Son corps était parfait. Une poitrine généreuse, une taille fine et des hanches bien tracées. Elle était désireuse et il la désirait.
Cela le frustrait qu'elle bloque autant son esprit, ce qui l'empêchait de pouvoir lire dans ses pensées, ou plutôt de pouvoir les écouter.
Mais l'important, c'est qu'elle ne lui échapperait pas. Et cela, jamais.
Elle commença à bouger et ses beaux cils clignèrent. Puis son regard croisa celui du jeune homme, et elle se redressa rapidement.
-Aaron ?! Qu'est-ce que tu fais ici ?!
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Émilie contrôla le sentiment de traîtrise qui naissait en elle. Idiote qu'elle avait été !... Elle avait vraiment pensé que ce pacte tiendrait un jour ? Il n'avait duré qu'une soirée !
-Ne me dis pas que tu as dormi avec moi...
-Pourtant, je l'ai fait, rétorqua-t-il en souriant.
Elle serra les poings, la colère se peignant sur ses beaux traits et elle se leva, s'empara d'habits dans le dressing puis s'enferma dans la salle de bain.
Le nombre des larmes qui coulèrent fut comparable au nombre de gouttes d'eau brûlante qui arrosèrent sa peau. Elle plongea sa tête sous l'eau.
Pourquoi est-ce que ça lui faisait si mal le fait qu'il dorme avec elle ? Qu'il rompe le pacte ?
Parce qu'elle devait le détester.
Parce qu'elle était fidèle à Taylor.
Parce qu'elle était la victime dans tout ça.
"Pourtant je l'ai fait".
La sourire qui avait accompagné sa réplique lui avait déchiré le cœur.
Elle jura en frappant contre le mur.
Elle l'avait laissé s'approcher d'elle, elle l'avait laissé tenter de la séduire. Et il n'avait rien fait en échange.
Elle avait accompli sa part du marché. Il ne l'avait pas fait.
Émilie ne savait plus si l'eau qui coulait sur son corps était principalement salée ou non. Elle ne cherchait même pas à le savoir.
Elle sortit de la douche.
Elle devait lui faire regretter sa trahison.
Elle devait lui montrer qu'il ne l'aurait jamais.
"Je t'aurai un jour" entendit-elle dans sa tête.
"Dégage de ma vie, m*rde !"
Et la jeune fille bloqua son esprit.
Elle sortit de la salle de bain, en rage, sans faire attention au conn*rd qui était adossé au mur, vêtu d'un simple jogging, et qui la regardait sombrement s'activer.
Elle sortit de la chambre, mais se sentit rattrapée par la taille dès qu'elle posa un pas en-dehors.
-Lâche-moi ! J'ai dit "lâche-moi" !
Elle se sentit tirée de nouveau dans la chambre.
Elle se retourna, et tenta de le gifler, mais sa main fut arrêtée par celle de l'Alpha, qui la plaqua contre le mur de la chambre. Impassible, il rejoignit ses poignets au-dessus de la tête d'Émilie alors qu'elle pleurait de plus belle, totalement à sa merci.
-Lâche-moi ! hurla-t-elle en se débattant.
Aaron maîtrisa l'animosité qui apparaissaient dans ses veines, et plongea sa tête dans son cou, ignorant ses cris et ses larmes.
Il inspira son parfum succulent, et embrassa toute l'étendue entre son épaule et sa mâchoire.
Elle arrêta de se débattre, dominée par les larmes.
Il embrassa sa marque, et voulut la mordre, mais elle lui donna un coup de genou au mauvais endroit et profita de cet instant de diversion pour s'échapper, après avoir jeté :
-Tu as rompu le pacte. Tu peux oublier tout ce qu'il contenait.
Furieux, il s'élança après elle, et la plaqua contre le mur dans les escaliers.
-Ce pacte ne servait qu'à toi. Je n'en ai pas besoin pour te faire tomber amoureuse de moi.
Il la relâcha et elle resta appuyée au mur, pleurant de rage.
-Et à partir de ce soir, tu dormiras chaque nuit avec moi, que tu le veuilles ou non.
Et il descendit les marches brusquement.
Émilie resta là, contre le mur, regardant le mur en face d'elle, dans la cage d'escalier. Elle ferma les yeux.
-Pourquoi ? murmura-t-elle.
Elle l'entendit se retourner, mais ne jeta pas, ne serait-ce qu'un regard, vers lui.
-Parce que tu es mienne. Et que je n'ai jamais autant dormi depuis ma plus tendre enfance, ni aussi bien.
Enfin, il partit dans la cuisine.
Émilie s'assit sur la marche, la tête appuyée contre le mur, les yeux mi-clos et les larmes coulant en abondance.
Inès sortit de sa chambre, alertée par le boucan. Elle s'était changée à la hâte, alors que Damien était déjà descendu depuis longtemps, et avait descendu les escaliers en trombe.
-Émilie ? s'inquiéta-t-elle en la voyant assise, pleurant doucement avec un regard rêveur.
La jeune fille ne répondit pas.
Elle voulait tout quitter.
Elle voulait partir.
Elle se releva et laissa Inès la prendre dans ses bras. Elle ne résista pas à sa tristesse, et Inès eut beaucoup de mal à calmer ses crises de larmes.
-Tu veux que je t'apporte ton petit-déjeuner en haut ?
-Non, merci beaucoup Inès. Merci d'être là...
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Elles montèrent en haut dans la chambre d'Inès et de Damien, et Émilie raconta tout : l'histoire du pacte et du matin même.
-Inès, je peux t'emprunter un peu de maquillage ?
-Pourquoi faire ?
-Pour cacher la fatigue de mes yeux...
Elle prit donc du fard à paupière presque invisible, et du fond de teint, histoire de cacher ses cernes et la trace de ses yeux rougis par les larmes.
-Tu veux vraiment descendre ?
-Oui... mais tu peux m'accompagner ?
-Bien sûr, sourit doucement son amie.
Elles descendirent en bas.
Aaron n'y était pas, mais Émilie ne posa aucune question. Tant mieux pour elle et son moral déjà à zéro.
Elle n'adressa la parole à personne de tout le petit-déjeuner, sauf quelques rares phrases à Inès. Ce silence inquiéta Tristan et Élijah qui échangèrent un regard inquiet.
-Émilie, ça va ?
-Oui, tout va bien. Pourquoi ?
-Tu mens très mal, commenta Élijah.
Émilie se mordit la lèvre pour ne pas pleurer. Elle détestait paraître comme une faible.
-Alors, pourquoi me poser cette question puisque vous connaissez déjà la réponse ? Excusez-moi.
Et elle remonta dans sa chambre alors qu'elle n'avait presque rien mangé. Elle s'allongea sur le lit, et ferma les yeux.
Les draps sentaient une odeur de pin et de pluie.
Son odeur.
Elle se releva brusquement. Pourquoi ce parfum faisait-il autant battre son cœur ?
Elle regarda dans les placards. Il restait des draps. Elle refit le lit pour la seconde fois, et les draps envoûtants recouvrirent ceux tâchés de sang.
Puis elle sortit sur le balcon, et souffla un bon coup.
L'air frais ne piquait plus sa peau.
La douleur ne tiraillait plus son âme.
La tristesse n'affolait plus son moral.
Plus rien n'était égal à la rage qui l'emplissait.
Elle leva les yeux vers le Soleil.
-Hélios... Je t'en supplie, tire-moi de cet enfer.
Elle resta toute la journée dans sa chambre jusqu'au déjeuner qui se déroula en silence, sans Aaron.
Puis ce fut la même chose jusqu'au dîner.
À 19h, Émilie descendit dans la cuisine, et la porte en face d'elle s'ouvrit et laissa place à Aaron.
Elle s'immobilisa au milieu de sa descente.
Leurs regards ne se quittaient pas.
Puis Émilie continua de descendre impassible, et passa devant lui sans un regard en plus.
Aaron maîtrisa sa rage. Bien, alors c'était comme ça ?
Il rejoignit la cuisine, et la regarda échanger des mots avec Inès. Quand celle-ci le vit, elle évita son regard. Elle n'avait pas peur ; elle était en colère. Aaron pouvait le lire dans ses yeux.
Puis son regard se reporta une nouvelle fois sur sa délicieuse âme-sœur.
Il se foutait qu'elle l'ignore, même si ça le mettait en rogne. L'important, c'est qu'elle dormirait avec lui, ce soir et tous les autres soirs de sa vie.
Il s'approcha d'elle, et colla son torse au dos de la jeune fille. Puis il chuchota à son oreille :
-Hâte d'être à ce soir.
Et il sortit en souriant malsainement. Il tremblait déjà de plaisir à l'idée de partager son lit avec elle une nouvelle fois.
Voilà pour ce chapitre ! Place au prochain !