La pierre des mers

Da MiladyCoulter

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Je m'appelle Théophile Gironnant et j'ai toujours eu une vie qui sortait de l'ordinaire. Déjà je fais de la... Altro

Couverture
Chapitre I : Celui où je fais connaissance avec une nouvelle ...
Chapitre I - ... pour laquelle je suis tout à fait à son goût, au sens propre.
Chapitre II : Celui où je fais exploser ...
Chapitre II - ... une suite
Chapitre III : Celui où je fais connaissance...
Chapitre III ... avec une fée
Chapitre IV : Celui où je rencontre des personnes ...
Chapitre IV : ... que je pensais morte et enterrées depuis longtemps
Chapitre V : Celui où je découvre le secret de mon amie ...
Chapitre VI - Celui où mon oncle s'emporte sur ...
Chapitre VI ... sur d'autres que ma sœur ou moi.
Chapitre VII - Celui où mes excès ...
Chapitre VII - ... manquent de m'envoyer en prison
Chapitre VIII - Celui où je suis confronté...
Chapitre VIII - ... aux fantômes de mon passé
Chapitre IX : Celui où je recherche...
Chapitre IX : ... un objet invisible
Chapitre X - Celui où je passe deux nuits avec une fille ...
Chapitre X - ... complètement folle et malheureusement pas de moi
Chapitre XI - Celui où je perds ...
Chapitre XI - ... ce qui compte le plus ...
Chapitre XI : ... pour moi
Chapitre XII - Celui où j'apprends que ...
Chapitre XII - ... j'ai des ancêtres célèbres
Chapitre XIII - Celui où j'apprends des choses grâce à un caillou, ...
Chapitre XIII - ... certes un peu brillant, mais un caillou quand même
Chapitre XIV - Celui où je pars ...
Chapitre XIV - ... à l'étranger
Chapitre XV - Celui où je découvre ...
Chapitre XV - ... les joies de la prison
Chapitre XVI - Celui où je découvre le masque, ...
Chapitre XVI - ... derrière le masque, derrière le masque.
Chapitre XVII - Celui où j'ai une réunion de famille ...
Chapitre XVII - ... offerte par l'ennemi.
Chapitre XVIII - Celui où j'ai le choix...
Chapitre XVIII ... entre Charybde et Scylla
Chapitre XIX - Celui où j'affronte mon ennemi ...
Chapitre XIX - ... qui est pourtant absent.
Chapitre XX - Celui où tout se termine, ...
Chapitre XX - ... enfin presque.
Remerciement

Chapitre v ... qui n'en est pas vraiment un

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Da MiladyCoulter

Je n'arrivai pas avec les cinq minutes d'avances conseillées, mais je ne fus pas en retard.

Inès m'ouvrit en m'accueillant de son charmant sourire. En entrant dans le hall, je tombai directement sur ma cavalière et son père. Mon amie était vraiment très belle, le violet lui allait à ravir. Elle avait dégagé ses tempes et avait couvert son visage avec des paillettes, lui donnant l'air d'une princesse.

Son père portait une tenue, qui au premier abord pouvait semblait assez détonante : Son bliaud était à carreau et vert émeraude, et sa chlamyde blanche. Le tout donnait un étrange effet. Mais en y regardant de plus près, cela lui allait assez bien, et s'accompagnait très bien avec sa chevelure argentée. En tout cas, sa tenue faisait un meilleur effet que la mienne.

Je tendis timidement le bouquet à Kaïa. La présence de son père, juste à côté de nous, m'intimidait. Je lui soufflai tous de même qu'elle était ravissante.

- N'est-ce pas ? m'interrogea-t-elle. J'ai toujours pensé que le violet allait très bien avec mes cheveux. Mais je constate qu'il s'accommode aussi très bien avec mon teint. Tu ne trouves pas ?

Je ne pus qu'acquiescer. Je m'attendais à un remerciement, pas à une question de mode ?

- Bon Solveig ! appela Nils. Le petit ami de ta fille est arrivé ! Il ne manque plus que toi.

Mon amie éclata d'un rire qui me surprit et déclara que je n'étais pas son petit ami. Elle semblait trouver cette idée absurde. Je me renfrognai.

- Des tas de filles adoreraient m'avoir comme petit ami !

La jolie vampire me regarda, calmée, mais sans comprendre.

- Ma poucinette, les humains sont très susceptibles ! lui expliqua son père.

- Pas du tout ! m'emportais-je.

Ce qui nous fit nous esclaffer. C'est alors que Madame arriva dans le hall, vêtue d'une longue robe noire à paillette, au gros pli.

- Tout ce temps pour ça ! s'exclama son mari en plaisantant.

Solveig le fusilla du regard. Il la prit par les hanches et l'embrassa pour se faire pardonner. Ce qui plongea mon amie dans une gêne incroyable.

Nils noua alors d'une magnifique broche verte la fente de l'encolure de sa femme, juste au ras de son cou, puis la complimenta pendant qu'Inès l'aidait à mettre son voile en mollequin, sa guimpe et son tressoir :

- Tu es magnifique, il va falloir que je fasse attention ce soir, lui dit-il.

- Bon on y va ! protesta la plus jeune des Blanktest.

En arrivant à la réception, il y avait déjà du monde, mais pas les Cadowell. Les Blanktest allèrent féliciter la princesse Justine. Celle-ci était une grande fille maigre, au teint blanchâtre, aux cheveux ternes d'une couleur entre le blond et le châtain et aux paupières lourdes cachant deux petites émeraudes. Elle était, elle aussi, très élégante dans une lourde robe bleu et dorée, qui marquait très bien sa taille. Kaïa n'avait pas beaucoup d'affection pour elle. Je le savais, elle m'en avait déjà parlé. Mon amie la trouvait insipide. Et moi-même je la trouvais assez fade, d'une apparence quelconque et déprimante avec son air grave. Alors qu'en réalité, Justine n'était pas du tout comme cela. Mais cela, c'était une autre histoire, qui viendra au moment voulut.

Après qu'on eut fait un tour des invités, se soit servi en hypocras et grignotines, écouté les troubadours et observé quelques acrobates, je vis les Cadowell apparaître.

La majorité des regards se tournèrent vers eux. Nina et Christophe étaient impeccables, comme toujours. Madame la Maire était très en beauté ce jour-là, avec une robe à rose pâle et ses cheveux blonds coiffé en deux tresses cordées par des rubans, sous un voile et un tressoir. Mon voisin, son mari, avait lui aussi une belle allure, dans sa tenue dorée. Mais, ce qui attirait l'attention de tous, c'était le couple derrière eux : Nicolas et Camille.

Tout le monde dévisageait ma sœur. Nils l'observa quelques secondes, les sourcils froncés. Il se tourna alors vers moi, et m'examina. Il fixa ma tempe, cachée par mes cheveux. Comme sa fille et Kamélia avant lui, il avait fait le rapprochement entre nous et la Grande Reine Hélène. Sauf que lui, l'avait fait en quelques secondes.

Ma sœur et mon meilleur ami vinrent immédiatement nous rejoindre. Nils complimenta alors Camille :

- Mademoiselle, vous êtes ravissante ! Je suis sûre que tous les hommes rêvent de danser à votre bras.

- C'est bien aimable à vous. Et je ne peux qu'être d'accord. Je suis éblouissante.

Son orgueil me fit soupirer et sortir quelques moqueries. Pourquoi les garçons s'acharnaient à lui faire des compliments ? Cela ne l'aidait pas. De son côté, le père de mon amie, se tourna vers mon voisin pour le complimenter à son tour. Moi, je n'avais pas eu le droit à un éloge. Et pourtant, je ne ressemblais pas à un tapis.

Ce fut une agréable soirée malgré tout. En tout cas dans les souvenirs brumeux que j'en ais. On passa pas mal de temps avec Kamélia, vêtue d'une robe orange qui semblait plaire à ma cavalière.

Je dansai deux estampies avec mon amie, qui était une très bonne danseuse et finit même par me souffler certains pas.

Finalement, la fée nous laissa entre amis pour discuter avec des nobliaux. Je vis alors, de l'autre côté de la salle, un homme assez familier. Je remarquai, de loin, sa chevelure rousse exceptionnellement bien ordonnée. Et quand je découvris son long visage halé, au regard bleu cobalt, je reconnus immédiatement mon oncle Xavier, malgré qu'il se soit rasé de près et vêtu d'un ensemble bleu glacé.

Mon cœur rata un battement. Il n'apprécierait pas de nous voir ici.

À son bras, il y avait une jeune femme de vingt-cinq ans, aux tresses auburn, vêtue d'une robe blanche, qui me paraissait plutôt jolie.

- Camille. Soufflais-je. Il y a...

- Xavier. J'ai vu, me dit-elle d'une voix éteinte.

À ce moment Nina rejoignit les Blanktest. Puis, nous avisant :

- Christophe est allé voir ton oncle ! m'annonça ma voisine. Je ne savais pas qu'il serait là ce soir.

Nous non plus. Je regardai mon voisin s'approcher et dire quelques mots à mon oncle, qui se tourna vers nous. Je commençai à me sentir mal. Peut-être devrais-je m'éclipser et prétendre une migraine.

Mon oncle Xavier était arrivé un peu avant nous.

Comme tout le monde, il avait assisté à l'entrée de Camille, mais n'était pas assez bien placé pour reconnaître sa nièce. Certes, il lui avait trouvé un air familier, mais elle n'était pas la seule à cette soirée. Puis Christophe Cadowell était venu le saluer. Mon oncle et lui avait d'assez bonne relation. Christophe ayant aidé Xavier quand il avait hérité de nous et s'était retrouvé un peu perdu.

Mon voisin finit par lui dire assez rapidement :

- Tu as vu comme ta nièce est magnifique ce soir ?

Il avait alors dévisageai mon voisin avec incrédulité, pensant que Camille ne pouvait pas se trouver ici.

- Camille ? Camille est ici ?

- Oui. Nicolas l'a invité.

Il grimaça à l'idée que sa nièce soit sortie sans autorisation.

- Je pensais que tu l'avais vue. Tout le monde ne remarque qu'elle.

Mon oncle perdit alors ses couleurs. Sa petite amie lui demanda si tout allait bien, mais il ne répondit pas. Tout le monde prêtait attention à sa nièce. Cela n'aurait jamais dû arriver. Son devoir était de l'éviter.

- Ou est-elle ? demanda-t-il.

Il devait trouver une solution pour la rendre plus discrète.

- Avec Théophile, Nicolas et Kaïa je pense.

- Théophile est là aussi ! s'exclama Xavier.

- Bien sûr ! Kaïa l'a invité.

Mon oncle ne connaissait pas Kaïa. On allait rarement chez nous tous ensembles. Et il n'était jamais là en journée. Mais en se tournant vers elle, il sut bien plus de chose sur elle que moi.

Il se sentit mal. Il devait faire quelque chose, avant que tout le monde nous voie. Il s'arrêta alors sur nos tenues. Elles avaient dû coûter une fortune. Se demandant alors, si on ne le prenait pas pour Crésus, il se décida à venir vers nous. Quand je vis mon oncle arriver, je sentis poindre une migraine que je voulais tant feindre. Surtout que celui-ci n'avait pas l'air très content de nous voir.

- Tu connais la fille avec lui ? demanda ma sœur.

- C'est Olivia Gary, nous informa ma cavalière. Une cousine de la reine Claire il me semble. C'est aussi la réceptionniste du château.

Je supposai donc, qu'il était là grâce à elle.

À son arrivée à notre niveau, Nils s'avança pour le saluer. J'espérerais qu'il nous ferait oublier.

- Monsieur Gironnant ! Je suis Nils Blanktest. Le père de Kaïa et ambassadeur pour Haldar.

- Votre altesse, inutile de vous présenter, je sais très bien qui vous êtes, répondit mon oncle. Mais c'est un honneur pour moi de faire votre connaissance.

Mon amie pâlit. Nicolas, et moi, on la regardait ahurie. Ma sœur, elle, semblait plus en colère. Altesse ? C'était un titre qu'on ne réservait qu'aux familles régnantes. De plus, Nils ne l'avait pas repris et personne n'avait semblé trouver cette appellation étrange. Kaïa était donc membre d'une famille régnante. Celle d'Haldar sans doute. Voilà qui expliquait certaines choses. Mais pas pourquoi elle manquait certains cours.

Mon oncle présenta Olivia à Nina et Nils comme sa compagne. Finalement, le prince vampire déclara en nous regardant :

- Je n'ai pu que m'empêcher de constater, quelques points communs entre Théophile, sa sœur et la Grande famille Royale.

Mon oncle semblait mal à l'aise. Le rouge lui monta aux joues, il déglutit.

- Sans doute que pour vous autre vampire c'est assez normal de ne pas voir de différences entre deux humains, justifia-t-il maladroitement.

- Je connais personnellement Hélène vous savez. On vient tous deux de deux vieilles familles royales. Et Yves est mon meilleur ami. Je pense donc que je distingue sans souci les effets qu'ils ont sur les autres de ce que peuvent produire un simple humain ayant une belle allure.

Mon oncle ne répondit pas. Mais tous les autres nous fixèrent. La gêne croissante de mon oncle me fit comprendre qu'il savait quelque chose sur nos origines qu'il ne voulait surtout pas dévoiler.

- Ils ont le croissant de Camilo sur la tempe n'est-ce pas ? poursuivit le père de mon amie.

Mon oncle pâlit et Nina répondit pour lui par l'affirmative.

- Vous savez, la beauté de votre nièce est anormale.

- Et alors ? Cela n'empêche pas qu'on puisse être beau, sans être de la famille d'Hélène ! protesta ma sœur.

Olivia sourit et dit à mon oncle qu'elle le reconnaissait bien chez elle. Je ne pus m'empêcher de rire avec Nicolas. Alors, elle nous dévisagea tous les deux, en nous demandant lequel de nous était Théophile. Mon oncle me désigna.

- Je suis ravie de vous rencontrer. Votre tonton me parle beaucoup de vous.

Je me demandais bien ce que mon « tonton » avait bien pu lui dire sur nous, à part qu'on était des monstres.

- On ne peut pas dire que cela soit réciproque Madame Gary, répondit ma sœur.

Olivia s'en amusa, pendant que mon « tonton » (j'avoue que j'ai toujours du mal à m'en remettre), lui, semblait vraiment très mal à l'aise.

La réceptionniste, s'informa des érudits avec lesquels on travaillait. Mon oncle lui répondit rapidement, pour pouvoir nous gronder, en publique :

- J'apprécie d'être au courant de vos sorties nocturnes les enfants !

- Tu n'étais pas là et on ne l'a appris que cette après-midi ! On n'a donc pas pu te demander la permission, lui expliqua ma cadette.

Kaïa, avec son père, aurait rajouté son regard de chien battu. Camille avait appris il y a longtemps que les caprices ne passaient pas avec notre oncle. Et elle trouvait cela avilissant qu'une femme batte des cils pour se faire obéir (c'est ce qu'elle disait mot pour mot).

Il allait donc protester, mais je rajoutai :

- Et, comme il y avait des adultes, et que c'était quelque chose d'assez important, on s'est dit que tu n'y aurais pas vu d'objection, mentis-je.

Je ne le savais pas à ce moment-là, mais mon oncle en aurait vu une grosse, d'objection. Évidemment, il n'était pas question de la dévoiler en public. Et je doute qu'il nous l'aurait confié en privée. Il se serait contenté de nous l'interdire. Mais là, il devait trouver des arguments, à cause du monde autour de nous.

- Et ces tenues ! s'exclama-t-il. Combien elles m'ont coûtés ?

- C'est moi monsieur Gironnant qui leur ait offert, nous défendit Kaïa. J'avais très envie qu'ils m'accompagnent.

Elle lui fit son regard de chien battu, qui n'eut absolument aucun effet. Il regarda plutôt la princesse Justine, et voulut savoir, si on avait vu la famille royale et discuté avec eux. Il semblait vraiment inquiet. J'ignorais pourquoi. Et mon oncle, de nouveau sollicité par Nils (qui finalement nous avait sauvé), ne nous prêta plus attention.

Je ne m'en préoccupais pas pour l'instant. Ni de ses cachotteries. Même si cela avait attisé ma curiosité.

Mes amies et moi, on s'était tous un peu éloignés, pour parler avec Kaïa :

- Pourquoi tu nous as caché cela ? S'insurgea Nicolas.

Mon ami et moi avions un très grand sens de l'amitié. Vous avez bien vue comment j'ai réagi pour Clément. Car pour nous, un ami doit être sincère, avoir confiance en l'autre et songer à l'amitié avant de penser à quoi que soit.

- Je croyais qu'on était amis !

- On l'est, se défendit Kaïa.

- Alors pourquoi tu ne nous as rien dit ! insista ma sœur. Les amis n'ont pas de secret l'un pour l'autre.

Beaucoup de gens ont une vision idéalisée de l'amour. Ma sœur, elle, avait une vision idéalisée de l'amitié (ce qui posera quelques problèmes). Elle acceptait donc vraiment mal la cachotterie de Kaia.

- Surtout quelque chose d'aussi énorme ! lui dis-je.

Je me rendis compte alors que j'avais fréquenté des nobles. Et que je les tutoyais. C'était incroyable ! Et tous ce que j'avais raconté à Kaïa, des choses interdites que j'avais fait, de mes moqueries sur les nobles. Qu'avait-elle dû penser de moi ? Et le pire, c'est qu'elle avait désormais les informations et les relations pour me perdre à jamais. Notre amie néanmoins semblait vraiment contrite. Elle avait la tête baissée et faisait la moue.

- Mon père est le frère jumeau de la reine Karita et le fils de Svanhild, l'ancienne reine. Je ne suis donc pas destinée à régner. Surtout que, ma mère et moi, on n'est pas vraiment les bienvenues à la cour. C'est juste un titre honorifique, qui me force à être là à quelques réceptions, nous expliqua-t-elle.

- Dans ce cas, pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt ? s'insurgea ma sœur.

Nicolas, loin de la réaction hystérique de ma sœur, était pensif. Il avait les sourcils froncés et avait une étrange expression. Moi je ne savais que penser de tout cela.

- Vous savez, quand mes amis l'apprenaient, ils étaient toujours plus distants, avaient moins confiance, faisait attention à ce qu'ils disaient. Ou alors, ils essayaient d'en profiter. Si je vous l'avais dit dès le début, je n'aurais pas su si vous étiez sincère avec moi, ou si vous vous prétendiez mes amis, juste pour mon titre.

- Enfin Kaïa, ce n'est pas une raison pour nous mentir ! Tu te doutes bien qu'on l'aurait su un jour où l'autre ! s'emporta Nicolas.

- Et tu as bien vu qu'on était différent...

- Oh je t'en prie Théophile ! Oses me jurer que si tu avais su qui j'étais dès le début, tu ne te serais pas éloigner de moi, n'aurait jamais essayé d'en profiter ou que tu te serais toujours conduit comme tu l'as toujours fait.

Évidemment que non. C'est même la première pensée que j'avais eu en l'apprenant. Et s'il y a une chose que je savais depuis l'enfance, c'était que les nobles n'étaient pas pour nous.

On ne devait pas se mêler à eux, pas tenter de les séduire, ni même s'en approcher. Ils étaient d'une caste différente, supérieure, avec leur propre mentalité, leur manière de vivre et ne nous créerait que des ennuis.

On pouvait les admirer de loin, les envier, parler mal d'eux tout bas, mais en aucun cas on ne devait se mêler à eux si on pouvait l'éviter. Jamais je n'aurais était attirée par l'une d'elles, pour de nombreuses raisons. Or j'aimais Kaïa. Si j'avais su dès le début qui elle était, je m'en serais tenu loin, de peur de faire une gaffe devant elle, de peur de finir en prison. Je ne pouvais désormais que comprendre sa stratégie. Maintenant que je m'étais attaché à elle, je ne la laisserais pas de côté. Mais si on avait su dès le début qui elle était, personne dans ma classe, à part Clément peut-être, n'aurait accepté de la fréquenter.

Nicolas et moi, on échangea alors un regard compréhensif. Camille, elle, croisa les bras, avec une mine renfrognée. Elle avait toujours du mal, à avaler la pilule.

- Tu comptais nous le dire quand dans ce cas ? lança-t-elle avec mépris.

- Je sais bien que j'aurais dû vous le dire ! Mais, à chaque fois, je repoussais. Ce n'est pas le genre de chose facile à croire, et, comme l'a dit Théophile, c'est assez important. Votre réaction face à mon secret me faisait peur.

Elle regardait Nicolas en quête d'un soutien. Je fus jaloux que ce ne fût pas moi. C'était moi qui l'avait accueilli, qui l'avait intégré à la bande, qui était avec elle en classe et qui était puni avec elle.

Il lui fit un petit sourire, montrant que c'était pardonné. Moi, je la pris par le bras et j'improvisai quelque chose, pour attirer son attention :

- On comprend. Ça ne doit pas être facile. Et je suis sûre que, si c'était toi qui nous l'avais dit, on t'aurait pris pour une menteuse ou une folle.

Elle me sourit. Mais Camille restait toujours aussi fermé. Je voulais marquer des points, en intervenant auprès de ma sœur, mais Kaia me fit signe que c'était inutile.

Après un moment à danser, on rejoignit les adultes, qui avaient changé de sujet, mais mon oncle gardait un visage soucieux. On y faisait à peine attention, discutant de notre côté. Jusqu'à ce que Kamélia passa à côtés du groupe de nos parents. Nils décida donc de l'interpeller. Et après les salutations, titres honorifique et tout ce qui suit, il lui demanda :

- Connaissez-vous Théophile et Camille ?

Cela attira notre attention.

- J'ai ce plaisir, avoua-t-elle. Pourquoi ?

Mon oncle semblait se trouvait encore plus inconfortable. Il jetait un regard suppliant au prince d'Haldar. Pourtant, ce dernier continua sans y prêter attention.

- J'ai remarqué quelques détails troublants, que je n'ai vus auparavant que chez les héritiers de Camilo.

- J'avais remarqué également, confia la fée après hésitation.

Mon oncle, qui avait semblé en proie à une profonde agitation, intervint soudain :

- Baissez d'un ton je vous prie. De toute façon, ce ne sont que des coïncidences. Et, ajouta-t-il en voyant le père de mon amie ouvrir la bouche, si ce n'est pas le cas, je ne pense pas qu'il soit bon que cela se sache.

Nils le fixa avec un étrange regard.

Mon oncle resta la tête haute, immobile, avec un air de défi. Il allait défendre ses positions coûte que coûte. J'étais étonné, moi je ne pourrais pas soutenir le regard d'un vampire et sans doute pas m'opposer à un prince.

- Vous feriez un très bon père, Monsieur Gironnant. En tout cas, vous êtes le meilleur père que puisse avoir votre neveu et votre nièce. Complimenta-t-il.

Xavier avait tellement peu l'habitude qu'on le complimente sur sa façon de nous élever, qu'il en fut abasourdi. Cela sembla contrarier plus encore Camille, qui croisa les bras de colère en affichant un visage peu amène et fusillant tout le monde du regard. Moi, je regardais Nils, en me demandant quel type de drogue il avait pris.

- Et si, insista-t-il. Monsieur Gironnant vient de protéger Théophile et Camille d'une chose qui attirerait même certains bons parents, alors que ce ne sont pas ses enfants.

J'observais les adultes, me demandant avec curiosité quel secret ils cachaient tous ?


J'ai posté dans les temps cette fois !! J'avoue que ce n'est pas mon meilleur chapitre, j'ai même pensé à le supprimer mais je ne savais trop comment intégrer la révélation sur l'identité de Kaïa autrement et je me voyais pas le dire dès le début. Du coup je l'ai beaucoup dégrossi par rapport à ce qu'il était à la base, donc n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.

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