Minuit

By Seven-Hearts

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La dernière fois que Mia est entrée dans cette forêt, elle a disparu sans laisser de trace. Onze ans plus ta... More

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Introduction
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49

Chapitre 9

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By Seven-Hearts


Mia vit la voiture de son père sortir du chemin de terre. Il se gara devant le muret mais tarda un peu à sortir. Avec les reflets du soleil sur la vitre elle n'arrivait pas à le voir. Et pourtant, elle n'attendait que ça, il lui manquait tant. Malgré tout, elle ne se précipita pas dehors. Bien trop effrayée par la réalité... s'il ne pouvait pas la voir, la toucher, lui parler, alors tout ça n'aurait vraiment aucun sens. Henri était anxieux également mais n'en montrait rien. Il était épuisé, peut-être trop pour laisser vivre ses émotions. Il avait vu son reflet dans le miroir, ses cernes, son teint pâle ce n'était pas beau à voir, sa mère serait très inquiète si elle le voyait comme ça. Il ressemblait au petit garçon mourant qui s'essoufflait rien qu'en sortant de son lit le matin.


- Et s'il peut me voir, qu'est-ce qu'on va faire, s'interrogea Mia à voix haute.


Alors, sans même s'en rendre compte, sans y penser, elle posa sa main sur celle d'Henri. Le jeune homme regarda ce contact et ressentit la chaleur de sa paume.


- Je le vois, murmura Mia en le regardant, son sourire était sincère mais ses yeux brillants de larmes aussi.

- Tout ira bien, la rassura Henri qui n'en savait rien.


Louis arriva jusqu'à la porte, en civile, avec sa chemise usée à carreaux décolorés. Il portait sa lourde caisse à outils et revissa sa casquette sur son crâne avant de toquer. Mais Henri ouvrit la porte rapidement, faisant sursauter son visiteur.


- Eh, ça va fils ?

- Oui, et vous ?


Mais déjà Henri regardait vers Mia près de la fenêtre. Son père ne la verrait pas, car elle avait disparu. Le jeune homme resta un moment figé à regarder le vide avant de revenir à la réalité.


- Henri, tu dors debout ? T'as mauvaise mine !

- Oh, excusez-moi Louis, je suis un peu fatigué.


Il essaya tant bien que mal de garder une voix égale. Mais que Mia ait disparu comme ça le terrifiait.


- Tu es sûr que tu peux faire les travaux avec moi ? Je peux m'en charger seul tu sais.


Henri fouillait la pièce du regard tandis que Louis ouvrait la porte du fond pour voir la chambre. Le gendarme trouvait le gosse bizarre aujourd'hui, mais il comprenait qu'il devait être fatigué à cause de son cœur.


- J'ai beaucoup pensé à notre conversation vous savez... À Mia aussi.


Henri voulait faire parler Louis.


- Moi aussi, j'y pense tous les jours. Mais ça m'a fait du bien de parler d'elle tu sais. J'ai l'impression de guérir un peu même si je ne m'en remettrais jamais. Ne pas savoir, ça tue à petit feu. Mais quelque part, me souvenir d'elle comme elle était, ça la fait revenir un peu je crois.

- Je voudrais tellement pouvoir vous aider.

- Je n'aime pas te savoir dans cette forêt, tout seul. J'ai l'impression qu'elle est dangereuse. Je ne viens plus jamais ici.

- Je me sens proche de mon grand-père quand je suis ici, et je me sens un peu moins un enfant aussi.

- Il faut que j'arrête de t'appeler fils, tu es un homme, blagua Louis avec toujours ce regard triste qui ne le quittait jamais.

- Non, vous pouvez continuer, ça ne me dérange pas.


Il y avait quelque chose de doux dans sa façon de l'appeler « fils », comme un père à son fils, quelque chose qu'Henri ne connaissait pas.


- J'ai eu deux filles. Même si j'ai été l'homme le plus comblé de la terre, j'aurai aimé avoir un fils aussi.

- C'est vrai ?

- J'en ai un d'ailleurs, en quelque sorte. Je dis toujours que c'est mon gendre même si, il ne l'est plus finalement. C'était le copain de Mia, ces deux-là, ils s'aimaient comme des fous.


Henri se tenait près de Louis, il l'écoutait attentivement tout en se demandant si Mia reviendrait.


- Vous êtes restés proches ?

- Oh oui, il nous a beaucoup aidé, il a participé aux recherches, il continue de venir dans cette forêt, je crois qu'il n'a jamais arrêté de la chercher. Elle devait le rejoindre ce soir-là, mais elle n'est jamais arrivée. Il pense qu'elle avait rencontré quelqu'un d'autre mais qu'elle n'osait pas encore nous le dire. On ne sait pas qui, mais lui pense que c'est cet inconnu qui...


Louis ne finit pas sa phrase, c'était trop douloureux. Il inspira un grand coup avant de poursuivre.


- Ma fille avait des secrets, mais n'a rien confié à personne. Et maintenant, on en est là, on ne sait plus où chercher.


Louis fit la liste des fournitures qu'il avait chez lui et de celles qu'Henri devrait acheter pour compléter. Il expliqua au jeune homme ce qu'il allait faire, comment il allait consolider la charpente de la chambre pour refermer le toit. Il vérifia l'installation d'eau dans la minuscule salle de douche dont le toit était presque intact. Puis, il lui montra comment régler le chauffe-eau qui fonctionnait toujours, miraculeusement.


- Sans vous je serai resté six mois ici à prendre ma douche dehors, avoua Henri. Ma mère m'avait fait une description de la maison qui laissait entendre qu'elle était complètement inhabitable et dépourvue de confort. Mais en fait, elle a tout ce qu'il faut.

- Ah, ta mère voulait sûrement te dissuader de venir ici, je peux la comprendre. Mais Lucien était un excellent bricoleur, il faisait les choses bien !

- Vous vous en sortez très bien aussi !

- Mais j'ai pas mal appris auprès de ton grand-père tu sais !


Même si Henri écoutait attentivement Louis, il n'arrêtait pas de fouiller la cabane du regard. Mia ne revenait pas. Et une sensation oppressante l'avait envahi. Il avait peur de ne plus la revoir, que tout reste sans réponses.


- J'aurai aimé qu'il ait le temps de m'apprendre.

- Il parlait beaucoup de toi, tu étais sa joie de vivre.

- On a arrêté de venir ici avec ma mère, après que Mia...

- Je crois que tout le monde a arrêté de venir ici. Une ville comme la nôtre, on ne s'attend pas à vivre une chose aussi grave, Louis regarda dehors par la porte ouverte, même son regard trahissait l'aversion qu'il avait pour cette forêt.

- Je voudrais tellement aider, vraiment. Je voudrais tout savoir pour voir si mon regard neuf peut vous apporter quelque chose.


Il espérait surtout récupérer un maximum d'informations pour les donner à Mia, pour raviver sa mémoire. Pour l'aider elle aussi.


- C'est gentil Henri, vraiment, mais on a tout tenté, suivi toutes les pistes... Assez de gens sont obsédés par cette affaire, je ne peux pas te faire ça.

- Je comprends, excusez-moi, je vais trop loin.

- Non, je suis content que quelqu'un d'autre pense à elle. Je ne peux pas m'empêcher de me dire que, où qu'elle soit, elle doit se sentir bien seule.


Louis repartit avec la liste des fournitures, ils s'étaient arrangés pour que Henri le rembourse la prochaine fois. Louis promettait que les travaux ne prendraient pas plus que deux ou trois jours. Les poutres étaient encore solides, il fallait simplement consolider et refermer le trou dans le toit. Comme l'idée n'était pas de vivre ici pour toujours, il ne comptait pas trop investir.

Après le départ du gendarme, Henri attrapa sa veste à capuche et quitta la cabane. Il était inquiet que Mia soit toujours absente alors il décida de partir à sa recherche. Instinctivement, il pensait que le rocher près de la rivière était comme un pont qui leur permettait de se rejoindre. Mais elle réapparue bien avant qu'il n'arrive à la rivière. Il la trouva assise tout au bout du terrain qui entourait la cabane, sur l'angle du muret à l'entrée de la forêt. Elle était aussi réelle que lui à nouveau. Et des larmes coulaient sur ses joues alors qu'elle semblait aussi immobile qu'une statue de pierre.


- Mia ?

- C'est trop dur de le voir sans pouvoir lui parler, expliqua-t-elle la voix cassée.

- Tu es partie, j'ai cru que tu ne reviendrais pas...


Il sentait l'angoisse redescendre.


- J'ai pas supporté de rester, il a regardé vers moi dès qu'il a passé la porte et je me suis sentie tellement... tellement douloureuse. Il ne peut pas me voir. C'est juste toi et moi tu crois ?

- J'en sais rien.

- Je trouve ça injuste.

- Oui c'est injuste, je suis désolé pour toi Mia.

- Non Henri, injuste pour toi. Je devrais te laisser en paix, je n'ai rien à faire dans ta vie, je n'ai pas le droit de m'imposer.


Elle se leva et commença à partir vers la forêt comme si c'était réglé, comme s'il n'avait plus qu'à oublier l'incroyable, comme si elle n'était jamais apparue devant lui. Henri aurait pu la laisser partir, récupérer sa vie et ne pas s'impliquer davantage. Mais il repensait à cette nuit. Il avait tenu cette femme dans ses bras, cette femme terrorisée et perdue qui s'était sentie suffisamment rassurée et en sécurité pour s'endormir contre lui. Il avait alors goûté à une sensation addictive, il s'était senti plus fort, moins seul, un peu plus à sa place dans ce monde.


- Mia, reste avec moi, reste.

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