Excursion imprévue.

By stanvengers

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Ariane, jeune parisienne de 22 ans, étudie les langues avec sa meilleure amie, Louise. Cette dernière ne cess... More

préface
TOME I - I.
TOME I - II.
TOME I - III.
TOME I - IV.
TOME I - V.
TOME I - VI.
TOME I - VII.
TOME I - VIII.
TOME I - IX.
TOME I - X.
TOME I - XI.
TOME I - XII.
TOME I - XIII.
TOME I - XIV.
TOME I - XV.
TOME I - XVI.
TOME I - XVII.
TOME I - XVIII
TOME I - XIX.
TOME I - XXI.
préface II
TOME II - XXII.
TOME II - XXIII.
TOME II - XXIV.
TOME II - XXV.
TOME II - XXVI.
TOME II - XXVII.
TOME II - XXVIII
TOME II - XXX.
TOME II - XXXI.
TOME II - XXXII.
TOME II - XXXIII.
TOME II - XXXIV.
TOME II - XXXV.
préface III
TOME III - XXXVI.
TOME III - XXXVIII.
TOME III - XXXIX.
TOME III - XL.
TOME III - XLI.
TOME III - XLII.
TOME III - XLIII.
TOME III - XLIV.
TOME III - XLV.
TOME III - XLVI.
BONUS #1

TOME II - XXIX

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By stanvengers

Tandis qu'un écuyer se chargeait de sortir Vénus de l'écurie, on conseilla à Ariane d'aller faire un tour dans l'armurerie. La jeune fille espérait qu'elle y retrouverait son épée elfique qui ne l'avait pas quitté depuis le début du voyage. Elle ne se voyait pas manier une autre arme que celle-ci.

Avant de se rendre à l'armurerie, elle fit un détour par sa chambre pour changer de tenue. Elle retrouva son pantalon, son chemisier et son corset en cuir — ce dernier ne lui avait étrangement pas manqué. Elle s'en revêtit et attrapa la cape marron que lui avait offert Lìriel. Elle s'assit sur son lit, enfila ses bottes de voyage, et quitta sa chambre en refermant la porte derrière elle.

Elle prit enfin le chemin de l'armurerie, un air grave sur le visage. Elle méditait les dernière paroles de Gandalf, avant qu'il ne parte précipitamment. Si, comme il le disait, le Gouffre de Helm était un piège dont il ne pourrait plus ressortir, ce n'était très certainement pas une bonne idée de s'y rendre. Cela mettrait la vie des Rohirrims en péril...

Ses questions quittèrent son esprit lorsqu'elle pénétra dans la pièce. La première chose qu'elle vit fut Eowyn, maniant l'épée comme un vrai soldat. Ariane se sentit rougir. Eowyn était beaucoup plus douée qu'elle. La logique des choses voudrait qu'elle prenne sa place dans la Communauté, elle s'en sortirait certainement mieux. Mais sa fierté prit le dessus. Elle avait commencé ce voyage avec ses compagnons, elle ne pouvait pas être remplacée maintenant...

Cependant, elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable. Eowyn rêvait de prendre part à une aventure, celle-ci ou n'importe laquelle. Et elle en était largement capable. Ariane avait la désagréable impression de l'en priver.

Inconsciemment, elle se fit toute petite et se dirigea vers Aragorn qui examinait une épée, plus loin.

Elle entreprit de chercher la sienne sur le portique d'armes.

— Dis, Aragorn... ?

L'interpellé leva les yeux vers la jeune fille.

— Penses-tu que... peut-être, je devrais... proposer à Eowyn de prendre ma place ?

Aragorn haussa les sourcils, surpris, et éclata de rire.

— Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle... bougonna Ariane.

— Mais enfin, Ariane, qui t'a mit cette idée dans la tête ?

— Personne ! J'ai... J'ai juste pensé qu'elle s'en sortirait mieux que moi.

— Écoute, Ariane... Je sais que c'est difficile, tu étais prévenue, et Eowyn s'en sortirait certainement mieux sur le plan du combat, je le conçois...

Ariane grogna.

— ... Mais personne ne pourra prendre ta place, reprit Aragorn. Même le meilleur des combattants ne serait pas à la hauteur pour te remplacer. Alors, je t'en prie, cesse donc d'avoir des idées farfelues.

La jeune fille sourit légèrement.

— C'est gentil, ce que tu as dit...

— C'est la vérité, répondit Aragorn en posant une main sur son épaule. Au fait, ton épée est là. Je te l'ai mise de côté, avec un un plastron qui devrait t'aller.

Il désigna l'arme enveloppée dans un épais tissu marron.

— Oh, merci ! s'exclama Ariane en se précipitant vers celle-ci. Elle m'avait manqué.

Elle retira le tissu et la brandit, la pointe en l'air.

— Elle est toujours aussi légère et facile à manier.

Après ça, Aragorn aida la jeune fille à enfiler le haut de son armure.

— On se sent comme dans une boîte de conserve, avec ça, grogna-t-elle.

— Arrête donc de te plaindre, on dirait une enfant... Je préfère te savoir protégée sous cette armure que vulnérable aux coups d'épée.

La jeune fille ne répondit rien. Elle savait qu'il ne voulait que son bien.

Elle entreprit ensuite de trouver une ceinture et un fourreau dans lesquels elle pourrait garder son arme. Lorsque ce fut chose faite, elle revint vers Aragorn.

— As-tu sellé ton cheval ? demanda-t-elle.

— Oui, répondit le Rôdeur. On les retrouvera dans la cour, je suppose.

— Alors allons-y, ne tardons pas. Je n'aimerais pas être la cause d'un retard.

Ils quittèrent alors l'armurerie pour se rendre dans la cour, rejoignant ainsi Legolas et Gimli qui les attendaient, déjà perchés sur Hasufel, le cheval qu'Eomer leur avait confié. Arod et Vénus étaient placés côte à côte, tenus par des soldats. Ariane et Aragorn s'approchèrent, permettant aux soldats d'aller vaquer à d'autres occupations plus importantes. Ariane caressa le chanfrein de sa jument.

— Il va falloir être patiente avec moi, ma belle, lui chuchota-t-elle. Je ne suis jamais montée à cheval seule.

— Il y a un commencement à tout, lança Aragorn derrière elle.

Ariane se retourna, les poings sur les hanches.

— C'est une manie chez toi d'écouter les conversations privées ?

— Non, répondit Aragorn, amusé. J'allais te proposer mon aide pour monter.

Ariane considéra la selle, puis la taille de la jument, assez conséquente.

— Je t'avoue que ce ne sera pas de refus.

Aragorn s'approcha et se plaça au niveau de la selle. Ariane le rejoignit, les rênes dans la main gauche. Aragorn lui prit les mains et les plaça de part et d'autre de la selle.

— Tu vas venir appuyer ton genou sur mes mains, d'accord ?

Ariane hocha la tête, les lèvres pincées. Aragorn s'abaissa suffisamment pour placer ses mains jointes au niveau du genou d'Ariane. Cette dernière plaça sa jambe gauche pliée entre les mains d'Aragorn qui les suréleva. Ariane jeta sa jambe droite par-dessus la croupe de la jument essaya de retomber en douceur dans la selle. Aragorn fit marcher la jument. Ariane chercha son équilibre un instant, puis commença à doucement prendre ses marques.

— Je pense que ça va aller, dit-elle.

— J'en suis sûr, répondit Aragorn. Si tu as le moindre souci, je serais juste derrière toi.

— Et nous, juste devant ! ajouta Legolas en souriant.

— Merci, dit Ariane en riant.

Les Rohirrims ne tardèrent pas à quitter Edoras. Le Roi Théoden était entouré par Háma, le capitaine de la garde royale, et Gamelin, un vieux soldat toujours derrière le Roi. La Communauté les suivait de près. Ariane restait à côté d'Aragorn, comptant sur Arod pour guider Vénus.

Ils progressèrent ainsi plusieurs heures, en silence, ouvrant la marche aux milliers de Rohirrims à pieds qui transportaient les vivres. Au bout d'un certain temps, Théoden accorda une pause. Durant celle-ci, ils descendèrent de cheval. Eowyn les rejoignit. Lorsqu'il fallut repartir, Legolas décida de rester à pieds et partit vers l'avant du groupe, laissant à Gimli tout le plaisir de chevaucher Hasufel seul. Eowyn, avec qui il avait engagé une bonne conversation, resta à ses côtés.

— En effet, on ne voit que peu de femmes Nains, dit-il après de longues minutes de digressions. Et en vérité, elles sont si proches au niveau de la voix et de l'apparence, qu'on les confond souvent avec des hommes Nains, s'esclaffa-t-il.

— C'est la barbe, chuchota Aragorn à l'intention d'Eowyn, tout en effectuant un geste sous son menton.

Eowyn lui offrit un grand sourire. De son côté, Ariane eut du mal à masquer son fou rire. Aragorn la regarda, assez fier de l'effet de sa plaisanterie.

— Et cet état de fait a donné naissance à une rumeur qui dit qu'il n'y avait pas de femmes Nains, continua Gimli, et que les nains jaillissent des trous qui sont dans le sol !

Eowyn éclata de rire. Ariane ne put s'empêcher de sourire. Elle aimait ce spectacle.

— Ce qui naturellement est ridicule... reprit Gimli.

Soudain, sa monture accéléra et partit au petit galop. Gimli poussa un cri étonné avant de chuter. Eowyn se précipita vers lui, amusée. Aragorn et Ariane avaient éclaté de rire.

— Ça va bien, ça va très bien, assura le Nain tandis qu'Eowyn le relevait. Pas de panique, c'était délibéré. Je l'ai fait exprès.

Théoden vint se placer au niveau d'Aragorn et d'Ariane.

— Je n'ai pas vu sourire ma nièce depuis longtemps, dit-il. C'était une enfant quand ils ont ramené son père mort, terrassé par les Orques. Elle a vu sa mère succomber à son chagrin... Puis elle est restée seule, veillant sur son Roi dans la peur grandissante. Condamnée à présenter ses respects à un vieil homme, qui aurait dû l'aimer comme son père.

Ariane ne répondit rien. Elle était très émue par ces quelques mots. Quelques mètres devant eux, Eowyn riait aux éclats avec Gimli. Ariane se dit alors qu'elle méritait le bonheur par-dessus tout.

///

Les marcheurs s'arrêtèrent à nouveau quelques heures plus tard, lorsqu'il fut l'heure de manger. Ariane descendit du dos de Vénus et s'étira. Monter à cheval n'était pas de tout repos. Elle sentait déjà les courbatures arriver. Elle s'allongea de tout son long sur le sol. Aragorn vint s'asseoir à côté d'elle, sur un rocher.

— Tout va bien ? lui demanda-t-il.

Ariane hocha la tête, les yeux rivés vers le ciel.

— Une petite sieste ne me ferait pas de mal, mais je suppose que ce n'est pas le bon moment.

— Tu supposes très bien.

Ariane se redressa sur les coudes, un sourcil haussé. Elle attribua un léger coup de pied à Aragorn, qui s'amusa de sa susceptibilité.

Eowyn arriva ensuite vers eux avec un petit chaudron fumant.

— J'ai fait du ragôut, dit-elle. Il y en a peu, mais c'est chaud.

Ariane s'approcha, soudainement intéressée. Aragorn avait déjà servi une coupelle, qu'il lui tendit avec une cuillère en bois. Ariane, affamée, se dépêcha d'enfourner une cuillerée dans sa bouche.

Elle le regretta aussitôt. L'eau avait un arrière-goût terreux et la viande était caoutchouteuse et presque impossible à mâcher. Elle eut un haut-le-cœur qu'elle tenta de dissimuler par respect pour son amie. Elle remarqua qu'Aragorn vivait la même chose juste à côté d'elle. Ariane s'empressa d'avaler ce qu'elle avait dans la bouche, pour ne pas avoir à le garder plus longtemps. Elle fit une grimace qu'elle s'efforça de garder discrète.

— Merci, fit Aragorn après avoir avalé à son tour. Il est bon.

Ariane acquiesça vivement, les lèvres pincées. Le visage d'Eowyn s'illumina.

— C'est vrai ?

Aragorn confirma d'un hochement de tête rassurant. Eowyn sourit puis tourna les talons. Aussitôt, Aragorn et Ariane eurent le même réflexe : ils vidèrent leur bol par terre. Mais, apparemment, Eowyn n'avait pas dit son dernier mot et revint vers eux. Ariane sursauta et reprit sa coupelle entre les mains, s'apprêtant à avaler une deuxième bouchée devant la Rohirrim pour la convaincre de ses talents en cuisine.

— Mon oncle m'a dit une chose étrange, dit alors la Demoiselle du Rohan. Il a dit que vous étiez à la guerre aux côtés de Thengel, mon grand-père ! Il a dû se tromper...

Aragorn leva les yeux vers elle. Ariane tendit l'oreille, tout en versant discrètement le contenu de son bol dans l'herbe sèche, profitant de l'inattention d'Eowyn à son égard.

— Le Roi Théoden a une bonne mémoire. Ce n'était qu'un petit garçon à cette époque.

Eowyn ouvrit de grands yeux et s'agenouilla devant lui pour être à son niveau. Ariane fronça les sourcils. Comment ça ?

— Alors vous avez au moins soixante ans, fit Eowyn, tout en le fixant.

Aragorn détourna le regard sans répondre, un léger rictus sur les lèvres.

— Soixante-dix ? questionna Eowyn. Vous n'avez pas quatre-vingt ans ?... demanda-t-elle comme pour se rassurer.

— Quatre-vingt sept, répondit Aragorn après un court silence.

Ariane s'étouffa et se mit à tousser. Les deux autres ne firent même pas attention. Quatre-vingt sept ans ?! Comment était-ce possible ?

— Vous êtes l'un des Dúnedains, comprit Eowyn. Un descendant de Númenor, béni d'une longue vie. On m'a dit que votre peuple était entré dans la légende...

— Il ne reste que peu d'entre nous, expliqua Aragorn. Le Royaume du Nord a été détruit il y a longtemps...

Eowyn afficha une moue triste.

— Je suis désolée... dit-elle. Mangez, allez !

Et elle partit pour de bon. Ariane continuait de fixer son ami sans rien dire. Ce dernier baissait les yeux vers son bol de ragoût.

— Pourquoi tu ne m'as jamais dit que tu avais l'âge de mon grand-père ? demanda finalement Ariane, commençant à recouvrer ses esprits.

Elle était très surprise, certes, mais au final elle trouvait cela plutôt amusant.

— Parce que... je ne trouvais pas ce détail important, répondit Aragorn sans lever la tête.

Un sourire naquit au coin des lèvres d'Ariane.

— Aragorn.

— Hm ?

— Regarde-moi.

Le Rôdeur hésita puis leva les yeux vers Ariane.

— Ce n'est pas que ton âge change quelque chose au fait que je t'apprécie, dit la jeune fille. C'est juste que je trouve ça important, moi. Ce sont tes origines. Une part de toi. Alors, oui, j'aurais aimé le savoir.

— Je ne pensais pas que cela te tenait autant à cœur. Je m'excuse.

— Tu n'as pas à t'excuser, grand-père, répondit malicieusement Ariane.

— Je refuse que tu m'appelles comme ça, dit Aragorn en pointant un doigt sur la jeune fille.

— Je suis désolée, rit Ariane, mais c'est beaucoup trop tentant !

Aragorn leva les yeux au ciel. Ariane posa une main sur son avant-bras.

— Je suis quand même contente de le savoir, maintenant.

Aragorn lui sourit. Sans réfléchir, Ariane se pencha pour l'enlacer. Le Rôdeur, d'abord légèrement surpris, passa un bras dans le dos d'Ariane pour la serrer contre lui. Il supposait que c'était une marque d'affection récurrente, chez elle. Il ne pourrait pas l'avouer, mais il était heureux de l'avoir avec lui.

— Tu te rends compte que tu es quand même un de mes amis les plus proches ici, et que je ne connaissais même pas ton âge ? s'exclama soudain Ariane, mettant fin à l'étreinte silencieuse.

Aragorn sourit, amusé.

— Et le pire, c'est que je ne m'étais jamais posé la question, continua-t-elle. Quelle amie indigne je fais !

— Je ne connais pas le tien non plus, fit remarquer le Rôdeur.

— On est en 3019 ?

Aragorn acquiesça.

— Chez moi, je suis née en 1996. Je suis censée avoir... 1023 ans, calcula-t-elle. Ça va, en fait, tu n'es qu'un enfant à côté de moi.

Aragorn la regarda longtemps, secouant la tête. Il laissa échapper un rire. Ariane afficha un grand sourire amusé.

j'espère que ce chapitre vous a plu ! 😙 n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, il se passe pas grand chose mais je le trouve assez léger donc c'est pas mal avant la bataille du gouffre du Helm 🤷
merci de continuer à me lire, vous pouvez pas savoir comment vos commentaires me font plaisir 💕 je vous embraaaasse les chatons

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