" Sa grande taille m'empêchait de voir son interlocuteur, mais je cru vite comprendre lorsqu'il fut plaqué contre un comptoir de cuisine et je vis des ongles manucurés lui agripper les cheveux fortement et une bouche rouge pétante et pulpeuse se poser sur la sienne. "
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Instinctivement, mon corps ne fit pas un seul mouvement. J'attendais, je ne sais pas quoi, mais j'attendais que ce maudit baiser finisse. L'intérieur de mon corps bouillonnait, j'avais l'impression qu'on se jouait de moi et ce sentiment, je l'ai déjà ressenti à maintes reprises. Mes mains se mirent alors à trembler légèrement alors que devant moi, la femme continuait d'embrasser Harry avec ardeur, lui arrachant presque son chemisier.
Quelques secondes plus tard, se sentant probablement observée, la femme releva la tête et son regard se posa directement vers moi, qui était assez loin derrière Harry, toujours plaqué contre le comptoir. Elle se racla la gorge et me toisa du regard.
« Mon chou, tu ne m'avais pas déjà dis qu'aucun patient ne pouvait travailler aux fourneaux ? »
À l'entente des mots de sa petite Barbie chérie, je vis Harry lentement tourner la tête, comme s'il savait pertinemment que cette scène allait être l'une des pires de toute sa vie. Il essuya le rouge à lèvres qui était resté collé à ses lèvres du revers de la main et bafouilla mon prénom avant de se ressaisir.
« Effectivement, hum, attend moi une minute, je reviens, d'accord ? Ne touche à rien, s'il te plaît. »
La femme hocha la tête tandis que j'avais les bras croisés contre ma poitrine, prête à recevoir une tonne d'excuses aucunement valables et minables de ce cher Harry. Il finit par se décoller de sa poupée et s'approcha de moi doucement, ne voulant probablement pas me brusquer, mais après ce que je venais de voir, rien ne pouvait vraiment plus me brusquer autant. Ce qui m'étonnait, c'était mon calme imminent, je n'étais pas parti, je n'avais pas fais de scène, non. J'étais restée de marbre et j'avais tranquillement laissé Monsieur Styles finir son affaire. À force de voir des choses dans cet hôpital on apprend beaucoup de trucs. Comme rester neutre face à plusieurs situations délicates, comme une mort par exemple. L'autre jour, un patient est mort d'une crise cardiaque après avoir été électrocuté par la chaise au niveau deux. Il a fait sa crise en plein milieu de la cafétéria, devant les yeux de tous. Je suis restée là à admirer le silence de ses amis proches et de tous les gardes lorsqu'ils se sont rués sur lui et qu'ils ont fait non de la tête, nous signifiant qu'il avait rejoint un monde meilleur.
Le brun prit délicatement mon bras avant de me tirer vers l'immense garde manger au fond de la salle.
« Ashley.. Je ne vais pas te dire que ce n'est pas ce que tu crois parce que je crois que tu as compris par toi-même. »
Je gloussai, ne sachant pas trop quoi répondre à un homme infidèle et qui a en plus le culot de ne pas s'excuser devant moi. Voyant que je gardais le silence, il continuait.
« J'ai été con, ouais. J'ai été con de ne pas t'avoir parlé d'elle. Tu te souviens du cadre.. Dans ma chambre ? Celui qui m'a fait péter un plomb ? »
J'hochais la tête, sachant pertinemment de quel cadre il parlait. Le cadre de lui à sa graduation avec une jeune femme à son bras. C'était donc elle, sa petite-amie ? S'il était en couple avec elle depuis tout ce temps, pourquoi me l'avoir caché ?
« C'est Astrée, c'était ma petite-amie à l'époque.. Elle était ma confidente depuis tout petit et au fil du temps, on avait commencé à développer des petits sentiments l'un pour l'autre. Je suis sorti avec elle durant deux ans. J'avais découvert qu'elle prévoyait être danseuse. C'était... Wow. Tout un choc. »
Harry baissa la tête et rigola amèrement en passant une main dans ses cheveux dépeignés.
« Aucun garçon ne veut voir sa petite-amie danser pour d'autres garçons que lui. Alors je l'ai larguée. Comme un lâche, sans lui demander d'explications. Des années plus tard, je suis allé à son bar. Je ne savais pas qu'elle y travaillait toujours. Mais, elle m'est de nouveau tombée dans l'œil et on a commencé à se revoir de temps en temps. C'est que quelques mois après que j'ai commencé à avoir des sentiments pour toi, Ashley. Je n'aime plus cette femme, crois moi. »
Je me mis incroyablement à rire, malgré tout le mal que je ressentais à l'instant, je riais. Cet idiot m'avait amené à rire car il me prenait inévitablement comme une vraie folle. C'est idiot de croire que je vais gober le fait qu'il ne l'aime pas alors qu'il s'est bien laissé embrasser sauvagement il y a de cela quelques minutes à peine. Je relevai la tête vers lui et croisa ses émeraudes, pleines de regret. C'est ce qui m'a le plus frappé dans son regard froid. Le regret.
«Tu m'as déçu, Harry. Vraiment. Dire que je suis encore assez folle de croire que tu es tombé en amour avec une détraquée mentale et que tu ferais tout pour me sauver, franchement, bravo. C'est l'idée de roman la meilleure du siècle. Je devrais penser à devenir écrivaine, tu ne crois pas ? Me baser sur ma propre histoire. Best seller, garanti. »
Je souris légèrement, fière de ma réplique bien envoyée et de ma force à continuer de lui tenir tête alors que je sais qu'il n'a qu'une seule envie et c'est de retourner dans les bras de sa magnifique amante et de l'embrasser encore comme tout à l'heure et finir tout ça en beauté par une partie de jambes en l'air dans la cuisine de l'hôpital. Très hygiénique, tout ça. Le brun finit par toussoter et se mettre à jouer nerveusement avec deux de ses bagues sur la main droite.
« Je.. Ouais, j'aurais dû savoir que tu n'allais pas me croire.. J'aurais dû juste.. Mettre un terme à tout ça avant de m'engager dans quoi que ce soit. Ashley, je ne peux pas continuer comme ça. Cette relation va me pourrir la vie comme la précédente l'a fait. »
De quoi parlait-il ? De notre relation ou de celle avec Astrée ? Je n'eu pas le temps d'avoir de réponse à ma question parce que la Astrée en question venait tout juste de nous rejoindre, en compagnie de notre très gentil ami, Zayn.
« C'est elle, elle était dans la cuisine pendant que je parlais avec Harry.. » dit Astrée, me pointant du doigt, m'accusant d'avoir été dans la cuisine alors que j'y avais été invité par nul autre que son stupide ex.
Rapidement, Zayn prit les devants, agrippant mon bras comme si j'étais une criminelle et me tirant hors de la pièce sous le regard vide de sens d'Harry. Il ne dit rien, comme lorsqu'il m'avait emmené ici au retour de mes "vacances" de Noël. Ce con m'avait une autre fois piégé.
Je me mis à hurler contre Zayn, le traitant de tous les noms les plus ignobles possibles, ce qui me valu une descente directe à la cave, l'endroit le moins fréquentable de l'hôpital et le plus effrayant, aussi. Lorsqu'il arriva à la dernière marche des escaliers, j'entendis tout d'un coup tous les patients les plus détraqués se ruer aux barreaux de leurs cellules, hurlant leur désespoir, hurlant à Zayn et à moi qu'ils allaient nous tuer. Je me mis à frissonner fortement, c'était inconcevable pour moi que Zayn me laisse pourrir ici avec tout ces gens, s'ils le sont encore, plus malades les uns que les autres. Le bazané leur cria de se taire mais les hurlements s'intensifièrent. Je me mis doucement à sangloter, essayant de faire taire leurs voix dans ma tête, mais tout ce que j'entendais c'était leurs voix stridentes et dégoûtantes. Zayn me fit asseoir dans une cellule, assez reculée des autres détraqués et me regarda dans les yeux.
« Écoute, Ashley.. Je ne veux pas te mettre ici, je ne veux vraiment pas, mais pour l'instant, c'est l'endroit le plus sécuritaire que j'ai trouvé. »
J'éclata de rire, les larmes roulant sur mes joues.
« C'est une blague ? Un endroit sécuritaire ? Le PLUS sécuritaire ? Es-tu aussi fou qu'eux, bordel ?! »
Je me levai, mais les chaînes accrochées à mes pieds semblaient m'empêcher de bouger ne serait-ce qu'un peu.
« Tu es un connard, le pire des connards que je connaisse, pire qu'Harry ! Si jamais tu ressens une once de lucidité en toi un jour, fait moi signe, parce que j'aimerais bien être traitée comme un être humain ordinaire ! »
Suite à mes mots, le brun ne semblait pas vouloir y ajouter quoi que ce soit, alors la seule chose qu'il fit fut de sortir de ma cellule et s'assurer de la verrouiller à clé avant de repartir dans le couloir immonde, ignorant les cris de mort des patients autour de lui.
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Rebonjour ! Me revoilà enfin avec la suite, je ne voulais pas vous faire attendre trop longtemps alors j'ai essayé de le faire moyen, j'espère qu'il vous plaira !
D'ici les prochains chapitres, vous allez découvrir plus en profondeur l'attirance qu'à Zayn envers Ashley et pourquoi Harry n'a rien fait, pourquoi il l'a de nouveau piégée, si c'était vraiment le cas.
Allez, on se revoit demain pour la suite maybe ?