La Prophétie des Surnaturels...

By Desangetdencre

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/!\ Lire le tome 1 avant ! Le résumé lui-même contient des spoils... /!\ Ariana Price et ses amis ont trouvé... More

You're the hope... And you can save the world
Prologue
1. Retour compliqué
2. Reprise... scolaire
3. Disparitions répétées
4. Choix difficiles
5. Départ précipité... ou pas de départ du tout
6. Guérir absolument
7. "On s'en va !"
8. Finalement, l'hiver, c'est mieux
9. Je retire ce que j'ai dit : l'hiver, c'est nul aussi
10. Et la peur continue, toujours présente
11. Je reste là, pour toujours
12. Opération de sauvetage !
13. Les larmes d'un démon qui ne pouvait pas ressentir
14. La prochaine fois, je te tuerais!
15. Ne pas être touchés!
16. La puissance de l'héritage
17. A peine arrivés que déjà repartis
18. La peur de tuer ceux qu'on aime
19. Trouver ce qui est introuvable
20. Etape 1 : réussir à atteindre l'île, et aviser après
21. Léger contretemps
22. Je t'interdis !
23. Négociations
24. Remontée à la surface
25. La vérité sur la disparition des Nymphes
26. Folie d'un démon blessé
27. Trop de responsabilités pour un si petit coeur
28. Première relique trouvée
29. Mission suicide
30. L'île de la mort
31. Un passé refoulé
32. Cas désespéré
33. Trente-huit heures avant la mort
34. Conséquence d'une mort qui n'aurait pas dû être
35. Quoi qu'il arrive, ne pas abandonner
36. Ignis, troisième quête
37. Un gardien en colère
38. Plus jamais je ne t'abandonnerais
40. Se défaire du passé
41. Le commencement de la fin
42. Capturer les derniers moments de bonheur
43. Le retour aux origines
44. Celui Qui Sait
45. L'Arme Mortelle
46. Des âmes liées
47. Lever une armée
48. Le début d'une longue bataille
49 - Parce qu'Ariana Baker ne pourra jamais vivre sans Daniel Irvine
50. La fin des Elus?
51. Détruire nos ennemis
52. Rivalité de frères
53. Etape une, tuer Lucifer: check
54. Elfmantia? De bons souvenirs!
55. Des Dieux en piteux état
56. Sauveurs de l'Univers
57. La fin de l'Astre Noir
Epilogue

39. Dernière quête, début de l'enfer

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By Desangetdencre

           

[Je suis désolée pour le trèèès long d'attente! Mon emploi du temps a été très chargé en ce moment >_< J'espère que vous apprécierez quand même!]

-          Je suis désolé, grimaça Daniel. Avec la neige, je ne pouvais pas prendre le risque de nous téléporter plus haut. Surtout qu'avec ces conditions, il va être compliqué de monter.

-          Et si la tempête ne se calme pas ? s'inquiéta Mélina.

-          Nous ne pourrions pas rester ici ? proposa Cam. Que vous montiez seulement à deux ? Mélina est...

En mauvais état, devinai-je quand il se tut. Elle pouvait à peine marcher, alors escalader ? Et Cam ne voulait pas la porter.

-          Tu sais bien que ça ne marche pas comme ça, soupira Laura. Dernière quête, début de l'enfer. L'assemblage de l'arme risque d'envoyer un signal à tous les surnaturels. Ça y est, retour à la maison. Et je doute que Méli nous laisse la lame de l'Arme Mortelle sans quelque chose de nous tous.

-          Mais monter dans ces conditions reste impossible, trancha Daniel. Impossible de voler, impossible de grimper.

Je jurai. Si Daniel avait raison, Mélina aussi : que ferions-nous si la tempête ne se stoppait pas ? Et si c'était encore un test ? Nous n'avions pas le temps !

Je frissonnai. Nous n'étions décidément pas assez couverts pour ce genre de paysages.

-          Il nous faut des vêtements beaucoup plus chauds, soupirai-je. Mélina, quand penses-tu être capable de grimper.

-          Je suis prête, affirma-t-elle sans une hésitation, alors même que tout son corps tremblait sous la fatigue et le froid.

Et pourtant, malgré que son corps criait qu'elle n'allait pas bien, malgré le regard lourd de refus de Cam, j'acquiesçai.

-          Daniel, Laura et toi allez aller chercher de quoi nous équiper dans ce froid. Parce que là, on ne risque pas de tenir longtemps.

-          Moi ça va, marmonna Cam.

Julian leva la main aussi.

-          Pareil pour moi. Je suis un Démon Originel, je ne crains pas le froid.

Daniel hocha la tête, et disparut avec Laura en une fraction de seconde. Juste les voir et les imaginer se téléporter me fit de nouveau tourner la tête, et je dus me plier en deux pour ne pas vomir. Puis je sentis les pensées de Cam et sut avant même qu'il ne parle ce qu'il allait dire.

-          Si Mélina se sent prête, c'est qu'elle l'est. Je lui fais confiance, lâchai-je en me redressant lentement. Maintenant, ce sera à elle de voir ses propres limites, et pas à toi, Cameron.

Il me fusilla du regard et se frotta le bras comme pour le réchauffer. Se mordant la lèvre, il dévisagea Mélina,  puis s'attarda sur son corps qui pliait sous le froid, tremblant et se recouvrant d'une sorte de souffle glacé qui la paralysait lentement. Mais je n'en menais pas plus large, tremblant à un tel point que le moindre mouvement que je faisais était entrecoupé et me demandait des efforts incommensurables.

Daniel réapparut derrière moi et m'enfila une doudoune énorme et une grosse écharpe autour de cou, je découvris une seconde plus tard que je portais également un bonnet et des gants et vis que Mélina était également habillée très chaudement. Cam tenait à la main une petite écharpe et une veste, Julian une petite doudoune.

-          Heureusement qu'on a précisé qu'il ne nous fallait rien, grommela Cam.

-          Ça paraitra louche, si on croise quelqu'un, se justifia Daniel. Et puis, c'est toujours plus agréable d'avoir chaud, même si vous ne sentez pas beaucoup le froid.

-          En plus on le sent, ajouta Laura, on passe juste outre.

Il y eut un long silence, pendant lequel tout le monde savoura la chaleur de nos vêtements, même si le froid nous saisit de nouveau très rapidement.

-          On y va ? proposai-je. Honnêtement, je ne pense pas qu'attendre changerait quelque chose, mais si quelqu'un a un avis différent du mien, qu'il propose. Nous sommes en démocratie !

-          Je te suis, commença Daniel, puis agrée par Laura et Julian – qui n'émit qu'un faible grognement.

-          Si c'est bon pour tout le monde, soupira Cam en louchant sur Mélina, alors ça l'est pour moi. 

La guérisseuse hocha la tête dans ma direction avec véhémence, alors nous nous mîmes en route sous le commentaire très positif de Cam, Let's go to hell ! et un magnifique soupir de sa sœur.

-          Vous croyez qu'il y a un endroit où l'on peut mettre un pied dans la tempête, et un autre dans le calme ? demanda Mélina

Nous nous mîmes donc en marche, rapidement pour ne pas mourir. Je ne mis qu'une seconde à remarquer les grosses bottes qui montaient jusqu'à mes genoux. Avec tout mon attirail, je ressemblais à une vrai alpiniste !

Mélina eut sa réponse à peine vingt minutes de marche plus tard. Nous avions suivi un chemin qui apparaissait vaguement grâce à des piquets, et à présent un écriteau nous suggérait de faire demi-tour en cas de tempête – une petite mention avait été ajoutée, comme quoi le temps se dégradait à une vitesse hallucinante, ces derniers temps, avec une date très récente. Et devant ça, une tornade, une barrière entre le calme et la tempête.

De notre côté, bien qu'il n'y ait pas un soleil très fort, il était là, il n'y avait quasiment aucun vent et la neige ne tombait plus.

De l'autre côté, le vent faisait rage, arrachant feuilles et roches de la terre, transportant une neige qui explosait en millions de flocons, et le soleil n'osait pas émettre un petit rayon dans cette zone de guerre.

-          Vous savez qu'on a quasiment aucune chance de ne pas se prendre un objet en pleine tête ? appuya Cam.

Je grimaçai, hésitai.

-          Mais est-ce qu'on a le choix ? Et ce que l'un de nous peut y faire quelque chose, peut-être ?

Honnêtement, je ne connaissais pas tous les pouvoirs de chaque personne. Déjà les miens étaient complexes, alors les leurs ?

-          Toi, tu ne contrôles pas le vent ? me demanda Julian, les sourcils froncés.

Nouvelle grimace. J'avais essayé, je le jure, de contrôler cette tempête. Mais...

-          Il n'a rien de naturel. Tout ça, depuis le début, c'est une machination des Astres. Ils cherchent à vérifier que je suis l'Elue, certes, mais pas seulement ! Ce n'est pas la raison la plus importante. Ils cherchent à vérifier si j'ai toujours une part de moi, que je n'ai pas été embrigadée par Lucifer. En fait... (Je me mordis la lèvre, cherchant mes mots.) Je pourrais effacer cette tornade. Pas la calmer, mais la supprimer.

Le froncement de sourcil de Julian s'accentua, et Laura vola à ma rescousse au moment ou Daniel me prenait la main – ce que je ne sentis pas à cause de l'épaisseur de mes gants, mais c'était rassurant.

-          Ce que tu prends à la nature, tu le lui rends. Elle ne peut pas voler la nature, comme elle ne peut pas inventer du vent.

Je fis tourner mon gant quelques secondes pour former une minuscule tornade, aussi inoffensive qu'un moucheron.

-          Je ne crée pas le vent, je me sers des petits courants, que j'amplifie fortement. (Je la dissipai dans l'air.) Et je rends à la nature ce que je lui ai pris. Si ici je fais disparaître la tempête, je ne ferais que la déplacer vers un autre endroit, potentiellement habité, qui pourrait s'étendre et se transformer en un véritable cataclysme.

-          Un peu comme l'effet papillon ?

-          Oui, admis-je. La tempête est sans doute l'équilibre de la gardienne. Comme la lave pour le gardien d'avant, la terre pour Terra et l'Arbre Sacré pour les Nymphes. La nature n'est qu'équilibre. Et je pourrais bien la monter, elle n'aurait qu'à la redescendre. Je ne pourrais pas la tenir éternellement.

Cam siffla, et mis ses mains dans les poches de son sweat-shirt.

-          C'est bien beau, tout ça, mais est-ce qu'on pourrait y aller ? Je vais nous relier avec des ombres, maintenant travaillez vos réflexes et esquivez ce que vous pouvez.

Il plongea son regard vert dans le mien, presque en y cherchant de l'approbation. La seconde d'après, un léger fil noir nous entourait tous les hanches et Cam plongeait dans la tempête la tête la première, nous tirant tous à sa suite.

Là, trouver notre chemin fut plus compliqué. Malgré les masques dans nos manteaux, nous ne voyions rien – ils étaient recouverts de neige à chaque mouvement – et notre sens de l'orientation en était chamboulée. La neige nous arrivait aux genoux et il nous était impossible d'esquiver toutes les branches et pierres. Cam était en sang quatre-vingt dix neuf pourcent du temps, pas parce qu'il n'arrivait pas à éviter les projectiles, mais parce qu'il protégeait Mélina, dont les réflexes étaient émoussés. Il avait beau jouer le jeu comme s'il bougeait pile à ce moment, personne n'était dupe.

-          Comment on va faire ? hurla Laura, désespérée en regardant autour d'elle. En avançant comme ça, on risque de tomber dans un trou !

-          Elle a raison, pesta Cam. On ne pourra pas monter dans ces conditions, et voler ici congèlerait nos ailes. On doit trouver une solution.

Je grimaçai. J'avais beau réfléchir encore et encore, je ne voyais aucune solution qui ne blesserait personne.

Je me retins de hurler en sentant une pierre ou je-ne-sais-quoi beaucoup trop coupant et lourd percuter mon dos au niveau de l'interstice de mes ailes, déchirer toutes mes couches de vêtements et ma peau. Des larmes de douleur me montèrent aux yeux, et je fus contente que personne ne puisse les voir. Une ligne de sang dégoulina de la plaie le long de mon dos.

-          Le feu fait monter le vent, non ? proposa alors Julian.

-          Je ne pourrais pas réunir une énergie suffisante pour créer du feu dans un environnement pareil, où il n'y a que froid et humidité.

-          Je peux aider pour ça, cria Mélina dans le vacarme ambiant. Le Phénix, il ne pourrait pas nous aider ? Il ne craint pas le froid, et il pourra sans doute te donner de quoi faire !

Cam écarquilla les yeux.

-          Ce n'est pas...

-          Tu crois qu'il me laisserait lui emprunter ses flammes ? coupai-je.

A ça, la rouquine me répondit par un grand sourire tremblant.

-          Ça, il n'y a qu'un seul moyen de le savoir.

Elle ferma les yeux, leva les bras devant elle et forma une espèce de flamme de ses doigts – ou peut-être une goutte à l'envers ? – comme pour une incantation. Mais ne chantait-elle pas pour invoquer le Phénix ?

Elle se mit à marmonner dans une langue qui me parut incompréhensible, mais la tempête m'empêchait de savoir si ça venait du langage ou du bruit autour.

Et d'un coup, toute la montagne s'enflamma, à peine un mètre sur la neige qui se mit instantanément à fondre, rien qu'un peu. Alors je me réveillai, connectai mon esprit aux flammes qui n'émirent aucune résistance. Je les fis tourner, lentement d'abord, plus rapidement, et vis le vent se soulever dans un effort incommensurable. La gardienne luttait contre moi pour maintenir sa protection, mais elle n'avait aucune chance contre la nature.

La chaleur fait monter les courants froids.

Et effectivement, il ne lutta pas longtemps devant tant de feu, s'élevant au-dessus de nos têtes, laissant tomber quelques flocons de neige. Les flammes ne me répondirent plus, et prirent la forme d'un oiseau immense. Mélina s'inclina alors, lui souriant, et tendit sa main. Le Phénix s'approcha, laissant des trous dans la neige, avec méfiance, et se frotta finalement contre la paume de la guérisseuse. Il s'envola ensuite, nous laissant dans un état de béatitude totale.

-          Alors c'était pas une blague... murmura Julian d'une voix blanche.

-          Non, se moqua Cam. Ici, on est tous des psychopathes. Une gosse avec des pouvoirs trop puissants, un ange Damné qui contrôle les ténèbres comme son père, deux enfants de deux astres, et une louve Marquée qui peut invoquer le Phénix et le Chant Ultime.

-          Tu pourrais presque faire partie du groupe, monsieur le Démon Originel mutant ! continua Laura.

Nous reprîmes notre marche avec précipitation, redoutant le moment où la gardienne réussirait à redescendre sa tempête. Nous avions enlevés nos manteaux à cause de la température à présent élevée mais les tenions à la main, gardant nos bottes car – phénomène improbable – la neige ne fondait pas, la chaleur ne commençant qu'à quelques dizaines de centimètres du sol. La douleur dans mon dos m'arrachait des grimaces discrètes.

-          Vous pensez qu'on a combien de temps ? s'inquiéta Mélina. Elle se rapproche.

Je levai les yeux. Effectivement, même si elle était toujours beaucoup plus haute que le sommet de l'Everest, elle se rapprochait lentement du sol, cherchant à reprendre sa place. La chaleur finirait par disparaître.

-          Il faut qu'on vole, déclara Laura. Pas besoin de continuer à pied ni de grimper, il n'y a aucun risque immédiat.

Je grimaçai en voyant tout le monde agréer – c'était exactement ce que je voulais éviter. Juste le fait de penser à sortir mes ailes me donnait envie de pleurer, la plaie brûlante dans mon dos que personne n'avait encore remarqué – je me tenais légèrement en retrait.

-          OK, soupira Cam. J'ai un couteau, qui a besoin de trou ?

Je fronçai les sourcils avant de comprendre qu'il parlait des fentes de nos ailes, qui n'étaient pas sur nos tee-shirts. Il se dirigea vers Laura, un peu devant.

-          Daniel, tu peux prendre Mélina ? Pas que je n'aie pas confiance en toi, Julian, mais... si, en fait.

Il passa ensuite derrière Daniel qui hocha la tête, et Julian pour tailler deux petites lignes, et me lança un regard interrogatif.

-          Non, dis-je d'une voix tremblante. C'est bon pour moi.

Surpris, mon Ange, juste à côté de moi, me dévisagea.

-          Je m'en suis déjà occupée, mentis-je.

Je le sentis se pencher vers l'arrière, comme pour desceller deux petites fentes quasiment invisibles à l'œil nu, alors pivotai pour me cacher. En fait, mon tee-shirt était déchiré sur quasiment toute la largeur, ce ne serait donc pas un problème si j'arrivais à déployer mes ailes.

Si.

La douleur était oppressante. Le sang continuait de couler de ma plaie, sur la gauche, alors que le côté droit avait été épargné par la pierre.

-          Tout va bien ? s'inquiéta Daniel.

D'un seul coup, tous les regards se tournèrent vers moi. Laura et Julian braquèrent leur regard sur moi, et Cam, son couteau toujours en main, semblait intrigué. Mais se furent les yeux de mon Ange qui me firent craquer. Un flot de douleur me submergea et les larmes inondèrent mes yeux. Pour les cacher – laissez-moi au moins un peu de dignité – je m'écroulai au sol, sur mes talons et les genoux dans la neige, mon visage sous mes cheveux.

En une demi-seconde, Daniel était accroupi à côté de moi et relevai mon menton de ses doigts.

-          J'ai peur, fut la seule chose que je réussis à dire avant que les sanglots ne me prennent à la gorge.

La douleur me faisait dire des choses comme ça. Comme si j'allais mourir. Le regard violet bienveillant et inquiet de mon âme-sœur me parcourra de la tête aux pieds.

-          Tu devrais regarder son dos, lâcha alors Cam, comme gêné, en louchant sur ses pieds.

-          Tu savais... ?! se plaignit Daniel avec amertume.

-          Bien sûr que je savais ! Mais ce n'était...

Il fut coupé par un juron de mon Ange, qui avait découvert l'étendue des dégâts. Ma tête était de nouveau baissée et, honteuse, sentis la panique de Daniel augmenter.

-          Mon Amour...

Il passa son doigt à quelques centimètres de la plaie, et j'en ressentis un frisson. Je vis Mélina s'approcher.

-          On ne peut pas se permettre de gaspiller notre magie pour ça, l'arrêtai-je. Je sais combien ça t'a coûté d'invoquer le Phénix. Je peux survivre à cette blessure.

-          Pas sans suture, jura Daniel. Ta vitesse de cicatrisation n'est pas assez rapide.

-          Ça je peux m'en occuper.

Cam vint alors dans mon dos, et appuya ses doigts sur le bas. Je sentis alors des petites bêtes se répandre sur mon dos et me redressai trop rapidement. Daniel était déjà devant moi et avait posé les mains sur mes épaules. Une sorte de tissu se plaqua ensuite contre la plaie, s'accrochant sur les côtés à ma peau.

-          Tout va bien. Les petites araignées-ombre de Cam vont te recoudre. Tout va bien.

Je hochai la tête, peu rassurée et il tendit les bras. Je crochetai alors les miens autour de son cou, et il me souleva avec une facilité presque déconcertante.

-          On doit repartir, dit-il alors. Cam, je suis désolée, il va falloir que tu t'occupes de Mélina.

Je vis alors le dilemme dans son esprit. Julian était la seule option, mais il savait à peine voler, et Cam n'avait pas confiance en lui. Il se tourna alors vers sa sœur.

-          Tu pourrais la prendre, supplia-t-il.

-          Oui. Mais je ne le ferais pas. Je te l'ai dit, tu es ridicule.

Je sentis la compassion envahir Daniel une seconde, mais il s'envola, suivant Laura et Julian. Nous arrivâmes très rapidement au sommet, à peine quelques minutes après notre départ. Personne ne savait ce que Cam allait faire, combien de temps ça lui prendrait. Daniel voulait faire l'aller-retour, mais Laura l'en dissuada.

Je sentis aussi les petites araignées quitter mon dos en emportant leur chatouillement avec elles. La plaie me brûlait toujours atrocement, mais le sang avait arrêté de couler grâce à l'ombre qui était accrochée et compressait.

Et là, le ciel sembla s'ouvrir. Une fente magique et lumineuse, large d'au moins cinq mètres de rayon, qui nous attirait vers les nuages, à quelques pas de nous. Il était midi, tout pile, et l'ouverture ne resterait que quelques secondes, se resserrant déjà.

-          Allez-y ! cria Julian. Je m'occupe de les attendre ici, je ne peux pas venir avec vous.

A peine Laura mit-elle un pied dans le cercle qu'elle sembla se disloquer. Daniel me prit par la main, la pressa très fort, et, après un dernier regard vers la tempête qui se rapprochait puis le vide, où Cam devrait arriver, il me tira vers le passage. J'eus l'impression de disparaître instantanément.

Pourvu que notre démon parvienne jusqu'ici.

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