- Camille ! Lève-toi !
Je reconnus la voix lointaine de Harry. Je sentis quelque chose me soulever du sol pour me déposer sur quelque chose de mou. Mon lit, si je ne me trompais pas. Ma tête me faisait un mal de chien pas possible. Un liquide au goût assez amer coula dans ma gorge et diminua la douleur. Je repris petit à petit mes esprits. Le visage du bouclé m'apparut et je me frottai les yeux d'épuisement.
- Mais qu'est-ce qui t'a pris ? s'affola-t-il.
- Ne crie pas, Harry... dis-je faiblement.
Il prit une grande inspiration.
- Pourquoi tu t'es fait du mal ? me demanda-t-il plus calmement cette fois-ci.
- J'avais besoin d'oublier...
- Tu ne peux pas rester seule chez toi... Tu as besoin de quelqu'un à tes côtés.
- Je n'ai besoin de personne. Je peux me débrouiller toute seule Harry.
- Ah oui ? C'est sûr, c'est très flagrant, là !
- Je veux être seule !
- Tu as besoin d'aide Camille. Tu devrais venir chez moi...
Je lâchai un soupir d'agacement. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à me prendre pour une petite chose fragile à protéger ? J'étais assez grande pour me débrouiller toute seule et savoir ce qui était bon pour moi. D'accord, j'avais fait une connerie, mais c'était exceptionnel. Une fois n'est pas coutume.
- Non. Je préfère rester ici, dis-je.
- Dans ce cas, c'est moi qui vient chez toi. Tu ne restes pas seule dans cet état.
- C'est bon, Harry ! Je ne recommencerai pas, c'est promis ! J'étais juste... désespérée...
Il plongea ses magnifiques yeux verts dans les miens et m'enleva quelques mèches de cheveux qui étaient collées à mon visage.
- Tu es en age... Tu devrais retirer ton pull...
- NON ! criai-je.
- Je ne vais pas te faire de mal !
- Je sais... Je veux juste le garder parce que... j'ai froid... mentis-je.
- Tu ne peux pas avoir froid ! Tu as vu la chaleur qu'il fait ici ? Allez, ne fais pas l'enfant et retire-le.
- Je n'ai pas envie de l'enlever.
- Camille !
- Non !
Son regard bifurqua vers mon cou et ses yeux s'écarquillèrent.
- C'est quoi, ça ? s'horrifia-t-il.
- De quoi ?
- Ça.
Il baissa le col de mon pull pour avoir une meilleure vue sur mon cou meurtri. Cette fois, je n'eus pas le choix. Harry me le retira de force.
- Qui t'a fait ça ?
Je ne répondis pas. Je voulais garder le silence comme Zayn me l'avait demandé. Je savais que si tous les autres membres du groupe étaient au courant de l'attitude de Liam envers moi, tout serait fini.
- CAMILLE ! NE ME DIS PAS QUE C'EST CELUI À QUI JE PENSE ?
- Je ne te dirai rien parce que ce n'est rien, Harry.
Il saisit mes petites mains dans les siennes comme pour me raisonner.
- Depuis quand tu n'as plus confiance en moi ? me demanda-t-il.
- J'ai toujours confiance en toi, Harry, expliquai-je. Mais j'ai promis de ne pas en parler.
- Ça ne sert à rien de me mentir. Je sais très bien que la seule personne capable de faire ça, c'est Liam. Mais pourquoi tu ferais ce qu'il te demande ?
- Ce n'est pas lui qui m'a demandé de rien dire.
- Sophia ?
- Non. Zayn.
Et je dus tout lui expliquer en le suppliant, à mon tour, de rester muet à ce sujet. Après l'avoir persuadé que j'allais bien, que je ne recommencerais plus, Harry quitta mon domicile. À vrai dire, j'étais assez tentée par l'idée de reprendre une ou plusieurs cigarettes ainsi que quelques verres. Seulement, quand je me retrouvai face à mon paquet et ma bouteille, une petite voix me souffla que si je goûtais encore à ces plaisirs destructeurs, je ne valais pas mieux que Liam. Non, ce n'était plus Liam désormais. C'était l'homme qui m'avait étranglée.
Soudain, toute cette vague de peur et de souffrance qui parcourait les moindres parcelles de mon corps se transforma en rage imminente. Je n'avais qu'une seule envie, me venger. Me venger de tout le mal qu'il m'avait fait. Je voulais venger ma destruction causée par sa propre personne.