Je la fixais intensément, impatient de savoir ce qu'elle voulait me dire. Hélas, elle ne disait toujours rien. Elle avait même arrêté de me regarder et s'était mise à fixer la couverture du lit.
— Romane ?
— Mais tu me gènes à me fixer comme ça !
— Tu n'as pas besoin d'être gênée. Tu es très mignonne lorsque tu es dans cet état-là.
Elle leva sa tête et me lança aussitôt un regard noir. Je ne sais pas pourquoi, mais même lorsqu'elle me lance des regards comme ça, je la trouve encore plus mignonne.
— Romane, dis le moi, m'exclamai-je, en lui tirant les joues.
J'adorais faire cela depuis que j'avais découvert qu'elles étaient très agréables à toucher. Romane soupira et je lâchai enfin ses petites joues. Je m'approchai encore plus d'elle et posai ma main sur la sienne. Des frissons longeaient ma peau mais je ne disais rien.
— Loïs...
— Oui ?
— J'ai des sentiments pour toi, lâcha-t-elle aussitôt.
Mes yeux s'écarquillèrent à l'entente de ses mots. Je crois bien que mon coeur manqua un battement. Enfin. Plus qu'un battement, même. Elle m'aime ? Romane Turner aurait des sentiments pour moi ?
— Tu peux répéter s'il te plaît, repris-je pour être sûr de ses paroles.
— Mais c'est trop gênant ! répliqua-t-elle, avant de se jeter sous ses coussins.
Un sourire niais fit apparition sur mon visage. Je restais bloqué sur sa chevelure brune, les yeux pétillants. Waouh. Romane a des sentiments pour moi.
— Dis quelque chose, Loïs...
— Bah... répondis-je simplement.
Mon Dieu, on dirait vraiment un gamin de cinq ans.
— Bah... ?
— Je ne peux même pas te décrire à quel point je suis heureux là, annonçai-je spontanément.
Romane enleva sa tête des coussins. Un sourire s'affichait désormais sur son joli visage.
— C'est vrai ?
— Bien-sûr. Tu sais bien que j'ai des sentiments pour toi et le fait que tu m'avoues enfin que c'est réciproque, me rend heureux, m'exclamai-je, sincère.
Romane lâcha un petit rire face à mon enthousiaste. J'allais dire quelque chose d'autre, quand elle se réfugia soudainement dans mes bras. Je crois que je suis resté un petit moment stoïque, face à son geste, avant de la prendre moi aussi, dans mes bras. Nous restions un moment ainsi, avec seulement nos respirations pour rompre ce silence. Je respirais son parfum que j'appréciais tant, des fourmillements étranges dans le corps.
— Pourquoi tu souris ? demandai-je, une fois reculé.
— Parce que je suis contente.
Là, j'avais une vraie envie de l'embrasser. Je commençais à m'approcher d'elle, quand la porte de sa chambre s'ouvrit d'un coup.
— Enfin ! s'e clama une voix, qui me brisa limite les tympans.
Bien-sûr, cette voix n'appartenait qu'à une seule personne : Martine.
— Ne me dis pas que tu nous as observé dans la serrure, Martine ! cria Romane, excédée.
Martine laissa paraître un grand sourire sur son visage rond, avant de repartir de la chambre en courant.
— C'est une blague ! râla encore une fois Romane.
— Bah. Il fallait bien qu'elle l'apprenne un jour ou l'autre, répliquai-je.
Romane prit un oreiller et me le balança directement dans la tête. Bien-sûr, je l'évitai sans soucis, ce qui lui causa un léger grognement. J'allais dire quelque chose, quand mon portable sonna. Je fis signe à Romane d'attendre et je décrochai ensuite.
— Allo... Oui chez Romane... Quoi ? Tu es sérieux papa ? T'es vraiment chiant ! Oui c'est ça !
Ok. Mon père peut vraiment vraiment se comporter comme un ado de quinze ans. Il venait de me dire qu'il partait avec Brice manger chez des amis. Bien-sûr, il a emporté les clés. Et je n'ai pas de double sur moi. Mais je cite que mon très cher père, m'a autorisé à : "rester dormir auprès de ma bien-aimée".
— C'était ton père ? me demanda Romane.
J'acquiesçai de la tête et lui racontais donc.
— Je vois... Eh bien tu restes dormir à la maison alors. Ça ne gênera personne de toute façon, dit-elle à mon plus grand étonnement.
Romane Turner venait de m'inviter chez elle ? Wouah ! Faut que je prenne ça en note !
— Par contre rêve pas trop, tu dors dans la chambre de mon père.
Quoi ? Mais pourquoi ! Je veux dormir avec elle moi !
— Mais nous avons déjà dormi ensemble ! pestai-je comme un parfait gamin.
— Sois tu dors dans la chambre de mon père, sois tu dors dehors. Le choix est vite fait non ?
Putain, cette fille est vraiment chiante... Mais je ne peux lui résister, malheureusement. Je soupirai donc et acceptai. Quelques minutes plus tard, Romane m'amena dans la chambre de son père et me sortit un t-shirt, plus un short. Après être passé dans la salle de bain, je la remerciais par un bisou sur la joie et allais donc me coucher illico presto. Elle croyait s'en sortir comme ça, hum...
Mais je pense que je lui rendrai une petite visite cette nuit...