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By JoyIsWriting

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Seule une seconde d'inattention suffit à nous changer la vie. Une seule petite seconde où tout bascule. Tom K... More

Prologue
Chapitre 01
Chapitre 02
Chapitre 03
Chapitre 04
Chapitre 05
Chapitre 06
Chapitre 07
Chapitre 08
Chapitre 09
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Épilogue

Chapitre 17

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By JoyIsWriting

Le lendemain.
Jour J.

Une longue liste de choses à faire s'accumule pour Defne aujourd'hui. Se réveiller. Être en forme pour attaquer la journée. Aller sur les lieux du travail. Finaliser l'organisation. Vérifier la liste des invités de ce soir. Vérifier le street marketing réalisé dans la semaine. Valider l'annonce d'ouverture sur les réseaux sociaux. Stress niveau maximum. Choix de la tenue du soir. Préparation. Et satisfaction ✓.

Enfin 'satisfaction'... le mot est grand. Sa tenue est comme elle le souhaitait. Elle porte une robe bustier en dentelle, très simple qui lui arrive aux genoux et la moule parfaitement, mettant ses formes féminines en valeur. Quant à ses cheveux, toujours autant de simplicité. De grosses mais belles ondulations sont relâchées et glissent le long de son dos légèrement dénudé par la dentelle de sa robe.


Donc rien à dire, elle est satisfaite. Mais cette satisfaction n'est pas entière. Il lui manque une personne. Cette après-midi, elle et Tom se sont mal compris et ce malentendu a fait qu'ils se sont disputés, encore une fois. Ce n'est trois fois rien, mais ça a suffi à la brune de dire à Tom de ne plus venir ce soir. L'égo du guitariste a été touché pour la énième fois et la fierté de Defne l'a aveuglée encore une fois. C'était comme si elle refusait à Tom de l'approcher. Comme si le temps qu'elle lui demande n'était en fait qu'une barrière que Tom ne peut briser. Mais ce dernier a continué de la blesser par ses mots durs sortis bien trop rapidement de sa bouche, à son grand regret.

Il fallait tout de même un homme aux côtés de Defne ce soir, pour le prestige. C'est quand même sa première exposition et dans la société actuelle, il est toujours bien vu d'être accompagné. Encore faut-il être accompagné par la bonne personne. Jordyn sera au bras de Brandon, son fiancé ; et Defne comptait sur Tom, mais hélas ce n'est plus possible. Malgré le fait qu'elle désapprouve totalement cette idée stupide qui lui trotte dans la tête, elle a demandé à Ryan de l'accompagner ce soir, à la plus grande joie de ce dernier. Elle le regrette amèrement puisqu'elle a peur de la réaction de Tom, mais après tout, Tom ne sera pas là.

[...]

20h15.

Defne attendait Ryan dans le hall d'entrée de son immeuble. Le message qu'elle reçoit lui indique qu'elle peut sortir et un cabriolet noir était garé juste devant la porte. Elle sourit faussement à Ryan, qui était descendu de la voiture pour la faire monter à l'intérieur.


Les voilà maintenant en route. Defne joue l'hypocrite avec Ryan, ce qui ne lui ressemble pas, mais elle le fait quand même. En revanche, ils ne sont pas les seuls à se rendre à la soirée d'ouverture. Tom pensait que Defne allait prendre un taxi ce soir, et il a ravalé sa fierté pour accompagner sa belle, mais rien ne s'est passé comme il a prévu. Il voyait les choses en grand. Qu'elle allait descendre, être surprise en le voyant, puis le prendre dans ses bras, l'embrasser d'elle-même, et qu'ils partiraient ensemble, main dans la main. Mais rien de tout cela ne s'est passé. À la place, il l'a vue sortir, son sourire radiant, destiné à celui qu'il déteste le plus, avant de monter dans sa saloperie de voiture. Inutile de dire que la rage s'empare de lui quand il est remonté dans son véhicule. Mais ce n'est pas un enfoiré comme Ryan qui allait ruiner ses plans. Il veut Defne, et ce n'est ni sa fierté, ni sa peur, ni un bon à rien qui allaient l'empêcher de l'avoir. Et même au risque de perdre sa vie, mais ça, il ne le sait pas encore.

Georg était juste derrière Tom, chacun dans leur voiture respective. Le guitariste appelle son ami au téléphone, lui exprimant ainsi sa colère et Georg le suit. « Merde. Ça ne sent pas bon », se disait le bassiste en essayant de garder un œil sur la voiture de Tom.

Les trois voitures sont maintenant sur l'autoroute. Deux voitures sont devant celle de Georg mais il parvient quand même à voir celle de Tom. Il n'y a pas grand monde sur la route. Quant à Tom, il profite de ce vide pour accélérer et rouler encore plus vite que ce cabriolet noir qu'il suit depuis quelques minutes déjà. Une fois l'avoir largement dépassé, il freine si fort pour lui bloquer la route, que Ryan, surpris, manque de lui rentrer dedans. La voiture de Tom est arrêtée en biais devant celle de Ryan, et les autres conducteurs continuent d'avancer sur la voie d'à côté tout en regardant rapidement ce qui se passe. Le brun descend de sa voiture, complètement énervé et claque sa porte pour se rendre vers Defne en ouvrant violemment sa portière , pendant que Ryan sort de son cabriolet en fronçant les sourcils, offrant son plus grand regard noir plein d'incompréhension à Tom.


- Sors d'ici.
- Tom qu'est ce que tu fais ?
- Defne, sors d'ici.
- Non je ne sortirai pas.
- Defne, est-ce que tu peux sortir ?
, demande Tom, encore plus remonté.
- Je t'ai dit que non.
- Descend.
- Tom, qu'est-ce que tu fous, là?
interroge Ryan.
- Toi ne t'en mêle pas, rétorque hâtivement Tom. Defne sors et rejoins ma voiture, tout de suite.

Cette dernière, choquée par la situation, ne lui répond rien mais le regarde très mal.

- Je t'ai demandé de sortir, tu n'entends pas ?
- Et moi je t'ai dit que non. Qu'est-ce que tu fais ? Tu nous fout la honte.
- Ne me fatigue pas Defne. Allez, sors.
- Tu rêves.
- Putain, sors de cette voiture !
- Est-ce que quelqu'un peut me dire ce qui se passe ?
demande sèchement Ryan en haussant le ton pour se faire entendre. Bébé ?
- Bébé ? répète Tom, surpris.


Juste derrière, Georg arrive. Deux hommes dehors en pleine autoroute. Il avait raison. Ça ne sentait pas bon et il court les rejoindre.

- Defne, dépêches toi de sortir d'ici, insiste Tom en grinçant la mâchoire.
- Je t'ai dit non, tu ne comprends pas ? Qu'est-ce que tu essayes de faire, là ?
- Tom qu'est-ce que tu fais ?
arrive Georg en le tirant par le bras.
- Un minute Georg, répond Tom en forçant son ami à le lâcher.

À ce moment, une voiture s'arrête sur la voie voisine pour les regarder. Tom sort de ses gonds et se dirige vers cette dernière.

- Qu'est-ce que tu regardes, bouffon, hein ? Qu'est-ce que tu veux ?

Sans rien dire d'autre, la voiture avance de nouveau, suivie par toutes les autres bloquées par ce qui se passe. Georg a profité de l'éloignement de Tom pour faire sortir Defne de la voiture.

- Defne sors de la voiture et viens avec moi, s'il te plaît.

Cette dernière l'écoute alors que Tom revient vers eux. Georg et Defne marchent en direction de la voiture du bassiste.

- Tom... C'est bon. Elle est avec moi. D'accord ? Ne fais rien. S'il te plaît.

Le brun acquiesce de la tête alors que sa respiration, plus forte que d'habitude, peut s'entendre à des kilomètres. Sans adresser aucun regard à Ryan, il repart vers sa voiture, claque fortement sa portière et reprend finalement la route en suivant la voiture de son ami. Ryan, un sourcil relevé, fait non de la tête et remonte dans sa voiture. Il décide de ne plus aller à l'exposition et qu'à la place, il ira informer une personne très proche de lui de ce qui s'est passé, pour pouvoir se venger encore plus fort la prochaine fois.

Quelques minutes plus tard, les voilà tous à l'intérieur de l'expo. Georg a tenté de calmer Defne pendant le peu de trajet qu'il restait, et c'est mission accomplie qu'il accompagne Defne, bras dessus bras dessous, à cette soirée d'ouverture. Quant à Tom, depuis qu'il est entré, il observe tout ce qui se passe de loin. L'événement est un succès. Tout le monde est ravi. Pendant le cocktail, plusieurs personnes accourent vers Defne pour la féliciter, d'autres pour lui demander de prendre en charge des projets. Son patron vient même lui chuchoter à l'oreille que son changement de poste est accepté, et qu'ils en parleront au bureau après ce week-end. Lorsque Georg était enfin seul, il rejoint son ami et ils passent la fin de soirée à picoler et à parler. L'un tentait de faire sourire son ami, en vain, l'autre fixait Defne d'un regard colérique, toute la soirée.

[...]

C'est le cœur tapant qu'elle toque à la porte des Kaulitz le lendemain soir. Il est 21h passée et elle n'a qu'une envie, c'est de s'excuser de son comportement. Bien évidemment, elle a demandé à Georg au téléphone s'il était approprié qu'elle vienne voir Tom, en sachant que dans la soirée de la veille, ils ne se sont même pas adressé la parole après ce qui s'est passé sur l'autoroute. Le bassiste, toujours de bon conseil, lui a promis qu'il interviendrai si ça dégénérais encore une fois avec le brun. Elle souffle un bon coup en attendant qu'on lui ouvre la porte mais elle doute que quelqu'un puisse entendre son geste tellement il était faible. Elle appuie cette fois sur la sonnette et même pas cinq secondes après, la porte s'ouvre sur un Georg tout souriant, qui vient la prendre dans ses bras.


- Defne, sourit-il. Ça va... Mieux ? demande-t-il alors que Defne se serre contre lui.

Georg sourit en coin et lui caresse l'arrière de la tête avant de se détacher d'elle pour la laisser entrer. Cette dernière sourit légèrement et hausse des épaules pour répondre à la question qui vient de lui être posée.

- J'sais pas trop. Oui... et non.
- Je comprends.


Il ferme la porte et les deux s'installent sur le canapé.

- Il est là... ? interroge Defne.
- Qui ça, Bill ? Non, il est sorti avec ses amis, répond Georg, en sachant pertinemment que le 'il' en question n'était personne d'autre que Tom.

Defne penche la tête de côté en grimaçant face à la réponse de Georg, ce qui fait sourire le jeune homme en face d'elle.

- Oui, il est en haut. Tu veux que je l'appelle ? reprend-il.

Defne grimace de la même manière et cette fois, c'est elle qui rit. Elle hoche la tête et Georg se lève. Elle regarde son nouvel ami se rendre à l'étage pour prévenir Tom de son arrivée. Defne et Georg se sont amicalement rapprochés depuis quelques jours, puisqu'il accompagnait parfois Tom lorsqu'il allait rendre visite à la jeune demoiselle. Et c'est peut-être un peu trop rapide mais elle sait qu'elle peut lui accorder toute sa confiance.

Le chien de Tom court vers elle et lui sent les chaussures, ce qui la fait sourire avant qu'elle ne vienne lui caresser la tête. Au même moment, les garçons arrivent. Tom est descendu en jogging et la capuche de son sweat était relevée sur sa tête. Defne se lève et appréhende tout ce qui va se passer à partir de maintenant. Elle s'approche de lui d'un pas incertain pour lui faire la bise, mais Tom ne la laisse pas et recule son visage, lui offrant un regard vide de toute expression, laissant une Defne offusquée mais qui prend sur elle. Ce n'est pas le moment d'en rajouter, et elle le sait très bien.


- Salut, dit-il en articulant à peine.
- Salut...
- Je vous laisse. Je remonte jouer à la Play, au cas où vous avez besoin...
, interrompt Georg.


Il regarde Defne et lui caresse doucement le bras en lui faisant un signe de la tête avant de disparaître. Ce signe, elle le comprend parfaitement. Il est là pour elle et ça la rassure quelque part. Tom s'assoit sur le canapé les mains dans les poches, et les pieds recouverts par ses chaussettes sur la table basse. Il est fermé à toute discussion et pourtant, il n'attend qu'une seule chose : que Defne lui explique.

- J'ai parlé avec Georg...

Tom ne lui adresse ni une réponse, ni un regard puisqu'il fixe la télé éteinte en face de lui.

- C'était un malentendu, continue-t-elle.

En voyant qu'il ne répond pas, elle poursuit.

- On s'est mal compris... mais c'est vrai que je n'aurai pas dû agir comme ça. Bref on oublie...
- Ryan ?
prononce sèchement le brun.
- Je..., elle se racle la gorge et reprend. Je pensais que tu ne serais pas là.

Cette fois, il tourne la tête et le regard noir de Tom fixe celui craintif de Defne.

- Et alors ? IL...vient te chercher ? Tu sais pertinemment que je l'ai détesté à la seconde même où je l'ai vu. Et tu pars avec lui, tranquillement ? s'emporte-t-il en baissant la capuche de son sweat.

Defne baisse les yeux pour souffler alors qu'elle a envie de pleurer. Non, elle ne pleurera pas. Alors, elle ravale ses larmes et relève son regard vers celui de Tom, qu'elle souhaite blesser. Qui est-il pour lui parler de cette manière ?


- Oui.
- Oui ?
- Oui. Mais je m'en fiche complet de lui. Il me colle tellement, puis il me fallait quelqu'un, alors je lui ai demandé, c'est tout.
- C'est tout ?
- Oui.
- Arrêtes, avec tes 'oui' à la fin !
- Parce que c'est vrai !
- Et Georg ?
- Je n'y ai pas pensé.
- Bah bravo !
- De toute façon je n'avais pas son numéro.
- Tu aurais pu me le demander !
- Après m'avoir dit d'aller me faire foutre ? Ben voyons !

Il souffle et prend sa tête entre ses mains et la discussion s'arrête ainsi. Mais Defne n'oublie pas pourquoi elle est venue. Elle lui doit des excuses, mais elle en attend aussi en retour.

- Je te demande pardon Tom... C'est à cause de moi tout ça. Si hier je n'avais pas commencé...

Il la regarde et la sincérité se lit sur le visage de la jeune femme. Il le sait, il la connaît presque par cœur maintenant. Ces dernières semaines qu'ils ont passé ensemble les ont beaucoup rapprochés. Ils se connaissent beaucoup plus et savent comment l'un réagit devant l'autre, et la sincérité de Defne ne lui échappe jamais à l'œil. Elle lui a demandé du temps. Et ce temps-là, il souhaite le lui donner. C'est pour ça que c'est d'un ton calme que Tom s'excuse en retour.


- Excuses-moi aussi, pour la voiture, les cris, tout ça...
- J'ai cru que t'allais me frapper à la fin.


Tom rit et n'ose pas la regarder tellement il se sent débile face à son comportement de la veille.

- Tu sais que quand je suis énervé...
- Oh oui, je le sais,
rit discrètement Defne.
- Mais jamais je ne frapperai une femme de ma vie. Saches-le. Par contre l'autre con là... ça je ne sais pas.

Cette réponse la fait sourire et Tom lui prend la main pour la porter à sa bouche. Après y avoir déposé un baiser, les deux se regardent, et Defne fait non de la tête en souriant légèrement.

- Waw... tu te rends compte qu'on vient de résoudre un problème... tranquillement ? Genre nous, toi et moi... sans crier...enfin presque. Aurait-on mûri ?
- T'as vu ça ?
sourit Tom. Je suis vraiment désolé Defne. Je t'en fais voir de toutes les couleurs. Mais si je ne tenais pas à toi.
- Je sais,
le coupe Defne. Je sais. Répète-t-elle.
- Defne...
- Oui ?
- Tu veux pas... tu veux pas qu'on monte un peu ?
- Pour quoi faire ?
- Je... faut qu'on parle. Dans ma chambre...
- Dans ta chambre ?

Il hoche simplement de la tête et son regard est aussi attristé que mystérieux. Et cela suffit à la jeune femme pour accepter. Elle se lève et lui tend la main, qu'il saisit pour se lever à son tour.


- Vas-y... je te rejoins. Ne te déshabille pas sans moi !
- La ferme,
rit Defne avant de monter à l'étage.

Ce rire avait manqué à Tom en l'espace d'une journée. Ce rire était pour lui sa source de bien-être. Celle qui l'apaise, l'envahit, et le rend fou, fou d'un amour refoulé tellement la peur et la culpabilité lui rongent chaque membre à l'intérieur de son corps. Même s'il a très envie de l'aimer et de lui faire savoir, il est effrayé. Tom se considère comme un assassin incapable de donner de l'amour sans le détruire. D'ailleurs, il remercie le seigneur de ne pas avoir brisé sa relation fraternelle avec Bill, ou encore Gustav et Georg. Parce que sans eux, sa vie perdrait tout son sens.

De son côté, Defne était rapidement passée voir Georg pour lui dire un rapide « c'est bon » tout sourire, avant de lui faire un clin d'œil et de rejoindre la chambre de Tom que Georg lui a indiqué. « Ne pas se déshabiller sans lui ? » d'accord... aucun souci. Mais elle est tellement étouffée par le col roulé qu'elle porte, qu'elle décide de se changer. Elle s'avance dans la chambre et fait vite le tour. C'est la première fois qu'elle entre dans la chambre de son bien-aimé. Elle fait attention à chaque détail et c'est indéniable : on est bien dans une chambre de mec. Du bleu, du gris, un peu de noir. Des casquettes, un peu de désordre, un lit mal fait, une guitare, des papiers mal rangés. Tout ça fait sourire Defne qui s'avance finalement vers l'armoire de Tom.

Elle décide de lui prendre un tee-shirt et prend le premier qui lui tombe sur la main. Elle porte le vêtement près de son nez pour humer son odeur et se noie dans ce parfum viril qui la fait chavirer en fermant les yeux. Il sent Tom, et c'est décidé : elle portera celui-là. Elle retire son gros pull et enfile le tee-shirt du guitariste mais un bruit se fait entendre. Sa perle de boucle d'oreille vient de rouler sous le lit mais elle ne la voit pas.

- Oh non, pas celle de maman...

Elle se baisse rapidement et la cherche un peu partout autour d'elle. Sous le lit, il y a une valise qui la gêne, et elle se permet de la tirer vers elle avant de finalement trouver sa boucle d'oreille et de la remettre. En tirant la valise, elle constate qu'elle est mal fermée. Elle allait l'ouvrir, mais abandonne vite cette idée. Après tout, ça ne la regarde pas, et puis qui est-elle pour fouiller dans les affaires de Tom ? C'est par respect qu'elle la repousse sous le lit mais le brun, étant présent depuis quelques secondes déjà, prend la parole, ce qui surprit Defne.


- C'est celle d'Hazel, dit Tom, un bras appuyé sur le mur, les jambes croisées.


Il s'approche de Defne et ressort la valise de sous le lit. La brune, déjà assise, est rejointe par Tom qui s'assoit près d'elle.

- Je voulais te parler d'elle un peu plus tard, mais puisqu'on est là...

Il ouvre la valise et on peut effectivement voir que plusieurs vêtements, flacons de parfums presque vides, accessoires et diverses choses appartenant à une femme y étaient enfermées.

- Il y a toutes ses affaires ici... Quand elle venait à la maison, elle avait de quoi s'habiller. C'était un peu comme chez elle ici. Mais voilà... je n'arrive pas à m'en débarrasser. Est-ce que j'y arriverais un jour ; ça ne le ne sais pas.


Defne reste silencieuse. Tom lui dit de regarder ce qu'il y a et c'est ce qu'elle fait, mais sans rien toucher.

- Je l'ai aimée Defne. J'ai aimé Hazel et je ne lui ai jamais dit. Et au lieu de ça... ben... je l'ai tuée.

Il regarde tristement Defne dans les yeux, qui elle, sert les dents sans rien dire. Elle a conscience que Tom va commencer à parler et elle ne souhaite en aucun cas le couper dans son élan, parce que ça n'est jamais arrivé et c'est bien la première fois qu'il décide de s'ouvrir à elle.

- J'ai besoin de toi... , dit-il, son regard noisette toujours planté dans celui de Defne.


En réalité, il avait besoin de sa piqûre de bonheur. Celle qui l'emmenait loin de toute douleur, de toute noirceur, qui lui retirait toute culpabilité et honte qui grandissaient en lui chaque jour. Mais depuis l'incident de la dernière fois, il s'était juré de ne plus jamais consommer cette merde qui l'a fait atterrir à l'hôpital. Pourtant il en est accro. Mais à cet instant, sans savoir pourquoi, ni comment, il sait que cette addiction qu'il a en fait, c'est Defne. Depuis le tout début. Mais elle était loin d'être sienne, or leur presque relation amoureuse le rend bien, et sa consommation qu'il raffole à cet instant n'était autre que les lèvres douces de sa belle sur les siennes. Sans attendre, il la tient doucement par le menton pour déposer deux, puis trois furtifs baisers presque rapides, mais tellement désirés. Defne se laisse faire et au dernier baiser, elle écrase un peu plus ses lèvres contre celles de Tom en lui caressant doucement la joue. Elle sait que Tom à cet instant est on-ne-peut-plus sincère. Elle s'adosse sur la partie en bois du lit, puis Tom fait de même avant de reprendre.

- Avec toi c'est différent. Je suis incapable de te dire si c'est de l'amour. Je n'arrive plus à ressentir cette émotion. J'ai tout perdu. Mais je sais que j'ai envie d'être avec toi. Que tu me manques quand tu n'es pas là. Et que tu es la seule qui réussit à me rendre meilleur...


Il expire longuement et joue avec la moquette présente devant lui.

- Sans toi, je n'aurai rien dit à Bill. Même si t'es pas avec moi, t'es toujours dans un coin de ma tête et je me demande toujours ce que tu me conseillerai de faire. Tu sais, avant que je ne te rencontre... j'ai envoyé balader Georg, Gustav et même ma mère, avec qui je suis d'habitude très proche. D'ailleurs elle n'arrête pas de dire à Bill qu'elle m'a perdue... je l'ai entendue. Et ça m'arrache le cœur. Mais voilà... je n'arrêtai pas... les pauvres quand j'y repense. Ils ont tellement morflé. Et ça m'énervait tellement d'être comme ça. Puis je sais que...sans toi, je ne serai pas redevenu celui que j'étais avant. Enfin, je commence. Et je sais qu'un milliard de questions trament dans ta tête. Pourquoi je suis comme ça. Qu'est-ce qu'elle m'a fait. Qu'est-ce que je me suis fait. Comment j'ai agi et réagi. Ce que je sais aussi, c'est que t'es la seule à pouvoir m'aider. Je... J'ai besoin de toi, dit Tom pour la deuxième fois.

Son sang se met à bouillir dans ses veines et son regard brille avec intensité lorsqu'il regarde Defne, qui elle, sent son cœur battre tellement fort qu'elle a l'impression qu'il va sortir de là où il est.

- Je voulais t'emmener au Hollywood Sign à chaque fois pour t'en parler, dans la voiture. Tu te souviens ?

Defne hoche seulement de la tête et le laisse continuer.

- Mais en fait cet endroit me rappelle Hazel et si je te parle d'elle à cet endroit... j'aurai l'impression qu'elle est là et que je ne pourrai rien te dire. Exactement comme lorsqu'elle était vivante et que je ne pouvais rien dire ... au risque qu'elle se fasse tuer.

La douleur de Tom se fait entendre dans un long soupire et Defne lui prend la main. Il regarde ce geste et lui caresse la sienne de son autre main. D'un ton sûr, il lui dit :

- Je suis prêt Defne. Je vais tout te raconter.

C'est sans retenue que Defne laisse une petite larme couler le long de sa joue. Cette larme, que Tom essuie rapidement de son pouce. Ce geste, c'était comme si Tom, qui est meurtri par la douleur et qui lui raconte tout, était le plus fort, alors que Defne qui ne savait rien, était celle qui était faible et brisée. Cette fois, c'est elle qui porte la main du guitariste à sa bouche pour l'embrasser, comme pour lui donner un signal.

Il est prêt. Elle est prête.
Les secrets sont prêts à être dévoilés.

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