_ Tu trouves qu'on ne m'a pas éduqué ? A qui la faute Fit-il semblant de réfléchir en caressant son menton les jambes croisées. Peut-être... ça n'engage que toi mais au moins on m'a appris à manger sur une table, à la cuisine, la salle à manger sauf sur un lit. On m'a toujours dit que c'est mal. Bref si je suis là ce n'est pas pour parler d'éducation surtout pas avec toi je suis là pour Bassirou.
_ De toute façon tu ne viens ici que pour lui ..........
_ C'est le seul qui mérite que je me déplace.
Ils se défièrent du regard.
_ Hamdel je suis ta mère
_ J'ai perdu ma mère à mes 2ans, le jour où elle m'a abandonné, le jour où elle s'est débarrassée de moi sans le moindre remord. Miss Thiam cet air triste ne te va pas du tout et surtout ça ne passe pas avec moi avec le temps tu devrais le savoir .........
_ Tu me détestes à ce point tu sais que tes mots me blessent ?
_ Si mes mots te blessent, ils ne t'empêchent pas d'encaisser mes chèques..........................
Elle se tu car il avait raison.
_ Que veux-tu ? Demanda-t-elle la tête haute, le menton levé. Avec son fils ils avaient presque les mêmes gestes. C'est de cette façon hautaine qu'il dévisageait ses employés et surtout son assistante
_ Ce que je veux c'est simple que tu te mettes à l'écart des décisions de Bassirou. S'il veut épouser cette fille qui es-tu pour lui en empêcher ?
Outrée, elle se leva avant que son fils ne l'imite.
_ Pour qui je me prends ? Je suis la mère de Bassirou et je ne veux que le meilleur pour lui. J'ai tous les droits le concernant. Tu veux que Bassirou devienne comme toi et se mette à dos sa mère..............
_ Tu as fini ? Je crois que j'ai mal formulé ma question alors je vais le refaire. Pour qui te prends-tu pour empêcher ce mariage ?
_ Je suis l'honorable Ndèye Awa Thiam ..........
_ Honorable mon cul cracha Hamdel avant de retenir la main de sa mère qui s'apprêtait à s'abattre sur son visage.
_ Je crois que la vieillesse ne te fait pas perdre que ta beauté mais aussi ta raison. Tu ne l'as jamais fait et vraiment je te conseille de ne jamais le faire.
Elle abaissa aussitôt sa main.
_ Tu te dis honorable simplement parce que tu es député. Qu'en est-il de ta personne ? Simplement parce que cette fille vient d'une famille modeste tu oses la critiquer et s'opposer au mariage comme si tu étais née riche. Dis-moi Miss tu as oublié ton passé ? Veux-tu que je te rafraichisse la mémoire ? Moi qui parle de passé il y'a ton présent aussi. Tu as perdu ta langue ? Tu mènes cette vie en partie grâce à moi. Ton salaire d'un million je ne sais plus combien ne te permet pas de mener ce train de vie. Tes voyages, tes voitures, ces changements incessants d'immobiliers, tes caprices et même ceux de tes filles c'est moi.
Il alla se mettre en face d'elle pour lui tenir les épaules.
_ Je veux voir Bassirou heureux et pour cela je suis prêt à tout. Maintenant à toi de voir soit tu t'opposes à cette union et tu dis Adieu à mon argent soit tu fixes une date, organise un grand mariage digne de ce nom pour mon frère et la fille qu'il aime. Je sais que tu es bonne comédienne avec le sourire je veux-tu ailles dire à ton fils que tu as changé d'avis et que tu as réfléchi pour ainsi continuer à recevoir mes chèques. Et une fois le mariage célébré, tu auras une compassassions, argent, voyage, voiture ce sera à toi de choisir.............................
Elle sembla réfléchir un moment avant de trancher...............
_ Si je le fais c'est surtout pour le bonheur de Bassirou
_ Si tu le fais c'est surtout parce que tu n'égales en rien la richesse dans ton cœur comme toujours Miss Thiam................
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Des voisins, on en a tous ! Qu'on habite à la capitale ou à la campagne, en banlieues ou en villes, dans des quartiers résidentiels ou dans des quartiers populaires, qu'importe les différents endroits où nous habitons, une chose reste sure et certaine : nous avons tous les mêmes voisins.
Les voisins sont ceux avec qui on partage soit le même quartier, la même maison ou le même immeuble soit le même palier. C'est en leur compagnie que nous passons toute notre vie. Qu'ils soient de bonne ou mauvaise compagnie nous n'avons pas le choix, nos voisins figureront toujours dans notre vie. Ils font partie intégrante de notre vie.
Ainsi, nos voisins deviennent alors tel une seconde famille. Eh bien sûr qui dit famille, évoque les différents membres qui le composent. Et tout comme dans une famille, chez nos voisins nous retrouvons différents portraits.
A la rue Marsat x Faidherbe, dans mon quartier, nous remporterons surement un oscar en faisant un film sur le voisinage. Il porterait comme titre : point d'intersection car notre quartier regroupait plusieurs profils différents.
Quelle téléréalité ça aurait été ! Nous ferions certainement de l'ombre aux autres télé-réalités tels que : Secret Story, the Bachelor, la villa des cœurs brisés car on trouvait tout ce mélange au sein de notre quartier...................................................................................................
Une énième fois je regardai cette pièce sombre malgré que l'on soit en plein jour, malgré que la lumière soit allumée. Comment peut-il en être autrement la fenêtre donnait à l'intérieur de la maison et la porte faisait face au salon ?
Je soupirai à deux doigts de pleurer. Juste pour me maquiller, armée de ma trousse et d'un miroir j'étais partie dans la cour profiter de la lumière du jour afin de ne pas fausser mon maquillage.
En face de moi, mes sœurs, Houreye et deux accompagnantes de la nouvelle mariée s'affairaient déjà au repas. Isseu comme d'habitude bien nichée sur une chaise en plastique dont les pieds tordus sous son poids ne faisait que superviser ou donner des ordres sans rien toucher. Fatma avec son petit ventre éplucher les oignons avec Houreye. L'une des deux filles était au mortier tandis que l'autre s'affairait à la grande marmite.
Je ne leurs adressai même pas un bonjour et m'activer à me faire une beauté. Du coin de l'œil, elles me regardaient avant que ma cousine et belle-sœur n'ouvre un sujet de discussion sur moi.
_ Néné scofield Tay foy reuth? (Néné scofield aujourd'hui ou t'évades tu?)
Ce nouveau nom qu'elle m'attribua eut l'effet d'un fou rire chez elles.
_ Nieup hamnaniou do yendal do fananal. Amo samedi amo dimanche. Djiguène Dou goudou tank. Wayé yow mon pied la route rek Lingay dokh la hamoul. Zahra Del tokk bo beugué djeukeur diou bakh nieuw dieulé lafi.
(Tout le monde sait que tu ne passes ni les journées ni les nuits à la maison. Il n'ya pas de Samedi ni de dimanche qui puisse t'empêcher de sortir. Une femme ne doit pas errée mais toi c'est mon pied la route seulement. J'ignore ce que tu cherches tout le temps dehors. Zahra apprend à rester à la maison si tu veux qu'un bon mari vienne te sortir d'ici)
J'étais ébahie comment Fatma osait-elle tenir de tels propos envers moi surtout devant des inconnus.
_ Hana sakh lo meuna dokh akk tahawalou gua meuna tokk tay dimanche diapalé niou thii liguèye bii wala sakh gua hare ba set bi guèneu nekk. Nika mêle néhouma dara té sama yaye mola thii bayi wayé bo changé woul figay moudié dou nekh. Digua mate sa loho witiakh di dioye.
( Qu'importe le fait que tu sortes tout le temps que tu aimes errer au moins aujourd'hui dimanche tu pourrais rester à la maison et nous aider dans les travaux ou bien même attendre que la nouvelle mariée sorte de chambre. Ta nature et tes attitudes ne me plaisent guère. C'est maman qui t'appuie mais si tu ne changes pas tu auras une mauvaise fin. Tu t'en mordras les doigts en pleurant.)
Je me mordais la lèvre inférieure en entendant Fatma me sermonner. Mais apparemment ce n'était fini l'une des deux accompagnantes avec ses mèches démesurées et sa minceur, son rouge à lèvre se permit aussi d'y mettre son grain de sel.
_ Djiguène dé momoul dokh wakh deug......... (Vraiment une femme ne doit pas errer)
_ Hey dama né gua tédjalma sa gate. Yow sobo gane dongue gua té gane dou yéwi bèye. (Hey je te demande de fermer ton cul. De quoi tu te mêles ? Tu n'es qu'une invité et l'invité ne doit pas abuser) La coupai- je
_ A qui t'adresses-tu ? Elle déposa le pilon pour me fixer
_ Avec tes énormes méches là et ton petit corps qu'on dirait cocotier. Tu n'as pas chaud ? Et ton rouge à lèvre là à longueur de temps et tes dents jaunes depuis que tu es venue dans cette maison dès que tu ouvres la bouche on ne voit que le drapeau de l'Espagne. Hey Sergio Ramos C'est à toi que je parle. Je crois que tu veux finir en béquilles pour oser te frotter à moi. Si je ne sortais pas j'allais te refaire illico presto le portrait. C'est avec ce pilon même que je te frapperai jusqu'à ce que tu sortes de la maison en rampant. Ose te mêler encore de mes affaires et je te jure que je te ferai pire que j'ai déjà fait à d'autres.
_ Néné arrêtes as-tu perdu la tête ?
_ Toi Houreye et vous deux ne soyez pas impatientes votre tour arrivera. C'est moi que tu appelles Néné scofield. Et toi comment dois-je t'appeler ? Laisse-moi voir Houreye le Pen. Comme Marine tu nous emmerdes mais on te supporte n'ayant pas d'autres choix.
_ Yow Fatma dète diaroul gay seugeu. Yow mome mariage bou changer ngigne gni thii bakh yow mome seytané lala sopi. Tay gua ham douma yédal douma fananal tay gua ham sama goudou tank ah diank nakk dagua faté yama formé di. Hana micheal scofield mo geuna siw rek. Houreye souma dé Néné Scofield hana madame Ndoye dé Fatma ino la kone. Yow sagne gua né hamo li may dokh ligua done dokh rek lay dokh way thii foula akk fayda akk class ligua amoule wone. Ah sister nakk bala gua digue lé tiangay nay fekk gua séte. Ma tokk hare djeukeur dieulé mafi. Lolou gua deff yow? Souma beugone djeukeur rek kone ma njeukeula séyi souma bougone djeukeur tay rek ma dègue madame. Mane sama meuna dokh amouma ma thii pertement au contraire..........
(Toi Fatma non ne baisse pas la tête. Alors toi quand le mariage change les gens en bien toi il te change en Satan. C'est aujourd'hui que tu sais que je sors jour et nuit que j'erre ? Ah jeune femme as-tu oublié tu m'as formé. Michael Scofield est seulement le plus célèbre. Houreye sache que si je suis Néné Scofield alors madame Ndoye est Fatma Ino dans ce cas. Tu oses dire que tu ignores ce que je fais dehors ? Je ne fais que ce que tu faisais dehors sauf que moi j'y vais avec tact avec dignité, distinction et class tout ce que tu n'avais pas. Ah sister avant de donner des leçons d'abord il faut être clean. Que je reste là qu'un mari vienne me sortir d'ici ! L'as-tu fais toi ? Si je voulais un mari seulement, il se pourrait même que je me marie avant toi. Si je voulais un mari seulement alors aujourd'hui je serai devenu madame. Mes nombreuses sorties ne constituent pas de pertement pour moi au contraire...)
_ Guiss ma mane sa kaname bou niawe bii gua fass safouma. Mane sa dara safouma té ham gua ko. Keur gui Fall la sante dou Diagne bo amé ndogal boy diohkhé gua dieumeulé ko say dome té yémalé ko sa keur. Malène di diapalé thii liguèye bii may sène mbidane ? Yéna exode rural pas mane. Ma har set bi guèneu ? Lou thii sama Yonne. Hana dou Sophie filay deukeu akk mane. Guiss gua makk bou amé soutoura moko may bopam. Nima néké néhoula et alors je m'en fou. May wakh gua ni sama yaye Moma thii bayi yow hamgua Oumou Kalsoum bou bakh fimou nékone diougoufa. Yaye Allah Wallah daga am xam-xam dagay séte ba ham fou may moudié?
(Vois-tu ton vilain visage là que tu serres m'indiffères grandement. Rien de ce qui vient de toi ne m'intéresse et tu le sais bien. Cette maison se nomme Fall et non Diagne si tu as des ordres à donner tu les donnes à tes enfants et les dictes chez toi pas ici. Que je vous aide dans les travaux suis-je votre bonne ? C'est vous qui avez fait l'exode rural hein pas moi. Que j'attende que la mariée sorte de chambre ? En quoi est-ce intéressant ? N'est-ce pas que Sophie habitera ici que je la côtoierai. Vois-tu si un ainé veut être respecter alors il faut savoir respecter d'abord. Ma nature et mon attitude te déplaisent et alors je m'en fou. En plus tu oses dire que maman m'appuie. Tu connais Oumou Kalsoum mieux que quiconque. Elle reste toujours la même elle n'a pas changé. Es-tu Dieu ou un devin ? Dis-moi maintenant tu lis l'avenir pour savoir comment je finirai ? )
Je profitai de leur état de choc pour aller m'enfermer dans cette pièce qui était devenue ma nouvelle chambre avant qu'elles ne réagissent et veuillent me refaire le portrait. Comme je m'y attendais, des coups à la porte commencèrent à raisonner, puis des menaces d'Isseu. Il n'y avait qu'elle qui oserait le faire.
Fatma avec sa grossesse n'allait pas se battre. Houreye non plus elle n'était pas folle. Ces temps-ci pour un rien Pape Sidy lui criait dessus alors elle ne risquerait pas de s'attirer encore ses foudres. Quant à l'accompagnante de la mariée, mes menaces l'avaient surement apeuré même si ce n'était que du bluff. La pauvre elle n'osait même plus me regarder à la fin.
_ Sors et je vais te faire avaler ta langue sors, ouvre cette porte si tu es une fille. Hurlait Isseu
Elle semblait enragée.
_ Attends-moi tu as intérêt à ne pas fuir criais-je à mon tour pendant que je portais mes habits.
Une fois prête j'envoyais un message à Cheikh.
« Kay atéma bala Isseu dima raye » (Viens me séparer d'Isseu avant qu'elle ne me tue)
Je dû patienter une vingtaine de minutes avant d'entendre la voix de Cheikh. Heureusement qu'il était dans le quartier. Par le trou de la serrure, je les espionnais. Il était en train de calmer ma sœur. Mais ce n'est que quand je la vue allaiter son fils que je daignai enfin ouvrir la porte.
Dans mon pantalon en jeans délavé déchiré au niveau du genou droit, un petit tee-shirt simple tout blanc, et des souliers bleus et pochette de même couleur, ils me regardèrent tous choqués.
Franchement croyaient-ils vraiment que j'allais me battre et surtout Isseu. Je peux paraitre folle insoucieuse mais j'étais loin d'être suicidaire.
_ Ame gua chance sa dome bigay nampal la rousse motakh dina bayi mou diale.
(Tu as de la chance c'est ton enfant que tu allaites qui fait que je vais laisser passer cette fois)
Comme si ce n'était pas suffisant, sans vergogne, je me risquai d'aller tirer le pied de son fils en disant.
_ Ne sois pas belliqueux comme ta mère rien ne vaut la paix.
C'est sous l'escorte de Cheikh que je sortis de la maison car madame Diagne n'en avait pas apparemment fini avec moi. Dehors sous ce chaud soleil de Septembre, j'avais attaché mes cheveux simplement après les avoir passés au défrisage. Sans demander j'enlevai la casquette en tissu de camouflage de la tête de Cheikh pour la mettre.
_ Ou vas-tu encore ? Tu sais que papa est fâché contre toi. Il ne t'a pas interdit de sortir ?
_ Il m'a interdit de sortir la nuit. Je vais simplement à l'empire de enfants tu vois ce n'est pas loin si tu ne me crois pas on a qu'à y aller ensemble....
_ Toi à l'empire des enfants que vas-tu faire là-bas ? Je ne t'ai jamais offrir quelque chose à qui que ce soit .........
_ Oh comment veux-tu qu'une pauvresse comme moi offre quelque chose moi-même j'ai besoin d'aides.
_ Bon je retourne chez Thierno. Je croyais vraiment que tu étais en train de te battre avec Isseu quand j'ai reçu ton message. Et ça m'a tellement fait rire mon Dieu..........................
Quand nos chemins se séparèrent, à peine ai-je fait deux pas que je vois Walfadjiri.
_ Ah Machallah Fall, Fall Ndiaga yaram. Qu'importe ce que tu portes tout te va à merveille ma fille. Toi au moins tout ce que tu portes est à toi. Tu ne vas pas de maison en maison pour emprunter ou voler des habits à tes semblables.............
_ Je ne fais pas ça mais apparemment je fais le mur la nuit.
Elle mit sa main sur la bouche.
_ Que dis-tu là ?
_ Ne fait pas l'innocente avec moi. Tu es partie jurée à mes parents que tu me voyais chaque nuit faire le mur. Mère Sylla tu peux jurer que je fais le mur chaque nuit ? On ne s'est rencontré que deux ou trois fois en pleine nuit. Tu aurais dû profiter de l'occasion pour dire à mes parents ou est-ce que tu allais toi aussi, ce que tu faisais dehors à une heure pareille ?
_ Ma fille je ne faisais qu'une promenade à cette heure ....
_ Je ne suis pas ta fille je n'ai qu'une chose à te dire c'est de sortir de mes affaires à l'avenir. Ici tout se sait rien ne peut se cacher et tout le monde peut faire ce que tu fais.........
Je mettais mes lunettes de soleil pour la laisser clouée sur place tel un poteau cette mégère. A cause d'elle mes parents m'avaient changé de chambre en donnant la mienne à Cheikh pour s'assurer que je ne fasse plus le mur la nuit.
Mère Sylla était la commère du quartier. Avec elle impossible de cacher un secret. C'est comme si elle détectait les secrets. Tout le monde la craignait à cause de ça. Ceci lui valut même le pseudonyme de Walfadjiri la chaine d'information sans censure qui montrait et disait tout. Tout comme cette chaine, cette voisine ne censurait rien. Chaque matin elle allait de maison en maison soit pour faire sa revue de presse de ce qui se passait au quartier soit chercher des informations.
Sa maison étant côte à côte à celle des Sène, c'était chaque jour des disputes. Si la force de mère Sylla était le commérage, celui de mère Sène était le fait d'emprunter et de quémander.
« Vous n'avez pas de sel ? Du sucre ? La boutique est fermée. Oumou prête-moi un poisson, du riz, quelques légumes, j'ai oublié d'acheter ceci ou cela au marché, de l'argent je te rembourserai. Ma fille, mon fils donne quelque chose à ta tante. Je prie fort pour vous »
Et jamais elle ne remboursait. Elle, les gens l'appelaient Sangsue. Dès qu'elle te voyait elle parlait à tel point que tu ne pouvais lui refuser sa demande.
Il y'avait aussi mère Mbana (les grandes marmites qu'on utilise lors des cérémonies) qu'importe les cérémonies qui y'avait au quartier, mariage, baptême, Gamou, conférence religieuse, funérailles, communion, confirmation.......... Elle était la première sur les lieux pour s'accaparer de la cuisine et volait le maximum de nourriture que ses enfants acheminaient chez elle. Il était impossible qu'elle ne dispute lors des cérémonies voulant tout gérer.
Récemment, lors du mariage de Cheikh, elle avait camouflé un sachet bleu plein de viande cru en dessous d'un grand mortier renversé. Sans doute attendait-elle de voir un de ses enfants pour l'acheminer chez elle encore. J'avais attendu qu'elle parte répondre à ma mère pour prendre le sachet et le mettre au frigo. A son retour elle ne pipa mot mais pour rien elle s'emportait en hurlant. Un voleur volé ne se plaint jamais.
De toutes les dames au quartier ma préférée était de loin mère Fanta. Une gentille dame au cœur d'or elle était loin d'être aisée mais n'enviait personne. Au contraire c'est chez elle qu'allaient manger certains jeunes moi y comprit. Originaire de pointe noire du Congo, elle faisait des plats succulents comme le saka-saka dont je raffolai. La pauvre elle était si douce que quand une dispute éclatée au quartier elle pleurait. Tous la respectaient. C'était la mère Thérésa du quartier. Quand j'avais de mauvaises notes au collège c'est chez elle que j'allais afin qu'elle m'accompagne voir mon père : Pa. Allemand, Hitler ou encore Général De gaulles comme l'appelait les gens du quartier.
Notre maison était côte à côte à celle de keur toubab les blancs du quartier. Des sénégalaises pures souches aussi noires que du charbon qui se prenait pour des blancs. Ils avaient même un chien du nom de sac à puce. Il fallait entendre ses maîtres l'appeler:
《 Sac à puce vient ici, allez rentre !》
Le chien fatigué avait même fugué des jours pour revenir malade avec des plaies sur le corps. Ils le mirent dehors à coup de balai et il ne revenu plus. Leur mère devait avoir des troubles de personnalités elle vivait avec ses petits-enfants. Il y en avait un parmi eux qu'elle n'égalait en rien Jean Édouard. Miskine ce petit n'aimait qu'une chose jouait au foot dehors avec les autres enfants mais sa mamie le forcer d'autres loisirs. Dès qu'il était dehors, elle se tenait au portail pour l'appeler.
_ Jean Édouard Kay sétane Mickey nakh gua dégueu français (Jean Édouard vient regarder des dessins animés afin que tu comprennes le français)
Dès fois quand ce genre de scène nous trouvait dehors Titi et moi l'imitions.
_ Titi Kay sétane Baba maal nakh gua dégueu Pulaar (Titi vient regarder Baba maal afin que tu comprennes le Pulaar)
_ Démal thii chinois yi Petersen nakh gua dégueu chinois (Va plutôt voir les chinois au marché Petersen afin de comprendre le chinois)
Nous nous faisions des tapes pour rigoler avant qu'elle ne nous lance un regard meurtrier.
Contrairement à son cousin Jean Édouard, Mimi sa petite fille recevait des corvées et menaces à longueur de temps. Elle était au collège et comme toute jeune elle penchait pour le sexy. Quand sa grand-mère lui acheter des jupes qui lui arrivaient après les genoux, une fois dehors elle relevait sa jupe jusqu'à ce qu'elle lui arrive à mi-cuisse. Ceci était l'ultime sujet de disputes entre sa grand-mère et elle. La plus drôle de toutes les menaces qu'elle faisait était celle-ci.
_ Dou négua dagay farantou légui dina dieul pousso niawe sa badio bi So soriwoul goor gni.
(N'est-ce pas que tu veux t'adonner aux amourettes maintenant je vais prendre une aiguille et te coudre le vagin si tu ne t'éloignes pas des garçons).
Tout en parlant mère toubab prenait tout son temps. On aurait dit l'humoriste Kouthia qui imite l'ex première dame Viviane Wade. Ils avaient quasiment les mêmes voix.
Quand j'étais fâchée, il suffisait juste que je m'asseye dehors pour avoir de nouveau le sourire.
Pa. Gueye qui sillonnait les maisons qu'à l'heure des repas pour soit disant saluer. Amadou le tombeur qui ne cessait de brancher les minettes. Dès qu'une voisine déménagé, il s'empressa de l'avoir en premier dans ses filets. Presque chaque deux jours sa mère lui jetait ses affaires par-dessus le balcon mais il ne décampait que quelques pour revenir après.
Le boutiquier qui ne cessait jamais d'énumérer ses débiteurs. Malgré l'écrito à la porte de sa boutique :
《 Le crédit est mort 》 en très gros caractères les gens en faisaient fi pour ressusciter le crédit à chaque fois par des belles paroles, des promesses, histoires touchantes.
Il y avait aussi Miss tchip-tchip. Oh qu'est-ce qu'elle me sortait par les narines cette fille ! Elle était antipathique à tout le monde. Entre nous deux c'était loin d'être le grand amour. Et pourtant quand elle aménagea c'est moi qu'elle avait choisi comme amie jusqu'à ce que je refuse d'être dirigé par elle comme elle le voulait. Avec elle, c'était fait ceci fait cela, habillons nous ainsi porte ça, tu devrais adopter tel et tel coiffure. Puis quand je l'accompagnai quelques part il suffisait que ses prétendants me fassent la conversation pour qu'elle ne m'adresse plus la parole les jours à venir. Fatiguée j'avais fini par prendre mes distances et depuis elle me déclara la guerre.
Coïncidence ou jalousie, il suffisait que j'aie un nouveau sac à main, un habit, une coiffure pour la voir avec le même article les jours suivants.
Quand nous nous rencontrions dans la rue, on ne se lançait qu'un simple ça va en guise de salutations. Tous les soirs, c'étaient des voitures les plus luxueuses les unes que les autres qui garaient en bas de son immeuble. Et juste pour ça elle se prenait pour Miss monde et frimait. Elle qui habitait chine populaire le même immeuble qu'Amadou.
Comme la benne à ordure se trouvait à quelques pas de la grande mosquée, c'est là-bas que nous allions tous vider nos poubelles chaque nuit. C'est à ses heures que les policiers faisaient leur ronde pour embarquer ceux qui n'avaient pas leur pièce sur eux. Dès qu'on voyait les phares d'une voiture projeter vers nous c'était la course folle. Dès fois même nous y laissions nos sceaux. Bien vrai que cette ronde soit dans le but de renforcer la sécurité cependant certains policiers en abusaient.
Quelques fois ils débutaient leur ronde à partir de 19h juste pour encaisser les 3000 francs d'amende des mécaniciens à leurs heures de descentes qui évitaient d'emporter avec eux leurs pièces d'identités afin de ne pas le perdre sur leurs lieux de travail.
Et comme nous cohabitations avec les mécaniciens on en payait les frais tous les jours. Plusieurs personnes au quartier avaient atterri au commissariat pour ramassage. Chez nous c'était mon frère Amath qui en avait été victime. C'était à mourir de rires il était simplement parti acheter du pain pour le dîner aux environs de 20h pour être embarquer avec ses trois miches de pain.
Dans la voiture de ramassage qui faisait le tour de la ville, il appela Pape Sidy pour l'informer afin qu'il vienne au commissariat payer l'amende étant donné qu'il n'avait pas d'argent du pain sur lui. A son retour à peu près 3h après lorsqu'on lui demanda le pain, il nous dit l'avoir mangé avec les personnes qui étaient avec lui dans le car de ramassage.
Avant d'avoir une carte d'identité lorsque je sortais la nuit c'était celle de Fatma que j'empruntai. Comme nous partagions quelques traits de ressemblance certains policiers n'y voyaient que du feu. Quand à d'autres ils restaient perplexes jusqu'à ce que j'invente une histoire.
Sur la photo Fatma était plus noire que moi parce qu'à l'époque elle utilisait une crème éclaircissante qui eut un effet contraire gâchant par la même occasion son teint clair d'origine. Ceci lui avait même valu un petit séjour à la dermatologie de polyclinique en face de la poste médina.
_ Est-ce vraiment vous sur la photo?
_ Oui monsieur l'agent c'était à l'époque où j'étais mariée au village. On me maltraitait là-bas vous savez. Ah que c'était dure d'y vivre. Les pires années de ma vie........
Et je commençai à parler, parler jusqu'à ce qu'ils remettent la pièce et partent.
Mamy aussi avait été victime de ramassage. C'était lors d'une soirée dansante sur l'allée Pape Gueye Fall. On y était toute les quatre Mamy Aicha Titi et moi. Aux environs de 2h du mat, nous étions sorties pour rentrer quand soudain nous entendîmes une chanson de Sean Paul pour retourner à la salle sauf Mamy qui voulait coûte que coûte rentrer.
Et elle eut la malchance d'être accoster par le car de ramassage. Elle appela sur le portable d'Aicha pour nous informer. Il fallait nous voir avec nos mini jupes toquer à la porte de sa mère pour récupérer sa carte d'identité. Elle nous traita de tous les noms d'oiseaux.
《 Bande de trainées, les policiers ont mal fait, ils auraient dû vous amenés toutes les quatre. Mamy n'a qu'à rester là-bas comme ça elle arrêtera de sortir la nuit. On dirait des vampires vous aimez la nuit même plus que les chauves-souris. 》
Nous ne pipions mot. La connaissant bien il suffisait qu'on ouvre la bouche afin qu'elle réveille et ameute tout le quartier pour ne faire passer pour des monstres voir pire des filles de joies. Et les gens la croiraient car tous les éléments étaient contre nous : cette heure de la nuit, notre habillement et surtout qu'on avait fait le mur sauf Mamy. Tête baissée nous l'écoutions docilement avant qu'elle ne daigne enfin nous laisser aller dans la chambre de sa fille prendre la pièce qu'elle avait oubliée sur le lit. En sortant de la maison elle en remit une autre couche.
_ Avec vos nuques là on dirait des voleurs pris en flagrant délit ne comptez pas sur moi pour vous donner l'argent de l'amende même 5franc vous n'aurez pas de moi. Votre copine n'a qu'à pourrir en prison.
Cette nuit-là nous avions dépensé 10.000 franc en taxi rien que pour rejoindre le car de ramassage qui sillonnait la ville. Mamy apeurée ne cessait de nous harceler d'appels pour venir la chercher. Fatiguées et surtout à sec nous décidions d'aller l'attendre au commissariat. Quand on l'a vu debout dans le car les deux mains agrippées aux grilles nous fûmes pliées de rires.
Avec des prostituées arrêtées pour racolage, les policiers les mirent toutes derrière les barreaux. C'est en larmes qu'elle sortit du commissariat pour rentrer mais dès qu'on lui raconta ce que sa mère avait dit, elle retrouvait le sourire. Nous l'accompagnions jusqu'à chez elle et à notre grande surprise sa daronne était éveillée sans doute attendait elle sa fille.
_ Meunongua dioubali geth sangou fa. Hana nakk légui digua bayi dokh goudi. (Tu aurais dû te directement à la mer te purifier là-bas peut être que maintenant tu arrêteras tes sorties nocturnes) lança telle à sa fille.
_ J'ai reçu ton message si j'étais restée derrière les barreaux je me demande comment tu survivras sans moi vue que je suis celle qui fait tout pour toi....................
Ah le car de ramassage de la police troublait bien des programmes. Une fois lors d'un tanebeer (séance de tam-tam nocturne) dès que la voiture avait freiné brusquement tous les gens s'étaient dispersés les batteurs de tam-tam les premiers avec leurs tambours à l'épaule. Les chaises en plastiques survolaient çà et là. Paniquée même ceux qui avaient leurs cartes d'identités couraient. Cette séance de tam-tam était faite sans autorisation et quelqu'un au quartier avait surement alerté la police. Ce genre de choses était si fréquent chez nous. Ce jour-là Titi avait détalé comme une flèche me laissant tétaniser par la peur.
Contrairement aux autres dont la peur faisait pousser des ailes, moi elle me cassait les jambes à tel point que je ne pouvais bouger. N'ayant nul autre choix, j'étais allée me cacher sous une voiture jusqu'au départ des policiers. A peine, avaient ils redémarrer leur véhicule que j'entendis des grognements m'extirpèrent de ma cachette. Je ne m'étais même pas rendu compte qu'un chien errant était aussi couché sous cette même voiture. C'est en larmes que je rentrais chez moi ce jour-là effrayée par le chien. A chaque fois que je pensais qu'il aurait pu me tordre, mes larmes sortaient..............................
Le car de ramassage ne faisait pas fuir que les batteurs de tam-tam et les femmes mais les hommes aussi. Un jour en revenant d'un diner chez Elisa, Roger avait proposé de me déposer d'abord puis rentrer à Gibraltar. Comme toujours lorsqu'il me ramenait, on restait discuter à peu près une demi-heure dans la rue. Alors qu'il me parlait, adossait à son moto soudainement je le vu prendre la tangente comme s'il avait le diable à ses trousses. Quand je me retournai pour voir ce qui l'avait effrayé, je vu deux policiers en civile rire aux éclats.
_ Mademoiselle si ce gars est votre petit ami alors mieux vaut le laisser tomber. Il n'a même pas cherché à vous protéger pour se sauver de la sorte..............................................................................................................
Dès que l'occasion se présentait, il venait à l'empire des enfants ausculter les pensionnaires gratuitement. L'empire des Enfants est une association qui œuvre pour la prise en charge et la protection des enfants vivant dans les rues. Dans ce centre, les enfants étaient totalement pris en charge que ce soit nourriture, habillement et couverture médicale. Ils bénéficiaient même d'un suivi psychosocial avec un encadrement de travailleurs sociaux. Grace au travail acharné de la directrice, les enfants étaient épanouis. Dans ce centre, les enfants tirés de la rue suivaient plusieurs activités sportives, artistiques ou scolaires.
C'est là que Fallou Ndiaye avait donné rendez-vous à Zahra ce dimanche. En une dizaine de jours, cette boule d'énergie avait étincelé sa vie. En une dizaine de jours simplement, ils avaient tissé des liens comme s'ils se connaissaient depuis des lustres. Zahra était la femme la plus authentique qu'il n'avait jamais eu à rencontrer dans sa vie.
Quand il lui parlait médecine, cette dernière lui disait directement de changer de sujet car elle n'y connaissait rien contrairement à ses ex qui essayaient de jouer aux savantes alors qu'elles n'y savent rien. Zahra était intéressante, il pouvait passer des heures à l'écouter parler. Elle avait une façon bien particulière de voir la vie, elle ne s'attardait pas sur des détails et rien pour ça il voulait la côtoyer d'avantage.......
Qui sait peut être que Zahra était celle qu'il attendait, celle que sa mère avait si hâte d'avoir comme belle-fille.
Quand il l'aperçut pénétrer le centre, il fut encore sous le charme. Malgré sa tenue simple et sexy à la fois, sa beauté rayonnait.
_ Galass sourit-elle pour lui faire la bise et lui tirer ses oreilles.
_ Aujourd'hui c'est pour un style swaag que tu as adopté ? Le taquina-t-il en lui pinçant le nez
_ Veux-tu transhumer vers la mode et abandonner la médecine ? Un médecin qui parle chiffon on aura tout vu.
_ Toi avec tes différents styles forcément je me documente pour pouvoir être à la hauteur
_ Tu es sérieux ?
Pour toute réponse il sourit et lui présenta aux pensionnaires du centre. Très vite Zahra curieuse alla voir les œuvres des enfants. Elle semblait vraiment intéresser par leurs activités alors Fallou la laissa en leurs compagnie pour commencer son travail dans l'une des salles......
_ Sors les affaires du coffre et amènes les à l'intérieur. Ordonna-t-il à son chauffeur une fois le véhicule stationné devant le centre.
Comme tous les mois, il choisissait une association, un orphelinat, une pouponnière, un centre, une ONG, un daara pour y faire un don.
Certes qu'on lui attribuait l'étiquette de méchant, sans cœur, radin, égoïste simplement parce ce que contrairement à d'autres lui apporter de l'aide sans tambours ni trompettes. Il ne conviait pas les médias pour mettre son côté sociable sous le feu des projecteurs aux vus et aux sus de tous. Non lui préférait apporter ses dons seul avec comme compagnie son chauffeur.
A la différence des autres fortunés, qui n'attendaient que des téléthons dans les médias pour jouer aux bons samaritains: lui avait une cause bien particulière qui bénéficiait de ses aides tous les mois.
_ Toutes les causes se valent. Lui disait souvent son paternel qui ne comprenait pas son acharnement à faire des recherches sur des associations qui viennent en aide aux enfants.
Bien sûre que toutes les causes se valaient que ce soit : celle des femmes battues, de la non mutilation des filles, de la non scolarisation des jeunes filles, des handicapés, des réfugiés, des sinistrés, des malades........ Mais la cause qui lui tenait à cœur était celle des enfants.
A l'intérieur de ce centre ce qui le frappa en premier furent les éclats de rires des enfants qui faisaient écho dans l'habitacle. C'était bon signe ceci témoignait leur épanouissement. Il suivit le son des rires jusqu'à arriver dans la cour où ils jouaient au football avec une femme aux pieds nus, une casquette à l'envers comme gardienne de but. A l'écart il s'adossait à un mur et suivait le match en les filmant avec son portable. A chaque fois que le ballon venait avec force vers les filets, la femme se cachait le visage ou se mettait à l'écart laissant entrer le ballon. Son acte arrachait des éclats de rires aux enfants avant qu'elle aussi ne se joint à eux jubilant.
_ Quelle drôle de gardienne! Se dit-il quand soudain le ballon centrait avec vigueur venu frapper avec force sa main droite fissurant au passage le verre de sa montre.
Il détacha la montre pour mieux examiner les dégâts. Cette montre était un cadeau de son père. Il la lui avait offerte, la toute première fois de sa vie qu'il lui avait refusé quelque chose. Sa mère lui avait demandé une aide financière dont son père s'opposa fortement.
Un beau jour, à New York en s'apprêtant de sortir, il ne remarqua pas la présence de son père qui buvait son café. Ce dernier l'interpellait.
_ Sir tu m'en veux toujours ?
Il s'était levé pour aller à sa rencontre et tenter de déchiffrer les émotions de son fils.
_ T'en vouloir jamais papa ! Excuse moi je n'avais pas remarqué que tu étais là.
Il sortit une boite en velours noir avec les initiales S.H.S en fil doré au-dessus du couvercle.
_ Ceux sont tes initiales faites en fil d'or. Je l'ai commandé à Dubaï pour toi.
_ Qu'est que c'est ?
_ Ouvre !
_Une montre ?
_ Elle est pour toi
_ Ce n'était pas la peine. Reprend ta montre je n'en veux pas.
_ Pourquoi ? Accepte mon cadeau.
_ Je ne veux pas de cette montre.
_ ça fait un moment que je ne t'ai pas offert de cadeau. Allez garde la.
_ Papa tu crois que je me sens mal parce que tu as refusé de l'aider ? Laisse-moi te dire que ce n'est pas le cas du tout. Papa je te comprends tu sais. Même si tu me demandais ma vie je te la donnerai sans hésiter parce que je sais que quoi que tu fasses, ce sera toujours dans mon intérêt. Tu sais pourquoi parce que j'ai confiance en toi intégralement confiance.
_ Tu sais mon fils, je me pose souvent des questions sur cet amour extrêmement fort et aveugle entre nous et ma raison me dit que c'est normal que nous sommes père et fils tandis que mon cœur me répond toujours que c'est parce que nous avons une confiance aveugle l'un en autre. Et rien que pour ça je remercie énormément Dieu à tel point que je me dis qu'en fin de compte que c'était une bonne chose qu'elle soit partie et nous laisser.
_ Papa je t'en prie ne parle pas d'elle.................
_ D'accord je ne parlerai plus d'elle. Garde la montre pour me faire plaisir..........................
Et depuis ce jour cette montre fut l'une des choses qu'il affectionnait beaucoup. Il ne la portait que lorsque son père lui manquait comme ce dimanche-ci. Cheikh Yérim faisait partie de la délégation qui avait accompagné le président pour sa visite officielle au Maroc.
Combien de gens lui avaient demandé cette montre sans la leurs offrir ? Le plus tenace d'entre eux avait été son meilleur ami David qui lui proposa de la lui vendre qu'importe le prix.
_ C'est un cadeau de mon père pour tout l'or du monde je ne men débarrassai jamais.
_ Encore une fois tu prouves combien tu adores ton père......................
Il se raidit quand il vu le visage de la gardienne courrir vers lui pour récupérer le ballon. Elle aussi freina sa course en remarquant son patron, le visage déformé par la colère avec le ballon. Surprise, elle ouvrit la bouche comme si elle avait en face d'elle un fantôme.
_ Vous !
_ Toi ! Dirent-ils en même temps
_ Donc c'est ainsi que tu passes ta convalescence en jouant au foot.......
Il était sarcastique.
_ Oui c'est une rééducation parfaite. répondit-elle avec une pointe d'insolence
_ J'en doute fort. A moins que tu n'aies en réalité rien eu au pied. C'est ça parce que mademoiselle était fatiguée, elle a vu une occasion à saisir comme toujours.
_ Je ne vous permets pas de me manquer de respect encore moins hors du lieu de travail..........
_ Je n'ai pas d'ordre à recevoir surtout pas d'une fille telle que toi..........
_ Je ne donne pas d'ordre mais plutôt des leçons pour les personnes telles que toi.
_ Fais attention à ce que tu dis sale langue de vipère n'oublie pas à qui tu t'adresses. Je suis Sir Hamdel Sy et par-dessus tout ton patron.
_ Mais quel genre de personne êtes-vous Sir Hamdel Sy ? Pour qui vous prenez vous ? A croire que vous êtes fait de pierres. Vous êtes une personne sévère, méchante avec un cœur de pierre. Votre travail vous pouvez vous le mettre ou je pense : je démissionne.
_ A moins de vouloir être poursuivis en justice je te conseille de........
_ Vos conseils vous vous les gardez. Dans ce cas moi aussi je vous poursuivrai en justice pour abus de pouvoir et maltraitance j'ai même un certificat médical qui le prouve................
Il sembla réfléchir un moment pour lui tendre sa montre.
_ J'accepte ta démission mais avant paye moi ma montre..........
Elle ouvrit grandement les yeux.
_ Quoi tu es muette n'est-ce pas toi qui shoote ce ballon dans ma direction dans cette vidéo. Dit -il en lui montrant une vidéo sur son téléphone.
_ Je suis désolée..... C'était accidentel
_ Tes excuses tu peux te les mettre ou je pense. Moi aussi j'ai une preuve en plus des témoins. A moins de vouloir recevoir une convocation de la gendarmerie tu ferais mieux de me rembourser ma montre très rapidement. Cette montre a été faite sur-mesure à Dubaï, les aguilles, les chiffres sont en or outre son prix, cette montre a une valeur sentimentale inestimable.
_ Monsieur Sy je suis désolée. J'ignore combien coute cette montre et franchement je ne veux pas connaitre le prix car je n'ai pas de quoi vous payer.................
_ Je n'ai que faire de tes lamentations. Tu avais un travail mais par fierté tu as démissionné.......
_ Je m'en excuse si vous le voulez je reprendrai mon travail mais svp ne me demandez pas de vous dédommager...........
_ Il le faudra pourtant. A combien s'élève ton salaire ?
_ 300.000 brut mais 200.000 net ...........
_ Ça ne suffit même pas pour acheter rien que la boite que contient la montre. Cette montre m'a été offerte par mon père par conséquent tu devras payer pour les dégâts. Tu étais signée pour 6 mois dès demain tu auras un nouveau contrat. Pendant 2ans je déduirai 40% de ton salaire................
_ Mais monsieur ...........
_ En plus il faudra que tu fasses des heures supplémentaires
_ Mais monsieur Sy
_ A demain, j'espère vraiment te voir à l'entreprise pour ton propre intérêt !