18- pur sang

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Une main en visière pour protéger mes yeux du soleil, l'autre sur la barre de la balustrade, je me penche légèrement pour tenter d'y voir plus clair. Mais, peine perdue, ce n'est qu'un nuage de poussière et de sable que je vois. Lorsque j'aperçois le premier cavalier, je retiens ma respiration, d'autres hommes émergent du nuage, tous vêtus pareillement. Mais, mon regard est irrésistiblement attiré par l'homme menant le convoi.

Il est habillé tout en noir, d'une tenue de combat et d'un keffieh lui couvrant tout le visage, sauf les yeux. Mon regard glisse sur sa monture, qui est un pur sang arabe de couleur noir, aussi magnifique et impressionnant que son maître.

Les gardes ouvrent les portes arrière du palais, qui donne sur le désert. Le convoi ralenti en faisant son entrée dans la cour. Des yeux, je suis chacun de ses mouvements, il descend d'un bond agile et caresse son cheval une dernière fois, avant de le confier à un palefrenier. Dos à moi, il s'adresse à ses hommes en arabe, avant qu'ils ne se dispersent. Puis se dirige vers le palais, mais il s'arrête soudainement et relève les yeux vers la fenêtre de la bibliothèque.

Mon cœur s'emballe, je me sens rougis. Tout d'un coup, je suis prise d'un léger vertige, mes mains s'accroche à la balustrade. Je me rends compte qu'il fait très chaud, posant une main tremblante sur mon front, je constate qu'il est brûlant. Ma vue se trouble et mes jambes me lâchent, je m'écroule au sol. Avant de sombrer dans le néant, j'entends vaguement une voix crier mon prénom.

Lorsque je reprends conscience, tout est flou autour de moi. Ma tête me lance, m'arrachant un gémissement de douleur. Paniquée, je tente de me relever, mais une pression ferme sur mes épaules m'empêche de bouger. Je me tends immédiatement, où suis-je ?

Et pourquoi j'ai si mal à la tête ?

- Ne bouge pas. Tu dois te reposer. M'ordonne une voix, d'un ton ferme et paradoxalement doux.

Mon corps se détend aussitôt, obéissant comme s'il avait reconnu la voix. Mes paupières sont si lourdes que cela me demande beaucoup d'énergie d'ouvrir totalement les yeux. La gorge sèche, je peine à formuler des mots ou des phrases correctes.

- J'ai ... Ma...

- Tu as mal quelque part ? Tu souhaites quelques choses ? S'inquiète la voix de la personne, près de moi.

- De ... L'eau.

- Bien, attends.

Quelques secondes après, je sens une pression derrière ma nuque, ma tête est soulevée avec douceur. Mes lèvres entrent en contact avec un objet froid. J'ouvre les lèvres pour boire, à petite gorgée, un doigt passe sur mon menton pour l'essuyer, une douce chaleur se répand dans mon corps. Ma tête retrouve de nouveau l'oreiller, puis j'entends une voix s'élever dans la pièce.

- Êtes vous sûr que ce n'est pas grave ?

- Oui, c'est juste une insolation Altesse. Elle à juste besoin d'un peu de repos, de boire beaucoup d'eau et de manger plus. Je suis plus inquiet pour son poids, ce n'est pas normal pour quelqu'un de sa taille. Lui répond une autre voix.

Je cligne des yeux plusieurs fois, pour tenter de voir où je suis et qui sont les personnes autour de moi. Mais, je me sens si fatiguée et les voix commence à se faire lointaine. J'essaie de lutter, mais le sommeil fini par l'emporter sur moi. Je sens une légère pression sur mon front, puis entends une porte se fermer.

La danseuse voilée Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα