Liquorice Love

By louiselysambre

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🇫🇮❄️🍻🤘🏻🍭🔞 • Octobre 2012, Finlande. On dit que l'aventure Erasmus permet des nouvelles rencontres, ino... More

Liquorice Love : c'est quoi ?
Le résumé en 143 mots
Tervetuloa Suomeen!
Corsaire ou flibustière ?
Casino Royale
Tiens bon la barre
Le Capitaine Jack Sparrow
T'es vachement pâle
La grande forme
Grand, Suisse, autre chose ?
Oppa Gamla Stan
Ça alors
Deux étoiles au guide Michelin
De Kungliga Slotten
Breakdown
Moleskine & Motilium
Geeks & nerds
Madame Stoïque
Taikatalvi
Swedish sauna
Les gougères aux épinards
Du mouliné de breton
Song of Myself
Imaginaerum
Nooo wooorries
Dark Souls
One-thousand pages of erased text
Hyvää yötä
Vu
Shutdown
Étrange
Pancakes
Genre c'est tout
La concentration
Ok Google
Lulu
Kopfertami
Who cares baby
Joséphine
Big Moustache
A male friend
La couille céleste
Pineapple and blue cheese
L'éternité devant nous
Le Michoko
Suklaasta

Emotional damage

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By louiselysambre

Ma réplique s'étrangle avec moi. Je reviens dans la buanderie, lutte contre l'envie de le saisir par le col et de secouer très fort.

« Qu'est-ce que tu as en tête, exactement, Vauthrin ? le toisé-je, mes yeux dans les siens. Vas-y, je t'écoute.

— Pour une fois, tu veux dire ? Super ! Alors voilà : ce mec, c'est un taré. Le genre à se trancher les veines et les tiennes avec, au moindre problème. »

Au moindre problème ? Je me retiens de lui cracher que les problèmes de Léandre sont à une galaxie des nôtres. Comment ose-t-il le juger, ce crevard ?

« T'as bien vu ce qu'il écoute, non ? Ou ça aussi, tu t'en branles ? Putain, Tiph, dans quel monde tu peux vouloir de lui ? C'est pas un gars comme ça qu'il te faut. »

Mes poings se contractent, à défaut de lui retourner une droite. Je m'efforce de respirer.

« Parce que tu le sais mieux que quiconque et moi en première ligne, bien sûr.

— Je vais te dire, ce que je sais : c'est que tu me prends pour un naze. Tu m'as toujours pris pour un naze, à utiliser tes jolis mots du dico, à me traiter comme de la merde. Le pote sympa, le Jérèm, utile mais sans plus. Enfin, si, utile pour te servir de faire-valoir. »

Je m'apprête à contrattaquer, soufflée. Faire-valoir. Un instant la colère flanche face à la honte. Oui, j'aurais pu le rembarrer. Oui, je redoute la solitude. Mais oui, j'ai toujours trouvé grisant de savoir que je peux plaire, que je plais tout court. Ce sentiment vain mais satisfaisant d'avoir de l'importance pour quelqu'un. Même aux yeux d'un mec qui ne m'attirera jamais. Surtout à ses yeux, parce que je sais qu'il me révère sans espoir.

Je me devinais enfoirée sur les bords, mais je ne savais pas Jérémie si clairvoyant ; une erreur de plus.

« Sauf que, reprend le breton, moi, j'ai toujours été là pour toi.

— Ça fait deux ans qu'on se connait. Deux ans, c'est moins que toujours.

— Mais tu vois, t'as sans arrêt réponse à tout ! T'as cette manie de faire passer les gens pour des demeurés, alors qu'ils veulent juste... qu'ils veulent t'aider ! Si j'avais pas été là, t'aurais pas eu de potes à la fac. Tu sais pas ce qu'ils disent, les autres, sur toi. »

Si, je le sais. Et ça fait mal, encore plus mal qu'il me le crache de cette manière.

« Un ami ne dirait pas ça, rétorqué-je d'une voix blanche.

— C'est ce que je suis, hein ? Bah ouais, un ami. Parce que tu veux pas me voir autrement.

— Je ne veux pas, non. Pourquoi ça ne t'a jamais effleuré ? On est à des années-lumière l'un de l'autre, tu t'en rends compte, de ça, au moins ? Sans parler du fait que tu es un con fini, jamais je pourrais être la meuf qu'il te faut.

— Ah ouais ? Donc je suis quoi, au final, un ami ou un con ?

— Les deux ne sont pas indissociables.

— Tu fais chier, Tiph. Tu veux pas comprendre que moi, je te ferais jamais de mal.

— Faux. Tu m'en fais en ce moment-même. Parce que tu penses savoir ce que j'aime, savoir ce que je suis. Qu'est-ce que tu fais là, exactement, dans ce pays, dans cette buanderie, à part me courir après en espérant que je te suive un jour ? T'as raison, Jéjé. Comme Jon Snow. Tu sais rien. Ça ira pour le linge, je viendrai le chercher moi-même. Je laisserai tes polaires dans le bac des objets trouvés – si ça peut t'aider à y récupérer quelques neurones au passage. »

Je lui claque la porte au nez, grimpe les étages et m'enferme dans l'appart, corps et esprit en ébullition. Pourquoi maintenant ? Pourquoi comme ça ? Je jette un œil écœuré sur le fond de l'évier, abandonne et fais chauffer de l'eau pour un café. Dégueulasse. Comme mon humeur.

J'ai envie de frapper sa tête blonde, effacer son air suffisant, oublier la main qu'il a refermé sur mon bras avant que je ne m'en dégage. Espèce de petit connard prétentieux. Ce qu'il a osé sous-entendre me donne envie de hurler. Je vais et viens sans but, à déplacer ci, repositionner ça. Je prends une douche brûlante, laisse l'eau ruisseler longuement sur mon crâne.

Je te ferais jamais de mal, moi.

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