REBELLE

By Revelaworld

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On a l'habitude de dire que chaque famille est différente d'une autre. Oui partant de la composition d'une fa... More

Intro
PARTIE. 1
PARTIE. 2
PARTIE 3
PARTIE 4
PARTIE. 5
PARTIE 6
PARTIE. 7
PARTIE 8
PARTIE. 9
Bonne fête
PARTIE: 10
PARTIE. 11
PARTIE. 12
PARTIE. 13
PARTIE. 14
PARTIE. 15
PARTIE. 16
PARTIE. 17
PARTIE. 18
PARTIE. 19
PARTIE. 20
PARTIE. 21
PARTIE. 22
PARTIE. 23
PARTIE. 24
PARTIE. 25
PARTIE. 26
PARTIE. 27
PARTIE. 28
PARTIE. 29
PARTIE. 32
PARTIE. 30
PARTIE. 31
PARTIE. 33
PARTIE. 34
PARTIE. 35
PARTIE. 36
PARTIE. 37
PARTIE. 38
PARTIE. 39
PARTIE. 40
PARTIE. 41
Miss you !!!
PARTIE. 42
PARTIE. 43
PARTIE. 44
PARTIE. 45
PARTIE. 46
PARTIE. 47
Au delà du destin
PARTIE. 48
PARTIE. 49
Info
PARTIE. 50
Happy New Year
TOME II
TOME II: PARTIE 1
TOME II: PARTIE. 2
TOME II: PARTIE. 3
TOME II : PARTIE. 4
TOME II : PARTIE. 5
TOME II: PARTIE. 6
TOME II: PARTIE. 7
TOME II: PARTIE. 8
TOME II: PARTIE 9
TOME II: PARTIE. 10
TOME. II : PARTIE. 11
TOME II: PARTIE. 12
TOME II: PARTIE .13
TOME II: PARTIE. 14
TOME II: PARTIE. 15
TOME II: PARTIE. 16
TOME II : PARTIE. 17
TOME II: PARTIE 18
TOME II: PARTIE 19
Ramadan Mubarack
TOME II: PARTIE. 20
TOME II: PARTIE 21
TOME II: PARTIE. 22
DEWENATY
TOME II: PARTIE 23
TOME II: PARTIE 24
TOME II: PARTIE 25
TOME II: PARTIE. 26
TOME II: PARTIE. 27
TOME II: PARTIE. 28
TOME II: PARTIE . 29
TOME II: PARTIE. 30
TOME II: PARTIE. 31
TOME II: PARTIE. 32
TOME II: PARTIE. 33
INFO
TOME II: PARTIE. 34
TOME II: PARTIE. 35
TOME II : PARTIE. 36
TOME II: PARTIE. 37
TOME II : PARTIE. 38
TOME II: PARTIE. 39
TOME II: PARTIE. 40
TOME II: PARTIE. 41
TOME II: PARTIE. 42
TOME II: PARTIE. 43
REBELLE TOME II: PARTIE. 44
TOME II: PARTIE. 45
TOME II: PARTIE. 46
TOME II: PARTIE. 47
TOME II: PARTIE. 48
TOME II: PARTIE. 49
Ramadan Mubarak
TOME II: PARTIE. 50
TOME II: PARTIE. 51
TOME II: PARTIE. 52
TOME II: PARTIE. 53
Bonne fête !!!
TOME II: PARTIE. 54
INFO
REBELLE TOME II: PARTIE. 56
TOME II : FINAL
INFO
Coming soon........
AFTER................
AFTER..........
En route pour une nouvelle aventure

REBELLE TOME II: PARTIE. 55

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By Revelaworld

Si les membres de ma famille ne pouvaient s’empêcher de retenir leurs langues, pour ma belle-famille c’était leurs émotions : de véritables émoticônes avec leurs airs surpris en me trouvant bien maquillée et coiffée. Je ne remercierai jamais assez Elisa pour cela. Non seulement elle s’occupait de mon apparence mais savait bien ce qu’il me fallait sans que je n’aie besoin de le dire. Contrairement à mes sœurs qui ne s’en faisaient que pour le baptême, pour ce que j’allais mettre et le nom de mon bébé…………………….

………………………………………………………………………
La paix n’est qu’une forme, un aspect de la guerre : la guerre n’est qu’une forme, un aspect de la paix : et ce qui lutte aujourd’hui est le commencement de la réconciliation de demain……………….

Des femmes défilant avec leurs enfants de bas âge, des médecins sillonnant les couloirs. Aux urgences pédiatriques, la panique se lisait sur le visage de toutes les mères réunies sauf l’une d’entre elles. Dans une marinière en brodée multicolore, le visage abondamment maquillé, penchée sur son téléphone, elle se crispait à chaque lecture de message.

« On vient d’arriver. On se croirait à l’aéroport ».
« Mets-toi sur ton 31. Néné a menti, la cérémonie sera grande. Rien n’est simple ici »

Le dernier message de sa mère, lui fit maudire intérieurement sa cousine. Bien que ce soit le froid entre elles, cette dernière lui avait envoyé un message vocal pour lui annoncer la naissance de sa fille qui serait célébrer sobrement selon ses dires. Encore une fois, l’épouse de Bassirou se dit que Zahra voulait la faire passer pour une moins que rien.

_ Il ne semble pas avoir de fièvre ni mal d’ailleurs. Regarde comment est-ce qu’il joue et sourit. Tu es sûre de l’avoir vu tomber des escaliers ? Entendit soudainement Nafissatou son mari lui demander

Parmi les mères présentes dans cette salle d’attente, il y avait aussi trois papas passablement malhabiles avec leurs enfants dont Bassirou Thiam. Très élégant dans un, trois pièces en bazin noir, il gardait dans ses bras leur fils de 1an. Alors qu’il s’apprêtait à se rendre très tôt chez son grand frère, il avait vu sa femme déboulait devant sa voiture en criant que leur fils était tombé des escaliers. Sans perdre de temps, il achemina alors son môme directement à l’hôpital.

« Tu ferais vite de venir. Il y’a de hautes personnalités ici. »

Ce énième message d’Adama Ka, fit avouer à sa fille la vérité.

_ En y pensant bien je ne crois pas non. Je ne l’ai pas vu tombé des escaliers. Admit Nafissatou d’une petite voix

Son mari la regarda abasourdi.

_ Junior est-il tombé oui ou non ? Fit le frère de Sir froidement sans ciller

Nafy fit non de la tête incapable de soutenir son regard.

_ Je t’attends dans la voiture ! S’éloigna El Bachir avec son fils

Sa femme ne se fit pas prier pour les suivre au pas de course devant les regards curieux et étonnés des autres.

_ A quoi joues tu Nafissatou Thiam ? La toisa son mari après qu’elle ait mis sa ceinture.

Jouer n’était pas son but. Ce qu’elle voulait c’était empêcher son mari de se rendre au baptême tout comme elle. A croire que Zahra portait son enfant, Bassirou n’avait que cela à la bouche : le baptême. Dernièrement, il ne faisait que cogiter sur le présent à faire aux parents comme si le trousseau de bébé qu’il avait offert, était insuffisant. Et bien évidemment ceci agaçait grandement sa femme. 

D’ailleurs Bassirou était loin d’être le seul à faire du baptême l’événement du siècle. Il y’avait aussi sa mère et sa sœur Momy Thiam. Comme si elle était grand-mère pour la première fois, Ndèye Awa Thiam se faisait une joie immense d’annoncer la naissance de sa petite fille à ses amies. Bizarrement seule Ngoné restait en retrait par rapport au baptême de son frère.

_ J’étais partie répondre à ta mère. Et à mon retour je l’ai trouvé au pied des escaliers. Alors j’ai cru qu’il était tombé. Ne m’en veut pas. Se vu obliger de mentir Nafy

Sceptique, son époux démarra sans mot après l’avoir longuement fixé. Il était loin d’être idiot comme le croyait sa femme. Sur le coup, il soupçonna son épouse d’avoir voulu le retarder pour le baptême intentionnellement mais pour quelle raison ? Nafy avait passé son temps à lui demander d’attendre le soir pour se rendre à la cérémonie.  Puis il y’avait cette sorte de tension entre Zahra et elle. Au cours de ces derniers mois, il s’était rendu compte de leur éloignement mutuel. Aucune d’elles ne prenaient des nouvelles de l’autre auprès de lui et lorsqu’elles se retrouvaient dans la même pièce les deux cousines échangeaient le strict minimum. Et à chaque fois qu’il en parlait avec elles, Nafy avançait que sa cousine avait changé avec de nouveaux amies et Zahra traitait simplement de Bassirou de fou pour changer subitement de sujet…………….

La lumière ne brille qu'en présence d'obscurité. À l'instant où le bébé naît, on sait d'un seul coup qu'on n'est plus la personne la plus importante au monde à nos propres yeux. Un des plus beaux jours de la vie, et peut-être le plus beau de toute notre existence, est celui où la naissance d'un enfant ouvre notre âme à des émotions qu'elle ignorait encore hier. Vivre la naissance d’un enfant est notre chance la plus accessible de saisir le sens du mot miracle. La naissance d’un bébé est la preuve vivante de l’amour. Un enfant c’est l’amour qui prend vie. Une longue tunique en faux Tourki avec deux cols aux broderies blanches en longues manches en djezner blanc scintillant avec une petite fente à l'avant, un bonnet en daim jaune moutarde sur la tête, des babouches de la même couleur, comme du lait sur le feu, Sir surveillait attentivement sa grand-mère s’affairait sur la prunelle de ses yeux.

Lui qui n’avait jamais connu d’angoisse, dès l’annonce de la grossesse de sa femme s’était mis à angoisser comme jamais. Et depuis le retour de sa femme et de sa fille à la maison, les choses s’étaient comme empirées. Il s’inquiétait pour tout et n’importe quoi, ne supportant pas trop de personnes porter ou toucher son enfant. Avec le nouveau membre de leur famille, il était constamment sur le qui-vive. Pour éviter que sa fille ne se blesse, Lord Sy avait fait appel des professionnels pour réaménager leur appart. Comme il l’avait lu dans différents livres, Sir avait fait recouvert de silicone tous les objets pointus et rebords de meubles susceptibles de blesser un enfant.

_Hamdel croit en Dieu. Je ne fais rien de mal à ta fille. Lui lança Safiétou Niang amusée par son attitude.

A la recherche du moindre faux pas, debout les bras croisés le nouveau papa guettait Safiétou Niang dans sa tâche. Depuis le retour de Zahra à la maison il y a deux jours, chaque matin l'épouse de son grand-père venait armée d'accessoires pour masser son arrière petite fille et sa mère. Voir son épouse se crisper ou l'entendre geindre de douleur ne constituait pas vraiment de supplice en soi pour Sir. Non le plus douloureux pour lui, c'était d'entendre son trésor déjà grandement chéri, se vidait les poumons en criant. A chaque cri de son bébé c'est comme si on lui fendait le cœur : une véritable torture pour lui.

_ Doucement mamie ! Le but c’est de la masser mais pas de lui déboîter les os.  Un bébé c'est fragile à plus forte raison ma petite fille.  Je n’aime pas la voir en larmes. Ne parvenu plus Sir à se retenir.

Il était difficile pour lui de voir l'épouse de Diekk Sikkim (jolie barbe) croiser les bras de son bébé pour la secouer dans tous les sens. Quant à la mère de Salamata Sy, elle sourit simplement en se rappelant de ce premier jour où son petit-fils avait laissé échapper une larme en voyant son bébé se faire masser de la sorte.

_ Boul faté hanche yi ndakh mou ame dague bou rafète ni yayam. (N’oublie pas les hanches afin qu’elle ait une belle forme tout comme sa maman) Suggéra Amina à la grand-mère de son époux

Cette fois-ci, mère Safiétou Niang ne put s’empêcher d’éclater littéralement de rires. Maman pour la toute première fois, Zahra ne s’en faisait vraiment pas pour les pleurs de son bébé lors de leurs massages. Contrairement à son mari, elle préférait se préoccupait plutôt de la future silhouette de sa fille.

_ Ma fille est parfaite comme elle est ! Broncha Sir en lançant un regard incendiaire à son épouse

Dégustant son bol de bouillie chaude à l’huile de palme, madame Sy fit un clin d’œil à son mari.

_ Sy sawandé Sy Malick Ndiogou Fama toucouleur allé Racine. Mak bou Malick délia bou Malick Daouda Boucar sagnsé gua. (Tu t’es mis sur ton 31) Commenta Néné Gallé avec un large sourire moqueur

C’est toute hilare que Safiétou Niang sortit de la pièce en brandissant son téléphone. Quant au nouveau papa, il partit s’assoir auprès de sa fille. C’était plus fort que lui. Ce bébé qui s’agitait dans tous les sens, l’attirait comme un aimant attire le fer. Depuis que sa fille avait vu le jour, Sir était en quasi congé parental. Travailleur acharné réputé, il n’hésitait maintenant pas à délaisser le travail juste pour être avec son enfant. Il ne pouvait passer plus d’une heure sans voir cette petite bouille qui lui faisait tant d’effets. Dès lors, soit il passait un appel vidéo pour voir sa fille, soit il déléguait le travail au bureau afin d’aller la voir personnellement. En quelques jours, sa petite fille était devenue son oxygène : elle lui était à présent vitale.

_ Tu as pris tes médicaments ? Demanda soudainement Sir à son épouse qui se moquait de lui

_ N’est-ce pas toi-même qui m’a mis le suppositoire anti-inflammatoire après le bain ? Répondit sa femme malicieuse

_ Je te parle des autres médicaments.

_ Je le ferai après avoir fini de manger. Par contre j’attendrais le soir pour prendre mes antalgiques à base de paracétamol.

_ Pour quelle raison ?

_ Parce qu’ils me font dormir. Tu me passes mon téléphone. Elisa n’arrête pas de m’harceler. Elle devrait être là depuis mais madame s’est perdue en cours de route.

_ Hamdel tu devrais rejoindre tes invités. Tes beaux parents sont là ! Lui suggéra sa mamie de retour

Soufflant sur sa cuillérée de bouillie chaude afin de la refroidir, Amina observa Safiétou asperger une pompe au niveau du nombril de sa petite fille. Depuis l’hôpital malgré les infirmières qui se chargeaient du bain des nouveaux nés, l’épouse de Sir Khalil Sy venait chaque matin lavait elle-même son arrière-petite-fille. Selon ses dires c’était pour la purger et l’empêcher d’avoir des odeurs en grandissant.

_ Où sont ses habits ? S’enquit la vieille dame

_ C’était dans ma petite valise. Mais à notre arrivée, son père est parti ranger les affaires à la penderie.

_ Vous allez à nouveau vous installer ici ? C’est bien. Ça fera énormément plaisir à Yérim de voir sa petite fille tous les jours. Se leva madame Sy senior pour aller chercher les affaires du bébé.

_ Son grand père est déjà gaga d’elle. Salamata m’a informé qu’il lui avait même acheté ce berceau. Pointa la dame un grand berceau rose blanc à quelques pas du lit.

A l’entente du prénom de son beau-père, Amina se braqua aussitôt. Une fois sa fille habillée, elle la reprit.

_ Je crois qu’elle a faim. Commença-t-elle à allaiter son bébé pour ne pas s’épancher sur le sujet.

Toutefois la mère de Zeinab Sy ne fut pas du même avis.

_ C’est une chérie gourmande que tu as apporté à Yérim. Commenta la mamie en voyant le bébé téter avec force.

Amina émit un sourire forcé. Ce n’est pas parce qu’elle avait accepté de venir passer quelques jours chez son beau-père juste pour le baptême que les choses étaient devenus roses entre eux. Pour faire plaisir à son mari, à la veille du baptême, elle était venue dans la maison du ministre où le baptême sera célébré. Secrètement avec tout le protocole de sécurité des lieux, Zahra espérait ne pas recevoir beaucoup de monde pour la cérémonie. Epuisée, condamnée à prendre fréquemment en une journée des suppositoires anti-inflammatoire et à ne pas rester assise trop longtemps pour la rééducation de son périnée : elle n’avait ni l’envie, ni la tête à fêter en grande pompe la naissance de sa fille ainée.

_ Elle a tout pris de son père en tout cas. Elle lui ressemble énormément. Admit Safiétou

_ Ah bon ? Réagit leur belle fille surprise

_ Tout à fait c’est la jumelle de son papa. Leur différence est qu’elle n’est pas aussi noire que Hamdel.

_ Maman dit qu’en grandissant elle ne sera plus aussi clair car elle a les oreilles plus foncés que le reste du corps.

_ Raison de plus et ton mari était aussi potelé étant bébé. Je me rappelle que Sadiya et moi pensions qu’il était une fille d’ailleurs en allant le voir pour la première fois.

_ Vraiment ? Rigola Néné Gallé

_ Je t’assure. En le voyant dans les bras de sa mère, on s’est dit que Yérim s’était moqué de nous en disant avoir eu un fils. On a dû défaire la couche de ton mari pour vérifier qu’il s’agissait réellement d’un garçon……………………………….

Des bouquets de ballons en latex effet chromé blancs dorés arpentaient l’allée menant jusqu’à l’intérieur de la demeure.  A l’entrée du séjour, sur toute la surface d’un grand mur central, était recouvert d’autres ballons en latex de couleur nude de plusieurs dimensions en fond, avec d’autres petits ballons blancs formant un : Bienvenue au baptême de Princesse Sy en plus d’une couronne en autocollant doré au-dessus du nom. A quelques mètres plus loin, sur leur immense hall, des chaises transparentes comme du cristal étaient disposées faisant face à une arche de ballons de tailles différents en blanc, doré et nude avec une pancarte sculptée en forme de couronne mentionnant Baby Sy en italique. En dessous de cette arche gisait une grande table recouverte de nappe blanche sur laquelle était entreposée plusieurs coffrets pastels en forme de colombe contenant de petites housses en tulles blancs avec des rubans pastels de dragués, de bonbons à la menthe et au gingembre, de petits sablés, de noix de cola et de dattes. Au jardin, c’était un tout autre décor. Près de la piscine, les traiteurs installaient déjà leurs matériels. Plus loin, une vingtaine de sofas aux nombre de place différente, en panier tressées au rembourrage de tissu fleuri positionnés en forme de petits carrés avec une table en panier au milieu arpentaient un coin du jardin avec une fontaine et de petits rochers noirs en arrière-plan.

En ce grand jour si spécial bien évidemment, toute la famille Sy ainsi que les amis et sympathisants de Cheikh Yérim Sy avait tous répondu présents. Nul ne voulait rater l’occasion de lui réitérer et témoigner son amitié. C’est toute une délégation qui était venue de Tivaoune afin de baptiser sa petite fille. Politiciens, chefs d’entreprises, religieux, chefs coutumiers, le président des communicateurs traditionnel, artistes de renom: les plus grands bonnets du pays s’étaient donnés rendez-vous chez le milliardaire et célèbre homme d’affaire. Sur l’allée de la maison, plusieurs voitures étaient garées en file indienne par le service de sécurité. Pour ce jour, ces derniers avaient allégé le protocole d’entrée mais rester toujours attentifs. En qualité de chef de sécurité et de protocole, Rambo avait posté des gardes à quelques endroits stratégiques de la maison interdisant tout accès aux étrangers et invités notamment pour la piscine, le terrain de basket et surtout l’étage.

_ Bonjour c’est bien ici chez Sir Hamdel Sy ? Demanda une femme en robe cintrée cache cœur sans manches en bazin saumon avec une fente à l’arrière en compagnie d’un homme en Kiba bleu blanc à un garde posté devant la demeure avec un registre à la main.

_ Oui ! En quoi puis-je vous aider ? Répliqua ce dernier

_ Nous sommes là pour le baptême de Mina!

_ Mina ? 

_ Madame Sy ! Rectifia l’homme dans un sourire qui en disait long

_ Veuillez décliner votre identité avant d’entrer.

_ Monsieur et madame Mantane.

_ Vos prénoms s’il vous plait !

_ Elisa et Roger ! Ne put s’empêcher de rire l’épouse de Roger étonnée d’un tel accueil.

Une fois à l’intérieur, tout comme la famille de Zahra, Lisa et son mari tombèrent littéralement sous le charme. Amina avait beau dire à sa meilleure amie à quel point la demeure de son beau-père était grand mais les faits réels n’égalaient en rien ses dires. Cette demeure était juste fabuleuse. Perchée sur ses hauts talons noirs, avec son téléphone elle se mit à se prendre en photo devant le décor du séjour. Pendant ce temps, Roger partit saluer Fatma Fall qu’il avait aperçu dans l’un des salons.

_ Qui est cette petite perle ? Voilà pourquoi je ne rate jamais les mariages et les baptêmes. Ceux sont les endroits rêvés pour faire de belles rencontres. Chuchota un homme en deux pièces en bazin rouge avec un boubou miniature blanc aux broderies extravagant rouges qui s’arrêtait à mi-cuisses.

Le nouveau papa à qui il s’adressait, suivit la direction de son regard. De l’autre côté du hall, une femme avec une coiffure petite tête exhibant ses tatouages en étoiles derrière son oreille, main suspendu en l’air retenant un smartphone semblait se filmer.

_ Cette perle est mariée et mère alors calme tes ardeurs Chérif ! Fit Sir de manière ferme pour aller rejoindre la meilleure amie de sa femme.

_ Même pour le baptême de ton premier enfant il faut que tu fasses ton grincheux gargamelle. Riposta le patron de presse

_ S’il t’entend Sen’mag perdra le privilège de couvrir l’évènement. Joignit Leyti Ndiaye dans un deux pièces en bazin bleu ciel en rigolant

_ C’est vrai ! Lord Sy a sa manière d’être charmant. Je suis le seul média à qui il autorise de couvrir ses événements privés. Ce qui me vaut beaucoup de rentrée d’argent. Admit Chérif

_ C’est parce qu’il est un bon ami ! Et que les bons amis doivent se soutenir mutuellement. Intervenu Bakary fidèle à lui-même dans un sobre camisole gris

Dans les différents salons étaient dispersés les invités triés sur le volet du côté des Sy. Au sein du plus grand salon, allaient se faire baptiser le bébé. D’ailleurs les religieux s’y étaient déjà installés en compagnie des hommes y comprit Leyti Fall, ses beaux-frères, ses fils et quelques-uns de leurs amis qui tenaient coute que coute à assister au baptême d’Amina Zahra de Fall. Quant à ces derniers, guidé par Amath Fall étaient partis faire eux même leurs visites. Pendant ce temps, Oumou Kalsoum, sa mère, ses sœurs, ses filles, belles filles, ses belles sœurs, nièces, et quelques amies avaient été reçues dans un autre salon par Salamata Sy. Sous la demande de cette dernière, la belle famille de son neveu était venue très tôt. Contrairement aux autres invités, les amis de Hamdel avaient préféré s’assoir sur le hall pour échanger librement en attendant le début de la cérémonie.

_ Mi lord engagé gua nak. Souma donne blanc yamay sol. Nigua beau wé eupeuna (Mi lord tu t’es engagé hein. Si j’étais du blanc c’est toi qui me porterai. C’est abusé comment tu es beau) Jacassa Elisa en voyant Sir venir vers elle.

Ce dernier sourit simplement. S’il subsistait des personnes qui lui servait d’équation dans sa vie : c’était bel et bien sa femme et sa meilleure amie.

_ C’est maintenant que tu viens ? Madame Sy t’attendait depuis hier. Il était prévu que tu passes la nuit ici. Répliqua-t-il

_ Mina abuse. J’ai un mari et deux enfants en bas âge je te signale. Alors c’était tout bonnement impossible. Elle doit se faire à l’idée qu’on a plus cette même liberté qu’au paravent. On a même dû laisser les mômes chez ma sœur aujourd’hui afin de pouvoir passer la journée ici tranquillement.

_ On ?

_ Monsieur Mantane et moi. Tiens le voilà qui arrive. Tu lui tiens compagnie. Et où est Mina ?

Sir fronça les sourcils. Il n’aimait vraiment pas les pseudos de son épouse. Néanmoins il fit signe au garde posté en bas des escaliers d’approcher.

_ Escorte la jusqu’à ma femme et cède lui le passage si besoin plus tard. L’avisa le Dg de Sy and Co.

_ J’ignorai qu’il y avait deux palais présidentiels au Sénégal ! Plaisanta Elisa en montant………………………………….

Bien nichée dans le grand peignoir blanc de son mari, Amina écoutait d’une oreille discrète sa belle-mère Zeinab Sy leurs narrait l’expérience et la notoriété des professionnels qu’elle avait engagé pour la réussite du baptême. Assise de l’autre côté du lit, un rasoir à la main, le bébé sur ses jambes, Soxna Mboup rasait la tête de l’arrière-petite-fille de Sir Khalil Sy. Contrairement aux autres nouveaux nés qui pleuraient, criaient à tue-tête durant ce rite, la fille de Zahra resta de marbre, très silencieuse même, limite somnolente.

_ Dioyal nak Sy Malick bala guay nay. Nay waroula Sir Hamdel Sy sa baye. Cheikh Yérim sa mame, Ndèye Awa Thiam sa mame.  Sa askanou kène nayou thii. (Pleure toi aussi Sy Malick avant que tu ne sois radine. Tu ne dois pas être avare. Sir Hamdel Sy est ton père. Cheikh Yérim et Ndèye Awa Thiam sont tes grands parents. Aucun membre de la famille de ton père n’est radin) S’adressait la griotte au bébé

Zahra éclata de rires.

_ Tante Soxna Kone mane dama nay dalle (Tante Soxna donc moi je suis radine alors) Héla-t-elle la griotte

_ Nay mome deffo ko diégou Sir Hamdel. Kotoulo sa xalissou dieukeur sugnu goro bou bakh bii té gueune. Yangui thii diokhé niame yii, thii thiouraye yii, thii tissus yiii, thii enveloppe yii. Défo daraye nay (Radine tu ne l’es surtout pas épouse de Sir Hamdel. Tu ne déduis pas l’argent de ton mari notre gentille belle-fille, la meilleure. Tu offres de la nourriture, des encens, des tissus, des enveloppes. Tu n’as rien d’une radine.) Fit la griotte ses éloges très enthousiaste

_ Amagoume ngafi fouki diouni. (Tu as déjà 50.000) Annonça Salamata Sy dans une tunique beige orientale ornée de dentelle et son turban marron en entrant

_ Sy Sawandé contane na. Wayé lima guena nekh moy domou Hamdel mii ma time diko wate. Nidé lako défalé wone bayam. (Sy sawandé je suis contente. Mais ce qui me réjouis le plus est la fille de Hamdel que je suis en train de raser. J’avais fait la même chose pour son père.) Fit Soxna Mboup émotive

_ Carton rouge ! Siffla Zahra en voyant sa jumelle derrière Salamata Sy

Cette dernière, le sourire aux lèvres snoba son amie pour saluer posément l’assistance lors des présentations.

_ Il faut te préparer Zahra à présent. J’ai fait monter la maquilleuse et la coiffeuse. Elles patientent au séjour. Avisa madame Kane

_ Comment as-tu fait ? Ton neveu ne veut pas d’inconnus à l’étage encore moins dans sa chambre. Il a été catégorique là-dessus. S’étonna Amina

_ J’ai négocié mais tu te feras coiffée et maquillée au séjour.

Elisa et Amina s’échangèrent un regard plein de sous-entendus avant de filer dans le dressing.

_ Dieu du ciel ! S’exclama Elisa bluffée par la taille du dressing et bien évidemment la salle de bain qu’elle était partie voir. Mina pourquoi avoir délaisser un tel château pour un F4 franchement.

_ Qu’est-ce qu’il a mon appart il est très bien ?

_ Certes mais cette demeure est plus que bien. Waouh ton beau-père a une villa fabuleuse. Je doute même que le président en ait une aussi belle. Tu vas me faire visiter hein Mina ?

_ Est-il écrit guide touristique sur mon front ? Aide-moi plutôt à sortir mes tenues.

_ Il est marqué boniche sur mon front peut être ? Répliqua Lisa très espiègle

_ Ok je te ferai visiter après. Heureusement ma commande a été prête à temps. La styliste me les a envoyés hier soir. Je commençai sérieusement à désespérer.

_ Qui ta belle-sœur ?

_ Ngoné bien sûre que non ! Ça fait un bail que je ne m’habille plus chez Babelle Style. Maintenant je fais comme toi en n’ayant pas de tailleur ni de styliste attitré. N’étant plus sur les réseaux sociaux j’avoue que c’est difficile d’en dénicher des talentueux.

_ Dans ce cas comment as-tu fait pour tes tenues ?

_ J’ai eu recours à la styliste des premières dames. Qui en passant habille ma belle-mère Zeinab Sy. J’ai eu droit à un catalogue spécial pour faire mon choix.

_Que la vie est injuste. Sourit la mère d’Andrade………………

Il était 10h pile poil lorsque tous les hommes se regroupèrent pour baptiser le bébé. Nassira arrivée tardivement dans une robe à volants en bazin blanc patché avec du brodé jaune or, en guise de belle-sœur attitrée, la tête recouverte du voile de Soxna Mboup afin de couvrir ses torsades et sa petite queue de cheval, fut celle qui amena le bébé au guide spirituel du ministre de la justice pour le rituel. Assise sur le moelleux tapis, la tête baissée, elle attendit patiemment que le saint homme baptise l’enfant.

_ L’enfant se nomme Sadiya Hamdel Sy ! Proclama plus fort le disciple du guide après l’annonce de ce dernier.

Aussitôt Cheikh Yérim fixa fièrement son fils. Pour une surprise s’en était vraiment une. La plupart des membres de leur famille croyaient que Hamdel allait donner le nom de Salamata Sy à sa fille ainée. Et quand à Yérim, après que son fils lui ait révélé le souhait de sa femme à ce que leur fille porte le nom de sa mère, crut qu’il capitulerait comme toujours vis-à-vis d’elle. Abdel Assane jadis très proche de sa mère feu Sadiya Camara, très émotif laissa tomber des larmes de joies contrairement à ses deux frères qui partirent prendre Sir dans leurs bras à tour de rôle.

_ Tu as donné à ta fille les prénoms de nos parents ! C’est un cadeau inestimable que tu nous fais là. Susurra Amdy Moustapha à l’oreille de son neveu.

_ Je lui ai donné le nom de maman et mon nom comme patronyme. Répliqua Hamdel

_ Oh c’est du pareil au même toi-même tu portes le nom de papa. Elle sera traitée en véritable princesse notre petite maman. C’est la seule de la famille à porter le nom de notre mère. C’est un très bel hommage que tu fais à ta mamie. Elle aurait été très fière et contente. Fit le cadet des frères Sy très sincère

Hamdel hocha simplement la tête très émue.

_ Assez de sentimentalisme ! Aujourd’hui c’est un grand jour de joie. Où est ta femme Hamdel ? Il faut la récompenser après tout c’est grâce à elle qu’on a eu notre petite maman n’est-ce pas Yérim ? Se tourna-t-il vers son grand frère.

Ce dernier hocha simplement avec un très large sourire.

_ Je vais la chercher ! Se hâta de rejoindre Sir la mère de sa fille.

Alors que les félicitations et des invocations à l’endroit du bébé fusaient, Hamdel récupéra son bébé des mains de Nassira avant de quitter le salon. Dehors, les servantes s’affairaient déjà à la distribution des mets. Dans des bols céramiques design blanc au bordure doré, étaient servis de la bouillie de mil et du yaourt à la vanille parsemée de raisons secs avec des cuillères dorées. Pendant ce temps le service traiteur remettait à chaque invité un sac kraft rose fuchsia avec de la tulle rose bonbon sur les rebords du sac et un nœud en satin de même couleur avec des petits pois blancs. Ces sacs personnalisés par Baptême de princesse Sy contenait la colombe de friandises, une petite bouteille d’eau minérale, une canette de boisson gazeuse, une canette de jus de fruit, ainsi qu’un carton rectangulaire blanc. Ce carton avec un nœud rose sur le côté renfermait une mini bonbonnière transparente avec trois macrons, trois roches coco, quatre beignets moelleux dont deux fourrés au chocolat et deux à la crème, des truffes au chocolat blanc avec de la noix de coco ainsi que des caramels au beurre salé.

_ Mi lord donc comme ça tu es un papa poule ? Ou parce que c’est juste ton premier enfant. Taquina Elisa en voyant Sir arrivé avec sa fille dans ses bras.

Ce dernier resta figé sur place en découvrant son épouse juste époustouflante.

_ Hana dou ya rafète diabar. Dolile warougar bii. (N’est-ce pas tu as une épouse magnifique. Alors il faut augmenter la dot) Renchérit Elisa en les filmant avec son téléphone.

_ En effet j’ai la plus femme du monde. Admit Sir incapable de départir les yeux du beau visage de son épouse.


_ Oui en effet et pour l’augmentation de la dot ?

Les deux femmes qui s’occupaient de la mise en beauté de la nouvelle maman rirent sous cape.

_ On verra ça après. Pour l’instant je dois parler à ma femme. Tu peux venir stp ? Devança-t-il Zahra dans sa chambre.

A huit clos dans cette pièce, Sir remit la petite Sadiya à sa maman pour aller récupérer un long boitier rectangulaire en velours rouge. Le sourire au lèvre, heureux, il prit place à côté de sa femme.

_ Ceci est pour toi. Souleva-t-il le couvercle du boitier pour dévoiler un imposant collier en or.

_ Vraiment en quel honneur ? S’extasia sa femme

_ Pour m’avoir permis d’être un homme accompli en faisant de moi un père. Je sais qu’aucun présent ne peut être à la hauteur de toutes les souffrances que tu as endurée pour porter et mettre au monde ma fille. Néanmoins j’ai tenu à faire ce geste pour t’exprimer ma gratitude et ma satisfaction.

Emue Amina souleva ce long collier pour le contempler.

_ Il te plait ?

_ L’as-tu choisi ?

_ Oui car il a la forme d’une cravate à l’inverse des autres qui se ressemblaient tous pour moi.

_ Je t’aime papa Hamdel ! Lui souffla Zahra très sincère

_ Je le sais ! Cligna-t-il les yeux

_ Tu le sais ?

_ Oui madame Sy. Comment ne pourrais-tu pas aimer un homme aussi merveilleux que moi ? Arqua Sir un sourcil charmeur

_ Sénégal solna slip nak. Mou Guay mbalack di charmé. (Le Sénégal a mis une culotte. Il est entrain de plaisanter et de charmer) Eclata de rires Amina

Ils partagèrent un fou rire avant que le bébé ne se mette à pleurer.

_ Pour un nourrisson je trouve qu’elle pleure beaucoup tout de même ma petite Kal’s. Berça-t-elle sa fille

_ Sadiya Hamdel Sy ! Rectifia son mari

_ Comment ?

_ Notre fille s’appelle Sadiya Hamdel Sy.

Un silence de plomb s’installa où Zahra ne faisait que fixer son mari.

_ Je lui ai donné le nom de ma grand-mère paternel car je la considérai comme ma mère.

_ Je sais. Tu m’en avais parlé. Fit tout bas Amina

_ Tu es fâchée ?

Instantanément les mots de sa grand-mère et homonyme Zahra Sougou lui revinrent. Actuellement en déplacement, elle avait amené sa fille cadette Lalia se faire soigner avant d’espérer un autre mariage. Malgré la distance, tous ses pensées étaient tournées vers sa petite fille adorée en ce jour. La preuve, c’est très tôt le matin qu’elle l’avait appelé pour la conseiller.

« Amina à présent que tu es devenue mère les choses changent. Si hier tu passais avant pour ton mari à présent sache que c’est son enfant qui passera toujours avant. Maintenant plus que jamais tu te dois de redoubler d’effort pour offrir à ton enfant un foyer stable. En tant que mère il ne t’est plus permis certaines choses. Tu te dois d’être un exemple pour ta fille. Le compte à rebours vient de commencer. Sache que tout comportement, toute éducation, tout traitement envers ton époux se reflètera sur votre enfant qu’il soit bon ou mauvais.

Zahra je te connais tu as bon cœur. Tu n’es jamais méfiante vis-à-vis de ton entourage. Mais si tu es dans un ménage il faut faire attention aux gens et choses susceptibles de le briser. Si tu es dans un ménage, fait attention à celui qui te met en mal avec ton mari. Si tu es dans un ménage éloignes toi de toute personne qui te pousse aux ripostes et aux vengeances à l'égard de ton mari. Une bonne conseillère ou un bon conseiller, t'aidera à maintenir ton foyer, t'aidera à avoir la paix avec ton mari. Cette personne t'aidera à pimenter ton couple. Elle te dira comment faire pour avoir un heureux ménage. Si elle ne te donne pas ce genre de conseil alors éloignes toi d'elle, c'est un poison.

Regardes bien à qui tu confies tes problèmes. Le mieux même c'est de les résoudre discrètement avec ton mari sans n’y mêler personne. D’ailleurs c’est ce qu’a toujours fait ta mère.  Si tu ne peux pas et que tu as vraiment besoin de conseils alors écoutes seulement la personne à qui tu fais vraiment confiance et qui craint Dieu, que cette personne connaisse le mariage. Amina évite de sortir les problèmes de ton ménage. Surtout pour le dire à une personne que tu ne connais pas suffisamment et même à des amies. Ce n’est pas sure. Il faut toujours penser au futur lorsque tout ne sera plus rose entre vous. Avant de faire une chose à présent, pense à ton enfant si ton acte la rendra fière. »

_ Non après tout il s’agit de ton enfant. Avoua Zahra déçue

Elle ne trouvait pas l’importance de se fâcher pour un fait sociétal populaire. Dans notre société le choix des prénoms des enfants revient exclusivement aux pères. Rares sont les hommes qui accordaient à leurs épouses le privilège de choisir le prénom de leur enfant. Dès lors, elle comprit que son mari était comme son père. Tout comme l’avait fait le commandant en choisissant tous les prénoms de ses frères et sœurs, Hamdel risquait d’en faire tout autant avec leurs futurs enfants …………………….

_ Yow légui guay sogua nieuw (Toi ce n’est maintenant que tu arrives toi ?) Reprocha Adama dans un boubou rose avec des broderies multicolores, un chapeau en organza gris au-dessus de son voile de même couleur à l’arrivée de sa fille.

_ J’étais partie voir Ngoné à sa maison de couture pour ma tenue. Susurra Nafy à l’oreille de sa mère en lui faisant la bise.

Avec sa robe sirène moulante en tulles sablée hors de prix qu’elle avait elle-même choisit, elle espérait ainsi ravir la vedette à la nouvelle maman. Pour parvenir à ses fins, elle n’avait pas hésité une seule seconde à recourir à sa belle-sœur laissant son mari le devancer au baptême avec leur fils.

_ Feulaléle sanékoule, mo madame Sy Feulaléle, Chéri Hamdel sanékoule. Eh Yayou Sadiya gui ni. Soko holé guiss sagnsé pire hé. Eh Diekk ba gui ni hé. Soko holé guiss seykate pire.
(Défile, frime. Mais madame Sy défile, Chérie Hamdel frime. Voilà la maman de Sadiya, si tu la regardes tu verras l’élégance. Voilà l’épouse, si tu la regardes tu verras une bonne femme.) Commença à chantonner Soxna Mboup en pas de danse en voyant Amina descendre des escaliers en compagnie de son mari et Elisa derrière eux.

Dans un grand boubou en djezner blanc identique à celui de son époux avec une broderie masculine mosaïque en blanc et jaune or, un châle en dentelle blanche sur la tête couvrant sa perruque blonde plaqué sur le devant avec des bouclettes à l’arrière et des vaguelettes de baby haïr au front, le visage artistiquement maquillé en total nude, une simple cordelette de torsade en or au cou ainsi qu’une grosse bague en or en forme de pyramide au doigt, des dessins orientaux de henné rougeâtre sur les mains et les pieds, Amina ressemblait à une Barbie à l’africaine. Bien que désagréablement surprise par le prénom de sa fille, elle ne laissa rien paraitre. Au contraire, armée de son plus beau sourire, elle se laissait aller devant les téléphones des invités des membres de sa famille qui avaient accouru la filmer et la photographier comme des paparazzis.

_ Ki reutioule Aldiana nguène fokk mouniou koy neubeu. (Vous ne pensez pas qu’elle s’est échappée du Paradis en nous le cachant.) Avisa deuxième du nom en pantalon bouffant en bazin noir avec un haut en bazin blanc à courtes manches aves une broderie pointu au niveau du cou à ses deux acolytes Tapha et Khalil en observant Zahra se faire photographier avec les religieux en compagnie de son mari dans le salon.

Dès lors les témoignages à l’endroit de Cheikh Yérim commencèrent à fuser. Assise à côté de son mari, Amina fut contrainte d’écouter les éloges de son beau-père puisque le communicateur traditionnel s’adressait à son mari et elle. Puis ce fut le tour de Sir. Devant toute l’assistance, sa relation particulière avec son père fut mentionnée et magnifiée. Juste après les discours qui semblaient interminable pour la nouvelle maman, les religieux firent des invocations avant de prendre congé.

Dès lors Soxna Mboup commença à faire les éloges des nouveaux parents qui se faisaient encore photographier avec les autres convives devant l’objectif d’un des deux cameramen braqués sur eux. Arrivée au niveau de sa mère, Zahra ne put plus se retenir de laisser couler des larmes. Face au visage souriant et fier de sa maman, Néné Gallé devenue tout d’un : émotive. Voir Oumou Kalsoum à son baptême lui fit rappeler des fois où elle la conseillait, la grondait, la tapait pour avoir un bon comportement. Somptueuse dans son chic boubou en brodée blanc coupée en forme de papillon et son foulard en soie bleue électrique, Oumou Kalsoum serra longuement sa fille dans ses bras.

_ Boul dioye yayou Sadiya. Dome ndéyam da thia dégueur boukoy nampal dakoy hol. Wayé donou sa ndèye done sa ndèye moko gueune. Té yow chéri Hamdel dagua nourou sa yaye thii mbide, thii kaname, thii xol, thii xel ak dieuf. Lii diomboula, lii dou chance lii licence mérite dong la.
(Ne pleure pas maman de Sadiya. La mère est chère à l’enfant. Lorsqu’elle l’allaite ce dernier la regarde. Mais être comme sa mère est mieux que d’hériter de sa mère. Et toi chérie Hamdel tu ressembles à ta mère : de par le physique, le visage, le cœur, la raison et les actes. Alors tu mérites tout ceci. Ce n’est ni de la chance, ni une licence mais juste du mérite.) La consola sa marraine Gange aussi élégante que sa copine Kal’s dans un boubou jaune poussin avec des garnitures dorées.

_ Boké wakhé soxnassi ma gueum la ndakh sugnu goro défoufi wahoufii lou niaw thii famille bi. Amina nékena diabar, goro bou nékhé téyé. Xalé la dé wayé défalnama, défal famille bii lou aye makk défoul. Boumou seuysé batay semaine bou nekk mou yakk indi wala yondé sama keur. Yémoul fofou tekk thii dima yondé ay col ay thiouraye ay boubou. Amina dou tokk fouki fane té nieuwoul sama keur. Dou tokk niéti fane té wowouma. Té lou ma thii guena nekh dou loumou may may wayé bou nieuwé sama keur louné lamay défal. Togou, défare sama nekk, raxass sama salle de bain, ranger salle bi, balaie. Firima letema foudanema. Bou ko néhone mou bagne ko deff né dieukeureum amna xaliss dou wathié bopame wala am na ay diank wala ay doom.

(Si tu le dis madame je te crois car notre belle fille n’a rien fait ni dit de mal au sein de la famille. Amina est une épouse, une belle fille facile à adopter. Elle est jeune mais a fait pour moi, pour la famille ce que des adultes n’ont pas fait. Depuis qu’elle a rejoint le domicile conjugal, chaque semaine, elle cuisine pour l’amener ou l’envoyer chez moi. Elle ne s’arrête pas là. Elle m’envoie aussi des voiles, des habits, de l’encens…... Amina ne reste jamais plus de 10 jours sans venir chez moi. Elle ne reste jamais plus de 3 jours sans m’appeler pour prendre de nos nouvelles. Ce qui me plait le plus ceux ne sont pas les présents mais lorsqu’elle vient chez moi. Elle fait tout pour moi : cuisiner, ranger ma chambre, nettoyer ma salle de bain, ranger le salon, balayer, me décoiffer, me tresser, me poser du henné. Pourtant elle aurait pu s’en abstenir et dire que son mari est riche qu’elle n’allait pas se rabaisser de la sorte ou que j’avais des servantes et des enfants.) Témoigna mère Safiétou véridique devant ses proches et la belle famille de son petit-fils.

_ Mokko ware yénay famille wam (C’est son devoir. Vous êtes sa famille) Répliqua Oumou Kalsoum avec fierté.

_ Oumou contane naniou thii sa dome. Reutiou wouniou béneyone loumou dougué thii famille bii. Yékha nekk diabarou Sir rekk la niouy dioy. Diapalni Sir noumou néké dom Amina nonou lako néké. Zahra Sy dom dugnu ko gueureum daniou koy nianal. Fo tolou déle né amine hamni mangui lay nianal.
(Oumou nous sommes ravis de ta fille. On ne regrette pas une seule son entrée dans la famille. On déplore juste le fait que Sir l’ait eu tardivement comme épouse. Sache que tout comme Sir est notre enfant, Amina l’est tout autant. Zahra Sy on ne remercie pas son enfant mais on prie pour lui. Il faut dire amen à chaque instant tout en sachant que mes prières t’accompagnent.) Formula la grand-mère de son mari

Il n’était pas du genre de la matriarche de la famille Sy de faire l’éloge de quelqu’un de la sorte, à plus forte raison devant une foule. Si elle l’avait fait ce que ça devait vraiment lui tenir à cœur d’honorer leur belle fille devant tout le monde spécialement sa famille. Son témoignage n’était que la partie visible de l’iceberg. En effet ce qui l’avait le plus charmé chez Amina était sa discrétion. Elle avait beau paraitre exubérante mais intérieurement c’était la réserve incarnée.  La preuve tous au sein de la famille savait cette antipathie que vouait Cheikh Yérim à Zahra mais jamais cette dernière ne s’était plainte ou exprimait quelconque ressenti devant eux. Comme s’ils s’étaient donnés le mot Aboubacry Sy, Zeinab et Amdy Moustapha Sy déboulèrent avec les mains remplis de billets de banque, qu’ils se mirent à éparpiller sur leur belle fille.

_ Tonton Amdy notre femme vaut bien plus. Notre belle-sœur là en plus de sa gentillesse est une vraie déesse de la beauté. Elle n’est pas humaine. C’est une créature mystérieuse, délicieuse, mythologique, mystique. Les rejoignit deuxième en s’abaissant pour aider Amath Fall à ramasser les billets.

Au même moment des rythmes se firent entendre au loin. Deux hommes avec des calebasses transformées en instruments de musique firent éruption chantonnant à plein poumons. Les sœurs Sy se regardèrent entre eux avant de toiser leur cadette Zeinab qui avait un gros penchant pour les grandes ambiances.

_ Je ne les ai pas appelés ! Se dédouana-t-elle rapidement

Derrières ces ambianceurs, une masse de personnes composée de femmes exclusivement dans de belles tenues les unes plus tape à l’œil que les autres, une valise assez grande se distinguait dans le groupe ainsi qu’un ensemble de baignoire en plastique rose pour bébé dans son emballage transparent.

_ Yaye djou bakh ni la wara mel, yaye djou riche ni la wara mel. Yayou Sir fo fété. Madame le député fo fété.  (Une bonne mère doit être ainsi. Une mère riche doit être ainsi. La mère de Sir où te trouves tu ? Madame le député où te trouves tu ?) Clamèrent les chanteurs

A ces mots, ses accompagnantes cédèrent le passage à Ndèye Awa Thiam. Un énorme foulard en soie marron luisant à la tête, artistiquement noué sur le côté exhibant son chignon bas avec grande broche dorée en forme d’éventail, un grand boubou en thioup blanc avec de sortes d’éclaboussures de peinture violet et des cercles marrons, de longues boucles d’oreilles formés d’étoiles pendant jusqu’à ses épaules, d’imposants bracelets et bagues en or aux mains, un éventail en plume marron sertie de perles dorés, la belle-mère de Zahra se départit gracieusement du lot.

_ Ana niou ko beugeu. (Où sont ceux qui l’aiment) Crièrent les chanteurs

_ Nio gui ni (Nous sommes là) Mena Momy Thiam les refrains avant que les autres ne suivent

_ Dou moy sène yaye, Ana niou mou diaral (N’est-ce pas c’est votre mère ? Pour qui compte-t-elle ?)

Dans une robe sirène en bazin rouge à une manche évasée et une longue fente à mi-cuisse, une perruque coupe carrée teint en rouge, des lentilles bleues aux yeux, un make up au couleur rosâtre, sans trace de bijoux quelconque, perchée sur des talons argentés, c’est en pas de danse que la cadette de Ndèye Awa Thiam ouvrit son clush en strass argentée en forme de panier pour gratifier les chanteurs de billets verts.

_ Momy Thiam sa yaye dé lay wayal. Boul solé or digueune di diongama. Bou poudaro digueune di diongama. Bou solouwé digueuene di diongama. Bou rétané digueune di diongama. (Momy Thiam je chante pour ta mère. Quand elle porte de l’or, elle resplendit davantage. Quand elle se poudre, elle resplendit davantage. Quand elle se sape, elle resplendit davantage. Quand elle sourit, elle resplendit davantage.)

Avec son contouring agressif, la mère de Bassirou semblait avoir rajeuni de quelques années. Sachant à quel point elle faisait sensation de par son élégance et surtout sa présence, elle se mit à servir des sourires sur commande à son ex belle-famille.

_ Mon fils ! Prit-elle son ainé dans les bras alors ce dernier était venu l’accueillir

_ Bienvenue ! Souffla Hamdel à sa mère avant de la guider à travers la foule

Le temps suspendu son vol. Si ce n’étaient les chants des griots, alors on entendrait sans nul doute une mouche voler à cause du silence accablant des membres de la famille Sy.  Ces derniers gardèrent les yeux braqués sur eux. La scène qui se déroulait devant eux, était juste incroyablement irréel. Réjouie pour exhiber sa satisfaction, Miss Thiam enlaça son bras à celui de son fils afin de saluer les proches de ce dernier. Avant qu’elle-même que son ex-femme n’arrive à son niveau, Cheikh Yérim se retira au salon pour discuter avec ses invités. Quant aux sœurs Sy à l’unisson, elles se limitèrent juste à serrer la main de leur ex belle-sœur sans mot. Seul ses ex beaux-parents, lui souhaitèrent la bienvenue et prirent le temps d’échanger amicalement avec elle.

_ Je touche du bois. J’ai la plus magnifique belle fille au monde. Fit Miss Thiam une accolade à Zahra.

Sa belle-fille esquissa simplement un sourire. Tout comme les autres elle aussi était choquée. Avec tout ce qui s’était passé entre eux dernièrement, elle n’aurait jamais pensé que la mère de son mari oserait remettre les pieds ici.

_ Où est ma petite fille ? S’enquit le député très enthousiaste

Elisa lui tendit le bébé. Très souriante, Eva se mit à bercer l’enfant. C’était la première fois qu’elle la voyait. A l’annonce de la grossesse et de la maladie de sa belle-fille, en se rendant chez son fils avec Ngoné, Sir leur avait non seulement empêcher d’entrer mais leurs avait menacé de les poursuivre en justice si elles cherchaient à nouveau à importuner son épouse. De ce fait à la naissance de sa petite fille, elle n’essaya même pas d’aller la voir jusqu’à ce que son fils en personne ne débarque chez elle en pleine nuit.

_ Mo dom djii kouniou ko toudé (Mais à qui a-t-on donné le prénom à l’enfant) Proclamèrent plus fort en chanson les jeunes griots en entendant Momy demandait le prénom de sa nièce.

_ Sadiya laniou ko toudé (On lui a donné le prénom de Sadiya) Répondirent les cousines de Zahra en battant des mains

_ Yène dom djii kouniou ko toudé (Mais vous à qui a-t-on donné le prénom à l’enfant)

_ Sadiya laniou ko toudé (On lui a donné le prénom de Sadiya)

_ Sadiya néhou lène name (Sadiya ne vous plait-elle pas ?)

_ Eh walay kéne baniou ko (Wallah nul ne la déteste) Faisaient la délégation de Miss Thiam

_ Hamguène koumay wo Sadiya la wo. Wo na goor, wo diambar, wo bété-bété. Ana Sadiya kay. Mome loumou nar battaré. Ana Sadiya (Savez-vous qui j’appelle ? C’est Sadiya. J’appelle une digne, une battante, une noble. Où est Sadiya ? Que va-t-elle faire ? Distribuer de l’argent. Où est Sadiya) Faisaient les chanteurs excités de voir l’homonyme du bébé

En entendant cela, Hamdel qui répondait aux questions de sa mère se braqua aussitôt. Sur le point d’aller renvoyer ces chanteurs, il fut précédé par Soxna Mboup qui souffla à ces derniers que l’homonyme du bébé n’était plus de ce monde.

_ C’était une idée de ta sœur de les amener pour faire plaisir à ta femme. Tu sais que Zahra et elle ont les mêmes gouts. Se justifia Miss Thiam en voyant l’air renfrogné de son fils.

Les mots de Soxna Mboup eurent le don de calmer les ardeurs. Leurs instruments à terre, les chanteurs s’installèrent sur les chaises transparentes avec le reste de la délégation. Malgré le froid qu’avait instauré l’arrivée de Ndèye Awa Thiam, la cérémonie ne s’en arrêta pas là pour autant. Lorsqu’il fut l’heure d’immoler les béliers, ce fut un tout autre protocole. Juste pour cela Soxna Mboup fit appel au nouveau papa afin de voir lui-même les présents qu’on lui avait apporté à son insu. Lorsqu’ils virent un mouvement se diriger vers l’autre aile de la maison, certains curieux invités voulurent les suivre. Ils se firent rapidement recaler par les gardes.

_ Dieu merci, Sir remercie encore le Tout Puissant ! Regarde par toi-même. Ceci n’est pas commun hein. 10 gros béliers juste pour le baptême de notre petite fille. Tu es un noble Sy Sawandé, ne t’entoure que de nobles et tout ce que tu touches ne recèle que noblesse. Tu aurais pu acheter un bœuf ou des bœufs mais tu ne l’as pas fait juste par humilité. Tu as préféré à la place acheter trois gros béliers dont l’un sera uniquement préparé pour des talibés. Débuta la griotte de famille à l’arrière-cour où étaient attachés les bêtes.

Les bras croisés, étonné, debout aux côtés de son frère, Sir fit signe au caméraman de ne pas filmer. Ce n’est pas parce qu’il avait donné carte blanche à ses tantes pour le baptême de sa fille qu’il allait pour autant accepter de se donner en spectacle. Il n’aimait pas exhiber l’aide qu’il apportait aux gens alors pourquoi le faire avec l’appui des autres.

_ Sy Malick sache que tu as un bon entourage qui te soutienne en toute chose. Reprit Soxna Mboup. Ton grand père, ton homonyme Sir Khalil Sy a amené deux moutons. Ton père a acheté deux béliers pour le baptême de sa petite fille. Ta tante Salamata aussi n’est pas en reste. C’est un gros bélier qu’elle a fait envoyer. Tout comme ton petit frère Bassirou Thiam mon fils et ton jumeau David Diallo.

Bien qu’ému par leurs gestes Hamdel ne laissa rien paraitre. Il hocha simplement la tête sans même souffler un petit merci. Alors que les autres blablataient, Salamata s’approcha discrètement de son neveu.

_ Soxna Mboup et Zeinab ont commencé à se crêper le chignon. Comme tu le sais Zeinab a engagé des traiteurs mais Soxna veut aussi préparer le repas traditionnellement chez elle. Apparemment maman lui avait déjà remis de quoi faire le marché. Souffla-t-elle à Hamdel

_ Je te laisse t’en occuper ! Juste n’oubliez pas d’apporter des mets aux daaras c’est tout ce que je demande. Rebroussa chemin le nouveau papa................................................

De l’autre côté, Sabé qui venait d’arriver avec deux autres griottes haalpulaars mettait déjà l’ambiance. De sa voix de rossignol teintée d’émotions fit non seulement couler les larmes de Zahra mais aussi ceux de sa mère. A peine avait-elle posé les yeux sur Oumou Kalsoum qu’elle commença à la chanter ameutant les autres invités.

_ Mbada yimana lamdame ndoum wonti naforé. (Je chante ma noble c’est devenu utile.) Fredonnait Sabé dans un boubou noir avec des dessins de peintures dorés en forme de plantes.

♪ En yé yélé ♪ Reprenaient ses deux accompagnantes toutes deux vêtues de bazin en applaudissant au même rythme en guise de refrain.

_ Mbada yima lamdo mo rokata ko boni yé. Yétou Allah douwaw ma diabama. Oumou Kalsoum rokirta ko boni ko ronaté. (Je chante la noble qui n’offre pas de petites choses. Remercie Allah tes prières ont été accepté. Oumou Kalsoum n’offre pas de mauvaises choses en héritage.)

♪ En yé yélé ♪

_ Diéwo Leyti Fall ada handi hène. Oumou Ka a djibinani bourado. Hayo Ka poulo diodedo lamdo thiourido. A fénani a woudiani a bonani. Modio Aissata Ba a torkata. (Première épouse de Leyti Fall tu le mérites. Oumou Ka tu n’as pas mis au monde des enfants inférieurs aux autres. Oh Ka la belle peulh noble pondérée tu n’as pas menti ni volé ni gâché. Tu n’es pas mauvaise. La gentille d’Aissata Ba tu ne seras jamais démunie.)

Touchée, Oumou Kalsoum enleva son bracelet en or pour le mettre au poignée de son amie. Toutefois cette dernière fit non de la tête en reculant le sourire aux lèvres.

_ Nangoul diawoma Ka poulo diéry ko goléma niobaté. (Garde ton bracelet Ka peulh du Diéry. Tu es entrain de récolter les fruits de ton dur labeur.)

♪ En yé yélé ♪


_ Ka poulo ada diogui mberdé. Hané mi wadma é place. Dokal koy mberdé. Gonga ko rotako ko ada diogui doum madame Fall (Ka peulh tu as du cœur. Aujourd’hui je te hausserai à ta place. Offrir vient du cœur. C’est vrai ce que tu offres, tu le détiens madame Fall) 

♪ En yé yélé ♪

_ Modio Madiama Ka, modio Sadio Ka goléma nafi. (La gentille de Madiama Ka et de Sadio Ka tes actes ont été utiles.)

Sabé plus que quiconque savait les sacrifices qu’avait enduré Oumou dans son ménage. Combien de fois était-elle venue secrètement en aide à sa bonne amie pendant que le commandant était en mission à des milliers de kilomètres.

_ Et nous elles ne nous chantent pas comme d’habitude. Chuchota Coumba Ka à sa jumelle

_ Nous on n’a pas de gendre riche. Et puis cet satan s’est toujours accaparée d’Oumou.

Le sac à main d’Elisa rempli des billets que lui avaient offert tantôt Amdy Moustapha et les autres, Zahra fit signe à sa meilleure amie de lui donner son sac. Sans regarder, elle attrapa plusieurs billets qu’elle commença à éparpiller sur sa mère.

_ Hayo mbinguèlam salamalé mi salminima. Amina Zahra salamalé mi salminima. Youmoune bébé a salminama (Oh ma fille que la paix soit sur toi. Je te salue. Amina Zahra que la paix soit sur toi. Je te salue. Maman du bébé on te salue) Se détourna Sabé vers madame Sy

_ Youmoune Sadiya (La mère de Sadiya) Lança Diossa à la griotte en lui donnant deux billets

_ Hayo madame Sy néni. Diambar Leyti Fall, diambar Oumou Ka. Youmoune Sadiya a gatiaka. A wawi a wadi. Sada niago niago dokko diawdi. Sada molo, molo é tioussdo rédou. (Oh madame Sy est là. La guerrière de Leyti Fall et Oumou Ka. Maman de Sadiya tu n’es pas déshonorante. Tu peux et tu as fait. Si tu demandes, demandes à celui qui donnes des biens. Si tu te veux te réfugier, refuges toi derrière une personne courageuse.)

En pas de danse, Salamata Sy se tenu auprès de leur belle fille en applaudissant. Les larmes aux yeux, Amina délaissa sa maman, pour gratifier Sabé de billets de banque. 

_ Fall Ndiaga oto woy youmoune Sadiya. Diéwo Hamdel a wawi a wadi. Oumou woni nénéna a yoftanimamo. Youma modio djibineta ko boni. Yo artaye ma chérie Hamdel. Hol mo ndanedata. Oumou néné ma. Mi diabi goléma. Yo Allah wournou Barkina Sadiya. Madame Sy hol mo ndanedata. Leyti Fall babama. Baba modio djibinta ko boni. Douas mako diabama. Leyti Fall salamalémada. Néné Gallé bobo kardo douas yo Allah dioutnou baldéma. Yo diawdi boy é dioudéma. Hol ma ndanedata. Isseu Fall afo gallé mi salminima. Fatma Fall salamaléma. Amina Hamdel Sy mi diabi golémada. Youmoune Sadiya a wawi a holiri guidel Hamdel Sy. Hay goto bouranima madame Hamdel Sy.

(Fall Ndiaga ne pleure pas maman de Sadiya. Tu peux et tu as fait. Oumou est ta mère. Tu t’es vengée pour elle. Une bonne mère n’enfante pas de méchant. Puisses tu connaitre cela chérie Hamdel. A qui ressembles tu ? Oumou ta mère. J’agrée tes actes. Qu’Allah accorde longévité et bénédiction à Sadiya. Madame Sy à qui ressembles tu ? A Leyti Fall ton père. Un bon père n’enfante pas de méchanceté. Ses prières ont été entendus. Leyti Fall que la paix soit sur toi. Néné Gallé l’enfant rassasiée de bénédictions que Dieu t’accorde longue vie. Que la richesse t’accompagne toujours. A qui ressembles tu ? A Isseu Fall ainée de la maison je te salue. A Fatma Fall que la paix soit sur toi. Amina Hamdel Sy j’agrée tout tes actes. Maman de Sadiya tu peux et l’as démontré bien aimée de Hamdel Sy. Nul n’est meilleure que toi madame Hamdel Sy)

Habillées de la même manière par des robes en djezner bleu que leurs avaient offert Amina, Ndèye Isseu et Fatma partirent offrir de l’argent à la griotte. Pendant ce temps, Amath se mit à ramasser l’argent de sa mère en y dérobant quelques billets au passage tout comme il l’avait fait tantôt avec deuxième du nom avant de remettre les billets à Kal’s.

_ Regardes tout cet argent qu’elle donne à sa mère tu ne peux pas faire pareil. Reprocha Adama Ka à sa fille

_ Mais je te remets tout ce que mon mari me donne maman.

_ Alors demande lui plus, bonne à rien. Grinça la pharmacienne entre les dents……………………….

Sir et ses amies furent les premiers à partir s’installer au jardin pour s’éloigner du brouhaha des femmes. Assis à l’ombre, ils passaient un bon moment jusqu’à ce que le trio d’amies de Zahra débarque vers 13h passée. Toutes trois vêtues de tailles basses assez provocatrices avec des décolletés et fente, elles n’hésitèrent pas à prendre place à proximité du nouveau papa et de sa bande.

_ Nom de Dieu ! Néné Gallé a tiré le gros lot avec un mari comme le sien. S’émerveilla Aicha en contemplant la piscine au loin

_ Je n’écoute rien de ce que tu dis tu sais ! Je regarde les belles lèvres charnues de ce métis bouger et les imagine parcourir mes recoins les plus secrets. S’émoustilla Titi en dévorant David du regard

_ Tu as raison il n’est pas mal mais je préfère le mari de notre copine. Franchement Sir est l’homme le plus propre que je n’ai jamais vu. Rien qu’à le regarder il dégage la propreté, la fraicheur et surtout la virilité. Soupira Mamy.

_ N’oublie pas qu’il s’agit du mari de notre copine comme tu l’as si bien mentionné. Lui rappela Aicha à l’ordre

_ Que veux-tu insinuer ? A défaut de pouvoir l’avoir on peut au moins fantasmer non. Gloussa Mamy. Je rigole non mais c’est à peine si Sir nous adresse la parole.

_ Pour cela tu as raison. Si on ne l’avait pas salué il ne l’aurait pas fait alors que nous sommes les amies d’enfance de sa femme. Mais lui il nous snobe, nous ignore, nous intimide comme s’il nous détestait limite.  Appuya Titi alors que le jardin accueillait de plus en plus de monde………………….

Juste après la prière de 14h, les traiteurs commencèrent à dresser leurs buffets. Sous les directives de Zeinab Sy, ils concoctèrent des méchouis avec différents accompagnements au choix comme du couscous marocain, du vermicelle, un composé de salade aux pommes de terres vapeurs olives noires radis tomates poivrons, du riz au curry. De l’autre côté de la maison, de costauds jeunes hommes étaient en train de débarquer dans la cuisine 6 grands bols. Rafraichie, vêtue d’une grande robe évasée en brodée jaune or et son foulard vert, Soxna Mboup fit d’abord appel à Safiétou Niang et sa fille ainée avant d’enlever les papiers aluminium qui recouvraient les bols. Sous leurs yeux se dressaient deux bols de riz rouge à la viande, deux bols de mbahal à la viande, un bol de sauce avec des piments jaunes et rouges puis un autre bol rempli par quartier de crudités, d’œufs durs, de citrons vert et de persil hachée.

_ Deux bols ont déjà été acheminé au Daaras pour les talibés comme convenu. Informa la griotte

_ Il faut aussi en amener chez la belle-mère de Sir.

_ Mais maman elle est ici.

_ Je sais mais le père de Zahra et l’un de ses oncles sont rentrés. Il faudra acheminer à Marsat aussi le menu des traiteurs. Conclut Safiétou Niang

La fatigue se faisant ressentir, Amina profita du moment où les repas étaient servis pour s’éclipser en douce dans sa chambre. Dès que son corps toucha le lit, elle soupira en souriant. Bien qu’elle ne souhaitait célébrer en grande pompe, elle devait avouer que la fête était belle même si ce n’était pas son baptême tant rêvé. Couchée sur le côté droit, elle était si bien dans cette posture, que lorsque Hamdel la rejoignit avec une assiette, elle se crispa.

_ Ne me dit pas qu’on me cherche ? Se redressa Zahra

_ Non ils sont tous occupés à remplir leurs estomacs comme des goinfres. C’est vrai que les mets ont tous l’air succulents mais j’avoue que le mbahal a remporté plus de succès. Et en tant que mari amoureux dévouée, fantastique, irremplaçable j’ai jugé nécessaire de t’en faire gouter. Juste aujourd’hui car tu dois manger léger.

_ Pourquoi lors des baptêmes ou mariages on ne pense jamais aux reines du jour à l’heure du repas ?

_ Mais moi j’ai pensé à ma reine. Lui donna Sir sa première bouchée

_ Tu ne piques pas de crise car je mange sur le lit ? Gloussa Zahra

_ Je déteste certes mais aujourd’hui je fais une exception. Continua Sir à lui faire manger

_ Alors la cérémonie te plait ? S’enquit Hamdel

Par un mouvement délicat, Zahra posa sa main droite sur le genou de son mari en le regardant avec des yeux coquins.

_ C’est magnifique mais il manque quand même un peu d’ambiance. Si ce n’étaient tante Sabé, les bongoman ce serait terne.

_ Dit celle qui ne voulait pas de grande fête.

_ Mais ce n’est pas une grande fête ça ? Si ?

Hamdel éclata de rires.

_ Selon toi quelle est ta vision d’une grande fête ?

_ Si j’étais en pleine forme, déjà je porterai plusieurs tenues spectaculaires, installerai des chapiteaux, appellerai l’orchestre de Pape, inviterai tout le monde, ferai appel aussi à Thierno.

_ Thierno ?

_ Mon artiste haalpulaars préféré. Tu sais c’est le chanteur à la guitare qui était venu à mon mariage.

_ Eh bien madame Sy tes paroles ne sont pas entrées dans l’oreille d’un sourd. Fait moi un autre enfant et tu auras cette grande cérémonie que tu viens de décrire.

_ Vraiment ? S’esclaffa Amina et comme cadeau tu me donnerais quoi à la naissance de ce second bébé. De l’or encore ?

_ Non mais je te donnerai tout ce que tu souhaiteras.

_ Dans ce cas je vais y réfléchir Daddy Sy.

_ En attendant je pense pouvoir remédier au problème de l’ambiance.

_ Vraiment et comment ?

_ C’était censé être une surprise ! En te voyant sourire lors des chants de la griotte de ta mère, j’ai demandé à ce qu’on appelle ton chanteur préféré.

_ Lequel ? Demanda Zahra toute excitée

_ Quel est ton chanteur préféré ?

_ C’est que j’en ai plein. Ça dépend du dialecte, de la génération, du pays, de la tendance. C’est qui Wally ?

_ Non n’avais tu pas dit que tu ne voulais pas de fête ? Alors pourquoi déplacer un artiste de son calibre.

_ Donc ce n’est pas Youssou Ndour alors.

_Là tu délires complétement. Se plia Hamdel de rires ………….

L’après-midi tous les invités se retrouvèrent au jardin. Une trentaine de minutes après le repas, alors que la plupart des convives de Cheikh Yérim vaquaient à leurs occupations, les autres contemplaient les traiteurs exposer les desserts. Sur une longue table drapée de blanc avec des pétales de roses par-dessus gisaient : des dizaines de tiramisu en verrine, une pièce montée en choux, des cupcakes avec des glaçages en forme de fleur, un gâteau en tête de licorne à la vanille et une autre pièce montée à trois étages avec une couronne en pâte à sucre dorée avec princesse Sy. Alors que certains invités salivaient déjà d’impatience pour gouter, les caméramans défilaient entre eux pour recueillir leurs témoignages sur la cérémonie et les parents de Sadiya Hamdel Sy.

Vers 16h en compagnie d’Elisa, Zahra regagna sa chambre pour se changer. Alors que la coiffeuse et la maquilleuse patientaient dans le séjour du haut, après avoir allaiter sa fille, Amina alla prendre une douche afin de se rafraîchir en cette période de canicule. Lorsqu’elle réapparut plus tard dans un peignoir, les deux femmes se regardèrent stupéfaites mais toutes fois elles ne bronchèrent guère.

_ Je vais changer de coiffure. Remit Amina à la coiffeuse une perruque noire raide.

_ Que voulez-vous ?

_ Un chignon tout ce qu’il y’a de plus simple mais chic.

_ Un chignon ?

_ Oui Lisa pour mieux présenter le cadeau de mi lord.

_ Et pour le maquillage que désirez-vous ? Demanda la maquilleuse

_ Comme le make up de ce matin mais avec les yeux charbonneux et une bouche rouge pulpeuse.

Dès lors elles se mirent au travail sous les commentaires d’Elisa qui surnommait la fille de son amie : petit bouddha…………….

Alors que les deux copines s’amusaient à trouver des surnoms à la petite Sadiya, au jardin résidait une grande ambiance menée par les bongoman qui amassèrent beaucoup d’argent. Comme si elle était la maitresse de maison, Miss Thiam ne cessait défiler pour aller murmurer des mots à l’oreille de son fils ainé. Pour elle tous les moyens étaient bon de s’afficher avec Sir aux vus et sus de tous. Bien qu’ayant compris le manège de sa mère, Hamdel ne dit rien et ne fit rien au contraire pour l’en empêcher ou la stopper.

Le secret de la réconciliation avec soi-même réside bien dans le souvenir. Une mère n’est qu’une mère. Et pour la toute première fois de sa vie, il regardait enfin Ndèye Awa Thiam comme sa mère et non comme l’ignoble femme qui avait coûte que coute mit fin à son ménage en abandonnant lâchement son enfant de deux ans pour un autre homme. Jamais il n’avait cru en être capable : jamais jusqu’à l’accouchement de son épouse.

Comme toute personne il avait bien évidement entendu dire que mettre au monde un enfant était une rude et grande épreuve. Mais vivre en direct l’accouchement de sa femme, lui fit savoir à quel point c’était ardue et périlleux. Voir sa bien-aimée se tordre de douleur, criait de tourment et la sentir broyer sa main, risquer sa vie juste pour mettre au monde son enfant le fit grandement penser à sa mère.

Ndèye Awa Thiam ne quitta pas ses pensées les jours qui suivirent la naissance de son enfant. Dès qu’il posait le regard sur sa femme alitée, il voyait automatiquement l’image de sa mère. Si son père lui avait parlé de l’abandon de cette dernière toutefois jamais il ne lui avait parlé du jour de sa naissance. Ayant été témoin direct et un peu traumatisé par la mise en bas de sa femme, il se dit que sa mère avait sans doute vécu pire à l’époque lorsque la médecine n’avait pas autant progressé. N’ayant cessé de cogiter le quatrième jour de vie de sa fille, ne parvenant plus à trouver le sommeil, il ne réfléchit même pas pour quitter son lit et se rendre en pleine nuit chez sa mère en jogging.

C’est aux alentours de 3h du matin, qu’il s’était lui stationné lui-même devant la demeure des Thiam. Alors qu’il sortait de son véhicule, les phares d’une voiture qui venait de garer en trombe, l’aveuglèrent quelques secondes. Lorsque les portières du 4x4 rouge s’ouvrirent, Hamdel eut un choc. Dans un mini short en jeans, un haut de bikini orangé sous sa chemise transparente sans manches, un dégradé rouge à la tête, Momy dans un éclat de rire faisait un signe d’au revoir aux autres filles restées dans le véhicule. Son frère ne dit rien et attendit patiemment qu’elle s’approche.

_ Oh mon Dieu ! Hurla la jeune femme en recevant une gifle en pleine visage.

Sur le coup son cri ameuta certains gardiens dont le sien qui ouvrit le portail avec une machette à la main et une lampe torche.

_ C’est ma petite sœur ! Leurs avisa Sir avant de recevoir un coup par erreur

Après la confirmation du gardien de Miss Thiam, ses collègues retournèrent sur leurs pas. Pendant ce temps, assise par terre, la main sur la joue, les larmes aux yeux, la cadette du député tremblotait de surprise et surtout de peur.

_ Debout ! Gronda son frère

Mécaniquement elle se releva en ramassant son sac en paille tressé.

_ Je t’avais prévenu ! La maintenu fermement Sir le bras pour la faire entrer dans la maison

_ Je n’ai rien fait à ta femme. J’ai juste filmer Zahra. Je te jure que j’ai effacé la vidéo. Je ne savais pas que Ngoné l’avait pris. C’est elle qui voulait montrer ça aux autres mais maman s’en ai pris à elle en le lui interdisant. Déballa Momy complètement affolée

Sans mot Sir la traina jusqu’au séjour pour la jeter rageusement sur le sofa en fer forgé.

_ Tu as intérêt à me dire exactement ce que Ngoné et toi avaient encore fait avant que je m’énerve plus que je ne le suis déjà ! Rugit Hamdel en l’indexant méchamment

Plus il écoutait sa petite sœur lui narrait sa bêtise, plus il fronçait les sourcils.

_ Qui a cette satané vidéo ? Grinça Sir entre les dents

_ Personne !

_ Tu as intérêt à ne pas me mentir.

_ Je te le jure sur ce que j’ai de plus cher. Plus personne ne l’a. Quand Ngoné l’a montré à maman et l’a entendu dire qu’elle comptait le mettre sur le net, elle a battu Ngoné pour supprimer elle-même la vidéo.

Etonné par la fourberie de ses sœurs et la soudaine bienveillance de sa mère, Hamdel se laissa choir sur l’un des sièges. Silencieux, il observa longuement sa sœur sanglotait. Plus il l’écoutait plus il avait l’impression d’entendre les pleurs de son bébé. Cela lui fit un petit pincement au cœur. C’était la toute première fois qu’il levait la main sur une femme et c’était sur Momy Thiam sa petite sœur qu’il surprotégeait à sa façon plus que Ngoné.

_ D’où est ce que tu viens comme ça ? Finit par soupirer Hamdel en la détaillant de haut en bas l’air dégouté.

_ Je…… J’étais…. Afin … Keyna m’avait invité à sa piscine party !

_ Keyna ?

_ Soukeyna ma copine.

A ces mots, Hamdel se leva pour se rendre en cuisine chercher un torchon imbibé d’eau glacée. De retour, il prit place à côté de sa sœur. Dès qu’il souleva la main, cette dernière eut un mouvement de recul. Doucement son frère posa le torchon plié en quatre sur sa joue endolorie.

_ Je t’ai fait mal ? Tamponna délicatement lord Sy le tissu sur sa peau

_ Un peu ! Souffla sa petite sœur abasourdie par tant de délicatesse de la part de son frère

_ C’est ce qui te plait vraiment cette vie de débauche que tu mènes ?

_ Je ne suis pas une débauchée. Je ne faisais que m’amuser

_ Certes tu ne l’es pas mais c’est cette vie que tu mènes. C’est ce que tu appelles t’amuser ? T’habiller comme une fille de trottoir, découchée ou rentrer à des heures tardives. On ne t’empêche pas de t’amuser mais il y’a une limite à tout et un temps pour s’amuser. Tu devrais dès à présent penser sérieusement à ton avenir. Tes parents ne seront pas là éternellement pour t’aider. Essaye de faire quelque chose de ta vie. De toute manière je ne te laisse plus le choix. C’est trop tard et la plus à plaindre c’est toi parce que c’est terminé. Tu ne recevras plus 1franc. Je te coupe les vivres. Cette fois je ne vais plus faire une croix sur tes frasques. J’agirai en conséquence.

_ Mon frère s’il te plait ne fait pas cela.

_ Je t’avais prévenu. Votre obsession à vouloir tout savoir sur mon ménage ou s’en prendre à ma femme devient vraiment accablant. La jeunesse, la curiosité et la folie des grandeurs n’excusent en rien ton comportement. Là tu as dépassé les bornes en filmant ta belle-sœur dans cet état. Je ne te savais pas aussi machiavélique

_ Mon frère tu me connais tu sais qui je suis.

_ Je ne peux plus croire à un seul mot qui sort de ta bouche maintenant. Sache que nul n’a sa place entre Amina et moi si ce n’est notre enfant. Si l’envie vous prend à Ngoné et toi d’essayer encore de vous en prendre à elle d’une quelconque manière je vous le ferai payer au prix fort. Et là le sort que vous réserviez à votre belle-sœur ne sera rien comparée à ce que moi je vous ferai subir et ce ne sont pas des menaces en l’air.

_ Je te dis que c’est Ngoné j’en suis pour rien.

_ Vous êtes toutes les deux bonnes à interner avec ce genre d’attitude qui prouve à quel point vous êtes aussi vide d’esprit, mesquines et surtout superficielles. Momy Thiam je ne te laisse pas le choix. Tu vas changer de gré ou de force. Maintenant va m’appeler Miss Thiam.

_ Mais elle doit surement dormir à l’heure qu’il est.

_ Si ce n’était pas important je ne me serai pas déplacé à une heure pareille.

Nichée dans un peignoir en satin, un bonnet à la tête, les yeux plissés plus que de coutume, Ndèye Awa Thiam crut qu’il était arrivé malheur lorsque sa fille venue toquer à sa porte. Quand elle lui fit savoir que Sir désirait lui parler, son cœur se mit à battre à tout rompre fortifiant plus ses suspicions.

_ Hamdel que fais-tu là à cette heure ? Bafouilla la maitresse de maison devant son fils ainé

Ce dernier ne sut que dire momentanément jusqu’à ce que les frasques de ses sœurs lui viennent en tête.

_ Si j’en crois les échos Momy et Ngoné ont encore tenter de s’en prendre à ma femme. Fit Sir arrogamment

_ Tu es venu à cette heure juste pour ça ?

_ Si elles font du tort à ma femme, elles ne peuvent s’en sortir en toute impunité.

_ On dirait Cheikhouna quand tu parles ça…….

_ Eh bien je le prends comme un compliment. Papa est prêt à tout pour garder intacte notre réputation.  Et c’est autant que j’en ferai pareil.

_ Des paroles dignes d’un vrai Sy. Peu importe les répercussions sur les autres pas vrai ?

_ Qu’elles restent en dehors de mon ménage !

_ Hamdel jusqu’à me manqueras tu encore de respect de la sorte ? ça ne te suffit plus de t’en prendre à moi en journée maintenant il faut que tu viennes aussi perturber mes nuits. Si tu ne me considères pas comme ta mère au moins respecte mon âge.

_ Je ne suis pas là pour me prendre la tête avec toi. Soupira son fils. La naissance de ma fille m’a fait réfléchir sur beaucoup de choses notamment à notre relation. Amina a souffert le martyr pour mettre au monde mon enfant. A plusieurs reprises j’ai cru que mon cœur allait s’arrêter de battre lors de l’accouchement. Et juste pour cela peu importe comment puisse être une mère, son enfant doit toujours avoir du respect et de la considération vis-à-vis d’elle. Et c’est ce que je suis venu te témoigner aujourd’hui. A l’avenir je te ne manquerai plus de respect, à l’avenir je ne renierai plus ton statut de mère.

Très surprise Ndèye Awa Thiam écarquilla les yeux.

_ Tu me pardonnes ? Vraiment ? Sanglota-t-elle d’un coup.

Elle s’approcha de son fils pour le prendre dans ses bras mais ce dernier se raidit à son contact. 

_ Miss Thiam ! Emit Sir dans un souffle. Certes je reconnais à présent et respecte ton statut de mère mais je ne peux oublier le passé. Je ne peux te pardonner ce que tu nous as fait. Toutefois dans l’avenir nous nous respecterons mutuellement. Avoua son fils

Sa mère hocha la tête honteuse.

_ Ecoute je sais bien ce que tu penses de moi par rapport à tout ce qui s’est passé mais le plus important pour moi aujourd’hui mon fils est que tu m’acceptes dans ta vie et je suis certaine que le reste suivra avec le temps en me comprenant.

_ Te comprendre ? J’ai beau chercher me torturer l’esprit mais je n’arrive pas à comprendre comment tu as pu faire pareille chose surtout après s’être tant battu pour vous marier.

_ Peu importe la haine que me voue ton père je sais que jamais il ne te racontera toute notre mésaventure. Et pour cela je lui en serais toujours reconnaissante. Bien que je lui ai fait du mal, il me couvre et me protège à sa manière. J’aimais ton père c’est un fait. Et bien qu’il m’ait forcé la main pour t’avoir, je t’ai toujours aimé de tout mon cœur je te jure.

_ Alors qu’est ce qui s’est passé ?

_ Le mariage c’est compliqué, c’est terrible quand on se rend compte de certaines choses. J’admets que j’ai mal fait les choses même si le divorce représentait ma seule issue. C’était une mauvaise décision et on prend tous des mauvaises décisions surtout lorsqu’on est désespérément influençable. J’étais jeune Hamdel. Si seulement je pouvais revenir en arrière j’aurai tout fait pour que les choses se passent autrement. Certes j’aurai divorcé mais dans la dignité et surtout en t’ayant auprès de moi. Ton père et toi ne méritiez pas une telle cruauté et disgrâce de ma part. Malgré les apparences, sache que j’aurai honte pour le restant de mes jours et la honte ça consume…………………...

♪Awo yaye, awo yaye, awo yaye, yaye sugnu awo yaye sugnu yaye awo yaye. Diegg diou bakh ni la wara mel diegg diou riche ni la wara mel. Amgua yare, amgua téguine, bakh gua té réwoulo, fouyo té yatougua, réyo té sofoulo, sissoulo. (Première épouse égal mère ! Tu es notre première épouse, tu es notre mère. Première épouse égal mère. Une bonne épouse doit être ainsi. Une épouse riche doit être ainsi. Tu es éduquée, disciplinée, gentille mais pas grossière, sociable mais pas hébétée. Tu n’es ni embarrassante ni égoïste.) ♪

Précédée par Momy Thiam, les cousines maternelles de Sir accueillirent leur belle-sœur par cette hymne réservée aux bonnes belles sœurs sous les rythmes des bongoman. Tous les regards se rivèrent vers les nouveaux parents habillés de la manière mais ce qui attirait et retenait le plus d’attention fut la parure en or de lady Sy.

_ Lord Sy allez lève la tête ! Fait nous un sourire. Criaient Leyti Ndiaye et Chérif en filmant leur ami qui regardait le sol avec leurs smartphones afin de le charrier les jours à venir.

Le bras de sa femme enlacé au sien, à chaque flash Hamdel se crispait davantage. Il se sentait pris au siège dans ce cercle de foule comme un animal en plein forêt. A deux, Salamata et Zahra avaient réussi à l’amadouer pour troquer sa tenue du matin contre un deux pièces en palmane aubergine aux manches chemise avec de fins broderies mauve clair au niveau du col haut, des manches et sur ses babouches recouvertes du même tissu.

_ Oh yéla…. Yé …yélé… lé…. Yo….  Ganio Amina Zahra Fall kay ganio mada yani yé yélé yo …. Ganio madame Sy Kay ganio mada yani Gorko weltima, essirabé mbeltima, djinabé mbeltima ko ngidda fof wadé. (L’ennemi d’Amina Zahra Fall, ton ennemi est à terre. L’ennemi de madame Sy, ton ennemi est tombé. Ton mari est content. Ta belle famille est contente. Tes parents sont contents. Alors on fera tout ce que tu veux) Chantait Sabé devant le couple avant qu’elle ne montre un jeune homme avec une guitare du doigt.

Dans une taille basse en palmane aubergine en forme de queue de pie constitué de plusieurs plissés tel un accordéon avec des volants à l’avant superposés comme des écailles de poissons camouflant son ventre encore enflé malgré sa gaine amincissante, le haut cintré au niveau de la poitrine à col rond et manches ¾, deux énormes bracelets en or en forme de grillage recouvrant les surfaces de ses deux poignées, un long collier en or en forme de cravate au cou, de petites boucles en forme de soleil aux oreilles, Amina sourit d’avantage en reconnaissant Thierno. Celui-là même qui était venu chanter à son mariage. Sur le coup elle comprit qu’il s’agissait de la surprise de son mari.

_ Monsieur Sy nélido ko gnitda fof wadé. Sir Hamdel Sy dé itanima guédal. Bamoune Sadiya itanima guédal mo sodétaké. (Monsieur Sy nous a envoyé. On fera tout ce que tu veux. Sir Hamdel Sy t’estime énormément. Le père de Sadiya t’a donné l’estime qui ne s’achète pas.)

Fidèle à lui-même, Hamdel ne sortit pas un franc pour gratifier les griots. Si ce n’était Amina qui le retenait de force, il aurait déjà rejoint David et les autres. Sous le son de la guitare et des chants de Sabé, Zahra ouvrit sa pochette pour offrir quatre billets de 5000 à la chanteuse.

_ Mbodio Oumou Kalsoum, mbodio Leyti Fall, diéwo Hamdel Sy mo hédani tiagual. Youmoune Sadiya, hay goto bourani lamdame. Eyo Néné gallé wour. (La gentille d’Oumou Kalsoum, la généreuse de Leyti Fall, première épouse de Hamdel Sy qui n’est pas restée derrière. La maman de Sadiya, nul n’est meilleure que toi ma noble. Oh Néné Gallé ait une longue vie.)

Alors que ses autres cousines, ses belles sœurs étaient parties accueillir Zahra à son arrivée, silencieuse comme une carpe, assise auprès de sa mère, Nafissatou suivaient les différents vas et vient désirant tout au fond d’elle avoir rapidement un second enfant afin de faire bien plus que Zahra à son baptême. Après les chants de Sabé, l’artiste de Zahra fut installé. Sous l’air acoustique de sa guitare, le couple Sy prenait à nouveau des photos avec les invités.

♪Ya woni, woni, woni, woni yaye woni. Ya woni, woni, woni, woni none woni. Ya woni koy ko djimol guilli woni none woni. Ngona diéry mine wona walo gua woni. Diama koy né diéngua mine mi midiomada woni. Koddé koy né gara midio doguaye chéri boy woni. Nguel mo yawi yiddé one yiddani woni none. Koni diaw do guilli kadi yiddaka chérie boy woni yayo.

(Ma bien aimée, chérie, adorée. Ma bien aimée c’est une chanson d’amour bien aimée. Tu es à Diéry et moi au walo là. Plus la nuit avance plus moi je pense à toi ma bien aimée. Lorsque les étoiles apparaissent mes pensées s’en vont vers chérie ma bien aimée. Celui qui minimise le fait d’aimer n’aime pas ma bien aimée. Celui qui minimise l’amour aussi n’est pas aimée chérie ma bien aimée.) ♪ Débuta le chanteur assis confortablement sur une chaise haute son guitare entre les mains.

Sabé qui l’avait fait venir sous la demande de Sir, un foulard à la main se mit à le virevolter en l’air en pas de danse.

♪ Salamalé ma guiddo, salamalémada Amina Zahra Fall mba a gnalilay diam. Mine koy mi salmini debbo diambar. (Que la paix soit sur toi mon fan. Que la paix soit sur toi Amina Zahra Fall. J’espère que tu as passé une bonne journée. Moi je salue une femme battante.) ♪

En compagnie de son mari et des amis de celui-ci Amina se mit à sourire bêtement le cœur débordant de joie.

_ Merci ! Souffla-t-elle à l’oreille de Sir en déposant un bisou sur sa joue. Je vais discuter un peu avec les autres.

♪Amina tokara fondou kangué. One koy woni chérie Sir Hamdel Sy. Bamoune Sadiya Hamdel Sy salamalémada. (Amina colombe en or c’est elle la chérie de Sir Hamdel Sy. Père de Sadiya Hamdel Sy que la paix soit sur toi.) ♪

_ Sugnu copine bagui nii madame Sy. Yangui melni per. Bopou bou bakh, cheveux bou bakh sagnsé bou bakh dieukeur diou bakh, dome diou bakh, or, xaliss ya ko am thii mime rew. (Voilà notre copine madame Sy. Tu es comme une perle. Une belle tête, un bon greffage, de belles sapes, un bon mari, un bon enfant, de l’or de l’argent : c’est toi qui détiens cela dans ce pays) Brailla Mamy lorsque leur copine les rejoignit.

Amina éclata de rires avant de frimer pour jouer le jeu.

_ Ragaloul lolou madame Sy hamgua loumou woté élégance. Sawi diongama, nani ndokh diongama am dieukeur diongama, dome diongama. Hana dou yayou Sadiya mo élégante. (Elle ne craint pas cela madame Sy. Elle a fait appel à l’élégance. Quand elle va pisser elle resplendit, quand elle boit de l’eau elle resplendit en plus d’avoir un mari et un enfant resplendissants. N’est-ce pas la mère de Sadiya qui est élégante) Appuya Titi en griotte improvisée

_ Moy domou Fall élégance gentle pa chéri Kal’s. (C’est la fille de Fall élégance le gentle vieux le chéri de Kal’s). Commenta Aicha

♪ Guilli koy né moussi néné. Sir Hamdel koy yiddi Amina. Koni Zahra koy agnani Hamdel Sy. Ndékké guilli koy né moussi woni. Koni kanko o nodi ko djimol guilli mine koy mi ndodi debbo diambar.
(L’amour est dur maman. Sir Hamdel aime Amina mais Zahra non plus ne déteste pas Hamdel Sy. Donc l’amour est dure bien aimée. En plus elle a demandé une chanson d’amour. Moi j’appelle une femme battante) ♪

Gracieusement Amina défila jusqu’au chanteur. Lentement elle ouvrit sa pochette pour lui offrir de l’argent.

♪ Mine koy mi ndodiiiiiiiiii Sadiya Hamdel Sy. Ane woni modio Sir Hamdel Sy. Ane woni modio Amina Zahra Fall. Salamalémada Sadiya. Yo Allah sour bobo ha mawna naffa. Amine ya Rabi ya…………….
(Moi j’appelle…… Sadiya Hamdel Sy. C’est toi la gentille de Sir Hamdel Sy. C’est toi la gentille d’Amina Zahra Fall. Que la paix soit sur toi Sadiya. Qu’Allah te préserve bébé jusqu’à ce que tu grandisses et réussisses. Amen...) ♪

_ Ton fils a 1an mais il n’est pas aussi élevé que l’enfant de ta cousine. Sir Latir subira le même sort que toi si tu ne prends pas les choses en main. Il risque de grandir dans l’ombre de Sadiya. Tous les yeux seront braqués sur l’enfant de Zahra. Murmura Adama à l’oreille de sa fille

♪ Mine koy mi ndondi Elisa Dacosta. Gandé, handé koy yonta ko madame Sy. Amina chérie Hamdel Sy ndaw ko dièye ma. Soumi yimanima woni Zahra ndaw ko handi hène.
(Moi j’appelle Elisa Dacosta. Sachez qu’aujourd’hui c’est madame Sy qui est de tour. Amina chérie Hamdel Sy, tu es pour lui. Si je chante l’amour pour toi, c’est que tu le mérites Zahra.) ♪

Sans comprendre ce qu’il chantait, il a juste suffi qu’elle entende son nom pour qu’Elisa se lève pour aller jeter trois billets de 2000 sur le chanteur.

♪ Ya woni, woni, woni, woni yaye woni. Ya woni, woni, woni, woni Amina woni. Hamdel ko woni, woni, woni. Sadiya ko woni, woni, woni none. Amina Zahra Fall woni, woni none woni. Chérie Hamdel woni woni woni. Ngona diéry mine wona walo gua woni. Diama koy né diéngua mine mi midiomada woni. Koddé koy né gara midio doguaye chéri boy woni. Nguel mo yawi yiddé one yiddani woni none. Koni diaw do guilli kadi yiddaka chérie boy woni yayo. Ndoum woni, woni, woni madame Sy woni.
(Ma bien aimée, chérie, adorée. Ma bien aimée, chérie, adorée Amina. Hamdel c’est ton bien aimé, chéri, adoré. Sadiya est ta bien aimée, chérie, adorée. Amina Zahra Fall ma bien aimée, chérie, adorée. Chérie Hamdel bien aimée. Tu es à Diéry et moi au walo là. Plus la nuit avance plus moi je pense à toi ma bien aimée. Lorsque les étoiles apparaissent mes pensées s’en vont vers chérie ma bien aimée. Celui qui minimise le fait d’aimer n’aime pas ma bien aimée. Celui qui minimise l’amour aussi n’est pas aimée chérie ma bien aimée. C’est cela aimé, aimé madame Sy aimer.) ♪

♪ Sir Hamdel Sy ééé Seydi Sy mi nawma ha Doungua Saré mamirabéma done woni nokou Thierno Mamadou Lamine Ly Bousso Kangué torobé. Hamdelo, Hamdel salamaléma chéri Zahra Fall néni. Handé koy mi wona gawlo ma.
(Sir Hamdel Sy, Seydi Sy je t’amènerai jusqu’à Doungua Saré le village de tes alleux. C’est là-bas la localité du grand marabout Mamadou Lamine Ly Bousso l’or des érudits. Oh Hamdel, Hamdel que la paix soit sur toi voilà le chéri de Zahra Fall. Aujourd’hui je serai ton griot.) ♪

_ Ayi dé Néné Gallé fountima houmanama é bandoume halpulaar lamdo dioguido. Ane ana sé ngui é niégnedo ma mo wadanani ma wadanani youma. (Tu vois Néné Gallé s’est jouée de toi pour épouser son parent haalpulaars noble et riche. Tandis que toi tu as voulu coute que coute de ton bijoutier qui ne fait rien pour toi ni pour ta mère) Marmonna la pharmacienne très énervée à l’encontre de sa fille

♪ Zahra Fall né labi rédou. Amina ko kétho mberdé. Youmoune Sadiya né hari douas djinabé. Hey thiouhalèle kétièle thiénaguel tiéguénédji kangué né ngathira yontabé. Salamalémada Amina Fall chérie Sir Hamdel Sy
(Zahra Fall est une bonne personne. Amina a bon cœur. La mère de Sadiya est rassasiée des prières de ses parents. Hey l’enfant aux ongles en or qui griffe les nobles. Que la paix soit sur toi Amina Fall la chérie de Sir Hamdel Sy) ♪

_ Gonga (C’est vrai) Jeta Sabé un billet au chanteur

♪ Nguel mo yawi yiddé yiddani none. Yiddé koy yaltini saguatabé leydi é lédé. Yiddé koy walini debbo é mbedda sabou midiadé guiddo moume guiddo. Djone joni léloda guidoma wodouma ada yewtida é niaguayema. Ada midio to guido ma woni. Guilli koy ko karabé ngowka. Joni, joni goorko réwa é debbo wala debbo réwa é goorko mbé mbiya ko kaddi. Kono none mbé nganda yiddé wawi kaddi wawi kalla, kalla way guilli.
(Celui qui minimise le fait d’aimer n’aime pas. Le fait d’aimer à fait partir des adultes des quartiers et des pays. Le fait d’aimer à fait dormir une femme dans la rue à force de penser à son bien aimé, son bien aimé. Dès fois couchée alors que ton bien aimé est loin de toi, tu discutes avec ton oreiller. Tu penses à où se trouve ton bien aimé. Aimer c’est s’habituer. Tout de suite tu vois un homme courir derrière une femme ou bien une femme courir derrière un homme et ils disent que c’est de la folie. Mais ils ignorent qu’aimer bat la folie et bat tout. Oh aimer.) ♪ ……………………………………………………

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