Trois ans plus tard :
Trois années sont passées.
Deux années de bonheur.
Une année de malheur.
Un an qu'il n'est plus là.
Un an qu'il m'a quitté.
Je vous rassure tout de suite, il n'est pas mort. Il m'a juste... Quitté. Oui c'est ça. Il m'a abandonné.
Il y a deux ans de cela, tout allait très bien entre lui et moi. Il m'avait fait la plus belle des surprises pour mon anniversaire ; c'est-à-dire nous emmener dans un merveilleux hôtel et m'offrir un magnifique collier. Et malheureusement, je le garde encore sur moi. Je n'arrive pas à l'enlever, le retirer. Je ne peux pas. Je n'ai pas la force. Notre relation a duré un peu plus de deux ans, jusqu'au jour où il m'a annoncé qu'il partait au Canada, car il avait été accepté dans cette fameuse école de foot.
Même si j'avais été attristée qu'il parte s'éloigne comme ça, il m'avait fait promettre de m'appeler tous les jours, de venir me voir pendant les vacances... Eh bien évidement, il a tenu sa promesse.
Enfin.
Les cinq premiers mois...
Après cela, Loïs commençait à m'envoyer de moins en moins de messages, de m'appeler ou encore, il ne venait plus me voir pendant les vacances. La raison était aussi simple que ça : il était bien trop occupé avec tous ses entraînement, ses devoirs, ses matchs.. Je savais bien que le boulot demandé là-bas était considérable. Mon père m'en avait touché plusieurs mots. Je lui en avais un peu voulu, mais je m'étais dit qu'il fallait que je laisse passer. Après tout, c'était un peu normal avec tout ce travail qui était demandé. Certains soirs, il m'appelait quand même. Puis, pendant deux semaines environ, plus aucun contact entre lui et moi.
Rien.
Plus rien.
J'avais commencé à m'inquiéter pour lui. Mon père m'avait dit qu'il devait sûrement être très occupé. Je l'ai cru et j'ai attendu. Jusqu'au jour où j'ai reçus ce message. Je m'en rappellerai toujours, je crois. J'étais sur mon lit, quand mon portable s'était mis à vibrer. Il m'avait écrit seulement deux phrases.
Deux putains de phrases.
~ Je suis désolé Romane. Nous ne pouvons plus être ensembles. ~
Mon cœur avait manqué un battement. Je m'étais dit qu'il blaguait, qu'il me mentait. Je l'avais directement appelé, mais il ne m'avait pas répondu. Je l'avais harcelé de message, mais il ne m'avait jamais répondu. En un an, il ne m'a jamais renvoyé un seul message, ni même appeler. Il m'avait juste quitté comme ça. Sans explication. Comment vous dire que je suis restée en mode zombie pendant près d'un mois dans ma chambre. Je restais cloîtrée dedans et je ne bougeais plus de mon lit.
Heureusement que mon père, Martine, Felicia, Ben, et des gars de l'équipe, venaient me réconforter. Ils ont tous essayé d'appeler Loïs, mais il ne répondait jamais. Mon père avait essayé de contacter le père de Loïs, mais lui-même ne savait pas la raison pour laquelle Loïs m'avait quitté, puisque il ne lui disait rien.
Un an est donc passé.
Et tout a changé.
Nous avons tous obtenu notre diplôme. Certains membres de l'équipe ont rejoint Loïs au Canada, comme Clément, Jordan, Kevin... Ben quant à lui, est parti faire des études de cuisine. Tout de même, il n'a pas abandonné le foot, puisqu'il a intégré une petite équipe comme passe-temps. Felicia est partie faire des études de médecine. Ça fait d'ailleurs trois ans qu'elle sort avec Ben et qu'ils habitent ensemble.
Quant à moi... Bah...
Je vis désormais toute seule. J'ai enfin réussi à obtenir mon appartement. Comment vous dire que convaincre mon père n'avait pas été facile, mais le final était pourtant là. Je travaillais désormais dans un petit café du coin, tout en continuant mes études à côté puisque je souhaite devenir coach sportive. Mon père était d'ailleurs, très heureux d'apprendre cela car disons que je reprenais un peu ses pas. J'ai cependant voulu prendre un job pour être un peu plus indépendante. Et aussi, arrêter de penser à une certaine personne... Je n'arrive pas à me l'enlever de ma mémoire. Il y reste ancré.
Le pire dans tout ça, c'est que je peux le voir chaque jour. Loïs a intégré une équipe professionnelle de football. Elle est très réputée dans le monde. Clément, Jordan et Kevin ont d'ailleurs intégré cette équipe. Je peux donc les admirer chaque jour à la télé lorsqu'ils jouent. D'ailleurs, ils ont beaucoup beaucoup de fans. Surtout Loïs, étant donné qu'il est le capitaine de cette équipe. J'ai la chance, ou la malchance, de les voir chez moi, ou plus particulièrement là où je travaille. Le patron a fait installé un écran géant, pour que les personnes puissent venir voir les matchs de foot.
— Romane ! cria une voix grave.
Je secouai vivement la tête et sortis de mes pensées. Cette voix appartenait à Jason, mon collège de travail. Jason a un an de plus que moi. Il possède de magnifiques cheveux noirs nuit, des yeux bleus et il est plutôt grand de taille. Certes, il a un charme, mais pas autant que vous savez qui.
— Tu étais encore dans tes pensées ! continua-t-il, en levant les yeux au ciel.
— Oui désolée... répondis-je, en me grattant la nuque, gênée.
Il me sourit en retour, puis m'ébouriffa les cheveux. Il adore me faire ça. Mais pourtant, ça ne me rappelle que des mauvais souvenirs.
— Le patron a dit que nous pouvions partir. Je te raccompagne ? me demanda Jason, tout souriant.
Je remis mes cheveux en place et hochai la tête en guise de réponse. Jason est vraiment très attentionné avec moi. Surtout depuis que je lui ai raconté mon histoire avec Loïs. Nous montions donc dans sa voiture afin de rejoindre mon appartement. Pendant ce court trajet, Jason n'arrêtait pas de mettre de la musique et de me faire rire. Il est vraiment adorable avec moi. Enfin arrivés chez moi, je l'embrassai sur la joue et le remerciai poliment. J'ouvris ensuite mon appartement et une boule de poils me sauta immédiatement dessus, Éden. Je lui fis deux ou trois caresses, puis partis préparer quelque chose à manger.
Repas terminé, je pris une douche et partis me coucher. Je tenais du bout des doigts ma petite chaîne, qui était encore autour de mon cou. Le cadeau que Loïs m'avait offert pour mes dix-neuf ans. C'était une petite chaîne, avec un coeur qui se trouvait au centre. Une boule dans ma gorge se formait et je décidai d'éteindre les lumières pour ne plus regarder ce bijou. Quelques minutes plus tard, je m'endormis paisiblement, toujours ce même garçon dans mes pensées.