La vie volée de Ruby

By LilyaRose

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Héléna est une jeune femme belle, forte et indépendante. Tout semble parfait quand, Dean, le plus beau parti... More

Trailer
Chapitre 1 - C
Chapitre 2 - C
Chapitre 3 - Partie 1 (C)
Chapitre 3 - Partie 2 C
Chapitre 4 - Partie 1 (c)
Chapitre 4 - Partie 2 (c)
Chapitre 5 - Partie 1 (c)
Chapitre 5 - Partie 2 (c)
Chapitre 6 - Partie 1 (c)
Chapitre 6 - Partie 2 (c)
Chapitre 7 - Partie 1 (c)
Chapitre 7 - Partie 2 (c)
Chapitre 8 - Partie 1 (c)
Chapitre 8 - Partie 2 C
Chapitre 9 - Partie 1 (c)
Chapitre 9 - Partie 2 (c)
Chapitre 10 - partie 1 (c)
Chapitre 10 - Partie 2 (c)
Chapitre 11 - Partie 1 (c)
Chapitre 11 - Partie 2 (c)
Chapitre 12 - Partie 1 (c)
Chapitre 12 - Partie 2 (c)
Chapitre 13 - Partie 1 c
Chapitre 13 - Partie 2 (c)
Chapitre 14 (c)
Chapitre 15 - Partie 1 (c)
Chapitre 15 - Partie 2 (c)
Chapitre 16 - Partie 1 (c)
Chapitre 16 - Partie 2 (c)
Chapitre 17 - Partie 1 (c)
Chapitre 17 - Partie 2
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49 - Partie 1
Chapitre 49 - Partie 2
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66 - Partie 1
Chapitre 66 - Partie 2
Chapitre 66 - partie 3
Chapitre 67
Épilogue
Tome 2 !

Chapitre 41

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By LilyaRose

L'obscurité commençait à envahir la rue et les réverbères n'étaient pas encore allumés. Voilà qui faisait son affaire. Le fond de l'air s'était considérablement rafraîchit. Mais la jeune femme n'y prêtait aucune attention. Elle marchait vite mais difficilement tanguant sur ses coûteuses chaussures à talons hauts, encombrée avec son gros sac. Elle était très agitée et semblait bouleversée. Elle n'arrêtait pas de regarder autour d'elle. Ça ne serait pas facile. Il n'arriverait pas à la prendre par surprise. Il lui fallait réfléchir et vite.

Harvey, qui avait eu l'occasion de l'observer à plusieurs reprises, savait à quel point elle était belle. Le patron avait vraiment bon goût. Il ne se souvenait pas la dernière fois qu'il avait pu approcher une aussi jolie femme et rien qu'à cette idée son sang se mit à bouillir. Avant de sortir de l'ombre, il baissa bien sa casquette sur son visage et mit les lunettes de soleil bon marché qu'on lui avait fournit. Il lissa la fausse moustache qui devait finir de protéger son identité. Il devait se concentrer sur ce qu'il avait à faire, après il serait débarrassé. Il n'était pas payé pour se poser des questions.

Helena arriva près de la ruelle en fouillant dans son sac à main. Son bagage l'encombrait et ses mains ne cessaient pas de trembler. Elle devait appeler Dean. Lui, il saurait quoi faire, il la rassurerait, il saurait trouver les mots pour l'aider à se calmer. Il viendrait la chercher. Mais bon sang ! Pourquoi avait-elle mit autant de choses dans ce sac? Où était ce satané portable ?

Quand elle l'attrapa enfin, il se mit à vibrer et la nervosité faisant, il lui échappa encore des mains. Elle s'arrêta et prit plusieurs inspirations profondes pour essayer de se calmer. Elle passa ses mains tremblantes dans les cheveux et regarda à nouveau autour d'elle. Les rares passants ne lui accordaient pas un regard, trop pressés de rentrer chez eux pour prêter attention au reste du monde. Tant mieux car elle devait avoir l'air extrêmement vulnérable ainsi affolée et hagarde.

La rue, comme à son habitude, était très tranquille. Mais le quartier dont elle était tombée sous le charme quand elle avait emménagé, il n'y avait de cela que quelques mois, n'avait brusquement plus rien d'accueillant. Tous les coins sombres lui semblaient inquiétants, les rez-de jardins et les haies pouvaient abriter des agresseurs tapis dans l'ombre pour lui sauter dessus. Les bruits habituels du quartiers lui semblaient menaçants. Les voitures qui roulaient lentement semblaient la surveiller.

Stop. Il. Fallait. Se. Calmer.

Elle ferma brièvement les yeux. Non impossible, elle devait partir d'ici au plus vite! La panique lui obscurcissait le cerveau et elle replongea dans son sac à main. Quelle idée d'avoir un sac aussi profond ! Un sac que l'on payait aussi cher se devait d'être bien plus pratique ! Ça lui apprendrait à vouloir transporter sa vie entière avec elle !

Madame Kemper. Morte. Assassinée. Les clés volées. Son appartement visité. Le lit froissé. Où était ce portable !

« Mademoiselle ! Mademoiselle !

Helena sursauta et fit plusieurs pas en arrière quand l'homme surgit devant elle tel un diablotin jaillissant de sa boîte. Elle porta la main à son coeur en poussant un cri.

- Non mais ça va pas ! S'écria-t-elle.

- Oh pardon, mademoiselle, je ne voulais pas vous faire peur.

Helena recula encore de quelques pas et jeta un regard affolé autour d'elle avant de poser brièvement les yeux sur son interlocuteur. Manquait plus que ça !

- Il faut que vous veniez m'aider.

-Je suis pressée. Désolée.

Elle tenta de le contourner mais il tendit la main vers elle.

- S'il vous plaît, elle a perdu connaissance !

- Quoi ?

L'homme se tourna vers la ruelle, l'air paniqué. Elle regarda dans cette direction en tentant d'apercevoir ce qui se passait, oubliant ainsi de prêter attention à son interlocuteur.

- Appelez les secours, elle a perdu connaissance. Vite!

- Qui ? Je ne comprends pas de quoi vous parlez.

- Je ne sais pas du tout. Je l'ai trouvée là en passant.

Helena hésita quelques secondes. L'homme avait l'air réellement paniqué. Rien dans son apparence ne semblait vraiment menaçant. Il était grand certes, mais sous ses lunettes et sa casquette son visage exprimait une réelle inquiétude. Il agitait les mains en direction de la rue et jetait des regards autour d'eux comme pour chercher plus d'aide. Elle ne pouvait pas le laisser comme ça.

- Désolé mais mon portable n'a plus de batterie.

- Je n'ai plus de batterie moi aussi. Alors restez avec elle, je vais chercher de l'aide. Elle est là. Il désigna la ruelle. Je crois que c'est grave. Venez m'aider, on ne peut pas la laisser seule.

Elle ne pouvait pas abandonner quelqu'un comme ça, blessé, juste parce qu'elle était pressée et paniquée. L'homme voulait manifestement venir en aide à une femme, ce n'était pas pour l'agresser elle. Elle décida alors de le suivre. Il couru vers la ruelle et elle le suivit.

A peine eut-elle tourné le coin de la ruelle, qu'elle se retrouva brusquement plaquée contre le mur. De surprise, elle lâcha ses sacs et un cri resta bloqué dans sa gorge.

Il lui prit un bras et la fit se retourner face contre le mur d'un mouvement rapide et brusque. Une douleur lui vrilla l'épaule. Elle mit quelques secondes à comprendre ce qui lui arrivait. Il en profita pour se presser contre elle de tout son poids pour la maintenir tandis qu'il cherchait quelque chose dans son blouson. Héléna sentit sa respiration saccadée dans son cou, son agresseur était très nerveux et une désagréable odeur de transpiration émanait de lui.

Il avait décider d'improviser un peu. Elle était belle et avait des courbes magnifiques. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas touché une femme. Le patron avait bien précisé qu'il ne fallait pas lui faire de mal alors il ne lui plaqua pas le visage contre le mur pour qu'elle ne soit pas égratignée. Il posa sa main contre sa bouche tandis qu'elle l'ouvrait pour crier de frayeur. De son bras libre, elle crispa sa main sur la sienne.

Il murmura :

- Je ne vais pas te faire de mal ma belle. Sois gentille et tout se passera bien.

Il lui avait mentit. Il n'y avait personne. Qu'est-ce qu'il voulait ? Pourquoi elle ? Qu'il prenne son argent, toutes ses affaires mais qu'il la laisse tranquille ! Qu'il ne la touche pas !

Elle gémit et essaya de le repousser en se ruant et en secouant la tête. Elle le griffa et il ne broncha même pas. Elle tenta de lui donner des coups de pieds, de le mordre mais il les esquiva les coups en jurant. Il attarda ses mains sur ses hanches et sa taille. Il tremblait. Il n'avait ni l'habitude de faire ça, ni l'habitude de tenir une femme telle que celle-là contre lui. Ce corps souple et tout en volupté qui bougeait contre lui...Son corps le trahi et d'un mouvement de hanche il céda à la tentation de se frotter un peu plus contre elle. Elle ferma les yeux d'horreur et cria contre sa main en se débattant de plus belle et en essayant de dégager ses bras.

Pourquoi ne disait-il rien ? Qu'est-ce qu'il voulait ? Elle tremblait de tout son corps. Elle avait envie de vomir et l'angoisse menaçait d'emporter sa raison. Des larmes lui brûlèrent le visage et elle cria aussi fort qu'elle le pouvait mais la main de son agresseur sur sa bouche empêchait tous les sons de filtrer. La panique commençait à lui paralyser les muscles. Il plaqua durement son corps contre le sien et elle sentit la brique du mur écraser sa poitrine.

- Tu m'avais manqué. Murmura-t-il à son oreille.

Alors elle se figea tandis qu'il laissait les mots se frayer un chemin parmi les brumes de la panique. L'air se bloqua dans ses poumons et le sang se mit à bourdonner dans ses oreilles. Quoi ? Non. Elle avait mal entendu. De toute façon il était hors de question qu'elle se laisse faire cette fois ! Hors de question !

Les mains fébriles, il parti à la recherche d'une poche dans laquelle glisser ce qu'il devait lui donner. Il devait se dépêcher, ça durait trop longtemps. Il n'avait pas choisit la bonne méthode et il commençait à perdre le contrôle de la situation. Il avait bien dit au patron qu'il n'avait jamais fait ça de sa vie! Elle se débattait trop ! Il y eut un petit bruit métallique puis il recommença à jurer. Tant pis ! Il ne pouvait pas se permettre de la lâcher, il dirait au patron que c'était fait.

Ces mains s'égarèrent, affolées par les courbes fermes et sensuelles de la jeune femme. Son entre-jambe devint douloureux d'excitation tendit que le corps de sa victime se remettait à se débattre contre le sien. Il pouvait bien en profiter un peu, non? Il voulait juste sentir sa peau sous ses doigts. Ça faisait si longtemps. Sa main remonta des fesses de sa victime vers son chemisier dont il défit deux boutons. Tandis que l'autre main descendait le long de son ventre à la recherche de l'ouverture de son pantalon, son bassin se pressa un peu plus contre elle et le nouveau gémissement de frayeur qui franchi les lèvres de la jeune femme l'excita d'avantage.

- Je t'avais dit que je te retrouverais Léna. Susurra-t-il à son oreille.

Voilà, le message était enfin transmit, il pouvait maintenant passer à des choses plus intéressantes.

Soudain, le poids qui plaquait le corps d'Héléna contre le mur, qui l'étouffait, s'allégea d'un coup. La jeune femme se retrouva déséquilibrée et tomba à terre. Elle tomba durement sur le côté et se rattrapa sur le bras. Une douleur fulgurante lui explosa dans le genou. Elle prit une inspiration avide et ouvrit les yeux. Elle poussa un grand cri et appela frénétiquement à l'aide. Un passant se battait contre son agresseur. Ce dernier était à terre et l'homme tentait de le relever pour le cogner. Tremblante, elle n'osait pas bouger. Elle ne voyait que le dos de l'homme qui était venu à son secours. Il frappait son agresseur dans le ventre. Tout se passa très vite. Son agresseur réussit à repousser l'homme puis se leva d'un bond et s'enfuit sans demander son reste. Son sauveur le regarda partir en se réajustant sans chercher à lui courir après.

Helena resta pétrifiée. Le coeur faisant des ratés dans sa poitrine. Elle tenta de se relever mais ses membres tremblaient trop fort et à nouveau elle se déséquilibra. Elle se retrouva accroupie, ses mains la soutenant tant bien que mal. Les yeux écarquillés, elle leva le visage vers son bienfaiteur. Lui aussi portait des lunettes de soleil. Il revêtait des vêtements de marque et portait des chaussures de créateur. Quand l'agresseur disparu au bout de la ruelle, il se tourna lentement vers elle et resta quelques secondes, le visage impassible, bien campé, droit sur ses deux jambes, à la regarder ainsi à terre. Il tira tranquillement sur les manches de sa veste.

Elle aurait du être soulagée, reconnaissante et d'ailleurs elle ouvrit la bouche pour le remercier. Mais quelque chose se glaça dans les veines de la jeune femme tremblante quand un sourire en coin déforma les lèvres de l'homme.

Ce sourire satisfait. Ses lèvres. Cette cicatrise au-dessus de la lèvre supérieure. Cette façon de pencher la tête. De la regarder froidement de haut. Tout semblait se dérouler au ralenti, comme dans ses cauchemars. Tout à coup des voix s'élevèrent dans sa tête.

Pars ! Lève-toi ! Fuis ! Fuis ! FUIS ! MAINTENANT ! VITE !

Mais elle en était incapable, son corps refusait d'obéir. Ses oreilles bourdonnaient et un vertige la fit tanguer. Comme dans ses cauchemars, ses muscles refusaient de répondre. Une violente migraine se mit à pulser dans son crâne et des mouches noires se mirent à danser devant ses yeux. C'était ça. Tout ça n'était qu'un cauchemar ! Un simple cauchemar. L'homme avança jusqu'à elle et son visage s'adoucit, son sourire mauvais disparu et un pli soucieux se dessina entre ses sourcils.

FUIS ! FUIS ! FUIS ! se mirent à hurler en même temps plusieurs voix.

Il s'accroupit à côté d'elle et avec un fort accent étranger il demanda en tendant la main :

- Vous allez bien mademoiselle ?

Elle ne pouvait rien répondre, elle ne pouvait pas bouger, pas respirer. Elle, qui avait réussit à se débattre quelques minutes plus tôt restait pitoyablement pétrifiée devant cet homme qui ne lui avait rien fait. Elle tremblait et secoua la tête.

Il tendit la main plus près d'elle. Elle baissa les yeux et, hébétée, la regarda sans réagir.

FUIS ! FUIS ! FUIS ! BOUGE !

Pétrifiée, elle secoua la tête de nouveau et tenta de faire appel au peu de lucidité qui lui restait. Elle n'avait jamais vu cet homme. Il venait de lui venir en aide. Pourquoi devrait-elle fuir ?

- Vous tremblez. Murmura-t-il.

Il lui frôla la main et une décharge électrique les secouèrent tous les deux. Elle se recula brusquement en écarquillant les yeux. Elle fut soudain beaucoup plus terrorisée qu'avec son agresseur. Pourtant il lui venait en aide, il ne lui faisait pas de mal. La douleur dans son crâne était terrible et l'empêchait d'avoir les idées claires.

Il baissa la voix et dit très doucement.

-N'ayez pas peur. Je ne vous veux pas de mal.

C'EST FAUX ! C'EST FAUX ! VAS-T-EN !

Il posa une main sur son épaule. Elle prit alors conscience de l'air froid sur sa poitrine et elle se rendit compte que son chemisier était trop ouvert. Elle se réajusta maladroitement en tremblant de plus belle.

-Non. Gémit-elle. Laissez-moi.

Elle n'arrivait pas à bouger, la migraine qui explosa dans son cerveau l'empêchait de réfléchir, de faire le moindre mouvement. Elle voyait le reflet de sa peur dans les lunettes de l'homme. Il sourit de nouveau.

- Ne vous inquiétez pas.

Pourquoi n'appelait-il pas les secours ? Il n'avait pas de portable lui aussi? Il enleva son manteau et lui posa sur les épaules pour l'envelopper.

Une odeur de tabac froid envahi alors les narines d'Héléna. Ce parfum...Comme si elle avait reçu une gifle, elle sortit de sa torpeur et l'hystérie frappa à sa porte.

- Ne me touchez pas ! Elle se recula.

- Allons. Je veux juste vous aider. Il la prit par les bras et la redressa. Venez maintenant on va aller chercher les secours.

- Ne me touchez pas ! Cria-t-elle alors qu'il la tenait encore. Elle le repoussa à pleines mains.

- Tout va bien, calmez-vous, il est parti* !

- Lâchez-moi ! Lâchez-MOI !

Elle se mit à le repousser mais il la tint fermement et la serra contre lui. Il murmura sèchement.

- Arrêtes ! Arrêtes ! Arrêtes je te dis *! Persifla-t-il en français.

C'est alors qu'elle perdit pied et que la raison s'enfuit d'elle.

- LÂCHE-MOI !!LÂCHE-MOI *!!

Hors d'elle, elle ne se rendit pas compte qu'elle n'avait eut aucun mal à comprendre ce qu'il venait de dire, ni qu'elle lui répondait avec la même langue. L'hystérie explosa en elle et elle s'entendit alors se mettre à hurler frénétiquement, à s'en briser la voix, utilisant le moindre de souffle d'air contenu dans sa cage thoracique. Elle se vit se débattre pour le repousser de toutes ses forces.

- A L'AIDE!! Hurlait Ruby. A L'AIDE !! Ne me touche pas* !!

- TAIS-TOI!!* Il la secouait pour qu'elle se calme mais elle avait complètement perdu pied.

Quand soudain il fut projeté loin et elle manqua de tomber à la renverse.

****************

Dean se gara devant l'immeuble d'Héléna en un crissement de pneus et il bondit de la voiture. Elle n'était pas dans la rue donc il se précipita vers l'entrée du bâtiment. Il eut le temps de noter que son appartement n'était pas éclairé quand des cris l'interrompirent. Il se tourna dans la rue mais ne vit personne. Les cris se renouvelèrent. Quelqu'un appelait à l'aide. Il hésita et jeta un regard vers l'immeuble. Des nouveaux cris. C'était une femme qui était en train de se faire agresser. Son mauvais pressentiment se transforma en panique à mesure que le cris redoublèrent d'intensité.

D'où provenaient les hurlements ? Étaient-elles plusieurs en danger ? Il s'éloigna dans la rue pour voir ce qu'il se passait. Il aperçu un vieil homme restait prudemment à l'écart de l'autre côté du trottoir, plus loin dans la rue, mais qui se tordait le cou pour tenter d'apercevoir la scène. Dean se précipita vers lui, tandis qu'il s'approchait des cris.

- Appelez les secours. Hurla Dean à l'homme.

- C'est fait. Vite! Par là ! Répondit l'homme en pointant la ruelle du doigt pour lui indiquer la direction.

Dean se précipita en courant vers les éclats de voix qui venait d'une petite impasse non loin de là.

Il resta pétrifié un quart de seconde. C'était Héléna qui hurlait de cette façon et qui se débattait comme une lionne. Un homme la tenait dans ces bras, l'expression manifestement hostile. Il leva la main comme pour la gifler. Son sang ne fit qu'un tour et il bondit.

-Lâchez-là ! Rugit-il.

Dean repoussa violemment l'homme et se posta devant Héléna, les poings crispés. Il se jeta sur l'homme prêt à en découdre. Il l'attrapa l'agresseur par sa chemise et le plaqua contre le mur si violemment que sa tête frappa contre la brique. Du sang se mit à couler le long de son visage et un gémissement franchit la gorge de l'homme.

-Laissez-moi. Cria-t-il en essayant de se dégager.

-Compte là-dessus ! Dean balança un coup de poing dans le ventre de l'homme qui se plia en deux de douleur. S'en suivit un coup de genoux et des coups de pied dans les flancs. L'homme tomba à terre et sans qu'il n'eut le temps de riposter, Dean le relevait de nouveau en brandissant de nouveau le poing.

Ce fut le cri d'Héléna qui le stoppa.

- Arrêtes Dean ! Dean !

Il se tourna vers elle, les narines frémissantes, le regard animé d'un rage bestiale. Elle tendait les mains vers lui, mais elle fit un pas en arrière en chancelant face à la violence qu'il dégageait. Elle luttait pour reprendre ses esprits.

- Arrêtes Dean ! Laisse-le.

D'un regard, il évalua la situation. Les sacs de sa femme gisaient par terre, ses vêtements étaient sales et en désordre, les premiers boutons de son chemisier étaient ouverts révélant ainsi sa poitrine. Son jean était déchiré et révélait une blessure qui saignait. Elle avait les cheveux en désordre, le regard complètement paniqué, le visage ravagé par des larmes. Elle respirait difficilement et tanguait sur ses talons. Il se tourna vers l'homme et éructa :

- Vous l'avez touchée ?!

- Mais non! Dean se mit à le secouer rudement et la tête de son adversaire cogna durement contre le mur plusieurs fois.

- Vous l'avez touchée ?!

- NON! Je vous jure que non! Répondit-il en levant les bras pour se protéger du poing que levait de nouveau Dean.

- Laisse-le ! Intervint de nouveau Héléna. Dean! Ce n'est pas lui! Il croisa son regard un instant. Elle cligna des yeux, hagarde puis elle secoua la tête. Il lui obéi en le relâchant brusquement.

En deux pas il attrapa Héléna dans ses bras et il la serra fort, enroulant dans son poing une mèche de ses cheveux pour lui maintenir la tête contre son torse. Elle tremblait très fort et un gémissement déchirant franchi ses lèvres. Il sentit son coeur tambouriner contre son torse. Elle nicha son visage contre son cou et agrippa désespérément ses vêtements. Il l'entoura plus fort de ses bras.

- Il m'a aidé. Avoua-t-elle d'une voix cassée.

Dean se tourna vers l'homme qui reprenait difficilement sa respiration. Heureusement qu'elle l'avait stoppé parce qu'il était prêt à lui écraser le visage avec ses poings. Il l'aurait massacré. L'énergie de sa fureur qui tendait encore ses muscles ne demandait qu'à s'exprimer. L'homme se redressa péniblement et la respiration sifflante essuya le sang qui coulait de son arcade sourcilière. Il tata son crâne en grimaçant.

-Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Un...un homme m'a agressé.

Dean se raidit. L'homme leva le visage vers lui et expliqua en haletant.

- Je l'ai mit en fuite. Je passais par là et j'ai vu cette jeune fille entrain de se faire malmener.

- Tu vas bien ? Il t'a fait du mal ? Comment tu vas ? Tu es blessée ?

Dean lui attrapa le visage et la regarda avec avidité. Elle posa ses mains sur les siennes.

- Il est arrivé à temps. Répondit-elle d'une voix blanche en faisant un signe vers le Français sans oser croiser son regard. Maintenant que Dean était là, les voix s'étaient tues et elle se sentait affreusement mal d'avoir réagit aussi violemment.

Dean se tourna vers l'homme et le regarda en plissant les yeux. Il aurait pourtant juré que ses intentions étaient tout sauf amicales quand il avait vu Helena hurler.

-J'ai paniqué. Avoua-t-elle. Je suis désolée, dit-elle à l'étranger en gardant obstinément les yeux braqués au sol.

Sa voix se brisa et elle posa la tête contre son torse, et se serra contre lui. Elle chancela et il la retint. Dean se tourna vers l'homme qui remettait de l'ordre dans ses vêtements coûteux.

-Merci. Et je suis vraiment désolé, je ne savais pas.

- Je comprends Mademoiselle*. Les apparences* étaient contre moi. Vous avez une sacré droite*. Il se redressa en grimaçant et en se tenant les côtes. Il fit un signe de tête vers Helena. Est-ce que ça va aller ? Votre amie à l'air secouée.

- Je m'occupe d'elle. Vous avez vu l'agresseur de ma femme ?

- Oh...votre femme ? Non. Tout a été trop vite. Je n'ai pas eut le temps de faire attention aux détails. Votre...femme était là contre le mur et l'homme était sur elle...Enfin...je n'ai pas cherché à comprendre, je l'ai repoussé*, on s'est battus, il m'a échappé. Tout a été très vite.

L'homme se pencha et récupéra son manteau qui était tombé parterre près d'Héléna et recula.

- Il portait...Il avait une casquette* et des lunettes de soleil. Une moustache* je crois. Il avait des vêtements noirs. C'est tout ce que je peux dire.

Dean reporta son attention sur Helena, prenant vaguement conscience du bruit des sirènes de voiture police au loin.

- Est-ce qu'il t'a volé quelque chose ? Demanda-t-il doucement.

- Non. Il ne voulait pas me voler d'argent, il ne s'est pas intéressé à mes affaires. Il a juste...Serre-moi. Serre-moi fort!

Dean enfoui son visage dans ses cheveux et un mouvement derrière lui attira son attention.

- Attendez. Dean héla l'homme qui commençait déjà à s'éloigner rapidement. Où allez-vous ? Restez !

L'homme pressa le pas et ne l'écouta pas.

* En français dans le texte.

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