REBELLE

By Revelaworld

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On a l'habitude de dire que chaque famille est différente d'une autre. Oui partant de la composition d'une fa... More

Intro
PARTIE. 1
PARTIE. 2
PARTIE 3
PARTIE 4
PARTIE. 5
PARTIE 6
PARTIE. 7
PARTIE 8
PARTIE. 9
Bonne fête
PARTIE: 10
PARTIE. 11
PARTIE. 12
PARTIE. 13
PARTIE. 14
PARTIE. 15
PARTIE. 16
PARTIE. 17
PARTIE. 18
PARTIE. 19
PARTIE. 20
PARTIE. 21
PARTIE. 22
PARTIE. 23
PARTIE. 24
PARTIE. 25
PARTIE. 26
PARTIE. 27
PARTIE. 28
PARTIE. 29
PARTIE. 32
PARTIE. 30
PARTIE. 31
PARTIE. 33
PARTIE. 34
PARTIE. 35
PARTIE. 36
PARTIE. 37
PARTIE. 38
PARTIE. 39
PARTIE. 40
PARTIE. 41
Miss you !!!
PARTIE. 42
PARTIE. 43
PARTIE. 44
PARTIE. 45
PARTIE. 46
PARTIE. 47
Au delà du destin
PARTIE. 48
PARTIE. 49
Info
PARTIE. 50
Happy New Year
TOME II
TOME II: PARTIE 1
TOME II: PARTIE. 2
TOME II: PARTIE. 3
TOME II : PARTIE. 4
TOME II : PARTIE. 5
TOME II: PARTIE. 6
TOME II: PARTIE. 7
TOME II: PARTIE. 8
TOME II: PARTIE 9
TOME II: PARTIE. 10
TOME. II : PARTIE. 11
TOME II: PARTIE. 12
TOME II: PARTIE .13
TOME II: PARTIE. 14
TOME II: PARTIE. 15
TOME II: PARTIE. 16
TOME II : PARTIE. 17
TOME II: PARTIE 18
TOME II: PARTIE 19
Ramadan Mubarack
TOME II: PARTIE. 20
TOME II: PARTIE 21
TOME II: PARTIE. 22
DEWENATY
TOME II: PARTIE 23
TOME II: PARTIE 24
TOME II: PARTIE 25
TOME II: PARTIE. 26
TOME II: PARTIE. 27
TOME II: PARTIE. 28
TOME II: PARTIE . 29
TOME II: PARTIE. 30
TOME II: PARTIE. 31
TOME II: PARTIE. 32
TOME II: PARTIE. 33
INFO
TOME II: PARTIE. 34
TOME II: PARTIE. 35
TOME II : PARTIE. 36
TOME II: PARTIE. 37
TOME II : PARTIE. 38
TOME II: PARTIE. 39
TOME II: PARTIE. 40
TOME II: PARTIE. 41
TOME II: PARTIE. 42
TOME II: PARTIE. 43
REBELLE TOME II: PARTIE. 44
TOME II: PARTIE. 45
TOME II: PARTIE. 46
TOME II: PARTIE. 47
TOME II: PARTIE. 48
TOME II: PARTIE. 49
Ramadan Mubarak
TOME II: PARTIE. 50
TOME II: PARTIE. 51
TOME II: PARTIE. 52
TOME II: PARTIE. 53
Bonne fête !!!
INFO
REBELLE TOME II: PARTIE. 55
REBELLE TOME II: PARTIE. 56
TOME II : FINAL
INFO
Coming soon........
AFTER................
AFTER..........
En route pour une nouvelle aventure

TOME II: PARTIE. 54

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By Revelaworld

_ Tu as raison. C’est juste que quand je suis enceinte, j’aime me sentir bien dans mon corps. Juste bien, sans limite de degrée ou de durée. Ne pas avoir de nausées, ne pas faire de malaises, n'avoir mal ni au ventre, ni aux jambes, ni au dos. Ne pas voir mon vagin devenir le lieu à visiter lors de mes visites prénatales. J'aime ne pas passer mon temps chez le gynécologue car j’ai toujours l’impression d’etre malade. J’aimerai faire ce que je veux et non ce qu’on m’impose. Manger et boire ce qui me plait, sans que cela n'ait d'incidence sur personne ou mon bébé. Ne pas vivre dans la peur, dans l'angoisse de l'incertitude. Ne pas me noyer dans un puits sans fond de paperasse diverse et variée comme mon carnet de santé, les résultats d'analyse et les comptes-rendus d'échographie. J’aimerai tant pouvoir dormir la nuit. Ne plus etre déranger ni par les envies pressantes, ni par les coups dans les cotes, ni par le volume de mon ventre, ni par les insomnies de fin de grossesse……..

…………………………………………………………………………

Victor Hugo disait : “Qu'est-ce que l'impossible ? C'est le foetus du possible. La nature fait la gestation, les génies font l'accouchement.”

Qui conçoit en secret accouche en public. Bébés : facile à faire, difficile d’en accoucher. Le devoir de la mère ne s'arrête pas avec l'accouchement, ni avec l'allaitement, ni au mariage ; non, l'obligation de la vraie mère continue tant qu'elle est vivante……………………..

En Aout débutait la dernière ligne droite et rétrospectivement je pouvais dire que c’était le meilleur moment. Comme par miracle, physiquement je me portais mieux que les 8 derniers mois. Mes démangeaisons, mes nausées s’étaient littéralement estompées. Seul mon mal de dos persistait. Et pour cela je faisais plusieurs séances  d’ostéopathie qui me soulageaient un peu. J’avais hâte de rencontrer ma fille, mais j’avais surtout hâte de redevenir une seule personne dans mon corps.

Ces trois derniers jours, je me réveillais avec de grosses douleurs constantes au niveau du périnée. Après deux monitos et des consultations avec mon obstétricien, il m’avait fait savoir qu’il s’agissait de légères contractions. Selon lui le bébé commençait à descendre d’où les douleurs aiguës. Après une radio pour évaluer la taille de mon bassin, David a été rassurant. Avec mes nombreuses demandes et supplications, il m’avait expliqué qu’on tenterait l’accouchement par voie basse et qu’il serait toujours temps de passer sur une césarienne si nécessaire. Néanmoins il m’avait quand même avertie d’un gentil : « Il va falloir que tu prépares ton périnée ». Le col n’étant pas dilaté, mon docteur avait préféré me laisser rentrer.

Préparer mon périnée que ne fallait-il pas entendre avec la grossesse ? Outre l’huile d’assouplissement je ne faisais pas grand-chose pour préparer mon périnée. Selon Elisa, augmenter les rapports sexuels aidait grandement à ce niveau. Mais cela faisait plus d’un mois que mon mari et moi étions en abstinence total. Pour faire l’amour il fallait du désir et le désir n’était plus présent des deux côtés. Si de mon coté, je ne me sentais plus attirante, que ce gros ventre qui me gênait grandement dans mes positions de son côté mon mari s’inquiétait plus pour ma santé. Depuis ce jour où j’avais un tout petit peu saigné après un rapport, il avait juré me retoucher à nouveau qu’après la naissance du bébé. Et Sir Hamdel Sy respectait toujours sa parole.

_ Humm madame a l’air de bonne humeur ce matin ! Me retrouva mon mari dans sa pièce préférée.

Monsieur avait aménagé l’une de nos deux chambres de libre en chambre de bébé. Dans sa tête il avait déjà une idée bien précise de ce qu’il voulait pour sa fille. Alors sans que je n’aie mon mot à dire, il avait engagé des décorateurs d’intérieurs pour donner vie à ses idées. Malgré qu’on attende une fille, il n’y avait pourtant aucune trace de rose dans cette pièce. Pour la simple et bonne raison que lord Sy n’était pas tellement friand de cette couleur. Pour les couleurs, il avait opté pour du blanc bien évidement avec un soupçon de violet clair et foncé constitué par des autocollants de papillon de plusieurs dimensions qui formaient un grand S majuscule sur l’un des murs. 

_ C’est le cas cette sortie hier avec Elisa m’a fait le plus grand bien qui soit. Lui chuchotai-je au creux de l’oreille

En effet, pour préparer mon accouchement j’avais demandé à madame Mantane de m’accompagner dans un centre de beauté et de remise en forme. Je ne le regrettai pas au contraire. Après une épilation complète, une manucure, une pédicure, un spa, un massage et soin faciale, je me sentis vraiment légère. D’ailleurs, j’en avais profité pour dompter ma nouvelle crinière par un brushing.

_ Tu ne devrais plus sortir les jours à venir. Le travail peut commencer à tout moment. Posa-t-il sa main sur mon ventre.

_ Juste aujourd’hui et après je resterai bien sagement à la maison. Regarde notre commande a été livré hier soir. Lui indexai-je un carton avec une bande adhésive de DHL.

A la découverte du sexe de notre bébé, mon mari et moi se lâchions carrément coté shopping. Au cours de ce dernier trimestre, monsieur n’avait pas investi que dans les meubles de la chambre du bébé mais aussi dans tous ces petites choses à cotés bien trop mignons qui me faisait craquer. Les vêtements, les langes, les peluches, la petite brosse à cheveux, les tétines, les bavoirs, les chaussettes, les chaussons il suffisait qu’un article de bébé me tape à l’oeil pour que monsieur fasse chauffer sa carte de crédit.

_ Nous devrions y aller à présent. Je te dépose chez tes parents puis je me mets en route pour Tivaoune. Me rappela-t-il en regardant sa montre

_ Humm un dimanche ! Ça ne peut pas attendre ? Tu comptes vraiment rater l’anniversaire surprise de ta belle mère

_ J’aurai bien aimé mais Mansour m’a demandé de venir personnellement et je lui ai déjà donné ma parole. Et puisque tu peux accoucher à tout moment alors c’est mieux que j’y aille aujourd’hui.

_ D’accord mais avant aide moi à faire ma valise de maternité et après on y va.

Il me regarda bizarrement.

_ Mais j’avais déjà bouclé ta valise de maternité.

_ J’ai oublié quelques trucs. Fis-je tout bas

Il ne dit rien et moi non plus. Il avait l’air en colère. Je le comprenais. Si quelqu’un s’était investi à 100% dans ma grossesse, c’était bel et bien lui. J’ignore comment il se l’était procuré mais avait imprimé une liste complète pour faire lui-même ma valise de maternité. 

_ Je pense que tu devrais prendre l’autre valise, la taille au-dessus. Soufflai-je en fuyant son regard

_ Cette grande valise en qualité de valise de maternité ? Mais c’est ce genre de vailse que j’utilise pour mes voyages habituels. Me rétorqua-t-il consterné avec une pointe d’énervement dans la voix.

_ Ainsi elle pourra contenir tous mes affaires ainsi que celles du bébé.

_ Tu as intérêt à m’amener tous les affaires que tu souhaites amener. Si je referme cette valise, elle ne sera ouverte qu’à l’hôpital plus ici. Fit-il menaçant

J’hochai simplement la tête avant de m’exécuter en silence. Comme un pro, Sir retroussa les manches de sa chemise pour s’accroupir et ranger mes affaires. Dans le plus grand silence, il commença par deux tenues confortables pour moi : trois leggins et trois tee-shirts over size ; deux pyjamas, deux chemises de nuit, trois soutiens gorge d’allaitement, une brassière, deux paires de chaussettes, une pantoufle, un paquet de 5 slips de mémé en coton, 1paquet de 12 serviettes hygiéniques maternité, un peignoir léger, ma trousse de toilette avec mes effets personnel.


_ Tu as oublié ma trousse de maquillage………. L’informai-je en le voyant attraper les affaires du bébé pour les mettre au-dessus

_ Du maquillage ? A quoi va te servir du maquillage pour un accocuhement ?

Sur le coup je fis trembler mes lèvres menaçant de pleurer.

_ Ok donne ! Finit-il par m’arracher la trousse des mains pour ne pas voir mes larmes

_ Et mon lisseur cheveux aussi.

Il ne me répondit même pas pour prendre les vêtements de naissance de notre bébé, les tétines, les couches et sa gamme de toilette.

_ Je vais mettre les papiers administratifs dans le petit sac à langer c’est mieux. Soupira mon mari las en se levant

_ Quels papiers ?

_ Ton carnet de santé, notre carnet mutuel, nos cartes d’identité, ta carte de groupe sanguin, notre livret de famille, le portfolio avec toutes tes échographies et résultats des analyses de laboratoire…………………

Pour l’anniversaire de ma mère, j’avais fait l’effort de me maquiller. Pour les 50ans d’Oumou Kalsoum Ka, ses fils et moi  avec la complicité de son Fall élégance avions décidé de faire un repas d’anniversaire et d’improviser une petite fête en son honneur. Malgré mon état, j’avais une grande envie de me sentir coquette en ce jour alors je n’hésitai pas à troquer ma longue robe en wax ample contre une tunique en soie plissée aux épaules dénudés. Bien qu’il semble au bord de l’explosion, Sir ne dit rien lorsque je le rejoignis dans le couloir……………..

Le trajet se déroula en silence. De temps à autre je sentais comme un truc dans mon ventre mais je ne dis rien. A côté de moi, mon mari échangeait tranquillement au téléphone avec son père tout en consultant ses mails sur sa tablette. Soudainement je ressentis une douleur assez vive mais supportable. Elle débutait dans le bas du ventre puis se poursuivait dans le bas du dos pour enfin se propager sur toute la partie basse de mon ventre avant de s’atténuer. Sur le coup j’eu un peu plus mal au dos que d’habitude. Toutefois cela ne m’alarma pas pour autant surtout que notre voiture venait de se stationner devant la demeure de mes parents.

_ Passe une bonne journée et si quelque chose ne va pas n’hésite surtout pas à m’appeler et appeler David. Me susurra mon mari lorsque son chauffeur sortit m’ouvrir la portière.

Pour toute réponse je l’embrassai tendrement avant qu’il ne me sourit amoureusement. Je n’attendis pas que la voiture parte pour m’engouffrer chez moi. Comme chaque dimanche je les trouvai tous réunis pour le petit déjeuner sur la véranda.

_  Kanela yayam diongama? Sama compagnon de folie bi nonou gua grawé nak doygua war meune gua top cas, meuna hasté chaque jour gua guénel ma tour bou Bess mayoma diam bègue gua histoire wayé dama la beug. (Qui dont sa mère est sublime ? Mon compagnon de folie, tu es aussi grave. Tu ne laisses rien tomber. Tu peux réprimander. Chaque jour tu me sors un nouveau nom. Tu ne me donnes pas la paix. Tu adores les palabres mais je t’aime) Enlaçai-je maman par derrière

Les autres rigolèrent à gorge déployé.

_ Mais que fais-tu là de si beau matin ? Rétorqua madame Fall surprise de me voir

Tout doucement, je m’assis difficilement sur un banc en étirant mes pieds. Oh là, que se passait-il ? Je ressentais encore quelques vives douleurs en bas du dos, au niveau des reins. Cependant je ne m’inquiétais pas plus que ça car j’avais eu des problèmes de dos pendant toute ma grossesse.

_ Il est 10h je te rappelle. Je voulais te souhaiter un joyeux anniversaire en personne. Lui répondis-je

Dès lors les joyeux anniversaires commencèrent à fuser de toute part. Comme une mongole maman se mit à sourire toute contente.

_ Happy birthday sama tipo sama amour sama partenaire bi doundal Ka peulh bou rafète borom kholou diaman bi bego dara louniou méti. On peut parler des heures té douniou paré ni ay morom. Gaw thi nioune guene thii nioune. Yangui némékou sa niabot, yangui thii conseils yii, yangui niouy diapalé vraiment meunouma wakh lepp nit guenoula nala diam sonal chérie Fall élégance doundal ba say seut  dila yobou Makka. Meusso yénou ndabal faye sama yaye djou bakh dji. Peulh bou rafète goor pire gua mougnal gua sama baye ba dara donoulé dara ba tay dji dara done dara. Yaye boye Alal teukoula yow satala sidiada akk kourouss diamou Yallah akk topato sa niabote rekk mola nior lolou la niou la hamé.

(Happy birthday ma favorite, mon amour, ma partenaire. Vit Ka la belle peulh au cœur en diamant. Tu ne veux rien qui puisse nous blesser. On peut bavarder des heures sans finir comme des égales. Tu agis vite quand il s’agit de nous. Tu fais le meilleur pour nous. Tu t’occupes de tes enfants, tu nous conseilles, tu nous aides. Vraiment je ne peux pas tout dire. Nul n’est meilleur que toi. Puisse seule la paix te fatiguer chérie Fall élégance. Ait une très longue vie jusqu’à ce que tes petits enfants t’amènent à la Mecque. Tu n’as jamais déserté le domicile conjugal ma gentille maman. Belle peulh tu es une vraie noble. Tu as enduré pour mon père quand la vie était difficile jusqu’à maintenant qu’elle s’est améliorée. Maman chérie tu n’es pas une intéressée. Toi il n’ya la bouilloire, le tapis de prière, le chapelet suivre les recommandations divines et t’occuper de ton ménage qui t’intéresse. Voilà ce que tout le monde sait de toi.) Fis-je ses éloges le cœur palpitant.

_  Fall yow Pape yarganiou figua niou wara yaré défalniou louné nakk waw ba kèpe kounioul andal niéniou. Souma naré wakh thii yow fii ba souba douma paré. Damay niane Yallah mou goudal sène fane may lène weurgou yaram niou lène di bégual sa souné. (Fall toi papa tu nous as éduqué comme il se devait. Tu as tout fait pour nous. A tel point que nos camarades nous enviaient. Si je devais parler de toi alors jusqu’à demain je ne terminerai pas. Je prie Dieu de vous accorder une très longue vie pour que nous puissions vous rendre heureux à chaque fois) M’adressai-je à papa

_ Amine wayé bou lolou wesso ana sama cadeau (Amen mais après tout ça où est  mon cadeau ?) Me demanda maman

_ Ça viendra ! Je suis en train de te préparer un cadeau unique inestimable. Dis-je très enthousiaste

En effet je souhaitais lui faire la surprise en donnant son nom à ma fille. Ça a toujours été mon vœu le plus chère de donner le nom de ma mère à ma première fille. Dès que nous avions su le sexe de notre bébé, je n’avais pas hésité en à parler à mon mari.

_ Balbina haral ma sorila sa birr bii damako ragal bala mouy explosé sama kaw. (Balbina attend que je m’éloigne de toi. J’ai peur ton ventre là ne m’explose dessus) S’écarta Amath

Je lui lançai un regard noir. Nous restions encore une demi-heure là à blablater, rigoler et se charrier. Chez nous les petits déjeuners du dimanche pouvaient durer plus d’une heure à cause des débats sans fin. Ressentant des fourmis dans mes jambes, en me levant les douleurs en bas du dos refirent surface. Cette fois elles étaient de moins en moins supportables. A tel point que j’allais me coucher sur le canapé trois places du salon. Allongée, j’eus l’impression que c’était pire et que ça s’accentuait encore plus. A aucun moment je me suis dit que c’était des contractions car la douleur persistait au niveau des reins comme des douleurs de règles et non du ventre.

Vers 12h moins lorsque les douleurs passèrent, j’en profitai pour me rendre en cuisine voir ce que préparaient mes belles sœurs. Tout en marchant je soufflai comme si j’avais couru un marathon. A peine avais-je posé un pied sur le seuil de la cuisine qu’une douleur perçante me força à me pencher en me tenant le ventre.

_ Néné Gallé ça va ? S’enquit Sophie la première

_ Je veux faire pipi ! Répondis-je simplement en me crispant

En m’agrippant au mur, je parvenu lentement au toilette. En faisant pipi je constatai un peu de sang accompagné de sortes de glaire. Dès lors je su qu’il se tramait quelque chose alors affolée je me mis à hurler le nom de ma mère comme une folle.

_ Le travail commence mais crois en mon expérience le bébé ne sortira pas tout de suite ! M’annonça maman en m’aidant à sortir

Ayant tout d’un coup chaud, je troquai ma tunique contre un tee-shirt de Pape Sidy et mon legging que j’avais porté en dessous.

_ Ton ventre est totalement bas ! Fit ma mère comme impressionnée

De mon côté je sentais mon ventre se durcir de minute à minute. Et là je commencai à trembler comme une feuille. Je ne réalisai pas, je ne me sentais pas prête, je ne m’arrêtai pas de trembler. Et qui puis est mon mari n’était pas là pour me rassurer.

_ Allons à l’hôpital maman il n’ya plus de temps à perdre. Criai-je à ma mère paniquée

_ Du temps dis-toi que tu en as en pagaille. C’est ton premier enfant alors le travail va être très long. Pour une première grossesse il faut compter environ 1heure par cm et plus 3heures de travail approximativement. Je te conseille de te reposer car tu auras besoin de forme pour pousser. Me fit coucher Kal’s en rabattant un drap sur moi

Après cela, je n’eus plus vraiment la notion du temps. Tout ce que je  savais, était que les contractions devenaient de plus en plus douloureuses. Durant tout ce temps je ne faisais que me lever, tourner en rond dans la chambre et respirais. Comme maman disait qu’il fallait que je me repose, alors je me recouchai en me crispant de plus en plus fort. En entendant l’appel du muezzin à la prière, je me mis à trembler comme une feuille encore. Quelques minutes après, Houreye venait pour m’appeler à manger.

_ Je n’ai pas faim. Lui lançai je à bout de souffle

À force d’avoir des contractions, j’avais mal partout, mon dos et mes jambes ne suivaient plus. Je ne savais plus comment attaquer la douleur. Lorsque je me souvenu des spafon dans mon sac à main que je prenais alors j’appelai ma mère pour m’en donner. Cela fonctionna, pour un moment je réussis à fermer les yeux et à trouver une position moins douloureuse.

J’ignore comment mais j’avais fini par m’endormir mais ce fut de nouveau l’appel du muezzin qui m’extirpa de mon sommeil. Dès que je posai un pied hors du lit, les contractions reprirent. Et cette fois, elles étaient plus intenses. Je me crispai en appelant maman. Chaque contraction me crispait d’avantage. J’essayai de les faire passer en respirant comme me conseillait Kal’s mais plus facile à dire qu’à faire lorsqu’on est dans le feu de l’action.

_ J’ai faim ! Avouai-je à ma mère soudainement

C’est en regagnant le salon que je su qu’il était 17h. Assise à même le sol sur le tapis, maman me donnait à manger comme un enfant. Je mangeai peu car 5 minutes plus tard, une contraction me faisait décoller du sol. Plus les minutes passaient, plus elles devenaient de plus en plus vives et rapprochées presque toutes les 5 - 4 minutes.

_ Yaye c’est le moment amène moi à l’hôpital je t’en prie ! Haletai-je

_ Crois-moi si c’était le moment, tu ferais autre chose que de  parler. Répondit maman sure d’elle

Je ne contrôlais plus rien. Je ne faisais que fixer le plafond qui s’embrouillait sous l’effet de la douleur la bouche grande ouverte. J’étais comme sur une autre planète. Je ne réalisais absolument pas ce qui était en train de se passer. Tout ce que je savais est qu’entre chaque prise, je me tordais de douleur.

_ Aiiiiiiidez moiiiiiiiiiiii, je vais mouuriiiiiiir……… Sanglotai-je épuisée des contractions qui se rapprochaient de plus en plus d’avantage

Maman qui était sortie, accourue en compagnie de mon père.

_ Évoque Dieu ! Me conseilla Kal’s

_ Oumou il faut l’amener à l’hôpital. Entendis-je papa

_ Il n’est que 18h c’est encore tôt. Rétorqua cette sadique

_ Je veux parler à mon mari donnez-moi mon téléphone. Pleurai-je d’un coup.

Quand Kal’s me tendit mon téléphone j’y vu plusieurs appels en absences de Sir. Sans hésiter je le rappelais.

_ Je suis paralysée je ne peux plus bouger ni respirer. Il faut que tu m’aides. J’ai de plus en plus mal………. Disais-je d’un trait lorsqu’il décrocha avant de faire tomber mon téléphone par terre……………….......................................

19h……………..

C’était le crépuscule, lorsque Kal’s faisait les cent pas dans sa chambre attendant l’arrivée de son beau-fils. Heureusement que ce dernier était déjà en route lorsqu’il reçut le coup de fil inquiétant de son épouse. Et depuis il n’arrêta pas de rappeler toutes les trois minutes. Tout comme le père d’Amina, Hamdel avait insisté pour qu’on amène directement sa femme à l’hôpital. Une fois de plus, sa belle-mère avait préféré encore attendre au moins jusqu’à son arrivée pour le faire.

Pendant ce temps, Amina faisait le tour de toutes les pièces de la maison pour espérer trouver un endroit confortable. Les contractions intenables, douloureuses, elle suait comme un bœuf pour essayer de les évacuer au plus vite. Tant tôt ça ne durait pas bien longtemps, quelques petites secondes, dès qu’elles partaient, elle se sentait partir, dormir, d’un coup, tant le soulagement était intense… puis rebelote.

S’il avait pu voler, alors Sir l’aurait fait sans hésiter. De toute la route, il n’avait cessé de gueuler sur son chauffeur pour rouler plus vite. Dès que la voiture stationnait devant la demeure des Fall, Hamdel n’attendit même pas que le chauffeur lui ouvre la portière pour le faire lui-même. Presqu’en courant, il se rua à l’intérieur de la maison. Il eut un choc en découvrant sa femme coucher sur les carreaux froids endormis en soupirant.

_ Elle voulait coute que coute se coucher ici ! Se défendit Kal’s face au regard accusateur de son beau fils

Ce dernier s’accroupit pour la réveiller en lui tapotant délicatement la joue. Presque aussitôt  Zahra ouvrit les yeux.

_ Relève toi ! On y va maintenant. L’aida-t-il à se relever

Néné Gallé eut tellement mal qu’elle s’agrippa aux bras de son mari, la tête dans ses mains. Les contractions de plus en plus rapprochées et violentes, elle se sentit très faible. Lorsqu’elle voulut se redresser complétement pour sortir, elle perdit les eaux sur les chaussures de Sir. Choqué ce dernier ne bougea pas. Ne sachant comment réagir, il se raidit comme un piqué. Contre toute attente, Amina se mit à rigoler malgré son état.

_ Tu vois ce que je disais. J’ai mis 6 enfants au monde. J’ai assisté mes filles et belles filles à leurs accouchements. Alors je sais quand c’est le moment pour le bébé de sortir. Avisa Kal’s

_ Je me suis pissée dessus ! Ricana  Amina avec des larmes perlant ses yeux

_ Non c’est la poche des eaux qui s’est rompue. Maintenant il est temps d’aller à l’hôpital.

Après la perte des eaux, les contractions furent plus douloureuses, qu’Amina gifla très fort son mari lorsqu’elles reprirent. Assise à l’arrière de la voiture avec sa mère, les cris d’Amina se faisaient entendre de toute part. A chaque hurlement, depuis son siège passager, Sir se retournait pour regarder son épouse se tordre de douleur.

_ J’en ai marre……… Je n’en peux plus……… qu’on m’achève………qu’on me pique…… Je ne veux plus d’enfant…..  Criai Zahra en soufflant d’une façon inhumaine.

_ Evoque Dieu ! Lui réitérait sa mère

_ Tu te débrouilles comme un chef, on est presqu’arrivé. Tenta de la réconforter Sir légèrement tremblant

A leur arrivée, comme toujours le personnel adorable de la clinique, les accueillit et installa directement Amina en salle de naissance. En attendant l’arrivée de  David, un monitoring fut réalisé pour voir s’il s’agissait d’un vrai travail. Ensuite elle eut droit à un toucher vaginal, un test d’urine avec une bandelette et une vérification de son tension artériel.

_ Ça y est, vous allez accoucher madame ! Lui annonça une femme en blouse banche. Vous êtes à dilation complète. Vous pouvez être fière de vous. Je vais prévenir le docteur Fiori Diallo. 

Pendant ce temps, allongée, Amina se tortillait sur le lit comme un serpent. Tout ce qu’elle voulait c’était juste marcher un peu mais impossible. C’est au pas de course que les rejoignit David. Après une rapide salutation, il vérifia les résultats du monitoring avant de faire un toucher vaginal à la patiente.

_ Respire. Chaque contraction te rapproche de ton bébé. Tu es à 10 cm c’est-à-dire à dilatation complète. On va préparer le bloc. Se leva David en otant ses gants.

_ Bloc ? Genre bloc opératoire ? Je croyais qu’elle devait accoucher par voie basse. S’enquit Hamdel déboussolé

_ Effectivement mais le bébé se présente par le front. Et quand c’est comme ça il n’ya pas d’autres options que de passer en césarienne d’urgence.

Pendant qu’elle se tortillait en faisant ses exercices de respirations, la future maman fondit en larmes. La tête dans les mains de Sir, agrippée à ses bras, elle regarda son mari désemparée. Ce dernier ne sachant que faire avait juste répondu un ok au médecin. Durant toute sa grossesse, en aucun cas elle avait pensé à la césarienne bien que son gynécologue lui ait expliqué qu’il pouvait y avoir recours.

_ On va te faire une échographie pour regarder exactement comment est positionné le bébé afin de prendre l’ultime décision d’accord ? Proposa David à sa patiente qui hocha la tête en broyant au passage les bras de son mari.

Un homme et une femme entrèrent dans la pièce avec la machine. Durant l’échographie, Néné gallé ne cessa de prier Dieu de ne pas avoir une césarienne. Et son vœu fut exaucé.

_ On va pouvoir tenter par voie basse ! Informa David

Sur le coup Amina lui fut éternellement et infiniment reconnaissante de ce retournement de situation.

_ En revanche le bébé commence à fatiguer donc il faut y aller très vite. Ils vont te transférer en salle d’accouchement avec un seul accompagnant. On se retrouve là-bas. Quitta David la pièce

En cours de route, Amina criait de douleur. Elle n’en pouvait plus. C’était comme si la broyait toute vivante.  La salle d’accouchement était remplie de médecins et d’infirmières. Comme accompagnant, Sir en blouse bleu se tenu auprès de sa femme en lui attrapant la main. Lorsque la future maman hurla à se fendre la gorge lors d’une contraction, il ne le supporta plus.

_ Vous n’avez rien contre la douleur ? Il était prévu qu’elle ait un accouchement sans douleur. Se plaignit Hamdel terrifié à son ami qui s’installait.

La tête baissée entre les jambes de sa patiente David répondit :

_ En effet Sir c’est ce qui était prévu. Mais il n’est maintenant plus temps de faire la péridurale. Le col de l’utérus est complétement ouvert. On a plus le temps de le faire. Elle va devoir accoucher maintenant de manière naturelle. La prochaine contraction arrive, je veux que tu pousses Zahra.

Après une longue inspiration, Amina commença à faires ses premières poussées devant un Sir troublé, appeuré, démuni.

_ Je crois en toi Zahra. Tu vas y arriver. On va te coacher. Encouragea David sa patiente lorsqu’elle fut à bout de souffle.

Ça ne fonctionnait pas, la tête du bébé refusait tout bonnement de sortir.

_ A la prochaine contraction tu vas pousser de toutes tes forces. Somma David à la future maman

Amina poussa mais le fit par la gorge. Le visage baigné de larmes, elle n’arriva pas cependant à tenir bien longtemps.

_ C’est bien ! C’est bien ma chérie ! Ne cessa de jacasser Sir tout en sueur à l’oreille de son épouse

_ Tais-toi, j’ai un mal de chien. Rugit Amina de douleur.

_ Concentre toi sur ma voix. La tête du bébé fait des allers retours et ça commence à le fatiguer. S’éleva la voix de David

Elle avait beau pousser mais bébé refusait de sortir. Cela faisait plus d’une heure qu’Amina avait les jambes dans l’étrier poussant de toutes ses forces. Entre ses poussées, sa respiration et les contractions elle était littéralement à bout de force. Alors David opta de lui donner un coup de pousse.

_ Je vais utiliser une ventouse pour faire sortir le bébé. On a plus le temps. Prévint le docteur

_ Est-ce vraiment nécessaire ? S’enquit Sir la voix enrouée

_ Je t’assure que oui ! Répliqua le mari de Nassira. Il faut faire sortir le bébé rapidement.

Pour mettre en place la ventouse, par un petit coup de scalpel sur son périnée, le médecin lui fit une épisiotomie. A force d’hurler de tourment, Amina ne parvenu plus à émettre de son. Seuls des larmes ruisselaient le long de son visage. La ventouse lacha, une fois puis deux. Lorsque la ventouse rentra, madame Sy eut une crampe dans le mollet gauche provoquant alors une douleur très vive supplémentaire. A force que la tête du bébé se frayait un chemin vers la sortie, la peau de Zahra se déchirait un peu plus encore. Sur le coup, elle planta ses yeux de détresse et de souffrance dans ceux de son mari remplis peine et d’impuissance. En dégageant les épaules du bébé alors que sa tête était dehors, Amina eut évidemment une déchirure malgré son épisio.

Il était 23heures, lorsque le docteur Fiori Diallo attrapa la petite toute glissante et toute chaude. De sa petite voix, elle poussait déjà ses premiers cris. Comme l’avait prédit le médecin, elle n’était pas du tout minuscule. Très sensible, les yeux rouges, d’un geste appliqué, guidé par les professionnels, le père coupa le cordon du bébé. Une sage-femme essuya alors le nouveau né avant de le poser sur le ventre, de sa mère pour un premier peau-à-peau. Lorsqu’elle fut en contact de sa maman, la petite chercha déjà à téter. Sa petite bouche faisait des mouvements de succion. Alors naturellement, la sage-femme la positionna au sein. Sonnée, la nouvelle maman ne réagit même pas.

Comme si tout s’était arrêté autour lui, Hamdel ne put départir ses yeux de sa petite fille. Il avait comme cette impression que tout l’amour qu’il avait au plus profond de lui était sorti pour ce petit être tellement fragile. Après sa première tétée, déjà très vive, son bébé ouvra les yeux face à son père. A ce moment-là, tout le contrôle de Hamdel, ses barrières furent réduites en cendre. Peu importe qu’il soit un homme, un directeur général d’entreprise, un dure à cuire ses yeux s’embrouillèrent de larmes. Il ressentit un mélange de tellement de sentiments et d’émotions indescriptibles qui n’avaient rien avoir avec la tristesse, ni la douleur. C’était juste magique et extraordinaire. Comme il ne l’avait plus fait depuis bel lurette, Sir Hamdel Sy se mit à pleurer malgré lui.

L’équipe médicale se fit alors toute petite. Le bébé et sa mère avaient maintenant besoin de repos car même sous péridurale, un accouchement restait une grande épreuve physique et psychologique à plus forte raison l’accouchement difficile qu’elles venaient d’avoir. Et puis c’était le moment de faire connaissance l’un avec l’autre. La nouvelle maman et le bébé furent recouvert d’un drap pour qu’elles soient bien au chaud toutes les deux.

Tout en respectant ce moment d’intimité, David les surveillaient discrètement avec son équipe. De temps en temps, il soulevait le drap pour vérifier que sa patiente ne saignait pas de façon anormale. Puis il évaluait sa tension. Sans déranger le bébé, le pédiatre observait sa couleur de peau, et le rythme de sa respiration pour s’assurer que tout va bien en attendant de l’amener plus tard. 20 minutes après sa naissance, le bébé était toujours sur sa mère bien au chaud au creux de sa poitrine. Après l’expulsion indolore du placenta dû à l’injection d’ocytocine au moment de la naissance, David se mit à l’examiner très attentivement. Et heureusement il fut complet. Dans le cas contraire, les morceaux collés sur la paroi de l’utérus pouvaient provoquer une hémorragie de la délivrance.

_ Où l’amenez-vous ? Suivit Sir le pédiatre qui partait avec son bébé dans la pièce d’à côté.

_ En nursery monsieur. Nous allons le mesurer, le peser et l’examiner attentivement puis il va être baigné et habillé par les puéricultrices. Vous pouvez nous suivre si vous le souhaitez. L’invita le médecin

_ Habiller ? Nous n’avons pas amené ses affaires. Se rappela Sir. Je vais passer  un coup de fil et je reviens.

Dehors dès que sa belle-mère l’aperçut dans le couloir, elle accourut rejoindre son beau-fils. Chapelet à la main, elle n’avait cessé de faire des invocations à l’endroit de sa fille et de son bébé durant tout l’accouchement.

_ Elles vont bien ! Amina a eu une petite fille. Lui annonça Sir sans que Kal’s n’ait eu besoin d’en placer une.

Il la dépassa de deux pas pour appeler son chauffeur et le mandater d’aller chercher la valise de maternité de sa femme.

Dans la salle d’accouchement, Amina se faisait déjà recoudre. Malgré son épisiotomie, la sortie de l’enfant lui avait provoqué une déchirure de l’espace périnéal assez grave. Bien qu’elle ait perdu la notion du temps, Zahra ressentait absolument tous les points tissés par David qui faisaient office de couturier avec précision entre ses jambes. N’ayant plus la force de crier ou de pleurer, pour exprimer sa douleur, la nouvelle maman avait le réflexe de reculer ses fesses. Quelques instants après perfusée avec un tensiomètre, David demanda à l’équipe de nuit de se relayer pour la surveillance d’Amina les 2 heures à suivre. Ainsi ils allaient s’assuraient du bien-être de la patiente ainsi que de son bon état général………………………….

Trois jours plus tard…………….

Toute potelée, de grosses joues boursoufflées, un visage arrondi, de petits yeux formant des tirets, des lèvres toutes roses, la peau clair : j’avais en face de moi Michelin la célèbre effigie des pneus en miniature. Dans les bras de son père, avec ses 57cm, ses 4.8kg, sa touffe de cheveux noire, les yeux ouverts, mademoiselle suçotait avec appétit le biberon que lui donnait son papa.

_ Elle me ressemble beaucoup !

Je détournai le regard de ma fille pour fixer ma grande sœur Isseu. C’était la énième fois que j’entendais cela. Et ça ne me plaisait guère. La fille d’Amina Zahra Fall et Sir Hamdel Sy ressemblait à Isseu Fall impossible. Je m’y opposai carrément. Néanmoins, je gardai espoir puisque maman disait qu’en grandissant les bébés changeaient.

_ Néné Gallé où allez-vous baptisez votre fille ? Nafissatou m’a appelé pour me le demander. S’éleva la voix de Fatma Fall au fond de la pièce

Moi-même je l’ignorai à vrai dire. En toute sincérité je n’avais pas la tête à cela. Moi qui adorais, les fétes et les cérémonies ne pensais même pas au baptème de mon tout premier enfant. Tout ce que je voulais c’était simplement me reposer et récupérer dans la plus grande quiétude. Apparemment c’était trop demandé. Si j’avais pu rester 24h sans recevoir de visites le lendemain de mon accouchement, ce ne fut guère le cas ces deux derniers jours. Ma chambre était devenue un parc d’où les entrées et les sorties donnaient le tournis. Comme une bête de foire, chacun voulait voir de ses propres yeux mon enfant.

_ Je l’ignore Fatma. Et si Nafy voulait vraiment le savoir elle n’avait qu’à m’appeler. Répondis-je en me crispant

J’avais accouché par voie naturelle d’un bébé de 4,8 kg pour 57 cm et j’avoue que ça a été difficile. J’ai eu une épisiotomie, une déchirure et si c’était à refaire, j’opterais pour une césarienne sans hésiter.

_ Daddy Sy ! Hélai-je Sir qui avait concentré toute son attention à notre fille depuis qu’elle était là. Comme si plus rien n’existait au tour.

C’était censé être une chambre de repos, mais avec toutes ses visites que je recevais comment me reposer. A force de rester coucher, j’avais les bras endoloris, sans parvenir à m’asseoir à cause des points de suture. Je venais d’avoir un enfant et j’étais incapable de m’en occuper.

_ Tu peux la tenir ? Me tendit Sir notre bébé

J’hochai la tête. Sur son bracelet de naissance était mentionné Zahra Sy pour l’identifier. Une demande de son père qui tout bonnement gardait jalousement pour lui le prénom qu’il allait donner à sa princesse même si j’avais ma petite idée là-dessus.

_ Quand est ce que je vais sortir ? Me lamentai-je

Tous les matins, une sage-femme venait me faire un examen clinique : surveillance de la température, de la pression artérielle, contrôle du pouls, du périnée et de sa cicatrisation, de l'utérus, vérification de l'absence de problèmes circulatoires. Je préférai milles fois subir cela chaque minute que de recevoir encore des visites sans que je puisse décliner ou m’échapper. Au moins chez moi je pourrai m’enfermer dans ma chambre sans être obliger de faire la conversation alors que je meurs de sommeil ou que la douleur me titille discrétement.

_ Une prise de sang a été effectuée ce matin au pied de notre fille et quelques gouttes de sang déposées sur un papier buvard avec des cases qui va être envoyé dans un laboratoire spécialisé. C'est pour le test de Guthrie afin de dépister 5 maladies rares d’origine génétique. Après les résultats si tout va bien tu pourras sortir demain ou après-demain. De toute manière un autre examen obligatoire de notre bébé aura lieu le jour de ta sortie pour dépister encore toute anomalie physique ou neurologique. M’expliqua mon mari

_ Je suis épuisée. Je veux juste rentrer chez nous………

_ Avec ton maquillage tu es tout sauf épuisée. M’indexa Isseu Fall

_ Une femme doit toujours bien se présenter quelques soit son environnement. Commentai-je  en redonnant ma poupée à son papa.

Il fallait encore qu’on remette mon maquillage sur le tapis. Pour quel raison étaient-ils tous choqués par cela ? J’étais libre de faire ce que je veux. Et si le maquillage pouvait m’aider à me sentir mieux dans ma peau après mon accouchement, je ne vois pas pourquoi en faire tout un plat. Sans oublier cette forme de pression pour être présentable. Avec les visites que je recevais, les gens ne se contentaient pas seulement de faire la discussion ou d’apporter des cadeaux mais aussi de prendre des photos et vidéos.

Si les membres de ma famille ne pouvaient s’empêcher de retenir leurs langues, pour ma belle-famille c’était leurs émotions : de véritables émoticones avec leurs airs surpris en me trouvant bien maquillée et coiffée. Je ne remercierai jamais assez Elisa pour cela. Non seulement elle s’occupait de mon apparence mais savait bien ce qu’il me fallait sans que je n’aie besoin de le dire. Contrairement à mes sœurs qui ne s’en faisaient que pour le baptême, pour ce que j’allais mettre et le nom de mon bébé…………………….

Ps: Bientôt la fin prochainement vous aurez les toutes dernières parties de l'histoire !

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