Sauvages

MeiPlnk tarafından

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Ils étaient là avant, alors ils ont été conquis. Ils refusaient de se soumettre, alors ils ont été chassés. I... Daha Fazla

Prologue
Duquesa
La Descente
Obscurité Cauchemardesque
Face aux flammes
Da-jee-ha
Pieds Nus
Retour parmi les vivants
Maternelle et mort
Ah'na-kolchee
Expédition funéraire
Jesus est dans ton coeur
Mauvaise Fierté
Odyssée sauvage
La Faille
Premiers amours
Gélule surprise
Fuite Révélatrice
Foyer
Manifestation
Grand départ
Nokomis
Retour aux sources
Le bien, le mal, et le reste
Maudite
Lemp'herta
Cha'na e pa'hri
Colocation sous haute tension
Disparue
Invité mystérieux
Ab'hel-kee
Un mariage heureux
Sustentation
Un invité pour manger
Le Réseau
Saveriu Santoni
Rude Massage
Footing Nocturne
Confrontation
Piste du passé
Soirée à proximité
La vérité finit toujours par refaire surface
Moh'Lag, Colère d'Ukko
Espoir Obscur
L'œil d'un million d'yeux
Le Voile
Epopée hivernale
Enquête dans le blizzard
Rancune familiale
Au cœur de la haine
Descente à la cave
Le coût de la vie
Tension
Fête au village
Baleine
Humaine uniquement d'apparence
Retour à l'appartement
Neurotoxine volante
Appel Inattendu
Hypothèse douteuse
Taa'kangow'a
Pour un plus beau moment
Il pleuvait, ce jour là
Libérez Hen'Ruay
La chasse aux démons
Point de rupture
Valses sentimentales
Premier Tour
Sueur nocturne
Emilie
Marc Lange
Echange Nocturne
Sous le soleil du midi
Expiation
Epilogue
Mot de l'Auteure
Lexique Suomen

Deuxième tour

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MeiPlnk tarafından

-Ester... tu devrai te reposer.

-Je ne suis pas fatiguée.

-Et moi je ne suis pas corse, oui. Ricana Santoni. Regardes un peu les valises que tu te traines sous les yeux, on dirait un zombie. 

-Je me suis donc visiblement trompée sur tes origines. Rétorquai-je froidement, sans détourner mon regard de l'écran de mon ordinateur, sur lequel ne cessaient de défiler les tweets des internautes. 

-Je être d'accord avec Ban'boh-ti. Acquiesça Da-jee-ha. Toi devoir te reposer. Toi te miner la santé.

-Depuis quand vous êtes sur la même longueur d'onde, tous les deux? Répondis-je, irritée. Il y a un mois tu tentais de fuir les suomen par tous les moyens et maintenant tu t'allies à eux, Santoni? 

-Tu racontes des conneries, Ester, t'as à peine dormi depuis le premier tour. Rétorqua le corse. Si tu ne te repose pas c'est nous qui allons t'y forcer parce que clairement, ça nous fait pas du bien de te voir dans cet état.

-Parce que tu crois que ça me FAIT DU BIEN? Explosai-je. Tous les sondages sont unanimes, mais et s'ils se trompaient? Et si l'Ogre parvenait à faire changer le sort de l'élection d'une manière ou d'une autre? Et si les traditionalistes menaient un attentat sur les nouveaux élus? Et si ceux-ci ne tenaient pas leur promesse? Il y a tant de choses qui peuvent mal tourner, et tu voudrais que je me repose?

-Toi pouvoir changer quoi que ce soit? Demanda Da-jee-ha, calme comme à son habitude.

-Peut être. Répondis-je. Je ne sais pas. Il y a bien quelque chose que je dois pouvoir faire!

-Tu n'as plus aucune influence, Ester. Grogna Santoni. Tu as fait ce que tu pouvais, et maintenant les dés sont jetés. Arrête de te torturer, arrête d'essayer de porter tout le poids du monde sur tes épaules, et repose toi par l'Abysse! 

Da-jee-ha se hérissa face à cette dernière injonction, et fixa Santoni avec un étrange mélange de crainte et de méfiance. 

-Quoi? Qu'est ce que j'ai dit? Demanda-t-il, soudain gêné du regard insistant de la cheffe suomen.

-Toi avoir dit le mot. Ca porter malheur. Qui te l'avoir appris?

-Quoi? Oh, "par l'Abysse"? Répéta-t-il, provocant un nouveau frisson chez la grande suomen. C'est Sang qui le dit tout le temps, j'ai dû récupérer le tic par répétition... j'ignore le sens que ça a, cependant. L'Abysse, c'est pas le fond des océans?

-Arrête répéter ce mot. Martela Da-jee-ha. Ca être nom royaume démons! Porter malheur! Maintenant, Kinn'rehi-meh'na se reposer, et Ban'boh-ti venir avec moi. 

-Je n'ai aucune envie de dormir! Protestai-je, mais Da-jee-ha m'arracha mon ordinateur portable des mains et le ferma, avant de sortir de la chambre de Nokomis que j'occupais encore, Santoni sur les talons, l'air soucieux de ce que la cheffe allait lui dire. 

Je poussais un long soupir. Le deuxième tour allait avoir lieu d'ici quelques heures. Les deux dernières semaines avaient semblées durer un siècle, à attendre qu'un bouleversement vienne chambouler tout ce que nous avions prévu. Je n'avais jamais ressenti une telle pression à l'approche d'un quelconque évènement dans ma vie, et encore moins une élection. J'avais toujours voté, bien sûr, mais jamais un seul de ces scrutins n'avait soulevé en moi telle appréhension, que je savais grandement irrationnelle. Mais j'avais tellement espéré, tellement donné, tellement prié toutes les divinités qui puissent exister, que je ne pensais pas pouvoir supporter une défaite. Mon corps souffrait de ne pouvoir toucher celle que mon cœur désirait plus que tout, et le fait de l'avoir revue, de l'avoir sentie, de l'avoir serrée contre ma poitrine et mes lèvres, ne rendait cette attente que plus insupportable, et cette peur que plus terrifiante. Mais Santoni et Da-jee-ha avaient bien raison sur un point: je ne pouvais plus rien faire pour changer l'issue de ce vote. Ce n'était pas rassurant, mais cela signifiait bien que tout le mal que je faisais subir à mon corps en lui refusant le repos qu'il désirait tant était inutile, voir même contre productif. Je me laissai donc aller vers la chaleur de mon lit, dont l'odeur de Nokomis s'était évaporée depuis bien longtemps déjà, et me laissais aller aux bras de Morphée. Peut-être, espérai-je, tout serait terminé à mon réveil, et je n'aurai plus à subir cette pression insupportable qui me rongeait de l'intérieur. Peut-être, oui, serai-je enfin libérée... ou bien, à l'inverse, devrai-je tout reprendre à zéro et repousser encore l'heure de nos retrouvailles tant attendues. 

Mes rêves furent emplis de visions de Nokomis, sous tous les angles, dans toutes les situations, comme un long film de toutes les possibilités qui s'offraient à nous pour l'avenir. La sensation de ses lèvres sur les miennes était cependant vivide, et resta longuement comme le reste d'un toucher sur ma peau, même après qu'une main rugueuse de guerrière vint me secouer gentiment pour me tirer des affres du sommeil. 

-Kinn'rehi-mah'na... me chuchota Da-jee-ha, agenouillée, au bord de mon lit. 

Emergeant lentement, j'appréciai un moment les lignes dures de son visage, qui semblaient pourtant adoucis à cet instant par un expression de grande sérénité. 

-Quelle heure est-il? Demandai-je d'une voix encore endormie. 

-Vingt heure et dix minutes.

Mon cœur rata un battement avant d'accélérer grandement. Les résultats avaient déjà été donnés. 

-Et... alors? 

Le silence mortel qui semblait régner dans l'appartement ne fit rien pour me rassurer, en comparaison de la grande ovation de joie qui avait résonnée après le résultat du premier tour. Au contraire, tout semblait muet, comme au cœur d'un tombeau antique.

-Nous... avons perdu, c'est ça? Demandai-je, d'une voix que je savais tremblante. 

Le regard surpris de Da-jee-ha désamorça cependant immédiatement la boule qui venait de se former au creux de ma gorge. 

-Au contraire, nous gagner, Kinn'rehi-meh'na. Tout le monde crier si fort, moi surprise toi pas réveillée.

-Mais... mais où sont-ils tous?

-Eux sortis célébrer dans rue. Attendre plus que toi.

-Oh... por dios... oh, por dios... murmurai-je alors que la tête me tourna quelque peu. Ce n'est pas une mauvaise plaisanterie, pas vrai?

-Je pas blaguer là dessus. Très mauvais goût.

Je me faisais rouler sur le dos, et fixais le plafond d'un air béat. C'était... un sentiment étrange. D'autant plus après avoir raté le moment de l'annonce elle même. Un étrange sentiment d'urgence et d'impatience, qui m'appelait à profiter de ce moment tant qu'il durait encore, avant que les flots du temps ne le charrient hors de ma portée et qu'il n'en reste plus que des souvenirs. Mais surtout, un sentiment de complétude. Comme si tout ce que j'avais fait n'avait pas été vain, comme si tout prenait finalement un sens, toutes ces souffrances, tous ces combats, toutes ces heures horribles de crainte et de manque. Tout prenait enfin sens et forme sous mes yeux, projeté sur le plafond blanc de la chambre, à l'avant dernier étage de cet immeuble Haussmannien. Cette chambre dont l'occupante ne serait bientôt plus retenue loin. Cette chambre qui devait nous réunir de nouveau. Je sentis un léger picotement au bord de l'œil, et y porta ma main pour réaliser qu'il s'agissait d'une larme. Une larme de soulagement, alors que la pression s'évaporait enfin... toutes mes inquiétudes de l'après midi avaient été emportées par le raz de marée. 

-Ah, joder. Dis-je d'une voix faible. J'ai une poussière dans l'œil.

-Oui, oui. Acquiesça Da-jee-ha avec un air amusé. Toi te hâter. Tout le monde attendre toi. 

-Juste le temps de me préparer, et j'arrive. 

Une fois sortie, je pus laisser les larmes couler sans les retenir. La douleur qui avait étreint ma poitrine pendant si longtemps ne comptait pas s'en aller en me laissant de marbre. Naturellement, mes mains allèrent se toucher les boucles d'oreilles que ma belle m'avaient offertes. Pas un jour n'avais passé sans que je les porte, pas un jour n'avais passé sans que je ne pense à elle. Et elle allait finalement revenir. Plus de barrière entre nous, plus de règle stupide, plus de gardien raciste, plus de politicien véreux ou d'organisation mafieuse malfaisante. Pas une seule fois de la soirée cette pensée ne quitta mon esprit, de ma sortie de l'appartement au lever du soleil, allant de soirée en soirée, invitée par autant d'inconnus plus alcoolisés les uns que les autres, fêtant la victoire par tous les moyens possibles. Même lorsque Sang défia un barman à un duel de cocktail qu'elle remporta haut la main, même lorsque Da-jee-ha invita Santoni à une danse, même lorsque le vieil Ab se retrouva entraîné sur la piste de danse par un groupe de jeunes suomen éméchés, mon esprit ne fut focalisé que sur un seul point. La passation de pouvoir, et la libération promise de la femme que mon coeur souffrait de ne plus pouvoir serrer dans mes bras. 

***

J'avais été invitée aux festivités entourant la prise de pouvoir du nouveau président, ce dernier considérant que moi et les suomen avions fait partie intégrante de la force éléctorale qui lui avait permis d'accéder à la plus haute instance de l'exécutif français. Ad'ehko avait accepté, en bon homme public qu'il était, mais j'avais fait savoir que je n'avais d'autre occupation que d'aller attendre l'ordre de libération signé par le président. J'avais quitté Paris dès le lendemain de l'annonce des résultats, ayant à peine dormi, accompagnée par une Da-jee-ha épuisée, dormant tête contre tête avec Santoni dans un étrange tour des évènements. Sang, elle, conduisait et semblait aussi fraiche et dispo que si elle avait passé la plus longue nuit de sommeil du semestre - à vrai dire, elle ne semblait jamais vraiment fatiguée, mais lorsqu'elle ramenait un Santoni si exsangue de force qu'il s'effondrait sur le canapé, endormi. Direction: la centre de détention dans lequel Nokomis était enfermée. Je n'avais pas vraiment demandé aux autres de m'accompagner, mais ils avaient décidé qu'il n'en serait pas autrement. Peu m'importais que la passation n'ai pas lieu avant pas moins d'une semaine. Je comptais camper devant la prison, comme rappel que les promesse faites devaient être tenues, et comme assurance de ne pas laisser une seule seconde de solitude à Nokomis une fois dehors. Cette prison, où j'avais déjà eu l'occasion de lui rendre visite une seule et unique fois, n'était pas la même que celle où je l'avais rencontrée, quelques temps après la mort d'Hen'Ruay, à la fin de l'été. Maintenant, le printemps était bien avancé, et je réalisai que je ne la connaissais finalement que depuis un peu plus de six mois, dont une grande partie avait été passée séparée l'une de l'autre. Comment une personne que je connaissais si peu avait-elle pu autant changer mon existence? Comment cette tête de mule aux cheveux incoiffables et au tempérament ardent avait-elle réussie à s'immiscer si profondément dans mon cœur? Peut être avait-elle été une bouée à laquelle je m'étais raccrochée en désespoir de cause quand tout semblait perdu. Une raison de plus de me jeter corps et âme dans ce combat. J'avais tant perdu durant cette année. Mon mari. Ma petite vie posée. La mère de remplacement sans laquelle ma vie aurait pris fin. Mon travail. Mon meilleur ami. Que me restait-il de ma vie d'avant, sinon des serments brisés difficile à réparer et des départs trop pleurés et jamais vraiment vengés? L'idée de la perdre elle aussi m'étais parue insupportable. La savoir loin de moi était la croire toujours en danger. Et cela allait prendre fin. 

La passation eut finalement lieu, et on la suivit à la radio depuis la voiture garée sur le parking de la prison où nous campions. Le nouveau président allait-il signer ses grâces le soir même, ou allait-il nous faire patienter? Des jours, peut être? Notre camp de fortune n'était pas des plus confortable, bien que tout le monde semble s'en accorder plutôt bien à l'exception de moi même qui n'avais jamais eu à dormir ainsi. Ce que j'avais vécu qui pouvait se rapprocher le plus d'une forme de camping était les mois que j'avais passé à Ar'henno, ainsi que les quelques nuits passées à dormir à la belle étoile dans les alpages, avec le jeune Neh'mu. Mais je m'accrochai. Je savais que derrière ces grilles indolentes qui semblaient m'observer avec dédain, se trouvait ma femme, la seule qui comptait. Alors quand le nouveau président en fonction déclara, durant son tout premier discours, que sa première action serait de signer les grâces présidentielles le soir même, et qui prendraient effet immédiatement, il ne nous en fallut pas plus pour bondir de nos sièges en grandes embrassades. 

Il ne fallut que quelques dizaines de minutes de plus pour qu'arrivent sur le parking au moins une douzaine d'autre voitures, dont les voyageurs se stationnèrent à proximité des grilles, attendant avec impatience leur ouverture, et je réalisai alors que nous n'étions pas les seuls à avoir attendu à proximité. Certain avaient simplement été plus intelligents et choisi de rester à l'hôtel de la ville la plus proche, ce qui, quand j'y pensai, aurait été probablement bien plus intelligent. Les minutes s'étalèrent longues comme des années, à attendre le moindre signe de mouvement de l'autre côté de la grille. Dans l'absence d'information plus précise sur ce qu'il se passait, nous nous préparions au pire. Allaient-ils libérer les prisonniers dès ce soir? Ou bien allait-il falloir attendre le lendemain? Mais je n'étais pas sûre de pouvoir attendre plus. Mon envie de me saisir de ces maudites grilles pour les abattre était déjà bien trop forte. 

Quand enfin un gardien sortit pour venir ouvrir les grilles, l'attroupement se densifia, et l'homme tenta tant bien que mal de contenir les questions des membres de familles inquiets sans en dire trop. Il semblait lui même ne pas trop savoir de quoi il en retournait. Quelques instants plus tard, ils sortirent. Les mines fatiguées, dans leurs habits civils froissés par les longs mois, voire années, rangés sans être portés. Et, parmi toutes ces chevelures si pâles, une détonnait, une que je reconnaissais entre mille. Nokomis, dans ses habituels pantalons en treillis, scrutait la foule. Nos regards se croisèrent. Je sentis mon sourire s'élargir malgré moi en même temps que le siens se dessinait sur ses lèvres. Elle accourut vers moi, et ce fut le choc. Mais je ne tombais pas. Elle me saisit de ses bras si musclés, et me porta par les hanches au dessus d'elle. Ma grande taille par rapport à la sienne fit planer mon visage bien loin du sien. 

-Eh... lâche moi donc. Lui intimai-je en caressant sa chevelure avec tendresse. Je ne peux pas t'embrasser comme ça.

-Laisse moi profiter juste un peu. Rétorqua-t-elle en fourrant son visage entre mes seins. Par Ukko, je m'étais jurée de faire ça en premier quand je sortirai, mais j'osais pas espérer que ça arrive aussi vite.

-Quelle perverse tu fais! M'exclamai-je en rougissant légèrement. Laisse moi descendre, stupida!

-Est-ce que c'est une manière de parler à sa petite amie qui sort à peine de prison? Railla-t-elle. Puisque c'est comme ça, tu restes là haut. 

Je ne pus que laisser échapper un rire, tout en continuant de glisser doigts entre ses mèches rousses. Per Dios, j'avais tant rêvé de pouvoir le faire, encore et encore. Elle était là, proche de moi, me tenant fermement par les hanches, son visage farouche tout serré contre ma poitrine. Finalement, elle céda et me laissa glisser avec lenteur jusqu'à ce que mes pieds touchent le sol, et je me saisis immédiatement de ses lèvres. Quelques déclics me firent comprendre que les journalistes non plus n'avaient rien raté de la scène, mais ils pouvaient aller en enfer. Plus rien n'avait d'importance désormais, sinon le toucher feint de sa peau contre la mienne, la chaleur de son corps, sa délicieuse odeur si sauvage qui m'ennivrait plus que n'importe quel alcool. 

-Vous campez ici depuis longtemps? Demanda-t-elle soudain, en coupant court au contact de nos lèvres.

-Depuis l'annonce des résultats de l'élection, oui. Pourquoi?

-Disons que ça se sent. Rétorqua-t-elle en se bouchant le nez, et je fus privée de mot tandis qu'elle éclata de rire. 

-Toi... toi alors... attends qu'on soit rentrée à la maison, que...

-Que tu prennes une douche? 

-Il te manque décidément une bonne partie d'éducation! Une punition me semble plus appropriée. 

-Quoi? Répondit-elle avec un air malicieux. Tu vas me mettre une fessée? 

Je la fixais un instant dans les yeux. Por dios, que nos échanges piquants m'avaient manqués. J'avais craint que notre nouvelle relation ne crée une forme de malaise... mais il n'en était rien. Tout était comme avant, à l'exception qu'elle n'avait plus à cacher ses sentiments... et que j'avais compris les miens.

-Pourquoi pas? Rétorquai-je en glissant une main le long de sa hanche jusqu'à sa fesse gauche, et en la saisissant. Je crois que tu en as bien besoin.

Ce fut à son tour d'être désarçonnée, et ses joues se parèrent d'une couleur qui se rapprochait de celle de ses cheveux. Je plaçais un nouveau court baiser sur ses lèvres, avant de la prendre par la main. 

-Allons-y. Nous avons de la route à faire.

En approchant de la voiture, je pris conscience qu'une bonne partie de mes compagnons de voyage étaient totalement inconnus à ma belle. 

-Au fait... dis-je en glissant un bras au creux de son dos. Santoni, Sang, je vous présente Nokomis, bien que vous l'ayez déjà... plus ou moins entrevue auparavant. Nokomis, voici Santoni, à qui je dois la vie, et Sang, à qui je la dois également. 

-On dirait que tu ne peux pas rester cinq minutes sans qu'un prince charmant ou qu'une séduisante succube ne vienne a ta rescousse, hein? Railla-t-elle en détaillant les deux nouveaux venus d'un air méfiant. Toi! T'étais avec Ester lors de la visite, pas vrai? 

-Exact. Acquiesça Santoni. 

-Et toi... continua-t-elle en se tournant vers Sang. Je t'ai déjà vue quelque part. J'en suis sûre. 

-Le vieil Ab t'as emmenée au mariage d'une amie. Rappela Sang. J'y étais. 

-Oh... oui, je me souviens. Mais pourquoi... 

-Beaucoup de choses à expliquer, mais beaucoup de chemin, Nokomis-meh'na! Coupa Da-jee-ha, tout en venant serrer la jeune femme dans ses bras. Je heureuse toi être dehors. Nous pouvoir reparler tout ça quand rentrer Paris.

Santoni acquiesça, et Sang s'étira en faisant exposition de son corps sculptural et de sa dentition parfaite. 

-A moi de conduire, j'imagine. Les deux tourterelles vont se mettre sur la banquette arrière, mais qui va tenir la chandelle en s'asseillant avec elles?

-Moi asseoir devant. Asséna Da-jee-ha avant que Santoni n'ai pu protester, et elle lui jeta un clin d'oeil amusé. Courage, Ban'boh-ti. 

Nokomis pouffa en entendant ce surnom. Je lui glissais alors à l'oreil:

-Qu'est ce que veut dire ce surnom?

-En gros? C'est un surnom souvent utilisé pour les kowo sudistes, mais tu peux traduire ça par grande gueule. 

-Quoi? Qu'est ce qu'elle a dit? Demanda Santoni en s'approchant. 

-Rien qui ne te concerne. Rétorqua Nokomis. Allez, hop, t'as entendu Da-jee-ha-meh'na? On monte et on décolle! 

Santoni grogna en montant à l'arrière de la voiture, derrière Da-jee-ha, tandis que Nokomis et moi prenions notre temps, main dans la main, pour en faire le tour. 

-Et ton ami Thomas n'est pas venu, plutôt que ces inconnus? Demanda-t-elle. Je l'aimais bien.

Un sourire triste orna mon visage. 

-Je l'aimais bien, moi aussi. Dis-je dans un souffle. Mais les Traditionalistes n'ont pas été de cet avis. 

-Ester...

-Enfin! Allez, en route! A nous Paris. Fis-je pour changer de sujet. 

Je refusais que ce moment soit gâché par de tristes pensées. Après tout, ce n'était pas n'importe quel moment. 

C'était ce moment. 

Le plus beau moment de ma vie. 

Nokomis sembla le comprendre. Elle ne releva pas. Mais elle me serra très fort dans ses bras, avant d'entrer dans la voiture, à la place du milieu, judicieusement placée entre Santoni et moi, marquant ainsi son territoire. Elle était là. Libre. Et vivante. Ce n'était pas un rêve. 

C'était la réalité.


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