-Qu'est-ce que tu veux encore ?
Il arrima son regard au sien, et affronta les beaux yeux en face de lui en souriant.
-Je voulais m'assurer que tu ne calmais pas tes ardeurs toute seule.
Elle rougit d'un coup.
-Tu ne provoques aucune ardeur chez moi, alors je ne vois pas de quoi tu veux parler, Aaron.
Il la tira à lui et chuchota à son oreille :
-Ah oui ? Tu en es bien certaine ?
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Émilie ne laissa pas sa poitrine continuer de se soulever irrégulièrement.
-Lâche-moi.
Il ne répondit pas, la fixant de manière impassible.
Elle voulut le repousser, mais rougit quand elle remarqua qu'elle avait posé ses mains sur un torse musclé comme elle n'en avait jamais vu. Elle ferma les yeux. Il avait raison : elle tentait de calmer ses ardeurs.
La sentant frissonner contre lui, il posa ses deux mains sur ses hanches et chuchota à son oreille :
-Laisse-toi aller, ma belle.
-Non...
-Pourquoi ?
Elle avait toujours ses paupières closes, ce qui permettait à l'Alpha de pouvoir l'observer à la dérobée.
-Tu connais la réponse, fit-elle en rouvrant doucement les yeux.
-C'est vrai...
Il la serra un peu plus possessivement contre lui.
-... mais je veux te l'entendre dire.
-Je te l'ai déjà dit un bon millier de fois.
-Alors répète-le. Encore une fois.
Elle dévia légèrement son regard vers le mur loin derrière lui, mais il saisit son menton doucement.
-Tu ne veux pas le répéter parce que je te le demande ou parce que c'est un mensonge ?
Elle se sépara brusquement de lui pour une énième fois.
-Laisse-moi, Aaron.
-Non.
-Tu veux vraiment savoir ?! Parce que tu es un monstre ! Tu m'as fait un chantage horrible, tu m'as marquée sans mon consentement, tu me retiens prisonnière ici, et de même pour mon peuple ! Tu m'as séparée de Taylor, tu m'as séparée de mes amis, de ma famille... Tu m'as séparée de ma vie, m*rde ! Tu me l'as retirée !
Elle frappa rageusement contre son torse, dominée par sa fureur, les larmes dévalant sur sa joue.
-Tu as tué ma mère, tu as tué ma meilleure amie, tu as détruit tout ce que j'avais ! Tu as détruit mon présent, tu as détruit mon avenir, tu as détruit mon innocence, mon bonheur, mon moral ! Tu as tout gâché ! Je te hais, m*rde ! Tu as gâché ma vie entière ! Je n'en veux même plus !
Elle le laissa la serrer contre lui plus fort, et continua à pleurer dans le cou du jeune homme.
-J'aurais voulu ne jamais te connaître...
Aaron ignora le bond désespéré de son cœur. Il voulait laisser sa colère le dominer, mais il ne pouvait pas. Pas devant l'être si fragile qui se trouvait devant lui.
Émilie pleura dans ses bras plusieurs minutes, tandis qu'il la serrait contre lui.
-Rends-moi ma liberté... comme si rien ne s'était jamais passé... comme si on ne s'était pas rencontré...
-Jamais.
Il souleva son menton, l'obligeant à plonger ses yeux dorés dans les siens, noirs de colère.
-Tu m'appartiens, Émilie, tu ne l'as toujours pas compris ? Tu resteras mienne et resteras à mes côtés pour l'éternité. C'est là qu'est ta place.
Puis il sortit furieusement en claquant la porte, la laissant seule dans la chambre.
La jeune fille se laissa glisser sur le sol, ses jambes pliées vers l'extérieur, et s'appuya sur ses poignets, ses cheveux dévalant jusqu'au sol. Puis elle passa sa main droite dans sa chevelure, les ramenant ainsi en arrière, et se redressa.
Elle ne devait pas pleurer à cause de lui...
Elle voulait mourir à cause de lui...
Elle devait mourir à cause de lui...
La rage apparut en elle, faisant battre ses veines.
Elle se précipita dans la salle de bain, furieuse. Il allait voir de quel bois elle se chauffait. Alors, elle appliqua un coup de fond de teint sur sa marque, qui picota. Puis elle fit en sorte que ses longs cheveux cachent l'emplacement de l'empreinte d'Aaron, pour ne pas qu'il le remarque trop rapidement.
Puis elle descendit une énième fois, et comme elle s'en doutait, il n'était pas là.
-Tu te trompes, ma belle, je suis derrière toi.
Elle frissonna mais ne se retouna pas.
-Ok.
Et elle entra dans la cuisine pour rejoindre Inès. Cette dernière discutait avec les deux frères, Tristan et Élijah.
-Émilie ! fit ce dernier, heureux de la voir.
Il la prit dans ses bras en ignorant les grognements de son Alpha, toujours derrière eux.
Ce dernier attrapa son âme-sœur, et, les yeux rouges, fusilla du regard son Bêta.
-Fais attention, Élijah... Fais très attention...
Élijah ne put s'empêcher de déglutir devant l'aura dominante de son Alpha mais il soutint tout de même son regard.
Émilie, quant à elle, se débattit dans l'emprise de son âme-sœur, mais il n'était pas prêt à la lâcher. Enfin c'était ce qu'elle pensait jusqu'à ce qu'il la repousse en arrière et fonce sur son Bêta. Il plaqua ce dernier contre le mur, légèrement soulevé du sol. Puis il serra sa gorge dans sa poigne.
Émilie se précipita vers les deux hommes.
-Arrête !
Mais Aaron ne l'écouta pas et continua de presser la gorge du jeune homme.
-ASSEZ !
Elle les sépara avec son pouvoir de contrôler l'air, et se jeta à genoux près d'Élijah, étouffé à cause de la prise d'Aaron.
Ce dernier maîtrisa sa jalousie et sa colère en voyant l'attention de sa dulcinée uniquement reportée sur son meilleur ami.
Il la prit dans ses bras, et ordonna aux autres :
-Occupez-vous d'Élijah.
Puis il se dirigea avec elle vers l'escalier. Étant donné qu'elle se débattait, il la prit en mode princesse et la porta jusqu'à leur chambre.
-Lâche-moi !
Il obéit quelques minutes plus tard, une fois arrivés dans la chambre.
Elle tenta de s'éloigner de lui, mais il la rattrapa par les hanches, et posa sa tête dans son cou. Émilie se figea instantanément et son premier réflexe fut de bloquer son esprit ; il allait bientôt se rendre compte que sa marque était dissimulée sous du maquillage.
Mais cette pensée quitta rapidement son esprit et elle se concentra sur Aaron. Ce dernier avait toujours la tête posée dans son cou, et la serrait contre lui. Et Émilie fut étonnée de ressentir de la tristesse. Elle tenta de se dégager doucement, mais se stoppa de nouveau quand il murmura d'une voix brisée :
-Je t'en supplie... Restons comme ça encore un peu...
Elle sentit son cœur se fissurer devant ce ton implorant. Et alors elle n'eut plus conscience de ses gestes : elle apporta sa main vers le visage de son ennemi, et caressa le peu de barbe qu'il avait.
Surpris, Aaron releva brusquement la tête et rencontra son regard peiné.
Leurs visages n'étaient qu'à deux centimètres l'un de l'autre. Ils pouvaient sentir le souffle de l'autre sur leurs lèvres.
Émilie, comme captivée par la tension qui s'installait rapidement entre eux, caressa avec le dos de ses doigts la joue de celui qui avait ruiné sa vie, puis replaça une mèche derrière son oreille.
Aaron, les yeux plus noirs que jamais, attrapa sa main en l'air et la posa sur son torse. Puis, de la même main, il caressa la joue d'Émilie, tandis que l'autre était posée sur sa hanche bien dessinée.
Quand la main d'Aaron caressa sa joue de nouveau, la faisant frémir, Émilie retint un soupir et ferma les yeux, bercée par la chaleur qui s'émanait de l'homme de ses tourments.
Elle tourna légèrement la tête, comme résignée.
-Émilie...
Elle ouvrit doucement ses yeux en entendant ce soupir inarticulé et plongea son regard doré dans celui d'Aaron.
Il approcha son visage du sien, et elle se cambra contre lui quand ses lèvres frôlèrent les siennes.
Elle résista à l'envie irrésistible de coller ses lèvres contre les siennes en un baiser langoureux, et laissa à Aaron la tâche de venir la cueillir.
Sauf que c'était sans compter l'interruption d'Amy qui toqua à la porte.
La tension brutale se dissipa en un claquement de doigts et Émilie se dégagea précipitamment de l'Alpha, jusqu'à se retrouver à cinq mètres de lui.
-Entre, Amy ! fit Aaron, furieux, le cœur instable avec la tension encore présente en lui, et en reconnaissant la nouvelle venue à son odeur.
-J'apporte ce que tu m'as demandé...
Elle posa un paquet et sortit de la chambre sous le regard consterné de la jeune Princesse.
-Merci, fit Aaron avant qu'elle ne sorte.
Puis il se tourna vers sa bien-aimée qui rabattit une mèche de ses cheveux en arrière, dévoilant son cou.
Et c'est en remarquant l'absence de sa marque, qu'Aaron sentit la colère le cueillir comme une fleur.
-Émilie...
Elle se retourna suprise, sur le ton colérique de son âme-sœur.
-Oui ?
Mais elle comprit en voyant son regard s'attarder sur son cou nu.
Voilà pour ce chapitre ! Place au 27ème chapitre !