Dilemme au Jollofland

By AMK_Rassoul

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[ŒUVRE PROTÉGÉE ] Une histoire au cœur de certaines réalités sénégalaises avec sa bonne petite dose de fictio... More

Préambule
Chapitre 1: L'instit !
Chapitre 2: Et tout débuta dans le ciel !
Chapitre 3: Quand la belle-famille s'en mêle !
Chapitre 4: Adji Binta FAYE dans ses œuvres !
Chapitre 5: Pression & Dépression !
Chapitre 6: Un homme tiraillé !
Chapitre 7: L'amour à l'épreuve !
Chapitre 8: La fin d'une vie & le début d'une autre !
Chapitre 9: Je plaide coupable, votre honneur !
Chapitre 10: Oui maman !
Chapitre 11: On a échangé mon mari !
Chapitre 12: Lou bess néex (le goût exquis de la nouveauté) !
Chapitre 13: Dos au mur !
Chapitre 14: La main dans le sachet !
Chapitre 15: De mal en pis !
Chapitre 16: Contre vents et marées !
Chapitre 17: Coalition sorcière !
Chapitre 18: Le coup de grâce !
Chapitre 19: La vie continue !
Chapitre 20: L'inconnu au charme fou !
Chapitre 21: Confie-moi ton cœur !
Chapitre 22: Le temps juge, la vérité se dévoile !
Chapitre 23 : Trouble-fête !
Chapitre 24: Raison & Sentiments !
Chapitre 25: Confidences !
Chapitre 26: Père et Fils !
Chapitre 27: Une question de Djongué: entre trucs et astuces !
Chapitre 28: Retour vers le passé !
Chapitre 29: Autour d'une Seconde Chance !
Chapitre 30: Miss Independent !
Chapitre 31: Rien de tel que la famille !
Chapitre 32: Palabres !
Chapitre 33: Tensions !
Chapitre 34: Ultimatum !
Chapitre 35: Un air de déjà vécu !
Chapitre 36: Mea-culpa !
Chapitre 37: Affrontements !
Chapitre 38: Reconquête !
Chapitre 40: Le bout du tunnel !
Nouvelle Chronique : De Victimes à Bourreaux !
Nouvelle Chronique : Entre le Sang et l'Enclume !

Chapitre 39: Une prière exaucée !

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By AMK_Rassoul

«La valeur des choses n'est pas dans la durée mais dans l'intensité où elles arrivent. C'est pour cela qu'il existe des moments inoubliables, des choses inexplicables et des personnes incomparables.» Fernando Pessoa

Fatima Zahra KASSÉ GUISSÉ

Mon super-héros de papa me recommandait toujours de ne jamais désespérer de la miséricorde divine et ce, quelle que soit la situation en habituant à mes oreilles les paroles prophétiques selon lesquelles la prière est l'arme sûre du croyant.
Il ne cessait également de me rappeler qu'invoquer Allah est avant tout un acte d'adoration et que si Dieu avait permis à son serviteur de l'invoquer c'est qu'IL lui avait déjà ouvert les portes de SA miséricorde. Je m'étais donc toujours évertuée à appliquer ce sage conseil de Pa Abdou Rahman KASSÉ et je venais encore d'en savourer les résultats.

Il semblerait bien que ce soit le rêve de toute une vie qui venait d'être exaucé par le Seigneur des Mondes.
Les voies du Seigneur sont si insondables !

Le proverbe dit que la patience est amère mais que son fruit est doux. Une douceur extrême, inqualifiable, incomparable, inexprimable. Elle ne rate jamais sa cible !
Oui ! La patience est bien la mère de toutes les vertus !

Un trait ! Un petit trait ! Un simple petit trait !

Deux barres ! Deux petites barres ! Deux simples petites barres !

Le trait ou les deux barres que j'avais guetté depuis plus de 10 ans ! Ce trait ou ces deux barres, l'une horizontale et l'autre verticale formant le signe (+) me signifiant ainsi que je portais la vie en moi, dans mon ventre.
Je n'avais jamais aimé les tests de grossesse digitaux, (daño xawa ñak kersa), ils te marquent un "pas enceinte", et c'était un peu trop sec et brutal, limite violent à mon goût ! Je m'en tenais donc aux tests avec les barres et les traits.

Pour moi qui était réglée telle une horloge, presque à l'heure prés, je n'avais que rarement eu des retards de règles. Ce qui fait que je n'avais pratiquement pas besoin de faire des tests de grossesse. Mais mue par un trop grand espoir, lors de mon premier mariage, je faisais mes tests vers les trois jours avant l'arrivée des british car on y prédisait une certaine fiabilité. Cela n'avait évidemment aucun sens, je le savais bien car trois jours après, je voyais les envahisseurs débarquer mais j'en voulais presque à cette tâche de sang, rouge et insolente de toujours venir me spécifier la mauvaise nouvelle sans aucune finesse.
Allez comprendre tout ce qui se passait dans ma tête en ce moment là !
Quand vouloir un bébé devient une obsession, vous ne pouvez imaginer toutes les incohérences que l'on peut être amené à faire, guidé par la seule force d'un désir intense d'enfanter !

A un moment d'obsession je me permettais de faire ces tests "précoces" presque chaque mois espérant ainsi un miracle à chaque fois, à trois jours de la date fatidique. Puis me rendant à la raison, je ne les faisais plus que rarement et puis plus du tout au bout d'un certain moment.

J'avais renoué avec les tests de grossesse il y avait une semaine de cela.
Le premier mois, quand je n'avais pas vu les "reds" apparaître comme à leur habitude, je crois que je m'étais permise de faire dans le dénis, ne voulant pas m'emballer trop vite et ainsi me donner de faux espoirs.
La semaine dernière, ne les voyant pas pour le deuxième mois consécutif, je m'étais un peu réveillée de ma léthargie si je puis dire.
Je suis une femme donc très sensible intimement. Des règles qui ne viennent pas peuvent être à l'origine de problèmes plus graves qu'il ne faut absolument pas négliger. Et bien que j'aie un suivi gynécologique régulier, j'avais décidé, avant de prendre rendez-vous avec mon gynéco, de passer faire un tour à la pharmacie pour être fixée.
Quand j'avais fait le test qui s'avéra positif pour la première fois de ma vie, je n'avais pas voulu y croire. J'avais ainsi répété l'opération pendant une semaine de plus. Sept jours consécutifs matin et soir avec différents types de tests et même avec un digital cette fois-ci et tous avaient confirmé le même résultat !

Ô mon Dieu !
Moi Fatima Zahra Kassé, après 10 ans d'attente et d'espoir, je suis enfin ENCEINTE. Dix ans de prières et je venais d'être exaucée.
Je porte un petit bébé dans mon ventre. Je n'arrive toujours pas à y croire !

Tout à l'heure donc quand je faisais mon petit numéro devant mon mari et qu'il avait fait référence involontairement au changement de mon corps, tout m'était revenu d'un coup d'où ma réaction un peu incompréhensible et excessive, il faut le dire ! Pourtant la soirée avait plutôt bien démarré, très chaudement même, je dirais.

Nous étions vendredi soir. Nous nous apprêtions à aller au lit et je fis mon rituel du soir avant de venir déplacer l'encensoir. Puis je me penchais lascivement vers le dernier tiroir tout en bas de l'armoire, au fond à droite pour en faire sortir une demi-douzaine de ceintures de grosses perles de reins que j'avais pris le soin de bien parfumer en amont. Je les avais rangé là-bas un peu plus tôt juste pour pouvoir offrir à mon Hayati ce spectacle renversant de moi penchée avec une vue imprenable sur l'objet de tous ses désirs.

Mon étalon de mari, assis sur le lit ne ratait absolument rien du spectacle. Il me matait avec ses gros yeux qui s'ouvrirent plus grandement encore, des yeux gorgés de convoitise et de concupiscence. Il faut avouer que j'étais en lingerie très fine. Un body en dentelle noire qui épousait parfaitement mes formes généreuses et sur lequel j'avais revêtu un léger déshabillé que je venais d'ailleurs, après l'avoir lentement enlevé, de jeter négligemment quelque part dans la pièce en faisant quelques pas avec mes talons vertigineux et tournoyant sur moi-même comme si je faisais un défilé privé à mon cher Habibi.

J'avais trois ceintures de perles dans chaque main que je tournoyais sensuellement et qui faisaient une sorte de cliquetis enivrant.
De toute façon, d'ici quelques minutes, ces pauvres perles finiront éparpillées un peu partout dans cette chambre de même que ma lingerie fine finira sans doute en lambeaux.
C'est un vrai sauvage mon cardiologue de mari. Il se croit trop en chirurgie cardio-thoracique, il déchire absolument tout 🙊

Des fois, j'avais juste envie de verser de chaudes larmes quand je ramassais les morceaux de lingerie au petit matin, vestiges d'une nuit torride. Quand je repensais à toutes les folles sommes que je dépensais pour me procurer ces bouts de tissus pour qu'ils finissent dans ce piteux état.
Seriously !
Pour la lingerie traditionnelle bien de chez nous, ça allait encore mais quand c'était du Victoria's Secret, Soleil Sucré, Rouge Gorge et compagnie, pour le prix exorbitant que cela coûtait, pardon mais ce n'était pas pour les voir déchiquetés par un sauvage, fou malade de désir dès sa première utilisation...
Mais j'imagine que c'était aussi pour cela que je les achetais, n'est-ce pas ?
Cela prouvait au moins que ces bouts de tissus faisaient leur effet, non ?
Bref.

-Habibi souma wiñaré sama yaram dox doxinou bandit dina la néex deh xana ? (Mon cœur cela te plaîrait-il que je bouge mon corps tel un vrai bandit) ? Proposais-je coquinement

-Euh... yaw kañ xolou Khaliloulah, instant bi lo defa guën lo défoul (À cet instant mon cœur, je préfère tout ce que tu feras à ce que tu ne feras pas). Balbutiait mon Hayati en me dévorant littéralement des yeux.

Je me dandinais donc avec un déhanché de malade mentale en bougeant lascivement mon corps en une danse très sensuelle.
Arrivée devant Habibi, je lui jetais quelques ceintures de perles autour du cou en me mordillant sensuellement les lèvres. Il avait quasiment la respiration suspendue, le regard langoureux, scotché à mes moindres mouvements. Il s'empressa aussitôt de presser ses mains sur son matos à lui, si généreusement déballé et offert.

-Tu... veux... que je fasse une crise cardiaque ou c'est quoi le projet ? Autant de sensations fortes ne sont pas bonnes pour un cœur quand c'est aussi récurrent et... c'est le cardiologue qui te le dit ! Déglutissait mon mari

-Ëp na deff Guissé Maabo ! Dama bëgg gua badjantou sama kaw, deff loula saff ba kén lal lë ! (Non absolument pas Guissé Maabo, je veux juste que tu fasses sur moi tes caprices d'homme et de prince) ! Répliquais-je coquine.

-Guidélam, est-ce que xamguani dagua guënë mol temps yi, xawmou loutax nak ! (Mon amour, je n'en sais pas la raison mais sais-tu que tu es encore plus appétissante ces derniers temps ?) euh... On dirait qu'il y a quelque chose de modifier sur ta personne ? Hum... Tes seins ont quasiment doublé de volume rendant ainsi mes deux oreillers privés tellement plus confortables mum ! Me fit-il remarquer d'une voix très rauque en gémissant, ses mains se baladant toujours partout sur mon corps.

A ces mots, je marquais un temps d'arrêt soudain très troublée. Il me sentit blêmir et me fixa une seconde dans une totale incompréhension !

-Khaliloulah ?

-Oui mon amour ?

-Je... je pense que... que... je... je suis... enceinte !

-Mouni ? (Elle a dit quoi là ?)

Et j'éclatais en sanglots !

Bon ben, je venais de casser le rythme hein !

Je pleurais au point d'avoir des hoquets et tout ça pour une simple remarque.
Et bah, si c'était les hormones qui se manifestaient ainsi, elles étaient déjà trop féroces je trouve.

-Hey, hey... calme-toi Omri ! M'apaisait Habibi en me prenant dans ses bras. Il posa ma tête sur ton torse et se mit à me bercer tel un bébé ! Je continuais toujours à pleurer, il me berça encore jusqu'à ce que je me calma enfin !

-Que me fais-tu là ma Zahra ? Que se passe t-il ? Comment ça tu penses être enceinte ?

-Khaliloulah, je... j'ai fais un test de grossesse... qui est positif... plutôt cela fait une semaine que les fait et c'est toujours positif à chaque fois.

-Mais ceci est une très bonne nouvelle Guidélam. Nous n'avions cessé de prier pour cela alors pourquoi tu pleures ?

-J'ai peur Habibi, j'ai si peur si tu savais ! Cela fait plus de dix ans que j'attends cette nouvelle ! ... Et si c'était une fausse alerte ? Si les tests n'étaient pas fiables ? Et si je faisais une fausse couche ? Et si je perdais le bébé à la naissance ? Et si je mourrais en lui donnant la vie et si... Enchaînais-je en cascade, paniquée.

-Hey... calme-toi Zahra ! Okay ? Déjà, il ne fallait pas rester une semaine à faire ces tests mais il fallait de suite prendre rendez-vous avec ta gynécologue pour confirmer tout ceci... Me coupait Khalil

-Je sais Hayati mais j'attendais cette nouvelle depuis si longtemps que je ne voulais pas prendre le risque d'aller voir la gynéco pour qu'elle me dise que c'était une fausse alerte... Je voulais vivre avec l'idée que j'étais réellement enceinte encore un peu avant de m'entendre peut-être confirmer le contraire... j'ai si peur Khaliloulah !

Il me fit redresser en me tournant vers lui et me regarda droit dans les yeux.

-Ecoute-moi Guidélam, je sais ce que tu ressens en ce moment... disons plutôt que je le comprends... Dés lundi in shaa Allah, nous irons voir un gynéco. Tu feras une prise de sang et toutes les analyses qu'il faut pour confirmer cette grossesse... Ainsi, tu seras fixée ! D'accord ?

J'hochais simplement la tête comme un enfant pris en faute.

-Je sais que tu as peur et c'est normal d'ailleurs vu tout ce par quoi tu es passée mais je veux que tu continues à avoir confiance en ton Seigneur. N'est-ce pas Dieu qui a mis cet espoir dans ton cœur quand tu n'avais jamais eu, ne serait-ce qu'une fausse couche ? ...

J'hochais toujours la tête en signe d'affirmation.

-Ce sera ce même Dieu qui veillera sur toi jusqu'au terme de cette grossesse. Et ce sera encore ce même Dieu qui veillera sur ce que tu portes dans ton ventre qui naîtra en bonne santé et qui en feras un enfant qui feras ta fierté in shaa Allah... Je ne veux pas que tu sois pessimiste. Garde la foi, continue tes prières et tes invocations et s'il plaît à Dieu tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes... On est d'accord ? Me rassurait-il en me fixant amoureusement avec ses gros yeux là.

-D'accord Hayati !

-Ah je comprends mieux maintenant pourquoi tu es encore plus sexy ! Fatima Zahra KASSÉ enceinte rék djar na 780 sans wétiétt (vaut tout ce qui peut s'imaginer) ! Me charriait mon mari avec un sourire en coin.

-Que veux-tu dire quoi par là ? Que je suis déjà grosse ?

-Yaw nak mousso touti Fatima (Ce n'est pas comme si tu avais jamais été fine non plus) ! ...

Je le fixais avec de gros yeux.

-Oops ! Je pense que je viens de refaire une grosse boulette ! L'entendis-je marmonner sous sa barbe.

Khalil osa même me jeter des regards furtifs censés être discrets pour tâter ma réaction avec une mine désolée. Sa tête gênée était à mourir de rire.
Comme je gardais toujours le silence avec un visage indéchiffrable, il enchaîna, tentant de se justifier un peu maladroitement

-... Je voulais dire que dagua mëssë... Djonguama... légui nak, dagua guënë Djonguama sama xol (Je voulais dire que tu as toujours eu des formes généreuses, à mon plus grand plaisir d'ailleurs... mais là... tu es... encore plus belle qu'avant mon coeur...) ! Bafouillait-il.

-Ne t'en fais pas Khalil, je ne suis pas du tout frustrée par tes mots ! Souriais-je.

Et je l'entendis souffler bruyamment de soulagement !

-Ouf, si je devais encore ramer pour me faire pardonner une maladresse vu tout ce que cela m'avait coûté la dernière fois, je ne serais pas encore sorti de l'auberge ! Riait-il.

-Tu sais Khalil, je m'en fiche pas mal d'avoir grossi ou pas. Dussé-je prendre 100 kg que je les porterais avec plaisir et fierté du moment que j'ai mon bébé... Ça fait plus de dix ans que j'attendais ce moment alors rein ne peut venir me le gâcher ! Répliquais-je émue.

-Ne t'en fait pas Guidélam, ce bonheur, on sera deux à le vivre pleinement ! En tout cas, ça commence bien à mon plus grand bonheur car tout en toi appelle à la gourmandise ! Tu es déjà plus délicieuse et savoureuse, tellement croquante et si craquante. Tu croustilles, tu as cette espèce de saveur particulière qui reste en bouche, même après l'avoir goûté et re goûté, on en veux toujours plus. Un peu acidulée, légèrement salée et généreusement sucrée ! A chaque fois, j'ai l'impression que c'est la première fois que j'en teste le goût tellement il est... exquis... oui voilà c'est cela, tu es exquise Guidélam ! Me baratinait mon beau parleur de mari avec une mimique de sa bouche, prenant un accent français de grands chefs étoilés comme s'il parlait de leur caviar, leur truffe, leur foie gras ou ces soi-disant mets d'exception bref tous ces trucs bizarres là et hors de prix.

-Si tu veux me croquer telle une pomme aussi dis-le hein ! Te gêne surtout pas !

-Dans ce cas, tu serais la meilleure pomme au monde. Une pomme de luxe, une pomme d'exception et tu serais MA pomme !

-Quand Dieu avait interdit à Adam de croquer la pomme et qu'il avait désobéi, tu vois tout ce qui en a suivi ? Cette vie terrestre et toutes ses complications alors...

-Mais toi, tu n'es pas le fruit défendu mon amour. Tu m'es bien légale ! En t'épousant devant Dieu et les hommes, j'ai acquis ce droit de te croquer toi, ma pomme comme bon me semble ! En plus, tu sens excessivement bon. Me disait-il en me reniflant bruyamment. Lequel de tes parfums d'exception as-tu mis aujourd'hui ?

-Xana mon parfum fétiche "J'adore l'absolu" de Dior.

-Celui avec le long bouchon doré là ?

-Celui-là même !

-Et bien, il est très bon !

-Il a surtout intérêt à être bon quand le flacon me coûte presque un mois et demi de mon salaire d'institutrice alors...

-En tout cas il fait son effet. Quand c'est toi qui le porte, ce parfum est évidemment meilleur !

-Si tu n'arrêtes pas Khalil, je finirai par croire que tu as envie de me dévorer toute cuite comme si j'étais du Dibbi Haussa (viande d'agneau rôtie très savoureuse). Attention hein !

-C'est exactement ça et sans moutarde ni ketchup ni mayo. Je te dégusterai nature... Tu seras bien meilleure ainsi !

-Yaw est-ce que doumala tam sax (Je vais finir par te taxer de sorcier cannibale !) Sermonnais-je

-Entre nous, s'il y a un sorcier de nous deux, c'est bien toi ! Tu m'as tellement ensorcelé que je ne peux plus me passer de toi. L'effet que tu as sur moi est anormal ... C'est un délit. Je devrais pouvoir te porter plainte pour ABS (abus de pouvoir illimité sur mes sens) ... Alors Guidélam, que cet enfant vienne et il viendra in shaa Allah, ne sera qu'un plus. Je me sens déjà merveilleusement bien avec toi et tu me combles sur tous les plans ! Me déclarait Khalil avec autant de sincérité que mes yeux s'embuèrent de suite.

Je ne faisais que pleurer moi ces temps ci ! Pensais-je.

-Je t'aime monsieur mon mari le beau parleur, tu sais ça ?

-Je t'aime encore plus que ça et même bien plus encore madame ma femme sexy !

Le lundi, tôt le matin, je me rendis à la clinique Matlabou Shiffaa, accompagnée d'Ibrahim pour voir un gynécologue. Je n'avais même pas eu besoin de prendre rendez-vous... l'avantage d'être marié au boss !

Nous fumes reçus par madame DIOP, une jeune dame bien gentille et professionnelle, qui savait mettre à l'aise et rassurer ses patientes. Après la prise de sang et les analyses de routine (urine, poids, tension...), le verdict tomba le lendemain.

-Toutes mes félicitations madame GUISSÉ, vous êtes, en effet, enceinte de sept semaines environ et pour l'instant tout se passe très bien ! Déclarait-elle avec un large sourire rassurant. J'imagine que vous souhaitez que je vous décrive un peu ce qui se passe dans votre petit ventre en ce moment ?

J'hochais juste la tête en guise d'affirmation, incapable d'émettre un moindre son face à la confirmation de ma grossesse.

-Alors, à 7 semaines, votre bébé mesure environ 20 millimètres et pèse 2 grammes. Son visage est tranquillement entrain de prendre forme lentement mais sûrement avec les oreilles et les paupières. Son petit cou et ses doigts sont en train de se modeler... À ce stade, des bourgeons dentaires font déjà leur apparition et son nerf optique est déjà capable de fonctionner. Ses organes sexuels internes sont bien formés mais on ne peut pas encore les identifier... Comme je vous l'ai dit, tout se passe bien pour le moment. Nous allons dores et déjà fixer un rendez vous dans un peu plus d'un mois pour la première échographie dite de datation. Vous pourrez ainsi faire la connaissance de votre bébé à travers un écran.

Je fixais madame DIOP sans vraiment la voir et je l'écoutais sans vraiment l'entendre.

-Continuez à avoir une alimentation équilibrée, à bien vous hydrater et surtout à respectez vos rendez-vous prénatales et in shaa Allah tout se passera bien ! Dés que vous ressentez quoi que ce soit d'anormal ou qui vous semble bizarre ou suspect, n'hésitez pas à me passer un petit coup de fil ou venir me voir pour être fixée... De toute façon, je ne m'en fait pas trop pour vous, votre mari est un excellent médecin et il veillera sur vous comme il le faut. Vous êtes entre de bonnes mains ! N'est-ce pas mon cher confrère et chef ? Poursuivait la gygy en se tournant vers mon mari souriant.

Je pense que j'avais arrêté de suivre son speech depuis le moment où elle avait prononcé "vous êtes enceinte de sept semaines environ" ... De toute façon, mon mari me racontera plus tard ou au pire j'interrogerais Papi Google pour en savoir un peu plus !

Ô mon Dieu !

C'était donc vrai ? C'était confirmé ? J'étais bel et bien ENCEINTE ! Moi, Fatima Zahra KASSÉ, après toutes ces années d'espoir et de prières ardentes, j'étais enfin exaucé ! Un petit être grandissait en moi !
Je n'arrivais toujours pas à le réaliser.

Ce que je ressentais en ce moment là, était tout simplement indescriptible ! Un sentiment de reconnaissance profonde envers mon Créateur pour commencer, de la joie, du pur bonheur et un je ne sais quoi de plus.

Mes larmes coulèrent le long de mes joues sans même que je m'en rende compte, sûrement émotions et hormones mêlées.

Hormones !
Ô mon Dieu !

Je suis enceinte, enceinte, enceinte... Me répétais-je intérieurement et inlassablement !
Et je pleurais de plus belle !

-Hey Omri, in shaa Allah tout se passeras bien, tu verras ! Tu n'as pas à t'inquiéter ! Il faudra juste te ménager et prendre soin de toi mais ça, j'y veillerais personnellement ! Me rassurait Ibrahim Khalil.

-Merci Madame Diop, on te laisse à tes autres patientes, on a assez abusé de ton temps... Tu excuseras ma femme, elle est encore sous le coup de l'émotion !

-Oh que je la comprends ! La première fois, ça fait toujours cet effet là... encore plus quand on l'a si longtemps attendu ! Et je vous en prie docteur GUISSÉ, encore toutes mes félicitations ! Concluait la gynécologue.

A partir de là, j'avais vécu les sept mois les plus intenses de ma vie, les plus merveilleux, les plus incroyables comme je n'en avais jamais vécu jusqu'ici. Je savourais chaque petit moment de ma grossesse miracle.

Comme dit, à 3 mois, je fis ma première échographie et quand je pu enfin voir ce qui était dans mon ventre, je n'en revenais toujours pas. C'était incroyable et grandiose à la fois, un moment magique gorgé de joie et d'émotions.
Le miracle de la vie, ça fait méditer ! Comment un tout petit être pouvait vivre confortablement pendant 9 mois dans cet espace aussi clôt ? Et pourtant en le voyant à l'intérieur de ce ventre, on sentait nettement qu'il était à sa place !
Voir tout ceci et le vivre avait, encore une fois, renforcé et réconforté ma foi en mon Créateur qui est le Maître de la vie !

Au cours du 4ième mois, mon bébé m'avait donné son premier coup.
La première fois qu'il avait bougé, je ne m'y attendais tellement pas que je m'étais automatiquement mise en position statique, quasiment la respiration suspendue. Je ne faisais plus aucun mouvement, attendant qu'il me donne un second coup mais plus rien.
Ce gosse était déjà un petit malin, il attendait de jouer aux petits acrobates dans mon ventre, le plus souvent qu'en présence de son père.

Ibrahim Khaliloulah était tout aussi heureux sinon plus que moi et il le manifestait de bien des manières. Mon bébé percevait maintenant les sons et son cher papa s'était mis à l'idée de communiquer très tôt avec son enfant à travers mon ventre en le caressant tendrement et en lui racontant des histoires. Il lui recommandait même de commencer à être très sage dés à présent et de veiller à ne pas trop fatiguer maman. C'était trop mignon, beaucoup trop beau à voir !

On prendrait mon mari, limite pour un fou malade, quand le soir couché, il se penchait sur mon ventre en palabrant avec mon bébé comme s'il parlait à un ami de longue date ! Et Ibrahim lui parlait le plus normalement du monde.
Mon cardiologue de mari parlait au bébé qui était dans mon ventre comme s'il était en face de lui avec un langage normal, sensé lui être adapté mais sans aucunement infléchir ou changer l'intonation de sa voix.
Mais le must pour moi, c'était quand il se mettait à lui réciter le Coran de sa voix si magnifique.
Ibrahim Khaliloulah avait une voix particulièrement mélodieuse. D'habitude, quand il récitait les versets saints, tous les poils de mon corps se hérissaient. J'en avais des frissons à chaque fois. Déjà en temps normal, il réussissait toujours à me faire verser quelques gouttes du liquide salé quand il psalmodiait de manière quasi parfaite Taa-Haa, Ya-Sin, Ar-Rahmaan ou Al-Mulk, on aurait presque dit Soudais. Alors imaginez un peu avec les hormones où je pleurais à tout va comme une fontaine pour un oui ou pour un non ? Je ne faisais que pleurer quand sa voix si mélodieuse se faisait entendre pour initier notre enfant à sa belle religion avant même son arrivée dans ce bas monde. C'était vraiment trop d'émotions pour mon cœur de futur maman.
J'espèrais seulement ne pas finir par inonder la maison avec mes larmes là avant l'accouchement 😅

Ibrahim Khalil dafa nab si dom, amoussi bén sago (voue un amour sans bornes à ses enfants). Il fera un excellent papa. Il n'y avait qu'à voir comment il s'occupait d'Ismaël au quotidien !

Le 5ième mois était un moment tant attendu par beaucoup de couples car c'était le moment de la fameuse échographie dite "morphologique" au cours de laquelle on pourra notamment connaître le sexe du bébé.
Nous avions eu une petite discussion avec Khalil avant ce rendez-vous important.

-Je ne veux pas trop savoir le sexe du bébé pour l'instant. Je préfère la surprise après l'accouchement... et toi, tu veux savoir ? Lui demandais-je alors.

Nous étions dans notre chambre et Khalil était entrain de me masser délicatement les pieds en y apportant un très grand soin et ça me faisait un bien fou.
Pour notre petite promenade d'aujourd'hui, Ibrahim m'avait quasiment forcé à marcher plus d'une heure et demi non stop sauf pour m'hydrater bien sûr, donc forcément, mes petits pieds l'avaient bien senti.

-Non t'inquiète, on fera comme veut la maman ! Me répondit-il en se penchant pour me caresser légèrement le bout du nez qui avait particulièrement grossi, il le taquinait plutôt !

-Une fille ou un garçon peu importe finalement, je prendrai tout ce que Dieu me donnera. L'essentiel c'est qu'il ou elle arrive en bonne santé ! Repris-je.

-Tu as raison Omri mais je pense que je préférerais une fille quand même qui sera la petite princesse de son papa ! Souriait-il.

-La pauvre ! Sa vie risquerait d'être compliquée avec la jalousie maladive de son père ! Je la plains déjà car elle aura un vrai berger allemand à la maison... Un garçon aura osé lui jeter un coup d'œil et hop ce sera la fin du monde ! Charriais-je.

-Oh, tu peux y compter ma Zahra. J'inspecterai à la loupe tous les petits prétentieux qui oseront s'approcher de ma princesse. Et évidemment, moins ils seront nombreux et mieux je me porterai ! Rigolait-il

-Un jour, elle tapera bien dans l'œil d'un garçon qui te l'enlèvera !

-Pas faux mais j'aurais déjà profité des meilleures années de sa vie. Il faudra qu'il soit très convaincant le petit morveux qui réussira à me piquer ma petite princesse car... il va sans dire que je ne la confierais pas à n'importe qui ! Son futur mari devra faire ses preuves !

Comme quoi, nos chers papas à nous femmes demeureront toujours et à jamais les premiers et meilleurs hommes de nos vies ! Qui peut nous aimer plus qu'eux ?

-Et moi alors ? Tu m'oublieras j'imagine quand tu auras ta petite princesse ? Taquinais-je.

-Toi ma Zahra, tu es ma reine. Ta place est déjà tout acquise dans mon cœur, personne n'arrivera à t'y détrôner !

-Ownn😍 (Aka Djongué GUISSÉ Maabo !) Sais-tu, monsieur GUISSÉ que ce que tu viens de me dire là est beaucoup trop touchant, même si ce n'était là que des paroles mielleuses d'un beau parleur ? Répliquais-je, toutes dents dehors.

-Je n'ai plus besoin de te baratiner Guidélam car tu es déjà à moi je te rappelle !

-Ne me prends pas trop pour acquise non plus hein ! Taquinais-je.

-Zahra, il faut maintenant sérieusement penser à te reposer un peu plus ! Tu ne penses pas qu'il soit temps d'arrêter tes cours ? Passa-t-il du coq à l'âne.

-Je ne suis pas malade Ibrahim, je suis juste enceinte mais ça, toi le médecin, tu le sais mieux que moi. Le replacement est compliqué à l'école publique et je ne veux pas abandonner mes élèves comme ça à leur sort... Je me sens en pleine forme Masha'Allah alors je préfère encore continuer tant que je le peux ! Je te promets de m'arrêter dés que je commencerai à me sentir un peu trop fatiguée !

-D'accord mais ne force pas trop, okay ? Bois beaucoup d'eau et évite de rester debout ou assise trop longtemps ! On est d'accord ? Paternait-il.

-Oui papa ! Répondis-je en riant l'entrainant avec moi par la même occasion.

-Tu sais Guidélam, ta grossesse me comble de bonheur ! Ta libido a décuplé, bien sûr au plus grand plaisir de ton coquin de mari !... Mais plus sérieusement, tout comme toi, c'est presque une première pour moi aussi... Quand Fat Bintou était tombée enceinte d'Ismaël, cela lui était tombé dessus subitement. Elle disait que c'était un accident, elle subissait en quelque sorte la grossesse et elle était tout le temps boudeuse et grincheuse. Elle ne supportait même plus que je l'approche ou la touche. Du coup, je passais mon temps à la rassurer et à supporter ses caprices farfelus... ce qui était également mon rôle d'époux, cela va de soi ! Du coup, je n'avais pas pu profiter de sa grossesse comme je l'aurais souhaité alors que c'est un moment exceptionnel dans la vie d'un couple. C'est une bénédiction que l'on devrait pouvoir vivre à deux car ce bébé nous l'avons aussi fait à deux... Un enfant a également besoin de sentir la présence et l'affection de son papa, de créer un lien avec lui depuis le ventre de sa maman et c'est ce que je suis entrain de vivre en ce moment... Je suis un homme heureux et comblé ma Zahra... Tu as fais de moi cet homme heureux et comblé... Merci pour ces moments inoubliables que nous vivons ensemble ! Me confessait mon Habibi ému.

Pour toute réplique, je le prit dans mes bras pour le serrer tout contre mon cœur !
J'étais également une femme heureuse et comblée !

J'en étais à mon 6ième mois de grossesse, mon bébé continuait de pousser tranquillement dans mon gros ventre et bougeait de plus en plus.
Qu'est-ce qu'il en donne des coups ce petit garnement là ! J'ai maintenant un gros bidon très visible, il est vraiment énorme mon ventre ! Mes jambes devenaient de plus en plus lourdes et mon dos commençait à tirer un peu.

Depuis que mon ventre avait commencé à pointer, mon fils Ismaël me jetait des regards bizarroïdes. Je sentais une inquiétude ou peut-être même une jalousie qui commençait à se dessiner sur ses beaux yeux d'enfant. Il devenait alors nécessaire d'avoir une petite discussion mère-fils avec lui.

Justement, nous sommes seuls cet après-midi à la maison, l'occasion idéale.

-Ismaël mon chéri, veux-tu m'aider à faire des muffins aux pépites de chocolat ? On se fera un petit goûter rien que nous deux ! Ça te tente ? Proposais-je joyeusement.

-Ouais trop cool ! Me répondit le petit gourmand.

Cette recette assez simple fut très vite expédiée. Je mettais les ingrédients et Ismaël se chargeait de tout mélanger. Le pauvre, il s'appliquait tellement à sa tâche qu'on aurait dit qu'il préparait le BAC.

Après avoir versé le mélange dans le moule à muffins, mon fils a mis la dernière touche finale qu'il aime par-dessus tout à savoir parsemer les pépites de chocolat dessus et en profiter pour y glisser ses petits doigts et les lécher.

Seize bonnes minutes à 200 degrés plus tard, nos muffins étaient déjà prêts. Nous les dégustions une bonne petite heure après accompagnés d'un léger smoothie dans une ambiance très détendue. (Jarratoullah la pâtissière, j'espère être okay 😅)

-Ismaël est-ce xam guani yaw yayi sama taw bou góor (Ismaël mon garçon, tu sais que tu es mon fils aîné n'est-ce pas) ? Posais-je affectueusement.

Il me regardait avec de gros yeux en hochant doucement la tête !

-Je t'aime très fort et ça, rien ne pourrait l'enlever. Alors, le bébé que je porte dans mon ventre n'y changera absolument rien !

-Mais tu l'aimeras plus que moi ? Parce que ce sera toi sa vraie maman alors que moi non ! Me répliqua-t-il tout naturellement sans aucun philtre avec sa crainte innocente d'enfant.

-Ne pense jamais une chose pareille mon chéri. Pour moi, c'est comme si tu avais été couché dans ce ventre tout comme le bébé que je porte en ce moment... C'est vrai que c'est Fabi qui t'a porté neuf mois et t'as mis au monde.... Elle est ta mère mais une maman n'est pas seulement celle qui met au monde. Une maman, c'est aussi celle qui t'aime, celle qui prend soin de toi, qui te materne, qui t'éduque, qui te soigne, qui te dorlote etc... Alors, tu es mon fils même si je ne t'ai pas mis au monde... Tu as cette chance extraordinaire d'avoir deux mamans dans ta vie, Fabi et moi, et ça, tout le monde ne l'a pas, tu vois... Alors, ce bébé sera ton petit frère ou ta petite sœur... Ce sera à toi de lui apprendre certaines choses, de le protéger, de veiller sur lui tel l'excellent grand frère que tu seras... Personne ne te remplacera dans mon cœur ni dans celui de ton papa. Nous t'aimons plus que tout au monde et notre cœur est assez grand pour t'aimer toi et ce bébé à l'infini et il restera encore de la place pour les autres ! Tu comprends ? Posais-je d'une voix que je voulais douce et rassurante.

-Oui maman Zahra ! Je pourrais lui apprendre à réciter le Coran comme papa me l'a appris et aussi à jouer au foot et... nous pourrons aussi, tous les trois, faire des gâteaux comme aujourd'hui et même qu'il sera un grand gourmand comme papa ! Me répliquait le petit garçon tout excité.

-Tout a fait mon grand mais tu veux dire qu'il sera un grand gourmand comme toi ! Souriais-je soulagée.

-C'est papa qui mange plus que moi !

-C'est normal, il est plus grand que toi et c'est ton père !

-Bientôt, je serais plus grand et plus fort que lui !

-Pour ça, il faudra encore patienter un peu mon garçon ! Souriais-je face à autant de candeur.

-Je peux toucher ton ventre maman Zahra ?

-Bien sûr mon chéri... viens !

Ismaël s'approcha alors et s'assis à côté de moi sur le canapé, je lui pris la main et le posa sur ce gros bidon qui fascinait tant sa curiosité naturelle d'enfant ! Et c'était le moment que choisit ce petit garnement qui était dans mon ventre pour faire sa danse acrobatique du jour !
Un vrai petit malin lui !

-Oh, il bouge ! S'émerveillait le petit garçon les yeux brillants !

-Ouais ! On dirait qu'il a hâte de faire connaissance avec son grand frère hein ! Lui, il croit trop que mon ventre, c'est un terrain de foot où il se permet de jouer au petit Sadio MANÉ en donnant des coups de pieds par ci, des coups de tête par là... Cela ne m'étonnerais même pas qu'il tente de marquer des buts avec sa petite main à la Maradona ! Plaisantais-je.

Et Ismaël éclata de rire !

-Alors ce sera un garçon ?

-Ça, je ne sais pas. Ce sera la grande surprise !

-Moi, je pense que ce sera un garçon et je lui apprendrais à faire des dribbles de fou malade. Comme ça à deux, nous driblerons papa et ses copains. Et même que chaque samedi après-midi nous les battrons au foot... Je lui apprendrais à être un attaquant comme moi ! Me disait le petit à fond dans son délire !

-Je n'en doute pas une seconde et je compte sur toi mon champion ! Souriais-je.

Il me fit un sourire craquant, comme seuls lui et son père en avaient le secret et vint poser sa petite tête sur mon épaule en se blottissant dans mes bras, rassuré. Et moi je souriais soulagée en passant une main derrière son dos et le serrant un peu plus contre moi, apaisée.

J'avais su dissiper les craintes et doutes de mon fils, maintenant je pouvais profiter du reste de ma grossesse dans une ambiance un peu plus sereine et détendue.

J'en était à mon 7ième mois de grossesse. Mon bébé mesurait environ une quarantaine de centimètres pour un peu plus d'un kilo et demi.
Je ne faisais pas trop dans les caprices, sans doute parce que j'étais trop occupée à faire attention au moindre petit changement de mon corps et à vivre cette grossesse miracle comme une bénédiction. Cependant, cela ne m'empêchait pas d'avoir des envies bizarroïdes parfois comme toutes les femmes enceintes, je suppose. Et quand c'était le cas, Ibrahim Khalil s'exécutait sans broncher pour satisfaire mes moindres désirs.

Khaliloulah était si attentionné et compatissant avec moi dans ces moments là que ça me faisait carrément pleurer.
Mon homme est un homme bon, plein de défauts certes mais si merveilleux !

Habibi s'était mis à prendre, depuis le début, plein de photos et de vidéos de moi assez fréquemment et dans toutes les phases de ma grossesse en vue d'un futur montage souvenir. J'avais réellement hâte de voir cette vidéo. Elle fera sans doute partie du patrimoine familial.

J'étais énorme en ce moment, je me sentais tel un ballon gonflable et je me trouvais trop moche. J'en étais déjà au 8ième mois de ma grossesse.
En plus d'Ibrahim, Pa Samba et Néné Fatiha étaient aux petits soins avec moi. Ils ne me laissaient plus rien faire dans la maison, heureusement que je continuais à faire mes promenades quotidiennes avec Khalil sinon ce ne serait vraiment la cata. J'étais une personne qui avait toujours été active et j'avais besoin de bouger alors, je profitais de cette marche quotidienne même si je revenais complètement claquée car étant de plus en plus lourde. J'avais, par ailleurs, arrêté de travailler depuis le mois dernier. Mes élèves allaient trop me manquer !

J'avais effectué ma avant-dernière visite prénatale. Ce fut l'occasion de réaliser ma troisième et dernière échographie, celle du troisième trimestre dite de "bien être fœtal". Tout se passait à merveille Alhamdoulilah !
J'avais bien précisé que je ne voulais toujours pas connaitre le sexe de mon bébé mais entendre son petit cœur battre a été juste extraordinaire !

Ô mon Dieu !
C'était énorme!
Que Dieu facilite à toutes les femmes qui le désirent ardemment de pouvoir vivre un jour ces moments exceptionnels 🙏🏽
Ces moments étaient juste incomparables !

J'en étais sur la dernière ligne droite. A mon 9ième mois de grossesse, l'accouchement pouvait désormais survenir à tout moment.
J'étais aux taquets. Bientôt le jour J in shaa Allah !
Ma valise de maternité était déjà fin prête et bouclée depuis fort longtemps.

Soxna Khadija Rassoul FALL, ma mère passait maintenant me voir presque tous les jours. Elle se faisait du soucis pour son unique enfant, ce qui était tout à fait normal d'ailleurs et pour moi, la voir près de moi me rassurait et me redonnait de la force.

La fatigue commençait vraiment à se faire sentir. Bien que j'aie désiré cette grossesse de toutes mes forces et que j'en aie savouré quasiment chaque instant, tout ce que je souhaitais à ce stade, c'était juste de pouvoir faire sortir ce qui était dans mon ventre en toute paix.

************************************
Nos aînés disent souvent qu'une femme qui accouche a un pied dans cette vie et l'autre dans l'au-delà.

Et Allah SWT dit dans le Coran "Or, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas." Coran, 2: 216.

J'avais souhaité si ardemment cette grossesse, de toutes mes forces mais était-ce le meilleur pour moi ???

Ce fut donc un dimanche soir, tard dans la nuit que toute ma vie bascula à tout jamais dans le...

À suivre...

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🇸🇳🇸🇳🇸🇳🇸🇳🇸🇳🇸🇳🇸🇳
AMK_Rassoul

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