36. Ignis, troisième quête

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Le sommeil vint mettre fin à mes pensées chaotiques, à moins que ce soit l'évanouissement, puisqu'aucun cauchemar ne vint me déranger. Quand je me réveillai, nous étions dans un endroit bondé qui m'était totalement inconnu.

Différentes odeurs, différent pays, différent langage.

De l'anglais ? Je m'excuse auprès de tous mes professeurs de langue, mais je ne suis pas sûre.

Les souvenirs me revinrent d'un coup, et j'ouvris enfin les yeux. Je m'étais laissée aller, après être restée trop longtemps dans mon monde psychique. Je savais pourtant que je ne devais pas dépasser une certaine limite !

- Ariana. Comment te sens-tu ?

J'étais allongée, la tête sur les genoux de Daniel, qui me souriait. Nous étions sur un banc d'aéroport, où Laura et Julian étaient étendus plus loin, dos à dos sur leurs bancs respectifs. Cam était assis plus loin, contre un mur, avec une Mélina allongée à côté. Je me redressai, sous le regard inquiet de mon Ange.

- Où est-ce qu'on est ?

- Mon Amour...

- Je vais bien, dis-je en rougissant. J'ai juste trop utilisé mon Contrôle Mental, malgré toutes les recommandations qu'on m'a faite. J'étais à ce moment là trop faible et influençable, mais... ça va mieux. Je vais mieux.

Je m'assis devant lui – oui, les bancs étaient quasiment collés – et le vis baisser la tête, les yeux sombres, qu'il cacha avec sa main.

- Je sentais toute ta détresse, Ariana. Et même si elle est moins puissante, je la sens toujours.

Je grimaçai, attrapai sa main devant ses magnifiques yeux, et la serrai.

- Il ne nous arrive rien de joyeux, en ce moment. D'abord, on a dû laisser nos enfants aux Nymphes sans même savoir si nous allions les revoir, puis Mélina nous a... laissés, Lucifer passe à l'attaque, Liam nous trahi, et maintenant des milliers de gens sont morts. On enchaîne les horreurs, mais... tant que tu es là, avec moi, je sais que tout ira bien.

J'observai Cam, recroquevillé contre son mur.

- Ce n'est pas ma détresse qui est la plus grande, ni même ma douleur ou ma... (Mon regard se posa cette fois sur Julian.) culpabilité. Ici, on a tous notre fardeau à porter.

Je me levai et frappai dans mes mains pour chasser la mélancolie.

- Bon ! Quelle est la situation ?

- Nous sommes dans un aéroport au nord du Royaume-Uni, tout en haut. On a pris l'avion jusqu'ici mais – et ce n'est pas surprenant – il n'y en a pas pour l'Islande. Je ne peux pas non plus me téléporter à cause de Julian, alors nous partirons en volant dans... vingt minutes. On a pris de quoi manger et j'ai demandé à ce que les autres se reposent.

Il me tendit un sandwich d'une simplicité à toute épreuve, dans lequel je mordis et savourai le goût du fromage.

- Cam a mangé ? dormi ?

Daniel secoua la tête au moment où l'intéressé nous criait qu'il n'avait besoin ni de l'un, ni de l'autre.

- Ne fais pas l'idiot, le grondai-je. Tu n'en as peut-être pas besoin pour survivre, mais tu dois reprendre des forces ! Pour les prochains...

- Je t'emmerde, Aria. De toute façon, je n'ai plus personne à défendre.

Je m'approchai de lui en essayant de contenir mon agacement.

La Prophétie des Surnaturels ~ 2. ÉlueWhere stories live. Discover now