You're my serendipity,
I wasn't looking for you,
I wasn't expecting you,
But I'm very lucky that I met you.
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Je sirotais ma tasse de chocolat bien chaude en réchauffant mes mains rouges sur la porcelaine du mug. Je regardais distraitement l'appart dans lequel j'étais tombé, faisant tout pour éviter le regard pesant du garçon face à moi qui fumait sa cigarette d'une habitude laconique. L'appartement était sacrément propre et rangé, immense. Nous étions d'ailleurs dans un quartier, sans le moindre d'un doute, où les logis ne sont pas de premiers prix. Je m'étais même surpris à être honteux dans la rue, d'être aussi mal habillé et peu fringant, aux côtés du bel homme soigné à mes côtés qui pourtant n'avait pas l'air d'être préoccupé par mon état d'hygiène peu attirant. Il n'avait pas eu l'air honteux de me laisser marcher à ses côtés, et cela m'embarrassait encore plus, car je me rendais à quel point je n'étais pas aussi mature que lui, j'étais trop superficielle.
Il souffla sa fumée vers mon visage, un sourire doux s'étirant de ses lèvres malicieuses. Je tournais donc la tête vers lui, les joues franchement rouges alors que je fus percuté par l'intensité de son regard examinateur.
« Alors dis moi, débuta-t-il en prenant une nouvelle taffe sans se presser, t'as rencontré Su-jin comment ? C'est étonnant qu'elle me demande de m'occuper de toi, ça ne lui ressemble pas.
-C'était... dans le bar où elle chante. J'y suis rentré et... voilà quoi... expliquai-je sans réellement savoir utiliser mes mots. Il m'intimidait sacrément.
-Le coup de foudre ? Gloussa-t-il en toussotant.
-Non, répondis-je. Un coup de foudre amicale rectifiais-je d'une voix lointaine après avoir remarqué les tatouages qui ornaient ses mains grandes et fines. C'est ainsi que je remarquai ceux à l'orée de son cou.
-Elle a ce don d'attirer les gens d'un seul regard, affirma-t-il en hochant doucement la tête. Qu'est-ce qui t'es arrivé ? C'est quoi ton histoire gamin, s'expliqua-t-il en voyant mon froncement de sourcil.
-Je ne suis personne, je n'ai pas d'histoire. Voilà mon histoire, ris-je cyniquement en déposant enfin ma tasse vide depuis quelques minutes sur la table en marbre face à moi.
-Tu as l'air d'avoir vécu beaucoup plus de choses que tu ne veux le laisser croire. Mais si tu ne veux rien dire, qu'importe, il hocha des épaules, indifférent et ennuyé. Tu dormiras dans la chambre d'ami. J'te montre pas l'appart, tu te feras ta visite personnel hein. »
Je me tus, un peu surpris par sa neutralité. Il accueillait tout de même chez lui un parfais inconnu, qui plus est un étudiant en vadrouille, et pourtant il avait l'air de me donner sa confiance. Il avait cet indifférence pour tout assez impressionnante, il était étrange, vraiment étrange. Mais je l'aimais bien.
Je pointais du doigt ses tatouages à sa main, et en voyant cela il apporta sa main vers moi en me laissant la voir de plus près. Je m'avançais sur ma chaise pour la tenir convenablement et je tendis sa paume vers le marbre de la table afin d'observer les lettres sur ses doigts et les arabesques censées et calculées qui, comme des plantes grimpantes allaient jusqu'à se cacher dans la manche de son avant-bras. Sa main était détendue, bien que j'étais concentré à redessiner l'encre noire j'arrivais à sentir sur mon visage ses pupilles continuant de m'observer.
« Ça faisait mal ? Questionnai-je en lui jetant un coup d'oeil alors qu'il ne cillait pas.
-La douleur est subjective a tous, moi elle m'était négligeable. Tu aimes les tatouages ? Questionna-t-il curieux. Tu m'as l'air un peu... sage pour les tatouages.
-Il n'est pas question de sage ou pas, c'est de l'art. Ton corps est un tableau, interprétais-je à ma manière.
-C'est beau, rit-il amusé. Tu...
-Je... imitais-je en arquant un sourcil tout en relevant sa manche pour en voir plus.
-Tu m'énerves, éclata-t-il de rire en tordant son visage adorablement en le barrant d'un sourire presque candide.
-Pourquoi ? Demandais-je surpris en arrêtant tout mouvement.
-Je t'ai mal estimé, je ne pensais pas que tu serais celui que tu es.
-Et qui étais-je censé être selon toi ? Questionnai-je un peu hargneux, renfrogné.
-Un petit bourge de Seoul, qui aurait reculé en voyant mes tatouages et pas admirés en disant que c'était de l'art. Qui aurait crié au gangster, avant de me mépriser pour mon allure désinvolte, gloussa-t-il avant de se rallumer une clope, ramenant son avant bras dénudé de sa chemise vers lui.
-C'est vexant, remarquai-je en calmant mon presque agacement sur son estimation.
-C'est vrai, il hocha des épaules indifféremment. Mais la plupart du temps mes estimations sont justes. Au fait, ton téléphone n'arrête pas de vibrer dans ma poche, c'est désagréable. »
Il sortit de son pantalon en toile noire mon cellulaire clignotant qui en effet, vibrait sur lui-même. Au lieu de me le poser dans ma main tendue, comme j'aurais pensé qu'il l'aurait fait, il déverrouilla l'écran pour regarder les notifications qui s'affichaient, inquisiteur et désinvolte.
« Je ne sais pas qui est Namjoon mais il a l'air sacrément inquiet vu ses messages. Oh, Su-Jin t'a demandé si je ne t'avais pas tué, tu crois que je lui fais une blague ? Demanda-t-il distraitement en fronçant des sourcils dans sa réflexion.
-Mon téléphone s'il te plait » soupirais-je, la main toujours tendue vers lui, la paume vers le plafond.
Il finir par le rendre tout en scrutant mon expression faciale utilisée lors de la lecture de mes messages, mes doigts se faisaient tremblant sur mon clavier tactile, son regard m'étant désagréable.
« Tu peux arrêter de me fixer comme ça ? Questionnai-je un peu agressivement.
-T'es beau gamin, ça doit être pour ça que t'as attiré l'oeil de Su-Jin. Beau mais pas prétentieux, remarqua-t-il comme un expert sociologue. Moi j'suis à tombé et je l'sais très bien, mais toi t'as pas l'air de t'en rendre compte. C'est amusant. Tu es amusant.
-Merci, je crois » fronçais-je des sourcils en reprenant ensuite ma lecture alors qu'il me scrutait toujours au peigne fin.
Je finis par abandonner et simplement l'ignorer, pour me concentrer sur les paroles de Namjoon hyung. En lisant son inquiétude, l'énervement monta en moi, la fureur, l'agacement, toutes mes ondes négatives ressortirent crescendo. Je posai -frapper serait plus exacte- le dos de mon smartphone verrouillé contre la table en marbre, brisant l'écran, avant de soupirer et de me tenir le visage brulant entre mes mains sales.
« Va dans ma penderie, sers toi en vêtements et affaire et va te doucher. Je t'emmène quelque part » finit-il par dire après son silence de reflexion.
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_Où vont-ils bien aller ? 😏😏_