Don't Touch Me

By Faelyg

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Nathan, 18 ans, arrive à Lyon pour débuter sa première année universitaire de droit. Là-bas, il retrouve Luci... More

AVERTISSEMENT
Prologue
1* Premiers Jours
2* Coup vache
3* Premiers pas
4* Invitation
5* Révélation
6* Nouveau Problème
Ceci n'est pas un chapitre
8* Réalisation
9* Visite
10* Souvenirs
11* Progression
12* Toucher
13* Imprévu
14* Blessure
15* Sermon
16* Bulle d'espoir
17* Inquiétude
18* Au revoir
Épilogue (version définitive)
Annonce
EXCEPTIONNEL : OS de Nawel
OS miraculeux

7* Choc

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By Faelyg

-Nathan, c'est bien ça ?

Le jeune homme hocha la tête et se laissa secouer énergiquement la main par une femme brune âgée d'une quarantaine d'années.

-Anxieux ? demanda la femme avec un sourire.
-Très, avoua Nathan, un rictus nerveux aux lèvres.
-Ne t'en fais pas. J'ai parfaitement désinfecté la voiture avant d'arriver et si mon petit ménage ne te satisfait pas, j'ai des lingettes désinfectantes et des gants.
-Merci beaucoup, lâcha le jeune homme penaud.

C'était sa toute première heure de conduite, et il devait bien avouer que la femme avait fait d'énormes efforts pour le mettre à l'aise, ce dont il lui était immensément reconnaissant.

L'heure passa rapidement, beaucoup rapidement que l'avait imaginé Nathan. La femme était douce mais ferme dans ses propos et lui donnait de très bons conseils. Il ne savait pas si tous les moniteurs d'auto-école étaient ainsi, mais il était bien heureux d'être tombé sur celle-ci.

Quand ils sortirent de la voiture, la femme lui donna un livret qu'il allait devoir apporter à chacune de ses leçons. Ensuite, elle s'arrangea avec la secrétaire pour être la seule monitrice de Nathan. Le jeune homme se sentit gêné de toute cette mise en place, cependant cela ne semblait pas déranger personne, comme si c'était chose courante ici. Ils placèrent ensuite des heures de conduite selon l'emploi du temps de l'étudiant. Une fois toutes les formalités réglées, Nathan se tourna vers sa nouvelle monitrice, le regard emplit de gratitude.

-Je vous remercie beaucoup pour... tout.
-Je suis ravie de pouvoir t'aider, sourit la femme. Sabrina m'a beaucoup parlé de toi et tu me sembles être quelqu'un de bien. Et puisque je suis aussi passée par l'enfer que tu traverses en ce moment...

Nathan fronça les sourcils :
-Attendez un peu, la coupa-t-il, les sourcils froncés. Vous... vous êtes la mère de Sabrina ?
-Bien sûr. Je pensais que tu m'aurais reconnue. Ma fille et moi nous ressemblons beaucoup.

Nathan ferma les yeux en se traitant d'idiot. Naturellement. Outre les longs cheveux bruns et ces beaux yeux bleus, il aurait dû faire le rapprochement entre ce que lui avait dit son amie sur sa mère et les habitudes de sa nouvelle monitrice. Même si Nathan était très reconnaissant à Sabrina de vouloir l'aider, il aurait apprécié que la jeune fille lui annonce la nouvelle en toute franchise. C'était peut-être injuste de penser cela, mais Nathan trouvait ce coup un peu fourbe.

-Sabrina m'avait demandé de ne rien dire, lui expliqua la femme en voyant son air contrarié. Elle pensait que tu verrais ça comme une forme de piston.
-Elle avait raison, avoua Nathan. Mais tout de même...

La femme posa une main sur son épaule avec un sourire triste :
-Ne te sens pas manipulé : elle ne pensait pas à mal. Elle est juste un peu maladroite quand il s'agit d'aider les gens. J'espère que tu ne lui en voudras pas.

Je vais essayer.

*****

-Nathan !

Emmanuelle secoua vigoureusement une main devant les yeux du jeune homme qui sursauta, tiré brutalement de ses pensées.

-Quoi ? s'exclama-t-il, encore sous le coup de la surprise.
-On va boire un verre au café d'en face, tu viens avec nous ?
-Je...

Nathan s'interrompit, repérant la personne qu'il cherchait dans la foule d'étudiants heureux d'être enfin en week-end. Il se leva brusquement, ramassant ses affaires en toute hâte, et se dépêcha de rattraper Sabrina. Il ne tendit pas le bras vers elle pour la retenir, frémissant déjà bien assez dans la foule, mais la héla suffisamment fort pour que la jeune fille se retourne, surprise.

-Nathan ?

Le jeune homme arriva face à elle, essoufflé.
-Qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit la jeune fille, inquiète.
-Pourquoi tu ne m'as pas dit que ta mère était monitrice ?

La question déstabilisa Sabrina. Elle cligna plusieurs fois des paupières avant de soupirer.
-Elle a vendu la mèche...
-Oui, et elle a eu raison. Pourquoi ne m'avoir rien dit ?
-Parce... Nathan, tu es toujours sur la défensive quand je parle de t'aider. Tu as cette espèce de fierté mal placée qu'on ne voit qu'au moment où on s'approche trop de toi. Tu avais l'air tellement déçu de ne pas pouvoir passer ton permis comme tout étudiant normal alors...
-D'accord, j'ai compris.
-Tu m'en veux ?

Nathan se pinça l'arête du nez et soupira.
-Non. Mais ne me refais plus ça s'il te plaît, c'est désagréable de découvrir qu'on s'est fait manipulé, même si c'était pour rendre service.
-Qui s'est fait manipulé ?

Nathan glapit en entendant la voix de Caleb trop près de son oreille et s'écarta d'un bond, manquant de percuter un étudiant qui passait là. Caleb le rattrapa par le bras avant qu'il ne tombe lamentablement et l'attira contre lui.

-M-Merci, bafouilla Nathan.

Ces contacts imprévus lui tordirent l'estomac... Mais pas autant qu'auparavant. Nathan se surprit même à penser qu'au final, ce n'était pas si terrible que cela. Avait-il progressé à ce point ? Son travail commençait-il à porter réellement ses fruits ? Ses yeux se posèrent sur la main de Caleb, toujours posée sur son bras. Puis il jaugea la proximité de leur deux corps.

Dire qu'avant j'aurais déjà fait une crise de panique...

Souriant béatement, Nathan se tourna vers Sabrina, qui avait observé la scène avec intérêt.

-Merci pour ton aide, Sabrina, mais la prochaine fois, donne-moi toutes les informations nécessaires.

La jeune fille hocha la tête avec une grimace et s'éloigna, non sans leur jeter un coup d'œil craintif vers Caleb. Nathan sut immédiatement pourquoi sans même avoir à regarder son ami.

-Arrête de la fixer méchamment.
-Je n'aime pas cette fille, lâcha Caleb entre ses dents.
-C'est encore ta stupide jalousie qui parle, soupira Nathan, ce qui lui valut un regard noir de Caleb.
-Bien, puisque tu as fini de pointer l'évidence, on peut maintenant aller boire un coup, décréta le jeune homme en attrapant Nathan par la main.

Ce dernier ouvrit des yeux ronds et retint un mouvement brusque pour se dégager. Il ne portait pas de gants, et c'était la première fois qu'il sentait pleinement la chaleur corporelle de quelqu'un d'autre contre sa peau. Encore une fois, Nathan ne trouva pas cela si horrible. Bien au contraire, c'était même... plutôt agréable. Agréable et terriblement gênant si on prenait en compte un léger détail : les sentiments de Caleb à son égard.

-C'est la première fois que je te vois courir après une fille, le taquina Lucie après qu'ils furent arrivés dans le bar
-Aucun commentaire, grommela Nathan.

Il remit ses gants et son masque, mal à l'aise de voir l'endroit bondé d'étudiants. Lucie le questionna muettement, lui demandant si tout allait bien. Il hocha discrètement la tête. Il pouvait le faire. Il pouvait rester ici, avec ses amis, et prendre un peu de bon temps après une semaine de cours éreintante.

Peu après, une fois les commandes posées sur la table, ils trinquèrent joyeusement, obligés de crier pour s'entendre dans le brouhaha ambiant. Nathan trinqua aussi, mais contrairement aux autres, il ne toucha pas au contenu de son verre, qu'il reposa sur la table.

-Ça porte malheur de faire ça ! s'écria Cathy.
-N'importe quoi, se moqua Emmanuelle en vidant la moitié de sa chope.
-Je te jure que c'est vrai ! renchérit Valérie, les yeux grands ouverts. Mon cousin a fait ça un jour quand il est venu manger à la maison, et juste après, il est tombé dans les escaliers !
-C'était pas la fameuse fois où il avait vidé la moitié d'une bouteille de vodka à lui tout seul ? dit Fabien.

Nathan remarqua que la main du jeune homme était posée sur celle de Lucie. Un grand sourire se dessina sur son visage. Apparemment, les choses se passaient bien entre eux.

-Pourquoi tu souris bêtement ? lui demanda Caleb.

Sa voix résonna si près de son oreille que Nathan s'écarta, surpris. Le jeune homme n'en tint pas compte, le fixant en attendant une réponse.

-Comment tu sais que je souris ?
-Tes yeux. Ton nez et ta bouche sont couverts par le masque, mais on peut presque savoir ce que tu penses en regardant tes yeux.
-Tu sais, je me suis dit ça la première fois qu'on s'est rencontré, mais tu es très observateur.
-Je suis obligé de l'être si je veux te comprendre et percer tes défenses.

******

-Allez, Nathan ! Lâche-toi un peu ! insista Cathy.
-C'est vrai, ça, tu pourrais essayer, juste une fois ! renchérit sa jumelle.

Nathan secoua rigoureusement la tête en voyant le verre que lui tendait Cathy. Il était plein de traces de doigts et de dépôts, et rien que cette vision donna à Nathan envie de vomir. Et plus les jumelles insistaient, plus son malaise grandissait, et plus il se sentait coupable de ne pas participer autant que les autres. Il avait conscience que les filles ne pensaient pas à mal en agissant ainsi : c'était leur manière de vouloir l'intégrer dans la fête, de le détendre, peut-être même de l'aider à faire un pas vers une existence normale, libérée de toute phobie des germes...

Je peux au moins faire l'effort d'essayer, je suppose...

Il commença à retirer ses gants lorsque Caleb saisit son verre et le vida d'un trait.

-Voilà, dit-il après s'être éclairci la gorge. Comme ça, le problème est réglé.
-Mais ce n'était pas à toi de le boire, protesta Cathy.
-Peu importe combien de fois Nathan vous disait « non », vous insistiez. Foutez-lui la paix. Il est là, avec nous, n'est-ce pas suffisant pour vous ?

Les jumelles baissèrent les yeux, honteuses. Un silence s'installa, et la culpabilité de Nathan monta d'un cran. L'ambiance était retombée d'un coup et c'était de sa faute. Il remit son gant et se leva.

-Je pense qu'il vaut mieux que je parte, grommela-t-il.
-Nat'..., commença Lucie.
-C'était sympa de venir ici avec vous, vraiment. On pourra recommencer à l'avenir ?

Cette demande ravit Fabien et Emmanuelle et détendit un peu les jumelles. Elles lui offrirent un regard d'excuse, auquel Nathan répondit par un sourire. Caleb se leva :

-Je te raccompagne.
-Ça ira, lui assura Nathan.
-C'était pas une proposition, mon vieux.

Emmanuelle observa la scène avec insistance, et quand Caleb croisa son regard, elle détourna la tête, l'ombre d'un sourire sur les lèvres.

Sur le chemin du retour, aucun d'eux ne prononça un mot. Le silence ne déplaisait pas à Nathan, car il avait peur qu'une conversation avec Caleb ne mène de nouveau vers un sujet sensible. En revanche, il savait que le mutisme de son ami n'était pas normal. Il était pensif et regardait droit devant lui. C'est à peine s'il ressentait la présence de Nathan à con côté.

Ils arrivèrent à destination. Nathan fouilla ses poches à la recherche de ses clés. Caleb ne bougea pas d'un pouce et ne décrocha pas un seul mot. Pour une raison inconnue, l'ambiance s'était soudainement alourdie. Clés en main, Nathan interrogea Caleb du regard.

-Quelque chose ne va pas ?
-Je crois que j'ai un peu trop bu.
-Ah...
-J'ai besoin d'un bisou magique.

Nathan ne parvint pas à retenir son rire et manqua de s'étrangler. Il rit tellement qu'il en pleura et dut retirer son masque pour ne pas avoir l'impression d'étouffer. Quelques passants lui jetèrent des coups d'œil surpris, curieux, certains déduisant certainement qu'il était hilare à cause de l'alcool. Caleb, lui, resta de marbre, les mains enfoncées dans ses poches.

-J'ai vraiment besoin d'un bisou magique, grommela-t-il.
-Tu viens de perdre toute crédibilité, répliqua Nathan entre deux rires. Attends que je raconte ça aux autres lundi, ils vont...

Il s'interrompit brusquement quand il remarqua que Caleb s'était penché vers lui. Leurs visages se trouvaient dangereusement près l'un de l'autre. Nathan pouvait sentir le souffle de son ami sur son visage. Ses yeux bleu pâle accrochèrent les siens. Une main glissa sur sa joue.

La seconde d'après, leurs lèvres se touchèrent. Et se séparèrent presque aussitôt.

Nathan repoussa Caleb, plus par surprise que par aversion.

-Que... Pourquoi ?
-Parce que je t'aime, répondit Caleb en haussant une épaule. Et parce que j'ai dit que j'allais passer à l'attaque. Donc me voilà.
-Je ne veux pas de ça, siffla Nathan, se retenant pour ne pas essuyer ses lèvres. Tu sais pertinemment que je ne souhaite pas que ça se passe ainsi entre nous.
-C'est pour ça que j'essaie de te faire changer d'avis.
-M'embrasser ne me fera pas changer d'avis.

Nathan se détourna, furieux. Il n'aimait pas être poussé dans ses retranchements. Il n'aimait pas qu'on lui force la main. Il voulait avoir le choix et qu'on respecte ses décisions. Il avait accepté l'insistance de Caleb vis-à-vis de sa mysophobie, car Nathan savait que c'était pour son bien. Mais l'embrasser ? Cela dépassait clairement la simple aide amicale. Jamais le jeune homme n'aurait pensé que Caleb tente ce genre de chose, même s'il connaissait ses sentiments.

Non. Il a franchi la limite. Il est allé trop loin.

-Nathan, s'il te plaît...
-Non. Laisse-moi.

Nathan ouvrit la porte de l'immeuble à la volée. Avant de la refermer, il lança :

-A lundi.

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Ugh, je suis vraiment, mais vraiment pas douée pour écrire des scènes comme ça... Vous me pardonnez ?

ENJOY ! Nouveau chapitre enfin sortiiii ! Z'êtes contents hein ?

~Faelyg

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