Jour de Game-Over.
Je me sens morose. Mon moral est au plus bas, ma concentration est à zéro, je n'ai plus aucune motivation, aucune envie, et mes derniers entraînements étaient à chier, tout comme ma performance de ce soir...
-KUR-BY ! hurle le coach furax en rentrant dans les vestiaires.
Les gars s'enlève de son chemin tant son visage est déformé par la rage. Déjà plus tôt dans la semaine, le coach m'a secoué comme un poirier, lui, alors que pendant plus de deux semaine c'est moi qui est dû gérer ses absences et alors que là, il nous a tenu deux entraînements d'affilée, j'ai eu le droit à ses putains de remontrances.
-Tu as plutôt intérêt de te réveiller Kurby et de me remuer ce cul de gonzesse !
Sauf que même après un briefing mental, de grosses claques dans le dos de la part de Tecker et de Tony qui s'est excusé pour l'autre soir mais pour qui j'ai du mal à passer l'éponge, j'ai attendu ce putain de sms... Un message pour lequel j'avais réussi à tourner la page pendant six ans, mais depuis son retour et depuis qu'elle a recommencé cette...routine, je m'y suis accroché. Sauf qu'aujourd'hui, je n'ai eu aucun message d'avant match et j'en suis tombé de bien haut parce que j'y ai cru, jusqu'au bout. J'ai attendu la dernière seconde, assis sur le banc devant mon casier, portable en main, mais lorsque la sirène a annoncé le début du match j'ai su que c'était fichu. Elle ne m'écrirait pas aujourd'hui, et elle ne m'a pas écrit. J'ai vérifié à chaque tiers temps, puis à la fin du match, je me suis précipité hors de glace, sans saluer mes partenaires, ni mêmes l'équipe adversaire et les arbitres, en vain. Ca pourrait me valoir des pénalités pour le prochain match mais je n'ai rien à foutre, ce qui m'importe c'est elle et maintenant je n'espère qu'une chose, pouvoir la croiser dans les couloirs de la patinoire où au bar mais j'en ai un très faible espoir.
Je sursaute, pris par surprise par le coup de poing que vient d'affliger le coach à ma gourde que je tenais entre mes mains. Il est furax...
-T'as été à chier Kurby ! A CHIER ! Une véritable honte, pour moi et pour toute l'équipe !
Je croise le regard des gars derrière lui et tous me regardent inquiet de voir le coach dans cet état, c'est bien la première fois qu'une telle violence émane de lui à ce point. Il sait blesser les gens, mais au point d'en être vulgaire, non.
-Aaaah tu te vantes d'avoir une sacré paire de couille mais aujourd'hui elles étaient où ? Hein, OU ?!! Pas entres tes guiboles en tout cas ! Elles ont du sécher avec tes conneries et ton incapacité !
-C'est bon coach... le coupe Barry doucement, je pense qu'il a compris...
-Ferme là toi aussi ! dit-il d'un geste brusque qui le fait chanceler.
Barry lève les mains pour le rattraper mais il le repousse. Son attitude est étrange, son état pas normal et quand je regarde mes coéquipiers, je constate que la situation est digne d'une pièce de théâtre.
-FERMEZ LA TOUS ! crie t-il de nouveau, alors que des exclamations d'incompréhension s'élèvent. AH ! Arrgh... !
Ses mains se portent à son cœur et il se plie en deux, puis c'est une grimace de douleur qui prend maintenant place sur son visage.
-Coach ? je me lève et m'approche de lui. Coach ça va ?
-Pousse-toi, dit-il, il inspire profondément, souffle et se redresse. Son visage reprend une expression neutre et ses yeux luisant s'accroche aux miens. Tu as intérêt de te réveiller pour le prochain match Kurby -sa voix est chevrotante- sinon je saurais donner ta place à quelqu'un d'autre. Maintenant allez vous doucher, du monde vous attends malgré cette défaite.
Il me bouscule d'un coup d'épaule et d'un pas fier, quitte les vestiaires nous laissant tous dans un silence absolu.
-C'était quoi ça...? demande Tecker tout aussi surpris.
-J'en sais rien... mais maintenant on sait qu'il ne faut plus énerver le coach.
Après cela, je me faisais du souci pour le coach. J'étais persuadé qu'il avait des problèmes de santé et autre que, mais il gardait le secret pour lui.
*
* *
-Tu montes au bar ? me demande Max en ajustant sa cravate devant le miroir des douches.
J'enfile la mienne autour du cou et commence à nouer mon noeud peu emballé.
-Ai-je le choix ?
-Pour être franc... je dirais qu'avec ta performance, non... Tous les supporters t'attendent pour te remonter le moral.
-Et moi qui rêvait de rentrer pour aller me coucher.
-Faut que t'arrête de t'apitoyer sur ton sort mec. Je sais que c'est pas facile et que Julia n'est pas tâche facile, mais Ruby a raison, quand on veut on peux, et je suis sûre que fermer le claper de cette nana ne lui ferais pas de mal.
-Ah ouais ? je crache. Alors explique-moi comment la remballer devant son père qui tient les rennes de mon contrat sans le rendre fou de rage d'avoir brisé le cœur de sa petite fille chérie...
Tecker souffle puis regarde son téléphone.
-Tu sais quoi, tu devrais reprendre un peu du poil de la bête et en profiter pour t'affirmer un peu plus ce soir. Mawson est là mais Ruby aussi...
Je relève la tête aussitôt.
-Elle...elle est là ? Comment tu sais qu'elle est là ?
-Parce que ce matin je suis passé au magasin et son pote Johan m'a dit qu'elle était sur les nerfs depuis ce week-end mais, qu'elle avait eu son frère au téléphone et qu'il avait réussi à la booster et à la persuader de venir.
Elle a eu Jetsen au téléphone... Étonnant de n'avoir eu aucunes nouvelles de sa part... Par contre je n'aime pas l'idée qu'il l'ait "boosté" et qu'il l'ait "persuadé" à venir... Pourquoi ?
-Alors, c'est l'occasion pour toi de faire tes preuves, continue Tecker, et de lui montrer à quel point elle est vraiment importante pour toi. A moins que tu veuilles vraiment la perdre... On a merdé l'autre soir Dimi, on aurait jamais dû réagir comme on l'a fait enfin, moi je suis appart mais surtout toi. Bon j'y vais, on se retrouve là-haut.
Quand il s'apprête à sortir, Tony le suit mais il se retourne au moment de passer les portes et revient vers moi, je décide de l'ignorer comme je sais si bien le faire depuis trois jours.
-Hé mec... sans réaction de ma part, il passe une main derrière sa nuque et commence à chercher ses mots. Euh... tu sais Max a raison au moins sur un point, l'autre soir on a merdé, j'ai grave merdé en tout cas. C'est un peu de ma faute tout ça alors je voulais te dire que j'allais m'excuser auprès de Ruby...
Je ne lui réponds pas alors il souffle et s'en va. Quand il arrive au bout du couloir je le rappelle.
-Tony, il se retourne. Merci pour elle.
Il hoche la tête et je termine de me coiffer, il va falloir que j'aille affronter la réalité.
*
* *
Je marche à reculons, ce match était vraiment étrange, à croire que Dimitri avait des œillets devant les yeux et ne voyait rien de ce qui se passait autour de lui. Les supporter étaient survoltés, agacés, mais malgré ça, ils sont tous là, attendant leurs joueurs favoris pour les acclamer comme il se doit. Le monde du sport est parfois cruel, mais pas dans le hockey, le supporter est la personne la plus fidèle qu'il puisse avoir. Comme promis envers mes amis et mon frère qui finalement n'est pas là aujourd'hui, à la fin du match, je les accompagne pour boire un verre et fêter cette défaite, ouais drôle de fêter une défaite, mais tous se fête non ? A peine le pied posé en haut des escaliers que je reconnais sa voix. Cette voix criarde, haut perché, pleine de niaiserie et complètement débile, la voix de Julia. Elle se dandine au bras d'un homme, un vieil homme environ la cinquantaine, cheveux grisonnant façon poivre et sel vêtu de manière très classe, son père. Lorsqu'elle croise mon regard, je peux voir tout le corps de Julia se crisper, elle esquisse un faux petit sourire à son père avant de se dégager de son bras et de partir en direction des toilettes. Un vrai sourire s'installe alors sur mes lèvres, ça ne m'étais pas arrivé depuis quatre jours, je m'excuse auprès de mes amis et me dirige moi aussi vers les toilettes...
Quand j'ouvre la porte, Julia est en train de se tartiner d'une couche supplémentaire de son rouge à lèvres pétasse sur les lèvres, son geste se suspens et reste en l'air lorsqu'elle me voit franchir la porte.
-Tiens tiens...Julia, c'est ça ? Quelle surprise.
-Qu'est-ce que tu fais là ? me crache t elle.
-Oh tout doux ma belle. Je viens faire comme toi, retoucher mon maquillage.
-Ha, ah oui et quel maquillage ? Je ne vois qu'un visage pâle.
-Mmmh... je fais en glissant mes lèvres pour étaler mon gloss, tu sais Julia, je suis du genre imperméable, tes remarques glissent sur moi avant de s'écraser à mes pieds et... je me mets face à elle puis la pousse du doigt, je les piétine. Au moins je ne suis pas comme toi, à ressembler à un pot de peinture.
Elle pousse un petit couinement choquée et je suis contente de voir quel effet ça lui fait.
-Tu... commence telle.
-Hop ! J'ai hâte de rencontrer ton petit papounet tu sais... un air surpris s'installe sur son visage. Bah oui ! je poursuis. Il faut bien qu'il sache qui est la véritable petite amie de Dimitri.
-Tu n'es rien pour lui ! dit-elle les poings serrés.
-Détrompe toi, je suis beaucoup plus que toi. Je dois juste le lui rappeler...
Pendant que trois autres filles rentrent pour se refaire une petite beauté, je choisis ce moment là pour la laisser en plan et retourner dans la salle.
-Ben t'en as mis du temps ! me dit Sherley en me tenant une bouteille de bière. Qu'est-ce que tu foutais ?
-J'attaquais mes problèmes à la source, je dis en buvant une gorgée du breuvage bien frais, enfin une des sources...
-Oh ! les yeux de la blonde s'écarquillent. Laisse moi deviner t'es allé voir l'autre connasse et... bah j'pense que ce que tu lui as dit est rentré par une oreille et, c'est déjà sorti par l'autre....
Ses yeux se détournent derrière moi et je suis son regard jusqu'à Dimi, qui vient de rentrer dans la salle, se faisant acclamer par ses fans et par Julia, qui lui saute au cou... Cette blonde ne va pas lâcher l'affaire si facilement, il va falloir que j'attaque le problème d'une autre manière.
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Fin du Chapitre.
Hé non vous ne rêvez pas ! Deux points de vus dans le même chapitre ! J'espère que cela vous a plus...
Hâte d'avoir vos idées pour la suite ! 😉😘
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Titre qui m'a inspiré pour ce chapitre : Sia - Breathe me
Mon Histoire écrite en collaboration : INKED MEMORIES 1 & 2.
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