Aaron sourit malsainement en la laissant s'éloigner.
Elle ne pourrait pas lui résiter encore bien longtemps, ni à lui ni à la tension électrique qui s'installait lentement mais sûrement entre eux.
Alors il continua son chemin, mais bien plus tranquillement que la première fois, et il ajouta en se dirigeant vers un escalier conduisant à un sous-sol :
-Ce soir, tu dormiras avec moi, et j'en ai hâte ma belle.
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Émilie serra les dents.
-Non.
-Pourquoi ? sourit-il.
-Tu ne peux pas comprendre... Tu ne peux pas me comprendre.
Et elle tourna le dos à Aaron.
Elle passa dans la cuisine en trombe, sous les regards inquiets des autres et monta dans la chambre, puis sortit sur le balcon.
Émilie respira un bon coup alors que son coeur battait à fond dans sa poitrine.
-Non... Pas maintenant, pitié...
Des points noirs apparurent devant elle.
Elle commença à se masser les tempes, ce qui lui permettait de ralentir les battements de son coeur. Se sentant de nouveau calmée, elle soupira :
-C'est pas passé loin...
-Qu'est-ce qui n'est pas passé loin ?
Elle se retourna en sursautant vers lui. Il était debout dans l'encadrement de la porte vitrée et elle rencontra ses yeux noirs.
-Rien.
Il s'approcha d'elle, menaçant, pour ensuite chuchoter à son oreille :
-Si j'étais toi, j'éviterais de mentir.
-Je n'ai pas peur de toi.
Soudainement, elle se sentit projetée sur la rambarde du balcon.
Assise au bord du vide, elle trembla quand il se mit entre ses jambes et murmura :
-Et là ?
Il la pencha en arrière, de sorte qu'elle ait l'impression de pendre dans le vide.
Émilie ferma les yeux.
Le vent secoua ses cheveux et balaya son visage.
Le vent lui rappelait quand on lui apprenait encore à voler.
Le vent la faisait se souvenir de sa mère.
Une unique larme coula.
C'est vrai... Elle n'avait pas encore eu le temps de penser au fait qu'elle l'avait perdue à jamais.
Perdue à cause de lui.
Elle ouvrit subitement ses yeux et se dégagea du bord du balcon.
Si elle tombait sous le charme de cet homme, elle aurait l'impression de trahir sa mère. Juste rester auprès de ce conn*rd suffisait à la faire culpabiliser.
-Je n'ai jamais eu peur du vide. Tu peux me jeter du haut d'un gratte-ciel, ça ne me fera rien.
Aaron qui avait suivi le cheminement de sa pensée, se mit à sourire.
-Tu l'as déjà trahie.
Elle leva son regard doré.
-Quoi ?
-Tu l'as trahie en m'appartenant.
Il la coinça dans un coin et posa un baiser sur sa tempe, alors que ses larmes commençaient à couler pour de bond.
-Tu l'as trahie en me regardant.
Il embrassa ses larmes.
-Tu l'as trahie en te faisant marquer par moi.
Il embrassa sa marque.
-Et tu la trahiras encore en tombant amoureuse de moi.
S'attendant à ce qu'elle s'écroule en pleurs, elle le surprit en se mettant à sourire tristement.
-Dans tes rêves.
Et elle s'échappa dans la chambre.
-Tu ne pourras pas me résister encore longtemps.
Elle se retourna furibonde, et le fusilla du regard.
-Plutôt mourir que de t'aimer.
La colère le saisissant, il serra les poings. Dominé par la rage, il s'approcha dangereusement d'elle tandis qu'elle reculait à chaque nouveau pas, et brusquement, il la plaqua contre le mur. Il prit son menton entre ses doigts et posa son pouce sur la lèvre pulpeuse de son âme-soeur. Ses yeux devenus rouges, Aaron la menaça, tremblant de colère :
-Tu m'aimeras !
Émilie trembla et tenta de se dégager, mais il était trop fort.
-Jamais.
Ils étaient si proches que leurs souffles se mélangèrent, faisant tambouriner le coeur de la jeune fille dans sa poitrine. Son bas ventre palpita et elle se sentit s'empourprer.
Elle devait l'arrêter avant que ça n'aille trop loin.
-Lâche-moi.
Aaron arrêta d'approcher son visage. Elle le repoussa, en posant ses mains sur son torse musclé. Leurs peaux en contact les firent frissonner tous les deux.
Elle retira sa main brusquement, mais Aaron la rattrapa et la reposa sur son torse.
-Je peux entendre ton coeur battre. Je peux entendre tes pensées s'affoler...
Il l'attrapa par la taille et murmura :
-... et j'adore ça.
Il la lâcha, laissant à Émilie une impression de froid. Puis, avant de sortir, il déclara :
-Hâte d'être ce soir.
Et il ferma la porte derrière lui.
Emplie de rage, elle frappa dans le mur. Elle détestait son coeur qui jouait au saute-mouton dans sa poitrine, et qui osait la trahir. Elle détestait ses pensées qui se dirigeaient toujours dans la tête d'Aaron.
Tout ça à cause de ce foutu lien et de cette foutue marque.
Elle se laissa glisser jusqu'au sol.
Mais qu'est-ce qu'elle devait faire pour s'éloigner de lui ?
***
Aaron pianota sur son bureau avec ses doigts, nerveux.
Penché sur son ordinateur, le chargement avançait. Lentement, mais sûrement.
-Alpha, vous ne devriez pas faire ça...
-Ta gu*ule, Damien.
Le Bêta baissa la tête.
-Je veux savoir qui il est. Et seul son téléphone peut me le révéler.
Soudainement, mille-six-cents-cinquante-trois photos s'affichèrent sur l'écran.
-Parfait, commenta Aaron en faisant défiler les photos sous ses yeux ténébreux.
Il stoppa sa souris sur une vidéo qu'il entama, agité. Dessus, il pouvait voir Émilie courir sur une plage en maillot de bain, hurlant "À l'aide", un sourire aux lèvres. Un jeune homme torse nu la rattrapa par la taille et la colla contre lui.
Aaron réprima un grognement rageur. Comment osait-il la toucher ainsi vêtue ?!
-Taylor ! riait-elle. Lâche-moi !
Son petit-ami embrassa son cou, pile l'endroit de la marque qu'elle portait désormais, et quand il posa ses lèvres sur celles d'Émilie, Aaron ferma l'ordinateur rageusement.
-PUT*IN !
Il se leva et se tourna vers la fenêtre de son bureau. Une veine de sa mâchoire ressortait, montrant ainsi sa frustration encore jamais égalée jusqu'à ce jour.
-Damien !
-Oui... Alpha ?
-Sépare-le des autres. Il n'aurait jamais dû la toucher.
Damien leva son regard hésitant.
-Alpha, si je peux me permettre, la Luna a eu un passé avec lui, et vous aussi avec Carolina.
-Elle est encore en couple avec lui...
-Et vous, rien que la veille de votre rencontre avec la Luna, vous couchiez avec Carolina !
Transporté de rage, Aaron saisit la gorge de son Bêta dans sa poigne, et le souleva du sol, l'étranglant au passage.
-Tu oses encore contester mes ordres et tu souffriras, Damien... Est-ce que c'est clair ?
-Oui... Alpha.
-Bien.
Et il le lâcha, laissant Damien reprendre son souffle.
Alors que l'âme-sœur d'Inès s'apprêtait à sortir pour obéir aux ordres de son Alpha, celui-ci murmura :
-Tu viens de me donner une idée...
Damien leva un regard inquiet vers Aaron.
-Dès que tu l'as séparé des autres, tu m'appelles.
-Oui, Alpha.
Aaron, en tant normal, aurait souri de cette victoire, mais il frappa son bureau, furieux. Ce Taylor avait embrassé SON âme-soeur avant lui, et il s'assurerait que sa punition soit la pire qu'un amoureux puisse avoir...
Il n'allait pas seulement le tuer. Non non, il allait faire mieux que ça... Il allait obliger Émilie à rompre devant Taylor, en échange de ne pas dormir avec lui pendant une semaine.
-Elle n'acceptera jamais, fit Satan dans sa tête, surtout pour aussi peu de temps.
-Elle ne veut pas du tout dormir avec moi... Alors c'est possible qu'elle accepte.
-Non, je ne pense pas. Mais si tu lui promets de le laisser en vie si elle rompt, là ça peut marcher.
Aaron jeta un regard rêveur sur son ordinateur fermé.
Il le rouvrit et vérifia chaque photo, toujours sans répondre à son loup.
L'Alpha finit par tomber sur une photo d'elle, ses cheveux blonds cascadant ses épaules et coulant dans son dos, et ses yeux dorés souriant en direction de l'écran ( voir média ).
Il resta plusieurs minutes à la contempler, hypnotisé par son charme et sa beauté. Puis il la téléchargea et la mit en fond d'écran.
Enfin il éteignit l'appareil électronique et sortit de son bureau quand son Bêta l'appela par le lien de la meute.
-Nous verrons bien, murmura-t-il enfin, enflammé par la photo d'Émilie, profondément ancrée dans sa mémoire.
Voilà pour ce chapitre ! Je publie le douxième dans quelques minutes !