Ombre & Lumière Tome 1

marineroman द्वारा

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Am donnerait tout pour redevenir une fille normale, que les ombres cessent de la suivre et que la lumière rev... अधिक

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13 Partie 1
Chapitre 13 Partie 2
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16 Partie 1
Chapitre 16 Partie 2
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20 Partie 1
Chapitre 20 Partie 2
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Remerciements

Chapitre 35

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marineroman द्वारा

Je sursaute. Autour de moi des gens discutent comme si tout allait parfaitement bien ; la musique des violons fait valser quelques danseurs et les buffets sont étouffés par une foule impressionnante d'anges qui papotent et dégustent les gourmandises réputées du Grand Bal du solstice d'été.

Moi, je suis plantée en haut des escaliers, à contempler les centaines de personnes déjà présentes à l'évènement de l'année. J'ignorais que la salle pourrait contenir autant de monde, et pourtant, malgré la masse de personne, elle est loin d'être comble. Les convives sont éparpillés dans tous les coins mais il y a quand même assez de place pour faire rentrer un troupeau d'éléphant.

L'orchestre est placé à l'étage, ou plutôt le rehaussement, qui donne sur la grande salle. On accède à celle-ci par des escaliers. Il y en a plusieurs. La pente des miens est légère. En fait ce ne sont pas vraiment des escaliers sur lesquels je me trouve mais plutôt de larges marches. Je suis seule à leur sommet. Surplombant la salle de bal et tous les anges qui s'y trouvent.

Soudain, un à un, ils se retournent vers moi. Des centaines d'yeux sont rivés dans ma direction. Comme si j'étais une star qui marchait sur le tapis rouge de Cannes. Je lance un rapide coup d'œil dans mon dos : personne. C'est bien moi qu'ils regardent avec... admiration ? C'est du moins ce qui en ressort. Qu'ai-je fait ? S'est-il passé quelque chose que je n'aurais pas saisi ? Oh ! C'est sûrement ma tenue !

Je tâte délicatement ma coiffure, d'après moi ce n'est pas là que ça cloche. J'en viens ensuite à baisser la tête pour vérifier que ma robe ne se serait pas trouée ou décousue par endroit. Je veux ce geste discret, hélas, je suis plutôt de nature maladroite.

A mes yeux tout va bien. Ma tenue est intacte. Je me trouve magnifique, peut-être un peu trop si bien que j'ai du mal à me reconnaitre à travers tous ces chichis.

Je lance à nouveau un regard vers la foule. J'ose froncer un sourcil, puis deux. Petit-à-petit les canons se baissent avant de revenir à leur occupation première : raconter les ragots, jouer les commères.

Quelques anges continuent néanmoins de me dévisager, cependant j'essaie de ne plus y prêter attention et descends les marches une par une et lentement – car je ne souhaite guère m'empêtrer les pieds dans les volants de ma robe qui trainent sur le sol.

Le centre de la grande salle est libéré. Les carreaux de différentes tailles et couleurs, oscillants entre plusieurs tons tels que le beige, le marron et le brun, y dessinent une sorte de rosace. Il s'agit de la piste de danse. Là où se présentent ceux qui veulent la commencer, la conduire, la mener.

Une fois en bas je remarque que l'éclairage est plus faible. Je me faufile entre les gens sans qu'ils aient le temps de me reconnaitre. Je sais que ma robe ne m'aide pas à passer inaperçue, mais quand je vois certaines femmes porter des fourrures fines oranges ou des robes en plumes violettes...

Les hommes quant à eux sont vêtus plus sobrement mais cela n'exclut pas l'extravagance de quelques-uns.

Tout ça me fait presque rire. Je suis au beau milieu d'un regroupement de riches bourgeois et anges issus de la noblesse paradisiaque. Qu'est-ce que je fais ici ? Je n'ai aucun point commun avec tous ces gens hautains et vicieux qui se manipulent même entre pères et fils. Je suis une fille honnête et timide, rien à voir avec ce qui m'entoure.

Des éclats de rire fusent dans tous les sens. Les gens s'agitent et lèvent les bras au ciel tout en se racontant des anecdotes. Je me fonds dans la masse, me perds, coule... Je ne sais pas où je dois aller ni vers où je me dirige actuellement. Je ne fais que m'enfoncer dans la foule tout en me faisant écraser et presser par des anges agités qui ne font plus le moins du monde attention à moi.

Je n'espère plus qu'une seule et unique chose : sortir de cet enfer. Pour ceci j'accélère le pas, je cours presque, et bouscule les anges pour me frayer un chemin parmi cette forêt vivante qu'ils semblent former. J'ai l'impression de manquer d'air, d'étouffer. La panique s'empare de moi. Encore...

Je débouche enfin sur un espace libre, près d'une étroite volée d'escaliers, face auquel les murs ont laissé place à de grandes vitres penchant vers le doré. J'effleure le verre fin d'un revers de la main et dans un souffle y dépose un nuage de buée. C'est comme si j'étais au chaud dans un château perché au sommet d'une montagne enneigée. Les pierres qui me séparent de l'extérieur paraissent me protéger, elles forment une barrière, un bouclier, infranchissable. Je suis à l'abri des dangers qui rôdent dans la nature, mais pas des plus redoutables : ceux qui sont avec moi, au chaud dans le château. En vérité je suis prisonnière, enfermée avec eux. Mes amis sont mes ennemis. Je ne peux avoir confiance en personne. Derrière chaque mur se cache peut-être quelqu'un qui veut ma peau. A cet instant on pourrait m'enfoncer un couteau dans le dos !

Je me retourne brusquement. Les gens n'ont pas l'air d'avoir remarqué mon comportement anormal. A croire que tout va parfaitement bien...

Je lance un ultime coup d'œil vers les vitres. J'y vois un ciel sombre dont les épais nuages annonceurs de tempêtes cachent les étoiles. Le plus dur est à venir. Je n'en ai pas fini avec le Paradis.

La buée disparait. C'est un peu comme si toutes les traces de mon passage s'effaçaient une-à-une. Ainsi il n'y a plus aucune preuve de mon existence. Je pourrais être un fantôme on n'y verrait aucune différence.

Je me plante auprès des immenses et épais rideaux bordeaux, tentant du mieux que possible de me faire discrète. Je remarque la chair de poule sur ma peau ; est-ce la peur ou bien le froid ? Je croise les bras et relève la tête, tentant d'avoir l'air naturelle. J'ai l'étrange sensation d'être au beau milieu de la Sibérie, dans un château placé au bord d'un précipice dans lequel plonge une cascade glaciale dont on ne voit jamais l'arrivée par cause du brouillard qui se dégage depuis sans doute quelques centaines de mètres plus bas. Dans le château a lieu un bal, à première vue, mais une sorte de réunion de l'autre. Réunion dans laquelle tous les riches et puissants conviés peuvent constater des situations actuelles de chacun. Ils peuvent également revoir de vieilles connaissances, des proches de leurs familles, des gens envers qui ils ont des dettes... car les relations entre ce genre de personnes ne sont jamais très saines... Entre « amis », on discute de ceux qu'il faudrait se mettre dans la poche et ceux dont il vaudrait mieux se débarrasser. On tente aussi de protéger ses secrets et de maintenir l'ignorance dans les rangs inférieurs. Tant de choses à régler, tant d'affaires à s'occuper que la populace devrait sans doute se réjouir de n'avoir rien d'autre à faire que de piocher toute la journée. Tant de risques à prendre, d'ultimatum... que les chômeurs devraient être heureux de ne pas avoir à travailler. On se maintient en vie, de deux manières différentes et bien distinctes. Ce sont deux idéologies qui s'affrontent. Et lorsque nous sommes des gens « normaux », nous n'en connaissons aucune des deux. Nous les voyons au quotidien mais nous n'y faisons jamais vraiment attention. Et si un jour l'une d'elles nous frappe... eh bien étant donné que nous n'avons aucun pouvoir alors nous ne pouvons rien faire. Avant de me retrouver au Paradis je n'avais jamais vraiment fait attention à ces deux contrastes de la vie. Aussi saisissant l'un que l'autre. A présent je m'en rends compte... Mais que puis-je faire ? Telle est la question... Que puis-je faire ?... Je l'ignore, et j'attendrai la réponse sûrement toute ma vie. Car je suis comme ça. Car je ne fais pas partie de ces deux catégories ni même celle de la « normalité ». J'appartiens à autre chose. Peut-être que je fais partie des solitaires, des artistes, ou tout simplement des fous. Et du fait que je ne sais pas qui je suis, je pense que je devrais essayer de savoir qui sont les autres. Ceux qui m'entourent. D'essayer de comprendre le monde, les sentiments, notre façon d'être, les raisons et conséquences de nos comportements.

Mais non. Je ne saurai jamais qui je suis, et c'est justement ça qui fait qui je suis. Me chercher, la quête de moi-même... ça c'est moi. Aussi dur que cela puisse être, c'est ce comportement, ces pensées, ces réflexions, qui font que je suis comme ça aujourd'hui. Et si j'arrête de me chercher alors je cours à ma perte. Je ne peux pas vivre sans me faire du mal. Parce que me faire du mal c'est ce dont j'ai besoin si je veux ressentir le bonheur de temps en temps. Parfois il se fait rare, certes, mais un beau jour il revient. Il finit toujours par revenir. C'est pour l'aboutissement de cette attente, pour la récompense qui vient après que l'on ait autant ramé qu'ont été inventé les verbes espérer et croire.

Moi je ne crois plus. Je n'espère plus. Je me contente juste de savoir. Je sais que le bonheur viendra. Et s'il ne vient pas j'irai le chercher. Car un matin je me lèverai avec l'envie de renouveau, l'envie de voir ailleurs... Alors je partirai. Et là, seule au bout du monde, je rencontrerai le bonheur sur ma route et ensemble nous ferons ce que bon nous semble.

C'est beau de rêver, et moi je rêve si bien...

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