Dilemme au Jollofland

Oleh AMK_Rassoul

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[ŒUVRE PROTÉGÉE ] Une histoire au cœur de certaines réalités sénégalaises avec sa bonne petite dose de fictio... Lebih Banyak

Préambule
Chapitre 1: L'instit !
Chapitre 2: Et tout débuta dans le ciel !
Chapitre 3: Quand la belle-famille s'en mêle !
Chapitre 4: Adji Binta FAYE dans ses œuvres !
Chapitre 5: Pression & Dépression !
Chapitre 6: Un homme tiraillé !
Chapitre 7: L'amour à l'épreuve !
Chapitre 8: La fin d'une vie & le début d'une autre !
Chapitre 9: Je plaide coupable, votre honneur !
Chapitre 10: Oui maman !
Chapitre 11: On a échangé mon mari !
Chapitre 12: Lou bess néex (le goût exquis de la nouveauté) !
Chapitre 13: Dos au mur !
Chapitre 14: La main dans le sachet !
Chapitre 15: De mal en pis !
Chapitre 16: Contre vents et marées !
Chapitre 17: Coalition sorcière !
Chapitre 18: Le coup de grâce !
Chapitre 19: La vie continue !
Chapitre 20: L'inconnu au charme fou !
Chapitre 21: Confie-moi ton cœur !
Chapitre 22: Le temps juge, la vérité se dévoile !
Chapitre 23 : Trouble-fête !
Chapitre 24: Raison & Sentiments !
Chapitre 25: Confidences !
Chapitre 26: Père et Fils !
Chapitre 28: Retour vers le passé !
Chapitre 29: Autour d'une Seconde Chance !
Chapitre 30: Miss Independent !
Chapitre 31: Rien de tel que la famille !
Chapitre 32: Palabres !
Chapitre 33: Tensions !
Chapitre 34: Ultimatum !
Chapitre 35: Un air de déjà vécu !
Chapitre 36: Mea-culpa !
Chapitre 37: Affrontements !
Chapitre 38: Reconquête !
Chapitre 39: Une prière exaucée !
Chapitre 40: Le bout du tunnel !
Nouvelle Chronique : De Victimes à Bourreaux !
Nouvelle Chronique : Entre le Sang et l'Enclume !

Chapitre 27: Une question de Djongué: entre trucs et astuces !

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Oleh AMK_Rassoul

"Le destin dessine votre vie et c'est à vous de la colorier." Mazouz Hacène.

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Il est dit qu'une bonne Dame accomplie se doit d'être une excellente Chef dans sa cuisine, une bonne Servante dans son salon et une vraie "Thiagga" dans sa chambre.
Vous m'excuserez cette dernière expression mais un chat se nommera toujours un chat. Cependant pour préserver tout de même un minimum de bienséance, je traduirais cette expression par "dévergondée" au lieu de l'autre là qui commence par un "P" 😏

Il est de notoriété publique que les femmes du Jollofland sont de vraies coquines, des prédatrices, des séductrices qui excellent dans l'art de rendre fou un homme. Chez nous on appelle ça le Djongué.
On murmure que ces bonnes dames disposent de nombres de trucs et astuces pour faire tourner la tête à ces messieurs.
On dit même que l'apparent paradoxe qui veut qu'elles restent chastes jusqu'au mariage et qu'une fois mariées qu'elles deviennent rapidement des experts du lit n'en est pas un en réalité car les "badjiènes" (tantes paternelles) sont là pour les former à comment ferrer leurs hommes.

A partir de là par contre, je vais me mettre à disserter un peu, genre introduction, développement et conclusion et comme je suis plutôt bavarde à l'écrit... alors si vous n'avez pas la patience de mon grand charabia, il vous suffit juste de sauter quelques lignes pour rentrer dans le vif du sujet 😂

Nous allons rentrer un peu dans la peau de Badjiène Kiné Laobé Branchée 2.0.

-Alors Badjiène Kiné, quels conseils avez-vous à prodiguer sur le Djongué ?

-"Ah dome Djiékk day bëuriy paax, bariy féms ba foko lamb dadji ko téy fëul foko xaré woul (Une Dame doit être astucieuse et avoir plus d'un tour dans sa besace de manière à ne point être dépassée par une situation quelle qu'elle soit) ! Malheureusement certaines femmes confondent "féms" (astuces) avec artifices ou une quête perpétuelle de produits plus bizarroïdes les uns que les autres dont certains seraient même dangereux pour la santé et qu'ils se fourrent dans leur parties intimes et dans celles de leurs hommes.
Stop Mesdames ai-je envie de leur dire !

-Ay Badjiène...

Mani Coumba si Ndiaye (le coin secret de la femme) a sa saveur particulière qui est excellente, elle n'a aucunement besoin d'être épicée. Plus elle est naturelle et mieux ce sera.

Moi Badjiène Kiné Laobé Branchée 2.0 je vous dit d'apprendre à vous méfier de certaines grandes gueules qui n'ont de Djongué que leurs langues et qui recommandent certains produits censés être aphrodisiaques.
Refusez cela mesdames ! Xadjou balcon yi nak dañou bari si mim réw, di mbëuw rék té douñou matté mouk (Les chiens de balcon sont nombreux, ils aboient mais ne mordent jamais) !

De grâce, laissez Coumba et Ablaye Ndiaye (le stylo de monsieur) à leur naturel, vous les en appréciez d'autant plus !

Il y a quelques temps, un produit bizarroïde qui avait fait son apparition dans le sud et qui s'était vite propagé dans tout le pays avait fait des ravages chez certaines femmes et serait même cancérigène selon des spécialistes. Ce qui est d'une gravité sans nom !

Ce que les Dames doivent comprendre c'est que le Djongué c'est tout un art. On peut l'être à l'extrême, amener son homme au nirvana en y prenant soi-même son pied sans pour autant ruiner sa santé ou mettre en danger sa fragilité intime, car oui Coumba si Ndiaye est très sensible et malheureusement on ne l'agresse que trop et pas de la bonne manière hélas !

Entendons nous bien, je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas un "arsenal" comme l'appellent ces bonnes dames ! J'ai beau être branchée, je cesserais d'être Laobé si je vous disais le contraire. Bien sûr qu'il en faut un et même un blindé. On ne va pas en guerre sans munitions au risque de se faire lyncher sauvagement. Seulement évitons le toxique, le dangereux et le trop artificiel !

Dans cette douce guerre qui oppose l'homme à la femme dans la chambre conjugale, pas que la chambre d'ailleurs (mais vous m'avez compris), les armes doivent être saines pour une relation épanouie à long terme. Pour moi le "must", c'est un linge de lit très soigné, choisi avec goût et de bonnes odeurs. C'est l'entrée en matière, il doit donner envie de déguster la suite. Une lingerie fine, sexy et osée, de la traditionnelle bien de chez nous à celle occidentale, des ceintures de perles de reins, des très fines aux todji xour (les plus grosses), des accessoires incontournables du type menottes, plumes et compagnies en passant par les chaines de chevilles aux cliquetis enivrants (pour ceux qui les aiment), un encens doux sans trop de fumée, des stimulants naturels tels le gingembre, le poivre, les petits colas et bien d'autres trucs que je te chuchoterai à l'oreille pour ne pas choquer certains enfants ici présents etc. etc. Il y a largement de quoi faire en restant "naturel" sans faire de dégâts.

Mesdames, Badjiène Kiné Laobé Branchée 2.0 vous recommande de revenir à la raison. Coumba si Ndiaye est l'identité des femmes, leur patrimoine, charge à elles donc de la protéger. Car si vous la détériorez au point de ne plus pouvoir assurer de ce côté là, souvenez-vous de la chanson préférée des hommes de ce pays: "j'ai droit à 4 femmes", croyez-le qu'ils n'hésiteront pas à vous remplacer pour la plupart d'entre eux et vous en serez les grandes perdantes.
Coumba et Ablaye Ndiaye dal doivent rester naturels !

Après ce cri du cœur, revenons à nos moutons.

Le Djongué donc ne se réfère pas seulement au côté sexuel de la chose, non comme je l'ai dit le Djongué est tout un art. C'est toute une façon d'être avant une façon de faire. L'astuce est de bien maîtriser son homme, connaître ses moindres désirs et ses goûts personnels, chaque homme étant différent. Savoir l'apaiser, l'écouter, le rassurer, le comprendre, le soutenir, le motiver, le galvaniser, le supporter plus un degré élevé de nanguou (avoir une bonne dose de docilité, de soumission et d'initiative) et vous y êtes. Savoir s'occuper du corps de son homme en entier, son ventre et son bas-ventre en prime, être juste sa paire, celle qui le complète. En somme le Djongué c'est juste savoir gérer son homme, le ferrer de telle sorte qu'où qu'il puisse être, il gardera constamment une pensée pour vous et aura hâte de vous retrouver. Rajoutait Badjiène Kiné.

Oui la séduction est aux femmes du Jollofland ce que l'oxygène est au corps humain c'est-à-dire vitale. D'aucuns disent même que c'est un "don" inné chez elles. N'exagérons rien quand même! Comme dans toute classe d'école, il y'a différents niveaux et je me suis amusée à vous le faire à la Maslow.

Tout d'abord il y'a les Surdouées. Elles sont loins devant la classe. Elles sont en tête de pyramide. Elles s'ennuient avec les autres car elles ont dépassé de loin le niveau de l'enseignement qui leur est dispensé. (Fallé wouñou dara, lou ñëuw ñou dékou ko !) Elles maîtrisent, agissent et prennent des initiatives. Elles sont proactives, elles surprennent constamment leurs hommes et les tiennent par le pan de leurs pagnes. Dañouy djomal séni góor. Ñome deh kom thiin louy bax, wét go lale mou tangg djeur ! Say souné ak fañouy fëulé. Dañou xaar bamou tangg djeur, nou boyal sén fourno took di djarou, xana dou ñi ño Djongué ? (Elles sont tellement coquines qu'elles attendent qu'il fasse tellement chaud au point que chacun cherche à se rafraîchir pour mettre le chauffage au maximum. Ne sont-elles pas osées ?)

Ensuite viennent les Douées de la Djonguélogie en deuxième position. Elles maîtrisent les trucs et astuces et ne reculent devant rien pour le plaisir de leurs hommes (Bollé patt ak organisées). Elles ont confiance en elles et en leur pouvoir de séduction, peu de choses les ébranlent. Comme leur nom l'indique elles sont très douées mais il leur manque quand même quelques clés, ce petit "thiass" (truc) pour atteindre le haut niveau irréprochable de la coquinerie.

En troisième position de cette pyramide de Djonguélogie, viennent les Bonnes Élèves. Elles appliquent les conseils, suivent les consignes mais sont trop scolaires. Elles prennent des initiatives de temps à autre mais ne sont pas trop spontanées. Cela se sent nettement que le Djongué n'est pas encore tout à fait ancré dans leur ADN. Elles ont besoin de se perfectionner mais avec un peu de volonté elles arriveront à être des as de la chose.

Les Moyennes de la classe sont en quatrième du classement de la pyramide. Le niveau y est mais elles doivent faire de gros efforts. Elles doivent travailler d'avantage pour rattraper les autres au risque de demeurer dans la moyenne. L'excellence a un prix et ce n'est pas en dormant que l'on gagnera des lauriers. Mesdames, mettez-y du vôtre. Il n'y a pas de honte à avoir, formez-vous et la récompense sera au bout de l'effort. Le jeu en vaut largement la chandelle !

En bas de l'échelle se trouvent les Dernières de la classe autrement dit les Nullardes. Doorou ñou, fayou wouñou, atté wouñou xéex, bëussou ñou kou danou. Ni yaath ni yassare rék, aukine djom celles-ci (Elles sont négligées, ne font pas d'efforts et ne prennent aucune initiative. Elles sont même incapables du minimum vital) ! Les voilà les partisanes du moindre effort. Elles sont désespérantes et sont la risée de toute bonne Sénégalaise qui se respecte.
Le redoublement leur est d'ores et déjà garanti mais elles risquent de se faire renvoyer de l'école si elles continuent ainsi. Parole d'une institutrice... heu de Badjiène Kiné Laobé Branchée 2.0 en fait 😅
Un seul conseil pour ces dernières, se rapprocher sans tarder des "badjènes". Elles ont un gouffre de retard à rattraper et le train n'attend pas en gare, il faut courir le rattraper en cours de route.

Voilà ! Vous connaissiez Maslow avec sa fameuse pyramide des besoins, vous venez de découvrir ma pyramide des Djonguées. Il me manque juste le schéma et je serai au top 😂 (Ëup neu, migui tourou di walagane ! Aka ma deuguëur fiit ! Wa qui me peut way ?)

-Mais Badjiène c'est que ça doit être une lourde responsabilité d'être une femme si on attend tout cela d'elle ?

-Mais attention, le Djongué se conjugue aussi au masculin. Reprit Badjiène Kiné Laobé Branchée 2.0. Un homme se doit également de l'être à sa façon pour que le couple s'épanouisse car un couple c'est deux personnes et les efforts doivent être mutuels. En effet, ces messieurs excellent également dans cet art du Djongué avec leur propre touche personnelle virile, séduisante et gentleman. Quand un homme est Djongué, il encourage surtout sa femme à faire plus d'efforts et si ça se trouve ce serait même lui qui l'a initié, l'a formé ou du moins l'a aidé à se perfectionner.
Oui, il faut des efforts des deux cotés pour continuer à entretenir la flamme de la passion.

Quoi qu'il en soit, un couple cela s'entretient, se nourrit et se pimente. A l'impossible nul n'est tenu et on ne demandera à personne quelque chose d'extraordinaire ou de hors normes. Le petit plus est juste de casser la routine fréquemment et de sortir des chantiers battus afin d'éviter l'ennui, éviter que le couple ne s'use à l'usure.
Des fois, il suffit de trois fois rien pour redonner un nouveau souffle, un coup de neuf à une relation. Redémarrer le moteur et c'est reparti pour un tour !

Badjiène Kiné Laobé Branchée 2.0 vous  recommande d'éviter les conseils à tout va et passe-partout de certaines femmes qui pensent tout maîtriser sur tout et qui s'autoproclament "expertes" en la chose alors que nenni.
Chaque homme est différent et chaque femme l'est tout autant. Ce qui fait craquer l'homme de Khadija peut laisser totalement indifférent celui de Fatou. Et ce qui est applicable pour Nathalie ne le sera pas forcément pour Virginie.
L'astuce est d'oser la créativité, de varier les plaisirs et surtout bien connaître son partenaire (c'est valable pour l'homme comme pour la femme), bien maîtriser ses goûts et ses désirs car ko xamoul loumou bëgg mëuno ko bégëul (si on ne connait pas les désirs de l'autre il est difficile de les satisfaire). Ces petits trucs qui rendent dingue Moussa peuvent carrément laisser de marbre Edouard et vice versa.

Se faire beau/belle, être propre sur soi, sentir bon, se complimenter, une petite balade en couple main dans la main, un petit diner improvisé en amoureux de temps à autre, un massage relaxant, une soirée ciné, un week-end à deux, juste sortir de temps en temps prendre un petit verre en couple ou même une simple discussion à cœur ouvert pour repérer ce qui va et ce qui cloche etc.... autant de petites choses qui aident à garder la flamme active. L'idée étant d'être dans la constante séduction, d'éviter de prendre l'autre pour acquis et de créer toujours cette sensation de renouveau. Poursuivait Badjiène Kiné Laobé Branchée 2.0.

Il est vrai que la vie n'est pas toujours rose et que l'on a souvent d'autres priorités et il se peut également qu'on n'ait pas les moyens de ses intentions mais Sëy djamou Ya'Allah leu té dañe koy djóx àaxam (le mariage est un acte de dévotion et il faut savoir s'y impliquer pour que ça marche) !"

Ouf ! Badjiène Kiné Laobé Branchée a enfin fini son grand bavardage excessif telle une perruche excitée et elle a surtout fini de jouer à la conseillère matrimoniale 2.0 à deux sous alors rentrons dans le vif du sujet maintenant si vous le voulez bien 😏

Fatima Zahra KASSÉ GUISSÉ

On est donc samedi, Ibrahim Khalil a enchainé trois nuits de garde successives à la clinique mais aujourd'hui il ne pourra plus m'échapper. Dina ko tekk si axe (je vais le régler telle une horloge) ! Il ne paie rien pour attendre mon boudeur de mari !

Il est rentré de sa garde vers 7h15, je finissais d'installer la table du petit déjeuner pour la famille. Ismaël et Asta ne sont pas encore levés. Mes beaux-parents eux, étaient tranquillement posés dans le salon du bas terminant leurs Wirds (Zikrs) du matin.

-Assalamou Anleykoum ! Lança Khaliloulah en entrant dans la pièce.

-Waleykoum Salam ! Lui répondit-on en chœur.

-Masta Wouldi (Mon pauvre bébé) ! Tu dois être crevé, tu n'as pas arrêté ces derniers jours tamit ! Maternait Néné Fatiha.

-Je ne sais pas depuis quand tu enchaînes les gardes comme cela ? Y a-t-il des soucis à la clinique ? Renchérit Pa Samba.

-Non du tout Baba, je voulais un peu relayer les autres, c'est tout. On a eu des patients avec quelques complications ces derniers jours mais tout est sous contrôle maintenant ! Répondit mon mari.

-Masta thiono Habibi, viens manger d'abord avant d'aller te reposer ! Lui proposais-je avec le sourire.

-Non merci ! Me répondit-il sèchement en me regardant brièvement. T'inquiètes pas Yemma, je vais bien me reposer ce week-end. Bon là, je vais dormir un coup, je ne vois plus rien, tout est flou ! Dit-il en faisant un bisou à sa maman sans même un petit regard pour moi.

Okay, apparemment ce sera encore plus compliqué que ce que j'imaginais !

Mon mari s'est réveillé vers midi et n'a pris qu'un café. Nous avons mangé après la prière de Dohr du "Thiébou djëun djaga" national bien de chez nous (riz au poisson) que j'avais préparé avec l'aide de la petite Asta Marème.
Après le traditionnel thé à la sénégalaise, tout le monde s'est retiré pour une petite sieste. Je pu finalement rejoindre mon mari dans nos appartements.

En me voyant entrer dans la chambre, il se tourna de l'autre côté toujours sans un mot. Apparemment il a choisi de faire le gamin, on dirait le comportement qu'Ismaël aurait pu avoir. Quel gros bébé il fait mon mari !

Pour moi, aujourd'hui, être Djonguée équivaudra juste à faire descendre la colère de mon mari, le rassurer et à l'amener vers une discussion à cœur ouvert et ce, sans qu'aucune pression sexuelle ne vienne biaiser le débat. On a besoin de s'expliquer lui et moi afin de mettre les points sur les "i" et les barres sur les "t".

Pour moi, tout comme le sexe, la communication tient un rôle non négligeable dans un couple. Beaucoup parmi nous sénégalaises, avons trop tendance à user du sexe à tout va comme moyen de pression ou de résolution d'un problème alors que dans certaines situations, c'est loin d'être l'option idéale !

Badjiène Kiné dit qu'être Djongué, c'est aussi savoir initier une discussion ouverte et posée avec son partenaire sans pour autant que le sexe ne soit nécessairement une arme !
Certes il existe différentes techniques de communication et il faut évidemment savoir laquelle utiliser en fonction de la situation. Mais à mon sens, l'essentiel est de savoir crever l'abcès, aborder les sujets qui fâchent avec tact et diplomatie sans pour autant frustrer l'autre.
Ceci étant dit, il n'en demeure pas moins qu'aux grands maux il faut savoir utiliser les grands remèdes. Quand toutes les tentatives de communication ont échoué et que le sexe reste le seul moyen d'avoir l'attention de son partenaire alors autant s'en servir. À la guerre comme à la guerre tous les moyens sont permis ! Car après tout, kouné ak noyi todjié sa bopou djinax (à chaque chat, sa façon spéciale de déguster sa tête de souris)... (Pas besoin de le dire, je sais déjà que ma traduction est au top 👌🏾)
Cependant, je reste convaincue que quand on en arrive à ce stade c'est que vraiment le mal est profond.

Entendons nous bien, j'ai bien dit "avoir l'attention" de son mari genre s'habiller sexy, le provoquer etc. et non point faire du chantage sexuel à son mari ce qui est haram de chez haram.
En effet le Prophète a dit "Si un homme invite sa femme à avoir un rapport avec lui, qu'elle s'y refuse et qu'il passe la nuit en colère contre elle, les anges ne cessent de la maudire jusqu'au matin." D'après Abû Hurayra RA, rapporté par Muslim 1436 & Al-Bukhârî 3237.
Arrêtons donc de confisquer et de prendre en otage les champs d'autrui et de ne vouloir les libérer que moyennant une rançon ou sous certaines conditions. Ils doivent pouvoir labourer à leur guise et ce, en vertu du verset 223 de la Sourate 2 du Saint Coran où Allah Azawajal nous dit ceci: "Vos épouses sont pour vous un champ de labour; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez et oeuvrez pour vous-mêmes à l'avance. Craignez Allah et sachez que vous Le rencontrerez. Et fais gracieuse annonce aux croyants !"

Alors aujourd'hui pour moi, nuisettes, ferrs (ceintures de perles), plumes et compagnie resteront bien au chaud au placard...en tout cas pour le moment... à moins que... bref.

-Guissé Maabo sama Sangue bi (Guissé Maabo, mon prince), ne penses-tu pas qu'il serait temps qu'on se parle ? Tentais-je d'amadouer.

-Je suis fatigué Fatima, talouma ay waax (je n'ai pas le temps pour les palabres !) Me répondit-il grincheux.

Okay !
En plus je n'entends plus que des Fatima et très peu de Zahra et le Guidélam alors là, il s'est évaporé. Bon, pas grave, on fera avec hein !

-Habibi tamit, je sais que tu es en colère et que tu m'en veux et je te demande humblement pardon. Mais je sais que si on en discute tu sauras tu t'es mépris sur toute la ligne (Réro amoul ñaka waxtana ame) ! Dis-je d'une voix douce.

Bon, il parait que ma voix est naturellement douce, eh ben, j'en ai rajouté une petite couche en tentant de lui faire baisser la pression.

-Fatima si tu ne me laisses pas me reposer tranquillement dans cette chambre, je sortirai pour tenter de trouver une quiétude ailleurs. Je sors de trois nuits de garde alors je n'ai pas besoin de tes calmants là okay ! Grognait-il.

C'est fou quand même comme il peut être rancunier cette tête de mule là ! Et dire que je n'ai même pas commis de faute à proprement parlé. Tout est parti d'un simple coup de fil. Mais Badjiène Kiné Laobé dit qu'être Djongué, c'est aussi savoir faire profil bas, tempérer une situation et mettre son égo de côté pour tenter de désamorcer un conflit et ce, quitte à s'excuser pour des fautes supposées mais non commises en réalité. (Djiguène dou rëuy !)

-Ibrahim Khalil me fuir ne réglera pas notre problème. Tu ne m'avais pas habitué à une réaction aussi puèrile quand même !

-Me traites-tu de gamin Fatima ? Réagissait-il vivement en se redressant et en fixant aves ses gros yeux intimidants là.

Shi Ibrahim Khalil GUISSÉ a dû boire du lion ces derniers jours, ce n'est pas possible autrement ! Pensais-je.

Je contournais le lit et me mis à genoux devant lui.

-Haram, yaw yayi sama Sangue GUISSÉ Maabo Aly missi Haere, Toucouleur Aly Racine! GUISSÉ Maabo Aly Seynabou Hourèye Pendel, say mames ño mome Haere Lao thia Fouta, kouñou dagaloul dou ame. Xana dou ya riches ay mames. Mon amour tamit mér day wathii té xoulo day djiéex. Sama Sangue mala toñe balma àax, sa mèr xadjoul si mane daf may guañe !
(Jamais je n'oserais, tu es mon roi GUISSÉ Maabo, en chantant les prouesses de ses aïeux. Mon amour, c'est moi qui t'ai fait du tord mon prince et je te supplie de me pardonner. Je ne peux supporter ta colère, elle me fait trop mal) ! Continuais-je d'une voix mielleuse.

Il esquissa un léger sourire qu'il s'évertua à me cacher. Il aime trop être flatté ce prétentieux là.

-Kaw Ibrahim yaw tamit doma yërëm xana ! Kaw = Nidjiaye (Hé toi aussi tonton, aie pitié !) Cela fait trois jours que tu me fais la tête et je n'en peux plus. Mon beau cardiologue me manque !

Et là, il partit sur un fou rire de fou malade, m'entrainant avec lui ! Au moins je viens de remporter une petite victoire, je l'ai déridé et c'est tout ce que je cherchais en fait !

-Même les vieilles n'appellent plus leurs maris par ce surnom ringard là ! Me reprocha-t-il quand il réussit à se calmer enfin.

-Détrompe-toi Habibi, moi je le trouve très charmant ! Ce surnom "Nidjiaye ou Kaw" est empreint de symboles. Traditionnellement, il était signe de respect, de soumission, de dévouement et de déférence envers son époux ! Discourais-je.

Profitant de la brèche, je prenais alors ses deux mains dans les miennes.

-Khaliloulah mon cœur, je ne veux plus qu'il y ait de doute dans ton esprit. N'as-tu pas remarqué le drap que j'ai mis sur notre lit. Je l'ai confectionné rien que pour toi.

En effet, préparant son retour et dans le but de lui faire passer un petit message, j'ai fait notre lit ce matin en y mettant un drap personnalisé sobrement avec "I love you Habibi".

- Arrête avec tes coups de marteau là Fatima...

-Je t'aime réellement Hobi (mon amour), je veux que tu le saches ! Lui avouais-je en le regardant droit dans ses gros yeux qui s'ouvrirent plus grandement encore.

Il se redressa encore plus, toujours en me scrutant.

-C'est vrai ? C'est la première fois que tu me le dis alors j'espère que ce n'est pas juste pour tenter de me rassurer Fatima !

-Je ne dis jamais ce mot si je ne le pense pas, la preuve depuis qu'on est marié, je t'ai appelé par nombres de mots doux mais jamais je ne te l'ai dit car j'attendais de réellement le penser pour le sortir. Tu as su t'imposer à mon cœur par ton amour que tu n'as cessé de me prouver, ta patience et ta manière si spéciale de t'occuper de moi sur tous les plans. Je ne peux m'excuser d'avoir aimé Pape Demba dans le passé mais je veux que tu saches que tu n'as pas à t'inquiéter, c'est toi que j'aime et personne d'autre ! (Bayil sissou bi nak, xam nani naam guama) ! Confiais-je.

-Pardonne moi Omri (ma vie), j'ai été trop dur avec mes mots la dernière fois mais ça me rendait fou de me dire que tu aimais encore l'autre là que je je veux même plus que tu prononces le prénom en ma présence et que moi je n'étais que ton lot de consolation malgré tous mes efforts pour conquérir ton cœur...

-Chut, en posant un doigt sur ses lèvres, on en parle plus... mais vraiment Khalil, il faut que tu fasses un petit effort s'il te plait. Ne laisse pas le passé venir troubler notre présent et gâcher ainsi notre avenir. Ta jalousie maladive là devient exagérée ! Et te rends-tu compte qu'à chaque fois qu'on se dispute, c'est à cause de cela ? A la longue ça devient vraiment épuisant, tu vois !

-Je te promets de travailler sur ça, bien que cela risque de ne point être facile !

-Pourtant, c'est moi qui devrais être jalouse. Tu sais avec ta belle gueule de médecin là, il y a tellement de filles qui te tournent autour. "Docteur pouvez-vous consulter mon petit cœur, je pense qu'il y a une anomalie, il ne bat plus que pour vous !" Minaudais-je en faisant allusion à une anecdote qu'il m'avait raconté sur une de ses soi-disant patientes.

-Moi, je ne les vois même pas ces filles, ya fess samay bëut, sama xól yaw la tanëu (mes yeux ne voient que toi et mon cœur t'a choisi) ! Déclarait-il.

-Voilà ! Tu viens de donner la réponse qui devrait te rassurer à vie. Mane tamit djissouma koudoul yaw, do ñom té douñou yaw, góoro góor ya mëun GUISSÉ Maabo sama toucouleur bou ñawoul bi ! Ma rafét djëukëur way té mala nopp piir, louma si gaubé gaar ko nak ! Kou mér rék mattal sa bakane ! Xana waax dji fin na ? (Moi aussi je ne vois que toi, tu n'es pas eux et ils ne sont pas toi. Tu es le meilleur mon beau toucouleur. Que celui qui n'est pas content, se morde le nez point !)

Et il me sourit de toutes ses dents blanches.

-D'accord mais ce n'est pas la même chose en fait ! Me dit-il toujours en souriant.

-C'est quoi la différence mon cœur sinon que je te fais confiance et je sais me canaliser ? Voilà, ce n'est pas difficile, tu devrais essayer pour voir !

-C'est encore une preuve que je t'aime bien plus que tu ne m'aimes toi en fait !

-Je suis désolée Hobi mais au point où nous en sommes, ce n'est plus une preuve d'amour, ça vire carrément à l'obsession et là, ça ne devient plus mignon du tout ! Essaie de canaliser ce trop-plein de jalousie s'il te plait ! Fais le pour moi, pour nous... Dis-je en lui faisant les yeux doux.

-Je te promets de faire des efforts dans la mesure de mes capacités !

Okay ! Là au moins on sait à quoi s'en tenir ! Pensais-je résignée.

-C'est déjà ça !

Une semaine plus tard, après une soirée très romantique qui s'est conclue par une danse des corps vieille comme le monde où mon cardiologue de mari s'est surpassé encore une fois et je confirme qu'il est doué, il est même très doué ce spécimen là ! Quand il s'y met, il a cette grande capacité de me brouiller si profondément les esprits que j'en viens à confondre le sud du nord ! (Aka mëun boram GUISSÉ Maabo ! Kissérafall ! Daff may wëundél bamay miir) 😏

-C'est pour toi Guidélam ! Me dit mon mari en me tendant une enveloppe.

-C'est pour moi ? C'est quoi mon vigoureux étalon ? Provoquais-je.

-Si tu me redis ça, je ne répondrais plus de rien. Je vais te renverser sur ce lit et te refaire des choses très salaces ! Me répondit-il en grognant sauvagement d'une voix très rauque.

-Loy xaar, mane sa tool la, lo défoul si mane rék si yaw leu, labourerle noumou la néexé ba kén lale leu Guissé Maabo (Qu'est-ce que tu attends même ? Je t'appartiens, tout ce que tu n'obtiens pas de moi c'est que tu ne le veux pas) ! Répondis-je coquine.

L'enveloppe a fini par atterrir quelque part sur le chevet.

-Yaw temps yi dagua guënëu yaaxou (Tu es encore plus perverse ces derniers temps !)

-Yama yaax (C'est toi qui m'as pervertie) !

-Non, c'est plutôt le contraire, c'est toi qui m'as perverti avec tes "féms" (astuces) là !

-Non moi tout le monde te dira que je suis sage comme une image ! Affirmais-je avec un petit sourire en coin.

-Hum hum! Dit celle qui me sort les menottes et le fouet en me menaçant de "lou bandit di ndirol" (à quoi ressemble un bandit ?)

-Ah lolou goudi gué ko ladji, xamgua rék Djiekk bou xadjam (C'est la nuit qui l'exige, une femme se doit d'être astucieuse) mais avoue que lolou mola si neéx (que c'est ça que tu aimes) !

-Mane yaw yama néex motax lo deff mou néex ma. C'est que nak dagua néex ! Yaw comme Tangal (Moi c'est toi qui j'aime, ce qui fait que j'aime tout ce que tu me fais mais faut avouer tu es si délicieuse, on dirait une friandise) !

-C'est qu'il est un fieffé coquin mon cher mari !

-Mais Omri aie un peu pitié de moi, je suis l'enfant de quelqu'un et Ismaël est tout jeune, il a encore besoin de son papa !

-C'est trop facile ça ! Avec tout ce que toi tu me fais, je ne suis pas l'enfant de quelqu'un moi peut-être ? Je te rappelle qu'en plus, je suis fille unique ce qui veut tout dire ! Wanté nak Sangue bi, mane si ndiguël kép deh lay wëy, dak na tay (Cependant mon roi tes désirs sont des ordres, j'arrête à partir de maintenant). Je me tiendrai dorénavant à carreau, je ne te ferai plus rien de saï-saï (de dépravé) ! Déclarais-je le plus sérieusement du monde en parfaite femme soumise obéissant aux désirs de son mari.

-Yi dét lolou day méti, ma waxone, waxét ! Defma loula néex, rayma sax bëugg na (Non, je retire tout ce j'ai dit alors, fais de moi ce que tu veux. Tue moi même si tu veux, je suis partant) !

-Te tuer ? Jamais sinon je serais la grande perdante dans l'histoire. Je vais juste te dorloter comme mon gros bébé d'amour !

Il me jeta un regard énigmatique qui s'attarda un moment sur moi avec un sourire un peu béat.

-Tu sais Zahra, des fois je te regarde et je n'en reviens pas. Comment une personne si douce, si discrète, si posée, si calme limite réservée ou timide diront certains, si sage, si ingénue en apparence peut être si... si...

-Si quoi ? Perverse ?

-J'allais dire si appétissante, si dépravée en intimité ?

J'ai alors éclaté d'un rire coquin.

-Une femme se doit d'être mystérieuse. Je suis ce qu'on appelle une force tranquille. Pas besoin d'en faire des tonnes. Dama Djonguée té je l'assume, Djongué wouma rék Djongué lamiñe, di mbëuw té douma matté ! Nitt méloul nimou waax, nimou djeuffé la mél (Je suis une femme Djonguée et je l'assume et ça ne se limite pas seulement à ma bouche. Moi j'applique comme ça tu as la preuve de ce que te dis) ! Je sais que je suis féroce, j'aboie et je mords car si les actes ne suivent pas, les paroles ne comptent pas ! Lui susurrais-je en lui caressant amoureusement la barbe, ma petite faiblesse.

-Je confirme ma chère épouse. Tu sais ce que j'aime encore plus en toi ?

-Quoi donc GUISSÉ Maabo ?

-Ta confiance en toi. Rien qu'en te regardant on le sens nettement.

-Qui a confiance en Dieu a forcément confiance en soi ! Mais toi alors mon cher mari, le grand coquin qu'on ne devinerait sous aucun prétexte sous tes airs de Oustaz 2.0 (prêcheur 2.0), toujours la à prêcher la bonne parole ! Taquinais-je

-Ceci fait également partie des actes d'adoration envers le Seigneur des mondes. Le Prophète  a dit que le meilleur des hommes est le meilleur envers son épouse (At-Tirmidhi)

-Ko Gongo tigui (pure vérité) ! Le Prophète  a également dit que si tu prends la main de ta femme pour la cajoler et Allah SWT t'inscrit une bonne action, tu l'embrasses ce sera deux bonnes actions dans ton compteur et la danse corporelle que nous venons de faire en symbiose dans un accord parfait sans aucune fausse note est considéré comme valant mieux que ce monde et tout ce qu'il contient (Rapporté par At-Tirmidhi). On se fait un plaisir inouï et en prime on est récompensé pour cela, on gagne deux fois en fait ! Je jure qu'Allah Azawajal est extrêmement généreux envers ses créatures ! M'exclamais-je.

-Et dire que chacune de nos Salats (les 5 prières quotidiennes des musulmans) correspond à 70 d'un célibataire, te rends-tu compte Omri ?

-Les pauvres célibataires (dam lén yërëm ndeyssane), il faut qu'ils cherchent à se caser. Ils ne savent absolument pas ce qu'ils ratent ! Compatissais-je.

-Qu'Allah SWT leur accorde à tous leur perfect match, celui qui leur convient le mieux, leur âme-sœur par la baraka de la sourate 30 verset 21 du Saint Coran !

-Allahuma Amine Habibi !

-Hobi ! Murmurais-je lascivement en aventurant ma main bien bas vers la réserve des délices.

-Yaw wëuyou gua rék (Tu es un vrai voyou) ! Réagit-il en grognant vigoureusement.

-Mayi bandit bayou wëuyou bi, wanté Thiagga thi sap Sangue dal ayoute !
(Je suis bandit le père du voyou mais ce n'est pas grave puisque je ne suis dévergondée qu'avec mon mari) ! Susurrais-je en m'appliquant un peu plus sur mon petit jouet.

-Je t'aime, tu sais ça ? Me disait mon mari d'une voix rauque en déglutissant.

-Oui je sais mon cœur, je suis irrésistible !

-Tu es folle ma femme !

-Uniquement de toi Hayati (ma vie) !

Avec cette réponse le sourire qui se dessinait sur les lèvres de mon mari allait probablement jusqu'au Maroc, terre d'une partie de ses ancêtres.
Avec tout ceci nous en avions même oublié l'enveloppe et son contenu.

Bien plus tard, après bain de purification et quelques rakats pour rendre grâce au Seigneur des mondes pour tous ses bienfaits sur nous autres ses pauvres créatures, je pu enfin ouvrir l'enveloppe que mon mari m'avait remis plutôt dans la soirée. Il contenait un titre foncier au nom de Fatima Zahra KASSÉ.

-C'est quoi ça Khaliloulah ?

-Tu as bien vu, c'est une maison ! Ta maison en fait !

-C'est du grand n'importe quoi ! On n'offre pas une maison aux gens comme ça ! Pourquoi tu as fais ça ? M'emportais-je.

-D'abord, tu n'es pas « les gens », tu es ma femme et je me dois de pourvoir à tous tes désirs dans la mesure de mes capacités. Ensuite, tu as perdu celle que tu avais avec l'autre là. J'en avais une donc je l'ai mis à ton nom voilà. Pas besoin de s'étendre sur le sujet !

-Tu sais Khalil, la maison que j'avais avec Pape Demba était un projet de vie. On prévoyait de passer toute notre vie ensemble avec les enfants que Dieu nous donnerait et on a construit cette maison ensemble, en épargnant pour en faire un vrai foyer. Moi, je ne veux pas d'une maison comme ça pour en faire quoi au juste ?

-Zahra, je t'avais déjà dit que je ne veux plus entendre le nom de ce gars dans ta bouche !

-Ne recommence pas s'il te plait Ibrahim Khalil!

-Okay ! Dit -il en soufflant bruyamment comme s'il luttait contre ses démons... Ce n'est qu'une maison ! Tu sais bien qu'on avait convenu de vivre ici le temps d'emménager notre chez nous. C'était ma maison, je l'avais construite depuis longtemps déjà. Je te l'offre avec grand plaisir et j'y vivrai avec toi in shaa Allah pour toujours sauf si elle ne te plait pas bien sûr, auquel cas nous en trouverons une autre. Tu verras, on en fera un vrai foyer !

-Khaliloulah, je ne t'ai jamais demandé de m'offrir une maison, j'en ai déjà une d'ailleurs...

-Je t'aime Guidélam et je veux que jamais tu n'aies à regretter la vie que tu avais avec l'autre là !

-Je t'aime aussi Habibi mais s'il te plait arrête de te comparer à Pa... à mon ex mari ! Fis-je, me reprenant à temps sur le prénom qu'il m'avait interdit de prononcer.

-Je ne me compare pas à lui. Je veux juste que tu sois dans de bonnes conditions c'est tout. Ce n'est qu'une maison Fatima, arrête d'en faire toute une histoire voyons ! Je te l'ai offert, c'est déjà fait. On y vivra ou tu en feras ce que tu voudras, fin de la discussion ! Maintenant, je vais dormir si tu le permets. Bonne nuit Fatima ! Me répondit-il sèchement.

-Wa baaxna Khaliloulah boul mér yaw tamit Guissé Maabo sama Sangue bi (C'est bon Khaliloulah, ne te fâche pas s'il te plaît) ! D'accord, j'accepte ton cadeau et merci pour cette belle attention Hobi. On a fera un chez nous. Wa réma yaw tamit (Souris moi toi aussi mon beau cardiologue) ! Minaudais-je.

-C'est bon Guidélam, je ne suis pas fâché ! Viens, m'ordonna-t-il en m'ouvrant grandement ses bras.

Je ne me fit pas prier et m'y blottissais tendrement. Il me fit un bisou sur le front en m'ordonnant de dormir.

************************************
Un certain temps était ainsi passé dans une parfaite quiétude, un climat relativement serein. Ibrahim Khalil faisant de réels efforts très appréciables sur son tempérament de jaloux excessif.
Depuis quelques jours cependant, c'était son fils qui avait pris le relais dans l'excès de réactions. Ismaël était devenu complètement méconnaissable.

-Non, j'y vais pas, je prends ma douche quand je veux... tu ne peux pas m'y obliger... de toute façon, tu n'es pas ma mère ! Me lança Ismaël ce jour-là, après que je lui ai juste demandé d'aller prendre sa douche avant de courir s'enfermer dans sa chambre me laissant complètement ahurie.

Mais quelle mouche a donc piqué cet enfant ?

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AMK_Rassoul

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