- C'est fait.
- Tu l'as déposée chez Raph ?
- Oui et je suis parti comme convenu.
- Bien. Reste discret et ne la quitte surtout pas des yeux.
- Elle vient de sortir. Confirme-t-il.
- Suis-la !
Ce matin, c'était plutôt assez drôle de la regarder essayer de ne pas s'enfoncer. Elle n'est décidément pas douée pour mentir. Jamais, je ne la laisserai se mettre en danger pour qui que ce soit. Rien n'entre sur mon territoire sans que je ne le sache et encore moins dans ma demeure. Raison pourquoi, j'étais au courant que Salma avait convaincu un garde de lui remettre cette lettre. Pour l'amener à s'éloigner du palais et la livrer à ce type, en lui faisant croire que son meilleur ami courait un quelconque danger.
Et elle a été assez naïve pour y croire et s'y rendre seule. Le plus contrariant c'est qu'elle n'a pas eu assez confiance en moi pour m'en parler. Bien vrai que notre situation, ne lui à pas vraiment donner l'occasion de voir qu'elle le pouvait. Mais, je vais y remédier, tout comme pour ces gens qui me prennent pour un idiot. Ils vont bientôt savoir qu'on ne peut pas aisément me défier, sans en payer lourdement les frais.
C'est vraiment fou ce dont est capable cette femme pour arriver à ces fins. Elle ne s'imagine quand même pas que si Kenza disparaissait de ma vie, je reviendrai à elle ? Les mains en poches, je regarde à travers la baie vitrée de la chambre d'hôtel les gens qui défilent dans la rue. Plus que quelques heures, pour clore cette affaire et passer à autre chose. J'ai décidé de faire les choses bien et présenter Kenza à mon peuple. Au bout d'un moment, je vois un taxi se garer juste en bas de l'hôtel, Kenza en sort.
D'ici, je n'arrive pas à voir l'expression de son visage, mais par ses gestes, je sens sa nervosité. Elle esquisse deux pas, mais s'arrête, hésitant à avancer. Je suppose qu'elle doit réaliser la stupidité qu'elle s'apprête à faire. Cependant avant qu'elle ne puisse rebrousser chemin, Salma émerge de l'hôtel et la retient. Je fronce les sourcils en les voyant discuter, avant de se diriger vers l'intérieur. Je sens la porte de la chambre s'ouvrir dans mon dos.
- Tout est en place. M'informe Amed.
- Bien. Fais-je, en me retournant pour saisir un verre d'eau.
Amed allume la télévision, tandis que je récupère mon portable qui sonne. En regardant l'écran, je constate que c'est Soraya.
- Soraya. Dis-je, en m'asseyant en face de la télévision, qui affiche un décor semblable à celle de ma suite.
- Amir, peux-tu m'expliquer pourquoi les gardes m'ont emmenée de force chez Rahim ?
Sa voix est calme, mais je sens qu'elle est contrariée. J'ai préféré prendre quelques précautions, sait-on jamais.
- C'est pour ta sécurité. Réponds-je, en regardant Kenza et Salma entrer dans la pièce.
- Une précaution ?!? Qu'est-ce qu'il se passe ? S'alarme-t-elle.
- Rien de bien grave, ne t'en fais pas.
- Rien de grave, hum ? Et tu m'envoies de force chez cet ... Homme ? Réplique t-elle d'un ton ironique.
- Je serai plus rassuré, si tu es là bas. Alors fournis un effort pour moi, si te plaît.
- Toute façon, je n'ai pas le choix. Cet idiot m'a enfermé ! Hurle-t-elle, mais je crois que c'est pour qu'il l'entende.
Je souris. Là, je les reconnais tous les deux. Mon sourire s'efface, lorsqu'un homme brun d'environ 1m80, à la peau basanée apparaît sur l'écran et que je vois Kenza pâlir. C'est donc lui, le fameux Nash Farah, ma main libre se forme en poing, pour contenir mon envie de débarquer dans cette chambre et lui foutre la raclée qu'il mérite. Pour oser l'effrayer et la dévisager avec cet air pervers.
- Et Kenza ? S'il ya un quelconque danger, c'est elle que tu dois protéger.
- Ne t'en fais pas, sa sécurité est primordiale pour moi. Je dois y aller, tâchez de ne pas vous entretuer. Dis-je, avant de raccrocher.
- Mouais. Marmonne-t-elle.
J'attrape la télécommande et augmente le son. Amed prend place à mes côtés.
- Je suis ravi de te revoir ma douce. Minauda Nash, avec un sourire.
Il se rapproche d'elle, tandis qu'elle recule. Mais, elle fini par tomber dans un fauteuil et il lui bloque le passage en posant ses mains sur les accoudoirs. Elle s'enfonce dans son siège pour essayer de garder une distance entre eux. Je serre les poings, que Dieu m'en soit témoin, je déteste vraiment cet homme.
- Rien n'a changé, tu es toujours autant loyale à cette tapette. Dit-il en lui caressant la joue.
Je serre la mâchoire pour m'empêcher d'intervenir, Amed à mes côtés, grogne devant la façon dont ce type à nommé Raph.
- Où est mon ami ? Demande t-elle, en le repoussant.
- Pas ici, c'est sûr. Dit-il, en lui attrapant le poignet. Tu es encore plus attirante lorsque tu es en colère. Je l'espère pour toi qu'il ne t'a pas touchée. Ajoute t-il furieux, en louchant sur ses lèvres.
Kenza détourne la tête. La soirée où je l'ai embrassé pour la première fois me reviens en tête. Il s'éloigne d'elle sans la quitter des yeux, Salma qui jusqu'à là était silencieuse se met à rire.
- Ne t'inquiète pas pour ça, elle n'est pas le genre de femme à plaire au prince. Puis, l'essentiel est que tu es récupéré ton épouse. Alors quand partez vous ?
- Tu sembles vraiment pressée de nous voir prendre les voiles. Mais tranquillise-toi, nous nous en irons ce soir.
- Loin d'ici serai mieux, car lorsque Amir est en colère, vaut mieux ne pas se trouver sur son chemin.
- Et c'est ce genre de type qui t'excite ? Replique t-il, sarcastique.
- Il est beaucoup plus homme que tu ne le serais jamais. Sourire t-elle.
J'affiche un air malicieux, ils n'ont même pas idée du sort qui leur ai réservé.