Monsieur le Professeur

By charlottewinston

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C'est la confusion des sentiments, la main aveugle et délicieuse qui vous pousse dans les bras de l'interdit... More

1 - De si longues années
2 - Premier visage
3 - La soirée
4 - La déconvenue
5 - Second visage
6 - Quand l'amour suffit
7 - Vous êtes amoureuse
8 - Sur la terre, chaque jour
9 - Soleils superbes
10 - Capturée
11 - Orange amère
12 - Danger grave et imminent
13 - Marie, si tu savais
14 - Vouloir nous brûle
15 - Arsenic et vieilles querelles
16 - Le voile
17 - La main dans le sac
18 - Madame la Doyenne
19 - Vertige
20 - Croire aux anges
21 - Le cœur accroché
22 - Comme Paris au mois d'août
23 - Marlène
24 - Faut-il vivre les choses
25 - Lumière
26 - Le vol
27 - L'air épais
28 - L'éternité
29 - Le prototype
30 - Renata
31 - Génie éteint
32 - La messagère
33 - Rêve céleste
34 - Forfaiture, infamie
35 - Cet été là
36 - Votre beauté si claire
37 - Vingt ans après
Note à mes lecteurs
Note à mes lecteurs (2)
40 - Emprisonner mes rêves
41 - L'ombre que je cherche
42 - Triste étranger
43 - Après m'avoir fait tant mourir
44 - L'échiquier
46 - Folie
47 - Lettres d'amour
48 - N'avez-vous rien vu
49 - Désirs d'autrefois
50 - Ardente déraison
51 - Revivre
52 - Pas ce soir
53 - Vaines colères
54 - Printemps japonais
55 - Notre Mère
56 - Soir de neige
57 - Écouter le silence
58 - La directrice
59 - Fool to want you
60 - Tango corse
61 - Laisser dormir la volonté
62 - La Gold
63 - Irish coffee
64 - Feu qui souffre
65 - L'enquête
66 - Mario
67 - Voyage dans le temps

45 - Lâche docilité

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By charlottewinston

Six brouillons ont atterri dans la corbeille, quatre pages de mon carnet Moleskine aussi. Je croyais qu'à la main on n'écrivait que des textes profonds, mais il ne suffit pas de tenir la plume pour devenir Flaubert. Désormais, le clavier à son tour sonne l'olifant de toutes mes lassitudes.

Date : 10 mai 2017, 15h57

From : Elevin Simonson

To : Raimondo Casapolti

Subjetc : Votre ancienne étudiante

Monsieur le Professeur,

Pardonnez-moi de vous écrire après de si longues années. Je ne doute pas que vous m'ayez oubliée, ce qui serait bien normal. J'ai été votre étudiante, dans les années 2000 à 2003. Nous avions pris l'habitude de discuter à la fin de vos cours. Ensuite, ayant terminé mes études, j'ai simplement disparu de votre société.

Croyez-le ou non, je saisis aujourd'hui mon inconduite à votre égard. Laissez-moi vous revoir. Vos jour, heure et lieu seront miens. Vous pouvez bien sûr refuser, sans que cela n'emporte aucune conséquence : je retournerai dans votre oubli.

Je vous offre, sans trop d'illusions, cette royauté dérisoire.

Bien à vous,

Elevin Simonson

Ce mail ne me plaît pas. Pourquoi commencer par une excuse ? Est-il besoin de m'abaisser pour retenir son attention ? Et la phrase suivante, mauvaise idée de commencer par "je ne doute pas" : les négations sont toujours mauvais signe, en tout cas d'après Angelo qui excelle en écriture. C'est mission impossible d'écrire un mail à quelqu'un que je n'ai pas vu depuis vingt ans. Je n'ai pas simplement disparu de sa société à la fin de mes études, c'est totalement faux ! Nous avons échangé un baiser, un baiser bordel ! Ce n'est pas rien, c'est tout. Mais je ne peux pas le lui rappeler dans un mail, cette forme dégradée de la lettre d'amour. Il faut d'autres moyens pour ébouriffer ses souvenirs, créer l'étincelle, souffler sur les braises et espérer que le feu revienne. À condition qu'il ne soit pas tout à fait éteint, rincé par l'averse des années, les cendres dégoulinant dans les ravins de la mémoire.

Lit-il ses mails, ou sa secrétaire les trie-t-elle pour alléger la charge ? Si Marlène était là, elle saurait me conseiller. Le doute s'empare de mes velléités de refaire surface. Un baiser de quelques secondes n'aura peut-être pas suffi à m'ancrer dans sa mémoire, surtout si, comme le disait sa fille Renata, des myriades d'étudiantes tentaient leur chance auprès du colosse de mon cœur. Non, il vaut mieux renoncer au mail. Envoyer une lettre ? J'ai justement acheté à Florence des cartons de correspondance aux enveloppes assorties. Non ! On se croirait dans un mélodrame d'un autre temps. Non, je ne peux pas lui écrire. Et je ne peux pas non plus débouler à l'improviste dans son bureau, "toc toc badaboum c'est moi" !

Épuisée par mes circonvolutions inutiles, je m'effondre sur le dossier de mon fauteuil de bureau lorsque j'entends la clé dans la serrure de la porte d'entrée : Angelo revient des courses, le seul moyen que j'ai trouvé pour voler deux heures de solitude le weekend.

_ Coucou, c'est moi ! Qu'est-ce que tu fais ?

Il débarque dans la chambre comme un tourbillon.

_ Quel besoin as-tu de toujours savoir ce que je fais ? On a tous un jardin secret, non ?

_ Je me méfie de tes jardins secrets, il y a des loups garous !

_ Idiot ! Dis-je en lui lançant mon oreiller.

_Bon, on devrait peut-être y aller si on ne veut pas arriver en retard chez tes parents...

Mon enthousiasme ressemble à celui d'un rendez-vous chez le dentiste. Cette rencontre me met mal à l'aise. J'ai cédé à la demande d'Angelo d'officialiser notre relation. Pour noyer le poisson, j'ai aussi invité un ami d'Angelo, Silvio, architecte de son état. La maison de mes parents se fissure (une belle métaphore de notre vie de famille). Silvio est donc invité à venir voir et à donner son expertise : injecter du béton ou engager des travaux de rénovation. J'espère ainsi forcer la politesse de mes parents en introduisant une tierce personne. Ils oseront moins me prendre la tête. Je compte sur leur vernis d'éducation et leur conformisme petit-bourgeois.

Derrière le portail noir se dresse le pavillon de mon adolescence. Rien n'a changé, pourtant il me semble rapiécé comme une vieille couverture. Le temps a délavé les peintures de la maison. Ici et là, la terre du jardin craquèle, laissant entrevoir des racines de chiendent. Le gel a fendu les dalles de la terrasses. Tenzor, notre boxer, désormais atteint d'un âge vénérable, s'élance vers nous aussi rapidement que lui permettent ses hanches ankylosées. Bien que nous arrivions en retard, l'apéritif n'est pas prêt. Mon père, toujours aussi silencieux, disparaît dans la cuisine. Angelo et moi attendons seuls dans le salon. J'entends d'ici les bouteilles que Papa entrechoque en les posant sur un plateau. La demeure est vide désormais, occupée par mes seuls parents. Une maison de retraite avec deux locataires. Mon père revient avec son plateau. Ses chaussons à gros carreaux sont troués au gros orteil, et comme il ne met pas le talon des charentaises, elles avancent plus vite que lui en traînant de la semelle. Angelo se tortille sur sa chaise, regardant autour de lui les décorations militaires de la première guerre mondiale alignées sur les étagères. Sedan. Verdun. Ypres. Ça sent le gaz, la boue, le bois fumé et l'histoire. Silvio examine la fissure d'un centimètre de large qui balafre le plafond du salon, tandis que Tenzor lui tourne autour en réclamant un gratou sur la tête. Ses babines ont blanchi.

_ Qu'est-ce que je vous sers ? demande mon père le nez dans ses bouteilles.

_ Trois whisky bien tassés, lui dis-je (il faut bien ça pour ne pas céder à mon envie de fuir).

J'entends ma mère qui descend l'escalier. Elle a ménagé son entrée, comme au théâtre. Une désillusion me murmure la peau tannée des vieilles habitudes. On dirait que tu n'as pas changé, maman.

Elle entre dans le séjour, sourire radieux, bleu roi aux yeux, serre la main d'Angelo et de Silvio puis fonce sur le chien, lui décoche un coup de pied dans les côtes et saisit son collier pour le pousser dans le jardin sans ménagement. Saisi par la violence et l'injustice de la scène, Angelo m'interroge du regard. Bienvenue dans la famille, mon chéri. Je te rassure, ma mère est aussi douce avec les gens qu'avec les animaux. Le cœur gercé pour ce pauvre Tenzor qui ne faisait que diffuser un peu de joie de vivre, je lance la conversation sur Silvio et les fissures de la maison. Il fait bien son job, un véritable ami. Il part dans des explications, que mon père écoute comme un curé à la messe le dimanche. Il rebondit, pose quelques questions. Pendant ce temps, Angelo et moi restons muets. Ma mère veut plaire à Silvio et lui montrer ses connaissances. L'exposé de notre ami architecte terminé, il faut bien trouver un autre sujet. Comme Silvio joue aussi dans un orchestre comme trompettiste, il nous demande comment se déroulent nos répétitions.

_ Oh tu sais, notre cheffe d'orchestre est une femelle dominante, on doit filer doux sinon tu es mis à la porte comme un enfant coupable !, lance Angelo dans un éclat de rire.

Ma mère écarquille les yeux, elle connaît notre cheffe d'orchestre. C'est la présidente de l'association où j'ai appris la clarinette. Angelo continue sa diatribe. Mon père reste silencieux comme une tombe vide. Une heure s'écoule ainsi, je n'ai quasiment pas dit un mot, assistant impuissante à cette tragi-comédie pitoyable. C'est enfin l'heure de partir. Nous embrassons mes parents et ramenons Silvio chez lui.

_ Dis-donc, je ne crois pas t'avoir entendue me présenter vraiment à tes parents ?, me lance Angelo en rentrant.

_ Ils savaient parfaitement qui tu étais, tu aurais voulu que je te roule une pelle et te mette la main dans le pantalon pour être sûr que ce soit bien clair ?

_ Tout de suite tu exagères !

_ Angelo, tu voulais voir mes parents, tu les as vus. Tu voulais qu'ils te voient, c'est fait ! Alors quoi encore ? Je n'ai pas du tout aimé l'ambiance de cette rencontre, j'en suis encore mal à l'aise !

_ Bah évidemment, ta mère a commencé par tabasser ce pauvre chien qui ne dérangeait personne !

_ Je t'avais prévenu, Angelo, tu as voulu y aller, alors maintenant ne me fais plus de reproches, s'il te plaît.

_ Et ton père ? Tu as vu ton père ? Aussi présent qu'un mort-vivant ! Un spectre aurait eu plus de conversation !

_ Ça a toujours été comme ça, mon père est un silencieux, il vit dans une bulle.

_ Mais il se fait tenir à la culotte par ta mère ! C'est insensé ! Il n'ose même plus prendre la parole !

Je laisse tomber le débat. Les commentaires d'Angelo sur ma famille me blessent. Mais notre couple a suffisamment d'années de route pour se concentrer sur l'essentiel et laisser passer les blessures. Nous savons nous remettre rapidement sur des rails harmonieux. Une caresse sur la joue, une petite attention et nous oublions le reste. C'est l'un des secrets de notre longévité, et une force, je crois. Pourtant, je me sens toujours aussi mal. Je ne cesse de décortiquer la scène dans ma tête. Nous sommes rentrés depuis une heure à peine quand mon portable sonne. C'est ma mère. Je savais bien que je ne pouvais pas me sentir en sécurité.

_ Oui, maman, ça va ?

_ Écoute, j'ai trouvé ton compagnon vraiment désagréable ! Il ne sait vraiment pas se tenir ! Il y a des choses qu'on ne dit pas !

_ Quoi ? Mais de quoi tu me parles ?

_ Son couplet sur les femmes dominantes !

_ Et depuis quand tu es féministe, toi ?

_ Ça n'a rien à voir, Elevin ! D'ailleurs je pense que je vais écrire une lettre à Silvio pour lui dire à quel point j'ai désapprouvé le comportement d'Angelo !

Et nous y voilà ! Retour vingt ans en arrière ! Je raccroche au nez de ma mère sans autre forme de procès. Je m'enfuis dans la cuisine et cogne mes poings contre la vitre. Des larmes de rage circulent sur mes joues. J'ai été manipulée comme l'étudiante stupide que j'étais et qui se laissait voir à la sortie des cours. Quelle crétine ! J'ai cédé au chantage d'Angelo pour me retrouver de nouveau coincée par ma mère ! J'aurais préféré qu'Angelo soit plus brillant pendant cette rencontre, car je sais qu'il peut l'être, mais quelque part il m'a coincée aussi. Quel besoin avait-il de se lancer sur un portrait à l'acide de la cheffe d'orchestre ? Il ne pouvais pas citer Cioran ou Balzac, comme d'habitude ? Je l'entends qui ouvre la porte de la cuisine.

_ Chaton ? Qu'est-ce qui se passe ?

Je ne me retourne même pas, murée dans ma colère. Comme il pose sa main sur mon épaule, mes digues s'effondrent et je lui raconte l'appel de ma mère.

_ Mais c'est pour soutenir ton père que j'ai glissé cette allusion à la femelle dominante ! Ta mère était trop insupportable ! Et elle s'est sentie visée, c'est pour ça qu'elle est vexée !! J'ai ressenti le besoin d'être solidaire de ton père, tu peux comprendre ça ? Pendant mon mariage, mon ex-femme était exactement comme ta mère ! Oui ! Une dominante ! Je n'ai pas peur de le dire !

_ Et toi peux-tu comprendre qu'à cause de tes principes à la con, je me retrouve entre le marteau et l'enclume ? C'est toi qui a voulu voir mes parents, et qu'est-ce que tu fais ? Au lieu de te tenir à carreaux, tu fous la merde dès la première heure ! Et c'est moi qui en fais les frais ! Maintenant ma mère veut écrire je ne sais quoi à Silvio !

Mes arguments font mouche. De toute façon, dès que je pleure, Angelo se sent tout chose.

_ Excuse-moi, je n'ai pas pu m'en empêcher. Tu as raison, c'est de ma faute. Je suis désolé.

J'essuie mes larmes et sors la bouteille de génépi. J'ai besoin de réconfort.

Mais le lendemain et les jours qui suivent, je continue de me sentir aussi mal. Comment ai-je pu tomber dans ce piège ? Pourquoi ma mère aurait-elle changé ? Cela n'avait aucun sens. Sans cesse je me reprends sa haine dans la figure en pensant à ce qu'elle m'a dit au téléphone. Les propos d'Angelo étaient déplacés, mais la réaction de ma mère est disproportionnée. Angelo me conseille d'aller parler à un psy. Je n'ai franchement pas envie mais je me sens si mal que l'idée commence à faire son nid dans mon esprit. Je n'ai plus que mon travail pour me changer les idées et le souvenir de Raimondo pour me réfugier dans des plaines imaginaires. Je rouvre mon brouillon de mail. C'est mort. Hors de question que je lui envoie ce truc. Je n'ai pas d'autre solution que de creuser le sillon avec ses confrères, continuer à les fréquenter jusqu'à ce qu'une solution se profile. C'est un vrai travail d'agents secrets, une infiltration. C'est justement la semaine prochaine que se tient la conférence mensuelle de l'équipe de droit social du cabinet. Elle sera consacrée à la réforme du code du travail. Un bon sujet pour mes colonnes. Ma rédactrice en chef a validé mon déplacement sans même poser de questions.

Je me rends au cabinet Wargy Argentières Hauteville et associés, le jeudi suivant, à huit heures. Accueillie par Éric Pascal avec un café fumant. Une dizaine de minutes plus tard arrive Adelia Garden. Toujours aussi lumineuse, elle me reconnaît tout de suite et nous engageons la conversation sur la réforme du code du travail.

_ Je ne pense pas qu'elle permettra de régler le problème du chômage, dis-je avec le son docte de celle qui connaît ses sujets.

_ En effet, je suis d'accord avec vous. La réforme apportera de la souplesse, mais il ne faut guère en attendre davantage en termes d'emplois. Nos clients chefs d'entreprise ont dressé le même diagnostic. D'ailleurs, Raimondo Casapolti est en discussion avec de grosses sociétés aéronautiques sur le sujet.

_ Ah oui ? Comment va-t-il ?

Je prends un air faussement détaché alors qu'une nuée papillons en furie s'emparent de mon estomac.

_ Très bien, je l'ai vu il y a deux jours, mais il partait en audience, nous n'avons pas eu le temps d'en reparler.

_ Il faudrait que je passe le saluer, je lui dois bien ça...

_ Mais oui, quelle bonne idée, cela lui ferait sûrement plaisir !

_ Ah ? Vous croyez ? Moi aussi !

_ Attendons la date de la prochaine conférence, pas avant la rentrée en raison des vacances d'été. À ce moment là, envoyez-moi un mail pour me confirmer que vous venez, je contacterai son assistante pour savoir s'il se trouve au cabinet ce jour-là.

_ C'est parfait, je serais si heureuse de le revoir !

_ Je suis sûre que lui aussi, je crois qu'il aimait beaucoup enseigner.

Un trouble me saisit.

_ Vous voulez dire qu'il n'enseigne plus ?

_ Non, il a arrêté l'année dernière, afin de se consacrer au métier d'avocat.

_ Très bien, je vous recontacte en septembre alors. Je vous remercie mille fois ! dis-je en lui serrant la main.

Les années ont donc eu raison de son activité de Professeur. Mais qu'importe, enfin un rayon de soleil dans ma vie. Je vais bien le revoir. Est-ce que je vais bien le revoir ? L'événement serait tellement inespéré que je peine à y croire. Que vais-je lui dire ? Toute prudence s'est évanouie. Mes traumatismes avec ma mère me poussent-ils eux aussi à chercher un point de fuite dans la recherche de Raimondo ? Est-ce une manière de conjurer la mélasse qui me collent à la peau ? Et si après les choses allaient plus loin ? Si nous nous retrouvions comme autrefois ? Suis-je prête à tromper Angelo ? Mon imagination s'affole. Je sens venir dans mon cœur une lâche docilité, rançon et délice de l'adultère.

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