8- petite rose

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Depuis environs trois heures, le conseille et moi sommes en réunion, pour décider comment annoncer le retour de mon père. Les doigts sur chacune de mes tempes, j'exerce de petits cercles pour faire passer la migraine qui commence à pointer son nez. Au bout d'un moment, je me rends compte que la pièce est silencieuse. Je relève la tête et constate qu'ils ont tous le regard posé sur moi. Anouk l'avocat familiale, se racle la gorge avant de prendre la parole, tout en prenant soin de choisir ses mots.

- Vôtre altesse, On se demandait s'il ne faudrait pas attendre que le Sultan reprenne des forces, avant de rendre public son retour.

- Et pourquoi ça ? Fis-je, sourcils froncés.

- Cela pourrait créer une polémique parmi le peuple.

- Je vois. Okay, faisons cela.

Une fois ce point réglé, nous discutons sur le statut des prisonniers, surtout celui des non combattants. C'est-à-dire, les femmes, les enfants et les hommes n'appartenant pas au groupe de rebelle. À peine la réunion terminée, qu'un garde m'informe que mon père demande à me voir. Lorsque je pénètre dans ses appartements, il est adossé à la tête du lit.

- Vous avez bonne mine.

- Contrairement à toi. Rigole mon père.

- J'avoue.

- Alors ? Demande t-il.

- Tu devrais te reposer. Le pays ne sombrera pas avec moi en tête. Le taquine-je.

Je m'assois au bord du lit, il devine que je vais lui faire un compte rendu de la situation. C'est mon père, mon meilleur ami, mon conseillé, mais avant tout le Sultan de ce pays. C'est tout à fait normal qu'il soit tenu au courant de ce qui se trafique sur ses terres. Je lui narre les évènements qui ont suivit avant et après son retour. Ses yeux se plissent et ses sourcils se fronce, signe qu'il est en colère, lorsque je l'informe de la tentative de coup détat.

- Je suis fier de toi. Tu as su gérer la situation, tel un Sultan.

Mon cœur se gonfle de fierté. La porte s'ouvre sur Soraya. Elle fait quelques pas dans la pièce et lorsque son regard croise celui de mon père. Il lui ouvre les bras et elle y a court.

- Parrain ... Vous ... Vous m'avez fait une peur bleue. Éclate t - elle en sanglot, la tête plongée entre ses bras.

- Petite Rose des sables, je suis désolé. Chut.

- Et si tu nous racontais comment s'est déroulé ton stage. Propose-je.

Elle relève la tête en reniflant, pour se mettre en position assise, sans quitter les bras de son parrain. Il essuie ses larmes d'une main.

- Je vais bien Soraya. Allons, raconte moi ce stage ?

En résumé, son séjour était une réussite, elle semble aimer sa vie au Canada, cela fait 5ans qu'elle y vit loin de nous, depuis ses 17ans. Loin de son pays natal et j'ignore toujours ce qui la poussée à partir. Mais mon instinct me souffle que cela à un rapport avec Rahim. Je me promets ultérieurement de mener mon enquête. On le laisse se reposer, vu que Aïcha nous met dehors. Soraya rejoint sa chambre, tandis que moi, je décide d'aller voir les prisonniers.

Mais, lorsque je passe les portes du palais, je tombe sur un homme en costume avec un air sérieux, tenant une chemise en carton. C'est le détective que j'avais mis sur la trace de la danseuse voilée. En le voyant l'image de la jeune femme s'impose à moi. Je n'avais plus pensé à elle ces derniers temps, j'ai dû la ranger dans un coin de ma tête pour éviter d'être distraire. Mais avec tout ce qui s'est passé avec Salma, je me demande si cela vaut la peine de faire entrer à nouveau une femme dans ma vie.

- Mon prince. Fait-il dans une révérence.

- Monsieur Hassan, entrez donc.

On se rends dans mon bureau pour plus d'intimité.

- Comment allez vous ?

- Bien majesté. Et vous ?

- Je me porte bien. Merci. Et vôtre famille ?

- Elle va bien.

- Okay, tant mieux. Je vous offre à boire ?

- Non, merci majesté. Décline-t-il.

- Bien. Alors que me vaut cette visite ?

- Rien de grave mon prince, j'ai les infos que vous m'avez demandé.

Je caresse mon menton d'une main, sans cesser de le regarder. Devrais je prendre connaissance de ces informations ?

- À bien y réfléchir, je ne pense plus en avoir besoin.

- Vous en être sûr majesté ?

- Oui Hassan, c'est mieux ainsi. Cependant, ne vous en faites pas, je réglerai vos honoraires.

- Comme vous le souhaitez majesté. Mais au cas où vous changerez d'avis, je préfère vous le laisser.

Il pose le dossier sur la table, puis prends congé. Je le fixe pendant un moment, avant de le ranger dans un tiroir sans l'ouvrir.

La danseuse voilée Onde as histórias ganham vida. Descobre agora