Liquorice Love

By louiselysambre

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🇫🇮❄️🍻🤘🏻🍭🔞 • Octobre 2012, Finlande. On dit que l'aventure Erasmus permet des nouvelles rencontres, ino... More

Liquorice Love : c'est quoi ?
Le résumé en 143 mots
Tervetuloa Suomeen!
Corsaire ou flibustière ?
Casino Royale
Tiens bon la barre
Le Capitaine Jack Sparrow
T'es vachement pâle
La grande forme
Grand, Suisse, autre chose ?
Oppa Gamla Stan
Ça alors
De Kungliga Slotten
Breakdown
Moleskine & Motilium
Geeks & nerds
Madame Stoïque
Taikatalvi
Swedish sauna
Les gougères aux épinards
Du mouliné de breton
Song of Myself
Imaginaerum
Nooo wooorries
Dark Souls
One-thousand pages of erased text
Hyvää yötä
Vu
Shutdown
Étrange
Pancakes
Genre c'est tout
La concentration
Ok Google
Lulu
Kopfertami
Who cares baby
Joséphine
Big Moustache
A male friend
La couille céleste
Emotional damage
Pineapple and blue cheese
L'éternité devant nous
Le Michoko
Suklaasta

Deux étoiles au guide Michelin

38 9 2
By louiselysambre

      Passées les présentations d'usage, Antti semble modérément menacer la suprématie Jérémienne. Léandre, en revanche, défend aux yeux du breton de sérieuses revendications. Je suspecte l'entente d'être tout sauf cordiale, alors même que Jérèm l'hyper-cosmopolite se révèle généralement avenant.

« Et vous vous connaissez d'où, au juste ? s'enquiert ce dernier.

— De l'intérieur du café, répond simplement Antti. Vous avez vu la place avec les belles façades ? Pas encore ? Let's go, alors !

— C'est tellement excitant ! piaille Soline contre moi. C'est lui qui t'a abordée, en plus, j'ai tout vu » chuchote-t-elle en frétillant de plus belle.

Je reviens sur la silhouette de Léandre, uniformément noire. Il dépasse Antti d'une demi-tête – et que dire de Jérémie, malgré ses Air Max compensées. Ce dernier finit par se glisser entre Soline et moi, nous attrapant chacune par un bras. Le mâle alpha qui marque le territoire, je vois.

« Et alors ? T'as presque rien dit depuis qu'on est sortis, remarqué-je en ébouriffant sa crête de coq.

— Arrête, ça va niquer mon gel.

— Holala, il est ronchon, le titille Soline.

— Mais non mais c'est juste qu'on les connait pas, ces gars.

— Y'a peu de chance qu'ils nous trucident en pleine rue, riposte ma camarade. Ils ont l'air sympa.

— Je sais pas. Le grand, on dirait The Crow. »

Le pseudo Eric Draven se retrouve à mon côté alors que nous flânons sur Stortorget, la place aux maisons hautement Instagrammables.

« Encore ici ? me glisse-t-il innocemment.

— Ça ne fait que trente-quatre minutes, rétorqué-je en vérifiant sur mon téléphone.

— Plus que quatre pour fuir.

— Qu'est-ce qui se passe, ensuite ? Antti se transforme en citrouille ?

— J'espère pas. Les citrouilles et moi, ça fait deux. Presqu'autant que les asperges. Et donc, tu aimes Nightwish ? »

      Bien sûr, il connaît. Du métal symphonique certes, mais du métal malgré tout.
 
      « Dire que j'aime, c'est un doux euphémisme, approuvé-je en verrouillant l'écran sur la couverture de leur dernier album, Imaginaerum. C'est grâce à eux que je suis là. Cette passion pour la Finlande, c'est signé Nightwish. »

Ce qui s'apparentait à une épreuve de force hier, à savoir lui parler sans paraître ni débile, ni bizarre, s'avère étonnamment aisé aujourd'hui. Surfant sur l'inspiration et cette étrange plénitude, j'enchaîne :

« Pourquoi Vantaa ?

— Parce que Microsoft. Ils m'ont embauché pour six mois, avec possibilité de prolonger si mon école accepte. Tu restes un ou deux semestres ?

— Deux. J'imagine que mon plaidoyer larmoyant pour vanter les mérites de la Finlande a convaincu la commission d'attribution de me laisser faire l'année scolaire ici.

— Et Jérémie est venu de Rennes avec toi, c'est ça ?

— Oui. Par je ne sais quel moyen, mais oui.

— Il a l'air ravi. »

      Antti tenant le crachoir avec Soline, Jérèm se retrouve à essayer de placer un mot, dépité. Il s'apprête à charger dans notre direction lorsque notre guide lance à la cantonade :

« Bon, c'est bien joli, mais ça meule. Je connais un super restaurant typique, ça vous tente ? »

      🍟

Nous observons, dubitatifs, l'enseigne frappée d'un M jaune en marge de la vieille ville.

« Typique, hein ? relève Léandre.

— En même temps, à moins d'avoir réservé, un samedi midi, je préfère vous le dire : ailleurs, c'est mort.

— La vache, comme c'est cher, siffle Jérémie en inspectant les menus.

— C'est en couronnes.

— Ah ouais, c'est vrai. Je me disais aussi, 125€ le Big Mac, abusé. »

La bonhommie d'Antti se charge de coupler la team contemplative à celle de l'énergie débridée ; on nous observe, Léandre et moi. Un camaïeu de noirs dans un environnement bariolé, il faut croire que ça attire l'œil. Comme si les gothiques avaient davantage leur place dans une cave à l'odeur de formol que dans une chaîne de fast food.

Je ne parviens pas à achever mon burger, ni Léandre le sien. Plusieurs fois je croise son regard, presqu'étonnée de le voir toujours face à moi. Ma pression sanguine s'est habituée à sa présence ; la sensation de vertige, elle, n'a pas disparu. Je me demande s'il en va de même pour lui. Quelle en est la probabilité ?

Mais quelle était déjà celle que vous passiez la journée ensemble, hein, cocotte ? radote dans un repli de ma mémoire un timbre chevrotant.

« On peut aller se balader dans un quartier plus récent, si vous aimez faire les boutiques, propose Antti après s'être accaparé les restes de son coloc.

— Oh oui ! s'enthousiasme Soline. Y'a sûrement plus de choix qu'à Helsinki.

— Et le Palais Royal ? demande Léandre.

— Ça y est, il recommence. Tu vas pas nous emmerder avec tes vieilleries, réplique Antti.

— J'avoue, ça craint, ponctue Jérémie en vidant bruyamment son soda.

— Ça m'intéresse, moi, interviens-je en toute bonne foi.

— Vous avez une seule journée à Stockholm et vous voulez la passer plantés devant des portraits de macchabés ? Sans moi, merci. Je l'ai déjà vu trois fois, en plus, ce palais.

— On n'a qu'à diviser les troupes, suggère Léandre. Les admirateurs de choses poussiéreuses visitent pendant que les autres prennent le dessert à la cafétéria du musée.

— Y'en a pas. C'est les appartements royaux, pas le Flunch.

— Dans un café à proximité, alors.

      — Voilà, ça c'est une bonne idée, pour une fois. Alléluia, l'esprit Microsoft s'imprime enfin dans tes circuits, mec. »

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