Ma Double Vie - Livre I : Per...

By Rose_wtpd

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Votre mère ne vous a jamais caché votre véritable identité ? Vous n'avez jamais découvert que vous faisiez pa... More

"Ma Double Vie"
Avant-Propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 23 - Chapitre dernier
Le mot de la fin
La suite...

Chapitre 22

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By Rose_wtpd

J'ai rapidement englouti une plâtrée de pâtes et suis repartie en direction du parc. Maman et moi avons convenu de nous retrouver à côté de la plateforme d'entrée. Pendant tout le chemin qui mène jusqu'au parc, je me suis représentée tout ce qui pouvait mal se passer et je peux vous assurer que mon imagination ne paresse pas quand elle se colle à ce genre d'exercice. J'arrive rapidement devant le passage, ce qui met fin à mes scénarios catastrophe. Je repère rapidement maman qui m'attend assise sur l'espèce de U volant (je ne sais jamais comment ça s'appelle).

— Alors ma chérie, ta sortie au parc s'est bien passé ?

Très mal.

— Très bien.

Je plaque un grand sourire sur mes lèvres.

— Bon, il est assez tôt, mais je te propose qu'on se dépêche d'aller au château pour que tu aies tout le temps qu'il te faudra pour te préparer.

Se référant à mon expression, elle essaye de me rassurer comme elle le peut.

— Tout va bien se passer Steacy. Vois ça comme une opportunité de la vie. Ça va être génial. Régner sur ce monde est un grand honneur. Et je suis sûre que tu te débrouilleras très bien devant tant de personnes, ne t'en fais pas !

Elle me regarde dans les yeux en me tenant les épaules.

— Je suis très fière de toi ma puce et je suis certaine que tout le monde va t'adorer.

Je l'espère aussi très fort.

— Merci maman.

On se dépêche d'entrer dans le château. Comme à notre habitude, des gardes nous chaperonnent. La salle où l'on va s'occuper de moi est la même que celle du shooting. Mais, cette fois-ci, de grandes coiffeuses, des cabines et toutes sortes de personnes qui courent un peu partout la décorent. J'avise Ava en train de discuter avec Jean-Philippe, les mains jointes devant elle, droite comme un i. Lorsqu'elle nous voit, elle se dirige vers nous tout sourire.

— Bonjour Steacy, bonjour madame Rochelle. J'espère que vous allez bien. Steacy, je vais t'accompagner dans ta préparation et tu pourras me poser toutes les questions que tu veux sur le couronnement. Je t'invite à me suivre. Tu vas commencer par t'habiller puis nous passerons à la coiffure, au maquillage, etc. Madame Rochelle, vous pouvez vous installer à la table juste ici, on va venir vous servir quelque chose à boire.

Je suis Ava jusqu'à la cabine.

— Tu as pris tes habits dans un sac ? me demande-t-elle

— Oui, juste ici.

Je lève mon sac.

— Parfait, je vais te laisser t'habiller dans la cabine qui se trouve juste derrière toi. Ensuite, comme je l'ai dit tout à l'heure, on passera au maquillage, à la coiffure et tout ce qui va avec.

Elle a l'air pressé.

J'obéis et vais me changer. Pour la première apparition, Jean-Philippe tenait à ce que je me ressemble. Alors il m'a laissé choisir ma tenue. Pour le couronnement, la donne va changer... Je n'ai pas mon mot à dire sur les habits à porter. J'ai pris mon nouveau pantalon noir taille haute avec une chemise blanche. Le tout avec des baskets accordées à mon haut. J'ai ajouté à tout ça un petit collier très fin en or et un petit bracelet assorti à celui-ci. J'avoue que le rendu est plutôt pas mal. J'essaye de changer un peu de ce que je mets habituellement tout en gardant mon style.

Quand je sors, Ava me regarde, émerveillée, en approuvant ma tenue.

— J'aime beaucoup. Tu as choisi de très belles couleurs qui vont très bien ensemble.

Je souris en signe de remerciement.

— Allez viens, on va s'occuper de toi.

Le mur qui contenait le grand draps blanc pour le shooting sert cette fois à adosser les coiffeuses. Une d'entre elles est celle de Jean-Philippe et celle juste à côté doit sûrement être la mienne.

Plusieurs personnes que je ne connais pas vraiment ont eux aussi leur coiffeuse attribuée. Je crois, grâce aux explications de Ava, comprendre un minimum des rôles qu'on croise en général lors du couronnement.

Je vous avoue que j'ai bien aimé me faire chouchouter pendant ma préparation. Tout le monde s'occupe de moi. Que ce soit pour mes cheveux, mon maquillage, ma tenue... tout le monde est là. Cette scène me fait penser aux acteurs ou aux danseurs avant leur représentation. Tout le monde se plie en quatre pour finir son job, que ce soit coiffure maquillage... avant que le show ne commence.

Les grosses ampoules de la grande coiffeuse m'éclairent la face. C'est un peu comme chez le coiffeur mais en plus luxueux. Tu vois tout ce que la personne te fait et tu constates petit à petit le changement.

Quand je suis totalement prête, que mes cheveux sont soyeux, ma peau parfaite, mes pommettes rosées et que mes yeux sont mis en valeur, je me regarde dans le miroir plein pieds. Je crois faire un arrêt cardiaque. Je suis magnifique. Mes cheveux sont parfaitement bouclés, ma peau extrêmement lisse et mes lèvres légèrement roses. Je suis magnifiquement maquillée mais sans que ça ne fasse trop. Mes yeux ressortent très bien grâce au khôl que l'on m'a appliqué sur la racine des cils. Je ne saurais dire comment, mais mon maquillage s'accorde parfaitement avec ma tenue.

Je vois maman se lever de son siège et venir vers moi.

— Tu es magnifique ma chérie !

Puis, se tournant vers le maquilleur, elle le félicite pour son travail.

— C'est vraiment très beau ce que vous avez fait. J'aime beaucoup. Vous êtes un vrai artiste.

— Ça vous plaît ? s'est réjouit le maquilleur. Je peux vous maquiller un peu vous aussi si vous le voulez.

— Oh, ce serait avec plaisir.

Je n'ai pas trop eu à m'en préoccuper car Ava me met à part pour me proposer de revoir un petit peu mon texte. Je la suis dans une salle au fond de la pièce que j'ignorais totalement.

On s'assoit sur deux petites chaises.

— Alors, comment tu te sens ?

— Pas très confiante, je lui avoue. Parler en public a toujours été un peu difficile... — Si tu veux, on peut réviser ton texte, me propose-t-elle. Tu seras peut-être plus détendue après t'être rendue compte que tu le connais bien.

J'accepte. Je commence donc à réciter mon texte que, étonnement, je connais plutôt bien. J'en suis rendue la moitié quand elle m'a interrompue.

— Arrête-toi là. Tu connais déjà très bien ton texte.

La partie que je redoute le plus était juste après... mais si elle le dit !

Elle pose mes fiches par terre et s'accoude sur ses genoux en me regardant dans les yeux.

— Il y a quelque chose qui ne va pas Steacy ?

— Non ça va. J'ai juste un peu peur de comment ça va se passer car c'est quand même un événement qui risque de changer ma vie mais sinon je...

— Je ne parle pas de ça Steacy, m'a-t-elle. Je parle de ta vie personnelle.

Voyant mon silence, elle continue.

— Tu sais Steacy, je suis ton assistante et je suis là pour t'aider dans tes choix concernant le MDV mais tu peux aussi te confier à moi si quelque chose ne va pas. Je saurais garder le secret. J'ai déjà assisté pas mal de personnes et, durant ma carrière, je me suis rendue compte de pas mal de choses. J'ai appris, entre autres, qu'au-delà de mon rôle d'assistante, c'est important que je sois à l'écoute de la personne que j'assiste. Pas seulement à l'écoute de ses propositions pour améliorer un royaume, mais aussi de ses problèmes personnels. Et là, je vois que quelque chose ne va pas.

Avec des personnes comme ça, il ne faut pas chercher à se justifier.

Comme par enchantement, tout est sorti tout seul.

— Bah... il y a plusieurs petits trucs, mais si je dois parler en particulier d'un point qui me tracasse... En fait, il y a ce garçon. Je n'arrive pas à le cerner, et ça m'insupporte, il m'insupporte.

Ava me fixe, un sourire malicieux se forme sur ses lèvres. Elle me fait signe de continuer.

— Il était dans mon ancienne école primaire. Mais, quand j'ai déménagé, je ne l'ai plus jamais revu. Je n'avais pas une très bonne image de lui. Il n'avait pas arrêté de m'embêter en me faisant des blagues pas très drôles. En milieu d'année, il est arrivé dans mon lycée. Je le détestais toujours autant mais petit à petit, j'ai appris à mieux le connaître et même à l'apprécier. Il a beaucoup de bons côtés que je découvre petit à petit ! Il peut-être super attentionné et sensible, très drôle... Il m'a même fait comprendre que s'il était si maladroit en primaire, c'est qu'il ne savait pas comment agir avec moi. Mais il arrive toujours à gâcher ces parties-là.

Je trouve ça pitoyable la manière dont je le décris. Mais je continue.

— Hier, on devait faire un exposé en maths. On s'était donné rendez-vous au parc mais il n'est jamais venu. Il était chez la fille que je déteste le plus. Elle a réussi à lui mentir en lui faisant croire que sa cousine avait un problème de santé pour qu'il rate notre rendez-vous. En oubliant notre rendez-vous, il a détruit le peu d'estime que j'avais acquis à son égard. Le problème avec lui, c'est que c'est toujours pareil. Je décide de lui donner une chance et puis il la gâche. C'est un gros bourrin.

Ava écoute attentivement puis, une fois mon histoire finie, elle narre la sienne.

— Tu sais, quand j'avais à peu près ton âge, j'étais avec un garçon qui s'appelait Luc. Je l'aimais beaucoup. Dans notre histoire, ce n'était pas lui le bourrin, mais moi. Je n'arrivais pas à bien faire les choses. À chaque fois, je le décevais en faisant n'importe quoi.

La révélation d'Ava me sidère. L'imaginer un seul instant dans le rôle de la fille maladroite qui gâche tout m'est impossible.

Voyant mon regard surpris, elle s'explique.

— Des fois, tu aimes tellement quelqu'un que, lorsque tu es en sa présence, tu ne sais plus quoi dire ou quoi faire de peur de te ridiculiser. Tu penses dire une chose qui plaira à l'autre mais tu te rends compte que cela a produit l'effet contraire. Maintenant, j'ai beaucoup changé et j'ai grandi. Je me suis rendu compte que ça ne servait à rien d'essayer de plaire à la personne que tu apprécies. Si tu ne te plais pas à toi en premier, tu n'obtiendras rien.

Je suis en train de chercher le rapport entre son histoire et la mienne mais elle me mâche le travail.

— Je pense que Lucas ressent la même chose que moi. Surtout qu'il te l'a plus ou moins dit ; ce qui est d'ailleurs très courageux de sa part.

— Tu penses qu'il est intimidé par...moi ? je lui demande.

Jamais je n'aurais pensé pouvoir intimider quelqu'un de toute ma vie. Je n'avais jamais pensé cela possible...

— Bon, on a plus beaucoup de temps donc on va devoir y aller. Mais rappelle-toi de ce qu'on a dit.

Elle sort de la salle en me demandant de la rejoindre dès que je serais prête.

Toujours assise sur mon siège, je prends quelques minutes pour réfléchir à tout ce qu'on vient de dire.

Je crois que je devrais peut-être être un peu plus indulgente avec Lucas. Une partie de moi veut lui laisser une chance mais l'autre partie ne tient pas à se faire encore une fois décevoir. Même si je demeure indécise, le discours de Ava me rassure.

Quand je sors, je suis étonnée de trouver la grande salle vide. Il reste seulement ma mère, Jean-Philippe, Ava et quelques personnes qui s'occupent du discours du couronnement, dont le secrétaire (au MDV, les couronnements ne se font pas comme dans les pays du monde réel ; il n'y a pas vingt personnes qui ont toutes des rôles différents. L'ancien souverain, Jean-Philippe, remet les objets royaux et fait le discours dans lequel il annonce laisser sa place. Puis le secrétaire qui s'occupe de signer les papiers officiels. Il y a bien sur à côté tous les agents comme l'administrateur, le gérant de communication... mais, ils n'ont pas de rôle particulier)

— Tu vas me suivre avec Jean-Philippe, ta maman et le secrétaire. On va aller à l'entrée du château. Jean-Philippe entrera en premier sur la scène volante et lorsqu'il nous appelle, nous le rejoindrons.

Nous avançons vers l'entrée du château. À travers une vitre teintée, à droite de la grande porte, je peux constater la scène avec tous les volants autour. Ils n'ont ni sièges ni plateforme pour se tenir debout, ils volent simplement devant la scène. Celle-ci, blanche comme la neige, fait un peu moins de dix mètres et flotte dans les airs au-dessus du chemin gravillonné. Si ça c'est époustouflant, je ne sais pas quel mot pourrait décrire le regroupement de tous les volants. On ne voit personne voler d'une plateforme à une autre comme dans nos habitudes. Tout le monde s'est rassemblé autour de cette plateforme, qui contient seulement deux gardes pour le moment. Le MDV semble bien vide.

Quand je réalise que je suis sur le point de monter sur cette scène, je sens mon estomac se contracter. C'est définitif ! Je hais cette sensation.

En me tirant légèrement le bras, Ava m'explique ce qui va se passer.

— Je pense que tu as assez révisé lors de la répétition mais n'oublie pas de te mettre juste ici pour pas que les volants te voient lorsque Jean-Philippe sortira.

J'obéis. Nous sommes encore derrière les portes du château mais je ressens déjà tous les regards rivés à un seul et même endroit. Ma tête commence à tourner. Je me suis peut-être sur-estimée... Je ne suis peut-être pas faite pour ce rôle... J'ai l'impression de défaillir alors que je vais juste prononcer un discours appris par coeur...

Maman me dit quelques mots qui (je pense) doit m'encourager. Mais je ne l'entends pas. Mes sens sont concentrés sur ce brouhaha de l'autre côté de la porte. Je le remercie quand même

— Merci maman. Tu me rassures beaucoup. Je t'aime aussi.

Je me décale en essayant de contrôler ma respiration puis les deux gardes vêtus des uniformes habituels ouvrent la grande porte manuellement. Jean-Philippe s'avance en volant. Des applaudissements retentissent. Il prononce deux-trois mots que je ne comprends pas vraiment, puis les portes s'ouvrent. C'est alors qu'à ma gauche, j'entends un chuchotement s'élever.

— Junia. Junia !

Lorsque je me tourne je me rends compte que c'est à moi qu'on s'adresse. Le garde, qui a, il y a quelques minutes, ouvert la grande porte pour Sa Majesté, me chuchote :

— Fais attention Junia... ils savent.

Junia. Je connais ce prénom. Je le regarde, essayant de trouver un sens à ses paroles. Mais il redevient de marbre, droit comme un piquet et les bras le long du corps. Je réussi tout de même à discerner un sourire encourageant sur ses lèvres. Ce visage me dit quelque chose.

Je n'ai pas le temps de lui demander pourquoi il s'est adressé à moi de la sorte, que je me trouve déjà à la droite de Jean-Philippe, devant le micro. Ava est toujours à côté de moi mais maman et le secrétaire se trouvent à l'arrière de la scène. Tous les agents du palais sont postés derrière la table de celui-ci (j'ignore d'ailleurs comment ils sont arrivés là en si peu de temps).

— Chers volants, chères volantes. Bonsoir à tous ! Nous sommes tous ici pour un événement important qui restera dans les esprits de chacun, clame haut et fort Jean-Philippe. Aujourd'hui nous allons célébrer le couronnement de votre nouvelle reine, Steacy Rochelle, qui me succédera sur le trône dès demain. Je suis triste de dire au revoir à mon rôle de souverain mais heureux de le laisser à cette jeune fille qui, je le sais, est très prometteuse. Comme vous le savez, jusqu'à présent, la monarchie du MDV n'a été conçue que par des souverains de genre masculin. J'ai décidé de changer la tradition car homme ou femme, nous avons tous notre place à la tête de ce royaume.

On inclut le progrès d'aujourd'hui dans les traditions anciennes pour égaliser le monde. Je souris face cette idée.

— Je vais dès à présent laisser la place à Mademoiselle Steacy Rochelle. Elle va vous dire quelques mots.

Il part à l'avant de la scène pour me laisser la place. Je lorgne en direction de Ava, qui me fait signe d'avancer en m'offrant un sourire chaleureux, dévoilant toute la confiance qu'elle met en moi. Je jette ensuite un rapide coup d'œil à ma mère qui, elle aussi, me sourit et pose sur moi ses yeux plein d'amour, celui d'une mère pour sa fille. Ça me réchauffe tout de suite le cœur et, mon texte à la main, je m'avance vers le micro sans vraiment m'en rendre compte. Je l'ajuste à ma taille, puis je considère la foule. 1...2...1...2, Steacy, rappelle toi qui tu es, où tu es et ce que tu fais pour ne pas te ridiculiser.

Je réussis à articuler un «Bonjour» étouffé. Puis, sans me poser de questions, je commence mon discours.

— Bonjour à tous. Je suis Steacy Rochelle. La prochaine souveraine de ce royaume. Je suis très honorée d'avoir gagné la confiance de Jean-Philippe. Je suis aussi très honorée de pouvoir gouverner ce royaume qui...

Ça sonne faux, je le savais. Mon visage devient brûlant. Je suis rouge comme une tomate, c'est évident.

Je m'arrête en plein milieu de ma phrase. Je me tourne vers Ava et maman, paniquée.

Tout ce qui est écrit sur ce discours ne me ressemble pas du tout. Rien qu'à voir la première phrase, je l'aurais pas formulée d'une manière très différente.

Je fais le vide dans ma tête, j'inspire un grand coup et me lance. À ma façon.

— Il y a deux mois, vous m'auriez dit que je pourrais voler, que j'aurais des pouvoirs et que je pourrais entrer dans un monde secret, je vous aurais ri au nez. Mais si vous m'aviez dit qu'en plus, je deviendrai la souveraine de ce monde, je vous aurais conseillé d'écrire des romans avec votre imagination débordante.

Je marque une pause et je continue.

— Je rigole en vous disant ça mais en réalité, ça a été assez compliqué pour moi de devoir m'accepter en tant que volante. J'ai d'ailleurs longtemps été dans le déni. Dans le refus d'acceptation de ce changement. Je ne voulais pas accepter que ma petite vie de lycéenne ne change. Mais, au fur et à mesure que je venais dans ce monde, j'ai commencé à l'apprécier. À trouver les gens sympathiques, toujours prêts à aider. Je me suis même fait des amis !

Je vois le visage de Eileen s'illuminer. Je lui souris en retour.

— Lorsque ce jour-là, la prophétie s'est révélée, j'ai été effrayée. Au départ, je ne voulais pas avoir une si grosse responsabilité. Devoir gouverner un royaume était pour moi quelque chose d'impossible. Une tâche insurmontable. Je n'avais pas assez confiance en mes capacités pour ça. J'avais peur de vous décevoir et de ne pas être à la hauteur. Je ne vous cache pas que ça n'a pas réellement changé. Et ça ne changera pas du jour au lendemain. Mais ce que je sais, c'est que j'ai l'honneur de pouvoir être la représentante de ce monde, que c'est une chance qu'on a qu'une fois dans sa vie, je ne compte pas la gâcher. J'ai la possibilité de faire mon possible pour améliorer vos vies alors je le ferai. Je suis quelqu'un de très ouvert et sensible aux autres. Je ne supporte pas les inégalités et suis très impliquée dans des causes comme l'écologie, l'égalité des genres et tout ce qui est en train de faire bouger le monde d'aujourd'hui. J'ai la chance de pouvoir faire les choses à ma façon alors je compte faire de mon mieux jusqu'au bout. Même si ce n'est pas la vie que j'ai choisie de mener.

Puis, me rappelant un minimum ce que j'étais censée dire au départ, je termine.

— Merci à tous de m'avoir écoutée.

Je souris. Il y a quelques secondes de flottement mais, d'un seul coup, un tonnerre d'applaudissements jaillit.

Toute la pression retombe. Je m'autorise enfin à respirer correctement Je pense avoir bien fait de faire les choses à ma façon. J'ai l'impression que ça a plu.

Je retourne aux côtés d'Ava, qui paraît épatée par mon discours.

Jean-Philippe reprend la parole pour conclure en rappelant à tous les sujets la date du couronnement.

Soudain, tous mes doutes concernant ma légitimité à gouverner ce royaume s'envolent. Peut-être puis-je réellement être bénéfique à ce monde ?

Un banquet a été organisé à la suite de ce discours. J'ai pour ordre de rester en retrait car la loi exige que les rapports entre les volants et leur souverain, ne se fassent qu'après le couronnement. J'ai tout de même entendu des bribes de conversation. Je ne peut m'empêcher de sourire en entendant les avis des volants, tous plus bienveillants les uns que les autres.

C'est donc heureuse, que je me glisse dans mon lit à vingt-deux heures trente, prête pour la journée du lendemain.

__

Le dernier chapitre les amis... *snif*

Et oui, j'espère que vous l'avez savouré et il va falloir savourer le prochain !

Prêt-e-s pour la fin ??

Alors je vous dis à très vite !

Bisous bisous, 

Rose <3

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