CATWALK - H.S

By Britishized

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" On a tous nos petits secrets, non ? " Vois-tu comment le diable est habile ? La vérité, elle, est une appa... More

Prologue
Chapitre 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
FINAL

CHAPITRE 13

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By Britishized


" CRASH, CRUSH, OUT ''


>> Point de vue de Charlie


On dit souvent qu'à un certain moment de votre vie, il se présentera un carrefour. Un carrefour qui vous obligerait à prendre des décisions difficiles. J'étais en plein centre de ce croisement. Le Boeing dans lequel je me trouvais n'allait pas tarder à atterrir sur le tarmac londonien. Sans surprise, J'avais cogité durant l'ensemble du trajet et mes ongles en avaient fait les frais. J'avais passé mon voyage à observer méticuleusement la paume de mes mains comme si l'avenir y était gravé.


Je me sentais clairement bâclée, déchirée, bafouée, touchée, violée. Le passage fougueux de ses doigts en moi ne m'avait pas laisser indemne. Autant sur le plan psychique que psychologique.Les minutes s'écroulaient trop lentement et je tentais courageusement de ravaler mes sanglots ainsi que mes larmes. Mon corps m'avait trahis et lâché. J'avais cédé, mais qu'est ce que j'aurais pu faire ? Fallait t-il que je me sente coupable pour avoir ressenti du désir dans cette agression ?


Harry dormait à mes côtés dans l'avion. Son visage était serein lorsqu'il dormait. L'avion avait décollé aux aurores et le jet-lag m'avait complètement sonné. Le soleil était prêt à tirer sa révérence à Londres. Lorsque les roues touchèrent enfin le sol, je me sentis soulagée de retrouver mon chez moi, mon pays, l'Angleterre. Je rêvais de retrouver mon lit, mes amis, ma routine. J'avais vécu des choses hors du commun en trop peu de temps et mon cœur avait du mal à suivre le rythme de cette litanie. Je n'avais plus aucun contacts avec ''le monde extérieur'' , mon portable avait fini en 3 morceaux et était définitivement mort. Je me sentais pathétiquement désespérée. Je n'avais plus la force de l'affronter, j'avais besoin d'un break. J'allais exploser.


- Enfin à Londres. Murmurai-je à moi-même


Je me dépêchais de replier mes affaires personnelles et de me mettre debout tandis qu'Harry lui émerger lentement de son sommeil. Après la nuit que j'avais passé à New-York en sa compagnie, les choses avaient changés et je me sentais encore plus paumée que je ne l'étais au départ. Je me sentais tellement fragile que je me retenais courageusement de ne pas craquer dans une foule de touristes. Il fallait que je tranche.


Harry était égoïste et m'avait en quelque sorte violée la veille. Sa punition était une véritable épreuve. Sa perversion était comme un poison dans mes veines. Les larmes menaçaient de s'écrouler le long de mes joues rosies. Je pressais le pas et brusquai les gens sur mon passage. Il fallait que je sorte de là et rapidement.


Mes petites foulées s'étaient transformées par de grandes enjambées sur le tarmac de l'aéroport. L'air frais et humide de Londres m'avait manqué et enflammait mes poumons. Je me sentais à nouveau vivante, presque en feu. Mes larmes avaient finalement choisi de dévaster mon visage. Je voulais m'enfuir, fuir ces ennuis. Je voulais me retrouver.


Mes petites mains s'accrochèrent avec hargne à la nacelle de mon sac de voyage, je courais à en perdre haleine. Les lumières de l'aéroport de Stansted étaient floutées par mes larmes. C'est comme si je voyais le bout du tunnel.


- CHARLIE ! Entendais-je au loin derrière moi


Je savais que c'était lui, je n'avais pas besoin de me retourner. J'accélérais mes foulées comme si il n'y avait plus que ça pour me sauver. Traquée, voilà ce que j'étais. J'étais épuisée et dévastée mais j'arrivai encore à trouver une force sur humaine en moi pour le fuir. J'avais franchi le seuil de l'aéroport, il ne me restait plus qu'à passer la sécurité. L'aéroport était bondé, il y avait beaucoup de gens, et je me sentais soudainement perdue. Perdue parmi des milliers de voyageurs. J'avais besoin d'un signe. Je me faufilai essoufflée dans une file afin d'atteindre les nombreux postes de sécurité. La tension était palpable et je savais qu'il n'était pas loin derrière moi.


Je me cachais derrière un groupe de touristes japonais probablement venu visiter la capitale Anglaise. Ma petite taille me permettait de me cacher n'importe ou. Je crois que c'était la première fois que je trouvais un avantage à ma taille. Mon cœur battait à tout rompre et je semblais probablement tétanisée quand je vis la mine déconfite des douanes anglaises.


- Un problème madame ? Me demanda l'agent de contrôle sur un ton inquiet
- Non. Mentis-je en baissant les yeux


Je passais la sécurité avec succès. Je me retournais un moment pour reprendre de l'air. Mon souffle se coupa net quand j'aperçus ses boucles brunes parmi la foule de voyageurs en attente de passer les douanes. Il semblait furieux et ses iris me cherchaient des yeux. Je me sentis coupable de le laisser là, mais j'avais atteins le point de non retour. J'allais exploser et tout ravager.


Alors que j'allais me retourner et continuer ma route, mes iris croisèrent ses pupilles. Mon myocarde émit un douloureux appel au secours. Ses orbes étaient noirs de rage et ses lèvres d'habitude rebondies étaient plissées de fureur. C'était maintenant ou jamais.


- Désolée, Harry. Susurrai-je à moi-même


Je tournais le dos et je repris ma course folle. J'avais besoin d'être libre, je ne voulais plus être hypnotisée. L'aéroport de Stansted était particulièrement grand et je mis un temps fou à rejoindre le hall principal. Des flashs de la veille me hantaient. Un sentiment fort de culpabilité m'envahissait, j'allais exploser ce n'était plus qu'une question de minutes. Mes poumons se consumaient et je commençais à manquer d'air. Lorsque mon pied droit se pris dans l'une des marches en béton, je sombrais. Mon poids plume s'écrasa lourdement sur le sol et mon sac voltigea à des années lumières devant moi. J'affichai un rictus de douleur quand je ressentis une vive douleur dans mon genou droit. J'étais à l'apogée de l'agonie.


Il avait fait de ma peine une cible.


Mon souffle se saccada agressivement et lorsque je fus tenter de me relever, je sentis une main m'empoignait le haut du bras avec rage. Je levais la tête paniquée pour faire face à ses pupilles enragées. Ses doigts s'enfoncèrent furieusement dans la chair de mon bras et il me traîna sur quelques mètres jusqu'à rejoindre la sortie principale de l'aéroport. Je refusais de me laisser faire, je n'étais plus que rage.


Je tentais de me redresser tant bien que mal pour lui faire face. Il s'empressa de nous traîner dans un recoin à l'entrée de l'aéroport près des allées de cadis pour bagage. L'endroit isolé parfait. La peau nacrée de mon bras se colorait dans des nuances violacées face à la force de sa main sur moi. Ma poitrine montait et redescendait à vive allume, je voyais rouge.


- T'as vraiment pensé que tu pouvais te barrer comme ça et me laisser ? S'exclama durement le bouclé


Aussitôt, je me redressai comme une flèche, de manière fière et engagée pour lui tenir tête. Je n'avais plus rien à perdre et c'était là la beauté de la choses. J'avais déjà tout perdu ou presque. J'étais devenue une grenade, il avait joué si brutalement avec la goupille de sécurité, que je me consumais. Je replaçais quelques mèches rebelles derrière mon oreille, et je pris mon courage à deux mains pour le fixer. Boom.


- C'est fini, Harry. Tu m'as détruite, tu as eu ce que tu voulais. C'est terminé, je baisse les bras. Rétorquai-je agressivement
- Qu- ?
- Qu'est ce que tu ne comprends pas dans le mot '' terminé '' ? repris-je furieuse
- C'est moi qui décide de ces choses là. Répondit Harry sérieusement
- T'as perdu Harry. Tu t'es complètement pommé mon pauvre garçon. Regarde toi, franchement Harry. Regarde toi. T'es obligé de forcer les gens à signer un bout de papier A4 pour avoir une vie sociale et sexuelle. Tu forces les gens à t'aimer, regarde toi merde ! Hurlai-je enragée tout en sanglotant


Je pinçais ma lèvre inférieure douloureusement, un goût de ferraille inonda ma bouche. Ma vue fut floutée par un torrent de perles salées. Je savais que je risquais gros, mais je ne pouvais plus faire machine arrière. Mes poings étaient si serrées qu'ils faisaient ressortir les jointures blanches de mes phalanges. J'explosais.


- Regarde toi putain. Regarde le connard que tu es. Dis-je en le poussant violemment
- Qu'est ce qui te prends merde. Repris Harry inquiet de mon état euphorique
- Personne ne t'aime Harry. Derrière ton corps parfait et ton putain de sourire de merde, tu es seul.Scandai-je à m'érailler la voix


Je me servais de ma haine comme une arme.


Quelques personnes curieuses nous regardaient, mais sincèrement, je m'en foutais. J'étais en train d'exploser et je n'étais pas prête à limiter les dégâts. Soudain, il prit de force mes bras et me plaqua contre le mur de béton armé derrière moi. Mon cœur était en train d'imploser. Je tentais de me tortiller sous la force de ses mains, mais j'étais impuissante.


- Ne pose plus jamais un seul de tes doigts sur moi. Hurlai-je affolée
- C'est pas ce que tu disais hier. Susurra t-il en m'offrant un clin d'œil


Il se rapprocha soudainement bien trop près de mon visage. Son souffle furieux et enragé claquait contre mes lèvres. Mes mains tremblaient. Ses yeux se noyaient dans les miens, et pour la première fois que je le connaissais, j'aperçus une once d'espoir dans ses pupilles. Une flamme d'espoir noyée dans ses iris.


Ses orbes émeraudes brillaient à travers la nuit noire. Sa bouche demeurait entre-ouverte comme si elle appelait au secours. Sans prévenir, il laissa tomber son sac de voyage lourdement au sol et ses deux mains vinrent menotter brutalement mon visage. Il me poussa sauvagement plus fort contre le mur de ciment derrière moi. Ses boucles dansaient à travers la légère brise et ses pupilles fixaient mes lèvres avec passion. Je me décomposais, je m'émiettais, je n'étais plus que poussière dans ses mains.


J'étais tétanisée. Sans prévenir et contre toute attente, Harry déposa ses lèvres sauvagement sur les miennes. Il avait décidé de sceller nos lippes, c'était son choix et je ne comprenais plus rien. La colère en moi montait. Ses doigts se resserraient plus sévèrement le long de mon visage comme si sa vie en dépendit. Je retrouvais la saveur de ses lippes, fraise bonbon. Un long frisson parcouru mon échine et j'eus l'impression durant quelques secondes de ne plus toucher le sol. Sa lèvre inférieure jouait avec la mienne, m'ordonnant de le suivre dans sa démarche désespérée. Je tentais désespérément de le repousser mais la tension qui régnait entre nous était bien trop passionnelle presque irréelle.


Sa langue caressa avec douceur la barrière de mes lèvres me suppliant de la laisser danser avec la mienne. Peut-être que je pourrais lui accorder une dernière faveur ? Inconsciente et enragée, je glissai ma langue avec passion au barrage de ses lèvres rebondies. Il fut tout d'abord surpris de mon audace, et tenta de reprendre le dessus en commençant une danse endiablée avec ma langue. Je ne voulais pas qu'il est le dessus, pas cette fois-ci, c'était sa dernière faveur, je ne pouvais pas le laisser me contrôler. Je tentais de le guider à ma manière dans ce ballet sensuel. Mes mains quittèrent ses avants-bras pour aller s'accrocher sauvagement aux pans de son long t-shirt gris.


Son souffle se saccada comme un enfant, je le sentais partir. Ce baiser était celui d'Harry et non le mien et j'étais époustouflée de la passion qui rayonnait de cet acte. Son pouce caressait ma joue droite avec une tendresse étonnante. Je n'avais jamais vu Harry dans un tel état. Mon cœur chuta brutalement quand je m'aperçus de la tournure que prenait son simple baiser. Son nez se battait en duel avec le mien. Il me bouffait les lèvres sans délicatesse. Passionnément, il claqua son bassin contre le mien, la réaction fut vive. Un spasme de chaleur prit possession de mon bas-ventre.


Il tentait de reprendre enfin son souffle me laissant subjuguée et complètement en transe. Pourquoi avait t-il attendu si longtemps pour me faire partager ça ? Pourquoi s'était t-il acharné à me détruire psychologiquement et physiquement pour finir sur cet exploit ? Pourquoi ?


Il s'écarta le diable au corps pour reprendre de l'air, ses mains quittèrent mon visage pour aller s'abandonner dans ses boucles. Il se retourna pour me montrer son dos, il arqua sa tête vers le bas. Sa main droite jouait nerveusement dans ses boucles. J'étais dégoûtée et tellement déçue qu'il n'ait pas pu me montrer cette facette de lui auparavant. Il avait tout gâché, une perle insignifiante dévala ma joue gauche pour venir s'éteindre à la naissance de mes lèvres. Je n'avais pas la force de lui faire face, la grenade venait d'exploser et avait tout raflé sur son passage.


- Ce baiser n'enlèvera strictement rien au fait que je te hais Harry. Ce baiser est comme toi, il est artificiel.M'égosillai-je Tu as réussi à anéantir la seule personne capable de te supporter sur cette putain de planète. C'est terminé. Repris-je furieuse
- Charlie, je sui-... tenta t-il surpris
- Je ne veux plus rien savoir de toi Harry. C'est terminé. Tout est terminé. Merci d'avoir gâché tout gâcher. Tu sais ce que tu peux faire désormais de ton putain de contrat. Hurlai-je écœurée
- Reste. Avoua t-il dans un murmure


A quoi jouait t-il ? Je sentais qu'il savait que je lui échappais. Je m'envolais sans lui. C'était l'apocalypse à l'intérieur de mon myocarde. J'avais éteins mon dernier espoir cette nuit là. Je m'avançais dans de grandes foulées et le bousculer volontairement de mon épaule gauche. Je me dirigeai vers l'allée réservée au taxi, je me retournais, comme pour lui dire au revoir.


- Tu veux savoir quelque chose Harry ? Demandai-je sèchement


Il ne répondit pas et se contentait de me fixer anéanti. Ses iris ne brillaient plus, ses pupilles s'étaient éteintes. Ses boucles retombaient négligemment sur front. Je n'oublierai jamais ce regard.


- Ta mère aurait mieux faire d'avorter. Osai-je sévèrement.
- Tu le penses Charlie ? Rétorqua t-il surpris et choqué
- Plus que jamais.


J'étais devenue son propre reflet, j'étais un monstre.



3 jours. 72 heures. 4320 minutes et 259200 secondes.


Le temps commençait à me paraître long. J'étais emmitouflée dans les couvertures en coton au centre de mon lit. Je ne voulais plus le quitter, il était devenu mon abri. Mes yeux étaient rouges sang et mes lèvres gercées. J'étais dans un piteuse état psychologique et physique, je me laissais périr comme si j'attendais la fin. Il n'y avait plus que le son répétitif des aiguilles du cadran de l'horloge pour me portait compagnie.


Désespérée, j'avais séché volontairement les séances de '' groupe '' que j'étais sensée avoir avec lui. Pour résumer, Zayn et Kate avaient tenté des centaines de fois de venir me rendre visite, mais je n'ouvrais à personne. Je voulais rester seule. Il avait gâché mon année scolaire et je savais que si je retournais en cours, il serait probablement là et c'est tout ce que je voulais éviter. Mes lèvres ressentaient encore le picotement de ses lèvres sur les miennes et des flashs de mon voyage à New-York me hantait. Je devenais folle. Il m'avait crevé le cœur et je suffoquais, seule.


Mon estomac m'obligea à me lever, me suppliant d'avaler quelque chose. Lorsque j'ouvris la porte de mon petit réfrigérateur, je ne fus pas surprise que d'y retrouver uniquement une brique de lait entier périmée et un plat de nouilles chinoises à l'abandon. Une boule se forme à l'intérieur de ma trachée à l'idée de sortir, faire les courses. Je n'avais même plus de téléphone, j'étais coupée du monde, dans ma bulle. Après avoir enfilé un jean et un t-shirt qui traînait sur une chaise, je me rendis à l'évidence qu'il fallait que je sorte. Le poids de ma culpabilité semblait bien trop lourd pour mon envol.


L'air frais londonien invita à danser mes longs cheveux délicatement. De suite, je regardais dans les parages si il n'y avait pas de Range-Rover Noir, ou même ses mythiques boucles. Mais Rien. Il avait disparu et je ne réalisais pas. Mes vans noirs écorchaient dans de grandes foulées le béton du trottoir. Je voulais me dépêcher, la nuit commençait à tomber. J'étais devenue peureuse et parano sur les bords. Je resserrais avec attention mon petit foulard bleu marine autour de mon cou, le printemps était fuyeur et taquin.


Je n'étais qu'à quelques mètres de marches jusqu'à la supérette du coin et pourtant, je le voyais partout. C'était un cauchemar. Ses boucles dansaient au vent sur le trottoir d'en face, ses grandes mains étaient enfouies dans les poches d'un parfait inconnu, ses légendaires bottines écorchaient le même trottoir que moi. Et pourtant, j'étais seule.


- Sors de ma tête Styles. Susurrai-je à moi-même.


Les grandes lumières de la supérette m'éblouissaient, je mis quelque secondes à m'adapter à l'intensité des néons. Les magasins fermaient dans une heure et il n'y avait que des gens pressés et fous de rage autour de moi. J'avais toujours pensé être différente, mais finalement, après ce que j'avais fait, je me sentais aussi pitoyable que n'importe qui sur cette putain de planète. Je n'étais que Charlie Carlson.


Je déposais un paquet de gâteaux ainsi qu'une brique de jus d'orange dans mon petit cabas en plastique. Je n'avais besoin de rien d'autre, si ce n'est une lobotomie. Ça ne faisait que 3 jours pensai-je ironiquement en faisant la queue pour payer. 3 misérables jours et j'avais l'impression d'être au bout de ma vie. Londres a souvent été caractérisée comme un petit coin de paradis sur la planète, sincèrement je détestais cette ville. Londres n'était qu'un tissu de mensonges, Londres représentait pour moi mon avenir et cette salope m'avait menti sur toute la ligne.


Mes achats en mains, je fis demi-tour afin de rejoindre mon appartement. Le chemin me semblait une éternité, les lumières de ma rue clignotaient et j'arrivais encore à me demander ce que je foutais là. Il n'y avait plus d'espoir ; enfin je crois.


Nous étions Vendredi. Et miracle, j'avais décidé de me rendre en cour. Mais probablement pas pour la même raison que vous pensez. J'étais décidé à terminer ce que j'avais commencé et à tirer une croix. Je ne voulais plus regarder en arrière. J'avais enfilé une petite robe de saison blanche qui m'arrivait au dessus du genou, je ne voulais pas que les gens de ma classe me voit dépitée et déprimée. Je voulais porter un masque. J'allais démissionner.


Je ralentissais le pas quand je sortis de la bouche de métro. J'avais cette étincelle en moi, mais pas d'espoir, de désespoir. Mes petites ballerines s'avançaient timidement près du parvis de l'école que j'ai évité pendant plus d'une semaine. Mon cœur s'emballa, c'était probablement la dernière fois que j'allais monter ces cinquantes marches.


- CHARLIE ! Hurla une voix derrière moi


Je sursautai, après plus d'une semaine dans le silence, je n'avais plus l'habitude. Je n'osais pas me retourner, j'avais peur d'affronter la réalité. J'avais éteins ma lumière. Je jetais un regard furtif au dessus de mon épaule gauche. Les battements de mon cœur s'étouffaient quand j'aperçus Zayn adossé contre une mustang noir de collection. Sa voiture. Je n'eus le temps de me retourner pour continuer mon chemin, que je sentis sa main m'attrapait avec furie le bras gauche. Mon cœur s'emballa et je me retournais brutalement pour lui faire face, je ne supportais plus que l'on me touche.


- Charlie ! S'exclama le basané
- Salut, Zayn. Rétorquai-je épuisée
- Putain, mais qu'est ce qui ne va pas chez toi merde ? Ça fait une putain de semaine que Kate et moi cherchons à te joindre, tu ne réponds pas quand on sonne chez toi, tu ne sors plus, tu ne viens plus en cours. Me gronda Zayn sur un ton sévère
- Lâche mon bras, ok ? Repris-je furieuse


Il fut surpris du ton que j'avais employé et ses pupilles furieuses se colorèrent d'inquiétude. Zayn portait un long t-shirt noir bien trop grand pour lui, dévoilant ses nombreux tatouages. Son légendaire jean noir ne le quittait plus et ses cheveux en bataille le rendait un brin attendrissant. Il passa sa langue un moment sur ses lèvres et ses pupilles se noyèrent dans les miennes.


- J'abandonne Zayn. Expliquai-je sérieusement
- Pardon, de quoi tu parles ? Demanda t-il inquiet
- Bright Up, le stylisme, la mode, c'est terminé. Insistai-je
- T'es complètement à côté de la plaque Charlie. Je ne te reconnais plus putain. C'est ton rêve, tu n'arrêtes pas de me parler de ça depuis qu'on se connaît. Tu es faite pour ça. Arrête de dire des conneries. S'empressa de reprendre le brun choqué
- La vie en a voulu autrement.


Je fouillais quelques secondes dans mon sac bandoulière à la recherche du précieux. Mes petites mains tendirent la lettre que j'avais rédigé la veille devant Zayn. Il me fixa subjugué et profondément choqué. Ses deux lippes s'entre ouvrirent pour laisser s'échapper un gémissement de surprise. Je ne pouvais pas lui révéler l'existence du contrat, c'était en réalité pourquoi j'avais décidé d'abandonner. Je ne pouvais pas non plus lui dire ce que Harry m'avait fait, malgré ce qu'il s'était passé, c'était l'unique lien qu'il nous restait. Cela devait rester entre lui et moi exclusivement. Je parlais de lui au passé.


- Ne fais pas ça, Charlie. Tu mérites d'être ici plus que n'importe qui. Je ne sais pas ce qu'il t'a fait mais crois moi, il va le regretter. Insista Zayn une fois de plus


Je ne répondis rien. Tout simplement parce que je n'avais plus rien à dire, je lui avait tout dit, j'étais aussi vide qu'une coquille. Je me retenais sévèrement de ne pas verser une larme et j'étouffais mes sanglots. Sans prévenir, Zayn, profondément touché et sensible, s'approcha dangereusement de moi et me serra si fort dans ses bras que je crus étouffer. Il avait enroulé ses deux bras tatoués autour de mon cou et sa tête s'était enfuie dans le creux de ce dernier. Un long frisson me parcouru l'échine, c'était un délice comparé à la semaine en solitaire que j'avais passé.


J'avais besoin de ce contact, naïvement j'enroulais mes bras autour de sa taille de guêpe. Ma tête reposait sur son épaule droite. C'était fort et je tentais de ne retenir que le meilleur.


- Ne fais pas ç- susurra Zayn.


Alors que Zayn était en train de me susurrer quelque chose à l'oreille, il fut dégagé brutalement de mon étreinte. Mon cœur aurait pu bondir hors de sa cage thoracique. Mes petits bras tombèrent dans le vide, Zayn fut balancé avec violence quelques mètres plus loin. Lorsque je relevai la tête, mon cœur se stoppa. Il était là.


Il était là, enragé et furieux. Ses pupilles crachaient de rage et ses sourcils étaient froncés à souhait. Mes doigts vinrent se déposer sur mes lippes, tellement je fus surprise et choquée. Brutalement, il attrapa Zayn qui était encore à terre par le col de son t-shirt. Les boucles de Harry balayaient son visage. Zayn tentait de contre attaquer mais la force de Harry était sur-humaine. Mon myocarde redoublait d'effort et un sanglot s'échappa d'entre la barrière de mes lèvres. Tout se passa si rapidement. Harry claqua et bloqua le corps de Zayn contre son la carrosserie de son Range Rover noir quelques mètres plus loin.


Sans réfléchir, je les rejoignais en courant. Leurs regards étaient féroces, Zayn ne lâchait rien. Affolée, je tentais naïvement de me mettre entre eux, mais c'était tout bonnement impossible. Harry avait collé son corps contre celui de Zayn. Ses deux grandes mains pressaient avec rage la trachée de Zayn.


- Arrêtez, bordel ! Hurlai-je en sanglotant
- Je t'avais dit de ne plus jamais la toucher, connard ! Hurla plus fort Harry


Zayn ne pouvait plus rien répondre, l'air lui manquait cruellement. Harry était en train de l'étouffer. Je paniquais, les gens autour de moi tentaient d'ignorer la situation. Le monde était lâche. La fin était proche, mes yeux s'écarquillèrent quand je vis le visage de Zayn pâlir. Sa peau caramélisée perdait de ses nuances. Zayn n'avait plus aucunes chances.


A contre cœur et à bout de souffle, je sautai sauvagement dans le dos de Harry. Mes bras agrippèrent brutalement et avec bravoure son cou tandis que mes pieds lui tapaient énergiquement dans ses mollets. Harry fut surpris de ma folle tentative de diversion, fou de rage, sa main droite quitta la trachée de Zayn pour venir s'étaler sur mon visage. Le coup avait été violent, je tombais au sol, complètement sonnée et la joue en feu.


Zayn en profita pour contre attaquer et son poing s'éclata avec sauvagerie sur la bouche du bouclé. Un lourd gémissement se fit entendre. Mes yeux étaient floutés par mes larmes et ma tête tournait à une vitesse démesurée. Je vis le corps de Harry pantelant, courbé par le coup qu'il venait de prendre.


- Tu viens de la taper, espèce de tas de merde. Hurla Zayn à Harry


Ma tête sonnait, mon estomac était complètement retourné. Harry m'avait giflé et je ne réalisais pas autant sur le plan physique qu'humain. J'étais étalée sur le sol, et il n'y avait plus que la honte pour me consoler. Tout était soudainement flou, je n'entendais plus qu'un mot sur deux.


Les mots de Zayn semblaient avoir fait effet sur le bouclé. Il se retourna à l'entente des mots du basané, la bouche en sang. Un giclé cuivrée avait traversé son doux visage. Ses boucles étaient en bataille. L'entaille au coin de ses lèvres commençait à gonfler. Quand ses pupilles croisèrent les miennes enfin, une flamme revigorante entama son chemin en moi. Mon sang bouillonnait. Ses orbes jades m'avaient inconsciemment manqué, elles étaient transcendantes. 1 semaine, 7 jours, une éternité.


Toujours allongée sur le béton dans un état douteux, je le vis s'empresser d'accourir vers moi. Je ne ressentais plus la douleur, j'en avait fait abstraction. Mon esprit voyageait entre rêve et réalité. Ses genoux heurtèrent avec violence le sol, trouant son jean slim noir. Ses grandes mains, agitées, tentèrent de me redresser, j'étais à semi-consciente. Ses bras brûlants s'enroulèrent autour de ma fine taille. La gifle avait été si violente, que je sentais le goût amer et d'acier à l'intérieur de ma bouche. Mon myocarde me suppliait de l'aide.


- Putain, Charlie. Murmura t-il près de mon oreille


Le monde tournait comme un carrousel autour de moi, comme si plus rien n'avait de sens. Ses pouces s'empressèrent d'essuyer mes larmes contre mes joues, qui coulaient à torrent. Je ne contrôlais plus rien. Je ne suis plus sûre de ce qui venait de m'arriver. Mes muscles étaient incapables d'assouvir leurs fonctions initiales. Harry se positionna derrière moi pour m'assurer un soutien dorsale. Un douloureux frisson me fit frémir quand je sentis son torse se scellait à ma colonne vertébrale tel un aimant. Que m'arrivait t-il ?


Sans prévenir, il enfouit son doux visage dans le creux de mon cou. Un long frisson électrisa chacun de mes muscles endoloris. Le contact de sa peau contre la mienne aurait pu quasiment me faire sortir de mon état semi-comateux. La pulpe de mes doigts tremblaient dans le vide. Je n'étais plus qu'une marionnette désarticulée.Étais-ce réel ?


Son souffle brûlant claquait contre la chair sensible de mon cou, je devenais fébrile. Les pointes de ses boucles chatouillaient la commissure de mes lèvres. Mon poitrail montait et descendait rapidement, trop rapidement. J'étais au bord de l'asphyxie quand son parfum que je ne connaissais que trop bien, me titilla les narines. Tout était brouillé, comme surnaturel. Ses doigts dessinaient des formes invisibles avec tendresse sur chaque parcelles de mon visage. Si sincère, le bout de son nez caressait la ligne de ma mâchoire. L'air me manquait cruellement.

  Je suffoquais, boom.

- Reste. Mon amour. Murmura t-il lentement au creux de mon oreille droite


Et soudain, Le black-out total. Le noir, le néant. La grenade avait fait des ravages.


FIN DU TREIZIEME CHAPITRE.

All the love, xx 

Mary 

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