Ennemis jurés TOME 1 Suspicion

By AdelaRune

1.9K 329 1.3K

Dans la France de 2063, où les citoyens ont le choix entre suivre les traditions ou être déchus de leur natio... More

Citation
Grande loi de ségrégation du 24 août 2043
1. Gnothi seauton - partie 1
1. Gnothi seauton - partie 2
1. Gnothi seauton - partie 3
2. Mater Dixit - partie 1
2. Mater Dixit - partie 2
2. Mater Dixit - partie 3
3. Dignus est intrare - partie 1
3. Dignus est intrare - partie 2
3. Dignus est intrare - partie 3
4. Locus vitae - partie 1
4. Locus vitae - partie 2
4. Locus vitae - partie 3
5. Intra-muros - partie 1
5. Intra-muros - partie 2
5. Intra-muros - partie 3
6. Oratio aurea - partie 1
6. Oratio aurea - partie 2
6. Oratio aurea - partie 3
6. Oratio aurea - partie 4
6. Oratio aurea - partie 5
7. Opus est sanitas - partie 1
7. Opus est sanitas - partie 2
7. Opus est sanitas - partie 3
8. Memoria iter - partie 1
8. Memoria iter - partie 2
9. Somnus in eo - partie 1
9. Somnus in eo - partie 2
9. Somnus in eo - partie 3
10. Purpura - partie 1
10. Purpura - partie 2
10. Purpura - partie 3
11. Cenam vestram fruimini - partie 1
11. Cenam vestram fruimini - partie 2
12. Manducare vel mori - partie 1
12. Manducare vel mori - partie 2
12. Manducare vel mori - partie 3
13. Accuso - partie 1
13. Accuso - partie 2
13. Accuso - partie 3
14. Ad infirmariam - partie 1
14. Ad infirmariam - partie 2
14. Ad infirmariam - partie 3
15. Mundare - partie 1
15. Mundare - partie 2
16. Amor Fati - partie 1
16. Amor fati - partie 2
16. Amor fati - partie 3
17. Deductio - partie 1
17. Deductio - partie 2
18. Vox populi - partie 1
18. Vox populi - partie 2
18. Vox populi - partie 3
19. Reus - partie 1
19. Reus - partie 2
19. Reus - partie 3
20. Orare
21. Supplicium
22. In fine

11. Cenam vestram fruimini - partie 3

7 1 0
By AdelaRune


Même Achille Moreau parut surpris de si peu de combativité.

— Tu abandonnes déjà ?

Elle opina.

— Attends ! Tu vas pas nous faire ça ? s'indigna François qui retrouvait soudain sa langue.

— Il a raison, dit Irène. Bats-toi !

— J-je ne p-peux pas.

— Laissez tomber, dit Guillaume. Elle est trop nulle.

— Lâcheuse ! mugit François.

Toutes ces méchancetés, qui étaient plus la cause que la conséquence de l'échec de Caro, dévastèrent Irène, si prompte à ressentir le malaise des autres.

Pourtant, elle aussi en voulait à Caro à cet instant. Cet abandon était réellement un drame pour leur équipe. Ils perdaient l'occasion d'avoir une voix en plus pour contrer les oranges. Leur seul espoir venait d'un échec d'Elliot. Il ne fallait pas trop compter là-dessus, il n'aurait sûrement aucun problème à finir ses deux plats.

— Bien, dit Achille Moreau. Si la décision est prise, nous allons compter jusqu'à trois et, à trois, Caroline appuiera sur le chronomètre et la cuisinière lèvera la cloche.

Sans avoir le temps de se préparer davantage, Elliot attrapa sa fourchette et son couteau et Achille cria :

— C'est parti !

Caro déclencha le chronomètre en appuyant sans entrain sur le bouton et, enfin, ils purent tous voir le repas d'Elliot : cinq saucisses grillées.

— C'est quoi ça ? C'est trop facile ! s'exclama Jordan alors que le deuxième plat identique était apporté sur la table.

— On ne va pas s'en plaindre, dit Victoria. L'important, c'est qu'elle perde. C'est une voix en moins contre nous.

Elliot comprit qu'il n'aurait pas besoin de se faire souffrance pour réussir son épreuve. Il se détendit. Son expression soucieuse quitta un instant son visage et Irène eut l'impression de découvrir un autre homme. Plus abordable. Plus gentil.

Il avala ses saucisses, bouchée par bouchée. On entendait que le bruit de ses couverts quand ils découpaient un morceau. En face de lui, Caro subissait le spectacle, retenait ses larmes. Elle avait parfaitement conscience qu'elle avait offert la victoire à Elliot. L'humiliation la sciait sur place, un peu plus à chaque fois qu'Elliot croquait dans ses saucisses. Elle n'osait ni regarder son adversaire ni les autres détenus. Seule. Vaincue.

— Alors, elles sont bonnes ? demanda Guillaume. J'ai faim.

Elliot jeta un coup d'œil dans sa direction mais ne répondit pas. À aucun moment, il ne laissa exploser sa joie, même pas quand il termina sa pitance, au bout de trois minutes seulement. Irène se demanda s'il n'avait pas de la peine pour Caro.

Achille Moreau le félicita :

— Et c'est fait ! Bravo, Elliot ! Tu remportes une voix supplémentaire pour demain. Fais-en bon usage. Quant à toi, Caro, tu conserves ton unique voix.

— C'est bon pour nous, ça, chuchota Victoria. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, comme dit l'adage.

Caro retourna à sa place en cachant difficilement ses larmes.

— Au suivant ! cria Achille Moreau et sa belle assistante lui tendit le panier contenant les papiers.

Il touilla, touilla et touilla encore. Irène se tortilla sur sa chaise. Pas maintenant ! Si ses souvenirs étaient bons, pas sur ce tour.

— Guillaume.

— Je vais me péter le ventre ! déclara-t-il en se levant de sa chaise et en trottinant vers la table centrale. J'ai trop faim !

Il s'assit et se saisit de ses couverts. Quelques instants plus tard, Achille annonçait le nom de son adversaire : la discrète Fatiha. Elle ne fit aucune déclaration bien sûr. Elle s'avança, mains dans les poches, et s'installa sans rien laisser deviner de ses sentiments, dans un sens comme dans un autre.

— Qu'on leur apporte le second service !

Tout le monde scruta le plat qui arrivait. Dans la forme, rien n'avait bougé. C'était la même assiette avec la même cloche de cuivre. Même l'odeur n'avait pas changé, alléchante, appétissante. Mais ce n'était rien d'autre qu'un piège. Tout le monde s'en doutait. À part peut-être Guillaume qui souriait en serrant ses couverts si fort que ses phalanges pâlissaient.

— Sois prudent, prévint Irène qui voyait les problèmes venir.

— T'inquiète !

Les enchères débutèrent comme les précédentes. Guillaume fut le premier à s'exprimer et, sans surprise, choisit de se mettre à table. Mais c'était sans compter sur Fatiha qui surenchérit sur ses propositions, par deux fois, si bien que Guillaume dû se lancer le défi d'avaler six plats.

— Ils sont fous, commenta Victoria.

Pour une fois, Irène était d'accord avec elle. Six plats, même s'il s'agissait vraiment et seulement de saucisses, ça ne risquait pas d'être simple. Pour Irène, il ne faisait aucun doute que Fatiha avait parfaitement saisie la personnalité de Guillaume. Elle jouait avec lui sans qu'il ne s'en rende compte. Si elle l'avait voulu, elle aurait pu pousser son adversaire encore plus loin, mais elle avait dû juger que six plats seraient suffisants pour lui assurer la victoire.

— Ah ! Enfin, tu te couches, sourit Guillaume. T'as la trouille. T'as l'air sûr de toi, mais tu ne pouvais pas me battre. Tu vas voir, je vais doubler mon droit de vote.

Fatiha garda sa neutralité habituelle, ni sourire de victoire, ni colère, ni crainte, rien que de la patience.

— Puisque les enchères sont terminées, nous allons passer à la dégustation. Qu'on apporte les plats !

Les fausses prisonnières firent toutes les trois deux allers-retours pour transporter tous les plats. La table étant trop petite, une desserte avec été transportée près des joueurs.

— Commençons par découvrir la nature de ce que tu devras manger, Guillaume.

— J'ai hâte !

Il dodelinait comme un enfant affamé dans un fast food. Pas d'appréhension, de doute. Il n'envisageait même pas l'éventualité d'un piège. Irène aurait voulu se frapper la tête contre un mur. Ça allait être un vrai massacre.

Achille Moreau s'avança et déclocha le plat.

Une expression de dégoût, subtile mais bien visible, se forma sur le visage de Fatiha.

Encore de la saucisse. Mais cette fois, il n'y en avait qu'une seule.

Irène se pencha en avant. Non ! Ce n'était pas censé être le même plat ! Encore moins le même en plus petite quantité. Ça n'aurait pas dû être plus facile. Ce n'était pas comme ça dans ses souvenirs. Ils avaient dû changer le déroulement du jeu depuis la première édition !

— Miam, se délecta Guillaume.

Il se marrait en observant l'air écœuré de son adversaire.

— Le chronomètre, c'est quand tu veux !

Irène observait Guillaume triomphait et aurait dû s'en réjouir. Le violet pouvait gagner ce duel. Pourtant, elle n'y parvenait pas.

Le mangeur attrapa sa fourchette et planta une saucisse, puis en porta une grosse bouchée à sa bouche. Il mâcha vigoureusement. Puis, un peu moins vigoureusement. Petit à petit, il baissa sa fourchette et s'immobilisa. Ensuite, ce fut la couleur de son visage rond qui changea. Il vira au rouge.

— Merde ! Merde ! cria-t-il en soufflant.

Il gratta sa langue, chercha sur la table un objet qu'il ne trouvait pas.

— De l'eau ! De l'eau !

Il en avait les larmes aux yeux. Debout, il voulut partir à la recherche de l'eau qui lui manquait tant. Ses cris de douleur, ses quintes de toux. Irène comprenait tout. Ses souvenirs ne l'avaient pas trompée. Il y avait bien un piège. Du piment. Il y avait du piment dans les saucisses et à en croire l'état de Guillaume, ils avaient mis la dose.

Fin du chapitre 11

Continue Reading

You'll Also Like

760 52 8
... pourquoi expliquer mon livre ? ... quand je peux vous laisser le découvrir 《Dazai》
7.9K 583 28
« Je n'ai pas de nom... - Tu as forcément un nom... Lequel est-ce ? Comment t'appelle-t-on ? - J'ai été appelé avec tellement de noms différents...
7.3K 389 70
Selem Aleykoum, t'es pas sélectionnée. Innocente, naïve.. mais à la limite de flancher 16 ans Géné 3x canon🌟 Les refs? Le thème !
406K 18.1K 35
L'histoire de Malika. Une adolescente camerounaise qui a compris que le sexe n'est pas tout dans la vie et n'est pas toujours une bonne chose quand i...