POV Defne.
J'hallucine. N'importe quoi. Il a cru être qui comme ça ? Sa célébrité a dû lui monter à la tête. Je ne pourrai même pas frimer en disant que je suis tombée sur Tom Kaulitz par hasard, parce qu'au final, ça n'a pas été une rencontre qu'on crève d'envie de raconter. J'aurai bien appelé ma sœur, mais non je ne le ferai pas. Tant pis je garderai ça pour moi.
Je connais le groupe Tokio Hotel depuis ses presque débuts, il m'est arrivé de les écouter, mais je n'étais pas fan. J'aimais bien leur musique seulement. De toute façon, je n'avais pas le temps de suivre n'importe quel artiste. J'étais bien trop occupée à étudier et à me concentrer sur ma nouvelle vie ici, sinon je ne serai pas celle que je suis aujourd'hui. Bon où est-ce que je vais aller... Je connais pas mal de personnes à L.A, mais on n'est pas si amis que ça, alors non, pas eux. Je continue de marcher et je verrai bien là où le vent m'emportera.
Fin POV Defne.
Defne arpente les rues de L.A qui se ressemblent quasiment toutes. Des palmiers par ci, de grands bâtiments par-là, et beaucoup de boutiques qui diffèrent de part et d'autre des trottoirs. Elle marche une bonne trentaine minutes avant de tomber par hasard sur un établissement du nom de Motel 6, qui se trouve non loin de la célèbre rue « The Hollywood Walk of Fame » sur Sunset Boulevard. Elle associe ''motel'' à ''pas très onéreux'', et ça lui convient parfaitement. C'est un peu craintive qu'elle pousse la porte de cet établissement mais ne se décourage pas pour autant. Elle n'avait pas tellement de choix à vrai dire.
- Bonsoir, hum. Je voulais savoir s'il vous reste une chambre de disponible pour ce soir.
- Bonsoir mademoiselle. Un instant s'il vous plaît, je vais regarder ça pour vous.
- Merci monsieur.
L'homme de l'accueil est quelqu'un de souriant, ce qui rassure quelque peu la jeune brune. Elle n'a pas peur de se lancer dans la vie, mais ce soir elle redoutait de croiser des détraqués sexuels qu'il pouvait peut-être y avoir à cet endroit. Elle a toujours eu cette mauvaise image des américains, quelque part, à cause des films qu'elle regarde. C'était la première fois de sa vie qu'elle allait dormir dans un motel et il ne fallait surtout pas que ses parents en soient informés, ils seraient capables de débarquer ou de lui envoyer quelqu'un.
- Il nous reste deux grandes chambres et une petite pour ce soir.
- Pour ce soir seulement ? J'aurai besoin d'au moins une semaine.
- La plus petite est disponible pour quatre jours si vous voulez. Elle a été réservée pour les jours d'après.
- Très bien, alors je la prends. Je vous dois combien ?
Defne décide de payer la totalité de ses nuits afin de s'assurer un logement. Une fois en possession de la clé, elle emprunte les escaliers afin de se rendre au premier et dernier étage du motel. Une fois dans sa chambre, elle dépose sa valise, retire son manteau et fait un tour des lieux. À vrai dire, il n'y a pas grand-chose à visiter. Elle se trouve dans une chambre simple, le parquet est assez sombre et les murs sont tapissés de papier-peint blanc et orange. Pas très à son goût. Elle a un lit double, une petite salle de bains et une table dans laquelle elle peut tranquillement se poser. Elle a une fenêtre assez grande qui laisse passer la lumière et qui donne sur le parking. Rien de bien exceptionnel. Mais c'est juste pour dépanner. Elle n'est pas quelqu'un de compliquée. Elle avait un toit où passer la nuit et c'est largement suffisant.
Le lendemain matin, Defne se réveille difficilement en entendant son réveil sonner. En ouvrant les yeux, elle est légèrement surprise de se trouver à cet endroit, puis elle se rappelle par la suite de ce qui s'était passé la veille. Après s'être longuement étirée et avoir mis sa fainéantise de côté, elle se lève pour aller plaquer ses cheveux ondulés à l'aide de son fer à lisser, fait une toilette rapide et s'habille convenablement avant de descendre prendre son petit-déjeuner. Une fois terminé, elle sort du motel afin de se rendre à son travail.
[...]
Il est maintenant vingt heures, elle quitte enfin les lieux, accompagnée de sa collègue Jordyn, celle avec qui elle s'entend le mieux. Son amie décide de la déposer en voiture. Defne lui a raconté ce qui lui était arrivé et cette dernière ne voulait pas la laisser rentrer seule. Elle la raccompagne jusque son motel, mais ne lui propose pas pour autant de la dépanner en venant s'installer chez elle le temps de trouver un endroit convenable. Defne pensait à cet instant qu'elle n'avait pas de vrais amis sur lesquels elle pouvait compter.
Elle passe prendre la clé de sa chambre à l'accueil et aperçoit un couple marcher rapidement devant elle. Ils montaient à l'étage et avaient l'air assez pressés. L'homme avait une main posée sur les fesses de la femme se tenant à ses côtés. Ils commençaient déjà à s'embrasser et étaient visiblement prêts à passer à l'acte. Defne les regarde en faisant non de la tête, un léger sourire aux lèvres. Ah, ces jeunes, pensait-elle. Mais c'est donc peinée qu'elle rejoint sa chambre. Eux aux moins sont accompagnés, même si ce n'était que pour la soirée. Elle n'avait pas de petit-ami. Son ex, Noam, l'avait quittée car il ne se voyait pas vivre une relation à distance. Enfin c'était l'excuse qu'il lui avait donné. Malgré leur relation d'un an et demi, elle avait réussi à l'oublier. Elle s'est juste laissée aller lors de ses quelques coups d'un soir, qui se font très rares. Elle n'aime pas le sexe sans amour mais parfois elle en a naturellement besoin.
Le lendemain, elle s'adonne à son rituel matinal du vendredi. Elle sera en week-end ce soir, donc pour elle, c'est douche puis cheveux enroulés d'une serviette, sous-vêtements et brossage de dents en dansant. Elle adorait faire ça et se réveillait une heure plus tôt que son habituel réveil de huit heures. Même si ce n'était pas ses jours les plus heureux, elle n'est pas quelqu'un de triste. Sa joie de vivre reprend tout le temps le dessus. Elle est comme ça, une vraie pile électrique.
Après avoir terminé, elle est prête à descendre prendre son petit-déjeuner. Elle prend un muffin aux myrtilles, un chocolat chaud, ainsi qu'un verre de jus. Son âme d'enfant était toujours présente, et elle adore manger de toute façon. Que ce soit quand elle est heureuse, quand elle est stressée ou qu'elle appréhende quelque chose. Là en l'occurrence, elle était contente. Sa bonne humeur est contagieuse, les personnes travaillant au motel l'aiment déjà beaucoup et n'hésitent pas à lui dire à quel point elle est aimable et souriante.
Elle s'installe à une table et commence à petit-déjeuner. Elle voit le couple d'hier redescendre mais elle ne s'attarde pas sur eux. Les deux portent les mêmes vêtements de la veille, il était donc clair qu'ils se sont amusés toute la nuit et que leurs chemins se séparent maintenant, puisque l'homme claque les fesses de sa compagne d'une main, sans la raccompagner dehors. Ensuite, il se dirige vers la toute petite salle de déjeuner, là où se trouve Defne. Il la regarde pendant qu'elle tient son bol pour boire le lait qu'il lui reste. Cette vue qu'il a devant lui l'amuse fortement. Elle est mignonne, et son visage lui est familier. Il l'avait déjà vu quelque part, il en était sûr. D'un pas certain, il s'approche de sa table avant de s'y installer sans invitation.
- Bonjour.
Defne relève sa tête, qui était baissée devant sa tablette. Elle est surprise de voir Tom Kaulitz, encore une fois devant elle. C'était donc lui qui était prêt à se donner en public avec sa blonde élancée d'hier soir...
De toutes façons, son comportement de l'avant veille ne lui donnait pas envie de lui parler, alors elle cherche à éviter toute discussion avec lui.
- Bonjour. Vous désirez ?
- On se connaît non ?
- Non pas du tout. Pourquoi ?
- Je vous ai déjà vu quelque part. Je peux vous tutoyer ?
- Inh hin.
- Donc... On a déjà...
- Déjà quoi ?
- Est-ce qu'on a déjà couché ensemble toi et moi ?
- Pardon ?
- Ne soit pas gênée. Je te posais juste une question.
- Non on n'a jamais couché ensemble. Et ça n'arrivera jamais non plus.
- Il ne faut jamais dire jamais.
- Mais moi je le dis.
Elle rassemble ses affaires, boit son jus d'une traite et s'apprête à se lever.
- Attends ! Je te connais, j'en suis sûr.
Defne, agacée, souffle en le regardant avant de lui répondre.
- Je t'ai décollé les orteils des pieds avec ma valise. Et t'es parti comme un malpoli sans même me répondre quand je t'ai dit qui tu étais. Tu t'en souviens?
Tom était amusé par ce qu'il venait d'entendre, il se trouvait tellement hilarant et c'est ainsi qu'il pouffa de rire. Sauf que cette fois, c'est Defne qui n'avait pas du tout envie de le suivre.
- C'était donc toi ! Tu m'as vraiment fait mal. T'es souvent maladroite comme ça ?, dit-il toujours en riant.
Defne n'en revenait pas. Plus il lui parlait, plus elle avait envie de partir très vite loin de lui. Alors c'est lui Tom Kaulitz, c'est comme ça qu'il est? Autant ne pas le connaître, il n'en vaut vraiment pas la peine.
- Je crois que tu es en train de perdre ton temps. Plutôt je suis en train de perdre le mien.
Elle se lève finalement et part sans même lui adresser un mot. Quant à Tom, il reste assis mais tente plusieurs fois de l'appeler, sans pour autant connaître son nom.
- Hey... Hey... La brune !
Defne ne se retourne pas et s'éloigne peu à peu.
- Quel con... La brune.
Il esquisse un sourire et ne la quitte pas des yeux jusqu'à ce qu'elle n'apparaisse plus dans son champ de vision. Belle paire de fesses, pensa-t-il. Il se lève pour aller au comptoir se servir d'un café et d'un petit truc à grignoter. Après tout, c'était compris dans ce qu'il avait payé. Ce motel est une sorte d'hôtel B&B, qui comprend donc quasiment les mêmes services, mais en beaucoup moins cher. En se rasseyant, son téléphone se mit à sonner. C'était son frère. Il lui répond tout en mastiquant son morceau de gâteau.
- Ouais ?
- Tom, t'es où ? On t'attend, qu'est-ce que tu fous.
- J'ai passé la nuit avec une parfaite inconnue, tu devrais essayer tiens.
- Tom... Faudrait que tu songes à arrêter. Tu sais très bien qu...
- J'arrive dans 20 minutes, dit-il en le coupant avant de raccrocher.
Cela fait quelques semaines que Tom est comme ça. Sa bonne humeur s'est envolée. Il ne cherchait qu'à se moquer des gens, il se fichait de tout. D'après lui, Hazel est morte par sa faute. C'était sa chère et tendre. Il l'a vraiment beaucoup aimée. Même si plus rien n'était comme avant, même si elle avait changé, même si elle avait commit énormément de maladresses, il l'aimait. C'était une femme qu'il a connu il y a cinq ans. Au début, ils étaient seulement amis, et ils se sont rapprochés petit à petit.
Flashback, cinq ans plus tôt.
C'était un jour d'été, il faisait chaud et on pouvait lire le bonheur sur le sourire de chaque individu qui était dehors. Le groupe Tokio Hotel faisait une pause entre deux albums. C'est donc pour retrouver l'inspiration que Georg et Gustav avaient rejoint les jumeaux Kaulitz à L.A. Et en même temps, ça leur permettait de retrouver les garçons. L'Allemagne était bien trop ennuyante par rapport à cette ville qui ne dort jamais.Tom et Georg sont meilleurs amis. Ils sortent souvent ensemble et ce jour là, ils se baladaient avec leurs chiens, avant d'aller se poser sur un banc à Grand Park. Tout en discutant, ils envoyaient des balles à leur animaux de compagnie, qui les ramenaient avec grand plaisir auprès de leur propriétaire respectif. Un autre chien était attiré par ce jeu et arriva en courant vers les garçons avant de se mettre à sauter et jouer avec ces derniers.
- Lilly, Lilly revient ici ! , dit une jeune femme en s'approchant.
C'était une demoiselle qui avait l'air jeune. Sa chevelure châtaine ondulait magnifiquement au gré du vent. Ses yeux étaient d'un vert qui s'éclaircissaient davantage à la lumière du soleil. Elle était belle et son charme n'avait pas du tout échappé au brun, qui la regarda amusé après son arrivée remarquable. Après s'être approchée en courant, elle s'était arrêtée haletant devant les garçons, ses mains posées sur ses genoux.
- Pardon de vous déranger, ma chienne... Je l'avais... Attendez, je... Je reprends ma respiration, dit-elle en riant face à la situation.
Après avoir permis à son cœur de réduire ses battements, et à son souffle de ralentir, la demoiselle reprit.
- Salut les garçons ! dit-elle en souriant.
- Salut, répondent Georg et Tom.
- Je suis vraiment désolée d'avoir débarqué comme ça, dit-elle en riant légèrement.
Elle vient clipser la laisse au harnais de sa chienne Lilly, un Jack Russel, tout en la caressant.
- Vilaine, tu voulais te faire des amis hein ma belle ?, dit-elle en l'embrassant tendrement. Je lui ai retirée sa laisse pour qu'elle se promène toute seule mais elle vous a vu et... Enfin elle a vu vos chiens courir et ça l'a attiré visiblement.
- Ce n'est pas grave, elle n'a rien fait encore, dit Georg en la caressant.
- Je l'ai perdue une fois, du coup, depuis que je l'ai retrouvée par chance, j'ai peur à chaque fois qu'elle s'éloigne.
Et c'est ainsi que ces trois entamaient une conversation aussi banale qu'elle soit. D'abord sur leurs chiens, et comme on le sait très bien, une conversation en engendre une autre. Ils se mirent ensuite à parler de leurs vies, de ce qu'ils aimaient, de L.A. De tout et n'importe quoi.
- Et sinon, tu t'appelles comment ?, demande curieusement Tom.
- Hazel, et vous ?
- Georg.
- Tom.
Ce que le brun remarqua, c'est qu'elle n'avait pas l'air de les connaître, et pour lui, c'était un très bon début.
Fin du flashback.
Après avoir fini de manger, Tom se lève et se dirige vers l'accueil.
- Bonjour.
- Bonjour Monsieur.
- Dites-moi, est-ce qu'il vous serait possible de me donner le nom d'une de vos clientes d'hier soir ?
- Non je suis désolé monsieur. Ce serait dévoiler leur vie privée. Cela nous est interdit.
- Juste un nom. La brune là, qui était là ce matin.
- Non vraiment, nous ne pouvons pas. Je suis désolé monsieur.
- Bon... ; il frappe fortement sur le comptoir, ce qui fit sursauter l'homme devant lui ; et bien vous ne m'avez pas été d'une très grande aide. Bonne journée.
Il sort du motel et rejoint le parking, là où était garée sa voiture. Une fois à l'intérieur, il attache sa ceinture et se met à réfléchir. Comment était-il possible qu'une fille osait l'envoyer balader ? Il était hors de question pour lui de laisser une histoire inachevée. Elle était belle, elle avait du caractère et il aimait le défi. Sauf qu'il avait juste très envie d'elle. Pas d'amour. Juste une histoire sans lendemain. Plus question d'aimer, ni même de souffrir. L'amour l'a rendu inapte à contrôler ses gestes et lui a fait commettre l'irréparable. Alors non. Il n'y croyait plus et se contentait juste de profiter de ses nombreuses histoires d'un soir.
Il démarre sa voiture et commence à rouler afin de rejoindre les garçons, qui l'attendaient. Tom n'avait qu'une seule chose en tête, c'était de se venger de cette brune qui ne voulait visiblement pas de lui. Il allait donc tout faire pour la retrouver afin de s'amuser avec elle, et ce le plus rapidement possible.