S E C R E T D ' H A Z E L
P A R T I E .1.
Flashback, quatre ans plus tôt
Après 1 an de relation.
POV TOM
Je regarde Hazel dormir paisiblement à mes côtés. Elle est si belle et innocente quand elle dort. Elle est revenue du Mexique hier soir, après deux semaines passées là-bas auprès de sa famille. C'est fou à quel point elle m'a manqué. Je l'ai serrée si fort fans mes bras. Je l'ai embrassée comme si c'était la dernière fois. Je l'ai sentie longuement pour m'imprégner de son odeur à nouveau. Et malgré ça, ce n'était pas assez. Quand tu aimes quelqu'un, ce n'est jamais assez de toute façon. Hazel, je l'aime d'un amour fou, pourtant je ne lui ai jamais dit ' je t'aime '. Je suis sûr qu'elle le sait. Mais je ne sais pas, j'ai toujours été comme ça. Je n'aime pas dire ces choses-là, je les montre seulement comme je peux. D'ailleurs, je lui ai prouvé toute mon affection cette nuit en lui faisant tendrement l'amour. Ah ça oui, je l'ai aimée correctement...
Je regarde l'heure sur mon téléphone. Il est encore tôt pour la réveiller, mais impossible pour moi de me recoucher. Je lui embrasse son épaule douce et nue du bout de mes lèvres avant de doucement me lever du lit pour aller me doucher. Sur mon chemin, je souris en voyant nos vêtements par terre, qu'on a fait voler un peu partout dans la pièce la veille. Je ramasse chacun de nos vêtements pour tous les poser sur mon fauteuil. On rangera plus tard, ou elle le fera, parce que je n'aime pas ranger.
Aïe. Bordel. Un truc vient de me tomber sur les doigts de pied. Je serre les dents et me baisse doucement pour le ramasser. « Mexico » est écrit en grand sur le passeport que je tiens entre mes mains. Ça me fait sourire. Elle ne parle aucun mot d'espagnol et je me demande comment elle fait là-bas, quand elle parle à son entourage. Soudain, j'ai envie de voir sa photo. Elle se trouve moche, je la trouve magnifique. Je lis Hazel Garcia... et, j'avais raison : elle est magnifique. C'est le genre de femme qui, quoi qu'elle fasse, peu importe comment elle est, elle sera belle, mais elle dira toujours le contraire. Je pose son passeport sur le bureau et fouille les poches de son manteau pour prendre son passeport américain. Elle est tête en l'air parfois et perd souvent ses affaires quand elle est à la maison.
Je tiens ce petit carnet bleu avec le mot « Passport » inscrit en doré dessus. J'ouvre la page pour voir sa photo et sourit encore. Toujours aussi belle. Je lis les informations. Hazel Gar... QUOI ? J'écarquille les yeux. Non, non, j'ai très bien lu. Hazel Clark. Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi « Clark » ? Comment ça, « Clark » ? Je la regarde toujours dormir, et soudainement, ça m'énerve. J'ai envie de la réveiller, là, tout de suite. Mais je n'ai pas envie de me prendre la tête à sept heures du matin. Je vais aller me doucher, me changer, et j'attendrai de voir si elle daigne me donner des explications pendant le petit-déjeuner.
[...]
Bill était pénible ce matin. Il n'arrêtait pas de parler et rire avec ma copine. Une vraie radio sur pattes. Je ne pouvais même pas en placer une et puis de toute façon, je n'en n'avais aucunement envie. À la place j'ai bu mon café et fumé quelques clopes en regardant Hazel sourire, parce que je sais qu'elle le perdra aussi vite qu'on parlera. J'écrase ma quatrième cigarette dans le cendrier et me lève en coupant leur discussion, ou plutôt je fait en sorte qu'ils arrêtent de rire comme des imbéciles pour de la merde. Mais je m'en fou, je suis énervé ce matin. Et je ne m'en cache pas.
- Hazel. Tu me rejoins dans la chambre deux minutes ?
Elle et Bill se regardent, tous deux ne comprenant pas pourquoi j'ai parlé sur ce ton.
Je m'assieds sur le bord de mon lit et fait face au bureau devant moi. J'attends Hazel. Je pense qu'elle et mon frère ont dû se poser un milliard de questions avant qu'elle vienne, puisqu'enfin, la voilà.
- Tom... Mon cœur. Ça ne va pas ?
- À toi de me dire. Comment tu vas ? Ta conscience, tout ça.
- Bien... Bien. Surtout après la nuit d'hi.
- Hazel.
Elle fronce les sourcils sous l'incompréhension et vient s'asseoir près de moi. Je la laisse faire et sent son regard se poser sur moi, alors que je ne lui en accorde aucun.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu es énervé depuis ce matin.
Je ne dis rien et me lève subitement vers mon bureau, j'ouvre un des tiroirs pour ressortir les deux passeports d'Hazel. Rien d'anormal, elle a une double nationalité. Je le sais. Mais elle n'a pas le même nom. Et je déteste les mensonges. Alors, je reviens vers elle et jette les passeports sur le lit, signe de gifle pour elle. Je pense qu'elle a compris son erreur, puisqu'elle se lève en posant une main sur sa bouche alors que ses yeux commencent à s'embuer de larmes.
- Tom... Laisses-moi t'expliquer, sanglote-t-elle.
- Mais bien sûr que tu vas m'expliquer, Hazel. Je m'emporte. Hazel Garcia... Hazel Clark ? Je n'en sais foutrement rien. Est-ce que tu peux me dire QUI TU ES ?
Je crie. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est quel genre de mensonge, ça ?
- T'es mariée ?
- Non, je te jure que non, dit-elle en pleurant.
- Comment tu expliques ça alors ?!
- Tom je... je ne peux pas t'en parler.
- Bien sûr que si tu vas m'en parler ! Ah non j'ai mieux encore. Sors de chez moi ! C'est fini Hazel. Je te quitte. Barre-toi !
Je la prend fortement par le bras et je sais que je lui fais mal, mais ce n'est rien comparé à l'état de mon cœur à cet instant. Comment j'ai pu... Comment j'ai pu ne rien voir ? Je ne suis qu'un pauvre con. Elle était trop parfaite. Elle lâche fortement son bras sous l'emprise de ma main et me pousse pour lui faire face, toujours en pleurant. Même quand elle pleure elle est belle. Arf, qu'est-ce que je raconte, merde !
- Je t'interdis de me toucher comme ça ! Tu m'as fait mal, Tom !
- Ah ouais, et ici, tu crois que ça ne fait pas mal ? Je crie en donnant quelques légers coups de poing sur mon cœur. C'est ça qui fait mal.
Elle s'asseoit sur le lit et cache son visage de ses mains pour pleurer. Je la regarde mais ne dit rien. Mon cœur me brûle, me pique et bat tellement fort que j'ai l'impression qu'on vient de me l'arracher alors que je suis encore vivant.
- Écoutes-moi Tom... , reprend-elle calmement avant d'essuyer ses larmes d'un revers de main.
- Je t'écoute.
- Je... elle souffle, et reprend. Je t'ai menti. Je ne suis pas mexicaine. Je ne m'appelle pas Hazel Garcia. Mon vrai nom est Hazel Clark. Mon frère, c'est vraiment mon jumeau, et il s'appelle vraiment Hayden. Je heum....
Je ne peux pas le croire. Putain. C'est quoi c'est conneries ? J'ai la tête qui tourne. Je pose une main sur mon front et m'assoit d'un coup sur mon fauteuil, là où nos vêtements y sont toujours empilés.
- Tom ! Est-ce que ça va?
Je ris. Est-ce que ça va elle me dit. Je rêve.
- Continues.
Elle me regarde les yeux embués de larmes et reprend.
- Je... suis américaine. L'autre, c'est ... un faux passeport. Je heum... Tom je peux pas te dire ça... c'est trop...
- Continues, j'ai dit ! Pourquoi t'as un passeport mexicain, qu'est-ce que tu pars foutre au Mexique ?
- Tu... te souviens de la première fois quand j'étais revenue du Mexique... Je t'ai dit que j'y étais allée avec mon amie et son mec. En fait... je...; des larmes coulent sur ses joues et atterrissent sur ses lèvres, mais elle n'y prête apparemment pas attention. Cette amie n'existe pas. Je pars seule. Mais il y a vraiment un mec. Ce mec...
- Merde, Hazel.
- Mais ce n'est pas mon mec. C'est... Mateo. Il me force à faire des choses dont je ne suis pas très fière...
Sa voix tremble et elle pleure de plus belle, mais elle n'arrive pas à se calmer cette fois. J'attends qu'elle se calme, sans même la toucher. Je n'ose pas le faire. Je suis dégoûté par ce que je suis en train de découvrir.
- Je blanchit de l'argent au Mexique... contre des diamants volés et parfois, de la drogue.
- QUOI ?
- Tu as très bien entendu...
- Tu te fous de ma gueule, Hazel. Tu sais que tu peux aller en prison pour ça ?
- Bien sûr que oui je le sais ! Mais Tom... je suis dans un sacré pétrin, si tu savais. Je suis obligée de faire ça... Hayden...
Et elle pleure de nouveau.
- Je fais ça pour lui.
Je me frotte les mains sur mon visage et je reviens m'asseoir près d'elle.
- Pourquoi tu fais ça, qu'est-ce qu'il a fait ?
- Je t'en ai trop dit Tom.
- Tu ne m'as rien dit du tout.
Je vois qu'elle hésite. Elle ne dit rien, mais je comprends enfin pourquoi elle allait et venait de manière incessante dans ce pays qui ne lui est pas du tout familier. Et quelque part, ma colère diminue. J'ai mal pour elle. Je pense... Je pense que ma Hazel est toujours là. Même si je viens de découvrir sa vraie identité.
- Tu sais très bien qu'il est bipolaire... Et. Mateo... c'est un ami d'enfance. Enfin son père et le mien travaillent ensemble dans la même compagnie depuis toujours. Donc Mateo... C'est un putain de riche, un fils à papa. Il peut tout se permettre. Il achète des gens d'Etat avec son argent. Des policiers, des avocats. N'importe qui.
- Mais toi alors, tu t'en fiche de l'argent non ?
- Oui mais... Oh Tom je t'en ai trop dit. Mais je te promets, je te promets que je t'aime et que j'ai toujours été sincère avec toi. Crois-moi. Sans toi je ne pourrai pas.
- Je ne sais pas Hazel... J'peux pas garder ça pour moi.
- Tom. N'en parle à personne, promet le moi... S'il te plaît. J'ai peur...
Je soupire longuement et prend finalement Hazel dans mes bras. Je lui pardonne, mais je n'ai plus confiance. Je doute. Beaucoup. Et ce doute ne me quittera pas. Jamais. Pourtant, je la veux près de moi. Je lui pardonne parce que j'aime Hazel, et c'est comme ça.
Un an plus tard.
Après 2 ans de relation.
Je viens de rentrer de chez Hazel. Elle est au plus bas. Hayden, son frère jumeau, vient d'entrer en prison. Je viens enfin de découvrir pourquoi elle protégeait Hayden depuis le début. Et c'est déchirant. C'est à cause de Mateo. Bordel, ce mec est vraiment un salopard ! Comment ose-t-il faire des choses pareilles ? La famille d'Hazel doit de l'argent à celle de Mateo, et pour leur faire du chantage, il a joué avec la maladie de son frère. Il a organisé une soirée avec deux meufs, lui, et Hayden dans l'un des plus somptueux penthouse de la ville. Il a donné un flingue à ce pauvre innocent en lui disant qu'il n'était pas chargé, et que la meuf avec qui Hayden devait coucher ce soir-là adorait les policiers, les menottes, les flingues et toute la panoplie. En jouant, il a tiré sur elle, et elle est morte sur le coup. Inutile de dire qu'il a installé une caméra dans la chambre et que même avec sa maladie, Hayden est déclaré coupable mais le procès n'est pas encore terminé. Hazel n'a rien pu faire. Elle m'a dit que ce con de Mateo lui a posé un ultimatum et que si elle n'acceptait pas, alors Hayden irait en prison. C'est pour ça qu'elle est perturbée. Mais je suis là pour elle, même si elle ne m'a pas dit quelle était l'autre solution que lui proposait l'autre enfoiré.
Deux mois plus tard.
Hazel s'installe à la maison. Enfin pas complètement, elle ramène une partie de ses affaires aujourd'hui. C'est la première fois de ma vie que ça devient aussi sérieux avec une fille. D'un côté, ça lui fera du bien de rester avec moi. Elle va très mal depuis qu'Hayden est en prison. Jugé coupable, il est emprisonné pour 5 ans mais finira sa sentence en hôpital psychiatrique. Interdit pour lui de sortir de là. D'un autre côté, je serai là pour elle, mais je garderai un œil ouvert quant à ses manigances et à ses curieuses sorties en journée comme en soirée. Elle ne voit pratiquement plus personne et ça commence à me faire peur. Quant à l'histoire de blanchiment d'argent, si j'ai bien compris, c'est fini. Mateo ne lui demande plus de le faire. Apparemment, il a engagé quelqu'un d'autre, une femme qui fait ça pour l'argent. Encore une fois, inutile de dire qu'il lui fait du chantage, de toute façon, il ne sait faire que ça. Ce n'est pas un homme ça.
Le mois d'après.
Hazel vient de perdre son frère jumeau. Il n'a pas tenu en prison. Le malheureux s'est suicidé. On nous a expliqué qu'Hayden a tué un des condamnés dans la chambre de ce dernier parce qu'il n'arrêtait pas de le provoquer sur sa maladie, et que l'arme du crime était un couteau de cuisine qu'il a dû voler à la cantine le jour même. Juste après avoir tué l'homme, Hayden a mit fin à ses jours en se pendant. C'est triste, c'est horrible, je n'ai pas de mots. Mais ils ont appelé Hazel à la morgue pour identifier l'un des corps, tous deux retrouvés dans la même chambre et sans réfléchir, je l'ai accompagnée. Je crois que je n'ai jamais autant pleuré de ma vie. Déjà, Hazel me frappait sur le torse, me ruait de coups et je la laissait faire. Elle tirait mes vêtements, insultait le médecin légiste. Elle tombait par terre, pleurait, criait, elle disait qu'on lui a volé son frère, qu'on l'a tué et que c'est de leur faute. Elle était pâle, elle avait les yeux rouges, elle tremblait... je ne l'ai jamais vue comme ça. J'ai tellement eu mal au cœur, mais rien, aucun geste, aucun mot ne sortait de ma bouche. Je pleurais seulement. Je partageais sa peine. Hayden était quelqu'un de bien. Il était drôle et attentionné. Très intelligent et c'était un bon vivant. J'ai mal au coeur. Je pense à Bill, et la première chose que je vais faire en rentrant, c'est le prendre et le serrer fort, très fort dans mes bras.
Un an plus tard.
On a passé une année très dure Hazel et moi. Elle s'est très difficilement remise de la mort de son frère et s'était enfermée dans une bulle que personne ne pouvait percer, moi inclus. Mais aujourd'hui, elle sourit. On vient de rentrer de vacances elle et moi. Une semaine aux Maldives dans un bungalow... un vrai petit coin de Paradis. Je voulais lui dire que je l'aimais aujourd'hui, mais je n'ai pas réussi. Je crois que je doute encore et ça me tue. Ça me tue de douter, pourtant elle n'a plus rien à voir avec tout ça. Plus aucune nouvelle de Mateo. Et c'est très bien comme ça.
Fin POV TOM
Dans la même semaine.
- Très bien, avance encore un peu. Voilà. Sur ta droite. Non, lève un peu plus le bras. Pas trop merde, baisse-le un peu. Encore, encore, STOP !
- Mateo... pourquoi tu me fais faire ça ? J'ai peur...
- Hazel, mon amour.
- Arrêtes de m'appeler comme ça, le coupe la jeune femme. Tu sais très bien que je suis avec Tom depuis très longtemps.
- Est-ce que j'ai l'air de m'en soucier ? Non. Alors garde le bras droit et tire sur cette putain de cible avec ton putain de flingue !
- Je ne sais pas me servir de ça. Et puis pourquoi tu insistes ? Je ne suis pas ton pion, demande-t-elle en le fusillant du regard alors qu'une crampe se fait ressentir dans son bras.
- Chérie. Ton petit papa est dans le coma, grâce à moi. Mais ça, personne ne le sait. Ta petite maman est à deux doigts d'aller en prison parce qu'elle est dans la merde. Elle ne sait pas gérer l'entreprise de ton connard de père.
- Je t'interdis de parler comme ça de mes parents !
- Écoutes, elle a volé les parts de mon père mais elle ne sait pas que je les ai rachetées. Et je l'ai mise. Dans. La. Merde. Tu comprends ? Tu veux peut-être qu'elle aille en taule ? Et qu'elle finisse comme ton connard de frère ? Et hop, une suicidaire ! Alors que je la ferai tuer en prison. C'est cool non ? dit Mateo pour la provoquer.
- T'es vraiment un enfoiré ! pleure-t-elle.
- Et toi tu vas tirer sur la détente pour apprendre à te défendre, ok ma douce ? On ne sait jamais... tu en auras peut-être besoin contre moi. Personne ne peut me tuer, sauf toi, d'accord ? Je suis déjà mort. Tu ne m'aimes pas. Alors tu sais... me faire tuer par toi... ajoute-t-il en haussant seulement des épaules.
- Je ne t'aimerai jamais, saches-le ! s'écrie la jeune femme tout en pleurant.
Il s'éloigne de plus en plus d'elle, c'est comme s'il cherchait à se cacher de quelque chose. Ils sont seuls dans une forêt, où une cible de fléchettes est collée à la porte d'une cabane abandonnée. C'est là qu'Hazel doit tirer. En plein milieu.
- Je ne le ferai pas.
Elle tremble. Sa main tremble. Le revolver s'alourdit et son cœur tambourine fortement dans sa poitrine.
- Très bien. J'appelle la police. Ta mère est tout ce qui te reste. Mais plus pour longtemps.
Il compose le numéro de son homme de main pour donner l'ordre, et soudainement, Hazel tire. D'abord un, deux, puis trois gros coups de feu assourdissants se succèdent et résonnent dans cette vaste foret abandonnée. Elle jette violemment l'arme au sol et, constatant avoir visé bien au milieu, elle revient vers lui et lui parle en le pointant du doigt.
- C'est bon, je l'ai fait. T'es content ? crie-t-elle. Mais regarde bien, espèce d'enfoiré ! La prochaine fois que tu me menaces moi où n'importe quel membre de ma famille, c'est ta tête que j'exploserai !
Elle lui crache en pleine figure et part sans regarder derrière elle. Sa main tremble encore et picote sous les coups de feu d'il y a quelques secondes. Elle pleure et marche jusqu'à ce qu'elle retrouve la route pour monter dans la voiture et elle n'a pas d'autre choix que d'attendre Mateo pour partir. La forêt est bien loin de la ville et personne ne peut venir la chercher. Quant à lui, il essuie son visage et rigole comme jamais il ne l'a fait. Il rit fièrement. Deux hommes arrivent vers lui et ouvrent la porte de la cabane. Le corps d'un homme y était attaché debout et sa tête est ensanglantée. Ce qu'il savait, c'est qu'il a installé des caméras un peu partout et qu'il a le corps sans vie, des preuves, et surtout : l'arme du crime pleines d'empreintes que ses hommes viennent délicatement prendre. Ce qu'Hazel ne savait pas, c'est qu'elle vient de tuer un innocent sans le savoir, et qu'à partir de ce moment, Mateo allait de nouveau lui faire du chantage, pour qu'elle revienne vers lui.
Le lendemain, Mateo lui montre la vidéo sur son téléphone, et Hazel pleure comme jamais elle ne l'a fait.
- Si tu ouvres la bouche, je balance tout. Ta mère, l'escroquerie de ton père. Ton crime. Je montre tout. J'te fous en taule. Ou non... je te tue Hazel. Je tuerai sans pitié ta mère, et ton père aussi. Tu m'appartiens. Même l'air que tu respires m'appartiens. Tu n'as pas le choix. Démerde-toi pour quitter l'autre baltringue parce que crois-moi, tu vas terminer ta vie à mes côtés. Si je n'ai pas le doit de t'aimer alors que je t'aime, alors personne d'autre n'en a le droit. Donc : je te tuerai. C'est comme ça. Mais t'en fais pas, je te laisse du temps, ok chérie ? Si tu fais tout comme je te le demande, ça ira bien mon amour.
Il lui caresse la joue et lui serre le bras tandis qu'elle le regarde d'une noirceur profonde avant de le repousser violemment. Elle ne dit rien, mais s'éloigne vite de lui et marche sans savoir où aller. Il faut qu'elle rentre pour se calmer. Ce qu'elle ne sait pas, encore une fois, c'est que Tom l'avait suivit toute l'après-midi et qu'à peine rentrés tous les deux, elle lui annonce qu'elle ne peut rien lui dire par peur de se faire tuer.
POV TOM
Depuis hier, Hazel n'est pas revenue. Je ne lui ai pas téléphoné, et elle non plus. Elle ne s'est pas connectée sur les réseaux sociaux. Je crois qu'elle n'est vraiment pas bien. Mais elle ne veut rien me dire et en fait, j'avais raison de douter. Je crois que je vais la quitter.... Je suis assis au bord de la piscine et agite une jambe après l'autre tout en fixant l'horizon. Je fume quelques cigarettes et une autre paire de jambe féminine m'imite. Je tourne la tête et regarde Hazel, qui vient directement nicher sa tête au creux de mon cou avant d'y déposer un baiser.
- Tu n'as pas appelé Tom...
- Toi non plus.
- Je pensais que tu ne voudrais pas me parler.
- Parce que tu me mens et que tu ne veux pas me dire ce qu'il t'arrive ?
- Parce que je suis partie sans rien dire. J'avais besoin d'être seule, pour savoir comment avancer.
Elle soupire et me prend par le bras en posant sa tête sur mon épaule.
- Mais nous revoilà encore une fois. Poussés l'un vers l'autre... Tom... C'est pesant ce qu'il y a entre nous. Il y a tellement de poids, je le sais.
- Comment tu veux avancer avec ça alors ? Tu te forces à rester toute seule, alors que je suis là. À chaque fois...
- Je ne sais pas... Peut-être... peut-être que tu devrais m'aider à porter ce poids.
- Sans que tu ne me dises quoi que ce soit ?
- Oui... Mais j'ai juste besoin que tu sois là. J'ai besoin de te savoir près de moi. Quoi qu'il arrive...
Je ne dis rien et baisse seulement la tête. Je ne sais pas quoi faire.
- Je t'aime Tom, me dit-elle dans un murmure.
- Je le sais, Hazel.
'Je t'aime aussi'. Mais ça ne sort pas. Je doute tellement de toi. Mais je te pardonne, encore une fois.
FIN POV TOM