais gaffe à ne pas m’écorcher l’œil.) Moi je calomnie ta sœur. En tant que bonne voisine je faisais juste mon devoir en venant compatir mais tu me manques de respect. Va voir sur le net je reviendrai plus tard voir Oumou………….. Sortit-elle pour sillonner une à une les maisons du quartier leurs demander s’ils étaient au courant de la nouvelle……………………

Elle n’osait bouger. Elle clignota plusieurs fois des yeux pour se prouver qu’elle ne rêvait pas. En 4mois de mariage, c’était la première  fois que sa belle-mère la prenait ainsi dans ses bras.  Aujourd’hui elle n’avait pas droit à des réprimandes mais plutôt des remerciements. Quand elle lui fit un bisou, elle crut accoucher à cause d’une forte contraction qu’elle eut.

_ Nafy si je savais que mon salut passerait par ta cousine alors il y’a fort longtemps que je t’aurais intégré à ma famille. Souriait- sa belle-mère en lui caressant les mains.

_ Regarde-moi ça ne sont-ils pas si beaux ensemble ?

Elle ne comprenait rien. Elle l’avait juste entendu crier de joie avant qu’elle ne débarque quelques minutes après dans sa chambre. Entre les photos de sa cousine sur le net en compagnie de Sir et l’attitude de sa belle-mère, elle ignorait lequel était plus surprenant.

_ Dis-moi ou est-ce que habite ta cousine Zahra ? Donne-moi le numéro de ses parents. Je veux tout savoir d’elle…. Rejoins moi dans ma chambre chérie je dois appeler Sokhna……………………….

Dès son retour du marché, ce fut le silence dans la maison qui l’accueillit. Elle jeta un coup d’œil au salon et vu Amath toujours endormi. Apparemment ses beaux-parents n’étaient pas encore de retour sinon ils l’auraient réveillé depuis fort longtemps. La chambre de son beau-frère Pape Sidy était toujours enfermée. Depuis que sa femme était partie chez sa mère ces deux derniers jours dès qu’il quittait la maison c’était pour revenir très tard la nuit.

Après avoir déposé son panier de légumes dans la cuisine, elle se lava les mains avant de rejoindre sa chambre. Devant la porte de sa chambre, elle enleva ses chaussures afin de ne pas réveiller son mari mais quelle surprise eut-elle en le voyant assis la tête entre les mains, son téléphone à ses pieds.

Son cœur rata un battement.

Sans mot, elle prit place à ses côtés pour lui masser les tempes croyant qu’il avait une migraine. Quand le visage de son mari fut à découvert, elle posait la main sur sa bouche étouffant un cri.

Des larmes ruisselaient le long des joues de son mari.

_ Sadibou ne m’apeure pas qu’est-il arrivé ?

Ce dernier ramassa son téléphone pour le lui tendre. Les images parlaient d’elles-mêmes sa belle-sœur soudée à un homme dans une étreinte, Zahra rigolant aux larmes devant cet homme, Zahra et cet homme se nourrissant mutuellement, Cet homme serrant Zahra par la taille qui était dos à lui, Zahra et cet homme se tenant la main, Zahra nouant ses bras au cou de cet homme : plusieurs photos de Zahra avec cet homme : un autre homme que Galass.

Par son pouce, elle fit défiler les images pour tomber sur plusieurs commentaires après l’article.

« Donc le gars aime les filles lol ! »

« Qui est cette fille ? »

« Elle est trop bonne la meuf normal que le gars tombe »

« Et alors il en a le droit. Respectez la vie privée ! »

« Qu’ils se marient que de s’exposer ainsi »

« Oh trop mignons ! Ils vont trop bien ensemble. »

« Donc il y’a des filles comme ça à Dakar ou c’était sa copine depuis les states ? »

« Ce gars est vraiment béni, il a tout pour lui qu’il nous dise son secret »

 « Le Ying et le Yang = bébé panda … »

Ce dernier commentaire la fit sourire. Il est vrai que le gars était noir quand même à l’inverse de Zahra.

_ Cheikh revient à la raison. Tu pleures juste parce que ta sœur est parue dans les médias ……

Il lança un regard noir à sa femme pour effacer ses larmes en tremblant de colère et l’indexer.

_ Tu ne l’as pas vu comment cet homme la retient coller à lui ? Et tous ce qu’ils disent sur ma sœur ? Ils osent dire que ma petite sœur est bonne tu imagines….. Et Néné qui donne à manger à cet homme. Depuis quand est ce que ma petite sœur fait ce genre de chose ? Et qui est cet homme ? Zahra est une petite fille ……

A ces mots, Sophie lui tourna le dos pour rire silencieusement.

_ Et puis elle est fiancée à Galass non…. Avec toute la confiance que j’avais placée en elle … renifla-t-il avant de se lever en prenant sa serviette et sortir de la pièce.

Depuis son bureau, il entendait des chuchotements dans le couloir. Il avait l’habitude des regards furtifs de ses employés à son encontre mais aujourd’hui c’était bizarre. Leurs regards étaient plus appuyés. On aurait dit qu’il avait quelque chose au visage. S’en était de même chez lui.

Il n’y accorda pas d’importance cependant pressé d’aller retrouver Amina pour déjeuner ensemble à l’heure de pause. C’était leur rituel depuis qu’ils étaient officieusement  en couple. Rien qu’à l’idée d’aller la retrouver un sourire éclaira son visage. 

Ce qu’il était en train de vivre ces derniers temps avec elle était nouveau. Il n’avait jamais ressenti cela au cours de sa vie. L’amour l’avait littéralement transformé. Il suffisait qu’il entende la voix d’Amina, la voir ou penser à elle pour avoir un joli sourire accroché à ses lèvres et que son cœur se mette à battre plus vite. Si ces clichés avaient toujours été absurdes pour lui, il venait de les reconnaitre. Même son corps était devenu fou sous l'effet des hormones sécrétées en masse. Cet amour fou qu’il ressentait pour Zahra l’avait comme changé. Il n’y avait pas à dire. Amina était sa source de joie. Elle éclairait tout autour de lui. Son sourire était devenu son soleil et sa présence sa grande merveille.

Il venait de comprendre David qui lui chantait à longueur de temps que l’amour c’était l’ouverture du bonheur de la joie et de l’espoir depuis qu’il avait épousé Nassira. Son meilleur ami avait raison car depuis qu’il était avec Zahra tout lui semblait parfait et merveilleux. Il se sentait pousser des ailes et trouvait le monde plus beau et plus idyllique qu’avant. Zahra l’avait ouvert en quelque sorte au monde en lui proposant des sorties à des endroits qu’il n’avait jamais pensé mettre les pieds. A ses côtés, il était disposé à être disposé à être heureux en lui donnant entièrement son cœur tout en vivant un présent heureux et lumineux.

L’ouverture brusque de la porte de son bureau l’extirpa de ses pensées : Bassirou il faudrait qu'il  lui apprenne à frapper au lieu de débarquer comme ça dans son bureau.

Son sourire était moqueur. Sans un mot il contournait la table pour venir se mettre devant sa machine pour pianoter quelque chose sur le clavier. Il ne comprenait rien à son manège jusqu'à ce qu'il vu son nom faire la une sur la page Google qui s'affichait.

_ Yangui deff buzz (Tu fais le buzz) Lui sourit Bassirou en lui donnant une tape à l'épaule pour s'adosser à la table.

Sir ne répondit pas trop concentré à parcourir les articles. Plus il lisait plus il fronçait les sourcils tandis que son frère le fixait amusé.

Cette situation l'amusait plus qu'autre chose. Sa femme l'avait appelé en panique pour lui informer que sa mère l'avait prise dans ses bras aujourd'hui toute contente la remerciant d'avoir mis en quelque sorte Zahra dans leurs vies et qu’elle s’était même assise sur le lit de celle-ci pour discuter.

_ C’est quoi ce cirque ? De quel droit osent-ils parler de ma vie privée ? Je croyais être clair en leurs disant ne pas vouloir aborder ma vie privée en interview en m’appelant hier.

Il stoppa sa lecture en voyant son téléphone vibrait et une image de boule de feu s’afficher à l’écran. Nul doute si sa tante l’appelait c’est que  l’info avait fait le tour.

Il expira avant de décrocher.

_ Sir Hamdel Sy comment est-ce que tu oses t’amouracher sans me tenir au courant ? …. Entendit-il crier.

Il sourit oubliant cette colère commençait à jaillir en lui.

_ Je suis en route pour ton bureau et je veux tout savoir ! Enchaina-t-elle

_ Fait demi-tour car je sors de ce pas !

_ C’est important j’ai parlé à ton grand père….

Dès qu’elle énuméra ce dernier Sir su que c’était sérieux.

_ Là je vais déjeuner ! Alors je t’enverrai l’adresse pour qu’on se retrouve là-bas.

_ D’accord bisou mon poussin sourit je parie que tu es entrain de tirer la tronche !

Il grimaça face à cette appellation.

Sous le regard de Bassirou, il prit ses affaires et dit simplement à ce dernier qu’ils en reparleraient après en sortant…………….

_ Madame Sané lane la ? Madame Sané qu’y a-il ? Lui demandai-je enfin après un énième regard de sa part.

Elle sembla hésiter un moment mais se lancer néanmoins.

_ J’ignorai que tu étais une célébrité. On ne parle que de toi sur le net.

Je souriais en la traitant de folle jusqu’à ce qu’elle me lise le contenu d’un article.

« La femme qui fait battre le cœur de Sir Hamdel Sy

Ils forment le couple le plus discret de Dakar en ce moment. Aperçu plusieurs fois en centre-ville, là où ils se donnent rendez-vous de temps à autre. Le Dg de Sy and Co et cette belle inconnue demeure l’un des couples les plus en vogue dernièrement. S’affichant au bras du ténébreux Hamdel Sy depuis quelques temps, sa dulcinée est apparemment une femme inconnue du paysage médiatique. A quand le mariage ? »

Je bondis de ma place pour la rejoindre aussitôt. Plusieurs photos de moi et Sir arborait la page qu’avait ouverte madame Sané. Plus je défilais plus je tombai sur des articles parlant de nous.

_ Toi et Sir Hamdel Sy c’est hallucinant. Que Dieu me pardonne à plusieurs reprises j’ai cru qu’il était homo……..

_ Il n’est pas Gay ! Lui aboyai-je presque dessus en regagnant ma place.

« Amina je n’aime pas venir dans ses endroits c’est toujours peuplé de monde. Regarde comme ils nous prennent en photo nous ne sommes pas des bêtes de foire. »

Ces phrases de Sir se lamentant lors de nos sorties me revinrent en tête. Sous l’œil furtif de madame Sané je rangeais mes affaires sans un mot à son encontre. Je n’avais pas aimé ce ton qu’elle avait employé en traitant Sir de Gay. Mon homme était mille fois plus viril que son mari, il fallait le voir sur leurs photos qu’elle m’avait montré, ses joues potelés et son visage rond bouffi dépourvu de poils. Une simple perruque pour lui et hop on aurait dirait une fille. En sortant du bureau, elle me fixa, de toute manière c’était l’heure de la pause et comme monsieur Tall était en déplacement je ne comptais pas revenir.

Dans le taxi que j’avais hélé à la hâte, j’avais parcouru tous les articles qui traitaient de Sir et moi. Les notifications continuaient de pleuvoir, depuis que j’avais activé mes données mobiles s’en était ainsi. Qu’il s’agisse de Facebook ou instagram, plusieurs de mes followers et amis m’avaient tagué sur les liens des articles qu’ils avaient partagé. Si mon identité restait encore méconnue de la presse, il n’était qu’une question de temps pour qu’ils le découvrent. Il fallait que je l’appelle.

_ Allo amour ! Soufflai-je dès qu’il décrocha

_ Tu as vu les nouvelles j’imagine j’allai t’appeler …

_ C’est ce que j’ai senti alors je t’ai devancé souris-je malgré moi.

_ Tu vois nous sommes connectés ! Comment est-ce que tu te sens ?

_ Je l’ignore xol bi (mon cœur) moi qui me faisais une joie de passer un bon moment avec toi au resto, ces nouvelles ont vraiment plombé mon humeur…

_ Je te redonnerai le sourire ne t’en fait pas !

_ Amour rien que ta voix m’a redonné le sourire c’est certain qu’en te voyant j’aurais la pêche. 

Je l’entendu rire avant qu’une voix de femme le saluant ne me parvienne.

_ Ou est tu ?

_ Je suis au resto j’ai eu un imprévu voilà pourquoi je ne suis pas passé te prendre mais je t’envoi le chauffeur.

_ Pas la peine je suis dans un taxi là. Tu commandes pour moi ?

_ Ça risque de refroidir alors tu le feras à ton arrivée à tout de suite !

Lou fess thii xol fègne thii kaname (Quelque chose qui déborde au cœur se reflète au visage) il n'y avait pas de doute cette citation était ce qu’il y’a de plus véridique.

Il n’y avait qu’à voir mon visage pour le savoir. Après lui avoir parlé je me sentais plus rassurée, plus détendue jusqu’à ce que j’entende cette chanson d’Adiouza passait à la radio dont le chauffeur avait augmenté le volume.

Mane la beugue (C’est moi qu’il aime)
Mane la Guiss (C’est moi qu’il voit)
Man Rek dou Kénène (Moi seule et personne d’autre)
Défale ma louné  (Il a tant fait pour moi)
Wane ma Louné (Il m’a tout montré)
Yobou ma founé (Il m’a amené partout)
Meussou ma Sorri (Il n’a jamais été loin de moi)
Souma amé Naxar (Quand j’ai mal)
Mou dima yokou yakaar (Il me donne de l’espoir)
Daf maye diégué (Il se rapproche de moi)
Souma Tissé mou dima deufeul (Quand je suis triste il me remonte le moral)
Té xamoul né sama xol Kénène na fa fess (Et il ignore que c’est un autre qui remplit mon cœur)
Nane la kokoye waxé (Comment puis le lui dire)
Défouma loutax  (Il  ne m’a rien fait pour mériter cela)
Wahouma louko diar (Il ne m’a rien dit pour mériter ça)
Tassoul Tonioula (Il n’a pas causé de peine)
Té xamoul né sama xol Kénène na fa fess (Et il ignore que c’est un autre qui remplit mon cœur)
Nane la kokoye waxé (Comment puis-je le lui dire)
Défouma loutax (Il  ne m’a rien fait pour mériter cela)
Wahouma louko diar (Il ne m’a rien dit pour mériter ça)
Tassoul Tonioula  (Il n’a pas causé de peine)
Oh Oh nane la kokoye wahé (Oh comment puis-je le lui dire)
Oh Oh Té doumako Gagne (Oh sans le blesser)
Oh Oh nane la kokoye wahé (Oh comment puis-je le lui dire)
Oh Oh Té doumako Gagne (Oh sans le blesser)

Xamna Lovame ak yénéme Fimou tolou thii mane (Je connais l’intensité de son amour pour moi et ce qu’il me vaut)
Motakh ma wara sincère, wakh ko deugeu, nit kou bakh la (Donc je me dois d’être sincère, lui dire la vérité, c’est une bonne personne)
Souma sanione sama love dafay lawe ba faw  (Si ça ne dépendait que de moi alors je l’aimerai comme il m’aime) 
Tayoumako, Souma néké mome, Kénène laye halât (Ce n’est pas intentionnel, quand je suis avec lui, je pense à un autre)
Té xamoul né sama xol Kénène na fa fess (Et il ignore que c’est un autre qui remplit mon cœur)
Nane la kokoye waxé (Comment puis-je le lui dire)
Défouma loutax   (Il  ne m’a rien fait pour mériter cela)
Wahouma louko diar   (Il ne m’a rien dit pour mériter ça)
Tassoul Tonioula    (Il n’a pas causé de peine)
Oh Oh nane la kokoye wahé (Oh comment puis-je le lui dire)
Oh Oh Té doumako Gagne (Oh sans le blesser)
Oh Balma... oh Balma (Oh pardon oh pardon)

Tissnama baby forgive me (ça me pèse bébé pardonne moi)
Mane tayouma lima dal, (Ce n’est pas de ma faute ce qui m’arrive)
Mbeugel boula Songué meune la (Quand l’amour te tient tu n’y peux rien)
Yow Balma (Pardonne-moi)
Ni Mbeugel loy faléwoul sa héte (L’amour ne prend pas en compte ton odeur)
Dou Mbeur momou niouy dane (C’est un lutteur dont on ne peut terrasser)
Ni Mbeugel loy foume la fék meune laye (Qu’importe l’endroit où il te trouve l’amour te terrasse)
Dalay Yobou Ardo (Il te met K.o)
Cey Love (Oh l’amour)
Li kou ko xamoul dala daloul (Quiconque ignore ceci c’est parce que ça ne t’es pas arrivé)

Et vu que ça m’étais arrivé alors je savais bel et bien de quoi est ce qu’elle parlait. On aurait dit qu’elle l’avait chanté rien que pour moi tellement ça résumé explicitement mes sentiments vis-à-vis de Galass. Mon Dieu qu’est-ce que ce que cette chanson pouvait bien me rappeler Fallou. 

Toutes mes pensées s’envolèrent vers lui à ce moment précis. Je me demandai s’il avait vu les nouvelles, s’il avait vu les photos de Sir et moi. Je n’osai point y passer.

Fallou Ndiaye était un mec adorable mais ça ne pouvait pas marcher entre nous. Je ne l’aimais pas. Je n’avais encore jamais aimé jusqu’à ce qu’il ait Sir. Pourtant, Galass avait tout pour plaire, un vrai gentil seulement l’amour ne se force pas.

Je le savais alors il ne méritait pas que je joue avec ses sentiments. De ce fait je devais me séparer de lui surtout que j’avais accepté les sentiments du seul homme que j’aimais réellement, le seul qui comptait. Il fallait se rendre à l’évidence. Seulement réfléchir à comment faire en sorte de dédramatiser notre rupture m’empêcher quasiment de dormir.

Quitter Galass sans culpabiliser. Telle était l’équation à résoudre, la question à 1milliard !

Quand une relation ne prend pas un bon virage et que l’amour n’est pas réciproque, il était inutile de la faire durer. Sauf que moi j’avais gardé Galass pour quel raison je ne saurai le dire. Cependant il avait su se faire accepter, s’imposer. Rompre  avec lui fut sans doute l’une des choses les plus difficiles que j’ai faites au cours de ma vie. Combien de fois avais-je rompu sans état d’âme auparavant ?  Seulement le problème est que Galass était un amour. Ça aurait été l’un de mes ex ou Sylvestre je n’aurais eu aucun scrupule à le plaquer. Mais avec lui, il fallait être subtil car je risquais de de lui briser le cœur.

Je me haïssais de lui avoir tant fait espérer, d’avoir laissé notre relation avoir de telles proportions. Maintenant que j’étais vraiment amoureuse et en couple avec l’homme de ma vie, je savais que plus Galass s’incrustera dans ma vie et plus l’inévitable séparation sera plus douloureuse. A chaque fois que je  prenais mon courage à deux mains et comptais y aller franco avant de risquer que cela tourne au fiasco, je me rétractais.

Je ne voulais point être la méchante dans l’histoire. J’avais droit au bonheur et si bien que charmant Galass ne me comblait pas et Sir était le seul qui fasse battre mon cœur, il ne fallait pas m’enfoncer plus d’avantage que je ne l’étais déjà. Certes Galass m’avait tapé dans l’œil que je l’avais apprécié mais pas aimé. De plus, le quitter serait une preuve d’honnêteté de ma part mais aussi liberté pour moi. C’est la seule chose que je lui devais. Quitter ce gentil garçon sans le blesser, je réfléchissais à une méthode de le sortir de ma vie sans l’humilier. Après tout il était question de mariage entre nous.

Le lendemain du baptême  quand je l’avais trouvé chez moi bien assis au salon regardant la télé, toutes ces étoiles que j’avais aux yeux grâce à ma fraiche relation avec l’homme qui m’avait ramené, se transformèrent en éclairs lorsqu’il se présenta comme étant mon fiancé. On aurait dit que mon cœur allait s’arrêter d’un moment d’un autre. Heureusement pour moi, Sir avait préféré s’en aller tout énervé. C’est aux pas de courses que je l’avais poursuivi hors de la maison. Par un tour que j’ignore encore comment j’étais parvenu à me glisser à temps entre lui et la portière que lui tenait son chauffeur.

_ Je te l’avais dit. Laisse-moi le temps de …………..

_ Mets y fin aujourd’hui même ou bien je m’en chargerai je ne partage pas et tu m’appartiens Amina !  Avait-il simplement dit pour me pousser sur le côté et entrer dans sa voiture.

Je ne retournai à l’intérieur que lorsque la voiture fut totalement hors de portée de ma vision. A peine étais je entrée dans le salon que je vu un Galass amusé qui me dit :

_ Je comprends maintenant pourquoi tu as démissionné. On aurait dit qu’il voulait me trancher la gorge bébé !

Ce fut le déclic pour que je déverse sur lui toute ma colère, ma frustration. J’en profitai pour mettre un terme à notre relation mais lui ne le voyait pas de cet œil. Les jours suivants je ne décrochai plus à ses appels et lui ne venait plus chez moi. Je cru qu’il l’avait accepté que s’en était terminé de Galass jusqu’à ce que ma mère s’en mêle.

Le fait qu’elle ne le voit plus à la maison lui avait surement mise la puce à l’oreille. Il fallait dire que Galass était un habitué de la maison. Depuis qu’il présenta ses oncles à mes parents, il venait chaque dimanche passé ma journée à la maison. Alors que je m’apprêtais à me coucher, quelqu’un toquait à ma porte. Je fus surprise de voir ma mère. Ce n’était pas dans ses habitudes de toquer à ma porte.

_ Kal’s lou hew hana dangua diombi (Kal’s que se passe-t-il tu as eu une illumination ?)

Elle ne dit rien et me poussa pour refermer la porte. Son acte ne présageait rien de bon. C’est ce même geste qu’elle m’avait faite lorsqu’elle me croyait enceinte alors qu’en réalité j’avais juste le blues, du chagrin à cause de Sir.

Je la rejoignis sur le lit d’où elle s’était bien installée.

_ Néné Gallé tu t’es disputé avec Galass ?

Je ne répondis pas me contentant juste de la regarder.

_ Réponds moi !

_ Qu’est ce qui te fait dire cela ?

Elle plissa les yeux.

_ Tu crois que je suis bête ? Que je n’ai pas remarqué que Galass ne venait plus ici…. Je te connais bien et ton silence-là ne fait que renforcer mes doutes. Tu n’as intérêt à me mentir surtout que je l’ai appelé ……

Ça ne me surprenait pas venant d’elle. Le contraire m’aurait étonné. C’était l’inspectrice Ka en action !

_ Si tu sais pourquoi est-ce que tu me demandes alors ?

Elle me prit tout doucement la main.

_ Amina si j’ai attendu que tout le monde se couche pour venir t’en parler c’est pour le faire dans le secret le plus absolu. J’ai parlé à Galass bien qu’il m’ait assuré qu’il ne s’agissait que de mal entendu alors je veux que tu laisses tout tomber quand il viendra demain…

_ Maman tu n’aurais pas dû l’appeler ni lui dire de revenir ici. Galass et moi c’est terminé…..

Elle déposa instantanément sa main sur la bouche pour me faire taire.

_ Boul ko wakh mou dieume kaw. Yow niouy wadia diape beuss deff takk bi guay nane lane dangua nio beugeu torohal (Ne le dit pas fort. On va bientôt caler une date pour votre mariage. Tu veux nous indigner) 

J’enlevai sa main de ma bouche.

_ Yaye mane seuyouma akk Galass. Mane beugouma ko makk mome diekh na take (Maman je ne marierai pas à Galass. Je ne l’aime pas lui et moi c’est bel et bien fini)

_ Amina damala ko niane beugouma tiow yow yafi andi Galass né nangou gua seuy akk mome té kène séhaloula lem kène forcé woula itam  (Amina je t’en prie je ne veux aucun problème. C’est toi qui as amené Galass ici et tu as accepté de l 'épouser de ton propre gré sans qu’on ne te force ni qu’on ne t’amadoue.)

_ Yaye ham na lolou wayé mane beugouma Galass. (Maman je sais cela mais je n’aime pas Galass)

_ Goudi na dé boul ma wakh lo guiss gua lène rek lalaye hamal souba bou Galass nieuwé thii keur gui naga djibo akk mome. Yow nioune gua tekk gatié guay dagay bayi Galass défoula wahoula. Ya bone, Nieup di weur lou bakh wayé yow beugo. Ligay am fite séne wadiours wahtane ba paré guané beugo. Yow kane gua yepp. Ma yeugeul aduna yeup sa mariage di hare date rek nguir deff Lang bou makk yow Guani dagua thiye guénate. Lolou dou am !

(Il fait nuit donc ne me fait pas parler. Je n’ai qu’une chose à te dire demain quand Galass viendra tu as intérêt à faire la paix avec lui. C’est nous que tu veux couvrir de honte en laissant Galass qui ne t’a rien fait rien dit. Que tu es mauvaise. Tout le monde cherche le meilleur mais toi tu n’en veux rien. Tu n’as pas froid aux yeux, vos parents ont déjà discuté et toi tu dis que tu ne veux pas. De qui te fiches-tu ? J’ai mis tout le monde au courant de ton mariage avec Galass n’attendant qu’une date pour organiser une grande cérémonie et tu oses dire que tu vas te désister. Ça n’aura pas lieu.)

Cette nuit-là  je su qu’être celle qui quitte, ne sera jamais valorisant pour moi. Si aux yeux de ma propre mère je passai pour une cruelle, un vaut rien qui ne voulait rien de bon, c’était certain qu’aux yeux de tous, je passerai pour le monstre, la méchante, celle qui fait du mal à Fallou en le quittant. Alors pour éviter de passer pour le bourreau et par la même occasion éviter de culpabiliser, je devais devenir la victime : c’est-à-dire celle qu’on a quitté et non celle qui quitte. 

Comme me l’avait annoncé ma mère, le lendemain Fallou se pointa chez moi. Sans conviction j’acceptai de mettre de l’eau dans mon vin. Les jours suivants je me transformai en véritable peste pour mener la vie dure à Galass. Tous les moyens étaient bons pour qu’il me plaque. Je le rabaissai en m’en prenant à ses chemises en wax, son parfum…Je le tourmentai en le comparant à mes ex, en me lamentant de sa mère à longueur de temps mais rien absolument rien ne marchait. Au contraire lui se donnait à fond pour me faire revenir à de meilleurs sentiments.

Adji Gueye depuis que Galass lui avait reproché de ne pas l’avoir mis au courant de mon appel, m’appelait deux jours sur trois pour m’insulter et me traiter de tous les noms d’oiseaux. Par respect pour son âge et surtout pour son fils à chaque fois je lui riais au nez à gorge déployé lui rappelant que son fils n’en avait que pour moi. Et ça marchait bien étant donné qu’elle devenait hystérique !

Quand à ma mère à chaque fois que je venais me plaindre de la maman de Galass, elle m’envoyait bouler de la pire des manières. D’après elle je ne cherchais qu’un motif pour rompre avec Galass. C’était le comble, elle envisageait notre rupture comme le pire et ne voulait absolument rien entendre.

Je n’eus autre choix que de me rabattre sur ma meilleure amie, ma jumelle Elisa. Bien que ce serait compliqué, il fallait que j’en finisse avec Fallou Ndiaye. Alors je demandais conseil à ma meilleure amie, parce qu’il était important de parler de me soulager mais surtout d’avoir un avis extérieur.

Chez elle, Rosa assise sur le sofa à mes côtés jouant avec sa Barbie, je regardai sa mère boire calmement son thé après que je lui ai vidé mon sac. Elle semblait impassible et son attitude me choqua grandement. Ce n’était pas le genre d’Elisa.

_ Tu n’as rien à me dire ?

Elle déposa sa tasse sur la table basse en se délectant.

_ Tu veux un thé ! Me proposa-t-elle c'est au citron.

_ Elisa nou takh gua hadié (Elisa pourquoi te comportes tu en chienne ?)

Elle lança un coup d’œil à sa fille puis m’indexa.

_ Am gua chance ba dégoul wolof (Tu es chanceuse qu’elle ne comprenne pas le wolof)

Elle attrapa la télécommande pour zapper sur une chaine d'info. Je la connaissais bien elle faisait cela juste pour me titiller. Alors je partis m'assoir sur l'accoudoir de son siège.

_ Mina li yeup wahone naloko wayé dagua deugeur bopp (Mina je t’avais prévenu de tout ça mais tu n’en fait qu’à tête)

_ Ne me dit pas ce que je sais déjà ce que je veux c'est une solution.

Elle haussa les épaules puis emprunta un accent qui n’était pas le sien.

_ Mina regarde-moi. Tu vois je suis mariée et mère. Et dis-toi que tout comme moi tu n'es plus une ado maintenant nous sommes des adultes. Et tu dois te comporter comme tel en prenant tes responsabilités. Je suis ravie que tu sois vraiment tombé amoureuse que tu sois tombée sur quelqu'un comme Sir car c'est certain qu'il te redressera....

_ Elisa émis je choquée. C'est l'hôpital qui se fou de la charité.

_ La ferme Mina laisse-moi terminer ne casse pas mon délire là je suis en mode Nicole. Fit-elle une danse des épaules en frimant.

_ Je me disais bien que ce n'était point ton genre.

Nous nous tapions des mains avant d'éclater de rire faisant sursauter sa fille de passage.

_ J'étais crédible avoue ! Tu vois à chaque fois que Roger se plaint de moi c'est ainsi que me sermonne ma sœur mon Dieu. En prenant de l'âge elle se rapproche de plus en plus de Yolande.

_ Yolande l'aristocrate....

_ Conasse arrête de te moquer de ma mère. Mais sérieusement à quoi t'attendais tu ? J'ai envie de te gifler là vraiment. Tu ne pouvais pas michtonner Galass sans pour autant t'engager comme on l'a toujours fait ?

_ Dit celle qui me rabâchait tout le temps les oreilles de me poser...

_ Salope te posait mais pas t'engager avec quelqu'un que tu n'aimes pas.... Galass lui aussi tu lui dis que tu veux casser mais lui refuse de lâcher l'affaire il est pire que collant lui avec tout ce que tu lui fais ces derniers temps. Ça aurait été moi je t’aurais envoyé bouler …

_ Je croyais que ça marcherait mais non ça à  empirer avec ma mère qui le soutient.

_ Mina Galass quoi qu'on puisse lui reprocher ne mérite pas ce traitement. Il a l'air passif alors mieux faut lui parler calmement carte sur table.

_ Cartes sur table? Genre je lui dis tout ?

_ Ne rêve pas il  va surement vouloir des explications. Reste calme et fait attention à ton sale vocabulaire. Soit franche mais pas pour autant blessante. Ne lui fait  pas de reproches, joue plutôt la carte de la non-compatibilité.

Je me levai pour aller sur le balcon. Je me sentais tout d'un coup fébrile et Elisa s'en aperçu en me rejoignant. Sans mot elle posa sa tête sur mon épaule.

_ Lisa c'est un moment très difficile à passer certes je ne suis pas amoureuse de Galass mais pas totalement insensible non plus je l'apprécie. Oui que ça puisse surprendre j'ai un cœur ! Mon Dieu je suis donc si mauvaise....

Elle se défit de son étreinte pour me faire face.

_ Ce ne sera pas facile Elisa. Je stresse rien qu'à l'idée. Ce sera un très gros changement, mais aussi une grande peine pour lui. Je me rends compte que j’ai énormément d’estime pour Galass. Il a été mon seul petit ami aussi longtemps. Je m’en veux de ne pas le rendre heureux, de ne pas être capable de savoir quoi faire pour atténuer sa peine. Je culpabilise là ...

_ S'il est important pour toi de se demander comment rompre sans blesser Galass c'est parce que tu t'en fais pour lui et que tu culpabilises. Mais c’est par respect pour lui, pour l’affection que tu lui portes, pour l’amour que tu portes à  Sir que tu as décidé d’en finir.

Et là, ma jumelle eut les mots magiques, simples mais puissantes qui avait totalement changé ma vision des choses.

_ Tu n'as pas à culpabiliser. Si tu l’as fait c’est que c’était la bonne décision. Tu  n'as pas à t'en vouloir. Même si ça fait peur, ça donne le vertige tu as le droit de quitter un mec bien comme Galass. Tu as le droit de rompre avec lui et même, tu dois rompre avec lui si plus rien ne va, que vous êtes malheureux et tu es amoureux d'un autre. Toi aussi tu as le droit au bonheur. Oui, ce sera compliqué. Oui on essaiera de t’en dissuader comme ta mère a essayé de le faire mais il le faut vraiment. C'est un mal nécessaire. Tu dois la vérité à Galass. Invite le quelque part et dis-lui ce que tu ressens, comment tu vois les choses. Tu dois rompre avec lui de manière digne. Tu dois rompre comme la femme de valeur que tu es.

T’as le droit de rompre avec un mec bien, cette phrase m'avait soulagé. Et je suivis ses conseils à la lettre en invitant Galass au resto pour être franche sans mentionner Sir. Ce n'était pas important qu'il sache pour lui ce qui importait c'est qu'il sache que je ne ressentais pas de l'amour pour lui et qu'on ne pouvait plus être ensemble.

Bien qu'il tenta de m'en dissuader il finit par jeter l'éponge. Je ne pouvais guère anticiper sa réaction. Il avait piqué une crise et commencé à hurler partout qu’il me détestait de lui avoir  fait subir ça. Je le compris affecté par son acte mais néanmoins libre de pouvoir grandement m'épanouir au côté de mon homme.

Ce même jour j'informai mes parents de notre rupture définitive. J'avais attendu que mon père soit présent pour leurs en parler tous les deux. Comme d'habitude vers 17h après leur sieste, ils se mettaient au salon au tour d'un thé regardant la télé et discutant. J'en profitai pour les mettre au courant.

Dès que je m'assis auprès de mon père ma mère me lançait un sale regard.

_ Kal's watiéle sa tension ki sama papeu la (Kal’s calme ta tension c'est mon père) la taquinais je en faisais un bisou à son mari.

Elle me fit un tchip digne de Nadié dans ma famille.

J'adoptai une mine triste en enlaçant le bras de mon père sur lequel j'avais couché ma tête.

_ Papa j'ai une nouvelle à vous annoncer ! Lâchai-je subitement sans pour autant me redresser.

A ces mots, ma mère assise sur le tapis en train de faire du thé arrêta sa besogne pour me fixer : un regard menaçant.

_ Avec Galass c'est fini pour de bon. Il n’y aura jamais de mariage entre nous.

Je sentis mon père tressaillir avant de se faire de mon étreinte. Tout trace de bonne humeur avait quitté son visage alors pour plus de précaution je reculais.

Il me fallait amortir le choc.

_ Je sais que je vous ai déçu mais je n'en pouvais plus je n'aime pas Galass je le considère plus comme un ami que mon amoureux. Mes sentiments étaient mitigés mais tout est clair maintenant. Alors c'était mieux de tout arrêter maintenant que d'en payer les frais après. Maman comme tu le sais déjà entre nous ça n'allait plus et il n’y avait plus rien  à sauver entre nous. Papa je suis désolé de devoir vous faire subir cela mais c'était le mieux à faire que de nous marier sans amour de vivre malheureux ou au pire dans l'adultère......

Ils ne dirent rien. J'avais juste vu mon père prendre son téléphone et sortir. Quand à ma mère on aurait dit qu'elle s'était figée sur place. Je n'attendais pas cette réaction de sa mère. Quelques instants après je vu mon père revenir les traits tirés pour passer le téléphone à sa femme.

_ Galass l'entendis je dire. Ah donc c'est vrai….. d'accord bien des choses à la famille. Raccrocha-t-elle.

Sans rien voir venir je sentis juste une chaussure venir me frapper violemment en pleine bouche. J'avais lâché un cri aigu de stupéfaction avant de sentir un goût de sang dans ma bouche. 

_ Oumou! Hurla mon père. Tu as perdu la tête ?

Elle se leva et fit face à mon père.

_ Leyti je suis fatiguée à longueur de temps des problèmes de Zahra. Zahra par ci Zahra par là je n'en peux plus. C'est elle rien qu'elle qui a voulu en finir avec Galass. Je croyais avoir réussi à l'en dissuader mais non. Comme d'habitude elle n'a que faire des autres elle s'en fout de tout le monde et n'en fait qu'à sa tête. Je ne la reconnais plus. Cette fille en face de moi ressemble à ma Zahra mais n'est pas ma Néné. Ma fille ne m'aurait jamais couvert de honte ainsi......

_ Pourtant yaye mane là sa photocopie dé ( Pourtant maman c'est moi ta photocopie) ne pus je m'empêcher d'intervenir.

De là où elle était, je vu ses mains trembler. Sur le coup je me sentis si misérable que je préférai sortir du salon de la maison...........................

Avec cette boule de feu débordante d'énergie, il n'eut autre choix que de commander juste pour mâchouiller et ne pas avoir à répondre à toutes ses questions. Depuis une trentaine de minutes il avait l'impression de subir un véritable interrogatoire.

_ Oh mon poussin est enfin amoureux ! Chantonna une énième fois sa tante en souriant. Elle ne parvenait pas à y croire malgré les aveux de son neveu. C'était trop beau pour être vrai.

Tout d'un coup elle sortit un flacon de parfum qu'elle aspergea sur sa paume.

_ Comme tu es apte à l'amour peux-tu me dire ce que tu penses de ce parfum. Tendu-t-elle sa main à Sir. A vrai c'est plus la bouteille qui m'a le plus attiré que l'odeur.

: Il ya comme un relent de désespoir. Cet homme est déjà pris ! Vue-t-elle une femme s'emparer de la main de son neveu.

Dans un pantalon taille haute aux bas larges bleue de nuit et un top blanc à longues manches insérer dans son pantalon qui marqué bien sa taille, elle la vue se pencher pour déposer un bisou chaste aux coin des lèvres de son neveu.

Le message était clair et net : cette femme marquait carrément  son territoire.

Elle tira la chaise à côté de Sir et s'assit avant de réajuster le col de la chemise de Hamdel.

_ Tu ne m'as pas attendu pour commander. Tu devais être affamé Amour.

Elle se pinça discrètement pour se rassurer que ce qui se déroulait  sous ses yeux était bien réel. Elle en connaissait des gens qui payeraient chers juste pour être témoin de cette scène.

Elle toussota car son neveu semblait l'avoir oublier et dévorait littéralement cette femme des yeux.

_ Amina ça  tombe bien je vais en profiter pour te présenter ma...... Disait-il avant qu’elle ne le coupe.

_ Pour quel raison qu'elle m'initie à devenir une cougar. Le coupa-t-elle d'un ton insolent en détaillant la dame du regard.

Sir amusé préféra garder le silence et laisser Zahra mettre les pieds dans le plat comme toujours. Quand à cette dernière elle soutenait outrancièrement le regard de la femme.

_ Amina c'est ça en fait  je suis Salamata Sy la tante paternelle de Sir!

Zahra écarquilla les yeux.

_ Sa tante .....

Elle avait sursauté de sa chaise pour se redresser toute droite tel un piqué. Ses facultés se bloquèrent aussitôt. Elle ne savait plus quoi dire ni quoi faire. Seuls ses yeux faisaient la navette entre Sir et sa tante.

_ Garçon ! Fit Hamdel signe au serveur de venir. La même chose pour madame. Lui indexa-t-il son assiette.

_ Faté gua té doko bayi mou commandé loumou beug (Tu es envahissant et tu ne peux pas la laisser commander ce qu'elle veut) intervenu Salamata.

_ Il arrive qu'elle devienne muette momentanément mais ça passera n'est-ce pas chérie ?  Lui fit-il un bisou appuyé sur la joue.

Ce fut la délivrance de Zahra. Elle fit oui de la tête avant de glisser sa main sur la cuisse de Sir qu'elle pinça très fort. 

_ T'es folle de me pincer de la sorte ? Grinça Sir entre les dents en fronçant les sourcils.

_ Daguay lath wala dagua ham (Tu demandes ou bien tu sais) répliqua-t-elle sur le même ton.

_ Ça c'est la meilleure. Éclata de rire Salamata en applaudissant avant de prendre son sac et se lever.

Sous les regards des tourtereaux, elle fit le tour pour se mettre entre eux et faire la bise à chacun.

_ Sir tu me l'amènes à la maison. Ravie de t'avoir rencontré Amina à bientôt. Fila-t-elle telle une étoile vers la sortie de l’établissement.

_ Tu veux vraiment te rendre chez la cougar... la taquina Sir

_ Arrête ne me torture pas. Elle ne m'a rien dit en plus quel honte!

Sir faillit boire son verre d'eau de travers.

_ Toi tu as honte de quelque chose ?

_ Amour toi aussi.... 

Elle fut interrompue  par la sonnerie de son téléphone.

_ Tu ne décroches pas ? Demanda Sir face à sa grimace.

_ C'est Galass!

_ Qu'est-ce qu'il te veut ?

_ Je n’en sais rien. J'imagine qu'il a sans doute vu les infos. Posa-t-elle son appareil sur la table après l'avoir mis sous silence.

_ Amour que va-t-on faire maintenant que tout le monde sait pour nous ? Que vais-je dire à ma famille ?

_ La vérité que nous sommes en couple. Pour le reste je m'en occupe tu n’as pas à t’en faire !

Depuis que le taxi avait quitté Guédiawaye, elle ne faisait que jacasser se plaignant de la naïveté de son fils et maudissant Zahra. Elle s'était même emparée du téléphone de son fils pour appeler Amina mais par chance cette dernière ne décrochait pas et cela eut le don d'augmenter sa colère.

_ Mba Séko akk mome dara (As-tu eu des rapports avec elle?) interrogea-t-elle son fils en regardant une photo de Zahra enlacée avec Sir.

Tout comme le chauffeur qui n'en revenait pas pour la contempler par le rétroviseur, Galass fut choqué.

_ Damani gua tontouma boul ma houli (Je te dis de me répondre ne me fixe pas)

_ Non !

Elle n'en fut pas satisfaite pour autant.

_ Lui donnais tu des cadeaux de l'argent ? J'imagine que oui... mais ce mariage n’aura jamais lieu….. Elle peut mettre une croix dessus

Son fils se tu regrettant amèrement qu'elle l'ait suivi...................

_ Tu ne veux vraiment pas que je vienne ?

Tout en parlant il continuait de m'embrasser. Dieu bénisse celui qui avait créé les vitres teintées. Depuis que j'avais vu nos photos sur le net je me méfiais. La preuve nous étions sortis du resto séparément pour nous retrouver dans sa voiture. Là à quelques mètres de chez moi il me dévorait littéralement la bouche.

_ Non je dois d'abord limiter les dégâts avant qu'ils ne voient les articles....

_ Comme tu voudras j'espère juste que cette fois ci ta mère ne blessera pas cette bouche que j'adore tant....

Sans le vouloir j'avais souri contre ses lèvres. Tout doucement il me mordilla la lèvre inférieure.

_ Il faut que j'y aille maintenant bien que je n'ai pas envie de te quitter.... enfoui-je mon visage contre son épaule.

_ Et moi donc mais nous n'avons pas le choix on remettra ça.

Il toqua sur la vitre pour que le chauffeur qui était sorti vienne m'ouvrir.

Hors du véhicule je fis face à plusieurs paires d’yeux. Les mécaniciens me scruteraient ouvertement pour se murmurer des choses. Ce fut de même au quartier. On aurait dit que j'avais des projecteurs braqués sur moi.

A la maison je fus surprise de voir Houreye papotant avec Sophie qui cuisinait dans la cour. Elle qui devait faire 4jours chez ses parents parce que sa mère se disait malade c'était bizarre qu'elle ait écourté son séjour. Je les saluais pour regagner ma chambre et me changer.

Couchée sur mon lit je ne cessais de sourire. Je crois bien que le sourire ne m'avait plus quitté depuis le restaurant. L'effet Sir se lisait encore sur mon visage. A chaque fois que je le voyais c'était ainsi. Juste en repensant à  lui à ses baisers je sentis mon cœur battre très fort, les poils de mon corps se dressèrent par une chair de poule. Ah Sir Hamdel Sy qu'est-ce que j'aimais cet homme : mon homme.

Depuis ma chambre, j'entendis Sophie faire un compte rendu fidèle de la découverte de son mari sur le net à Houreye. Leurs  chuchotements étaient tous sauf discrets car je les percevais aisément l’une avec sa voix grave et l’autre ne pouvant parler doucement.

_ Wa lii mome kagne la akk wadji koumou (Mais ça c'est depuis quand et qui est cet homme ?) S'offusqua Houreye en se retenant au tronc du corossolier sous lequel elles étaient assises.

Je la vue prendre le smartphone de Sophie pour mieux regarder les photos sans doute.

_  Mane dé moma délossi ni (c’est ce qui m'a fait revenir)

A travers ma fenêtre je les regardai que Houreye s'en mêle ne m'avait guère surprise mais Sophie. Je fus néanmoins soulagée d'avoir toujours eu une certaine réserve vis à vis d’elle. A ce que je vois je n’avais pas eu tort de le faire. Elles ne perdaient rien pour attendre.

: Anamou thiaga biga done thiaga haramata Ndiaye bii.

(Ou est-elle salope que tu es ? Salope de la pire espèce) entendirent elles crier depuis l'entrée.

A l'unisson toutes les trois sortirent voir de qui est ce qu’il s'agissait. Si Houreye et Sophie furent choquées de voir Galass, Zahra elle était étonnée par les insultes d’Adji Gueye.

_ Galass comment ça va ? Tante Adji..... Tenta-t-elle de les saluer docilement pour restreindre la tension.

_ Ne redit plus tante que Dieu m'en garde d'être la tante d'une salope telle que toi.

Zahra lança un regard à Galass dans l'espoir qu'il calme sa mère mais il n'en fit rien.

_ Boulma saga wate (Ne m'insulte plus encore)

A ces mots Adji Gueye enleva son foulard pour l'attacher à sa taille en position de combat.

_ Dehors sortez de chez moi !

_ C'est nous que tu renvois tu n'as pas honte. Tu me déçois grandement.  Lui dit amèrement Galass.

Zahra ne dit rien et alla prendre une louche pleine d'huile chaude de la marmite de sa belle-sœur qu'elle leur tendit.

_ Je le jure que si vous ne sortez pas d'ici certes que tu peux me frapper mais avant je t'aurai gravement blessé Adji Gaindé à tel point tu seras affaiblie.

Cette dernière tiqua mais sorti malgré tout lorsque son fils lui tira le bras hors de la maison.  Cependant elle n'arrêta pas pourtant d'insulter Zahra.

Cette dernière ferma leur portail pour monter sur leur terrasse en compagnie de Houreye tandis que Sophie appelait son mari qui était sorti pour le mettre au jus.

En un rien de temps tout le quartier fut bondé de monde. Les cris d’Adji traitant Zahra d’opportuniste de marie couche toi là avaient alarmé les gens qui accoururent et sortirent de  leurs maisons pour se mettre au premier loge. La scène en elle-même était insolite. Zahra sur le rebord de leur terrasse répliquée avec Adji Gueye en bas qui de temps en temps lui jetait des pierres qu'elle esquivait pour le lui renvoyer avec l'aide de sa cousine.

_ Descends si tu descends aujourd'hui tu le regretteras .....

_ Adji Gaindé si je regrette une chose c'est d'avoir rencontré ton Pantin de fils.........

Tous les mots étaient bons pour répondre à ses insultes et blesser surtout que Galass ne faisait rien pour l'en dissuader. Ce n'est que lorsqu'elle aperçut Cheikh et ses parents se frayaient un chemin à travers la foule qu'elle descendit leur ouvrir la porte.

Adji Gueye voulut lui foncer droit dessus mais fut face à Cheikh qui se mit entre elles.

_ Boko lalé ding ko reutiou Galass wahal akk sa yaye (Si tu la touches tu le regretteras Galass parle à ta mère) Lui lança Cheikh

_ Celle à qui on doit parler c'est ta sœur. Alors c'est pour lui que tu m'as jeté ? Tu me trompais durant tout ce temps.......

Oumou Kalsoum qui venait de se faire enlever sa dent voulut intervenir mais ne le put guère. Elle ne faisait que gesticuler encore sous l'effet du sédatif qui semblait bloquer sa mâchoire.

_ Galass je t'ai dit ce que j'avais à te dire évite de dire des choses que tu pourrais regretter...... je ne te dois aucune explication nous ne sommes plus ensemble.........

_ Merde Zahra ma mère avait raison tu ne vaux rien....

Zahra bondit de sa cachette pour lui assigner une gifle retentissante avec sa sandale qu’elle enleva. Quand Galass voulut répliquer sa main fut retenue par Amath qui lui donna un crochet bien droit. Avant que ça se transforme en bagarre général, Leyti venu les séparer rapidement.

_ Allons à l'intérieur et discutons calmement que de se donner en spectacle leur suggéra le père d'Amina.

_ Nous mettre les pieds dans votre maison maudite jamais. Sachez une chose le mariage est annulé. Il est hors de question que mon fils épouse une pute comme votre fille. Cracha amèrement Adji Gueye.

_  Ici la maudite c'est toi Adji Gueye ! De quel mariage tu parles j’ai mis fin avec ton jouet depuis longtemps. Si c’est pour cela que tu venais m’emmerder alors tu peux partir et amener ta queue qui te sers de fils avec toi.  Lui jeta salement Amina à la figure.

_ Hey, Hey ma mère n'est pas ton égale compris ! Essaya de l’intimider  Galass en claquant des doigts.

_ Wouyouma Galass téyalma sa fitassou bi gua may saff dieuwrignou dahira wahouma akk yow dé mane amouma loumaye wakh yow waw kaye. (Regarde Galass je veux que tu m’arrêtes tes claquements de doigts là on dirait un leadeur d’un groupe religieux. Je ne te parle pas à toi je n'ai plus à te dire parfait.)

_ Yow Adji Gueye yow hamgua ni mala guena vulgaire mala guena niémé lou hotikou mala guena niémé ay faits. Sa kaname bou pakhé rouké Beuri bagasse ba melni chantier ligay niawe niémé fond de teint akk far à joue sa kaname bou reuye yonou Yarakh dofa diare dé ay bofa diaré niounéla kipit dougual thii grille yi gni gni di faye di la sétane ndakh yak Gaindé yé bokkou Ndèye akk baye. Dama beugueu gua yem.

(Toi Adji Gueye tu sais bien que je suis plus vulgaire que toi, plus indomptable que toi et aussi plus apte aux faits. Avec ton visage troué là avec beaucoup de labyrinthe qu’on dirait un chantier, ton surdosage de fond de teint, de far à joue et ton gros visage là tu ne passeras jamais par Yarakh. Si tu l’oses sache qu’on t’attrapera pour t’enfermer dans les grilles du Zoo pour que les gens payent pour t’observer car les lions là-bas et toi êtes de la même famille. Je veux que tu restes tranquille ! ) 

Cette dernière se débattait des bras de Cheikh qui la retenait de force.

_ Galass maintenant ça suffit c'est plus que je ne peux supporter. Vous commencez vraiment à dépasser les bornes. Prend ta mère et partez d'ici comme vous refusez de discuter comme des adultes......  leurs avertit Leyti Fall.

_ On partira mais après que ta salope et intéressée de fille ait remboursé à mon fils ses biens.....

_ Galass damala meussa niane wala né diokh ma amoul dé ya dieul sa alale deff ko thii mane nianoumala kone fii loumaye remboursé amoufi. Boudé amé kouy remboursé fii yow la gua dédommagé lima la supporté (Galass t-ai-je une fois demandé quelque chose ou t'ai une fois dis donne-moi non n'est-ce pas c'est toi qui me donnais alors je n'ai rien à rembourser. S’il y’a quelqu’un qui doit rembourser ici c’est toi pour me dédommager ce que je t’ai supporté)

_ Maman partons! Daigna-t-il enfin dire à sa mère devant un Amath qui s'excitait d’avantage, un Cheikh et Leyti qui en avaient visiblement marres mais aussi très touché dans son égo.

_ Adji wone niou sa numéro dokk way (Adji montre nous le numéro de ta nuque)

_ Fii bolène fii tégaté sen tanke diguène ko reutiou (Si vous osez remettre les pieds ici vous le regretterez amèrement) leur menaça Amath.

Sans rien voir venir, Amina senti juste qu'on lui avait empoigné le bras brutalement pour la tirer violemment à l'intérieur de la maison. Quand elle leva les yeux et rencontra ceux de  Cheikh, son sang ne fit qu’un tour. Rien qu’au visage de celui-ci elle sut que sa dernière heure était arrivée ......................................................