26- Laisse moi guider

2.7K 305 5
                                    

D'une main posée sur le bas de mon dos, il me guide à travers la salle, où la musique s'est arrêtée. Nous nous retrouvons au milieu de la piste de danse, seuls. Il se déplace pour se mettre en face de moi sans lâcher ma taille. En avalant difficilement ma salive, je tourne la tête de droite à gauche, tous ont les yeux braqués sur nous. Reportant mon regard de nouveau sur lui, je lui chuchote stressée à voix basse.

- Je ne sais pas danser la valse.

- Laisse-moi guider. Réponds t-il en chuchotant à son tour avec un sourire en coin.

De sa prise sur ma taille, il m'attire contre son torse et emprisonne l'une de mes mains dans la sienne. Posant ma main libre sur son épaule, je frissonne en sentant ses muscles rouler sous ma main. Je relève timidement la tête pour encrer mon regard dans le sien. Nos corps bougent en même temps dès que la première note de la valse s'élève. Instantanément, j'oublie aussitôt tout ces regards posés sur nous, n'arrivant à penser à rien d'autre qu'à l'homme en face de moi.

J'ignore depuis combien de temps nous dansons, mais j'aimerais bien que cela ne s'arrête jamais, tellement que je me sens bien entre ses bras. La musique diminue au fur à mesure en densité et fini par se taire, lorsqu'il me faire tourner sur moi-même. Nous nous saluons d'une révérence sous les applaudissements des invités, certains nous rejoignent sur la piste.

- Ça faisait longtemps que je n'ai pas pris autant de plaisir à danser. Tu as été formidable ! Me Souffle t-il.

J'esquisse un sourire timide, les joues en feu.

- Mon fils à tout à fait raison. Intervient le Sultan.

Je rougis encore plus en plongeant dans une révérence. Soraya m'offre un sourire complice et un clin d'œil, avant de se mettre à taquiner le prince Amir.

- Alors comme ça tu danses, pour les yeux bleus ?

- Serais-tu jalouse Soraya ?

- Oui, un peu. Répond-elle en faisant une moue.

- Kenza voulez-vous bien m'accorder la prochaine danse ? Me demande le Sultan en me tendant une main.

Inconsciemment, je tourne la tête vers le prince. Me rendant compte que je lui demande son approbation, comme une enfant le ferai sans doute avec son père. Je me reprends aussitôt et opine du chef pour accepter, le Sultan me prend doucement la main et m'entraîne avec lui. Je suis tendue, la première fois qu'on s'est vus les circonstances étaient totalement différentes.

- Comment se déroule votre soirée ?

- Excepté le fait que je n'aime pas être le centre d'attention ? On peut dire qu'elle se passe plutôt bien.

- Ne faites pas attention à eux mon enfant. Certains ne sont que des vautours attirés par le prestige. Me sourit -il.

Sa phrase sonne comme un sous-entendu et me faire immédiatement penser à cette Salma. Je sors de mes pensées lorsqu'il rapproche son visage du mien et me parle à voix basse, comme pour me confier un secret.

- Je suis désolée pour mon fils. Il est assez impétueux et têtu, mais sachez qu'il ne vous fera jamais de mal. Et si c'était le cas, n'hésitez pas à venir me voir. Je lui remonterai les bretelles comme il le faut.

Je souris face à ses propos et nous tournons tout les deux la tête vers le prince et Soraya qui semblent encore en pleine dispute, tout en dansant. Sentant sûrement nos regards, il tourne la tête dans notre direction. Lorsque nos regards se croisent, je me sens rougis une nouvelle fois et détourne aussitôt la tête, je sens toujours son regard brûlant sur moi. Le Sultan me sourit d'un air paternel, comme s'il avait compris quelque chose que j'ignore.

- Je pense que mon fils à hâte de vous récupérer. Fit-il en me baisant galamment ma main avant de me quitter.

Je sens sa présence avant même de me retourner et lorsque je le fais. Il est là, me regardant intensément, j'ai l'impression qu'il est tendu, comme s'il se retenait. Me saisissant la main brusquement, il entrecroise nos doigts et m'entraîne derrière lui sans un mot, entre les invités. Il ouvre une porte, nous fait entrer dans une pièce et referme celle-ci, je me rends compte que c'est son bureau. Mon cœur s'emballe lorsqu'il se rapproche d'un pas pressé vers moi et avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, il encadre brusquement mon visage de ses larges mains.

- Tu es tellement belle. Me souffle t-il, les yeux baissés sur mes lèvres.

La danseuse voilée Where stories live. Discover now