« T'es rentré dans ma vie comme dans un freestyle, t'as voulu qu'on s'évade comme Bonnie & Clyde. »
- Youssef Aqdim.
06.
Sophie : Aymen
Je me retourne vers eux et je vois qu'en fait aymen me fixait et dès qu'il a vu que je le regardait il s'est tourné vers ses potes a fait semblant de participer à leur conversation.
- : Je sais pas mais bon je m'en fous
Sophie : je te promets il était entrain de manger son plat et tout mais il te quittait pas des yeux
- : mais qui vous dit que c'est moi qu'il regardait
Azzedine : ptdrrr on suppose c'est tout
Sophie : c'était un regard d'envie déjà donc je pense pas qu'il doit pd pour regarder Azzedine et moi s'il avait envie de moi il m'aurais regardé depuis bien longtemps ça fait 2 ans je travaille ici mdr
Azzedine : mdrrrr j'avoue
- : ptdrr parle pas la bouche pleine toi
Sophie : mdr je lui dit tout le temps en plus, un vrai porc
On continues de parler et durant tout le repas je sentais encore son regard sur moi ça me soûlait un peu quand même.
Quand on a fini on prends nos plateaux et on se dirige vers les poubelles, on les jettes et on s'en va.
Il est 13h30 je suis censée avoir rendez vous avec un certain Clément mais un garde est venu me dire qu'il a été mis en cellule d'isolement (le trou) donc son rendez-vous est annulé et celui de Hakim est avancé à 14h00 donc dans une trentaine de minutes.
J'étudie sa fiche et tout. Je prépare mes questions, je suppose qu'il va lui aussi me parler de sa cellule.
J'avais tout préparé à l'avance. Ça frappe à la porte.
TOC TOC
Garde : Le détenu est là
Je lui fais signe d'entrer et de lui enlever les menottes, j'étais de dos car j'étais entrain de ranger des papiers, j'entends le garde me saluer et sortir, je finis ce que j'ai à faire et je me retourne en m'asseyant sur ma chaise et en regardant sa fiche sur mon ordinateur.
- : fiouuu, Alors à nous, Hakim ***** c'est bien ça ?
Je m'attendais à un « ouais ouais en chair et en shit » mais ça n'a pas été le cas.
??? : Raté.
Je me redresse et regarde le détenu qui n'était pas Hakim, mais... AYMEN !
Je fronce les sourcils.
- : Qu'est-ce que tu fous là toi ?
Aymen : Parle bien.
- : J'ai pas envie tu vas faire quoi ?
Il se lève brusquement et s'approche de moi, je me lève aussi, et malgré que j'avais mis des talons, il faisait 1 tête de plus que moi.
Il me fixe avec un regard mais tellement noir que je vous assure s'il avait des mitraillettes à la place des yeux je ne serai plus de ce monde.
A ce moment là je me suis dit « J'aurais peut être pas du demander au garde de lui enlever les menottes mdr »
- : Suis moi.
Je marche et l'emmène dans la petite salle. Je le sais et je le sens que ça va être très compliqué comme rendez-vous mais d'abord il va falloir qu'il m'explique qu'est ce qu'il fout là.
J'ouvre la porte et lui fais signe d'entrer, il est resté un instant debout comme ça et il est entré. Il s'est direct avachi sur le canapé dans même que je lui demande mdr donc ça va.
- : J'étais pas censé avoir rendez vous avec Hakim ?
Aymen : Il a eu un imprévu.
Il me fixe avec son regard déstabilisant. Je soutiens son regard, je vais pas baisser les yeux.
Je persiste et cette fois ci c'est moi qui détourne le regard, je sais pas pourquoi mais j'y arrivais pas !
Aymen : A ce que je vois c'est plus facile pour toi de gagner à distance hin
Il faisait allusion à hier quand on a fait une battle de regard et que j'ai gagné.
- : J'avais juste une poussière dans l'œil.
Aymen : La mytho.
- : Bref ! Maintenant que t'es la on va faire une séance.
Aymen : C'est les shmitts (policiers) qui t'envoient c'est ça ?
- : Non moi je suis psychologue j'ai aucun lien avec la justice.
Aymen : Je déteste les psychologues.
Je commençais à perdre patience.
- : Mais j'en ai rien à foutre putin
Aymen : Parle bien je suis pas ta pute moi
- : Mdr tu vas faire quoi ?
Il contracte sa mâchoire et serre les poings. J'avoue qu'il fait un peu peur.
Je détourne le regard et prend ma bouteille d'eau et bois.
Aymen : Bon je vais pas passée par quatre chemins, je te laisse 3 jours pour démissionner, pas plus.
J'ai recraché toute l'eau sur lui.
- : MDRRRRRRRRRRRRRRRRRR
Aymen : AH PTN SALE HMARA T SAH LA FERME TA PUTIN DE BOUCHE QUAND TU BOIS LA PTN JE VAIS TE DEFONCER
- : MDRRRRRRR MAIS OUI VIENS ON VA VOIR C QUI QUI VA DEFONCER QUI
*Non je dehek j'ai pas dit ça
- : MDRR AZI BOUGE DE MON CABINET C MIEUX POUR TOI
Aymen : Non je bouge pas tu vas faire quoi
- : DÉGAGE WSH
Aymen : Wesh pas avec moi toi sale bouffonr tu veux faire la racli de quartier mais t'es rien qu'une psychologue comme toutes les autres qui sont passées avant, des grosses poucaves, vous manipulez les prisonniers pour avoir les détails de leur vie et leur pourrir la vie
Il est dans le dérangement lui.
- : Aymen déjà je t'arrête tout de suite. premièrement je viens de ***** (nom de ma cité) donc la prochaine fois SOUKTI (= la ferme) quand tu sais pas, et en plus je risque pas de démissionner sachant que c'est mon premier boulot donc c'est décisif pour mon cv et ma carrière et en plus je risque sûrement pas de le faire juste parce qu'un petit taulard à deux balles me l'ordonne parce que mskin de lui il pense que je suis une poucave mais moi ce que tu comprends pas c'est sur je suis payée pour ça, je suis payée à m'asseoir et à vous écouter raconter vos vies et ensuite vous conseiller et fermer ma putin de gueule pck je suis tenue par le secret professionnel.
J'ai lâché ce monologue en m'approchant de lui, j'étais face à lui debout et lui il était assis sur le canapé, il me regardait parler et m'exciter comme une folle.
J'espérais vraiment qu'il aurait compris mais visiblement non.
Aymen : je suis pas psychologue moi, donc me raconte pas ta vie frère, et non les psychologues de CETTE prison c'est un autre del, je sais, je vous ai démasqué, je sais que vous êtes payées pour soutirer des informations.
Il se lève et me regarde droit dans les yeux.
Aymen : Mais Ecoute moi bien, ça va pas se passer comme ça, et sache que je réussirais à dénouer votre complot tôt ou tard, ouais je suis un taulard mais j'ai des connaissances, t'oublies que je suis à la tête de 3 réseaux, donc c'est pas votre complot qui va faire peur à Aymen Al Massaki.
Il s'approche de moi, j'essayais tant bien que mal de soutenir son regard. Il continuait à me parler tout en me regardant de haut en bas en regardant mes formes.
Aymen : Et tu diras à ton fils de pute de directeur que c'est pas en ramenant des meufs chargés qu'on va céder.
Il me regarde une dernière fois et part. Je n'avais pas la force de m'assurer si un policier allait bien le récupérer. Ils ont qu'à se démerder la j'ai d'autres problèmes à régler.
Je ne comprenais plus rien. Je m'assieds sur ma chaise et je réfléchissais à tout ça.
Il pense vraiment que le directeur entretient un complot avec les psychologues de cette prison pour soutirer des informations personnelles.
Il pense donc que je fais parti de ce soit disant complot ? Non mais il est vraiment dans le dérangement lui.
Et mais je sais même pas pourquoi je l'ai pas giflée quand il m'a regardée comme si j'étais un morceau de viande. Et puis sa phrase là « c'est pas en ramenant des meufs chargées qu'on va céder. » A croire que le directeur m'ait embauchée juste parce que j'ai des formes « chargées ».
Mais Aymen est vraiment persuadé qu'il y ait un complot.
Je bois un peu d'eau et me remet au travail, je dois pas me laisser marcher sur les pieds, en plus il a osé m'ordonner de partir d'ici 3 jours, mais je pense qu'il a compris que c'était mort parce que à la fin il ne me l'a pas redemandé.
Ça toque à la porte, c'est Azzedine.
On se tchekk et il me demande si ça va je lui dit que oui, avec un large sourire.
La fin de journée se passe tranquillement. J'allais sortir de mon bureau pour rentrer chez moi mais Azzedine viens vers moi en courant...
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