Chapitre VIII - Celui où je suis confronté...

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Je ne trouvais pas ma punition si terrible finalement.

Après tout, je ratais un jour de classe et ne devait plus servir mon érudit pendant une semaine. Pour moi c'était plus un rêve qu'autre chose. C'est en tout cas ainsi que je le pris au départ. Mais bien sûr, les adultes qui m'avaient puni en décidèrent autrement.

Évidemment, lundi, en retournant en classe, je devrais connaître mes cours sur le bout des doigts. Et, à l'approche des examens de fin d'année, ce n'était pas vraiment une bonne chose de prendre le risque d'avoir une mauvaise note. La famille royale me fit dénoncer publiquement, faisant circuler une vidéo de mes « exploits » aux chaînes des douze cités. Cela rendit Xavier fou de colère. Il se rendit au palais, où il eut une violente dispute avec Agnès Vassale, à propos de cela. Je dus envoyer des lettres d'excuses, qui pour la plupart ne serait même pas lues, aux invités de la famille royale, ainsi qu'aux cuisiniers qui s'étaient retrouvés avec des proportions énormes de tous les plats, dont certain ne se conservaient pas (de quoi engraisser plus encore les courtisans), et aux personnels en charge du ménage. Et, croyez-moi, c'est affreusement long et pénible d'écrire des lettres d'excuses. Mais, selon Nicolas, beaucoup moins que la prison. Lui qui n'a fait ni l'un ni l'autre doit effectivement être un expert en la matière.

Xavier aussi voulut me punir, pour se donner bonne conscience j'imagine. Il me priva de sortie. Cela n'était pas si terrible, puisqu'il n'était jamais là. Alors certes, si mes amis pouvaient venir discrètement, sinon leurs parents me dénonceraient à mon oncle, en son absence, ils n'avaient pas intérêt à être là quand il arrivait. Et comme on ne savait jamais quand mon oncle rentrait, c'était problématique. De plus il envoya deux cents triens au palais, en compensation de ma bêtise qu'il préleva sur mon coffre personnel.

Cela eut également quelques points positifs : Kaïa et moi nous étions redevenus de bons amis. Camille continuait de m'ignorer, mais ne me lançait plus ses regards plein de colère et dédain, et elle restait dans son coin ou avec Baptiste.

Ce vendredi après-midi, j'étais seul à la maison. J'en avais un peu marre d'écrire toutes mes cartes d'excuses, surtout qu'avec la magie, cela pourrait prendre quelques secondes. Mais ma magie avait fait suffisamment de dégâts. Celle de Camille pourrait suffire, si elle voulait bien m'aider. Pourtant, dans la situation actuelle, cela ne risquait pas d'arriver. Et puis, le palais remarquerait tout de suite si elles étaient fait par magie, cela laisse toujours des résidus.

Toutefois, j'avais besoin de faire une pause.

Il me vint rapidement une idée stupide. Je repensais à l'attitude de mon oncle. Étais-ce lié à son travail ? Puis sachant que je serais seul pour un long moment une idée stupide naquit dans mon esprit : si je fouillais le bureau de mon oncle pour en savoir plus sur sa mystérieuse profession.

Je n'aurais jamais osé en sa présence, mais il venait de partir, j'en aurais au moins pour deux heures. Ce fut donc décidé. Je me levais, mis la musique à fond et sortis vers le bureau. En passant devant la chambre de Xavier, je décidais de finalement commencer par là.

J'entrai sans problème.

La chambre avait autrefois été celle de mes parents. Mon oncle, sans doute n'ayant pas vraiment encore accepté de faire une croix sur ma mère, avait gardé beaucoup de choses en l'état. Il avait juste enlevé les vêtements de mes parents de l'armoire où il avait mis les siens et placé ceux des disparus dans des cartons au grenier.

Sur la table de chevet, je trouvai quelques codex à lui et un livre posé bien en évidence et très bien nettoyé. C'était les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, en anglais, un livre du monde extérieur. Je fronçais les sourcils. Mon oncle ne lisait qu'en latin. Et je ne l'avais jamais vu prendre des livres du monde extérieur pour lui. Il avait ramené les Harry Potter à Camille, puisque seul les deux premiers tomes étaient disponible en latin et qu'elle avait adoré, mais c'était bien les seuls livres du monde extérieur que j'avais vu dans ses mains.

La pierre des mersWhere stories live. Discover now