"Tonton Harry !"
La voix excitée de Lottie retentit quand elle entendit son oncle entrer. Harry était trempé, venant de l'extérieur. Nous étions tous assis dans le salon, et Harry était parti très tôt le matin.
J'étais inquiète, ne sachant pas où il allait, même si je savais que ce n'était pas du tout un endroit sur.
Les boucles de Harry étaient humides et collaient sur son visage, ayant l'air plus longues, et je pouvais instantanément dire qu'il était en colère ou irrité lorsque je vis son visage.
Lottie avait commencé à appeler Harry "Tonton Harry" à partir du moment où Gemma lui avait dit qui il était. Et en seulement quelques jours, Lottie avait l'air tellement à l'aise autour d'Harry, c'était incroyable. Maintenant, c'était comme si nous ne pouvions plus l'éloigner de lui, et je pouvais aussi dire qu'elle ressemblait de plus en plus à Harry.
Harry avait l'air renfrogné et il jeta ses clés de voitures sur la table basse, mais quand il vit Lottie, il força un sourire et s'accroupit quand elle courut vers lui. Lottie enroula étroitement ses bras autour de lui et il se leva, la portant dans ses bras, et je ne pus m'empêcher de sourire. C'était encore si étrange, de voir Harry tenir une petite fille.
Ça allait certainement prendre un certain temps avant que je m'y habitue.
"Tu es tout mouillé." Rigola un peu Lottie, atteignant les boucles de Harry. Je pouvais voir la frustration scintiller dans ses yeux, mais il ne s'énerva pas contre la petite fille, et il ne lui lança pas de regard. Au lieu de ça, il se précipita dans le salon et mit Lottie sur le canapé, à côté de Gemma.
"Claire." Déclara Harry, et quand il tourna la tête, son sourire disparut. "J'ai besoin de te parler." Ses yeux rencontrèrent les miens avant qu'il ne se retourne et quitte la pièce, ne saluant personne.
Louis ne regardait personne, étrangement. Il regardait ses chaussures avec une expression neutre. Même Niall ne souriait pas, il avait l'air un peu coupable. Liam était soudainement fasciné par son téléphone, et Zayn gardait son masque de marbre. Ses yeux sombres étaient sur moi.
Depuis quelques jours, Zayn avait été étrangement calme. Je l'avais à peine vu, mais quand je le voyais, il ne me disait rien. C'était comme s'il ne s'adressait à personne à moins qu'il le devait absolument.
Je suivis Harry à l'étage, jusqu'à notre chambre, et je lui demandai directement ce qui n'allait pas. Il retira alors son tee-shirt mouillé, le jetant sur le sol avant de se pencher pour enlever son jean.
Il mit des vêtements secs, et il passa sa main dans ses cheveux trempés avant de s'asseoir sur le bord du lit. Je m'assis à côté de lui, en retirant quelques mèches de mes cheveux auburn pour les mettre derrière mes oreilles.
"Qu'est-ce qu'il y a?" Demandai-je doucement.
Son expression était grave, les yeux plus sombres que d'habitude. "J'ai besoin de te parler."
Il avait l'air hésitant, comme s'il ne voulait vraiment pas me le dire. Peut-être qu'il avait besoin de parler à quelqu'un. C'est ce que je faisais lorsque j'avais besoin d'un deuxième opinion sur quelque chose.
"A propos de quoi ?"
"J'ai rencontré Ed aujourd'hui." Admit tranquillement Harry. Mes yeux s'écarquillèrent à partir du nom. Ed ? Celui qui était avec Simon ? Comment pouvait-il être en vie ? Quoique après la balle que je m'étais prise, je n'avais pas vraiment été consciente de ce qu'il se passait.
"Et ?"
"Il veut vraiment que je me joigne à eux. Apparemment, Sinon était un trou du cul, et ils en avaient marre de lui de toute façon." Grommela Harry. "Ils veulent que je sois leur leader."
Mon visage pâlit après cette information. Je savais que si Harry n'avait pas envisagé ça, alors il ne serait pas là à m'en parler. Il n'aurait même pas rencontré Ed en premier lieu.
Je n'avais également pas été surprise qu'ils veuillent Harry comme chef. Il avait cette aura de leader en lui, quand il entrait dans une pièce, j'avais vraiment l'impression qu'il avait ça en lui. Il portait ça sur lui, partout où il allait. C'était quelque chose que j'admirais chez lui.
Pensait-il vraiment à rejoindre quelque chose d'autre ? Ce n'était peut-être pas un gang, mais ça avait l'air dangereux. Pourquoi aurait-il même envisagé ça ?
"Non." Dis-je rapidement. "Non, c'est ridicule."
Ses yeux étaient rivés sur moi maintenant. "Pourquoi est-ce ridicule ?"
"Il est dangereux et tu le sais, Harry." Dis-je lentement. "Et je ne pense pas qu'ils sont de bonnes personnes, ils ont essayé de nous tuer, tu te souviens ?"
"C'était Simon. Ed est différent, je peux le dire." Répondit sèchement Harry. "Et je ne dirais pas nécessairement qu'ils sont de mauvaises personnes. Ils empêche les gangs de proliférer à Cheshire, Claire. Comment est-ce considéré comme mauvais ?"
"Ça tue des gens, Harry. Il n'y a pas de lois, pas de procédures. C'est comme être un hors la loi."
"Les policiers ont tellement de règles. Travailler en dehors de la loi leur donne plus de liberté. Ils sont en mesure de faire plus."
Oh non. Il se disputait avec moi sur ce point.
Il l'envisageait.
"Je ne peux pas croire que tu considères ça." Dis-je sèchement, en secouant la tête. "Je croyais que c'était le passé, maintenant."
"Être dans un gang fait partie du passé." Me corrigea Harry. "Mais c'est différent, Claire. Je ne comprends pas pourquoi tu n'es pas-"
"Non, je ne suis pas heureuse à propos de ça, pas du tout." J'explosai. "Je pense que c'est stupide et inutile et... Et bien... Stupide." Je n'en avais rien à faire si j'avais déjà dit stupide. Incapable de rester assise, je me relevai du lit pour marcher devant Harry, mes mains s'enroulant entre elles dans l'anxiété. "Qu'est-ce que je t'ai dit ? Tuer des gens est toujours mal, ces gens que tu veux rejoindre ne se soucient pas de ça."
"Il veulent garder Cheshire en sécurité." Répondit Harry, la voix légèrement plus forte. "Parfois, il faut aller vers l'extrême pour le faire."
"Il y a d'autre façon de le faire." Répondis-je.
"Comme quoi ? Les envoyer en prison ?"
"Oui !"
"La prison ne change pas tout le monde." Cracha Harry. "Parfois, la prison peut faire d'une personne quelqu'un de pire. Être piégé avec des criminels de toutes sortes peut vraiment détruire quelqu'un. Tu n'as jamais été en prison, alors tu ne peux pas savoir. Moi je l'ai été."
Je me tus, sachant qu'il avait déjà été en prison. A cause de moi.
"Certaines personnes sont déjà tomber si bas qu'il est impossible pour elles de devenir une personne meilleure." Dit Harry.
Je le fixai. "Tu ne vas pas te joindre à eux, Harry."
Ses yeux étaient plus sombres, sa mâchoire crispée. "Et pourquoi, putain ?"
J'hésitai, essayant de réfléchir à une bonne réponse. Au lieu de ça, je dis : "Parce que je te le dit."
Je croisai les bras sur ma poitrine, en gardant mon visage sérieux. Harry me regarda surpris pendant quelques instants avant de rire amèrement, se mettant debout pour permettre à sa taille intimidante de me dominer. Je pouvais instantanément me sentir plus petite, nerveuse. Ses yeux m'enveloppèrent dans un éclat moqueur, ses lèvres se tordant dans un de ses sourires bizarres.
"Depuis quand," Murmura-t-il d'une voix rauque, "Tu as ton mot à dire sur ce que je fais ?"
"Depuis maintenant." Répondis-je tranquillement. "Tu me dis ce que je dois faire tout le temps."
"Oh Claire." Murmura Harry, son sourire s'élargissant tandis que son regard devenait de plus en plus sombre. Je sentis ses longs doigts saisir mes mains, entrelaçant nos phalanges.
Non, je pouvais déjà me sentir fondre sous son regard presque envoûtant. Je savais ce qu'il essayait de faire, il essayait de me persuader en m'apaisant. Mais je ne pouvais pas me calmer, sachant qu'Harry était sur le point de s'engager une nouvelle fois avec les mauvaises personnes.
"Bon sang, arrête Harry !" J'explosai, reculant en brisant le contact de nos mains. "Tu ne vois pas ce que tu fais ? Tu retournes à la case départ !"
"Comment est-ce que je reviens à la case départ ?" Demanda Harry, en me regardant.
"Tu es libre maintenant." Dis-je lentement, essayant de souligner ce point. "Tu peux faire ce que tu veux maintenant que ton père n'est plus là pour t'influencer. Tu n'as pas à faire partie de quelque chose, si tu le veux, tu peux travailler dans une boulangerie ou peu importe." J'agitai les bras en signe d'exaspération. "Je t'aime. C'est juste que... Je ne veux pas que tu fasses quelque chose que tu ne veux pas."
"J'ai toujours vécu comme ça." Dit Harry, en croisant les bras sur sa poitrine. "Ce serait vachement bizarre pour moi de travailler dans une boulangerie, Claire." Sa voix était sévère et presque moqueuse.
"Je n'étais pas sérieuse. C'était juste un exemple." Harry ? Travailler dans une boulangerie ? Ce n'était même pas drôle.
"Je ne peux pas m'imaginer faire autre chose. C'est qui je suis." Répondit Harry, s'asseyant sur le lit de nouveau. Il passa ses mains sur son visage, l'air fatigué une fois de plus, comme s'il venait de faire un combat.
"C'est parce que tu ne sais pas ce que tu peux faire. Tu n'en as jamais eu l'occasion." Dis-je doucement, m'asseyant à ses côtés. "Tout ce que tu sais c'est, et bien, tuer des gens, Harry. Et il y a d'autre chose que de tuer des personnes, Harry." Je m'arrêtais, réalisant que ce que je disais était bizarre.
"Je t'ai dit que je te protégerai coûte que coûte." Grommela Harry. "Je ferais n'importe quoi pour te protéger, Claire. Et je pense que c'est la meilleure façon pour m'assurer que tu es en sécurité." Ses yeux rencontrèrent les miens, maintenant doux, et je lui souris doucement.
"Je sais que tu veux me protéger." Dis-je. "Mais laisse ce gang, okay ? Tu as déjà la puce, ton casier est vierge. Tu peux faire que tu veux."
"En me demandant de ne pas adhérer à une organisation comme ça," Marmonna Harry, "C'est comme me demander de ne plus être un homme. C'est qui je suis. Je ne te demande pas de ne plus être une femme, pas vrai ?"
"Tu pourrais devenir-"
Un boom de tonnerre frappa au dessus de nous, et la fenêtre s'illumina, comme si des phares brillaient à travers, et je me sentis aveuglée pendant un moment. Tout à coup, toutes les lumières de la maison s'éteignirent. Je me figeai dans le noir mais je n'étais pas nerveuse du tout.
Je n'avais plus peur de l'obscurité.
"Merde," Jura-Harry. "Viens, allons rejoindre les autres." Je savais qu'il me cherchait dans l'obscurité, et je pris sa main, facile à trouver, avant de sortir de la chambre. Mes yeux s'étaient adaptés à l'obscurité en quelques secondes, et j'étais en mesure de le suivre sans problème.
Dès notre arrivée dans le couloir, nous pouvions entendre Lottie pleurer.
Nous nous précipitâmes en bas des escaliers, voyant que Gemma avait allumé plusieurs bougies dans le salon. Lottie était assis sur le tapis dans le milieu, ses cris résonnaient dans la pièce, et Eleanor était assise à côté d'elle, essayant de la consoler.
Je savais que Lottie devait être effrayée; Je savais que quand j'avais son âge, j'avais l'habitude d'avoir peur de l'obscurité, aussi. Et l'obscurité était encore plus effrayant quand il y avait une grosse tempête dehors.
Harry relâcha ma main et se dirigea vers Lottie. Je m'assis à côté de Gemma sur le canapé, en saisissant un autre briquet pour aider à allumer des bougies. La lumière dans la pièce était sombre maintenant, les ombres semblant danser partout.
"Hey," J'entendis Harry dire doucement, accroupi devant Lottie. "Pourquoi tu pleures ?"
"J-j'ai peur, il y a un monstre à l'extérieur et il vient à l'intérieur ! C'est pour ça qu'il fait noir !" S'écria Lottie, d'une voix tremblante et frémissante. "Il va me prendre !"
Harry prit Lottie dans ses bras et s'assit sur le fauteuil, la laissant se blottir contre lui.
"Il n'y a aucune raison d'avoir peur du noir." Murmura Harry, ses bras protecteurs autour d'elle. "Si tu es dans le noir, comment le monstre vas faire pour te trouver?"
"Et s'il peut voir dans le noir ?" Elle avait l'air un peu plus calme avec Harry, bien que sa voix était encore tremblante.
"Et puis, il n'y a aucune raison pour que tu ais peur." Je vis Harry la serrer plus fort dans ses bras et lui déposer un baiser sur le sommet de sa tête.
"P-pourquoi ?"
"Parce que je suis ici. Et je ne vais pas laisser quoi que ce soit t'arriver, d'accord ? Je suis plus effrayant que n'importe quel monstre." Il prit un ton enjoué, le mélange avec sa voix basse et rauque, et je me sentis fondre de joie.
"C'est tellement mignon," Murmura-Eleanor, assise à côté de moi. Ses yeux bruns étaient sur eux, un grand sourire gravé sur son visage. Même Gemma semblait étonnée par le spectacle qui s'offrait à elle.
Lottie ricana doucement, l'air beaucoup plus calme, et un autre tonnerre gronda à l'extérieur, suivit d'un éclair peu de temps après. Lottie s'accrochait à Harry, mais elle ne pleurait plus.
J'espérais vraiment que Harry n'allait pas rejoindre cette organisation.
Il avait tellement de choses pour lui maintenant, moi, Gemma, et Lottie.
Il avait une famille.
Et ma part égoïste ne voulait vraiment pas qu'il en fasse partie parce qu'il pourrait se blesser très souvent. Et il ne serait plus là autant, à Londres je passais la plupart de mon temps seule dans sa maison.
J'essayais de penser à quelque chose que Harry pouvait faire.
Caissier ?
Avocat ?
Chef cuisinier ?
Clown ?
Chef d'entreprise ?
Je ne pouvais l'imaginer dans aucuns de ces métiers parce que j'étais tellement habituée à le voir transporter une arme ou un couteau de poche. J'étais tellement habitué à le voir porter des vêtements beaucoup plus sombre-il n'était pas professionnel, il avait un tempérament fort, et sa patience était presque inexistante. Et afin de réussir dans un grand nombre de carrières, il fallait être professionnel, il fallait être aimable et courtois avec les gens, et il fallait être patient avec les choses.
Harry ne possédait aucune de ces caractéristiques.
Je suppose qu'on ne sait pas ce que l'on peut faire sans avoir essayé de nouvelles choses.
Mais je préférais mourir que de voir Harry redevenir un tueur.
Il avait une chance de rédemption, et je n'allais pas le laisser la jeter afin de "me protéger".
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Je vais traduire le chapitre suivant en deux parties :)