MISSION SÉDUCTION - PREQUEL +...

By laurene_rsd

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Quel est le comble pour un agent en séduction ? Qu'il craque pour sa cible ! Quel est le comble pour un Roméo... More

Avant-propos - Important !
PREQUEL
Étape 1 : Signer un contrat
Étape 2 : Séduire
Étape 3 : Émouvoir
Étape 4 : Sauver
Étape 5 : S'en aller
MISSION SÉDUCTION
Prologue
1. Première approche
3. La réputation

2. Le nouvel élève

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By laurene_rsd

HÉLOÏSE

Le lycée. Ce lieu rempli d'élèves en plein dans cette fameuse période que l'on nomme « l'adolescence ». Cette phase durant laquelle les caractères secondaires se développent, c'est-à-dire que les gars sautent de joie quand un poil apparaît sur leur torse et que les filles exhibent leur poitrine dès l'instant où ça commence à pointer sous leur tee-shirt moulant. Sans parler de leur libido exacerbée qui les transforme en bêtes assoiffées de sexe, sans cesse à la recherche d'une relation charnelle qui pourrait non seulement satisfaire leur ego, mais aussi leur donner un moyen de se vanter auprès de tout le monde.

Vous l'aurez compris, le lycée est loin d'être mon meilleur ami.

Il n'empêche que c'est un lieu fascinant à observer pour quelqu'un comme moi, qui ne comprends pas cette recherche permanente de la popularité. Si l'hypocrisie était un crime, je n'imagine pas la longueur de la liste des prisonniers, il resterait bien peu d'étudiants dans les salles de classe. Remarquez, ce serait peut-être une solution au chômage des jeunes diplômés.

Je descends du muret sur lequel j'étais assise après avoir rangé mon carnet dans mon sac. Et je vous interdis d'imaginer un journal intime, c'est simplement un carnet de bord qui sert de témoignage à une fille exclue de la société. J'estime que chaque parole d'un être humain – même le plus idiot – mérite de laisser une trace sur cette Terre. D'où mon assiduité à tenir ce journal de bord.

Je passe les bretelles de mon sac à dos sur mes épaules en dégageant mes longs cheveux. Je m'enferme dans ma bulle, me focalisant uniquement sur le bruit de caoutchouc de mes boots, puis je m'engage dans la grande allée qui grouille de monde. Je réprime mon dégoût en passant à côté d'un couple qui se bécote comme s'ils étaient seuls au monde alors qu'ils sont exposés à la vue de tous. Ce couple est le parfait prototype de l'image qu'on se fait des adolescents aujourd'hui.

Je sais ce que vous pensez. Que je suis une fille snob qui se croit supérieure et refuse de se fondre dans la masse alors qu'au fond, elle n'est pas si unique que ça. Que c'est un manque de volonté de ma part si je ne suis pas intégrée. Mais laissez-moi vous dire que vous vous trompez lourdement. J'ai essayé, maintes et maintes fois ces deux dernières années, de trouver ma place. J'ai fait partie de ces petites secondes prêtes à tout pour se faire aimer des autres, et des garçons en particulier. Moi aussi, j'ai voulu paraître cool. Mais pour des ovnis comme moi, cette technique d'intégration ne fonctionne pas et on finit par se piquer aux épines du monde lycéen. Alors j'ai tout simplement laissé tomber.

Il faut me rendre à l'évidence : je suis une solitaire. Et on peut dire que je le vis plutôt bien.

En marchant dans les couloirs, je tombe sur Victor, appuyé contre un mur et entouré de ses potes. Comme d'habitude, il me dévisage sans aucune discrétion, et je fais mine de ne rien remarquer. Mais cette fois-ci, il se redresse et s'approche de moi. Sans réfléchir, j'accélère le pas. Je n'ai aucune envie qu'il me tape la discute. Malheureusement il en décide autrement et me rattrape en quelques enjambées.

— Salut, Héloïse !

Son ton se veut joyeux et plein d'assurance, mais je perçois son anxiété.

— Victor ! Que me vaut cet honneur ?

Je continue à avancer, la tête droite, sans un regard dans sa direction. De son côté, il fait de son mieux pour tenir la cadence.

— Je me demandais, tu seras à la fête de Carla ce week-end ?

Je m'arrête net et me tourne vers lui, incrédule.

— Parce que je suis invitée ?

— Lina t'a ajoutée sur l'événement Facebook.

Je ne peux retenir un petit rire sarcastique. Évidemment, la culpabilité de Lina la pousse toujours à me convier à ce genre de soirées que je déteste. Il serait temps qu'elle coupe le cordon.

— J'ai délaissé ce réseau social, repaire de pédophiles qui louchent sur les poitrines exhibées par des adolescentes en rut qui n'ont pas conscience de ce qu'elles font.

Victor soupire et incline la tête sur le côté.

— J'aimerais que tu viennes. Ça fait longtemps qu'on n'a pas passé de soirée ensemble.

L'espoir au fond de ses yeux noisette me ferait presque accepter. Mais je sais ce qui est bon pour moi, et ces soirées n'en font pas partie.

— Je suis sûre que tu trouveras une jolie blonde décolorée pour te tenir compagnie.

Je me détourne mais Victor me retient par le bras, chose qu'il n'a pas faite depuis un bon moment.

— Tu ne pourras pas fuir indéfiniment, Hélo.

Je reste de marbre, ne lui laissant pas l'occasion de déchiffrer mes pensées. Je mentirais si je disais que passer du temps avec lui ne me manque pas. Mais je ne peux plus, et il va falloir qu'il le comprenne.

— Quand bien même j'aurais envie de venir à cette boom alcoolisée, tu oublies que Carla ne me considère pas vraiment comme sa meilleure amie.

— Lina lui en a parlé, elle est d'accord.

Je soupire. Ils ont tout prévu, on dirait. Carla est devenue amie avec Lina l'année dernière, et elle a bien dû me supporter puisque Lina et moi étions inséparables. Sous ses sourires hypocrites, j'ai facilement décelé ses mauvais sentiments à mon égard. J'étais trop originale, pas assez branchée pour mériter de côtoyer une fille comme elle. Que je ne sois plus dans ses pattes cette année doit l'arranger. Et ça m'étonnerait qu'elle souhaite que je me pointe à sa fête, quoi qu'elle ait pu dire à Lina.

— Sérieusement Victor, passer toute une soirée à parler de vernis à ongles et de shampoing super soyeux, ça ne me dit rien. Navrée.

Mon ancien ami lève les yeux au ciel en secouant la tête. Il perd patience.

— Tu sais qu'elles ne sont pas comme ça, arrête de catégoriser toutes les nanas que tu croises. On n'est pas dans un mauvais film américain.

— Je catégorise qui je veux si j'en ai envie. Tout le monde me colle bien l'étiquette « paumée » cette année, non ?

Son expression s'adoucit mais mes propos ne sont qu'un constat. Je ne suis pas touchée par ce que les gens peuvent penser de moi.

Je mets un terme à cette conversation avant qu'il ne se lance dans un réconfort qui n'a pas lieu d'être :

— Il faut que je te laisse, j'ai un rencard avec le proviseur.

En me retournant, je remarque une spectatrice de notre conversation qui se tient un peu en retrait. Il s'agit de la nouvelle de ma classe, Barbara ou quelque chose comme ça... Je n'ai jamais été douée avec les prénoms. Je lui souris hypocritement et elle détourne les yeux, mal à l'aise, pour faire semblant de chercher quelque chose dans son sac. Comme si j'allais me dire : « C'est bon, elle ne nous observait pas de manière indiscrète, elle cherchait juste son tube de rouge à lèvres ! »

Je ne peux pas lui reprocher de se renseigner sur les élèves de sa classe, j'imagine qu'arriver trois semaines après la rentrée ne facilite pas l'intégration, mais ce n'est pas moi qui vais pouvoir l'aider.

Finalement, c'est une des CPE qui me reçoit pour me parler de mes notes en chute en ce début d'année. Heureusement, il s'agit de celle qui est gentille ; l'autre est une vraie peau de vache. Elle me conseille des cours de soutien et me demande si j'ai besoin qu'elle m'aménage des entrevues avec certains de mes professeurs. Sa compassion vient sans doute du fait qu'elle est très amie avec ma mère. Je me contente de hocher la tête avec un sourire forcé et de lui assurer que j'ai juste du mal à démarrer l'année. Elle me congédie et m'encourage à venir la voir au moindre souci, puis me hèle alors que je suis sur le pas de la porte.

— Ça tombe bien que tu sois là, tu vas pouvoir accompagner un nouvel élève avec toi en cours. Il attend devant le bureau du proviseur.

Encore un nouveau ? C'est le défilé, ces jours-ci. Et me voilà obligée de jouer les chaperons, tout ce que j'aime.

Mais toute envie de faire de l'humour disparaît quand je vois qui m'attend devant la porte. Contrairement à moi, le type qui me fait face ne paraît pas étonné. Il m'offre même un sourire espiègle accompagné d'un petit geste de la main très peu viril.

— Ravi de te retrouver si vite, Héloïse-avec-un-H.

Une vague d'agacement monte en moi. Ce Roméo a eu raison, l'autre jour, quand il m'a assuré qu'on se reverrait bientôt. Paris est grand, et il semblait davantage être étudiant que lycéen. Mais évidemment, je retombe sur lui deux jours plus tard et je vais devoir me le coltiner toute l'année dans ma classe. Joie.

Je ne laisse rien transparaître et lui indique de me suivre. Il sifflote en m'emboîtant le pas et j'ai déjà envie de l'emplâtrer.

— Il n'y a aucune chorale dans ce lycée, tu peux arrêter ça tout de suite.

— C'est quand même drôle, tu ne trouves pas ? me répond-il en ignorant ma raillerie. On se rencontre par hasard il y a quelques jours et on se retrouve par hasard dans le même lycée. Comme quoi, le destin...

— Hilarant. D'ailleurs, je suis morte de rire.

Ses yeux bleus me sourient tandis qu'il passe la langue sur sa lèvre inférieure.

Je m'engage dans les escaliers et il me suit en montant les marches à une allure d'escargot que je ne vais pas supporter longtemps. Je grogne en le tirant par le col pour le faire avancer plus vite.

— Ne te jette pas sur moi comme ça en public, voyons !

— Tu n'arrêtes donc jamais de déblatérer des bêtises ?

Il passe devant moi et monte les escaliers à reculons, ses pupilles accrochées aux miennes.

— Seulement quand je sens que mes bêtises ne sont pas appréciées.

Je secoue la tête et le pousse pour qu'il avance plus rapidement. Il trébuche et se rattrape à la rambarde, ce qui le dissuade de poursuivre la montée à l'envers.

Je ne sais pas trop ce qu'il cherche, à essayer de me taper la discute et à flirter avec moi, mais ça me déroute plus que je ne veux l'admettre. De toute façon, dès qu'il verra les autres filles de ma classe, son envie de me tourner autour s'atténuera. Et je ne doute pas qu'avec sa gueule d'ange, il plaira à la gent féminine.

Je m'installe à une table près de la fenêtre, seule. Je rêvais de frites bien grasses, mais j'ai oublié de prendre de l'argent ce matin. Me voilà donc résignée à engloutir la nourriture médiocre de la cantine. Ce qui me fait le plus rire, c'est que mon établissement soutient qu'elle est la meilleure de la région.

Alors que je me régale avec mes haricots verts, une personne que je ne souhaite plus croiser entre dans mon champ de vision. Manque de pot, Roméo me remarque aussitôt et vient se planter devant ma table. Anticipant son intention, je lance :

— C'est occupé.

Sa main reste immobile sur la chaise qu'il s'apprêtait à tirer.

— Je peux savoir par qui ?

— Mes pieds.

Je remue mes boots que je viens juste de poser sur la chaise en face de moi. Mes jambes sont maintenant tendues sous la table ce qui, contrairement à ce que je pensais, n'est pas une position très confortable.

— Très bien.

Roméo ne se laisse pas démonter et s'assoit sur la chaise à côté de moi avant que j'aie le temps de faire quoi que ce soit.

— Tu veux ma viande ? me propose-t-il en voyant que je n'ai que des légumes dans mon assiette.

— À ton avis, si je picore uniquement des haricots, c'est pour quelle raison ? Je suis végétarienne.

Son poing se resserre autour de sa fourchette, mais il ne rétorque pas. Je ne comprends pas très bien pourquoi il s'obstine à venir me parler. Je le sens fulminer à chacune de mes railleries. À moins qu'il ne soit sadomaso et qu'il aime se faire rembarrer. C'est la seule explication qui me vienne à l'esprit.

— Je me demandais, reprend-il, étant donné que j'ai raté quatre semaines de cours, est-ce que tu pourrais m'aider à rattraper ? Je t'en serais vraiment reconnaissant.

— Est-ce que j'ai vraiment la tête...

— D'une putain de prof particulier? complète-t-il. Non. Tu as du répondant, c'est indéniable. Mais il est assez redondant et à force tes piques n'ont plus aucun effet.

Je me retrouve encore une fois bouche bée, et je n'aime pas du tout ça. Ce type a le don de me clouer le bec et même si ça n'arrive qu'une fois sur dix, je ne vais pas le tolérer longtemps.

Pour une fois, je décide de laisser mes sarcasmes de côté et d'être honnête, parce que ce garçon soulève bien trop d'interrogations dans mon esprit.

— Pourquoi tu persistes alors que je t'envoie balader ? C'est quoi ton but ?

Roméo prend son temps pour s'essuyer la bouche, ce qui accentue mon agacement, puis il dépose sa serviette sur son plateau et se tourne vers moi. Il appuie son coude sur le dossier de ma chaise et cette soudaine proximité entre nos deux visages me décontenance un peu.

— Tu m'amuses, Héloïse. Je t'aime bien.

J'arque un sourcil.

— Tu m'aimes bien ?

— C'est si dur à croire ?

— Tu ne me connais pas.

Le côté droit de sa bouche frémit, laissant apparaître une fossette.

— Raison de plus pour partager ce déjeuner.

Il s'écarte de moi et se remet à manger. Pour la première fois depuis longtemps, le comportement de quelqu'un me laisse perplexe. Cerner les gens est un talent chez moi, mais Roméo commence à me faire douter. Force est de constater qu'il est plutôt doué pour me défier.

Je réalise alors que de nombreuses personnes nous lancent des regards curieux. Roméo ne semble pas le remarquer. Ce mec est en train de réduire à néant mes efforts pour être invisible. Je refuse d'attirer l'attention comme l'année dernière. Roméo doit déjà être l'objet de convoitise de beaucoup de filles et j'ai déjà assez donné dans les querelles féminines.

Je suis sur le point de me lever quand la vue d'un groupe de filles me coupe dans mon élan. Lina est plantée à deux mètres de ma table et ses yeux passent de Roméo à moi avec interrogation. Carla, juste derrière elle, a les sourcils froncés et me transperce de ses iris gris. J'entends ses pensées d'ici : « Que fait le nouveau canon avec la traînée de service ? » Cassandre et Alice complètent le tableau, affichant approximativement la même expression que Carla.

— Salut, Héloïse, lance Lina sur un ton de reproche.

Je me contente de trier mes haricots sans lui jeter un coup d'œil.

— Alors, le nouveau est admis à ta table ? Qu'est-ce qui lui donne ce privilège ?

Le ton venimeux de mon ancienne meilleure amie me fait lever les yeux au ciel.

— Il s'est incrusté.

Je sens le regard incrédule de Roméo sur moi mais je fais abstraction. Il est hors de question que je lui dévoile quelque chose à propos de mon amitié avec Lina, qui s'est éteinte il y a peu.

— Incrusté ? Et tu ne l'as pas jeté, lui ? insiste-t-elle.

Je relève la tête.

— C'est bon, Lina. Tu crois vraiment que j'ai choisi de déjeuner avec cette imitation de Ken qui est persuadé d'être irrésistible alors qu'il a l'attitude d'un guignol ? Il est aussi barbant qu'une bande de midinettes.

Ma gorge se serre, et je voudrais ravaler mes paroles en voyant la mine déconfite de Lina. Mon but n'a jamais été de la blesser, elle ou n'importe qui d'autre, mais j'ai tendance à me laisser emporter par la colère qui sommeille en moi.

— Alors c'est ce que je suis à tes yeux maintenant ? Une midinette ?

Je ne réponds rien, de peur d'aggraver les choses. Lina n'est certainement pas une midinette, elle est la fille la plus intelligente et la moins naïve que je connaisse. Ce sont d'ailleurs ces qualités qui font que j'ai du mal à faire taire notre amitié. Mais si je lui dis ça, je lui ouvre une porte par laquelle elle pourrait se faufiler en moi et déceler mon nouveau fonctionnement. Et si elle parvient à le comprendre, je suis foutue.

Agacée par mon mutisme, Lina finit par lâcher :

— Dans ce cas, bon appétit.

Les quatre filles s'en vont, et Carla n'oublie pas de m'adresser un rictus satisfait au passage.

— Je crois que l'imitation de Ken à l'allure de guignol va s'en aller aussi.

La voix de Roméo me rappelle qu'il était là, lui aussi, et qu'il n'a évidemment rien manqué. Son visage s'est fermé et il rassemble ses affaires à la vitesse de la lumière avant de s'en aller, son plateau dans les mains. Quant à moi, je lutte contre la culpabilité qui pointe déjà le bout de son nez.

—————————

HEY !

Premier pdv d'Héloïse ! J'ai adoré écrire avec son sarcasme omniprésent, j'espère que la lecture a été aussi plaisante pour vous.

Et Héloïse, elle vous plaît ? Vous avez l'impression d'arriver à un peu mieux cerner le personnage ?

L'apparition de Victor et Lina ?

Roméo a du pain sur la planche, n'est-ce pas ?

MS sort dans une semaine, déjà ! Je suis à la fois surexcitée et terrifiée.

Plein de bisous,

Laurène

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