NAFIR, le magnifique.

Autorstwa iamkunafa

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J'étais le prince héritier du trône d'Oman. Accusé à tort, on a fait de moi le traître de la couronne. Je su... Więcej

اِسْتِهْلال
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏: 𝐎𝐌𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐: 𝐃𝐄𝐒𝐓𝐈𝐍𝐄́𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑: 𝐉𝐀𝐂𝐎𝐁.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒: 𝐒𝐎𝐌𝐀𝐋𝐈𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓: 𝐂𝐇𝐄𝐃𝐈𝐃.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔: 𝐄𝐔𝐃𝐎𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕: 𝐍𝐎𝐎𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖: 𝐂𝐀𝐔𝐂𝐇𝐄𝐌𝐀𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗: 𝐀𝐍𝐍𝐈𝐕𝐄𝐑𝐒𝐀𝐈𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎: 𝐄𝐑𝐑𝐄𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏: 𝐁𝐄𝐋𝐋𝐄 𝐃𝐄𝐂𝐎𝐔𝐕𝐄𝐑𝐓𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐: 𝐒𝐔𝐑 𝐋'𝐇𝐎𝐑𝐋𝐎𝐆𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑: 𝐋𝐄𝐒 𝐂𝐋𝐄́𝐒 𝐃𝐄 𝐌𝐎𝐍 𝐓𝐑𝐎̂𝐍𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒: 𝐂𝐎𝐋𝐎𝐌𝐁𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟓: 𝐑𝐄𝐕𝐎𝐋𝐔𝐓𝐈𝐎𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔: 𝐔𝐓𝐎𝐏𝐈𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟕: 𝐋𝐈𝐁𝐄𝐑𝐄-𝐌𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖: 𝐂𝐎𝐍𝐒𝐄́𝐐𝐔𝐄𝐍𝐂𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗: 𝐌𝐀𝐋𝐀𝐈𝐒𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎: 𝐑𝐄𝐒𝐓𝐄 𝐒𝐀𝐆𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏: 𝐏𝐎𝐔𝐑𝐐𝐔𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐: 𝐑𝐄𝐐𝐔𝐄̂𝐓𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑: 𝐒𝐀𝐍𝐒 𝐄𝐒𝐏𝐎𝐈𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟒: 𝐃𝐀𝐍𝐒 𝐋𝐀 𝐏𝐄́𝐍𝐎𝐌𝐁𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟓: 𝐂𝐎𝐔𝐋𝐄𝐔𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔: 𝐒𝐀𝐂𝐑𝐈𝐅𝐈𝐂𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟕: 𝐒𝐓𝐑𝐀𝐓𝐄́𝐆𝐈𝐄 𝐌𝐎𝐑𝐓𝐄𝐋𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟖: 𝐂𝐄 𝐒𝐎𝐈𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟗: 𝐋𝐄 𝐃𝐄𝐑𝐍𝐈𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟎: 𝐒𝐀𝐔𝐕𝐄𝐓𝐀𝐆𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟏: 𝐎𝐒𝐌𝐀𝐍𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟐: 𝐏𝐀𝐑𝐃𝐎𝐍 𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐌𝐄𝐒 𝐅𝐀𝐔𝐓𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟑: 𝐈𝐍𝐓𝐈𝐒𝐀𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟒: 𝐃𝐀𝐌𝐄 𝐃𝐄 𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟓: 𝐇𝐎𝐍𝐍𝐄𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟕: 𝐏𝐋𝐄𝐔𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟖: 𝐀𝐊-𝟒𝟕.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟗: 𝐂𝐎𝐍𝐅𝐈𝐀𝐍𝐂𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟎: 𝐕𝐈𝐒𝐀𝐆𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟏: 𝐒𝐀𝐇𝐁𝐀𝐇.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟐: 𝐌𝐄𝐍𝐓𝐈𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟑: 𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟒: 𝐋𝐀 𝐁𝐎𝐌𝐁𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟓: 𝐒𝐈 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐕𝐎𝐈𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟔: 𝐒𝐎𝐔𝐇𝐀𝐈𝐓𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟕: 𝐅𝐋𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟖: 𝐕𝐈𝐂𝐓𝐎𝐈𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟗: 𝐂𝐈𝐍𝐐 𝐇𝐄𝐔𝐑𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟎: 𝐓𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐓𝐑𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟏: 𝐋𝐄 𝐊𝐀𝐍𝐃𝐉𝐀𝐑 𝐃'𝐎𝐌𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟐: 𝐋𝐀 𝐑𝐄𝐈𝐍𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟑: 𝐏𝐀𝐑𝐀𝐃𝐈𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟒: 𝐔𝐍𝐄 𝐕𝐈𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟓: 𝐏𝐔𝐑-𝐒𝐀𝐍𝐆.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟔: 𝐇𝐀𝐍𝐓𝐄́.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟕: 𝐋𝐄 𝐑𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟖: 𝐂𝐀𝐕𝐀𝐋𝐈𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟗: 𝐏𝐑𝐎𝐕𝐄𝐑𝐁𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟎: 𝐄𝐗𝐈𝐒𝐓𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟏: 𝐎𝐔𝐁𝐋𝐈𝐄𝐙.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟐: 𝐂𝐇𝐀𝐂𝐔𝐍 𝐃𝐄 𝐌𝐄𝐒 𝐏𝐀𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟑: 𝐌𝐎𝐍 𝐀𝐌𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟒: 𝐔𝐍𝐄 𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐌𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟓: 𝟑𝟏 𝐎𝐂𝐓𝐎𝐁𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟔: 𝐇𝐎𝐒𝐓𝐈𝐋𝐄 𝐐𝐀𝐌𝐀𝐑𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟕: 𝐒𝐈 𝐒𝐄𝐔𝐋𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐓𝐔 𝐒𝐀𝐕𝐀𝐈𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟖: 𝐑𝐄̂𝐕𝐄𝐒 𝐄𝐓 𝐂𝐀𝐔𝐂𝐇𝐄𝐌𝐀𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟗: 𝐉𝐄 𝐒𝐀𝐔𝐑𝐀𝐈𝐒 𝐓'𝐄𝐗𝐀𝐔𝐂𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟎: 𝐏𝐀𝐑 𝐀𝐌𝐎𝐔𝐑 𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐓𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟏: 𝐉𝐎𝐔𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟐: 𝐌𝐈𝐒𝐄́𝐑𝐈𝐂𝐎𝐑𝐃𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟑: 𝐋𝐀 𝐂𝐈𝐓𝐀𝐃𝐄𝐋𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟒: 𝐒𝐔𝐋𝐓𝐀𝐍𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟓: 𝐏𝐀𝐑𝐃𝐎𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟔: 𝐋𝐄 𝐋𝐎𝐍𝐆 𝐃𝐄 𝐌𝐎𝐍 𝐂Œ𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟕: 𝐒𝐀𝐍𝐒 𝐅𝐀𝐈𝐋𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟖: 𝐀𝐋𝐇𝐀𝐍 𝐖𝐀 𝐒𝐀𝐇𝐋𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟗: 𝐏𝐔𝐋𝐒𝐀𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟎: 𝐌𝐎𝐍 𝐒𝐔𝐋𝐓𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟏: 𝐀𝐑𝐎𝐔𝐒𝐒𝐀𝐓𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟐: 𝐀𝐋 𝐈𝐒𝐓𝐈𝐊𝐀𝐍𝐀.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟑: 𝐍𝐀𝐖𝐌 𝐇𝐀𝐍𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟒: 𝐉𝐄 𝐃𝐄́𝐒𝐈𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟓: 𝐖𝐀𝐃𝐈 𝐒𝐇𝐀𝐁.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟔: 𝐒𝐀𝐈𝐒𝐎𝐍𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟕: 𝐓𝐑𝐎̂𝐍𝐄.
𝐄́𝐏𝐈𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄.
𝐀𝐳𝐫𝐚.

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟔: 𝐈𝐍𝐓𝐄𝐑𝐃𝐈𝐓𝐒.

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Autorstwa iamkunafa

Hola girls, ça-va? 🌹

Aujourd'hui j'ai rien à dire 😂❤️.

Backup Account: ikunafa

Bonne Lecture! 📖

Xoxo - Iamkunafa. 🍓

@𝐢.𝐚𝐦𝐤𝐮𝐧𝐚𝐟𝐚 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦




























































NOOR.


Ça fait des heures, et des heures qu'il pleure. Il a fini par plier les genoux, pour s'asseoir sur mes cuisses. Sa faim me creuse le ventre, je sais qu'il a faim... Mais pire encore il a très très peur et mon enfant est inconsolable. Je l'ai serré contre ma poitrine tout ce satané trajet. J'ai si mal à la tête car ses pleurs m'enterrent. Ils me rendent un peu plus morte à chaque larme que je laisse s'échapper et que je ne peux pas guérir... J'ai essayé de retenir les miennes autant que possible, mais ses pleurs ont tant alourdi mon cœur que les gouttes de ma tristesse se sont échappés sans que je ne le veuille.

Parfois, cet homme mettait sa main sur sa côte. Je le détestais un peu plus à chaque regard que je lui lançais. Il provoquait en moi cette lente haine désagréable. Et c'était si long... Tellement long chemin dans le sable et les terres rocailleuses. Passer certaines forêts me donnait envie de sauter pour fuir. Mais jamais avec Taimim dans les bras je risquerais de le blesser.

Et puis d'un coup le véhicule s'est arrêté. Là, au milieu du désert. J'ai senti cette sorte d'irradiation dans mon ventre parce-que je l'ai regardé lui aussi, et il avait l'air d'être sûr de sa destination. Sauf que je ne voyais que du sable et des plaines arides autour de moi. J'ai vu ma mort parce-que d'ici je ne pourrais jamais m'en aller sans aide.

Mon cœur a accéléré, en fait, j'ai serré les dents au point d'en crisper ma mâchoire, j'allais exploser. J'attends, j'attendais un peu pour cracher ma haine à cet homme. J'attends parce que je vais lui montrer ce que c'est une mère en colère. Je voulais au moins qu'il sache tout le dégoût que je ressentais à son égard !

— Isam est dans la maison Djilali.

Sa voix me coupe dans cette rage intérieure. Une maison ?

L'homme à l'arrière acquiesce d'un son de gorge étouffé, puis sa portière s'ouvre très lentement. Il finit par descendre. Je regarde derrière moi, serrant mon bébé contre moi et c'est vrai, j'aperçois parmi la fumée de sable un petit édifice. Le jour se lève tout doucement maintenant et les premières lumières accompagnent ma découverte. Le mouvement de Nafir me fait détourner les yeux vers lui. Ses mains ont bruni car elles sont tachées de sang qui a séché. Je retiens mon dégoût dans ma gorge quand il se mène vers l'extérieur. Sa portière claque. Et Taimim s'est mis à hurler encore plus fort d'un coup. Il s'est remis débout, ses petits pieds sur mes cuisses, il s'appuie de ses poings sur ma poitrine. Il hurle de détresse, je le vois littéralement en panique et je remarque que sa tête cherche quelque chose.

Mon cœur accélère face à la détresse de mon fils. Il s'agite presque dans un caprice, son visage mouillé se tortille et rougit, et je l'entends me dire: « Monsieur. »

Quoi... Quel mon... sieur...

Ma portière s'ouvre. Je ne sais plus quoi faire. Mais c'est Taimim qui décide à ma place car ses mains se tendent vers lui.

Je suis aussi étonnée que Nafir. En fait je suis effondrée. J'essaye de retenir mon fils tout près de moi, mais je sens la pression que font ses muscles juvéniles, ses petits pieds. Il veut... Il veut ses bras à lui ?

Je rive le regard vers Nafir. Je crois que c'est la première fois que l'on s'échange un regard autre que de l'indifférence, ou de la haine, parce-qu'il semble tout aussi choqué que moi, si ce n'est pas plus. Ses yeux me disent qu'il ne comprend pas, et Taimim change radicalement de direction, son torse se tourne vers cet homme. Je tiens son ventre et ses fesses, mais il ne veut pas mes bras. Ça m'enfume... Ça me tue, et mon cœur de maman aussi... Parce que j'ai compris. J'ai compris, il voit ce monsieur comme son sauveur. Il voit ce monsieur comme son protecteur. Et ses cris qui l'étouffent presque me disent qu'il doit me quitter là, maintenant, tout de suite pour aller mieux. Mais je ne le veux pas !

Taimim continue de tendre les bras. Et Nafir se décide à bouger. J'ai peur de lui quand il s'approche de nous, j'ai un mouvement de recul mais il se baisse et sa tête passe ma portière. Mon fils attrape le t-shirt de cet homme. Ses petits poings s'agrippent tout naturellement à cet homme. Et quand ses grandes mains ensanglantées touchent les miennes et passent sous les aisselles de mon bébé j'ai comme la sensation qu'il me prend ma vie. Mon amour. Mon ange. Il me brûle les ailes et e clou au sol. Et c'est un choc, comme une profonde et lancinante mort. Il anéantit tous mes espoirs en voulant ceux de mon FILS.

Taimim me quitte quand Nafir se redresse. Et j'entends d'ors et déjà ses pleurs se tarirent dans les bras de mon bourreau. Je sors rapidement de la voiture en même temps que l'image de Nafir, berçant mon bébé, me fait reculer.

Taimim me semble minuscule dans ses énormes bras. Mon fils a posé sa tête sur l'épaule de cet homme. Et les caresses qu'il fait dans son dos me rendent molle. Il paterne mon ange à moi. Et je me sens si seule sans mon garçon. Je me sens anéantie, car je me bats pour lui. Mais c'est comme si Taimim avait compris que nos vies dépendent de lui.

Ma vie dépend, de mon, ce, mon mari.

Ça me dégoute.

Son visage se décompose d'un coup, je suppose qu'il souffre amèrement, son t-shirt est noir, mais je constate tout de même les taches brunes séchées qui ont auréolé le tissu, vers ses côtés. Ses yeux gris dans les miens se font presque compréhensifs de cette rage que je ressens à son égard. Je suis paralysée, et je glisse le long du véhicule quand Nafir referme la portière. Je n'arrive plus à parler. Il m'a annihilé cette colère, car tout ce qui m'intéresse c'est mon fils. C'est la seule chose qui me donne assez d'énergie pour ne pas laisser la guerre de mon corps dénigrer cet homme, là tout de suite.

Un signe de sa main me demande d'avancer. Et je le fais. Je n'ai pas assez de force pour le combattre. Je suis bien trop traumatisée par ce qui vient de se passer. Je suis abasourdie. Et tout ça pour quoi ? Tout ça parce que Nafir, tu as pris ma vie ? Mon nom de famille ? Tu prends aussi mon fils ? Et je dois t'offrir en plus, mon corps. Je dois t'offrir encore mon utérus. Je dois te donner un enfant. Je dois encaisser et porter ton nom. Pour un trône que je ne convoite pas. Pour ça ? C'est pour ça que tu détruis ma vie ? La frustration me crispe les muscles !

Il me fait avancer devant lui. Les pleurs de Taimim ne sont plus que des murmures, des soubresauts calme et étouffés. J'avance. La douleur sous la peau, et je réalise que nous sommes vraiment en plein milieu du désert.

Une terre aride d'où sous mes pieds la terre s'est asséchée. Elle est devenue si sèche qu'elle se craquelle et découvre de petites fleurs sauvages, violettes, et bleues. La pleine est bien vaste. Et au milieu il y a cette maison blanche dont certains bords sont devenus marron à cause du sable qui se colle à la façade.

J'avance sans un mot. À quoi bon parler, dans l'immédiat aucune parole n'aura de pertinence, d'importance. Je suis épuisée. Les paupières atrocement lourdes, je me sens vaseuse d'un seul coup. L'envie de vomir me prend et remonte le long de l'œsophage, alors je m'arrête et je me penche vivement en avant, je laisse le liquide prendre le dessus sur mes émotions. Dégurgiter n'évacue pas la lourdeur de mon estomac, au contraire j'ai comme la sensation d'être plus mal qu'avant.

En me redressant j'entends les quintes de pleurs de mon fils.

— Ça va bien Taimim. Ne t'inquiète pas pour maman.

Un haut le cœur me rend si triste. J'avance doucement, je ne peux pas regarder mon bébé dans l'immédiat mais malgré tout il s'est calmé c'est tout ce qui compte pour moi.

Mes jambes dont flageolantes. Chaque pas me donne la sensation que je pourrais tomber au sol à tout moment. Mais j'arrange mon foulard et je continue. Car encore une fois, si je veux que Taimim soit fort, je dois l'être d'abord.

Mais pour le moment, je n'ai plus rien.

Je monte les marches du perron de cette maison. En m'appuyant de la rampe en bois. Je tiens ma robe dans ma main. Le gout du vomi au fond de ma gorge me dégoûte. Qu'est-ce qu'il s'est passé Ya Rabbi... Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il va faire de moi entre ces murs ?

C'est Nafir derrière-moi qui pousse la porte d'entrée, je me dépêche d'avancer car sa proximité va me faire tomber, les frissons froids qui me prennent me presse. Je constate tout de suite qu'il y a plusieurs hommes dans cette maison. Je me sens prise d'une alerte intérieur qui me dit de faire deux fois plus attention. Je ne regarde qu'une demi-seconde le danger. Je vois les jumeaux, et l'homme qui était avec nous dans la voiture; Djilali je crois bien.

Je ne fais que suivre la guidée de Nafir derrière-moi.

La maison est bien plus spacieuse que l'appartement ou nous étions, le soleil la baigne de sa douce lumière. Et gorge d'ondes presque lumineuses cet endroit qui deviendra mon enfer. Il me mène après ce salon, ou un mur cache un escalier.

Voir les marches me donnent d'ors et déjà la nausée. Je ne m'en sens pas capable. Mais encore une fois, je demande à Allah de me donner la force. Alors une marche après l'autre, je monte. M'affaiblissant un peu plus, je garde la tête haute. Je m'interdis de flancher. Je m'interdis de tomber plus bas que terre. Pas une deuxième fois. Pas ce gouffre noir. Non je ne peux pas revivre la dépression, même si l'on m'a enlevé, la force mentale que j'ai acquis en ayant eu Taimim, de la manière dont je l'ai eu, rien ne m'atteindra plus que ça. Alors je monte en tenant ma robe, en sentant que derrière moi, cet homme porte mon fils à moi dans ses bras... Et si cela peut apaiser mon garçon alors il n'a qu'à le prendre. Je ferais tout que Taimim se sente bien.

Je manque de m'écrouler. Mes jambes sont très faibles, et je frissonne horriblement de dégoût en sentant sur mon ventre sa grande main qui m'arrête dans ma chute. Sa force m'impressionne je l'avoue, car tout mon poids est soutenu par sa poigne. Il grogne, de douleur c'est certain, et je repousse immédiatement ses doigts sur moi. Une vague intense d'écœurement parcours l'ensemble de mon corps, j'ai envie de me laver tout de suite pour enlever la marque de ses doigts sur moi. J'ai la sensation qu'il m'a salie, ma gorge se noue, j'ai juste envie d'en pleurer.

— N'osez plus jamais reposer les mains sur moi, vous m'avez bien compris Nafir ?

— Montez.

Je regrette un instant, mais finalement non. Mon cœur accélère, sa voix ferme m'annonce que ma réflexion ne lui a pas plu. Je monte ces dernières marches, en posant ma main libre sur le mur.

Et quand je finis de m'engager à l'étage, le pas pressée de Nafir m'engouffre dans une pièce. Une chambre en fait. Il referme la porte derrière lui. J'ai le réflexe de prendre de la distance mais la première chose que je constate en dehors de ses traits légèrement renfrognés, c'est que Taimim dors et il m'a l'air si paisible. Je tends les bras vers lui pour qu'il me rende mon fils. Je n'ai que faire de sa colère, de sa frustration, je ne veux que mon bébé et ma liberté.

Mais finalement quand j'ai vu ses yeux. J'ai dû déglutir. C'était bien lourd à encaisser, il n'a pas lâché mon fils, mais ses pas se sont emmêlés aux miens. Un haut le coeur m'a fait reculer, il avance mêlant cette infime frustration à ma grande colère.

Je me sens tombée, et mes fesses s'enfoncent sur le lit. Je lève la tête et j'ai presque l'impression de voir qu'il est satisfait, et c'était la face de trop.

Je me suis redressée, il a haussé les sourcils quand nos corps se sont rapprochés. J'avais honte d'être si proche de lui. J'avais peur aussi. J'avais des mots à dire mais aucune insulte ne vaut la sagesse. J'ai senti mon souffle s'accélérer et quand il a essayé d'articuler:

— Asseye-.

— Vous allez d'abord me rendre mon fils.

Encore ce sourire, rien de très joyeux. Alors je comprends pour la première fois que c'est un sourire nerveux. Mais ça marche, car le corps de Taimim s'approche de moi. Il me rend mon enfant en se penchant près de moi. Je récupère mon ange, et c'est comme si je me noyais de tellement de force. Mon fils et ma bataille, il me rend une forme de joie immense, mon cœur accélère en sentant que l'amour prend le dessus sur ma haine.

Et d'un coup je m'enfonce sèchement sur ces draps derrière moi. En sentant sur mes joues la pression d'une seule main. Je me crispe, en serrant mon enfant contre moi, il reprend position de force en usant de son corps contre le mien, je me sens m'irriter de l'intérieur. Quand il impose son genou entre mes jambes ça me dégoûte c'est atroce. Je me tais quand sa tête s'approche de la mienne. Je préfère me taire que de cracher tout de suite et il me fixe avec autant de détermination que possible avant d'approcher mon oreille et d'articuler:

— Je chuchote pour ne pas réveiller votre fils. Mais je n'aurais pas eu besoin d'hausser le ton pour vous prévenir qu'aujourd'hui sera la seule et unique journée ou vous ferez preuve d'insolence sans conséquences. Je suis patient Noor, très patient, je comprends votre rage, mais faites bien attention à vous quand vous la laissez prendre le dessus sur votre tête. Je ne suis pas un plaisantin, je ne suis pas un imbécile, je ne suis pas un nuisible. Je suis votre sultan, le sultan des gens d'ici, et de surcroît votre mari. Et jamais, oh Noor, jamais au grand jamais je ne laisserai ma femme me manquer de respect. Jamais ma femme ne s'adressera à moi comme un roi s'adresse à ses sujets. Car malgré toute l'injustice que vous subissez, vous aurez pu constater qu'aucun de mes hommes ne vous manque de respect, aucun de mes hommes ne parle de vous, aucun de mes hommes ne pose les yeux sur vous, et aucun de mes hommes ne reste dans la même pièce que vous, et moi également. Voulez-vous continuer sur cette lancée Noor, ou voulez-vous faire de moi votre pire cauchemar ?

Son visage s'est mené devant le mien. Mon cœur a cogné dans sa cage, car j'hésitais. Mes mots au bout de mes lèvres je voulais lui cracher ma colère. J'en avais horriblement envie. Il fallait que je dise une chose. En sentant sa grande main ensanglantée sur mes joues, il y a aussi une mèche de ses cheveux qui est tombée sur moi, et c'est à ce moment-là que j'ai réalisé que nous étions beaucoup trop proche. J'ai senti son souffle s'étaler sur moi. Et cette honte m'a prise avec horreur. Je me suis senti m'étouffer. Il fallait qu'il parte !

— Éloignez-vous !

— Répondez-moi.

— Éloignez-vous maintenant ! Ça suffit, lâchez-moi !

— Ne paniquez pas. J'attends une réponse, sommes-nous bien d'accord sur le fait que vous vous comporterez comme vous devez le faire.

— Tous les avantages que vous me citez fièrement sont des règles de base que tout être humain devrait savoir ! Vous me demandez le respect sans jamais avoir respecté ma vie, ni celle de mon fils. Soyez honnête, vous voulez par soumission pour flatter votre égo d'homme peiné !

— J'attends de vous un arrangement, me répondit-il les sourcils froncés.

— Et c'est quoi !? C'est quoi pour vous un "arrangement" ? Me taire et vous laisser entrer lentement dans ma tête ! Vous regardez me changer ! Vous regardez me-. Me-. Non ! Vous pouvez si vous le décidez me laisser libre ! Vous êtes assez puissant pour me rendre ma liberté ! Pour me laisser éduquer mon fils ! Mais vous me séquestrer et me demander en plus de me soumettre à vous ! Me soumettre à vos décisions !? Vous n'avez pas de sens logique ! Vous m'oppressez ! Et il faut que vous le sachiez ! Je me comporterais comme une otage, aussi longtemps que vous serez mon bourreau. Vous m'avez volé mon nom et imposé le vôtre ! Vous attendez vous à ce que je fasse une révérence à chaque fois que je croise votre regard !? À quoi vous attendez vous !?

— J'attends de vous que vous coopériez. J'attends que vous m'aidiez à reprendre mes droits.

— Vous attendez de moi que je me vende à vous !

— Que vous coopériez, insiste-t-il avec une sourde colère que je sentais crisper ses doigts sur ma peau.

Je remercie mon Dieu, car mon fils dort toujours aussi profondément. J'ai bien honte, avoir ce regard gris dans mes iris. Bien honte de cette position. Bien honte de ma douleur. J'ai mis ma main sur son épaule je voulais qu'il me laisse respirer. J'étais en train d'étouffer sous sa masse.

Nos yeux enragés changent lorsque son visage se renfrogne un peu, ses traits se froissent, et sa main sur ma mâchoire me libère et nous regardons tous les deux plus bas. Il passe la main sous son t-shirt, et je découvre ce rouge vif. Je déglutis devant ses yeux qui me semblent vitreux. J'ai l'impression qu'il pourrait tomber dans les pommes là tout de suite. Il prend un peu de temps avant de se décider à se mouvoir. Ses yeux se crispent comme s'il était pris de sueurs froides. Et au bout de quelques secondes je recule vivement sur ce lit en même temps qu'il se redresse.

Sa main reste sur sa côte, et son regard descend sur moi, sans lâcher Taimim je me redresse totalement en pliant mes jambes, je finis par quitter ce lit et mettre entre nous une grande distance.

— Il y a des draps propres dans la commode et des vêtements pour vous et lui, la salle-de-bain est là.

Son index me montre mollement la porte du fond, et je baisse les yeux là où il les avait posés. Et je constate que ce drap est juste imbibé de sang. Son mal-être le fait reculer pour de bon. Il titube lentement vers la porte, en même temps que je réalise que cet endroit il l'avait déjà prévu. Et je ne sais pas combien d'autres maisons il cache en cas d'attaque mais l'idée me rend malade.

La porte se referme lentement. Je n'entends pas de clés m'enfermer, mais j'entends ses pas lents dans les escaliers, puis la voix de ses hommes très inquiets pour lui. J'allonge mon bébé dans mes bras. El Hamdulilah (Dieu merci) il s'est profondément endormi. Et je pense que cela va durer encore longtemps. Je décide de le poser sur un coin du lit saint. Je me sens ventiler, je m'écroule silencieusement à la seconde ou je n'ai plus Taimim dans les bras. Il fallait que je respire vite, que je me calme parce-que mon coeur me brûlait de terreur. Mais je me relève en me dépêchant de rejoindre la salle-de-bain.

Je dégurgite encore ce qui stagnait dans mon estomac, stupéfaite de voir que c'est l'amertume qui me fait cracher mon intestin. Pleine de peine je tire la chasse. Je ne voulais pas pleurer, alors j'ai contenu mes larmes au fond de ma conscience. J'avais envie de descendre pour enrager, mais je me suis souvenue, que je n'étais pas une super héroïne. Je me suis souvenu qu'il a tué un homme, pour la vie de mon enfant, et la mienne.

Une douleur contracte mon ventre. Les voila ces règles. Je voulais prier. Je voulais demander pardon...

Je me relève, en m'asseyant sur la cuvette. J'espère que Taimim ne fait pas de cauchemar. Je ne sais pas comment je lui expliquerai ce qui vient de se passer. Je ne sais pas ce que je vais lui dire pour qu'il soit rassuré avec moi. Je me disais bien qu'il le regardait avec beaucoup trop d'insistance... Et ce que je redoutais est arrivé, mon fils admire cet homme. Il n'a pas peur de lui, parce qu'il voit en lui une figure forte et stable. L'idée me répugne bien plus quand le pire est que maman est mariée à ce cauchemar. Je ne veux pas que mon bébé s'appuie sur lui pour savoir ce que c'est d'être un homme. Je veux qu'il grandisse avec oncle Hamja. Car c'est ça être un homme. Je veux qu'il embrasse l'islam avec joie. Que je puisse lui inculquer de belles valeurs. Je veux que mon bébé soit fier de lui.

Et je repense à ses mots. « Ça durera, un, deux, trois, peut-être quatre ans, lui et moi. » Il attendra aussi longtemps qu'il le souhaite je lui donnerai jamais un fils. Et quand bien même, qu'est-ce que je ferais de ce fils ? Le vendre à mon père pour qu'il soit fier d'avoir du sang royal dans sa famille misérable ? Et je deviens l'objet de Nafir ? Je deviens son corps pour porter sa semence. C'est ce que je deviens. Je ne pourrais pas rester quatre ans, je suis en train de dépérir.

Mon corps se lève, je me rince ma bouche avant de me brosser les dents avec cette brosse encore dans son emballage, et je finis par me déshabiller. Je dois enlever les traces sur moi. Je dois me laver, je commence à sentir la douleur de mes règles se faire violente. Je m'empresse de laisser l'eau de la douche laver le sang de cet homme sur mon visage, laver mes péchés. Laver mes souillures. Je me sens sale, tellement sale... Qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je peux faire ? Pour m'en sortir ? Jacob n'est plus là, je n'ai plus personne pour m'aider et je suis au milieu du désert sans espoir...

Je m'en remets qu'à mon Créateur.

Après cette longue douche, je suis sortie. J'ai cherché dans les placards, il y avait tout. Des culottes, des serviettes, des sous-vêtements, des chaussettes, des voiles et des abayas noires.

Je n'avais pas la force de me dire qu'un d'entre eux est allé chercher tout ça. Je ne voulais pas savoir qui.

J'ai mis une protection hygiénique avant de me vêtir. Puis j'ai installé un oreiller par terre, sur lequel j'ai allongé mon fils. Le voir apaisé m'a fait sourire. J'étais heureuse de savoir que malgré tout, mon fils arrive toujours à me rendre une partie de ma joie.

J'ai enlevé les draps, que j'ai mis dans l'évier sous l'eau froide. Comme il me l'a indiqué, j'ai trouvé les draps propres et j'ai changé ce lit. Je n'ai pas le droit de m'effondrer, parce qu'il n'y a personne pour soutenir Taimim si je tombe. C'est de mon amour et de ma force qu'il prend. C'est à moi de le materner, je n'ai pas oncle Hamja et Tante Ouiame pour me reposer si je veux prendre du temps pour moi. Cet enfant je dois l'assumer. Seule.

Comme je me suis engagée à le faire. C'est mon combat aujourd'hui. Je l'accepte, je le supporterai aussi longtemps que mon corps le pourra, aussi longtemps que mon esprit le pourra. Je ferais tout pour ce petit être.

J'ai remis un hijab sur ma tête, j'allais m'allonger près de mon fils quand on a toqué à la porte. Je suis restée paralysée quelques secondes. Mon cœur a cogné ma poitrine, et après un deuxième coup à la porte je me suis menée vers elle, la boule au ventre, et quand j'ai baissé la poignée j'ai vu le fils des Chedid.

— Bonsoir Noor, prenez ça.

Je baisse les yeux sur un plateau repas qu'il me tend. J'avais oublié la faim, et maintenant je pense que je dois nourrir Taimim même s'il dort.

J'ai pris ce plateau, et regardant ce biberon en priorité. J'allais refermer la porte, mais il l'a retenue:

— Je suis... Désolé.

Ses mots m'ont choquée je dois l'avouer. Et j'avais sincèrement l'impression qu'il attendait mon pardon. Ses yeux marron m'ont fixé avec cette forme de tristesse profonde.

Mais j'ai ignoré sa demande en refermant la porte.

J'ai posé ce plateau sur la table de bureau. En agitant ce biberon je me suis mené vers Taimim. Il fallait qu'il mange un peu.

Je l'ai pris dans mes bras, en déposant sur ses lèvres de petits bisous. Sur son nez, ses joues gonflées.

— Mimi... Réveille-toi mon ange.

Mes doigts ont tracé son beau visage. Je lui ai donné des bisous, jusqu'à ce que ses yeux noirs s'entrouvrent.

— Coucou mon fils, souriais-je.

Un peu dans les vapes, ses yeux s'habituent à la lumière. Ses premiers adorables hoquets de bébé bercent mes oreilles.

— Tu as faim ?

J'agite le lait devant lui, et ses mains se tendent verre le biberon que je place sur ses lèvres.

Je finis par m'asseoir sur le bord du lit, rien que son odeur me fait planer. Je plonge dans un rêve en le regardant boire. J'aime tellement le bruit de ce souffle rapide et tendre que fait ce bébé. Ses yeux me fixent et ne me lâchent pas.

— Qu'est-ce qu'ils sont beaux tes yeux noirs mon fils.

J'ai l'impression qu'il ne comprend rien. Il me fait sourire, son lait est plus important que la terre toute entière. Ce moment intime dure quelques minutes. Jusqu'à ce qu'il finisse de boire.

Je dépose cette bouteille sur la table de chevet. Je pense que Taimim est très fatigué. Ses yeux gonflés attestent grandement de son état.

Je me laisse bercer par sa douceur. L'innocence d'un enfant, en réalisant qu'il est tout pur. Qu'il est tellement gentil. Et qu'un être aussi petit a le droit d'être protégé, d'être aimé, d'être entouré. C'est ce que je veux pour mon bébé, autant d'amour que possible, pour qu'il grandisse indépendant, fort et fier d'être Taimim.

Il a enlevé mon voile lui-même. J'ai lâché mes cheveux pour qu'il joue avec. Il s'est mis à les manger malgré mes nombreuses tentatives pour qu'il ne le fasse pas. Je remarque qu'il est très silencieux. Ce n'est jamais bon signe. J'aimerais parler avec lui de ce qu'il s'est passé mais je lui laisse un peu de temps.








Quelques minutes après avoir quitté la chambre de Noor.

NAFIR.



Je laisse mon sang sur le mur, je m'aide de la surface pour descendre les marches. Je ne pense pas que cela soit mortel, mais je perds du sang depuis un bon moment.

Mon égo...

Mais si seulement c'était uniquement mon égo que je désirais combler Noor, je t'aurais fait bien plus de mal que ça.

— Nafir ? m'interpelle Isam en bas des escaliers.

— Après que tu as finis avec Djilali j'aurais besoin que tu regardes ma blessure Isam.

— J'ai déjà fini avec lui.

Je finis de descendre, et ma lenteur me crispe. Je m'approche du canapé au milieu de cette salle de séjour éclairée d'où Noham se lève et me laisse m'asseoir, ses traits m'ont l'air grandement inquiet quand il baisse les yeux sur moi. Je sais qu'il compte beaucoup sur moi. Et je retiens les irritants frissons que me fait cette entaille quand je marche.

Isam s'assoit à côté de moi en même temps que je soulève mon t-shirt. Il me demande de bien le tenir, et je finis par articuler:

— Quelqu'un à des nouvelles de Nizar ?

— Il arrive, il vient de t'appeler apparemment, je lui ai dit de venir ici.

Je soulève ma cuisse, la douleur me fait plisser un œil, je finis par prendre mon téléphone et constate qu'effectivement il m'a rappelé, une dizaine de fois.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé Nafir ? me demande Noham.

— Je ne le sais pas, Nizar en saura sûrement plus que moi. Mais tout ce que je sais, c'est que nous allons devoir être deux fois plus vigilant qu'avant maintenant.

— Ta blessure est superficielle mais tu dois éviter de trop bouger, le coup n'a touché aucun organe vital.

Quand l'alcool pénètre ma peau, je baisse la tête face à l'horrible douleur. Je ferme les yeux, mais ça me plonge loin d'ici... Dans cette prison. J'entends les bruits de là-bas. J'ai l'impression de sentir l'odeur des murs qui m'ont terré sept ans. Alors j'ouvre les yeux pour fuir ma mémoire et réaliser que je suis parti maintenant.

— Je vais devoir faire des points de sutures, tu peux t'allonger.

En laissant mon corps s'allonger je me sens collant de sang. Isam place une chaise devant moi, je ne le regarde plus manier l'aiguille qu'il stérilise à l'aide d'un briquet quand la porte d'entrée s'ouvre et se referme.

Je regarde Nizar s'approcher, le visage blanc.

Je me redresse arrêtant la médication d'Isam.

— Il va falloir que tu me dises où tu étais Nizar.

— À l'hôpital.

Mais encore. Pas seulement et je sais que tu ne me dis pas tout.

— Avec une fille qui connaît ma mère.

Là, je sais presque tout.

— Qui ?

— Je ne pense pas qu'elle soit très intéressante pour ce que je vais te dire, m'articule-t-il gêné.

— Qui, Nizar ?

— Intisar.

Noham se met à tousser, provoquant un léger sourire de la part d'Isam qui baisse la tête pour se cacher. La situation est trop sérieuse pour que je puisse en rire, et je finis par plonger mes yeux dans ceux des jumeaux. Leur amusement se fane et je continue avec Nizar. Parce que tout ce qu'il me dit m'intéresse, je demande beaucoup à Nizar, parce-que Nizar est un des piliers de mon plan, il ne peut me faire défaut, parce que s'il commet trop de fautes, il serait un danger pour moi. Et le danger je ne le garde pas prêt de moi, alors je lui demande:

— Qui est-ce ?

— C'est juste une infirmière, elle s'occupe de ma mère.

Mais encore.

— On a discuté de son état.

Mais encore. Et il sait qu'il ferait mieux de parler, parce que je ne dirais rien tant qu'il ne m'aura pas conté la bonne version de l'histoire.

— Elle a les yeux bleus et j'aime bien son nez. J'ai pris quelques minutes pour en savoir plus sur elle, rien d'alarmant Nafir.

Isam s'éloigne, il fait mieux.

— Et ta tête n'est-elle pas passée au journal officiel Nizar. Pour cinq cent mille dollars pour que tu juges bon de séduire une fille. Sait-elle qui tu es ?

— Non.

— Et comment en es-tu sûr Nizar ? Qui te dit que cette femme n'est pas de mèche avec la personne que j'ai eue au téléphone ?

— Elle me connait car elle connait ma mère. Elle connait Noor et Taimim aussi.

— Ce n'est pas suffisant pour moi. Si cette femme est une taupe Nizar tu nous feras payer tes erreurs. Je pense avoir été suffisamment clément. Alors j'espère que tu m'as compris ?

Il lève les mains, en signe de capitulation.

— Tu as compris ? insistais-je.

— J'ai très bien compris Nafir.

Je préfère les mots. Car on se souvient toujours des promesses.

— Où étais-tu ? Et qui était au téléphone.

— Connais-tu un certain Asmar ?

— Non.

— Car lui il te connait, apparemment. Je n'étais pas avec lui mais son subordonné, un grand chauve au nom de Bakir. Il m'a attrapé à la sortie de l'hôpital, il ne m'a absolument rien fait, si ce n'est me planter son arme sur la tempe. Il m'a posé beaucoup de questions sur toi.

— Lesquelles ?

— Si tu te souvenais de ta mère.

Je fronce les sourcils. Une petite palpitation m'inquiète. Pourquoi ma mère ?

— Si tu aimais Aïssar.

Ces questions me sont destinées, et n'ont rien à voir avec Nizar. Et quel sens dois-je comprendre...

— Et... Ce que cela t'avais fait... De voir mourrir ton pè-.

— J'ai compris.

Mon cœur a accéléré. Je garde un semblant de calme. La mention de mon père est à chaque fois une douleur que je n'assume pas. C'est la seule peine dont j'ai peur. Car je ne suis pas responsable... Mais c'est moi que l'on a puni.

— Quoi d'autre, articulais-je en ordonnant d'un geste de la main à Isam de revenir.

— Il savait déjà tout de toi. Il m'a dit, qu'il était sous la bonne tutelle d'un certain Asmar, cela ne te dit vraiment rien ? Car lui a dit que tu le reconnaîtrais si tu le voyais. Qu'il a plus de contrôle que tu ne le crois, que ce soit les Pakistanais, les Turcs, ou les prostituées.

— Je ne connais pas d'Asmar Nizar. Quoi d'autre ?

— Rien d'autre. Il m'a rendu mon portable, et m'a laissé m'en aller en me disant qu'il m'a épargné aujourd'hui afin que je te dise ces choses, mais la prochaine fois, si il m'attrape Asmar me tuera lui-même.

Mais tu auras toujours ma protection Nizar. Les menaces d'hommes de l'ombre, resteront toujours des ombres.

Alors je m'allonge afin de laisser Isam me recoudre. Je suis impatient de me doucher, le sang a fini par me dégoûter. Il me faut quelques jours, pour organiser mes pensées, éliminer le maximum de danger possible. Il me faut un plan pour rebondir. Je vais bientôt faire trembler ce pays, et cela prendra des mois, peut-être des années, je ne veux pas être sujet à la crainte de perdre encore un de mes hommes.

Et je dois convaincre cette femme de se laisser faire. Je suis conscient que je ne suis pas un monstre. Car un monstre l'aurait déjà violé. Mais rien ne m'empêche d'entrer dans sa tête. Rien ne m'empêche de lui provoquer sous la peau, un minimum d'interdits.

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