11- une belle chambre

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Le Sultan, non d'Allah !

Comment vais-je me sortir de cette situation ? Soupirant, je tends les jambes devant moi pour les étirer, elles sont toutes engourdies. Mon esprit me joue des tours, en ne cessant pas de faire jouer la scène de cet après-midi. Je déglutis une main sur la gorge, il est si imposant. S'en est presque effrayant, la manière qu'il à de me regarder. Mais, ce serai de mauvaise foi de ne pas reconnaître qu'il est d'une beauté saisissante. Je me sens rougis en repensant à notre première rencontre.

Secouant la tête, je tente d'effacer de mon esprit cette lueur brillant dangereusement dans son regard. Que va-t-il m'arriver maintenant qu'il m'a reconnue ? Me tuer ? Me rendre à Nash ?
Je préfère encore la première idée.

Il va peut-être me garder prisonnière jusqu'à la fin de mon existence. Mon cœur s'emballe, lorsque je me souviens avoir entendue qu'il était aussi bon avec son peuple, autant qu'il était impitoyable avec ses ennemis et les traîtres. Et moi, je suis sans aucun doute une traître, et lorsque cela se saura, je ne donne pas chère de ma peau. Pourquoi il a fallu que cette fois ci, Nash s'en prenne au Sultan ? Et comme d'habitude, c'est encore à moi d'en payer le prix.

Ils vont peut-être me torturer ? Au moins les autres ont été libérés, ils n'ont pas à payer pour des choses qu'ils n'ont pas faits. Raph, comment va-t-il ? A-t-il été libéré avec les autres ? Mon angoisse s'accentue, lorsque j'entends des pas s'approcher de ma cellule. Je me lève lentement en m'aidant du mur. Mon cœur s'emballe en pensant qu'il était de retour. Mais à mon plus grand soulagement, ce n'est pas lui cette fois. Étrangement, je ressens un pincement au cœur.

On insère une clé et les portes qui me retiennent prisonnière, s'ouvrent.

- Bonjour mon enfant. Me sourire, une femme.

Je garde le silence et la dévisage avec méfiance, puis même si je le voulais. Je ne pourrai pas lui répondre, ma gorge est douloureusement sèche. À qui la faute ? Je n'ai touché à aucun des plateaux repas qu'ils m'ont apportés, même pas aux verres d'eau. Résultats, j'ai plus de force et ma réserve d'énergie s'épuise rapidement. L'homme qui était avec le prince ce matin, est aussi présent. Il se tient derrière elle et ne me quitte pas des yeux, le visage impassible.

En reposant les yeux sur la femme, je remarque des traits de ressemblance entre eux. Elle doit être sa mère. Celle-ci me regarde avec un air maternel, sans cesser de sourire. Ma mère aurait pu avoir son âge, si elle était encore en vie. Un voile de tristesse passe sur mon visage, je baisse un instant les yeux et sursaute quand une main se pose sur mon épaule, c'est celle de la femme. Une domestique, à en juger ses vêtements, maintenant que j'y pense que font-ils ici ?

- Viens mon enfant. N'ai pas peur, on va te faire couler un bon bain chaud. Me dit-elle, tendrement.

- Où m'emmener vous ? Demande je, avec difficulté.

- Vous trouver une belle chambre.

- Com ... Comment ça ?!?

- Ordre du prince. Intervient l'homme qui nous escorte.

Mon cœur se met à tambouriner fortement dans ma poitrine suite à cette réponse. Lorsqu'on franchir les portes du cachot, je peine à croire que je ne vais pas dormir ce soir à même le sol. Mais, difficile de ne pas se demander pourquoi le prince à t-il ordonné qu'on me trouve une chambre au palais ? Ça n'a aucun sens, à moins qu'il souhaite me prendre pour trophée. Mon cœur se serre à cette pensée, je sens un goût salé sur mes lèvres, des larmes d'impuissance coulent sur mes joues.

- Chut, ma petite. Ça ira t'en fais pas. Me réconforte la femme en m'entendant renifler.

Ce qui à pour effet de faire redoubler mes pleurs. Après avoir monter des escaliers, nous débouchons dans un couloir. L'homme nous escortant ouvre l'une des portes. La femme me conduire directement dans la salle de bain et m'aide à me déshabiller et à entrer dans la grande baignoire, sans cesser de me répéter des paroles rassurantes. Elle me lave tout le corps, ainsi que les cheveux avec douceur, puis me sèche et m'aide à enfiler une nuisette, après avoir brosser mes cheveux.

Ensuite, elle m'installe dans le grand lit, remonte la couverture sur moi, baisse la lumière et me borde jusquà ce que je mendorme. Chose que je fais rapidement sans m'en rendre compte, tellement que le lit est moelleux.

La danseuse voilée Where stories live. Discover now