Dilemme au Jollofland

By AMK_Rassoul

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[ŒUVRE PROTÉGÉE ] Une histoire au cœur de certaines réalités sénégalaises avec sa bonne petite dose de fictio... More

Préambule
Chapitre 1: L'instit !
Chapitre 2: Et tout débuta dans le ciel !
Chapitre 3: Quand la belle-famille s'en mêle !
Chapitre 4: Adji Binta FAYE dans ses œuvres !
Chapitre 5: Pression & Dépression !
Chapitre 6: Un homme tiraillé !
Chapitre 7: L'amour à l'épreuve !
Chapitre 8: La fin d'une vie & le début d'une autre !
Chapitre 9: Je plaide coupable, votre honneur !
Chapitre 10: Oui maman !
Chapitre 11: On a échangé mon mari !
Chapitre 12: Lou bess néex (le goût exquis de la nouveauté) !
Chapitre 13: Dos au mur !
Chapitre 14: La main dans le sachet !
Chapitre 15: De mal en pis !
Chapitre 16: Contre vents et marées !
Chapitre 17: Coalition sorcière !
Chapitre 18: Le coup de grâce !
Chapitre 19: La vie continue !
Chapitre 20: L'inconnu au charme fou !
Chapitre 21: Confie-moi ton cœur !
Chapitre 22: Le temps juge, la vérité se dévoile !
Chapitre 23 : Trouble-fête !
Chapitre 24: Raison & Sentiments !
Chapitre 25: Confidences !
Chapitre 26: Père et Fils !
Chapitre 27: Une question de Djongué: entre trucs et astuces !
Chapitre 28: Retour vers le passé !
Chapitre 29: Autour d'une Seconde Chance !
Chapitre 30: Miss Independent !
Chapitre 31: Rien de tel que la famille !
Chapitre 32: Palabres !
Chapitre 33: Tensions !
Chapitre 34: Ultimatum !
Chapitre 35: Un air de déjà vécu !
Chapitre 36: Mea-culpa !
Chapitre 37: Affrontements !
Chapitre 39: Une prière exaucée !
Chapitre 40: Le bout du tunnel !
Nouvelle Chronique : De Victimes à Bourreaux !
Nouvelle Chronique : Entre le Sang et l'Enclume !

Chapitre 38: Reconquête !

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By AMK_Rassoul

*Djongué baaxna dome ! Djongué moy xam fou dara néh, woyofou ba mane ko ronou, néex kadou bañou douyël lë*
Traduction rapprochée "C'est bien d'être coquin, être coquin c'est d'avoir la perspicacité de repérer la bonne personne avec du potentiel et de savoir la jouer humble et fin stratège afin d'en tirer le meilleur." Sa Mame Cheikh Ibrahima Fall Lamp Baboul Mouridina.

Ibrahim Khaliloulah GUISSÉ

-Moi aussi j'ai bien réfléchi et ma décision est prise. Je veux divorcer Ibrahim ! Me sortit ma femme avec son calme olympien légendaire, mine de rien.

-Mouni ? (Elle a dit quoi là) ? Explosais-je en sursautant de colère et de surprise. Attends... attends ! Qu'est-ce que tu me chantes là Fatima ?

-J'ai dit que je voulais divorcer Khalil ! Me répéta-t-elle comme pour m'achever.

-Ecoute Zahra... ne... ne précipitons pas les choses... okay ? Je... je sais que tu es fâchée alors prends le temps de te calmer et nous discuterons de tout ceci à tête reposée ! Balbutiais-je.

Disait celui qui était incapable de garder son calme pendant cinq minutes ! Très ironique n'est-ce pas ?

-Tu sais Ibrahim... je te connais maintenant, je suis habituée à tes coups de colère. Je sais à peu prêt à quoi m'attendre... mais là n'est pas la question. J'ai aussi pris le temps de réfléchir durant toute cette semaine et je suis convaincue que nous séparer sera la meilleure solution pour tout le monde. Ainsi tu pourras...

-Parle pour toi Fatima ! Je n'ai jamais émis le souhait de me séparer de toi ! Puisque tu t'opposes à mon second mariage, je viens de te dire que je suis prêt à laisser tomber... Tu avais raison quand tu disais que je devais prendre en compte tes ressentis dans mes décisions. Nous sommes un couple, par conséquent, nos décisions doivent être concertées surtout celles qui nous impactent tous les deux, ça je l'ai bien compris maintenant... mais de là à parler de divorce, Fatima Zahra sét gua liguay waax (as-tu mesuré tes paroles ?)

-Ibrahim, je n'ai pas pris cette décision de gaieté de cœur car je ne veux pas non plus que l'on me compte encore un nouveau divorce et ce, après seulement moins d'une année de mariage mais...

-C'est ce NDOUR n'est-ce pas ?Demandais-je le cœur gros.

-Arrête avec ça veux-tu ? Arrête de répéter ceci comme une litanie et de me le sortir à chaque dispute ! N'en as-tu pas marre à un instant ? Limite c'est comme si je devais m'excuser d'avoir un jour aimé mon ex mari ! C'est un ex aujourd'hui certes mais il fut mon mari légitime à l'époque alors que je ne te connaissais même pas Khalil !

-Finalement pourquoi m'as-tu épousé Zahra ? Par dépit ? Pour rompre ta solitude ? Pour tenter de l'oublier ? Pour te leurrer ? Pour me leurrer ? Pourquoi ?

Elle se contenta de me regarder en secouant juste la tête comme par désolation !

-Réponds ! Criais-je comme un possédé en la secouant violemment par les épaules.

Je sentais ma pitoyable colère monter inlassablement, encore plus qu'elle ne l'était déjà, mélangée à une jalousie quasi bestiale. Quand j'imaginais que le cœur de ma femme appartenait peut-être toujours à son ex mari, son premier amour, j'avais des envies de meurtre !

-Calme-toi Khalil. Tu me fais mal ! Réagit-elle.

Je me rendis subitement compte que j'étais entrain de perdre pied et je lâchais immédiatement ses épaules.

Elle se pencha vers le chevet, prit une bouteille et me versa un verre d'eau qu'elle me tendit.

-Assied toi Khalil et tiens bois ça et s'il te plaît calme toi. Nous pouvons régler nos problèmes sans avoir besoin d'hausser le ton et d'ameuter toute la maison !

Je m'assis alors et bu le verre d'un trait en tentant, tant bien que mal, de retrouver mes esprits.
Elle me jeta un regard appuyé.

-Khalil, tu vois ce genre de réactions que tu as juste pour de détestables suppositions ? Il faut vraiment que tu arrêtes ça !

-Tu t'attends à ce que je reste calme quand tu veux me quitter pour ton ex mari !

-Bouma sossal déh mane (Ne m'invente surtout pas des choses) ! NDOUR n'a absolument rien avoir avec ma décision. Cela me fait mal Khalil que tu puisses me prêter de telles intentions... mais soit, ça ne devrait même plus me surprendre venant de toi !

-Que devrais-je penser quand tu m'annonces vouloir divorcer quelques heures seulement après l'avoir revu ?

-Tout comme cette manie que tu as de me reprocher l'amour que j'avais eu pour mon ex mari à presque chaque dispute, je ne vais pas rester avec toi pour que tu me reproches d'être celle qui t'a empêché d'offrir à ton fils un foyer stable en épousant sa mère... car oui tu me le reprocheras Khalil, je te connais. Si tu as envisagé d'abandonner l'idée d'épouser Fabi, c'est un peu à contrecœur, comme si je t'y obligeais... et ça je ne pourrais l'avoir sur la conscience ! Puisque je suis sûre de ne pouvoir supporter un ménage à trois, je préfère divorcer et te laisser reconstruire ta famille de rêve avec la mère de ton fils ! Je suis désolée ! Me disait ma femme en me regardant droit dans les yeux.

-Tu peux toujours rêver si tu crois que je vais te libérer Fatima Zahra. Je ne t'accorderais jamais le divorce, plus vite tu te mettras ça dans le crâne, mieux tu te porteras ! Toi et moi c'est loin d'être terminé, très loin Fatima, tu peux me croire sur parole ! Maintenant, si tu permets, je vais me coucher car je suis fatigué ! Lui répliquais-je sèchement avant de me lever et d'entrer dans la salle d'eau en claquant violemment la porte.

Plus frustré que moi en ce moment tu meurs ! Et dire qu'en revenant de Saint-Louis en début d'après-midi, tout ce à quoi j'aspirais c'était de retrouver ma douce épouse et de me reposer tendrement dans ses bras mais tout ce à quoi j'ai eu droit depuis ce sont des scènes, des engueulades, des regards maussades et même pas de tous petits bisous ou même un pauvre petit câlin. Et j'imagine que ce soir encore, ma pauvre tête reposera ailleurs que sur sa confortable poitrine. Privé si bêtement de mon si douillet oreiller ! Les petites gâteries, alors là, n'en parlons même pas, il ne faut pas rêver debout non plus !
Je promets qu'avoir la paix avec sa femme est mieux que tout son contraire !

Et bien sûr, rien ne s'arrangea quand je retrouvais Fabi pour tenter d'arranger l'énorme bourbier dans lequel je m'étais fourré tout seul.
Pourquoi avais-je l'impression d'être extrêmement doué pour me compliquer tout seul la vie comme un parfait petit idiot ?

-Tu te fiches de moi Fabi, c'est cela ? Réagissais-je vigoureusement à la surprenante annonce que mon ex future deuxième épouse venait de me faire tranquillement, mine de rien, en battant des cils pour tenter de m'amadouer.

M'enlevait-elle une enquiquineuse épine du pied ? Je ne saurais le dire, toujours est-il que Fabi venait elle-même de me sortir de la délicate situation où j'étais et ce, avant même que j'ai eu le temps de lui faire part de ma précédente décision.

-Mais non Ibrahim, c'est juste pour six mois tu verras, ça va vite passer !

-En Afrique du Sud ? Tu es timbrée ma parole !

-Je veux tu viennes avec moi. Tu verras qu'il y'a plein d'opportunités là-bas. Tu pourras tellement te faire de sous en lieu et place de la misère que tu gagnes par ici ! Reprit-elle effrontément.

-Comme si c'était cela qui m'intéressait !

-Ne me dis pas non plus que tu travailles pour la gloire ? Tu as beau bosser dans la santé, tu veux aussi des sous comme moi sinon tu n'aurais pas ouvert une clinique !

-Je suis bien ici moi dans mon pays et je m'y sens utile ! Mais là n'est pas la question, tu comptes encore abandonner ton fils pour aller en Afrique du Sud ! Lui répliquais-je dépité.

-Ne recommence pas Khalil ! Je ne vais pas "abandonner" mon fils comme tu dis, ce n'est qu'un projet de six mois. Ce nouveau challenge m'a été proposé et c'est difficile d'y résister pour la femme de défit que je suis. J'aurais Ismaël tout le temps au téléphone cette fois-ci et je reviendrais assez souvent... Et si tu acceptes ma proposition nous pourrons tous y aller ensemble, en famille ! Allez Honey, ce sera fun tu verras ! S'excitait-elle. Nous allons repartir sur de nouvelles bases et reconstruire notre petite famille comme au bon vieux temps ! Qu'est-ce que tu en dis ?

-J'en dis que tu es complètement inconsciente de vouloir encore tourner le dos à ton fils alors que tu viens à peine de le retrouver et qu'il commence tout juste à tisser un lien avec toi ! Répondis-je d'un ton acerbe.

-Tu es injuste Khalil. Je ne lui tourne pas le dos, je t'ai dit que dorénavant c'était lui ma priorité et...

-Drôle de priorité que tu as là ma chère quand tu poses des actes comme celui-ci ! La coupais-je amèrement ironique. Tu ne changeras donc jamais Fabi ? Tes intérêts et tes envies passeront-ils donc toujours en premier ?

-Oh mais arrête Khalil ! Toujours là à jouer au mec parfait alors que tu ne l'es point. Tu veux réunir ta famille comme tu le dis, qu'est-ce qui t'empêche d'accepter de venir avec moi hein ?

-Tu rigoles j'espère ? Et que veux-tu que je fasse de ma femme, de ma clinique ? J'abandonne tout en un claquement de doigts pour te suivre toi et tes folies carriéristes ?

-Parce que je suis une femme, c'est forcément à moi de faire ce genre de sacrifices ? Reviens au 21ième siècle Khalil ! Toi aussi tu dois savoir faire des sacrifices quand il le faut, ma carrière est tout aussi importante pour moi que la tienne l'est pour toi ! S'emportait-elle.

-Décidemment, tu ne changeras jamais Fabi, tu es une cause perdue ! Et dire que j'ai failli sacrifier mon mariage et la femme que j'aime pour offrir une soi-disant stabilité à mon fils ! Fatima Zahra, sera à jamais et de loin la plus grande stabilité pour Ismaël face à une mère aussi irresponsable que toi ! Lâchais-je avec une sorte de mépris flagrant.

-Parce que tu n'avais toujours pas compris ? Tu comptais réellement garder ta coincée là avec moi ? Mane dama woudjié woul Ibrahim gua xamko tay ! (Je ne vivrais pas dans un foyer polygame sois en certain !)

-Ndôk Fat Bintou ! (Tant mieux) alors car mon remariage avec toi est tout bonnement annulé ! Tu as réellement cru que je quitterai Zahra pour tes beaux yeux ? Tu es disjonctée ma parole ! Si je t'ai demandé de m'épouser, c'était uniquement pour mon fils mais puisque tu as décidé, d'encore une fois, le sevrer de ta personne, il n'y aura jamais rien entre nous ! ... Et manque encore de respect à ma femme devant moi, tu vas salement me sentir, j'oublierai alors que tu es la génitrice de mon fils ! Crachais-je.

-Tu parles de vouloir le bien d'Ismaël ! Que du pipeau moi je dis ! Djiguène guay djëndé sa dom, thimm, yaw do sax rouss (C'est une femme que tu préfères à ton fils !) Tshiiip !

-Même l'ombre de Zahra est mieux pour Ismaël que toi qui te dit être sa propre mère ! Heureusement que Dieu m'a ouvert les yeux avant que je ne commette l'irréparable. Si jamais j'avais laissé ma Zahra s'en aller pour ta belle tronche d'égocentrique, jamais nous nous en serions remis mon fils et moi ! Mais Alhamdoulilah, Dieu fait si bien les choses ! Reconnaissais-je.

-Finalement tu es aussi fade et inintéressant qu'elle, vous faites bien la paire ! C'est moi qui ne veux même plus de toi, homme faible que tu es tshiiip ! Crachait la frustrée.

-C'est cet homme faible qui t'empêche de dormir pourtant ! Mais devine quoi ? Cet homme est désormais la propriété privée exclusive de Fatima Zahra KASSÉ. Je te pardonne, dis ce que tu veux si cela peut te soulager !

-Vas te faire voir Khalil et avec elle en prime !

-Tu avais fait de moi un Challenge mais dommage pour toi, je ne suis pas un de tes marchés que tu conquiers...
Je suis cependant encore triste et déçu pour mon fils car il commençait à s'attacher à toi. Il ne t'avais jamais intéressé comme depuis sa naissance en fait, c'était de moi que tu avais fait un défi pour pourvoir me brandir tel un trophée mais raté ! Je...

-Mets-la un peu en veilleuse Khalil ! Tu commences sérieusement à me pomper l'air, à me saouler et à trop parler pour ne rien dire. Tu me gaves avec ton charabia là. Mon fils reste mon fils et je ferais dorénavant partie de sa vie que cela te plaise ou non. Tu ferais mieux de te mettre ça dans le crâne d'ores et déjà. Maintenant sors d'ici, j'ai assez vu ta tête de nœud ! Me cria-t-elle en me poussant vers la sortie.

Je la laissais faire et me laissais pousser quasi docilement. Elle referma la porte sur moi en la claquant violemment !
Elle est folle, cette femme !

Comment allais-je dire à mon fils que sa mère avait encore décidé de l'abandonner ?
Pauvre Ismaël, il n'avait vraiment rien fait dans sa jeune vie pour mériter une telle mère. Tout est de ma faute, c'est moi qui la lui avais choisi et je m'étais, encore une fois de plus, gouré sur toute la ligne ! Et dire que j'avais failli perdre ma Zahra pour cette folle dingue. Je l'aurais amèrement regretté ! Et pourtant j'aurais dû suffisamment connaître Fabi pour savoir, qu'avec elle, tout était possible.

Finalement c'est cet amour fou que j'avais pour ma femme qui m'avait empêché de commettre la plus grande bourde du siècle.
Heureusement que Zahra m'avait fait revenir à la raison bien avant même que Fabi ne revienne avec cet ultime frasque.

Ceci étant dit, maintenant la grande question était de savoir, comment enlever de la tête de ma femme, cette idée ridicule de divorce ?
Je sens que je vais devoir galérer car là, elle a carrément serré la vis. Zahra ne démord absolument pas de son idée et m'ignore royalement depuis quelques jours, ce que je ne supporte plus d'ailleurs ! Il va falloir être ingénieux et se préparer à sérieusement ramer !
Ce sera loin d'être facile, je le sens !

Fatima Zahra KASSÉ GUISSÉ

Ai-je envie de divorcer ?
Bien sûr que non ! J'aurais préféré ne pas avoir à le faire mais là, je m'y sens un peu contrainte.

En me liant à Khaliloulah, je pensais cette fois-ci être la bonne enfin. Alors divorcer avant même d'avoir célébré le premier anniversaire de ce mariage, non je ne l'avais pas prévu !(Bou yagué you sikalma mba ñou guafalma !) La société risquerait de finir par trouver le moyen de me pointer du doigt ou de me dénigrer et tout serait de ma faute car je serais celle qui n'arriverait à rester dans aucun de ses mariages !
A dire vrai, moi-même, je risquerais de finir par y croire ! À penser que je porte la poisse ou alors c'est que je n'ai vraiment pas de chance ! Tous mes deux mariages avaient débuté de la même manière pour se terminer de la même façon à peu de choses prés. Au début, tout était beau et génial et à la fin ça devenait affreux et décevant et le pire c'est que l'on ne peut même pas me reprocher de ne pas avoir fait d'efforts.

Le retour de Fatoumata Bintou MBODJI avait redistribué les cartes et je connais mon mari, il avait beau décidé de renoncer à elle mais il ne cessera de me le rabâcher dans les oreilles à chaque dispute me culpabilisant à chaque fois.
Non je ne veux pas vivre dans de telles conditions. Je vais tranquillement me retirer et les laisser jouer à la parfaite petite famille, papa, maman et leur fiston.
Comme quoi un mariage entre divorcés pouvait très vite partir en cacahuètes quand leur passé venait s'immiscer.

Je suis arrivée à un stade de ma vie où j'ai franchement beaucoup plus important à faire que de devoir me disputer un homme. Nous sommes des adultes majeurs et vaccinés et non plus des ados. Toutes nos décisions devant être assumées alors si Fabi veut Khalil et que Khalil veut également Fabi alors grand bien leur fasse !

Je pense qu'il est réellement temps pour moi Fatima Zahra KASSÉ d'être sevrée des hommes et de me recentrer sur ma propre personne. Il est plus que temps de m'occuper de moi sans l'attendre forcément des autres. Je ne sais pas moi... genre aller faire le Hajj, voyager un peu plus, faire le tour du Jollofland pour commencer, apprendre plusieurs langues locales, découvrir d'autres cultures, faire du parachute, voler en montgolfière comme j'en avais toujours rêvé... bref faire toutes ces choses que j'aime sans aucune contrainte. Me créer mon propre bonheur ou créer du bonheur autour de ma personne.

Finalement, le mariage ne doit pas être fait pour moi car après tout, ce n'est pas une obligation. Dans ma religion se marier est Sunnah, c'est préférable car par lui, le croyant compléterait la moitié de sa religion selon une tradition prophétique. Donc se marier c'est bien, c'est même très bien voire excellent mais être célibataire n'est pas non plus interdit si on sait se tenir à carreau. Car rappelons le, pour les musulmans, l'institution du mariage est censée être source de tranquillité pour les deux époux comme le dit Allah dans le Coran au verset 21 de la sourate 30.
Et moi j'avais perdu ce degré de tranquillité en cours de route alors c'est que forcément il y'a quelque chose qui cloche. Ou bien j'étais mal tombée et deux fois de suite ou alors c'était que je m'y prenais très mal. Toujours est-il que je suis épuisée de toujours tellement donner de ma personne pour me retrouver en fin de compte seule en y laissant toutes mes plumes.
J'avais tellement donné dans mes deux mariages pour au finish me retrouver perdue et sans rien.
Je me consolais toutefois en me disant que tous mes actes ayant été guidés par la recherche de l'agrément de mon Seigneur, je n'aurais finalement rien perdu s'ils ont été acceptés.

Certes ce furent deux situations et deux contextes différents mais également deux types d'amour complètement opposés, je dois l'avouer !

Pape Demba NDOUR, je l'aimais si aveuglément, si profondément, au-delà de toute limite rationnelle, à tel point que je me perdais dans l'amour fou que je lui vouais. J'étais capable de lui passer tout et n'importe quoi, j'acceptais presque tout venant de lui car amouma wone bén saago si mome (je m'oubliais limite pour son plaisir et son bonheur à lui). Cet amour était un peu malsain, une sorte d'amour passionnel aliénant et destructeur car je l'aimais lui plus que je ne m'aimais moi et c'est ce qui avait causé ma perte. J'étais quasi dépendante de lui, j'allais même jusqu'à me dire que je ne serai plus rien sans lui. Je ne sais même pas jusqu'où serait allée cette aliénation si les choses ne s'étaient pas passées telles qu'elles l'avaient été. Si la combine des sorcières n'avait pas abouti et qu'il m'ait répudié, je pense que je serais quand même restée à être torturée et humiliée dans cette maison par amour pour lui jusqu'à ce que le sort ne soit rompu ou pas d'ailleurs, qui sait ?

Ibrahim Khaliloulah GUISSÉ lui, je l'aime profondément, oui je l'aime, il ne faut pas s'y méprendre ! Mais lui je l'aime de façon disons... beaucoup plus raisonnée. Je ne l'aime pas moins non... mais mon amour pour lui est plus sain, plus sécurisant, plus apaisant et moins destructif. En l'aimant lui, je continue de m'aimer moi et de ce fait je garde l'estime de ma personne. Bien que faisant nombre de concessions car il en faut pour qu'un mariage perdure, je n'accepte plus de supporter l'insupportable au nom de l'amour... ou plutôt je refuse certaines choses pour l'amour que j'ai pour moi-même en premier.
Je ne sais pas si je me fais comprendre mais moi je me comprends et c'est l'essentiel !

Ah ces hommes !
Il est vrai que l'égoïsme n'a pas de sexe, il n'est l'apanage exclusif ni de l'homme ni de la femme, il y'a des égoïstes de tous bords. Cependant certains hommes à eux seuls raflent la palme d'or de ce maléfique défaut. Ces parfaits petits égoïstes veulent que nous femmes fassions d'eux le centre de gravité de notre monde. Toute notre existence graviterait autour d'eux et dés qu'on n'ose réclamer la réciprocité, là ils commencent à parler allemand.
Khalil par exemple, il veut limite que je respire par lui. Je suis à ses petits soins matin et soir, ne ménageant aucun effort pour son confort, son bien-être et son plaisir personnel mais il avait fallu que je dise non une fois, contrariant ainsi ses plans et hop je devenais la méchante de l'histoire.
Moi alors ? Je n'ai pas de ressentis peut-être ? N'ai-je pas un cœur gorgé de sang et qui peut être heurté ?

Khalil était devenu comme fou dernièrement, il avait horreur de ne pas être calculé et je l'ignorais royalement en ce moment et le pire, il refusait carrément de m'accorder le divorce soi-disant parce qu'il m'aime et ne supporterait pas de me perdre. Ça, il fallait y penser avant mon pote avais-je envie de dire !

Il faisait des pieds et des mains pour se faire pardonner. Il s'était ainsi lancé dans une opération "re-séduction".
Bah voyons tonton ! Bonne chance !

Ce week-end, mon futur ex mari s'était mis aux fourneaux. Le vieux couple GUISSÉ était au Fauta pour quelques jours avec Asta et Ismaël était en week-end chez sa mère, autrement dit nous avions la maison pour nous tous seuls. Moi, je m'en fichais pas mal en ce moment mais Ibrahim avait décidé d'en profiter pour me faire redécouvrir les spécialités culinaires de ses ancêtres marocains.
Khalil était quasi un cordon bleu, sûrement les nombreuses années passées à l'étranger l'y avaient beaucoup aidé. Il n'avait cependant pas trop le temps de se mettre aux fourneaux mais quans il le faisait, on n'était jamais déçu. Et ce n'était pas la première fois qu'il me régalait de ses talents... en plus il est d'un sexy avec son tablier là wépépé... mais mieux vaut que je calme mes ardeurs, guerre froide oblige (amouma bén djom) !
Il m'avait donc présenté un délicieux Tajine d'agneau, digne des plus grands chefs gastronomiques marocains et j'exagère à peine. Je me suis régalée jusqu'à la dernière cuillère.
Quoi ?
Je boude certes mais mon ventre lui ne boude pas alors pourquoi devrais-je me priver quand c'était si gentiment proposé ?

Au cours du diner, il avait évidemment tenté une approche en cherchant à m'amadouer avec son numéro de charme habituel mais je l'écoutais distraitement, réagissant à peine à ses blagues pourries là.
Il ne m'aura pas ainsi, pas avec un simple dîner. Je ne suis pas une faible moi ! Non je ne suis pas une femme facile weuh !

Deux semaines étaient ainsi passées et j'étais toujours, plus que jamais décidée, campant sur ma décision de divorcer d'avec Khalil.
Loin de se décourager, il continuait à faire des efforts et à tenter de me reconquérir selon ses propres termes.
Aujourd'hui, il m'avait presque obligé à le suivre à l'île de Ngor où il avait décidé, semble t-il, de me sortir le grand jeu... ou plutôt le grand discours !

-Guidélam, n'as-tu toujours pas fini de me torturer ? Aie un peu pitié de moi toi aussi ! Tu n'es pas une rancunière d'habitude alors ne prends pas mes détestables habitudes !

-Dëkëndô déh day walé. Dëk bi nak dafa néex, xamou ñou kou toñe, kou fayou lañou xam ! (Ce pays est marrant, on s'en fiche carrément de la personne qui a déclenché les hostilités, on s'en prend toujours à celle qui n'a fait que répliquer) ! Répondis-je un brin sarcastique.

-Donc tu cherches à te venger de moi ou à me punir ? Si c'est le cas, saches que j'ai bien retenu la leçon et je ne suis pas prêt de recommencer. Tu peux alors lever la sanction !

-Je ne cherche pas à me venger de quoi que soit Ibrahim ! Je n'en ai ni le temps ni l'énergie. Je suis très loin d'être dans des choses aussi puériles mais si cela t'as permis au moins de comprendre ce que j'ai toujours ressenti quand tu me faisais la tête, c'est déjà ça !

-Leçon sue et maitrisée maîtresse Guissé ! Essaya-t-il de plaisanter

-Ibrahim, pourquoi m'as-tu trainé jusqu'ici ? À part déguster du bon poisson grillé dont je raffole et d'ailleurs merci en passant, c'est toujours aussi délicieux par ici, c'est quoi le projet ?

-Je t'ai amené ici, hors de notre zone de confort pour qu'on puisse avoir une discussion à cœur ouvert, sans tabous ni faux semblants, qu'on puisse se dire les choses sincèrement.
Dis-moi ce que tu as dans le cœur Guidélam, reproche-moi ce que tu veux et on repartira sur de nouvelles bases plus saines !

-Khalil, nous ne pouvons plus continuer à vivre comme nous le faisons. Accorde moi le divorce comme ça tu iras reconstruire ta famille parfaite avec ton fils et sa mère et moi je pourrais vivre en paix sans pression ni culpabilité aucune. Tout ceci ne rime absolument à rien, tu nous fais juste perdre du temps à tous les deux !

-Je ne peux pas me résoudre à te laisser sortir de ma vie Zahra, mon pauvre cœur n'y survivrait pas. Je sais que c'est trés égoïste mais ne me demande pas l'impossible s'il te plaît... Comment veux-tu qu'une personne survive sans son cœur ? Et moi Zahra tu es mon cœur ! Mane yaw rék la bëgg Fatima Zahra, dama la nopp ba doff té lolou xam guako (Je n'aime que toi Fatima Zahra et ça tu le sais !) Me déclarait amoureusement le beau parleur du dimanche, infléchissant légèrement sa voix lui donnant ainsi une touche très romantique.

-Khalil, j'ai beau être habitué à tes sautes d'humeur mais je n'en peux plus de devoir être ton bouc émissaire à chaque fois que tu t'emportes. Je ne vivrais pas la conscience tranquille avec le reproche permanent d'avoir été celle qui t'a empêché d'offrir à Ismaël une...

-Zahra, je sais que j'ai agi en parfait idiot mais comprends-moi aussi. Je n'ai pensé qu'à mon fils au point d'avoir failli louper le coche, encore une fois. Il est ce que j'ai de plus cher au monde et le pauvre a tellement souffert de par mes erreurs du passé car c'est moi qui lui avait choisi une mauvaise mère. Il était si heureux quand Fat Bintou était revenue que j'avais baissé ma garde pensant qu'elle avait changé. J'avais décidé d'enterrer le passé pour pouvoir lui préserver ce bonheur, lui offrir enfin la chance de vivre sereinement entouré de ses deux parents, ce dont il a été privé depuis sa naissance. Et ça Zahra, tu ne peux pas me le reprocher ! Me coupa-t-il

-Bien sûr que non Khaliloulah. C'est tout à ton honneur et je respecte ta décision mais tu te dois aussi de respecter la mienne de ne pas vouloir être cette ombre qui assombrira votre beau tableau. Je ne saurais te reprocher de vouloir agir pour le bien d'Ismaël, tu es un bon papa et tu te dois de penser au bien-être de ton fils. Mais moi aussi je pense à mon bien-être. Tout ce que je te demande, c'est que tu m'accordes le divorce que je puisse, moi aussi, vivre en paix avec moi-même ! Répliquais-je !

-Je ne peux pas faire ça Fatima !

-Tu ne peux pas avoir le beurre, l'argent du beurre et le c** de la crémière en prime !

-Ton langage jeune fille, c'est depuis quand ces manières ! Sermonna-t-il en souriant légèrement !

-Tu sais que j'ai raison !

-Zahra, tu es de loin la meilleure chose qui nous soit arrivée à mon fils et moi, ça je ne m'en rends compte que trop bien... Je suis retombé dans le panneau et je me suis fait ré avoir en beauté. Fabi n'a jamais eu l'intention de changer, elle va encore une fois abandonner Ismaël... elle part pour l'Afrique du Sud le mois prochain...

-Attends...Quoi ?

-Eh oui !

-Ah je comprends mieux maintenant, tout s'éclaire dans mon esprit tout d'un coup ! Remarquais-je déçue. Fabi te l'as mis à l'envers et tu décides de te rabattre sur Fatima Zahra, la bête et disciplinée... je suis désolée pour toi mon cher mais je ne suis pas une roue de secours qui n'est là qu'en cas de crevaison, corvéable à merci, se tenant toujours sagement dans le coffre de la voiture, attendant qu'on daigne bien vouloir de ses services et elle s'exécute toujours sans broncher, docile à souhait ! Non... Je ne serais pas cette femme de secours !

-Tu as tout faux Guidélam ! J'avais pris ma décision de renoncer à ce second mariage bien avant de connaître les projets de Fat Bintou parce que justement je t'aime et je me suis rendu compte de mon erreur à temps. C'est en allant la voir pour en discuter avec elle que j'ai appris pour l'Afrique du Sud. Tu peux me croire Zahra, cette semaine où tu as été à Dubaï, j'avais pris le temps de bien réfléchir et je m'étais rendu compte de la grosse bourde que je m'apprêtais à commettre... Ismaël est bien avec toi, tu lui as toujours offert ce que sa propre mère ne lui avait jamais donné et moi tu es mon rayon de soleil ma Zahra et tu le sais !

-C'est trop facile ça Ibrahim !

-Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre ! Nous commettons tous des erreurs Fatima et moi je suis qu'un être humain donc je ne suis pas parfait. J'ai commis une erreur, je le reconnais et je n'ai aucune honte à te demander pardon ! Alors que veux-tu que je fasse Guidélam ? Me mettre à genoux ?

Et il joignit le geste à la parole ce fou malade là qui me sert d'époux, mettant un genou à terre.

-J'ai conscience qu'il faut que je revois sérieusement mon comportement vis-à-vis de toi. J'ai un comportement exécrable, sauvage, égoïste et puéril mais c'est toi qui m'aidais à le combattre. Alors s'il te plaît, continue le travail remarquable que tu as commencé en m'aidant à vaincre mes démons et venir à bout de mes vilains défauts... Je sais que c'est beaucoup te demander et que cela ne sera pas une mince affaire mais toi seule peux faire ressortir la meilleure version de moi-même. Alors s'il te plaît Omri, ne m'abandonne pas ! Reste avec ton idiot de mari jaloux, colérique, boudeur, rancunier et que sais-je encore, bref plein de défauts mais qui t'aime plus que tout ! Me confessait-il toujours genou à terre et mes mains dans les siennes.

-Lève-toi Khaliloulah, tu es entrain de nous afficher là ! Tout le monde nous épie, ils pensent sans doute que tu me demandes en mariage ! Protestais-je

-Je m'en fiche, qu'ils regardent ! Je te redemanderai de m'épouser s'il le faut !

Je me suis alors mis à genoux à mon tour. Il veut jouer à ça, on va jouer ! Je ne vais quand même pas le laisser dans cette position sans réagir !

-Khaliloulah, ceci n'est pas une position confortable pour moi alors tu ferais mieux de te lever. Yaw sama Sangue gua Guissé Maabo, li baxoul si mane dafe may guañe (Tu es mon roi Guissé Maabo, tu ne dois pas te mettre à genoux devant moi !) Dis-je

-Je ne me lèverai pas tant que tu ne m'auras pas pardonné ! S'entêta-t-il

-Je t'ai déjà pardonné Khalil et je te l'ai déjà dit !

-Tant que tu n'auras pas accepté de rester avec moi alors et de renoncer à ces idées stupides de divorce. Mane ak yaw, pikak pelle rék, té sax lolou bén temps rék lay done, dañouy dadjé Aljanna gua done sama Ouroul Ayni, ma guéd yici dess yép (Nous deux ce sera jusqu'à la mort et encore, ce ne serait que pour un laps de temps car nous nous retrouverons au Paradis où tu seras ma femme du Paradis et je renoncerai à toutes les autres) !

-Okay, monsieur le beau parleur, que Dieu nous accorde déjà le Paradis pour commencer et on verra si celui qui veut quatre femmes dans cette vie sur terre pourra renoncer aux milliers de femmes du Paradis !

-Je n'en veux pas quatre moi, tu me suffis amplement. À toi seule, tu es l'équivalente de quatre bonnes femmes réunies !

-Dis celui qui a failli convoler en secondes noces il y'a peu !

-Je suis sérieux Zahra... et si nous faisions notre mariage civil ? Allons à la mairie et je te le prouverai ! Alors Fatima Zahra KASSÉ, le cœur d'Ibrahim Khaliloulah, veux-tu me faire l'immense honneur de redevenir ma seule et unique épouse devant monsieur le maire ? Posait-il à fond dans son délire.

-C'est bon Khalil, je renonce au divorce maintenant lève-toi car il commence à y avoir un petit attroupement autour de nous là !

-Et pourtant nous sommes dans un coin tranquille là. Bande de curieux, certaines personnes sont toujours à l'affût, à la recherche du sensationnel, du croustillant ! Charriait-il en se levant enfin.

-Il ne fallait pas te donner en spectacle dans ce cas ! Répliquais-je en faisant de même !

Ouf ce n'était pas trop tôt ! Je commençais à ne plus sentir mes jambes moi !
Nous reprenions donc nos places assises !

-Tu es tenace ma Zahra. Tu ne te fâches pas facilement mais quand tu le fais ce n'est pas du pipi de chat ! Je ferais en sorte de plus jamais t'énerver car tu ne lâches rien... Je t'aime, tu sais ça n'est-ce pas ?

-Bien que je sois "vieille et stérile et j'ose encore me permettre d'avoir le choix" ? Dis-je en lui rappelant ces mots qu'il m'avait dits et qui m'avaient profondément blessés. Et puisqu'on parle à cœur ouvert, autant y aller et se vider ! Il y'a nombre de belles femmes dans ce pays, n'oublie pas qu'elles n'attendent que toi alors... Continuais-je avec une pointe d'ironie.

-Ne me rappelle pas toutes ces horreurs que je t'avais sorties, je t'en prie ! Ces mots étaient juste méchants mais n'avaient aucun sens... Comme si l'amour se basait sur des critères aussi triviaux !
L'amour a une liberté déconcertante ! Pour moi, l'amour est le sentiment le plus libre et démocratique qui soit. Il n'agit que selon son bon vouloir, en suivant ses propres règles et codes à lui. Ce n'est pas pour rien que des fois on peut croiser un couple et avec notre esprit étroit d'humain prompte à juger au premier coup d'œil, l'on se demande ce qu'ils font ensemble tellement on les prend pour "incompatibles" alors qu'ils s'aiment tout simplement. Une femme peut être tellement "moche" qu'on la désignerait du doigt au passage alors que pendant ce temps, quelque part dans ce monde, il y'a un pauvre homme à qui elle ôte le sommeil, tellement il est fou d'elle. Et vice versa. C'est là que l'expression "la beauté est relative" prend tout son sens car la beauté est avant tout dans l'œil de celui qui regarde et les yeux de l'amour sont toujours beaux et lumineux. Alors pour moi, tu es la plus belle femme de l'univers et je m'en fiche de la beauté des autres, c'est toi que je veux. Je regrette tout, absolument toutes les méchancetés que je t'ai dites. J'ai même honte, ne serait-ce que de penser que j'ai osé te dire certaines choses. Ce n'était pas digne de moi, tu avais raison. Discourrait mon beau parleur de mari.

Je le regardais juste sans rien dire m'imprégnant de ses paroles profondes, toutes dents dehors.

-Tu sais Fatima, je sais que tu ne m'aimeras jamais de la façon dont tu aimais l'autre là...
Je tentais de protester mais il m'en dissuada d'un geste de la main.
Laisse-moi continuer jusqu'au bout s'il te plaît et je te promets que c'est la dernière fois que je t'en parle mais comme on a décidé de mettre cartes sur tables alors faisons le, même avec les sujets qui fâchent... Je sais que tu m'aimes à ta façon... pas aussi... aussi passionnellement que l'autre mais je m'en contenterai... Je sais que tu as l'impression que je te parle tout le temps de lui mais je suis jaloux ndax moma djitou sissa xól (parce qu'il a été le premier dans ton cœur). Et je ne te le reproche pas et tu n'a pas à t'en excuser comme tu le penses... c'est juste moi... mais tu me connais maintenant avec ma jalousie hors norme... J'imagine que dans une relation, il y'a toujours une personne qui aime plus que l'autre et ce n'est pas grave, je serai cette personne pour nous. Comme je te l'avais dit avant notre mariage, j'ai suffisamment d'amour dans mon cœur pour nous deux ! Me confiait mon mari quasi stoïquement.

Je lui pris alors les deux mains que je serrais tout contre moi avec force comme si je tentais de lui communiquer l'intensité de mon ressenti.

-Je veux que tu sois rassuré Khaliloulah ! Pape Demba NDOUR fait définitivement partie de mon passé. C'est très malsain de te comparer à lui dans mon cœur car tu n'es pas lui et lui n'est pas toi. Tu as bien fait d'avoir utilisé le passé en disant que "tu aimais", ce qui signifie quelque chose de révolu ! Il est mon passé et toi, tu es mon présent et mon futur. Je l'aimais lui mais je t'aime toi... Je ne t'aime pas à ma façon comme tu dis Khaliloulah, je t'aime tout simplement et je veux que tu en sois convaincu et que plus jamais tu n'aies à en douter ! Puis-je compter sur toi Hobi ? Posais-je amoureusement.

-Je viens de te le promettre à l'instant et je compte tenir parole ! Mais penses-tu réellement ce que tu viens de me déclarer là ?

-Je t'aime Khaliloulah GUISSÉ Maabo sama Sanguou boop dji (mon prince à moi toute seule) !

Et il me fit alors son réel sourire craquant qui m'avait fait chavirer dés le premier instant où j'avais croisé son magnifique regard dans ce parking de restaurant.

-Rentrons chez nous Guidélam sinon je ne répondrai plus de moi et nous sommes loin d'être seuls dans cet endroit infesté de petits curieux férus de quoi se mettre sous la dent ! Disait mon farceur de mari.

Et ce fut bras dessus, bras dessous que nous nous dirigions vers la voiture comme deux ados amoureux pressés de célébrer notre réconciliation comme il se devait.
La réconciliation étant évidemment la seule bonne chose dans les disputes d'un couple !

************************************
Un, deux et trois...
Cela faisait trois mois maintenant que nous avions retrouvé paix et quiétude dans la demeure des GUISSÉ. Ibrahim Khalil était dans un processus constant de travail sur lui-même pour lutter contre ses mauvais penchants et il faisait de réels efforts de jour en jour à mon plus grand bonheur.
Fatoumata Bintou MBODJI était partie en Afrique du Sud il y'a deux mois pour une mission consulting de six mois en laissant la direction de son entreprise à un de ses proches collaborateurs. Ismaël avait été, bien évidemment, très triste et déçu par la nouvelle. Il avait tellement pleuré le pauvre que cela m'avait fendu le cœur de le voir dans cet état à son si jeune âge. Il avait même refusé de s'alimenter pendant des jours à moins qu'on ne l'y força ! Nous avions finalement pu le calmer en le rassurant que sa mère n'était partie que pour six mois et non définitivement, qu'elle reviendrait et que cette fois-ci, il pourrait le joindre au téléphone très fréquemment.

Et Fat Bintou avait tenu parole ! Elle l'appelait tous les jours et parfois même, c'était elle qui lui racontait une petite histoire avant qu'il ne s'endorme. Elle était même revenu il y'a quinze jours pour passer tout un week-end avec lui à son plus grand plaisir. Je pense, qu'Ismaël avait finalement compris, du haut de son jeune âge, qu'il n'aurait jamais une relation "classique" avec sa mère et il avait fini par l'accepter et s'y faire.

Mon fils avait repris sa bonne humeur habituelle et c'était tout ce qui comptait pour moi. Lui et moi avions réussi à retrouver notre complicité d'antan et je tentais, tant bien que mal de combler le vide laissé par Fabi tout en essayant de ne jamais m'immiscer dans leur relation ou chercher à prendre la place de cette dernière.
Fatoumata Bintou MBODJI reste sa mère malgré tout et moi je suis sa maman Zahra comme il m'appelait et j'en étais contente. Je l'aime ce garçon et je veux qu'il soit heureux et épanoui comme tous les jeunes garçons de son âge et je ferais mon possible pour cela.

************************************
Nous étions vendredi soir, dans notre chambre mon mari et moi.

-Guidélam, est-ce que xamguani dagua guënë mol temps yi, xawmou loutax nak ! (Mon amour, je n'en sais pas la raison mais sais-tu que tu es encore plus appétissante ces derniers temps ?) heuh... On dirait qu'il y'a quelque chose de modifier sur ta personne ? Hum... Tes seins ont quasiment doublé de volume rendant ainsi mes deux oreillers privés tellement plus confortables mum ! Me fit-il remarquer d'une voix très rauque en gémissant, ses mains se baladant toujours partout sur mon corps.

A ces mots, je marquais un temps d'arrêt soudain très troublée. Il me senti blêmir et me fixa une seconde dans une totale incompréhension !

-Khaliloulah ?

-Oui mon amour ?

-Je... je pense que...que... je... je suis... enceinte !

-Mouni ? (Elle a dit quoi là) ?

Et j'éclatais en sanglots !

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🇸🇳🇸🇳🇸🇳🇸🇳🇸🇳🇸🇳🇸🇳
AMK_Rassoul

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