La Saga des Syrès : Dévastati...

Par NadegeFil

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Depuis des siècles, Morad erre sur Terre à la recherche de celle qu'il a perdue. Elle lui avait promis qu'ell... Plus

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Épilogue

Chapitre 17

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Par NadegeFil

« Les âmes perdues seront étoiles filantes.

Les âmes aimantes, elles, seront étoiles aimantées

Et aimantées, elles formeront constellations »

-François Cheng

Tous les Syrès d'Arbollis voulurent s'entretenir avec Cléophée et savoir ce que les Imit'his lui avaient raconté. Ses réponses restèrent pourtant évasives. Seul Amiel sut ce dont elle avait parlé avec eux, soit de Morad. Elle s'isola avec lui afin de pouvoir lui parler de sa rencontre fortuite avec les Imit'his.

- Te rends-tu compte que tu as discuté avec les esprits des arbres endormis depuis des millénaires et que la seule chose dont tu leur aies parlée, c'est de ta vie ? lui dit-il, outré.

- Que voulais-tu que je leur raconte ?

Cléophée était agacée par les reproches de son ami.

- Tu aurais pu leur demander à quoi ressemblait les ancêtres des Syrès, ou à quand remonte l'origine de la planète et comment ça s'est passé. Toi qui est passionnée pas l'histoire, j'aurais cru que tu aurais été plus curieuse.

- Figure-toi que j'avais autre chose en tête, répliqua Cléophée, et je te serais gré d'arrêter de m'en parler.

Leur conversation s'arrêta là, car Amiel se doutait à quel point Cléophée pouvait être de mauvaise humeur en ce moment, surtout après ce qu'il lui avait révélé au sujet de Morad. Or, il préférait qu'elle n'explose pas de colère à cet endroit.

Une heure plus tard, ils étaient de retour dans le salon du souverain d'Atlansìa. La soirée était plutôt avancée ; ils s'installèrent donc sur les canapés et discutèrent de leur séjour à Arbollis. Paige et Amiel avaient été enchantés de faire de nouvelles rencontres.

- Et toi, Morad, comment as-tu trouvé les Arbollisiens ? demanda Paige.

- Un peu trop...curieux, répondit-il très sérieusement, mais tout de même amicaux.

- Je suis du même avis, approuva Amiel.

Morad lui jeta un regard noir, ce qui confirma qu'il savait tout à propos des révélations qu'Amiel avait faites à Cléophée au sujet de Donoma. Amiel déglutit en changeant de sujet. Paige ignora l'atmosphère plutôt hostile et bavarda allègrement comme si une joute silencieuse ne se déroulait pas dans le salon.

Puis, alors que Cléophée se demandait comme elle pourrait se retirer sans paraître impolie, Morad se leva.

- Je dois me rendre à Céfir immédiatement, annonça-t-il.

- Pourquoi ? demanda Paige.

- Bess vient de m'envoyer un message télépathique disant que Lotus venait d'entrer en communication avec un Omi's.

Le souverain se tourna ensuite vers Cléophée.

- Je suppose que tu ne viens pas avec moi, affirma-t-il.

- Tu supposes bien, répondit-elle en se croisant les bras.

Morad inclina légèrement la tête, puis disparut. Pouf !

- Je pensais que tu aurais sauté sur l'occasion pour l'accompagner, toi qui es toujours si curieuse, lui dit Amiel.

- Tu sais exactement pour quelle raison je ne voulais pas, rétorqua abruptement Cléophée.

- Tu ne peux tout de même pas m'en vouloir de t'avoir mise au courant !

- Non, mais j'aurais préféré l'apprendre par lui...

- Je suis sûre qu'il attendait le bon moment, fit Paige en se levant. Morad n'est pas un menteur. Il t'aime beaucoup et ne voulait pas te faire de la peine.

Eh bien, c'était raté !

Morad reparut à ce moment et s'installa dans le fauteuil face à eux.

- C'est réglé, leur annonça-t-il. Les Omi's ont accepté de cesser leur affrontement. Les humains pourront dormir sur leurs deux oreilles.

Puis, il se tourna vers Cléophée.

- Arrête de me regarder ainsi, lui dit-il brusquement.

Celle-ci sursauta.

- Comment ?

- Comme si tu voulais me poignarder.

Amiel prit subitement la parole.

- Qu'est-ce que tu dirais de faire un tour dans le jacuzzi ? proposa-t-il à Paige. Je n'ai même pas encore eu l'occasion d'essayer.

- Bonne idée ! s'exclama-t-elle.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ils avaient quitté la pièce, laissant Cléophée et Morad seuls.

- Bon, ça suffit ! tonna Morad. Nous allons régler ça maintenant !

La jeune fille, qui était installée sur le fauteuil voisin, sentit la fureur qu'elle contenait depuis plusieurs jours exploser.

- Je te faisais confiance ! Cracha-t-elle. Ce que j'ai pu être naïve ! Dire que je t'ai offert mon bracelet tandis que toi, tu t'intéressais seulement à l'âme de ton ancienne amoureuse, qui est morte depuis des lustres. Moi qui pensais que tu m'aimais pour celle que j'étais. J'aurais dû me douter qu'une gamine comme moi ne charmerait jamais un type comme toi.

Morad se leva d'un bond et s'approcha de Cléophée. Celle-ci se recroquevilla dans le coin de la causeuse lorsqu'il s'y assit.

- Tout d'abord, sache je n'ai pas immédiatement deviné ton identité, lui dit Morad en la regardant droit dans les yeux. Tu m'as captivée dès notre première rencontre, mais je n'ai pas tout de suite fait le lien entre vous deux. Je me suis posé des questions lorsque tu m'as raconté que tu entrais dans les souvenirs de Donoma en songe, mais je me suis dis que c'était peut-être causé par l'un de tes dons. Puis, lorsque tu as usé de ton pouvoir pour rendre la vie à Bess...

- Je n'ai rien fait, l'interrompit Cléophée.

- Si, c'était toi. J'ai vu comment l'esprit de Donoma s'y était pris cinquante ans plus tôt lorsqu'elle a accompli le même exploit. C'est à ce moment-là que j'ai compris ; c'était toi que j'attendais.

- Tu veux dire Donoma ?

- Non, je veux que tu comprennes que même si tu es une Sielstre et que tu possèdes la même âme qu'elle, c'est de toi dont je suis tombé amoureux.

Cléophée croisa ses bras. C'était de belles paroles, mais elle était toujours furieuse contre lui.

- Donc tu nies t'intéresser à moi juste parce qu'elle t'a promis de revenir.

- Tu es peut-être sa réincarnation, mais lorsque je te regarde, c'est toi, Cléophée, que je vois, et non elle. Je ne t'ai pas menti ; Je suis passé à autre chose.

Elle voulait le croire, pourtant, sa confiance en lui avait été brimée et elle n'était plus sûre de rien.

- J'étais sur le point de te l'avouer à Céfir lorsque tu m'as offert ton bracelet, mais je n'en ai pas eu le temps, expliqua Morad.

Cléophée se souvenait qu'ils avaient été interrompus au beau milieu de leur conversation.

- Et après ? Ne me dit pas que tu n'en as pas eu l'occasion !

- Je ne voulais pas te déconcentrer de cette mission. Tu t'y es tant investie !

- Dans ce cas, puisque cette mission est plus importante que mes sentiments, fit Cléophée en se redressant, je crois que je vais retourner à Céfir.

Voudrait-elle partir chaque fois qu'il y aurait le moindre problème entre eux ?

- Non, répondit Morad.

Elle leva les yeux vers lui, médusée.

- Ce n'était pas une question. Je l'exige.

- Je sais que je t'ai blessée, mais je t'aime et tu es ma moitié, dit-il. Je ferai tout pour que tu me fasses confiance à nouveau.

- Morad...je ne crois pas que je parviendrai à oublier le fait que tu m'aies caché quelque chose d'aussi important, dit la jeune fille avec une tristesse grandissante, âme-sœur ou pas. Je suis désolée, mais c'est terminé entre nous.

Morad l'observa de son air habituellement calme.

- Ce ne sera jamais terminé, et tu le sais, dit-il. Notre lien est trop puissant pour que nous soyons à nouveau séparés.

Cléophée haussa les épaules.

- On verra bien, dit-elle seulement. Maintenant, ramène-moi à Céfir.

- Non, répéta Morad. Notre mission n'est pas terminée. Nous devons encore convaincre les Eldre's de nous aider.

- Et comment ?

- En les convoquant.

- Tu connais quelqu'un qui possède ce pouvoir ?

- Oui, mais il y a un problème.

- Lequel ?

- Il est muet, ce qui veut dire qu'il ne pourra pas communiquer avec eux.

Oh ! C'était en effet un gros problème.

- Qu'allons-nous faire, dans ce cas ?

Morad pinça les lèvres. Il détenait apparemment la solution, mais ça n'avait pas l'air de lui plaire.

- C'est toi qui les convaincras, finit-il par dire.

Cléophée en resta coite.

- J'ai compris quelque chose, expliqua Morad. Tu es une Sièlstre, ou plutôt, tu l'étais avant de te réincarner, mais les esprits avec lesquels tu es entrée en contact jusqu'à présent ont deviné ta véritable nature et ils ont un profond respect avec les esprits divins, alors ils ont voulu t'écouter.

Son explication tenait la route.

- Pourtant, Lotus a réussi à convaincre les Omi's, dit-elle.

- Lotus est une personne sincère et dévouée. Les Omi's l'ont compris immédiatement et lui ont donné une chance de s'expliquer.

- Je vois...

- Gabin possède le don de manipuler l'air, lui dit Morad. Tu le rencontreras demain.

- Demain ? Qu'y a-t-il de si particulier, demain ?

- Je t'avais mentionné que je t'aiderais à utiliser tes pouvoirs de façon sécuritaire.

- Je me fiche de...

- Pas moi, la coupa Morad. D'accord ou pas, je t'aiderai à contrôler tes dons et j'en fais une affaire personnelle.

Cléophée commençait à comprendre ce que tout le monde disait sur lui : qu'il était impitoyable lorsqu'il voulait quelque chose. La jeune fille savait pourtant qu'il avait raison. Qu'arriverait-il si elle se savait pas suffisamment contrôler son pouvoir lorsqu'elle devrait à nouveau convoquer un Flem's ?

- Parfait, grinça-t-elle, mais je ne veux plus habiter ici.

- Il y a une maison vacante près de celle de Kimberly, Éloïse et Alice. Si tu veux, tu peux l'occuper.

- Merci. Je vais aller préparer mon sac.

- Tu devras te rendre à la cité pour les repas. Il y a une distribution de nourriture chaque jour. Tu n'auras qu'à aller te servir.

La jeune fille hocha la tête, démontrant qu'elle avait compris.

- Et sois sur la plate-forme au sud de la ville demain matin à l'aube, ajouta Morad. C'est là que ta formation débutera. Bonne nuit.

Malgré son air calme, Morad ressentait une indéniable tristesse au dénouement de cette conversation, mais il savait que cette situation n'était qu'à court terme. Tôt ou tard, ils reviendraient ensemble ; il y veillerait. Pour l'instant, il voulait lui donner suffisamment d'espace jusqu'à ce que sa colère retombe, mais ensuite, jamais plus il ne la laisserait partir. Elle était sa tendre moitié et il l'aimait plus que la vie elle-même, bien qu'il ne soit pas très démonstratif.

...

Cléophée parvint enfin à la petite maison grâce à la passerelle qui reliait la maison de Morad aux autres habitations. Les étoiles commençaient à apparaître dans le ciel au même moment. C'était la dernière habitation de la série, et elle était plongée dans l'obscurité lorsqu'elle y entra. Plusieurs petites lampes étaient dispersées un peu partout à l'intérieur et la jeune Syrès s'empressa de les allumer. Elle remarqua que l'endroit était beaucoup plus grand que la demeure d'Alice, Éloïse et Kimberly, et en plus elle était seule. En baissant les yeux, elle se rendit compte que le plancher était transparent. Encore une autre œuvre de Morad ! Cléophée sentit un certain vertige s'emparer d'elle et elle dut se retenir à une petite table pour reprendre ses esprits.

- C'est un cristal, se dit-elle, tu ne peux pas tomber à l'eau.

Après cinq respirations profondes, elle fit quelques pas hésitants afin de tester la solidité du plancher, puis reporta son attention sur le reste de la maison. À l'opposé de celles de Céfir, elle était de forme carrée, composée de silb et de bois, donc opaque, mais comportait de grandes fenêtres sur les quatre faces. Un petit salon occupé d'un canapé et d'une télévision avait été aménagé devant l'entrée puis, dans le coin opposé, une table ronde et un comptoir de cristal composait la cuisinette. Un petit réfrigérateur avait également été disposé afin de garder la nourriture fraîche, au besoin. Finalement, un lit occupait l'espace du fond, devant une grande fenêtre munie de rideaux. Sur la face arrière de la maison, une porte donnait sur un petit balcon où une chaise permettait de s'y installer pour admirer la vue. Elle pouvait ainsi contempler la cité d'Atlansìa et entrevoir la villa sur l'eau de Morad.

Cléophée soupira en pensant à lui. Il avait gardé un tel détachement lorsqu'elle lui avait annoncé qu'elle le quittait qu'elle se demanda s'il l'aimait vraiment. Il le lui avait certes avoué, mais il faisait preuve d'une telle maîtrise de ses émotions qu'elle ignorait si elle comptait à ce point pour lui. Elle croyait qu'il aurait cherché à la retenir, mais il n'en avait rien fait. Pour l'instant, elle préférait être éloignée de lui. Ses sentiments à son égard étaient confus et elle avait besoin de distance.

La jeune fille s'installa, bien qu'elle n'ait pas emporté grand-chose avec elle, seulement quelques vêtements, un peigne et une brosse à dents. Puis, le sommeil ne venant pas, elle s'assit sur le balcon et admira le ciel étoilé. Elle ne se lasserait jamais de cette vue, contrairement aux stalactites de Céfir. Chaque soir, ils se trouvaient au même endroit, et il lui arrivait de les compter afin de parvenir à s'endormir. Il lui semblait que le ciel, lui, était différent chaque nuit.

Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas le temps passer et ce ne fut que lorsqu'elle bailla qu'elle se rendit compte de l'heure tardive. Elle s'apprêtait à se lever lorsqu'elle aperçut une étoile filer à toute allure dans le ciel. Elle se souvint alors de ce que Morad lui avait dit à leur propos. Comme elle aurait aimé qu'il se trouve à ses côtés présentement ! Ils auraient discuté tranquillement et il aurait pu lui en apprendre plus sur ce phénomène lumineux. Cléophée fit rapidement un vœu, puis alla se coucher, le cœur lourd.

La jeune Syrès se souvenait rarement de ses rêves, mais cette nuit-là, quelque chose d'étrange se produisit. Elle les enchaîna les uns après les autres.

Le premier se déroulait dans une tente, ou plutôt un tipi. Donoma, plus vieille que dans ses rêves précédents, était couchée sur un lit de fourrures et tenait la main de son amoureux. Elle semblait mal en point.

- Promets-moi que tu continueras à vivre sans moi, haleta-t-elle. Il le faut...

- Je ne le pourrai pas, répondit-il, les larmes coulant sur ses joues.

Cléophée n'aurait jamais pensé que Morad était capable de pleurer. Il était toujours si...imperturbable.

- Morad, mon amour, je sais que tu m'aimes, mais tu dois me laisser partir. Trouve-toi un but, une passion, et mets-y tout ton être.

- Je ne pourrai pas vivre sans toi.

- Un jour, nous nous reverrons. Je te le promets.

La vie quitta l'Amérindienne et, juste avant de basculer dans un autre rêve, Cléophée entendit le cri déchirant de Morad.

Elle se retrouva par la suite sur une plate-forme à Atlansìa devant plusieurs individus qu'elle reconnut aussitôt, entre autres, son père, sa mère et son grand-père Owel. Ceux-ci se tenaient debout devant Morad, qui était accompagné de Paige, Sam, Daegan et plusieurs autres Semi-Syrès. Que faisaient-ils tous là ? Soudain, elle vit Bess s'avancer vers Morad, mais Sam lui envoya une boule de feu qui la fit la percuta de plein fouet. Elle se mit à alors crier de douleur tout en s'effondrant par terre.

Cléophée se réveilla soudainement et se redressa en hurlant également, la main sur le cœur. 

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