Tomeo avait tourné la conversation sur les plats, montrant à Nanaya comment manger les escargots et s'étonnant de la connaissance de Kenji sur la cuisine française. Le rouquin lui offrit un sourire amusé.
« En faite, déclara t-il, mon arrière-grand-père était aussi français. Il a épouser une écossaise, avec qui il a eu des jumelles et un garçon, mon grand-père. Grand-père qui, lui, a épouser une japonaise qui a donner naissance à ma mère et ses deux sœurs, des triplées. Et vous connaissez la suite.
—Putain, ta mère existe en trois exemplaires ? Gronda Kotaro avec une pointe d'humour.
—Yep. Tante Runase vit à Tokyo avec sa femme et elle possède aussi la licence de héro, mais elle a préféré devenir pompier. Tante Urakura n'a pas la licence et n'a donc pas le droit d'utiliser son pouvoir d'illusion, hérité de sa mère. Elle est restée en Amérique après y avoir rencontré son mari. Ils y ont ouvert leur propre casino à Las Vegas.
—Et elles font la même taille ? Demanda Tomeo.
—Ouais. Tante Urakura est la seule à ne pas avoir de dents de requin, mais sinon elles sont vraiment identiques. Mais toi, Ogami, ton père est brun, tu tiens tes cheveux de ta mère ?
—Oh... non, c'est une mutation isolée, pas un héritage. Comme mon pouvoir. Je suis un déviant. »
Ses trois amis se stoppèrent pour le fixer, entre stupeur et colère. Kotaro, juste en face de lui, serra les dents, avant de piquer violemment sa fourchette dans la main de son camarade. Tomeo réprima un cri en retirant immédiatement sa main, désormais marquée de quatre petits trous sanglants.
« Ça va pas de faire ça, doggie ?! S'exclama le jeune homme.
—Redis le, Gronda simplement Kotaro en pointant sa fourchette vers son visage, et je te la plante dans l'œil ! »
Tomeo était sûr que Kotaro aurait juste confirmé l'insulte. Après tout, il le détestait, n'est-ce pas ? Avait-il finalement appris à l'apprécier et à pardonner son acte lors de leur premier entraînement ensemble, mais était trop fier pour l'admettre ? Tomeo esquissa un sourire.
« Tu sais, marmonna t-il, je l'ai tellement entendu que ce n'est plus vraiment une insulte pour moi.
—Tu la ferme ! Grogna à nouveau son camarade. Je te jure que je vise l'œil la prochaine fois !
—...ouais, ok... j'ai pas vraiment envie d'être borgne. Je ferais mieux d'aller soigner ça. »
Juste au moment où il se leva, un grand fracas retentit à côté d'eux. Son père venait de chuter, renversant les plats qu'il tenait. Ignorant complètement sa blessure, il se précipita vers lui.
« Ça va, grogna l'adulte en se relevant, je me suis pris les pieds dans... »
Il jeta un œil derrière lui, mais il n'y avait rien. Rien à par ce jeune client - Red - qui pouffait de rire, la main sur la bouche, fusillé du regard par son accompagnant. Il n'avait cependant pas bouger sa chaise, Taruki pensa donc naturellement que l'adolescent se moquait de la chute. Il était certain d'avoir sentit quelque chose, qui l'avait fait tombé. Il n'avait pas remarqué que Red lui avait attrapé la cheville en contrôlant juste une mèche de cheveux qu'il avait ensuite rapidement cacher. Sans aucun élastique, il faisait tenir sa longue chevelure en une tresse, rendant impossible le moindre soupçon sur sa farce malgré l'air dépité et agacé de Static.
Tomeo aida son père à se lever et à nettoyer avant de retourner s'asseoir sans même avoir soigné sa blessure. L'adulte quant à lui, parti s'excuser auprès de la table qu'il devait servir, leur offrant une bouteille de cidre pour se faire pardonner.
Les quatre amis terminèrent leur repas après une coupe de glace en dessert. Nanaya n'avait pas manquer de partager son assiette avec Hyokko, même si celui-ci n'en avait pas besoin, par simple gourmandise. Tomeo salua les trois autres alors qu'il retournait en service, allant prendre une commande sur la terrasse. Kotaro, Kenji et Nanaya avait à peine fais trois pas dans la rue qu'ils aperçurent une silhouette connue.
Mineko se tenait devant une vitrine, regardant un joli ensemble qui semblait lui plaire. Elle avait détaché ses cheveux et Udo voletait à côté d'elle. Ils n'eurent cependant pas le temps d'aller la saluer. Deux jeunes hommes passèrent derrière elle et l'interpelèrent.
« Hey Boulotte, bave pas trop, lança le premier, garde ta salive pour ton prochain burger !
—C'pas comme si cette boutique avaient des vêtement à ta taille ! S'esclaffa le deuxième.
—Si tu restais pas sur un divan tout la journée, tu pourrais t'habiller ici !
—Laissez mon humaine tranquille ! Feula le gardien. Elle n'a pas demandé votre avis !
—Et tu va faire quoi ? C'pas comme si les gardiens pouvaient utiliser leur propre pouvoir. Et d'ailleurs, Aitori avait un uniforme pour les grosses ? »
Mineko serrait les poings. Elle semblait sur le point de pleurer, mais se retenait, attendant juste qu'ils s'en aille. En 2118, les mentalités de certains n'avaient toujours pas changer. Kenji, Nanaya et Tomeo, qui avait aussi entendu, n'eurent même pas le temps de faire un pas pour la défendre, Kotaro forçait déjà les deux hommes à se retourner, avant de les attraper par le col.
« Vous cachez pas votre sale gueule et personne se plaint, gonda t-il, alors occupez-vous de votre cul !
—Il veut quoi celui-là ? Rétorqua l'un des deux. Lâche nous gamin !
—C'est plutôt à toi de t'occuper de tes affaires, sale gosse ! Ajouta le deuxième en essayant de le faire lâcher. »
Les lèvres de Kotaro s'étirèrent en un sourire agacé, le rendant presque effrayant. Il voulait exploser leur sale face sur le sol. Il devait se retenir. Il les entraîna avec lui sur quelques mètres en utilisant sa vitesse, avant de les balancer droit dans une fontaine.
Quelques personnes présentes s'écartèrent rapidement en se demandant ce qu'il se passait. Nanaya se précipita en premier vers son ami d'enfance, suivi des autres, y compris Tomeo qui avait prévenu son père. Il avait failli rentrer en collision avec Static, celui-ci quittant le restaurant après avoir payé le repas de Red. Les deux observèrent cependant la scène de loin, l'adolescent sautillant sur place, bien que l'adulte lui tenait fermement le bras pour l'empêcher de s'en mêler. Ce n'était pas encore le moment.
« Kot-chan ! Appela Nanaya.
—La ferme ! Gronda Kotaro. C'est tout ce qu'ils méritent ! »
Mineko haussa un sourcil. De tout ses camarades et amis, Kotaro était bien le dernier qu'elle pensait voir la défendre. Nanaya fut réduit au silence et encore une fois, Kenji remarqua le regard fuyant de leur ami tandis qu'il se tournait vers les deux hommes. Le rouquin devait agir avant que Kotaro ne passe ses nerfs sur ces deux-là.
Ils se trouvèrent bloqués par des liens d'eau alors qu'ils voulaient sortir. Kotaro se tourna vers Kenji, prêt à lui hurlé dessus, mais celui-ci haussa les épaules.
« Et bien, qu'est-ce qu'il se passe ici ? Demanda Kahoru en se frayant un chemin dans la foule. »
Elle sourit à son fils et ses amis. Les deux hommes commencèrent à réclamer que « ce sale gosse » soit sanctionné. La femme se tourna à nouveau vers eux, son habituel sourire aux lèvres, comme si elle s'en amusait. Étrangement, cela suffit à les faire taire. Kenji pris alors la parole pour expliquer à sa mère tout ce qu'il venait de se passer. Entendant cela, Orio Kino, la mère de Mineko, qui se trouvait dans la foule, les rejoignit pour étreindre sa fille et lui assurer qu'elle ne devait pas les écouter.
« Ils ont raison sur un point, marmonna l'adolescente, ce magasin n'a pas ma taille... »
Nanaya la regarda un instant, puis jeta un œil en arrière pour voir le nom de la boutique, la mémorisant. Cela allait lui être utile.
« Ce n'est pas une raison, affirma Kahoru en toisant les deux hommes, on ne juge pas une personne sur son physique, encore moins si on ne sais pas ce qu'elle traverse ou les efforts qu'elle fait. C'est gratuitement méchant et destructeur.
—Je n'essaye plus rien... marmonna Mineko.
—Mineko est toujours active, gronda sa mère en fusillant les deux hommes du regard, et elle a déjà essayer bon nombre de régimes alors qu'elle était encore en pleine croissance. Elle a fini plusieurs fois à l'hôpital. Si vous n'avez aucun mal à éliminer, tant mieux pour vous, mais je n'autoriserais plus personne à s'en prendre à ma fille pour ça !! »
Mineko enlaça sa brave petite maman et déposa un baiser sur sa joue. Kahoru sorti les deux hommes de la fontaine, leur colla une baffe chacun et leur pria de filer, ce qu'ils firent sans demander leur reste.
Aprés quoi, Mineko s'approcha de Kotaro pour le remercier, ce à quoi il répondit, en croisant les bras, que ce n'était pas pour elle. Qu'il détestait juste ce genre de comportement. Elle parvint tout de même à forcer un baiser sur sa joue, avant de se sauver en vitesse en riant, entraînant sa mère avec elle.
Aucun des garçon n'osa annoncer à leur ami ronchonnant, qu'il avait une belle marque rose sur la joue, trace du rouge à lèvre de Mineko.