La Prophétie des Surnaturels...

By Desangetdencre

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/!\ Lire le tome 1 avant ! Le résumé lui-même contient des spoils... /!\ Ariana Price et ses amis ont trouvé... More

You're the hope... And you can save the world
Prologue
1. Retour compliqué
2. Reprise... scolaire
3. Disparitions répétées
4. Choix difficiles
5. Départ précipité... ou pas de départ du tout
6. Guérir absolument
7. "On s'en va !"
8. Finalement, l'hiver, c'est mieux
9. Je retire ce que j'ai dit : l'hiver, c'est nul aussi
10. Et la peur continue, toujours présente
11. Je reste là, pour toujours
12. Opération de sauvetage !
13. Les larmes d'un démon qui ne pouvait pas ressentir
14. La prochaine fois, je te tuerais!
15. Ne pas être touchés!
16. La puissance de l'héritage
17. A peine arrivés que déjà repartis
18. La peur de tuer ceux qu'on aime
19. Trouver ce qui est introuvable
20. Etape 1 : réussir à atteindre l'île, et aviser après
21. Léger contretemps
22. Je t'interdis !
23. Négociations
24. Remontée à la surface
25. La vérité sur la disparition des Nymphes
26. Folie d'un démon blessé
27. Trop de responsabilités pour un si petit coeur
28. Première relique trouvée
29. Mission suicide
30. L'île de la mort
31. Un passé refoulé
32. Cas désespéré
33. Trente-huit heures avant la mort
34. Conséquence d'une mort qui n'aurait pas dû être
35. Quoi qu'il arrive, ne pas abandonner
37. Un gardien en colère
38. Plus jamais je ne t'abandonnerais
39. Dernière quête, début de l'enfer
40. Se défaire du passé
41. Le commencement de la fin
42. Capturer les derniers moments de bonheur
43. Le retour aux origines
44. Celui Qui Sait
45. L'Arme Mortelle
46. Des âmes liées
47. Lever une armée
48. Le début d'une longue bataille
49 - Parce qu'Ariana Baker ne pourra jamais vivre sans Daniel Irvine
50. La fin des Elus?
51. Détruire nos ennemis
52. Rivalité de frères
53. Etape une, tuer Lucifer: check
54. Elfmantia? De bons souvenirs!
55. Des Dieux en piteux état
56. Sauveurs de l'Univers
57. La fin de l'Astre Noir
Epilogue

36. Ignis, troisième quête

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By Desangetdencre

Le sommeil vint mettre fin à mes pensées chaotiques, à moins que ce soit l'évanouissement, puisqu'aucun cauchemar ne vint me déranger. Quand je me réveillai, nous étions dans un endroit bondé qui m'était totalement inconnu.

Différentes odeurs, différent pays, différent langage.

De l'anglais ? Je m'excuse auprès de tous mes professeurs de langue, mais je ne suis pas sûre.

Les souvenirs me revinrent d'un coup, et j'ouvris enfin les yeux. Je m'étais laissée aller, après être restée trop longtemps dans mon monde psychique. Je savais pourtant que je ne devais pas dépasser une certaine limite !

- Ariana. Comment te sens-tu ?

J'étais allongée, la tête sur les genoux de Daniel, qui me souriait. Nous étions sur un banc d'aéroport, où Laura et Julian étaient étendus plus loin, dos à dos sur leurs bancs respectifs. Cam était assis plus loin, contre un mur, avec une Mélina allongée à côté. Je me redressai, sous le regard inquiet de mon Ange.

- Où est-ce qu'on est ?

- Mon Amour...

- Je vais bien, dis-je en rougissant. J'ai juste trop utilisé mon Contrôle Mental, malgré toutes les recommandations qu'on m'a faite. J'étais à ce moment là trop faible et influençable, mais... ça va mieux. Je vais mieux.

Je m'assis devant lui – oui, les bancs étaient quasiment collés – et le vis baisser la tête, les yeux sombres, qu'il cacha avec sa main.

- Je sentais toute ta détresse, Ariana. Et même si elle est moins puissante, je la sens toujours.

Je grimaçai, attrapai sa main devant ses magnifiques yeux, et la serrai.

- Il ne nous arrive rien de joyeux, en ce moment. D'abord, on a dû laisser nos enfants aux Nymphes sans même savoir si nous allions les revoir, puis Mélina nous a... laissés, Lucifer passe à l'attaque, Liam nous trahi, et maintenant des milliers de gens sont morts. On enchaîne les horreurs, mais... tant que tu es là, avec moi, je sais que tout ira bien.

J'observai Cam, recroquevillé contre son mur.

- Ce n'est pas ma détresse qui est la plus grande, ni même ma douleur ou ma... (Mon regard se posa cette fois sur Julian.) culpabilité. Ici, on a tous notre fardeau à porter.

Je me levai et frappai dans mes mains pour chasser la mélancolie.

- Bon ! Quelle est la situation ?

- Nous sommes dans un aéroport au nord du Royaume-Uni, tout en haut. On a pris l'avion jusqu'ici mais – et ce n'est pas surprenant – il n'y en a pas pour l'Islande. Je ne peux pas non plus me téléporter à cause de Julian, alors nous partirons en volant dans... vingt minutes. On a pris de quoi manger et j'ai demandé à ce que les autres se reposent.

Il me tendit un sandwich d'une simplicité à toute épreuve, dans lequel je mordis et savourai le goût du fromage.

- Cam a mangé ? dormi ?

Daniel secoua la tête au moment où l'intéressé nous criait qu'il n'avait besoin ni de l'un, ni de l'autre.

- Ne fais pas l'idiot, le grondai-je. Tu n'en as peut-être pas besoin pour survivre, mais tu dois reprendre des forces ! Pour les prochains...

- Je t'emmerde, Aria. De toute façon, je n'ai plus personne à défendre.

Je m'approchai de lui en essayant de contenir mon agacement.

- Ta vie, peut-être ?

Il leva vers moi un sourire ironique qui me fit penser au tout début, quand je venais de le rencontrer et qu'il jouait un rôle. A la différence près que celui-ci était rempli de douleur et d'amertume.

- Si je l'avais pu, j'aurais crevé en même temps qu'elle, cracha-t-il.

Il se leva alors en la soulevant et rejoignis Daniel. Il leva alors une main, droite et tendue, qu'il abattit sur le crâne de sa sœur et de l'ange de métal.

- La sieste est finie. On se tire.

Laura grogna et le fusilla du regard, mais n'émit pas le moindre commentaire avant de me voir.

- Aria ! Comment...

- Bien, soufflai-je, torturée par l'état de Cam. Allons-y.

Je n'étais sans doute pas très convaincante à cet instant, mais... le démon me préoccupait vraiment. A ce rythme-là, il risquait de se transformer en pantin ! Je savais qu'il souhaitait reperdre ses émotions, mais ça ne l'avancerait à rien ! Il allait falloir que j'aie une petite discussion avec lui, et que je lui fasse réaliser une bonne fois pour toute que rien n'allait redevenir comme avant. Nous devions avancer, ne serais-ce que pour Mélina.

Je sortis de l'aéroport dans une espèce de flou ambiant. Tout semblait résonner autour de moi, mais en même temps je n'entendais rien. Daniel avait sa main serrée étroitement dans la mienne mais il me paraissait loin, et son esprit était verrouillé comme à son habitude – tout le monde avait appris à échapper à mon emprise lors de l'entraînement chez les Damnés. Seul l'esprit de Cam était complètement ouvert, rempli d'une haine contre le monde entier et d'une tristesse incommensurable. Il n'avait pas la force ni l'envie de se cacher de moi, la mort de notre amie nous ayant tous beaucoup trop bouleversés.

Nous arrivâmes sans que je m'en rende compte dans un port laissé à l'abandon, devant une eau noire et sale où même les poissons avaient du mal à passer tant elle était encombrée. Il n'y avait pas le moindre piéton, pas la moindre trace de vie sur les quais ni même sur les bateaux, à une exception près – et encore, nous n'étions pas sûr qu'il était vivant. Un vieux monsieur se tenait sur ce qu'il restait de son embarcation, quelques morceaux de bois flottants à moitié.

Cet endroit sentait la mort, d'une atroce odeur de pourriture et de putréfaction, mais ce pêcheur, les yeux dans le vide et une pipe éteinte depuis longtemps à la bouche, était là, attendant patiemment le repos que lui apporterait la fin. Parce qu'il n'y avait aucun doute sur le fait qu'il attendait ici la mort : son regard éteint, son esprit empli de noirceur et cette envie irrépressible de se laisser couler dans les fonds marins.

Il n'esquissa pas le moindre mouvement en nous apercevant, mais son bateau de pêche grinça sous une légère vague. Il n'y avait plus rien, plus de quoi piloter le navire, à présent semblable à une très vieille barque couverte de mousse. Son capitaine paraissait, quant à lui, si âgé qu'il était impossible de donner un chiffre, affaissé sur lui-même comme si le poids de sa vie était trop lourd pour lui.

Horrifiée, je vis les vieilles planches s'affaisser et le bateau se faire inonder d'eau. Je tendis une main, mais le regard du vieil homme me dissuada de l'attraper – noir au possible – mais la barque se redressa lentement et évacua une grande partie de l'eau salée.

- Vous ne devriez pas rester là, m'affolai-je – une mort était déjà largement suffisante pour moi, je n'avais pas envie d'en revivre.

Le vieil homme me jaugea, puis soupira.

- Non, effectivement, mais vous non plus. Il n'y a plus de la mort ici, et rien d'autre.

- Nous ne restons pas longtemps. (Je grimaçai devant son embarcation qui menaçait toujours de couler.) Vous voudriez sortir un moment ?

J'avais très clairement vu ce qui l'avait rendu si... désespéré, sans plus aucun espoir. Il venait d'Islande, ce pays anéanti par le gardien Ignis. Le pêcheur avait pris la mer en quête de poissons quelques minutes avant que le gardien ne lâche sa fureur, et lorsqu'il avait voulu revenir quelques heures plus tard, on l'avait écarté de l'île. Il ne savait même pas si sa famille était toujours vivante, son fils et sa famille, son petit-fils qu'il aimait tant.

- Je vous en prie, suppliai-je. C'est important.

Il souffla de nouveau mais accepta de se lever. Daniel s'empressa de l'attraper en voyant le bateau tanguer, et l'aida à passer sur le quai sans un mot – en même temps, qu'aurait-il pu dire, ne parlant pas islandais ?

A notre stupéfaction, la barque ne coula pas plus qu'elle ne tomba en miette, continuant inlassablement à se faire porter par les vagues.

- Qu'est-ce que vous me voulez ? grogna-t-il. Et comment parlez-vous ma langue ?

Petite précision : je ne parlais pas islandais. Depuis le départ, c'était à son esprit que je m'adressais, et il n'y avait pas besoin d'une langue pour le faire – l'esprit était universel. Il pensait peut-être que je lui parlais, mais je n'avais pas ouvert la bouche une seule fois.

- Je sais que vous venez d'Islande. Mais vous ne devriez pas renoncer aussi facilement. Il y a des survivants – peu, je sais, mais il y en a. Il y a un refuge, à quelques kilomètres d'ici, où tous les survivants ont été envoyés. Comment saurez-vous si votre enfant et sa famille y sont si vous n'y allez pas ?

Il ne chercha pas à cacher sa stupéfaction, toute dirigée vers moi. Daniel, Cam et Laura avaient le regard dans le vague, n'entendant pas un mot de ce que je disais et ne comprenant pas le charabia qu'était l'islandais.

- Comment... Qui êtes-vous ?

- Personne d'important, souris-je. Des gens passant par là, venant de loin ? Je dis la vérité, en tout cas. Votre petit-fils a survécu, lui, et attend. Il vous attend.

Je lui donnais les indications pour se rendre au refuge, et les larmes lui montèrent aux yeux au fur et à mesure qu'il se laissait envahir par la gratitude et l'espoir. Avait-il remarqué que ma bouche ne bougeait pas ?

- Etes-vous un ange ? Etes-vous un envoyé des Divinités pour me ramener à ma famille ?

Je grimaçai, mais finis par hausser les épaules.

- Qui sait ? Bonne chance, vous en aurez besoin.

Il me serra la main, et partit avec une rapidité surprenante pour son âge, quoi qu'il semblait avoir rajeuni sur ces cinq dernières minutes.

Laura m'adressa un regard sceptique, les sourcils haussés et une grimace aux lèvres.

- Qu'est-ce que tu lui as dit, pour qu'on passe d'un vieillard totalement désespéré à un homme plein de vie ?

Je souris tristement.

- Pas grand-chose. Il était islandais et pensait être le seul survivant de sa famille. Je l'ai simplement guidé.

Laura pointa son frère du doigt sans aucune gêne.

- On a un autre gars désespéré à guider, ici !

Au regard noir qu'il lui lança et à ses bras qui se resserraient autour de Mélina, il n'était pas difficile de voir qu'il n'avait pas envie d'être guidé, ni même sauvé. Pourtant, lui non plus n'avait plus aucun espoir, lui non plus...

- Arrête de lire dans mes pensées, Aria, cracha-t-il.

- Mais pourquoi ne les caches-tu pas ?! m'exaspérai-je. Je ne peux pas stopper totalement mes pouvoirs, tu peux bloquer ton esprit, non ? Alors pourquoi ?

Son masque froid tomba, et il fut pris par le désarroi. Laura, qui le vit très bien, écarquilla les yeux et se dirigea vers Daniel.

- On va partir devant, souffla-t-elle. Daniel... ?

Il hocha la tête, l'air grave, et après un dernier regard inquiet vers un Cam plongé dans un mutisme, les yeux fixés sur celle qu'il aimait. Le démon n'émit pas le moindre son avant que nos amis soient assez loin pour qu'on ne voie que deux tâches. D'un coup, il sembla se réveiller, relevant la tête et plongeant ses yeux verts plein de détresse dans les miens.

- Je... Je n'y arrive pas. J'ai trop... trop mal pour y arriver.

- Cam...

Il s'assit, gardant Mélina dans les bras, laissant ses pieds dans le vide, à quelques centimètres de l'eau.

- Tu le sais, pas vrai, Aria ? Je vais vous aider, jusqu'au bout. Et ensuite, je te demanderais de m'achever.

- Je ne le ferais pas ! Je ne peux pas...

- Je le ferais tout seul, dans ce cas. (Un sourire amer se peignit sur son visage torturé.) Tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant, c'était pour vous aider, pour le bien de tout le monde. Me faire passer pour quelqu'un d'autre et tenter de te faire m'aimer, c'était pour ne pas que Daniel ne soit blessé – nous pensions encore que tu allais mourir. La guerre, c'était pour que Lucifer vous laisse tranquille. Le...

- Cam, tais-toi. Tu n'as pas besoin de te justifier à ton égard.

- Mais elle ! elle... C'était la seule faiblesse que je m'étais accordée. La seule chose qu'il ne fallait pas que je détruise... Et pourtant... Je l'ai tuée, et je me suis tué par la même occasion. Alors je t'en prie, Ariana, à la fin de tout ça, laisse-moi partir et renoncer à tout ça.

- Je...

A ce moment-là, où, totalement désemparée, je ne savais pas quoi répondre, un gros bruit se fit entendre, probablement d'Islande – ou de ce qu'il en restait – et nous redressâmes la tête. Cam renifla alors et se leva difficilement.

- Allons-y, déclara-t-il sèchement, et je sus à ce moment qu'il avait repris son masque, jusqu'à la prochaine fois où cette douleur si forte qui le tiraillait reprendrait le dessus.

Nous mîmes une bonne demi-journée avant de réellement apercevoir la forme de l'île carbonisée, et presque le double avant de poser pied à terre. Nous avions volé toute la nuit et une bonne partie de la journée, nous étions épuisés et à présent sur un terrain ennemi – en plus de nous être totalement inconnu. L'Islande n'était plus qu'une terre noire, recouverte de cendre et de charbon. Plus la moindre trace de vie, qu'elle soit végétale ou animale, juste la mort, partout, au gré des plaines et volcans, partout.

- Par les Astres, jura Laura. On est totalement à découvert, ici. Si le gardien se pointe, on a aucune chance.

Je bondis dans les airs sans prévenir personne, et vis rapidement le volcan qui avait causé la perte de l'île. Evidemment, il était bouillonnant, débordant de lave et crachant une fumée noire parfois agrémentée de boules charbon. J'entendis un sifflement à côté de moi.

- C'est là qu'on va, alors ? demanda doucement Daniel.

- Ça ne va pas être facile, commenta Laura.

Tous les deux paraissaient encore plein d'énergie malgré notre long voyage – quant à moi, malgré la fatigue qui pesait légèrement sur moi, l'adrénaline que je sentais à présent m'avait réveillée. Seul Cam, avec ses cernes et son teint beaucoup plus pâle qu'ordinaire, ses cheveux en bataille, paraissait vraiment au bord du gouffre. C'était à se demander comment il tenait.

Il me fusilla du regard en me remarquant, et une moue agacée s'afficha sur son visage au moment où le volcan se mit à gronder.

- Allons-y maintenant, soupirai-je. Plus vite on partira d'ici, mieux ce sera.

Je grimaçai, sentant le mal de tête pointer le bout de son nez. Ici, des hommes et des femmes étaient décédés, et pas d'une façon douce ni même avec la paix. L'aura des morts était d'une noirceur affolante, pleine d'amertume et de regrets. Certains étaient morts beaucoup trop tôt, d'autres n'avaient pas eu le temps de dire à leurs proches qu'ils les aimaient... Et c'était vers moi qu'ils dirigeaient leur haine.

« Je ne peux rien faire pour vous, répliquai-je, irritée. Laissez-moi tranquille. »

Une vague de protestation s'éleva contre moi, et je secouai la tête. Daniel me prit la main et la pressa, me faisant un instant oublier toutes les voix.

- Tu les entends ?

- C'est pire depuis que j'ai vu ma mère. J'ai même peur d'en voir, ajoutai-je en chuchotant.

- Je suis là, mon Amour. Dis-moi si tu en vois, d'accord ? Je suis là.

Je hochai la tête, et me frappai intérieurement en me sentant rougir. Comment de simples paroles pouvaient me rassurer à ce point ? Parce que si Laura – je m'excuse d'avance – me disait la même chose, est-ce que je réagirais de la même façon ? Est-ce que mon cœur et mon corps se sentiraient réchauffés comme ça ?

Dans mes pensées, je ne vis même pas que nous étions arrivés au volcan.

- Qu'est-ce qu'on fait ? On se pose au pied de ce...

Laura poussa un cri en voyant ses ailes prendre feu, et les replia d'un coup pour se mettre à hurler et chuter.

- Tout le monde à terre ! hurlai-je.

Je découvris avec horreur que mes plumes blanches étaient également en train de flamber. Je piquai au sol, et le dernier battement d'ailes les enflamma encore plus. Je fis disparaître les flammes avec mon pouvoir et repliai rapidement mes plumes.

- Qui veut voler trop près du soleil se brûle les ailes, cita Cam avec ironie en se posant.

La chaleur, ici, était étouffante. Nous étions posés à un mètre de la lave qui pouvait déborder à tout moment, et même si la fumée ne nous atteignait pas grâce à ma magie, nous pouvions en sentir les relents. De la sueur coulait de mon front et ma tête me tournait, l'air semblait peser sur nos épaules.

- Comment est-ce qu'on va trouver l'entrée ?

Cam ricana, et pointa du doigt la lave.

- Elle est là, l'entrée. Le passage, il est là-dessus, je pourrais le jurer sur les Astres.

Je grimaçai, m'approchai encore du cratère du volcan, qui se mit d'un seul coup à exploser. La lave fut projetée en l'air et se rapprocha dangereusement de nous. Mes amis se placèrent derrière moi avec une vitesse phénoménale – et je compris à cet instant qu'ils ne m'aideraient pas. Je bandais alors mon bras et frappai le vide en y mettant le plus de force possible. La magie prit alors le relais et décupla ma force pour l'envoyer contre cette masse d'un rouge noirâtre qui se dirigeait vers nous, et l'onde de choc la propulsa de l'autre côté.

Le volcan continua de propulser lave et fumée sans relâche, et je sentis que je n'allais pas pouvoir éternellement repousser les assauts du gardien.

Il savait que nous étions là, et il voulait visiblement notre mort. Mais notre porte de salut était là, juste devant. C'était là, sous les gerbes qu'il envoyait, un instant où il n'y avait plus de lave, plus de fumée toxique ou de roches. Une seconde, minuscule, pour atteindre ce chemin, une seconde à ne pas dépasser au risque de mourir.

Je me tournai vers mes amis.

- Vous me faites confiance ?

Laura leva les yeux au ciel, sa réponse étant évidente pour elle, Daniel me sourit et hocha la tête, Cam haussa les épaules et serra Mélina contre lui pour la protéger.

Je fis de nouveau face au volcan, pris une grande inspiration. La montagne enflammée rugit une nouvelle fois, alors je pris mon élan...

- C'est parti, alors.

... et sautai à l'intérieur de la bête.

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