- Et toi Harry ? Tu fais quoi dans la vie ?
On est tout assis sur la canapé autour de quelques produits apéritifs, et ça fait quelques minutes que j'écoute ce que dise les personnes m'entourantes. Je ne parle pas, je crois que je me sens tellement mal à l'aise que je ne regarde que mes pieds. J'essaye d'éviter le regard de Louis, mais par moment ils se croisent alors je baisse précipitamment ma tête en rougissant. Louis non plus ne parle pas trop, à part pour répondre des oui et des non aux questions de ma mère.
Puis Louis me pose cette question, ce qui fait arrêter les dialogues autour de nous. Et ce qui me rend encore plus mal à l'aise que je ne l'étais déjà.
- Hm, je suis encore étudiant, au lycée, je répond, troublé et hésitant.
Je ne sais pas pourquoi, mais croiser son regard me fait peur. J'ai peur de bafouiller en parlant, j'ai peur de dire n'importe quoi à cause de son regard bleu. Alors je le fuis, et je préfère regarder une miette sur la table.
Je suis sur le fauteuil d'une place et à côté de moi il y a le canapé contenant ma mère Kathy et Louis. Puis mon père est dans l'autre fauteuil d'une place de l'autre côté du canapé. Gemma est assis sur un pouffe face au canapé.
Louis me sourit et j'ai l'impression que mon coeur s'emballe. Je lui rend son sourire, mais un cripsé.
La discussion entre Louis et ma mère continue. Par moment Kathy me regarde bizarrement, probablement pour ce qu'il s'est passé toute à l'heure. Quand j'y repense, je me suis ridiculisé devant ma famille et surtout devant Louis. Je ne sais vraiment pas ce qu'il s'est passé, mais le regard de Louis m'a fait quelque chose. Il m'a chamboulé, à déclanché quelque chose en moi. Et sa main dans la mienne que je ne lâchais plus m'a donné l'impression qu'il me réchauffait, comme un électrochoc en moi.
Je grinotes quelques chips en buvant mon coca. Je traîne sur internet avec mon téléphone parce que je veux pas recroîser son regard trop intimidant. Kathy parle avec Gemma d'une série qu'elles regardent, mon père est dans la cuisine, puis ma mère parle de moi à Louis. Elle lui dit en quelle année je suis, mes notes, mes très bonnes notes. Elle lui dit mon future métier. Elle lui d'écrit ma vie comme si c'était elle qui la vivait.
Mes parents m'ont toujours mis la pression pour travailler, et ils ont choisi eux mon futur métier. Qui est de reprendre la boulangerie de mon père. Mais je ne veux pas faire ça, je veux être vétérinaire. Mais quand je lui dis, mon père me répète toujours la même phrase "Je trouve ça inutile de gagner sa vie en guérissant des bêtes" dans ma tête je lui répond comment peut il trouver ça utile de gagner sa vie en faisant du pain, mais je me tais et encaisse, comme je l'ai toujours fait. J'ai l'impression que c'est mes parents qui dirigent ma vie mais en tant que bon enfants bien élevé, je me laisse faire.
Louis l'écoute en hochant la tête. J'ai envie de lui dire qu'il écoute ma fausse vie, mais je ne dis rien. La précense de Louis me rend bizarre. J'ai une envie de me rebeller contre mes parents pour la pression qu'ils me mettent, mais je ne peux pas. J'y arriverai jamais. J'ai trop peur de tout perdre. J'ai juste peur de me faire juger pour ce que j'aime.
Quand ma mère lui dit que je n'ai jamais eu de petite copine, que je ne sors presque jamais de chez moi, il tourne la tête vers moi et me regarde. Et quand nos regard se croisent, les battements de mon coeur résonnent dans mes oreilles. Ma mère lui parle toujours en regardant ses ongles, mais lui il me regarde toujours, les sourcils froncés. Comme si il réfléchissait ou réalisait quelques chose. J'ai l'impression d'être figé dans son regard, je ne peux pas ne pas rougir. Je sens mes mains trembler, et mon coeur battre un peu plus vite que d'habitude. On se connaît à peine mais j'ai comme l'impression que je connais Louis depuis toujours. Il détourne enfin le regard quand ma mère pose sa main sur son épaule. Et je soupire intérieurement de soulagement.
Moi je reste comme un idiot à regarder son profil. Je l'examine et le détaille. Il porte une chemise rouge et par dessus, il porte un blazer noir. Son jean noir est légèrement collé à sa peau. Il a sa mèche qui tombe en forme de vague sur son front, mais elle est un peu ondulée. Ses yeux sont magnifiques. Kathy avait raison, je m'y suis perdu dedans. Ses lèvres sont bien tracées et fines mais de profil, elles sont rebondissantes.
Je ne comprend pas pourquoi un homme peut autant faire d'effet à un autre homme qui est supposé être hétéro.
Je le regarde toujours, je regarde ses lèvres qui se mouvent sous des mots qui y en sortent. Il passe sa langue sur elles même en mordillant celle du dessous par la suite. Mon regard s'intensifie quand il lâche sa lèvre inférieure de ses dents. Je sens mes joues rougir par l'excitation de ce spectacle s'ouvrant devant mes yeux. J'entend la voix de mon père m'appeller de la cuisine, mais je n'arrive pas à reprendre mes esprits. Mon regard ne lâche plus ses lèvres.
Mais quand je me reçois un coussin dans la gueule de la part de Gemma, j'arrive enfin à délivrer mon regard et à revenir à la vie.
- Tu es sourd ou quoi ? Papa t'appelle depuis tout à l'heure ! Dit Gemma en levant les mains.
C'est la deuxième fois qu'elle me ridiculise devant Louis, j'ai encore plus honte. Je ne sais pas comment réagir, mais je sens cette colère noir que je n'ai jamais ressenti bouillir en moi. Je ne suis pas de nature violent, mais en cette instant, j'ai l'envie de.. De hurler pour la honte qu'elle me met. Je ne sais pas si c'est la présence de Louis, ou le faite qu'elle me ridiculise que je prend le coussin qu'elle m'a jeté dessus et le jette par la fenêtre du salon ouvert sans réfléchir à mon geste. Tout les yeux sont braqués sur moi.
Ma mère écarquille les yeux et ouvre la bouche. Kathy à les sourcils froncés, signe d'incompréhension. Gemma à les lèvres entrouvertes et ne sait plus quoi dire, et Louis se pince les lèvres, cachant un fou rire puisque sa grimace le trahit. Et moi, je décide de m'enfoncer encore plus parce que je me sens déstabilisé d'avoir tout ces regards sur moi.
- Ferme ta bouge Gem tu vas avaler des mouches, dis-je en me relevant du canapé.
Louis pouffe en mettant sa main sur sa bouche cachant son fou rire. Kathy lui met un coup de coude en faisant une mine énervé. Et ça m'énerve encore plus je crois.
- Harold ! Proteste ma mère.
- Quoi ? dis-je calmement après m'être mis debout.
Louis me regarde de la tête au pied. Et son regard me déstabilise.
- Tu t'excuses à ta soeur pour ce que tu lui as dis, et tu vas chercher le coussin que tu as jeté dehors ! Dit elle en montrant la fenêtre du doigt.
Je préfère éviter le regarde de Louis et essayer de me concentrer sur le reste. Sur ma mère. Elle est vraiment en colère. Ses sourcils sont froncés et ses lèvres sont serrées. Et quand je vois ça, quand je vois que ma mère est en colère contre moi et non contre ma soeur qui a provoqué la "bagarre", j'ai le coeur qui se pince jalousement.
- C'est elle qui me jette le coussin dessus et c'est moi qui dois m'excuser ? Et c'était loin d'être méchant, dis-je en levant les yeux au ciel.
J'ai toujours eu un peu de jalousie pour ma soeur. C'est un peu la "chouchoutte" de mes parents. Ils la laissent faire ce qu'elle veut. Quand elle veut quelque chose, elle l'a. Même à dix neuf ans.
Je n'attend pas sa réponse et sors sans chaussure dehors pour aller récupérer ce fichu coussin. Je dois faire le tour du jardin, puisque mon salon est de l'autre côté. Je récupère le coussin qui est tombé dans le pot de fleurs, et re-contourne la maison. Avant même de d'arriver devant les escaliers d'entrée, la porte s'ouvre précipitamment montrant un Louis stressé mettant son blazer. Quand il m'aperçoit, il s'approche de moi. Et j'ai l'impression que mon coeur va exploser dans poitrine tellement il bat fort.
- Je dois y aller, j'ai..j'ai une urgence, dit Louis éssouflé tout en continuant de s'approcher de moi.
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai le reflexe de reculer. Peut être parce que j'ai peur de Louis, pas de sa personne, mais de ce qu'il provoque en moi.
- Hm, je me racle la gorge mal à l'aise par sa présence, qu-quel urgence ?
- Un chiot s'est fait écraser, dit Louis d'une grimace.
Comment ça ? Et c'est quoi le rapport ? C'est son chiot ? Face à mon air incompréhensif, il continue tout en s'éloignant de moi en marchant en reculant.
- Je suis vétérinaire, dit Louis.